Mythologie des arbres
Le Frêne élevé - Fraxinus excelsior
Autres noms du frêne :
Grand frêne, frêne à feuilles aiguës, quinquina d'Europe, langue d'oiseau.
Le Frêne élevé ou Frêne commun, (Fraxinus excelsior ), est un grand arbre familier et majestueux de nos forêts tempérées appartient à la famille des Oléacées. Il est originaire d’Europe. Il est présent jusqu’à 1 500 m d’altitude.
C'est une essence qui aime la lumière, les sols frais et humides, les situations ensoleillées, supporte les embruns et les vents violents, mais des gelées tardives peuvent endommager son feuillage ou compromettre sa floraison.
Frêne hautain, forestier et champêtre
L'arbre premier de tant d'arbres divers,
L'arbre immortel au renom de mes vers,
L'arbre aux serpents toujours odieux maître ;
Jean Vauquelin de la Fresnaye (1535-1607)
Vigoureux et de croissance rapide, il peut atteindre 40 mètres de haut à l’âge adulte et vivre 250 ans. On reconnaît le frêne à ses gros bourgeons noirs. C’est un arbre élancé au houppier en forme de voûte aérée.
Il croit de 10m en 20 ans en moyenne. Ses racines s'étendent beaucoup et sont très voraces.
Cet arbre est notamment reconnaissable à son large tronc dont l'écorce est lisse, gris verdâtre ou jaunâtre, d'abord lisse qui, en vieillissant prend une teinte plus sombre gris brun, qui se fissure peu à peu, faisant apparaître des crevasses verticales.
Le frêne est très utilisé comme essence de reboisement à utiliser dans les meilleurs sols, riches, profonds et frais, les fonds de vallon notamment ; il prospère bien en peuplement mélangé, en compagnie du merisier, de l'érable sycomore ou de l'érable plane.
A partir de bourgeons noirs caractéristiques facilement observables en hiver, apparaissent les feuilles.
Puis les fleurs
De longues feuilles lancéolées vert foncé aux bords finement dentés apparaissent assez tardivement, en mai, arrivent après les fleurs et persistent jusqu'en début d'hiver, devenant jaunes à l'automne.
Elles comptent un nombre impair de folioles vert foncé au bord dentelé au sommet pointu et au dessous plus clair. Selon les espèces, elles sont plus ou moins larges et lancéolées. On les dit pennées car disposées de part et d’autre de la tige de façon symétrique, directement rattachées au rameau. Elles font un bon fourrage pour le bétail.
Des panicules de fleurs vert-jaune apparaissent en avril-mai avant les feuilles. Elle donnent des grappes de fruits oblongs et aplatis, les samares simples, localement surnommées "langues d'oiseau " qui persistent longtemps sur l’arbre.
Les fruits sont des samares, soit des fruits secs comportant une seule graine ainsi qu’une excroissance en forme d’aile qui favorise leur dissémination par le vent. Les fruits mûrissent en grappes allongées.
Il existe des frênes mâles, des frênes femelles et des frênes hermaphrodites.
La pollinisation de cette espèce se fait grâce au vent, tout comme la dispersion des graines.
La frênaie est une forêt de frênes ou riche en frênes.
On connaît une soixantaine d’espèces de frênes vivant essentiellement dans les forêts tempérées.
Principales espèces de frênes
Le frêne commun - Frexinus excelsior "Hessei"
frêne à une feuille ou frêne à feuilles simples,
est un cultivar de l'espèce Fraxinus excelsior originaire d' Europe et d'Asie occidental .
Il est connu pour être vigoureux, sans pépins et résistant aux ravageurs. Il est largement cultivé comme arbre d'ombrage , ayant un feuillage brillant et vert foncé. Port horizontal -
Le frêne commun - Frexinus excelsior "Jaspidea"
Arbre de taille moyenne possédant une couronne conique. Ses rameaux sont jaunes et striés de vert dans le sens de la longueur. Ses bourgeons de couleur noire offrent un contraste important.
Ses feuilles imparipennées sont jaune verdâtre lors de la feuillaison et virent ensuite au vert clair. En automne, son feuillage devient d'un jaune d'or magnifique, couleur qu'il conservera longtemps.
La floraison de cet arbre est discrète et il produit de nombreuses samares disposées en fascicules denses. Le cultivar "Jaspidea" s'utilise en plantation le long des voies rapides, dans les jardins publics et en alignement dans les rues, ainsi que comme arbre de parc. Cet arbre préfère les sols humides et nutritifs.
Le Frêne monophylle - Fraxinus excelsior Diversifolia,
est un cultivar. Grand arbre à couronne pyramidale régulière et à branches érigées, Découvert en Angleterre en 1789. Tronc droit et se poursuivant jusqu'à la cime.
La Couleur d'automne est parfois jaune, mais au feuillage tombant généralement encore vert.
Plante de mi-ombre, utilisé en solitaire, tient à l'ombre au stade juvénile, un peu amateur de chaleur, jeunes sujets sensibles aux gels tardifs, tient au vent, très forte capacité de bourgeonnement, dessèchement de la cime en cas de baisse de la teneur en eau du sol, atteint environ jusqu'à 200 ans d'âge
Frêne pleureur (Fraxinus pendula)
Il ne dépasse pas 3 à 4m de haut. Ses branches retombent avec grâce près du sol formant de larges arcs lui confèrent un magnifique port pleureur.
Arbre à croissance rapide qui est souvent utilisé comme arbre de pavillon d'été. L'écorce de couleur gris brun est régulièrement et peu profondément cannelée. Ses feuilles composées de couleur vert foncé sont imparipennées. Lors de la feuillaison, les feuilles sont vert brun et deviennent jaunes en automne.
Le cultivar "Pendula" ne produit ni fleurs, ni fruits. Il est utilisé comme arbre de parc, en isolé, dans les jardins et les jardins publics. Cet arbre préfère les sols nutritifs et humides.
Frêne à fleurs - Fraxinus ornus
encore appelé orne, ornier, frêne à manne ou orne à manne, est un arbre d'une hauteur de 20 à 30 mètres, qui ne se rencontre que dans le sud de l'Europe.
Très proche du frêne commun, il possède cependant une vigueur moindre (6 à 10m) et offre une floraison blanche très élégante et parfumées au printemps. Il supporte bien les sols secs.
Frêne à feuilles étroites - Fraxinus angustifolia,
frêne du Midi ou Frêne oxyphylle, (bords de Méditerranée), frêne d’origine méditerranéenne dont le feuillage très fin devient jaune d’or en automne.
arbre pouvant atteindre une hauteur de 20 à 30 m avec un tronc d'un diamètre allant jusqu'à 1,5 m.
On le rencontrée sur les berges des cours d’eau, ou pionnière forestière.
Frêne rouge - Frexinus pennsylvanica
Arbre de grande taille dont la couronne arrondie a tendance à s'étaler. Son tronc présente une fourche. L'écorce est gris brun et devient ensuite cannelée, tandis que les jeunes rameaux sont minces et de couleur brun clair.
Ses feuilles imparipennées foncé. Le revers des feuilles de couleur plus claire est recouvert d'une pubescence grisâtre.
A la venue de l'automne, son feuillage vire au jaune. Floraison discrète en avril sous la forme de panicules latérales pubescentes. Les fleurs jaune verdâtre sont suivies de l'apparition de samares.
Le F. pennsylvanica est utilisé comme arbre de parc, en alignement dans les rues et avenues. Il se développe tant dans les sols temporairement inondés que dans les sols riches en nutriments, secs n'enserrant pas son pied. Très bonne résistance au vent.
Frêne blanc - Fraxinus americana
L’arbre est originaire de l’Est des États-Unis. Il apprécie les terrains humides à proximité des cours d’eau. L’arbre bourgeonne plus tard que le frêne commun ce qui fait qu’il résiste mieux au gel. Plus l’arbre devient âgé et plus celui-ci appréciera un ensoleillement important. Il a été introduit en Europe en 1724.
Le frêne d’Amérique atteint une taille de 30 mètres. Le tronc est garni d’une écorce grise cannelée sur la longueur. Les feuilles, longues sont imparipennées, blanchâtres en partie inférieure...prenant une intense coloration rouge en automne. Les fleurs sont dépourvues de pétales. Arbre dioïque, les fleurs mâles et femelles s’ouvrent sur des pieds distincts.
frêne blanc
Frêne des montagnes - Sorbus aucuparia
Mountain ash tree
communément appelé rowan et sorbier,
est une espèce d'arbre ou d'arbuste à feuilles caduques vert moyen avec un bord dentelé qui devient rouge riche en automne, de la famille des rosacées. C'est une espèce très variable et les botanistes ont utilisé différentes définitions de l'espèce pour inclure ou exclure les arbres indigènes de certaines régions; une définition récente inclut les arbres originaires de la majeure partie de l'Europe et de certaines parties de l'Asie, ainsi que de l'Afrique du Nord.
La gamme s'étend de Madère , des îles britanniques et de l'Islande à la Russie et au nord de la Chine.
Un joli petit arbre indigène, Sorbus Aucuparia a un tronc élancé avec une écorce lisse, une couronne lâche et arrondie,
D'avril à juin, Mountain Ash ou Rowan comme on l'appelle souvent s'épanouit avec des fleurs blanches, appréciées des abeilles, suivies de grappes de baies rouge orangé, qui mûrissent d'août à octobre, appréciées des oiseaux. Les frênes de montagne poussent bien dans les sites difficiles.
La plante est peu exigeante et résistante au gel et colonise les endroits perturbés et inaccessibles en tant qu'espèce pionnière éphémère .
Les fruits et le feuillage de Sorbus aucuparia ont été utilisés par les humains dans la création de plats et de boissons, comme médecine populaire et comme fourrage pour le bétail. Son bois dur et flexible est traditionnellement utilisé pour le travail du bois. Il est planté pour fortifier le sol dans les régions montagneuses ou comme arbre d'ornement et compte plusieurs cultivars .
Étymologie
du grec phraxis, "haie", ou du latin fraxinus, signifiant "foudre", car isolé, il attirerait la foudre.
D’autres origines lui confèreraient la traduction de "fraxinus" en "séparation", allusion à la simplicité avec laquelle on peut fendre son bois.
Ancien français fresne, fraisne ;
Moyen français frêne, fresne ;
Anglais : Ash tree ; Allemand : Esche ; Breton : Onn ; Néerlandais : Es ; Norvégien : Ask ; Espagnol : Fresno ; Italien : Frassino ; Occitan : Fraisse ; Portugais : Freixo.
Le nom du frêne est à l'origine de nombreux patronymes :
Fresnay, Frenoy, Fresnoy, Dufrêne etc..
et toponymes :
Fresnes, Fresnay, Fresney, Fresnoy, En France par exemple, il est possible de trouver des villes portant les noms de Source du Frêne Sacré, Tertre-du-Frêne, ou encore Saint-Martin-du-Frêne. Fresnes-sous-Coucy etc..
Fresnes-sous-Coucy, à l'ombre des frênes
Mythologie grecque
Dans la mythologie grecque, les Méliades, Mélies ou encore nymphes méliennes (melía, " frêne") sont les nymphes des frênes.
Selon Hésiode,
Les Nymphes Méliades sont les plus anciennes et naissent dans le tumulte de la première génération des dieux.
Gaia (la Terre ou l'Univers) est apparu du sein du Chaos. Elle a généré quelques dieux puis Ouranos (le Ciel) qu'elle épouse. Découle alors la génération des Titans,
Les méliades furent engendrées par Gaïa (la Terre), fécondée par les gouttes de sang tombées au sol quand Cronos a coupé les parties génitales d'Ouranos (le Ciel).
Les Nymphes Méliades sont les protectrices des Frênes. Elles protégeaient aussi les jeunes enfants, qui non souhaités, étaient suspendus aux Frênes et abandonnés. On les invoquait aussi pour la protection des troupeaux.
Elles ont élevé Zeus (avec les Curètes) après que sa mère, Rhéa, sur les conseils de Gaïa, l'eut placé en Crète pour le cacher de son père, Cronos, jusqu'à ce qu'il soit assez fort pour le détrôner.
Plus tard, quand Zeus s'est essayé à donner naissance à l'homme, c'est du frêne que sont nés une sorte d'humains particulièrement violents qui ont passé leur temps à se battre entre eux et à se détruire.
Dans une autre version
L'ancienneté de leur naissance remonterait, aux guerres sanglantes entre tribus, et les Frênes permettaient de tailler de longues lances droites et effilées qui versaient le sang ennemi. D'autant que l'ennemi pouvait adorer le dieu du Ciel tandis que les attaquants déifiaient la déesse Terre-Mère.
- Les Nymphes des Frênes étaient réputées pour être aussi l'arbre de la pensée.
- Pour les Grecs, le frêne marqué par son affinité avec l’élément eau, était sacré pour Poséidon, fils de Cronos et de Rhéa, dieu de la mer et des séismes,
- Dans l'Iliade d'Homère, le javelot d'Achille était en frêne.
- Ovide, dans les Métamorphoses, le nomme "arbre aux javelots"
Ouranos et Gaïa sur une mosaïque de la villa romaine de Sassoferrato. (glyptothèque de Munich).
Mythologie celte
- Chez les Celtes, troisième arbre de l'alphabet druidique, correspondant à la lettre Nion, le frêne incarne la volonté inébranlable. Intransigeant, dur, inflexible, vif, impulsif, exigeant, le frêne aide à ne pas perdre la volonté d’y arriver, tout en gardant une totale liberté, ils l’associaient à l’enchantement.
- Il symbolise la renaissance, la fécondité aquatique, et fut de tout temps considéré comme "l'arbre du monde", reliant le haut et le bas, porteur de vie, de durée et de sagesse.
- Il représente la puissance de l'eau et la rapidité des chevaux (telle la marée montante)
- Il donne le pouvoir aux druides qui confectionnent leur baguette dans ses ramures.
- C'est l'arbre qui non seulement libère, mais aussi celui qui élève les pensées, les sentiments et qui purifie l'esprit. Il a la réputation d'amollir les cristallisations qu'elles soient du corps (rhumatismes), ou psychiques.
- Le glyphe pour le Frêne est "Je suis un vent sur les eaux profondes."
- Le frêne était sacré pour Gwydion, le célèbre Druide,un fils de dieu comptant plusieurs exploits.
- Les natifs du frêne construisent leur propre monde intérieur pétri de songes, de rêves et de romantisme.
Les moines chrétiens marquèrent leur victoire sur la religion druidique en brûlant un peu partout les frênes sacrés des villages en Irlande, Bretagne et Cornouaille.
Mythologie nordique
Germains et Scandinaves,
Dans la mythologie scandinave, l'axe et support du monde est un frêne géant nommé Yggdrasil. Le culte scandinave dédiait cet arbre à Odin, roi des cieux, et lui accordait des pouvoirs surnaturels.
Yggdrasil,
Son nom signifie le "destrier du Redoutable", ygg – le redoutable représente ici Odin, le "père de tous les dieux", celui de la guerre.
C'est Yggdrasil, l'arbre fondateur, la charpente de l'univers. Il est relié à la voûte céleste par sa couronne, à la terre par son tronc, et au monde souterrain par ses racines, d'où il puise la Sagesse...
Yggdrasil est représenté comme un immense Frêne avec trois racines reliant trois mondes différents (Ásgard, Midgard et Niflheim).
. La première racine provient de la source de Hvergelmir, située en Niflheim. Un dragon, Nídhögg, garde jalousement cette source et ronge la racine.
. La deuxième naît dans la fontaine de Mímir, située en Jötunheim. Cette fontaine est censée contenir la source de toute sagesse. Elle est gardée par un géant et abrite la tête du dieu Mímir qui détient les secrets de l'univers.
. Enfin, la troisième racine provient du puits d'Urd, en Asgard, lequel puits est gardé par trois Nornes, de vieilles sorcières très sages et craintes par les dieux, car tissant la destinée, à laquelle même les dieux sont soumis.
Yggdrasil est aussi l'hôte d'autres personnages :
. Un aigle est perché dans ses branches et Vedrfölnir un faucon, est perché entre ses yeux.
. La chèvre, Heidrun, vit près du sommet de l'Arbre, et se nourrit de ses feuilles.
. Les quatre cerfs Dain, Duneyr, Durathror et Dvalin courent dans ses branches et se nourrissent également de son feuillage.
. Un cinquième cerf, Eikthyrnir, broute aussi les rameaux et de ses cornes ruisselle l’eau qui tombe dans Hvergelmir.
. Un écureuil, Ratatosk, court sans cesse dans l'Arbre, ne cessant de semer la discorde entre Nídhögg et Vidofnir.
. Le dragon Moin s'ingénie à détruire l'Arbre.
Le frêne sacré, axe de l'univers, prit racine dans le corps d'Ymir et monta jusqu'au ciel après la création de Midgard (notre monde) à la périphérie de la terre par les Ases (les dieux principaux).
C'est en restant pendu à une branche d'Yggdrasil, percé d'une lance, durant neuf jours et neuf nuits qu'Odin découvrit le sens des runes.
Mythologie nordique
L'Askafroa "femme du frêne"
L’Askafroa (en suédois "femme du frêne ", Askefrue en danois ou Eschenfrau en allemand, est une créature mythologique scandinave ou germanique, similaire aux hamadryades grecques.
Gardienne du frêne, l'Askafroa était vue comme une créature malicieuse et obscure qui pouvait être dangereuse. Pour s'attirer ses faveurs, il fallait lui offrir un sacrifice le jour du mercredi des Cendres.
L'universitaire suédois Hyltén-Cavallius consigna la croyance en une créature féminine vivant dans un frêne, dans le "Hundred de Ljunit".
..." Les anciens avaient l'habitude d'offrir un sacrifice à l'Askafroa le matin du mercredi des Cendres. Avant le lever du soleil, ils versaient de l'eau sur les racines du frêne en disant : "Nu offrar jag, så gör du oss ingen skada", c'est-à-dire : "Je t'offre aujourd'hui ce sacrifice pour que tu ne nous fasses pas de mal", et croyaient que si quelqu'un cassait une branche ou une brindille, il tomberait malade"....
Spiritualité du frêne chez les lakotas (sioux)
Les Lakotas sont une tribu autochtone américaine du groupe ethnique sioux. Ils forment eux-mêmes un groupe de sept tribus.
Les Lakotas vivent dans le Dakota du Nord et le Dakota du Sud (États-Unis) et aussi au Canada.
Les Lakota ont élu "le Frêne" pour représenter tous les arbres de la création ainsi que l’homme en son individualité en façonnant le tuyau de la Pipe Sacrée dans son bois.
C’est lorsqu’il est jeune et bien droit qu’il est choisi, de préférence par temps orageux, "avant le premier coup de tonnerre. L’arbre sentant la foudre, retient sa sève sans ses racines ; ainsi le bois ne fendra pas".
La Pipe Sacrée (Chanunpa)
Pour les Lakota , le frêne bois tendre, facile à forer est utilisé le tuyau du calumet.
Black Elk speaks - Publié pour la première fois en 1932, le livre coécrit par John G. Neihardt et Black Elk,
Selon Wallace Black Elk (1863-1950) en français Wapiti noir, né le 1er décembre 1863 et mort le 19 août 1950 (à 86 ans), est un homme-médecine, et un chef spirituel de la tribu des Indiens Lakotas (Sioux). Il fut un petit cousin du célèbre chef indien Crazy Horse, Voilà comment il construisit sa première chanunpa, alors qu’il n’était encore qu’un enfant.
..."C’est le long d’un ruisseau qu’ils ont trouvés ( lui et son grand-père) le frêne qu’il cherchait pour y tailler le tuyau de sa chanunpa. Aprés l’avoir découvert, il a attendu un an avant de couper le tronc pour l’évider"...
5000 ans av JC
. On a découvert des outils agricoles néolithiques avec un manche de frêne.
Outils agricoles néolithiques, la suite - ARKÉO FABRIK
Après une première série d'outils réalisés il y a quelques années pour l'Archéosite de la Haute-Île (voir lien ci-dessous), voici quelques nouveautés pour étendre le répertoire des outil...
http://www.arkeofabrik.com/2021/05/outils-agricoles-neolithiques-la-suite.html
VIII° siècle av. J.C.
Hésiode poète grec qui aurait vécu à la fin du VIII° ou au début du VII° siècle,
écrit sa Théogonie ainsi que Les Travaux et les Jours au VIII° siècle av. J.C. et c’est dans ces œuvres que sont faites les premières mentions du frêne
Théogonie 10
v. 187
..."Les Nymphes des frênes sont nées des gouttes du sang répandu par Ouranos lors de sa mutilation par Cronos"...
Les Travaux et les Jours,
v. 143-145.
..."Elles sont les mères de la race humaine, faisant ainsi des hommes
les descendants directs des arbres, et plus particulièrement du frêne "...
Homère (fin du VIII siècle av. J.C. aède (poète)
L'’Iliade et l’Odyssée du poète
relate la Guerre de Troie et l’errance d’Ulysse.
L’armement d’Achille, héros de l’Iliade, révèle l’importance de l’utilisation du bois de frêne dans la conception des lances grecques. "Frêne du Pélion", arme meurtrière d'Hector.
Achille vainqueur d'Hector - Pierre Paul Rubens (1577-1640)
V° siècle av. J.C. - IV° siècle av. J.C.
Hippocrate (460 avant J.-C.-377 av. J.-C.) médecin grec du siècle de Périclès, mais aussi philosophe, considéré traditionnellement comme le "père de la médecine".
reconnaissait les vertus médicinales du frêne et en prescrivait lui-même à ses patients.
I° siècle
Au I° siècle av. J.C. la Hasta est une arme de jet. Elle était utilisée comme lance légère par les légionnaires romains, réservée aux soldats les plus expérimentés, les triaires (les triarii).
La hasta se compose de trois parties : la tête fabriquée en bronze ou en fer dont la longueur ne dépasse pas un empan ; la hampe (le manche) très mince en bois de frêne (léger et flexible) longue d'environ 0,90 m.
triaire avec arme d'Hast en bois de frêne
Ovide, (43 av. J.-C. - 17 ou 18 ap. J.-C,) poète latin qui vécut durant la période qui vit la naissance de l'Empire romain.
Les Métamorphoses
Au neuvième vers du livre 5
Phinée, fils de Danaé, brandit un javelot de frêne à la pointe de bronze .
Huitièmevers du livre 10
"le frêne dont le bois sert à faire des lances".
vers 122 du livre 12,
Alors qu’Achille combat Cygnus, fils de Neptune, le coup mortel est décrit ainsi :
"A ces mots il lance son arme contre Cygnus ; le frêne ne s’égare pas".
Antonio Tempesta. 114. Cycnus luttant contre Achille.
Pline l’Ancien (23 apr. J.-C. - 79), écrivain et naturaliste romain, auteur d'une monumentale encyclopédie intitulée
Histoire naturelle (vers 77). - livre 16
..."XXIV. (XIII.) C'est en effet pour le bois que la nature a produit les autres arbres, et le frêne (fraxinus excelsior, DC.) surtout en fournit en abondance.
C'est un arbre é!evé et rond; la feuille en est pinnée : il a eté.rendu très célèbre par les éloges d'Homère et par la lance d'Achille (Il. XX, 277).
Le bois en est employé dans plusieurs ouvrages, Le frêne qui croît sur le mont Ida en Troade ressemble tellement au cèdre, que, l'écorce étant enlevée, il trompe les acheteurs. Les Grecs en ont distingué deux espèces : l'une longue et sans noeuds, l'autre courte, plus dure, plus foncée, à feuilles de laurier. Les Macédoniens donnent le nom de bumella à un frêne très grand, et dont le bois est très flexible. D'autres ont divisé les espèces d'après la considération de l'habitat, le frêne de plaine ayant le bols madré, celui de montagne l'ayant serré. Les auteurs grecs disent que les feuilles de cet arbre sont mortelles aux bêtes de somme, et inoffensives pour les ruminants.
En Italie elles ne font aucun mal, même aux bêtes de somme ; loin de la, dans les morsures des serpents rien n'est plus utile que de les appliquer sur les plaies, après avoir bu du suc exprimé de ces feuilles. Telle en est la vertu, que les serpents ne se mettent pas sous l'ombre que cet arbre projette, même le matin ou le soir, alors qu'elle est la plus longue, et que même ils s'en tiennent fort loin. Si on renferme (nous en avons fait l'expérience) un serpent entre un cercle de feuillage de frêne et un brasier, le reptile ira se jeter plutôt dans le brasier que dans le frêne. Par une merveilleuse bonté, la nature a placé la floraison du frêne avant la sortie des serpents, et la chute des feuilles de cet arbre après leur retraite dans leurs trous"...
..."Telle est leur vertu qu’un serpent ne passe pas sous leur
ombre, même le matin ou le soir, lorsqu’elle est la plus longue,
et même se tient loin de l’arbre. Notre expérience nous permet
de dire que, si l’on enferme un serpent auprès d’un feu dans
un cercle de feuillages de frêne, il se jette pour s’enfuir dans
les flammes plutôt que dans le frêne. Par une merveilleuse
bonté de la nature, le frêne fleurit avant la sortie des
serpents et ne perd ses feuilles qu’après leur retraite"...
XI° siècle
Attribuée à Turold
(la dernière ligne du manuscrit dit : Ci falt la geste que Turoldus declinet)
Poème épique - La Chanson de Roland
vers. 720 : laisse 5642 :
"et qu’entre ses poings il tenait sa lance de frêne".
Cette vision survient lors d’un rêve de l’Empereur Charlemagne qui s’annonce comme un présage fatidique de la mort de Roland ainsi que de la trahison de Ganelon.
vers 2537 : laisse 185,
"Brûlent les lances de frêne et de pommier".
Il s’agit encore ici d’un songe de Charlemagne,
XII° siècle
Hildegarde de Bingen (1098-1179) moniale bénédictine mystique, illustratrice, a aussi développé des compétences en phytothérapie et diététique.
Hildegarde de Bingen préconisait la feuille de frêne pour "purger le corps de son eau".
Marie de France (fl. 1160-1210) poétesse de la "Renaissance du XII° siècle", la première femme de lettres en Occident à écrire en langue vulgaire. Elle appartient à la seconde génération des auteurs qui ont inventé l'amour courtois.
Le Fresne, parfois orthographié Le Fraisne, et traduit en français moderne par Le Frêne, est un lai breton. C'est le troisième du recueil des Lais de Marie de France. Il est composé de 518 octosyllabes.
Le frêne
..."L'histoire se déroule en Bretagne, où se trouvent deux seigneurs
voisins amis. La femme de l'un des deux accouche de jumeaux.
L'épouse de l'autre, décrite comme perfide, déclare que cela
n'a pu arriver qu'en raison d'un adultère, ce qui entraîne le
nouveau père de famille à prendre sa femme en soupçon et à la
maltraiter. Mais, par la suite, c'est la femme perfide qui accouche
de deux enfants. Honteuse, elle abandonne une de ses deux
filles. Une suivante va placer le bébé, accompagné d'un gros
anneau, dans un frêne, près d'un couvent. Le portier de
l'abbaye découvre l'enfant et l'apporte au couvent, où les
personnages comprennent, par l'anneau et les fins habits, que
le nourrisson est de haute naissance. L'abbesse décide d'éduquer
l'enfant et de l’appeler Frêne, en référence à l'endroit où elle
a été trouvée. Le Frêne devient une demoiselle courtoise dont la
beauté est connue dans toute la Bretagne. Un chevalier nommé
Goron tombe sous son charme, et séjourne à plusieurs reprises
dans le couvent pour lui parler. Elle part avec lui et vit longtemps
à ses côtés, sans qu'ils soient mariés. Les vassaux de Goron lui
reprochent cette situation et lui enjoignent d'épouser une femme
noble. Ils lui proposent une jeune fille du voisinage nommée Coudrier.
Goron consent à l'épouser. Le jour des noces, Coudrier arrive
accompagnée de sa mère. Frêne assure le service comme servante,
sans montrer extérieurement de peine. Elle prépare le lit pour la
nuit de noces, et y dispose l'étoffe qu'elle avait reçue lors de son
abandon. La mère de la future épouse, voyant cette étoffe, lui
demande d'où elle vient. Après que Frêne eut raconté son histoire,
la mère comprend qu’elle est sa fille. Elle avoue la vérité à son mari
sur sa grossesse. Il est ensuite convenu que Frêne épouse Goron"...
Le frêne et le coudrier avaient un grand prestige dans les sociétés celtiques, ce qui peut constituer une source symbolique pour le poème. "Ce frêne présente les caractéristiques symboliques d'un arbre sacré ; c'en est un véritable, les quatre branches correspondent aux quatre points cardinaux".
Béroul poète anglo-normand du XII° siècle,
Le roman de Béroul, composé entre 1150 et 1190,
la plus ancienne des versions de Tristan et Iseut
.Au vers. 3478
Les chevaliers sont prêts à rendre jugement par le truchement de leur lance de frêne.
Au moyen age, on plantait des frênes près des châteaux forts pour assurer l’approvisionnement en lances et javelots.
XIII° siècle
1179-1241
L'Edda de Snorri ou plus simplement l'Edda, également connue sous les noms d’Edda en prose et de Jeune Edda, est un texte littéraire en vieil islandais rédigé à partir de 1220 par Snorri Sturluson. Si l’Edda se veut d’abord un manuel de poésie scandinave traditionnelle (la poésie scaldique), c’est aussi et surtout une présentation complète et organisée de la mythologie nordique, qui en fait l’un des chefs-d’œuvre de la littérature médiévale (et plus spécifiquement de la littérature norroise) et un classique de la littérature islandaise.
manuscrit regroupant un ensemble de poèmes, compilation que l’on doit à Snorri Sturluson (1179-1241).
Ces textes résument les traditions nordiques qui, transmises oralement jusque là, menaçaient de s’égarer et de se perdre. L’Edda renvoie donc à des traditions bien antérieures au Moyen-Âge de Sturluson.
Yggdrasil, extrait :
..."Je connais neuf mondes, neuf domaines couverts par l’arbre du monde.
Cet arbre sagement édifié qui plonge jusqu’au sein de la terre…
Je sais qu’il existe un frêne qu’on appelle Yggdrasil.
La cime de l’arbre est baignée dans de blanches vapeurs d’eau,
De là découlent des gouttes de rosée qui tombent dans la vallée.
Il se dresse éternellement vert au-dessus de la fontaine d’Urd"...
Le Hávamál
Ce poème du monde paysan qui préserve les mythes de l'Edda poétique et la dimension épique de l'aventure humaine est attribué au dieu de la poésie Odin.
Et c'est au prix d'un autre sacrifice que le dieu obtint le secret des runes : Blessé par sa propre lance Gungnir, Odin se pend à Yggdrasil, le frêne axial du monde, durant neuf nuits, sans boire ni manger.
C'est en tout cas ce que révèle le Rúnatal ("Dénombrement des runes"), un des poèmes qui compose le Hávamál (les "Dits du Trés-Haut") :
Il est dit, aux stances 138 et 139 du Havamal.
Ecritures que nous transmettent lesdits de Odin, le Très Haut
Yggdrasil, extrait
Le secret des runes
"Je sais que je pendis
À l'arbre battu des vents Neuf nuit pleines,
Navré d'une lance
Et donné à Odin,
Moi-même à moi-même donné,
-À cet arbre
Dont nul ne sait
D'où proviennent les racines.
Point de pain ne me remirent
Ni de corne;
Je scrutai en dessous,
Je ramassai les runes,
Hurlant, les ramassai,
De là, retombai."
XVII° siècle
François Tristan L'Hermite (1601-1655) gentilhomme et écrivain français.
..."Le promenoir des deux amants
Sur ce frêne deux tourterelles
S'entretiennent de leurs tourments,
Et font les doux appointements
De leurs amoureuses querelles"...
XVIII° siècle
Pierre Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799) écrivain, dramaturge, musicien et homme d'affaires français.
Romance de Chérubin (Le Mariage de Figaro)
Troisième couplet
..."Sentais mes pleurs couler,
Prêt à me désoler ;
Je gravais sur un frêne,
(Que mon coeur, mon coeur a de peine !)
Sa lettre dans la mienne ;
Le roi vint à passer"...
Sainte Marie de l'Incarnation, religieuse ursuline française, enseignant sous le frêne des Ursulines.
Ce frêne était bien enraciné en 1639.
C’est sous ce frêne, dans la cour du couvent des Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Vallier à Québec, que Marie de l’Incarnation enseignait aux jeunes Amérindiennes qu’elle appelait les délices de son cœur.
Elle s’était adaptée à leurs cultures en apprenant 4 langues autochtones, et en enseignant à l’extérieur.
Cet arbre fut brisé par une tempête, il y a déjà plus d’une centaine d’années. En mémoire de ce symbole, un frêne fut planté dans la cour lors du 350e anniversaire de l’arrivée de nos fondatrices à Québec, et un autre, lors du 375e.
Stadaconé est un village iroquoien qui était situé sur l'emplacement de l'actuelle ville de Québec
Marie de l’Incarnation enseignant sous un frêne. Claude Bettinger (1942-1998).
Vitrail coloré Verre, métal 1987
XIX° siècle
1809
François-René, vicomte de Chateaubriand (1768-1848) écrivain, mémorialiste et homme politique français.
Les martyrs, ou, Le triomphe de la religion chrétienne, Volume 1
..."L'odeur des graisses d'ours mêlées de cendres de frêne dont ils frottent leurs cheveux,"...
Louis-Honoré Fréchette (1839-1908) poète, dramaturge, écrivain et homme politique québécois.
Stadaconé est un village iroquoien qui était situé sur l'emplacement de l'actuelle ville de Québec.
Le Frêne des Ursulines
Il semblait à nos yeux un pilier des vieux âges,
Ce vieux tronc qui brava tant de vents en courroux.
Il avait sur nos bords vu les Pâles-Visages
Remplacer les grands guerriers roux.
Aigrette énorme au front du vaste promontoire,
Colosse chevelu dans le roc cramponné,
Il avait vu passer bien des jours sans histoire
Au sommet de Stadaconé.
Son ombre avait couvert bien des bivouacs sauvages,
Abrité bien longtemps des hordes aux flancs nus,
Tandis que le grand fleuve à ses mornes rivages
Jetait ses sanglots inconnus.
Il savait des secrets que nul œil ne devine ;
Quand, un jour, face à face, il vit ― aspect troublant ―
Sur le même rocher surgir la croix divine
À côté d’un long drapeau blanc.
Et puis, de siècle en siècle et d’années en années,
L’arbre antique vécut ― flux et reflux du sort ―
La légende sublime où notre destinée
A pris son incroyable essor.
Il vit tous nos héros ; il vit toutes nos gloires ;
Il vit nos fiers travaux et nos saints dévoûments ;
Il vit notre abandon, nos stériles victoires,
Avec leurs sombres dénoûments ;
Et, sur ses derniers jours, dans ses décrépitudes,
Comme une harpe où tremble un vieux lambeaux d’accord,
On croyait voir, au vent des vieilles solitudes,
Ses rameaux frissonner encor.
Et lorsque le géant quatre fois centenaire
Courba sa tête où tant de soleils avaient lui,
Ce fut triste ; on comprit que c’était toute une ère
Qui disparaissait avec lui.
O frêne ! ô grand témoin des choses envolées !
On a sacré, depuis, le sol où tu tombas ;
Et sur ta place vide, en bruyantes mêlées,
Des enfants prennent leurs ébats.
Oui, des enfants, des jeux, des rires, des fronts roses,
À l’endroit même d’où, colosse aux flancs rugueux,
Tu vis se dérouler, en tes ennuis moroses,
La noble histoire des aïeux !
Des cris de joie, après le vol des oriflammes,
Le clairon, les obus et le tambour battant !…
Si comme l’être humain les arbres ont des âmes,
Ô grand mort n’es-tu pas content ?
Pour moi, quand, de l’antique enclos des ursulines,
Pour la première fois, tout ému, j’entendis
Monter ces voix d’enfants, fraîches et cristallines
Comme un écho du paradis,
Soudain, sous les arceaux dépouillés du vieux frêne,
Longue chaîne héroïque évoquée à la fois,
Il me sembla revoir passer l’ombre sereine
Des saintes femmes d’autrefois !
De nos martyrs chrétiens immortelles rivales,
De dévoûments obscurs grands cœurs fanatisés,
Que la France d’alors jetait sans intervalles
Sur ces bords incivilisés !
Dames de haut parages ou filles des chaumières,
Qui laissaient tout, famille, amis, brillants partis,
Pour venir apporter les divines lumières
Aux petits d’entre les petits !
Et je rêvai longtemps ; car jamais, ô vieil arbre,
À nul fronton superbe, au seuil de nul tombeau,
Je n’ai rien vu, fouillé dans le bronze ou le marbre,
De plus touchant et de plus beau,
Que celle qui porta le nom de La Peltrie,
Sainte veuve, enseignant, sous tes ombrages frais,
Avec le nom de Dieu le grand mot de Patrie
Aux petits enfants des forêts
Jules Barbey d'Aurevilly (1808-1889), écrivain français, romancier, nouvelliste, essayiste, poète, critique littéraire, journaliste,
Memoranda, Journal intime 2 1856, p. 75
"Ma race est forte", me disait-il hier, − et je le crois. Ces gens de Fresney ne sont pas des frênes, mais des chênes plutôt! "...
Alfred Victor de Vigny (1797-1863) écrivain, romancier, dramaturge et poète français.
Mémoires inédites 1863, p. 10 :
..." Les frênes vieux de cinq siècles laissent pendre leurs branches tordues et leurs feuilles allongées (...). Leurs vieilles têtes sont chargées de panaches arrondis"...
XX° siècle
Émile Verhaeren (1855-1916) poète belge flamand, d'expression française.
Vieille ferme à la Toussaint
..."La ferme aux longs murs blancs, sous les grands arbres jaunes,
Regarde, avec les yeux de ses carreaux éteints,
Tomber très lentement, en ce jour de Toussaint,
Les feuillages fanés des frênes et des aunes"...
Jules Leclercq (1848-1928) Explorateur et écrivain, auteur de récits de voyages et géographe belge.
La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla,
Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 69
..."La capitale du nord n'a pas le moindre monument, mais elle se glorifie de posséder un arbre, le seul qu'il y ait en Islande; c'est un frêne d'environ cinq mètres de haut, ombrageant la façade d'une maison tournée vers le fjord. Les indigènes en sont extrêmement fiers et le montrent comme la grande curiosité du pays"... —
L’Islande ne possédant pas de conifères indigènes, il était de tradition d’utiliser un "Mountain Ash Trees" un frêne des montagnes.
Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français,
Chanson de grand-père
..."Dansez, les petites reines,
Toutes en rond.
Les amoureux sous les frênes
S'embrasseront"...
Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français,
Tristesse d'Olympio
Les champs n'étaient point noirs, les cieux n'étaient pas mornes.
..."Il voulut tout revoir, l'étang près de la source,
La masure où l'aumône avait vidé leur bourse,
Le vieux frêne plié,
Les retraites d'amour au fond des bois perdues,
L'arbre où dans les baisers leurs âmes confondues
Avaient tout oublié !"...
Charles-Marie Leconte De Lisle (1818-1894) poète français,
Les étoiles mortelles
..."Un soir d'été, dans l'air harmonieux et doux,
Dorait les épaisses ramures ;
Et vous alliez, les doigts rougis du sang des mûres,
Le long des frênes et des houx"...
José-Maria de Heredia (1842-1905) homme de lettres d'origine cubaine. Né sujet espagnol, il a été naturalisé français en 1893.
Le cocher
Étranger, celui qui, debout au timon d'or,
Maîtrise d'une main par leur quadruple rêne
Ses chevaux noirs et tient de l'autre un fouet de frêne,
Guide un quadrige mieux que le héros Castor.
Paul Verlaine (1844-1896) écrivain et poète français
Malines
..."Comme les arbres des féeries,
Des frênes, vagues frondaisons,
Êchelonnent mille horizons
A ce Sahara de prairies,
Trèfle, luzerne et blancs gazons"...
Jean Moréas (1856-1910) poète symboliste grec d'expression française.
L'eau qui jaillit ...
..."L'eau qui jaillit de ce double rocher
Remplit ce long bassin d'une onde trépillante ;
Les frênes, les ormeaux, où viennent se percher
Linottes et serins, Lui font une voûte ondoyante"..
Le Fréchou pays aux Frênes
XX° siècle
Jacques Chardonne (1884-1968), écrivain français.
Attachements - 1943, p. 195.
..." Il y a, au bord de l'eau, un groupe de frênes. Légèrement contournés, comme un peu dansants, les branches graciles et griffues, le feuillage découpé en petites palmes, ils ont je ne sais quoi d'exotique"...
Sidonie Gabrielle Colette, dite Colette (1873-1954) femme de lettres française, comédienne, actrice et journaliste.
Belles saisons, Nudité, 1943, p. 129
..."Une grande jarre méridionale qui contenait, pétillante et renouvelée, la boisson inoffensive nommée "freinette"....
Jean Rogissart (1894-1961) écrivain français
Passantes d’Octobre,
Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
..."Quand il se dresse face à quelque «vieille écorce», chêne, frêne, ou hêtre, plus large qu’une huche, lorsque d’un simple regard, il le cube de la souche au houpier, tant de solives pour le tronc, tant de stères pour les branches … Arsène André éprouve une virile volupté"...
Paul Vialar (1898-1996) écrivain français.
Homme de chasse, 1961, p. 68.
..."Il buvait du cidre et de la frenette aux repas"...
Jean-Baptiste Manhès (1926-2018) poète et conteur français
années 1980
Le frêne
Des chênes et peupliers on a chanté la voix,
Sous l’ombre de l’ormeau jadis jugeait un roi,
Le poète a décrit du sapin la crinière,
Mais le frêne des prés est laissé en arrière.
Au milieu de la haie dressé droit comme un i,
S’il n‘est majestueux, le frêne est bien joli,
Soit en alignement le long des chemins creux
Ou seul droit vers le ciel au coin du pré herbeux.
L’été son habit vert abrite les oiseaux ;
Sous la mousse du pied larves et vermisseaux
Régalent leurs becs fins, un vrai festin de roi.
Quand s’égrène midi au communal beffroi,
A la saison des foins, le faucheur en sueur
A sa branche suspend son outil de labeur,
Ses forces réparées par un frugal repas,
Sous son ombrage frais il se reposera.
Si après l’été chaud est rare le regain,
Ses branches émondées apaiseront la faim
Du troupeau de Salers qui sans cesse rumine
Sous les yeux du berger qui, au couteau, dessine
Dans sa branche tombée un serpent enroulé ;
Quelle fierté pour lui de l’avoir ciselé!
Pendant le long hiver, le paysan bricoleur,
Dans son tronc débité, met ses dons en valeur,
Pour créer un outil campagnard et costaud :
Soit un manche de faux ou rustique râteau.
Et même autrefois ignorant hickory,
C’est dans son pied trempé qu’on fit les premiers skis.
Depuis la nuit des temps, pour remplir son carquois,
Le malin Cupidon utilise son bois.
Comme rien ne se perd, du sol déracinée,
La souche, pour Noël, est dans la cheminée,
Réchauffant la maison et les sabots de bois
Que l’enfant au réveil videra avec joie.
Sur pied ou abattu, le frêne méconnu
Aux paysans auvergnats des services a rendus.
Seamus Heaney (1939- 2013) poète anglophone très apprécié dans le monde anglo-saxon, pour une poésie mêlant l'évocation sensuelle de la nature
Seeing Things, Faber & Faber, 1991.
Le frêne
Jamais plus il ne se lèvera, mais il se tient prêt.
Éclaboussé par le matin, comme un miroir,
Il regarde à travers la large fenêtre, songeur,
Sans se soucier du temps clair ou nuageux.
Point de vue de haut sur tout le pays.
Premiers livreurs de lait, première fumée, troupeau, arbres
Saturés d’humidité au-dessus des haies détrempées —
Tout cela est pour lui, il est comme une sentinelle
Oubliée et incapable de se rappeler
Le pourquoi, les raisons de sa station surélevée,
S’étant réveillé soulagé, quoique dans la même position,
Mais délivré de toute contrainte, comme une déferlante.
Peu à peu, sa tête s’éclaircit avec la lumière, et sa main inutile
Tâtonne désespérément jusqu’à pouvoir agripper
Le membre fantôme d’un frêne, sur lequel il pourra s’appuyer.
Parvenu à cette prise, il peut maintenant tenir en place
Ou manier sa canne comme un rameau d’argent, et venir
Marcher de nouveau parmi nous : tel un docte juge.
J’aurais pu tirer de la haie un bien meilleur bonhomme !
Sans doute Dieu se remémorant Adam a-t-il dit la même chose.
XXI° siècle
Michel Cosem - Philippe Davaine - Auteurs - Le frêne
Paru en mars 2004
Arbres de grand vent
Le frêne
Frêne guetteur
Frais et jeune
Plein d’idées
Mais silencieux.
Pourquoi es-tu venu
Là où il ne fallait pas,
Pourquoi ne réponds-tu pas
Aux questions essentielles
Pourquoi lorsque je t’appelle
Malgré ton courage
Regardes-tu au loin ?
Frêne guetteur
21/08/2020
Perrine Mane - Directrice de recherche CNRS - Responsable du Groupe d'Archéologie Médiévale
..."Les tonneaux sont toujours cerclés avec des cerceaux de bois, le fer n’apparaissant que postérieurement. D'après les sources écrites, ce bois proviendrait des pousses de châtaignier ou de coudrier pour la futaille ordinaire, du chêne, de l’orme ou du charme pour les grosses pièces, ou encore du noisetier, de l'érable, du frêne...
À propos du frêne, l’agronome bolonais Crescenzi précise au début du XIVe siècle,
" Il est très bon à faire cerceaulx à tonneaux et à tynnes et aultres vaisseaux "...
Tonnelier, vitrail de Saint Julien l’Hospitalier, Notre-Dame de Chartres, exécuté durant la première moitié du XIIIe siècle
Frênes remarquables
L'île Coton - Drain (Maine-et-Loire)
Le frêne, vieux de près de deux siècles, présente des mensurations impressionnantes : 6 mètres de circonférence pour 18 mètres de hauteur.
Ce frêne est la combinaison de deux arbres - un frêne commun et un frêne oxyphylle - qui ont fini par se souder. Il est également appelé frêne têtard en raison de sa protubérance en haut du tronc ayant la forme d'une larve de batracien.
Le tronc est creux et largement ouvert d’un côté
vénérable frene ile coton - Gilles Montavon
la ferme des Préaux - Fleuriel (Allier)
C'est un frêne taillé en trogne d’un âge certain, avec une silhouette magnifique !
On dirait deux arbres jumeaux mais il ne s’agit en fait, probablement, à l’origine que d’un seul arbre "séparé" au fil du temps en deux unités accolée, avec deux troncs massifs, puissants surmontés chacun d’un gros bourrelet d’où partent les bouquets de branches maitresses verticales.
Sa silhouette indique qu'il a été décapité à l’origine à cette hauteur et ensuite taillé régulièrement au niveau du bourrelet.
Tout le cœur est décomposé, creux et rempli d’un terreau de bois. Sans le traitement en trogne, cet arbre serait mort depuis bien longtemps.
photo zoom nature
Vence (Alpes-Maritimes)
Le majestueux frêne, se dresse aux abords des remparts de la vieille ville et qui a même donné son nom à la place sur laquelle il se situe.
La légende locale raconte que le roi François 1er l’aurait planté de ses mains en 1538 alors qu’il était dans la région avec sa cour et sur l’invitation du Pape Paul III, afin de signer avec l’empereur Charles Quint la trêve de Nice, pour mettre fin à la huitième guerre d’Italie.
ce frêne, âgé donc d’environ 483 ans, et mesurant une vingtaine de mètres de hauteur, très haut mais très creux, a failli être abattu. Ce trésor emblématique du patrimoine naturel de Vence est surveillé de près.
Photo France Bleue
Frêne par les peintres
Chaïm Soutine (1894-1943) -
Grand frêne de Vence
il disait : "Cet arbre, c’est comme une cathédrale".
Sophie Lafeuillade -
Peintre en décors - le frêne
John Constable (1776 - 1837) -
étude de frêne - (MeisterDrucke-16159)
1883
Emmanuel Lansyer (1835-1893)
Peintre paysagiste et aquafortiste français.
Vue des frênes du lavoir de Plomanac’h au soleil couchant,
Illustration 1838-40. frene
Gravure ancienne
David Dietrich, : Forstflora
Frêne élevé - Fraxinus excelsior - gemeine esche
Illustration 1891
A. Mascelf
Atlas des plantes de France
Frêne élevé - Fraxinus Excelsior
Illustration 1897
Franz Eugen Köhler, Köhler's Medizinal-Pflanzen
Fraxinus ornus - frêne à fleurs
Langage du frêne
Le frêne est un arbre à forte valeur symbolique.
- Il représente la longévité, la force, la renaissance et l’apaisement.
Toujours vert, il était le symbole de la pérennité de la vie, que rien ne pouvait détruire.
- Le frêne a pour langage la grandeur.
Cela vient du fait qu'il peut atteindre trente mètres et s'impodrt dans son environnement.
- Signifiant la grandeur, il figure très souvent dans les armoiries et les blasons.
Tinchebray-Bocage ( Orne,- France)
Écartelé : au 1er de vair plain, au 2e à deux marteaux de carrier d'or, affrontés, les manches en barre et en bande, encadrant un bloc de granit d'argent, au 3e de gueules à deux navettes d' ou, les fuseaux de sable, passés en sautoir et à la bobine de fil d'argent brochant, au 4e d'argent à la feuille de frêne de sinople posé en pal.
Le Chefresne (Manche, France)
Parti : au premier d'argent au frêne de sinople, au second d'azur à la croix huguenote d'or ; le tout sommé d'un chef de gueules chargé d'un léopard d'or armé et lampassé d'azur. (création : Jean-François Binon, adoptée par délibération du conseil municipal du 30 juin 2006)
Fresnes (Val-de-Marne)
D'azur au frêne terrassé d'or, à l'agneau d'argent passant et brochant sur le fût de l'arbre.
Fresne-Léguillon (Oise, France)
D'argent au frêne de sinople ; au chef d'azur chargé de trois molettes à cinq rais du champ.
Saint-Rémy-en-Comté (Haute-Saône, France)
Parti d'azur et de gueules au frêne d'or à deux branches brochant sur la partition, accosté à dextre d'un heaume d'argent et d'or, et à senestre d'une rose d'argent boutonnée et pointée d'or, surmonté et brochant sur la partition d'un cœur d'argent à la fasce d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or. L'écu est timbré d'une couronne à deux tours d'or, aux pierres d'azur, chacune des tours chargée d'une croix de Saint-André de gueules, entourée d'un rang de perles d'argent.
Fresnay-sur-Sarthe (Sarthe, France
Parti: au 1er d'or au frêne arraché de sinople, au 2e d'azur semé de fleurs de lis d'or, au lion du même brochant.
Mythes et légendes
- On attribuait au frêne d'autres vertus : d'aider les impuissants.
"qui ne peut doit parler au frêne", "le frêne est la providence des impuissants".
- Un petit morceau de bois de frêne, cousu dans les vêtements, doit accélérer la cicatrisation des plaies ouvertes – cette croyance est probablement due au fort de tannin dans son écorce.
- Les pêcheurs prêtaient au bois de frêne des pouvoirs magiques. Ils étaient persuadés que, utilisé pour la fabrication des avirons et de l'ossature d'une barque, il protégeait de la noyade.
- Chez les Romains il représentait le symbole du bonheur conjugal,
- chez les Ecossais, un rameau de frêne accroché au-dessus du lit passait pour mettre les époux à l'abri des disputes.
- En Écosse, on donnait aux nouveau-nés une cuillère à café de frêne. La famille fraxinus sécrète une manne ros calabrina pectorale, adoucissante, purgative qu'on prenait en tisane, en sirop, en pastilles, et qu'on recueillait en incisant l'arbre, de juin à juillet.
- En Europe du Nord, le Frêne est le symbole de la fécondité,
- dans le Sud de la France, c'est l'arbre de la sagesse et du bonheur
- En Wallonie, c'est l'arbre de l'hospitalité.
- Autrefois on attribuait à son bois, râpé sur les morsures de serpents, le pouvoir de les guérir.
Dictons et proverbes
- "Regardez bien la pousse des arbres
Si le chêne est vert avant le frêne
Vous serez secs jusqu'à l'automne
Si le frêne est vert avant le chêne
Tout l'été sera mouillé"
- "Qui ne peut doit parler au frêne"
-"Le frêne fait la braye d’acier et une marne de sparme"
Dicton danois
- "Frêne avant chêne, été pluvieux
Chêne avant frêne, été radieux"
Utilisations et propriétés du frêne
- A la fois souple et résistant, le bois du frêne a été utilisé depuis la préhistoire.
Le frêne est une espèce menacée, du fait du réchauffement climatique, le frêne est attaqué par diverses maladies
Usages
- Le bois du frêne est blanc, légèrement rosé et nacré, très tenace, résistant mais souple et élastique, et facile à travailler. Il est utilisé en menuiserie et ébénisterie, pour la fabrication des manches d'outil en bois, des arcs ; mais il est également très prisé dans la fabrication de nombreux instruments de musique.
Bois est également utilisé pour la fabrication des cercles à fromage, pouvant prendre une forme arrondie et la garder même après plusieurs utilisations car il est très "nerveux".
Dans la vie courante, on en faisait aussi des barreaux d'échelle, des gouvernails, des rames, des raquettes de sport, des cannes et des batons de hocquey et les anciens skis.
- Très bon bois de feu, il se fend aisément. Il était utilisé autrefois pour le charronnage.
- tannerie et teinturerie : conservation des peaux, tons verts pour la laine (écorce des jeunes rameaux)
- Le Frêne peut être planté en alignement de rue, mais peut être un arbre d'ornement, avec de nombreuses variétés, à feuillage panaché, à rameaux jaunes, à port pleureur ou fastigié, naine…
- D’une grande longévité, la reproduction par marcottage permet d’obtenir un frêne élevé en bonsaï.
Alimentaire
- alimentation animale : fourrage
C'était aussi un arbre de haie ou d'ombre près des points d'eau, il suffisait souvent d'abattre des branches pour que les animaux se servent. Les caprins, les ovins, les équidés et les bovins en sont très friands (feuillage très appétant). C'est aussi le cas des cervidés qui occasionnent aux jeunes plants forestiers de fréquents abroutissements.
- Lors des étés secs, les paysans récoltent le feuillage pour nourrir les ruminants.
- alimentation humaine :
Fruits verts confits en guise de câpres ou de cornichons et boisson. La fleur fraîche de l'ornus , additionnée de levure, produisait, après fermentation, une boisson rafraîchissante et antirhumatismale.
Médecine
Une revue de synthèse de 2007, a classé le frêne parmi les plantes médicinales aux propriétés diurétiques les plus prometteuses. Ses propriétés anti-inflammatoires ont également été confirmées scientifiquement.
- Il est utilisé traditionnellement contre l’hypertension dans le sud-est marocain, sous forme de poudre de racine séchée bouillie quelques minutes dans l’eau.
- plante anti-rhumatismale, diurétique, analgésique, tonique, fébrifuge, astringente (feuille, écorce, fruit).
- De l'écorce, on extrayait le "quinquina d'Europe", qui est fébrifuge. Des propriétés anti-inflammatoires. Le mannitol et les sels de potassium présents dans les feuilles sont responsables de l'activité diurétique qui stimule les fonctions d’élimination de l'organisme. Il est aussi utilisé comme protecteur tissulaire des articulations. Il permet ainsi de freiner leur vieillissement.
Ses propriétés fébrifuges (lutte contre la fièvre) sont efficaces dans le traitement du paludisme.
- Les feuilles séchées s’utilisent en infusion, d’abord pour leurs propriétés antalgiques et anti-inflammatoires.
On recommande les infusions dans le traitement des douleurs articulaires, arthrose, arthrite ou rhumatismes. Les feuilles ont des propriétés diurétiques favorisant le "nettoyage" des articulations par le drainage de l’acide urique.
Les feuilles favorisent l’élimination du cholestérol et luttent contre les calculs rénaux, les jambes lourdes, le gonflement des membres.
Etant un coupe-faim naturel, et pour toutes les raisons précitées, le frêne est un très bon allié pour perdre du poids.
Le miellat que produisent les feuilles en saison chaude a des vertus anti-inflammatoires, antalgiques et antioxydantes.
On fabrique dans certaines régions (Nord de la France, Belgique, Normandie), une boisson faiblement alcoolisée fermentée rafraîchissante, et pétillante appelée frênette (ou encore freinette, frenette, fresnée ou frênée), à partir de feuilles de frêne et d'autres ingrédients.
Les feuilles étaient séchées puis mises en tisane. On ajoutait sucre et levure de boulanger. On laissait le tout quelque temps en barrique, puis on le mettait en bouteille
Recettes de frênette en boisson naturelle | Recettes de frênette
La frênette fermière Ingrédients pour un tonneau de 100 litres 100 g de feuilles de frêne cueillies l'été et séchées à l'ombre, 150 g de chicorée torréfiée, 60 g d'acide tartrique, 75 g...