Gérard Cotton - auteur
Ô ma jolie Vénitienne !
Ô ma jolie Vénitienne !
Dans la cambrure du Grand Canal,
J'ai vu fleurir des choses étranges.
Quand les dorures sont végétales,
Ici les roses portent les anges.
Villon y dirait leurs douleurs,
Baudelaire aimerait leurs frayeurs,
Rimbaud y tiendrait ses couleurs,
Et ses voyelles, et mon bonheur.
Ô, ma jolie vénitienne !
Comme l'amour à l'antienne,
Posons sur toi le bleu de Sienne,
L'indigo des mers lontaines,
Ô, ma jolie vénitienne !
Je t'ai cherchée sur les canaux,
A l'aube , au pont du Rialto
Comme d'autres s'enfuient à Bornéo
Vers on ne sait quel Eldorado.
Je t'ai cherchée sur les canaux.
Ô, ma jolie vénitienne !
Comme l'amour à l'antienne,
Posons sur toi le bleu de Sienne,
L'indigo des mers lontaines,
Ô, ma jolie vénitienne !
A l'appel des vaporetti,
Au départ du pont des Scalzi,
M'enchante une fille d'Italie
Qui chaque jour refleurit,
A l'appel des vaporetti.
Ô, ma jolie vénitienne !
Comme l'amour à l'antienne,
Posons sur toi le bleu de Sienne,
L'indigo des mers lontaines,
Ô, ma jolie vénitienne !
Une goutte de Bardolino
Réveilla mon coeur de Pierrot :
Larme grenat de vin sans eau.
Sous le pinceau de Carpaccio,
Une goutte de Bardolino.
Ô, ma jolie vénitienne !
Comme l'amour à l'antienne,
Posons sur toi le bleu de Sienne,
L'indigo des mers lontaines,
Ô, ma jolie vénitienne !
Je t'ai rêvée à San Marco
A l'ombre d'un cappucino.
Au Florian sans nous dire un mot,
Sous l'azur pour un boléro,
Je t'ai rêvée à San Marco.
Ô, ma jolie vénitienne !
Comme l'amour à l'antienne,
Posons sur toi le bleu de Sienne,
L'indigo des mers lontaines,
Ô, ma jolie vénitienne !
Elle a remis sa bauta blême
Posant un masque à mon poème .
De ses doigts sur mes lèvres crème,
Quand j'ai écrit les mots " Je t'aime ",
Elle a remis sa bauta blême .
Ô, ma jolie vénitienne !
Comme l'amour à l'antienne,
Posons sur toi le bleu de Sienne,
L'indigo des mers lontaines,
Ô, ma jolie vénitienne !