Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII° siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage.
Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.
Antoine Godeau, Eveque de Grasse Et de Vence, un Des Premiers Membres de L'Academie Francaise (1605-1672).
Il trouva pour sa Tulipe une forme fraîche et idyllique; il donna à son vers l'élégance et le tour agréable de la pastorale, et le madrigal du Nain de la princesse Julie est si honnêtement troussé et d'une physionomie si colorée que l'on s'étonne, en le regrettant, que M. de Vence ait presque exclusivement consacré son talent à rimer des psaumes et à versifier des méditations chrétiennes et des églogues sacrées.
Guirlande de Julie
Madrigal
La tulipe
Je fus un berger autrefois
Qui poussé d'une belle audace,
Alla cueillir dessus Parnasse
Des lauriers plus fameux que les lauriers des rois .
Ce généreux désir d'une éternelle gloire
Ne m'empêcha pas de servir,
Avec les filles de Mémoire,
Les mortelles beautés qui me surent ravir
Mais mon âme fut si volage,
A tant d'objets divers elle rendit hommage,
Et les bergères si souvent,
En me reprochant leurs caresses,
Se plaignirent que mes promesses
Se perdaient parmi l'air sur les ailes du vent,
Qu'amour vint d'une main puissante
Me transformer en cette fleur,
Qui, comme j'eus l'âme inconstante,
est inconstante en sa couleur.
Miracle de nos jours, si mes yeux t'eussent vue
Avec tous ces appâts n'eut point été léger;
Mais mon sort me console, et pour ma gloire ordonne,
Depuis que j'ai l'honneur d'embellir ta Couronne
Que mes vives couleurs ne pourront plus changer.