La revanche française.
Cocorico ! ou l'aigle et le coq, 1918
de M.Bloch-L.Maubon / Musique de L.Daniderf
Cocorico
Il était un aigle puissant
Qui faisait des rêves de sang
Et qui voulait tenir le monde
Entre ses deux griffes immondes
Il roulait vers le coq gaulois
Ses gros yeux fourbes et sournois
Et l'entourait, diplomatique,
D'ambassadeurs trop pacifiques
Mais le jour où l'on a compris
Qu'il fallait prendre le fusil
Cocorico ! Le coq a chanté
Notre Marseillaise immortelle
Et quand il a battu des ailes
Au soleil de la liberté
L'aigle a compris dans un long sursaut
Que devant ses vaines menaces
Le coq lançait vibrant d'audace
Son appel à tous les échos
Debout les gars ! Debout les gars !
Cocorico !
Et quand l'aigle bouffi d'orgueil
De la France a violé le seuil
Il crut serrer la capitale
Dans ses deux griffes triomphales
Mais brisant l'élan du pillard
Du pays surgit en rempart
De milliers de fières poitrines
Qui lui firent courber l'échine
Et pour mieux le blesser au cœur
Dans un mâle frisson vainqueur
Cocorico ! Le coq a chanté
Notre Marseillaise immortelle
Et quand il a battu des ailes
Au soleil de la liberté,
L'aigle a compris qu'un mot, rien qu'un mot
Lancé sur notre territoire
Suffit pour que, couvert de gloire,
Tout soldat devienne un héros
Hardi les gars ! Hardi les gars !
Cocorico !
Désormais l'aigle est dépouillé
Et le sol qu'il avait souillé
Porte la fière cicatrice
De tout l'immense sacrifice
Ce n'est pas pour rien que des gars
Sont tombés bravement là-bas
Leur sang fait que dans tout le monde
La terre est déjà plus féconde
Pour saluer cet avenir
Et tous ceux qui surent mourir
Cocorico ! Le coq a chanté
Notre Marseillaise immortelle
Et quand il a battu des ailes
Au soleil de la liberté
L'aigle a compris que ce coq plus beau
Et toujours plus grand que la veille
Sait faire encore mille merveilles
Quand il lance à tous les échos
Cocorico ! Cocorico !
Cocorico !