Guillaume Prevel - auteur
L’ange noir
Les soirs de détresse où il entend le violon morne
Un ange noir sur son âme fragile se pose
Et réclame une audience près de la tombe où repose,
L’amour défunt adorée, que son coeur ruiné orne
Toujours au sommet d’un esprit qui défaille.
L’ange noir l’invite à oublier la vie et d’embrasser la mort
En le consolant faussement pour qu’il accepte enfin le sort
Qu’il lui a réservé afin que vaincu, au diable il aille.
Alors, le malheureux écoute l’ange au son d’une musique triste
Tandis que ce dernier le tire vers les abîmes profonds qui l’attriste
En lui rappelant l’amour infini et perdu qui ne sera plus.
Et lui, fou de mélancolie, regarde sous les reflets de la lune des chutes
La surface glacée du marbre où il imagine sa belle allongée
Pendant que l’ange, pâle sous l’aurore, sourit de la fin de sa lutte.