Rafael Alberti (1902-1955) poète et dramaturge espagnol
Le Bon Ange
Une année, déjà endormi,
quelqu’un d’inattendu
s’arrêta à ma fenêtre.
Lève-toi ! Et mes yeux
virent des épées et des plumes.
Derrière moi monts et mers,
nuages, becs et ailes,
les crépuscules, les aubes.
Regarde-la là-bas ! Son rêve,
suspendu au néant.
Oh désir, marbre fixe,
fixe lumière, fixes eaux
mobiles de mon âme !
Quelqu’un dit : Lève-toi !
Et me voilà dans ta demeure.
(Trad:Colo)
El Ángel Bueno”
Un año, ya dormido,
alguien que no esperaba
se paró en mi ventana.
¡Levántate! Y mis ojos
vieron plumas y espadas.
Atrás montes y mares,
nubes, picos y alas,
los ocasos, las albas.
‹¡Mírala ahí! Su sueño,
pendiente de la nada.
¡Oh anhelo, fijo mármol,
fija luz, fijas aguas
movibles de mi alma !
Alguien dijo: ¡Levántate !
Y me encontré en tu estancia.