1 mars 2022 2 01 /03 /mars /2022 14:21

 

 

Mythologie des arbres


Le peuplier

 

 

 

Le peuplier est un genre d'arbre des régions tempérées et froides de l'hémisphère nord. Les peupliers (Populus) font partie de la famille des Salicacées  (Salicaceae).

 

Ce sont souvent des arbres de haute taille, au port élancé dont la croissance est rapide. Il possède une silhouette de forme colonnaire ou pyramidale caractéristique, et porte des branches dès la base. il devient le premier arbre transgénique en 1986. Il peut vivre 400 ans et atteindre jusqu’à 40 mètres de haut. 


 

Les grands peupliers longent le ruisseau ;

Et vont, d’un air grave,

Reverdis à neuf par le renouveau

Qui fait l’air suave.

 

 

Rosemonde Gérard (1866-1953) - Recueil : "Les Pipeaux" - Les peupliers

Pierre Eugene Montezin (1874-1946)


 

 

Les peupliers se rencontrent rarement en forêt dense, mais plutôt près des rives d'un cours d'eau, aux abords des zones humides, voire temporairement inondés.  Ils sont appréciés des castors. Ils recèpent ou drageonnent facilement quand ils ont été coupés.


Sa taille imposante le destine surtout aux grands jardins. Il est recommandé de le planter assez  loin de toute construction car ses puissantes racines sont très développées en surface pouvant déformer le terrain autour. 


 

 

Son tronc très long et rectiligne et son écorce gris pale lisse chez le jeune arbre, et de plus en plus crevassée alors que l'arbre vieillit. Le bois est blanc, léger, tendre, assez résistant, adhérent et peu fissile.


 

 

Les fleurs groupées en chatons mâles avec étamines rougeâtres et femelles plus rigides, apparaissent avant les feuilles. 

peuplier populus canadensis


 

 

Les fruits en capsule sont entourés par un fin duvet cotonneux qui peut être très allergisant.


 

 

Ses feuilles vert foncé lustré, simples, alternes, cordiformes ou triangulaires ou ovales, caduques, acuminées, à long pétiole se colorent souvent au printemps et prennent une belle teinte dorée en automne.

Du fait de leur long pétiole, elles ont une façon caractéristique de bouger sous l'effet du vent provoquant des variations de coloration (et particulièrement chez le tremble). 


 

 

Son système racinaire est traçant et contribue à la dissémination par drageonnage à partir de racines superficielles. Il est souvent superficiel, et peut détruire des murs, soulever les enrobés bitumés et coloniser des tuyaux d'égouts. Certaines espèces (peuplier tremble) peuvent pousser sur des sols sableux pauvres et supportent relativement bien les embruns marins.
 

 

 

Dans le passé, la régénération des peupliers (peupliers blancs, baumiers, noirs, trembles, etc.) était probablement principalement conditionnée par :

 

- Le travail des castors (autrefois présent dans tout l'hémisphère nord) 

- Les incendies (dans les régions plus sèches) ;

- Les perturbations induites par l'activité et la divagation des cours d’eau (érosions, alluvionnements, inondations…)

- Les perturbations induites par les migrations de grands mammifères (mammouths notamment) qui cassaient et enterraient des branches en favorisant le bouturage.


Le genre Populus est divisé en six sections :

- La section Turanga  

 

- La section Populus :

  . la sous-section Albidae (peupliers blancs) : le peuplier blanc (Populus alba      L.).

  . la sous-section Trepidae (trembles) 

  . la sous-section Tomentosae 

 

- La section Aegiros (peupliers noirs) 

 

- La section Tacamahaca (peupliers baumiers) 

 

- La section Leucoides

 

- La section Abaso :

  représentée par la seule espèce Populus mexicana Wesm. ex DC., 1868 .

 

 

 

Les espèces naturelles ont été utilisées pour créer des cultivars depuis le XVIII° siècle. Certains hybrides se sont fixés à l'état sauvage. On trouve les principales espèces de peupliers. 

 

Le genre Populus englobe 35 espèces des régions tempérées et froides de l'hémisphère nord. Il comprend aussi de nombreux hybrides naturels ou artificiels, parmi lesquelles :

 

Populus nigra - le peuplier noir (Asie et Europe) :


Le peuplier noir et sa variété le peuplier d'Italie (Populus nigra italica), de 20 à 30 mètres, d'une silhouette élancée remarquable, avec des branches toutes redressées à la verticale, ce qui lui donne une silhouette en forme de fuseau. 


C'est l'espèce de peuplier la plus connue en France, et un des arbres d'Europe qui grandit le plus vite. Il vit moins de 200 ans en général, mais peut devenir énorme .

 

Les peupliers noirs "sauvages" ont un aspect très différent (beaucoup plus tortueux) mais leur écorce sombre et épaisse, profondément crevassée, et leurs feuilles un peu en forme de cœur pointu montrent bien qu'il s'agit de la même espèce.


 

 

 

Populus alba L. - le peuplier blanc, 


aussi appelé, Abèle, Peuplier à feuille d'érable, Peuplier argenté, Blanc de Hollande, Aube, Ypréau ou Piboule, 

 

Le peuplier blanc de Hollande  un port ample, étalé ou pyramidal,  très raffiné de 20 à 30 mètres de hauteur. 

 

L'écorce de ce peuplier est blanche ou claire, lisse ou peu crevassée, contrairement à celle du peuplier noir (sauf à la base du tronc chez les vieux arbres). Le tronc est en général droit, les branches moins tordues.

 

Les feuilles caduques, ont une forme différente, plus épaisses vert sombre dessus, au revers duveteux avec des reflets argentés ;  avec sa belle coloration à l'automne. Leur pétiole a une section transversale arrondie.

 

Cette espèce vit en Europe centrale et méridionale, mais aussi en Asie occidentale et centrale et en Afrique du Nord. On trouve cette espèce dans presque toute la France métropolitaine, y compris en Corse.

 

Même si le peuplier blanc préfère le bord de rivières ou les lieux humides, il supporte les milieux modérément secs. Il présente aussi une certaine tolérance envers les embruns marins. 


 


 

 

Populus balsamifera L. - Le Peuplier baumier 

 


"baumier" en raison de la résine qui dégouline sur les rameaux et les feuilles au printemps.


Il est aussi appelé liard, peuplier noir, baumier du Canada et peuplier de Gilead. Très semblable au peuplier de l'Ouest avec lequel il s'hybride quand leur aires se chevauchent.

 


C'est une espèce de la famille des Salicaceae, pouvant atteindre 30 m en 40 ans, à couronne relativement étroite, traversée jusqu'à la cime par un tronc droit, et à branches redressées et régulières, à croissance très rapide au stade juvénile.

 

Son écorce est gris foncé. Des rameaux minces vert olive, au feuillage légèrement dentelé caduque, alterne, ovoïde , acuminé, long, vert foncé et glabre dessus et légèrement velu au revers. Débourrement très précoce et couleur d'automne jaune.

 


Les fleurs sont constituées de grappes de graines entourées d'un duvet blanchâtre.

 


C'est une espèce des régions boréales de l'Amérique du Nord. Il se distribue de l'Alaska à Terre-Neuve-et-Labrador ; dans les forêts des prairies humides, les vallées humides, les dépressions, le bord des cours d'eau et des lacs, sur les bancs de sable, sur les pentes peu abruptes.

 


Peuplier balsamifera est appelé "Peuplier baumier", tout comme Populus trichocarpa.


Le peuplier baumier (Populus trichocarpa) aux jeunes feuilles dégageant une odeur balsamique avant de se muer en une belle parure dorée en automne


 

 

 

Populus deltoides -  Peuplier deltoïde 

 


ou peuplier à feuille deltoïde, peuplier de Virginie (Europe) ou encore Peuplier noir d'Amérique (Europe).

 

Il est originaire d'Amérique du Nord, de la famille des Salicaceae dont les feuilles sont triangulaires (comme un delta majuscule) d'où son nom vernaculaire de Peuplier à feuille deltoïde.

 

 
C'est le plus grand des peupliers, ayant la croissance la plus rapide, originaire des régions septentrionales tempérées. Il atteint facilement 100 cm de diamètre lorsque les conditions de croissance sont favorables. 

 

Son tronc blanc ou gris, son écorce est lisse, mais avec le temps se craquèle et devient ridée. 

 

Ses feuilles caduques vert foncé, lisses et un peu dentelées, volètent gracieusement dans le vent. 

 

Les chatons mâles et femelles apparaissent sur des arbres séparés à la fin de l'hiver ou au printemps, avant les feuilles.

 

Le nom "cottonwood" provient des graines blanches et moelleuses produites par les chatons femelles. Les bourgeons et les feuilles déployées sont souvent aromatiques. 

 

De part son système racinaire envahissant, éviter de faire pousser à moins de 30 mètres d'un bâtiment. 

 

 

 

Populus simonii - le peuplier de Simon,

 


C'est une espèce d’arbres de la famille des Salicaceae. C'est un arbre d’une vingtaine de mètres et qui peut atteindre 50 cm de diamètre, il couvre une partie importante de la Chine centrale et septentrionale ainsi que la Corée. Il occupe les montagnes, plaines, dépôts alluviaux et vallées, du niveau de la mer à 3.000 m.

 

Populus simonii appartient au genre Populus, comprenant environ 40 espèces répartis parmi les arbustes et les arbres des régions tempérées et froides du nord.

 

La culture de Populus simonii remonte à plus de 2000 ans. Après 1949, les plantations de Populus simonii ont connu un important développement dans le nord de la province de Shanxi, en Mongolie-Intérieure, dans le Jilin et l’ouest du Liaoning.

 

Les forêts de Populus simonii sont habituellement des forêts secondaires, les exploitations et les déboisements irraisonnés n’ayant laissé que peu de peuplements "naturels ". Espèce depuis longtemps introduite en Europe occidentale en 1862, où il suscita quelques espérances en montagne. 

 

Son écorce lisse et la coloration de son feuillage, ainsi que sa petite taille justifient son utilisation en arboriculture ornementale. Il est particulièrement prisé dans le nord de l'Europe où on le connaît également sous le nom de Populus przewalskii.Ses rameaux souples lui donnent un aspect pleureur. 

 


Sa floraison en chatons pendants est en Mars et Avril. Ses feuilles sont caduques ovales elliptiques vert jaune.

 

Les boisements en Populus simonii sont très nombreux notamment dans la région des Trois Nords où celui-ci est abondamment utilisé pour la fixation des dunes.


 


 

Peuplier tremble - Populus tremula L.

 


Le Tremble, Tremble d'Europe est une espèce d'arbre du genre Populus de la famille des Salicaceae. De taille moyenne, c'est la seule variété de peuplier forestier, il est répandu dans l'ensemble de l'Eurasie.

 

Tremula (tremble) doit son nom au fait que ses feuilles s'agitent au moindre souffle de vent. 

 

C'est un arbre robuste, au port étalé à croissance vigoureuse, de taille moyenne, de 20 à 30 m de haut, très résistant au froid et qui s'élève haut en montagne (jusqu'à 2000 mètres et plus, à la limite de la forêt). C'est l'un des feuillus capable de pousser le plus au Nord, au-delà même du Cercle polaire. C'est un des tout premiers arbres à s'installer dans les espaces vides, on dit que c’est un arbre "pionnier".
 

 

L'Écorce lisse, parsemée de lenticelles en losange, se crevasse avec l'âge. Son bois blanc crème, très homogène, est de bonne résistance mécanique. 

 

Les feuilles sont petites, glabres, alternes, arrondies, crénelées, cordées et acuminées, à couleur variable (rouge bronze, puis vert foncé, enfin jaune en automne), à pétiole allongé et aplati, très souple. Elles sont très sensibles au vent et s'agitent au moindre souffle. Cela est dû à ses pétioles aplatis et flexibles. Ce nom est aussi utilisé au Québec pour désigner une espèce du même genre, le peuplier faux-tremble (Populus tremuloides).

 

Les fleurs sont groupées en chatons pendants mâles (gris argentés à rouges) et femelles (verts) sur des pieds séparés (espèce dioïque). La pollinisation se fait par le vent mais comme les autres peupliers, l'espèce se propage le plus souvent par les rejets poussant sur les racines. 

 

On trouve des nectaires extrafloraux à la base des pétioles.

 

Le fruit est une capsule glabre avec des graines blanches et duveteuses. 

 

Le système racinaire est traçant.


 


 

 

Peuplier Tremble pleureur - Populus tremula pendula

 


Petit arbre pleureur de 5 à 6 mètres, développe des branches longues et pendantes, de longs chatons gris et pourpres. Ses feuilles tremblent à la moindre brise.


Ce peuplier pleureur, produit des feuilles d'abord rouge bronze, puis vert foncé, enfin jaune en automne qui tremble et bruisse à la moindre brise. Très résistant aux parasites.

 

 

 

Peuplier du Yunnan - Populus yunnannensis  

 


Le peuplier de Yunnan, également connu sous le nom de peuplier chinois.

 
Très bel arbre ornemental, à croissance rapide,  à feuilles caduques qui atteint une hauteur de 25 mètres. Ses feuilles sont vertes des deux côtés.


Originaire du Sud de la Chine, c'est le plus méridional des Peupliers Baumiers et il reste très longtemps en végétation à l'automne : il est alors susceptible d'être endommagé par les gelées. Il est très résistant à la sécheresse.

peuplier yunnan - Krzysztof Ziarnek, Kenraiz


 


 

 

Peuplier grisard - Populus canescens, 

 

 

Le peuplier grisard est un hybride naturel du Populus tremula (tremble) et du populus alba (peuplier blanc). Il présente des similitudes avec  l'une et l'autre des deux espèces et, ce qui est rare pour un hybride, il produit des graines fertiles. 

 

Ce grand arbre à croissance rapide posséde une couronne aérée et fermée ainsi qu'un tronc tortueux. Sa dimension à l'âge adulte peut atteindre 30 à 40 mètres. Son port est colonnaire puis étalé.

 

Son écorce est vert grisâtre clair, voire parfois presque blanc, et présente des striures horizontales noires. 

 

Ses feuilles trigones à ovoïdes sont vert foncé et luisantes, sont recouvertes d'un tomentum gris sur le revers et sont grossièrement dentées et lobées sur le contour du limbe. Son nom vient du d'ailleurs du feutre grisâtre que présente la face inférieure de ses feuilles lorsqu'elles sont jeunes.

 

Le Populus x canescens convient bien aux plantations paysagères et en isolé dans les parcs et les plantations périphériques. Bien qu'il préfère les sols humides et riches en nutriments, il croît également dans les sols plus secs et moins riches. Il ne supporte ni les sols tourbeux, ni les sols acides. Résiste bien au vent (marin).


 


 

 

Peuplier de Chine - Populus lasiocarpa

 


ou peuplier à fruits velus. Le nom de l'espèce, lasiocarpa, signifie " aux fruits duveteux". C'est un arbre de la famille des salicacées. On le trouve au centre et à l'ouest de la Chine.

 

Ce peuplier plus petit,  peut mesurer 14 mètres de haut. La croissance de cet arbre est lente et il forme une couronne ovoïde à ovoïde étalée. 

 

Ses jeunes rameaux sont jaune-marron, veloutés et anguleux, tandis que son écorce présente une magnifique couleur grise à brun clair qui s'exfolie par la suite, par petites plaques. Les branches sont brun jaunâtre et épaisses.

 

C'est l'un des rares peupliers à avoir des chatons mâles et femelles sur un même arbre. Il appartient aux peupliers à grandes feuilles remarquables ovoïdes à cordiformes sont vertes et possèdent une nervure médiane et un pétiole rouges. La face supérieure est de couleur vert vif avec des nervures et des pétioles rouges bien visibles, tandis que le revers est de couleur plus claire. À la venue de l'automne, elles se colorent d’un jaune doré. 

 

La floraison de cet arbre est constituée tant de chatons mâles que de chatons femelles. Il est utilisé dans des endroits abrités. Cet arbre est un merveilleux atout dans les parcs, les ceintures de verdure ou les jardins plus imposants. 

 

L'espèce préfère pousser sur des sols légèrement humides et pas trop riches, bien que des sols légèrement plus humides soient également tolérés. Il est très exigeant sur la nature du sol et est extrêmement sensible au vent. 


 


 

 

Peuplier de Berlin - Populus berolinensis 

 


Le Peuplier de Berlin, est un arbre d'ornement hybride de la famille des Salicacées, d'une hauteur de 20-25 m, à croissance rapide. Ce grand arbre à large couronne colonnaire, traversée par le tronc jusqu'à la cime, et à forts rameaux et branches redressés. 

 

Ses rameaux anguleux, gris jaune puis plus foncés. Les bourgeons verdâtres et collants, pointus, obliques et à fort parfum balsamique. Sa floraison au mois de mars, avec des chatons rouges et odorants, apparaissent avant le feuillage.

 

Les feuilles sont  caduques, alternes, ovoïdes et longuement acuminées, à pétiole arrondi, vert frais dessus et vert blanchâtre au revers, deviennent jaunâtre en automne. Les racines plates sont plates. 

 

Cet arbre très rustique, tient en atmosphère enfumée ou urbaine, avec une tendance à drageonner, d'une durée de vie (d'environ 80 ans), son bois plutôt cassant. Sans exigence, il se plaît même sur les sols les plus mauvais, par contre, il ne supporte pas les inondations régu­lières. D'autre part, il supporte bien les périodes de sécheresse.


 


 

 

Étymologie

 

Probablement issu du latin populus (peuple) - populi

Pouplier, poplier,

dérivé avec le suffixe -ier de l’ancien français pople ("peuple"),

du latin pōpŭlus ("peuple"), du fait de la plantation de nombreux peupliers par les Romains dans les lieux publics.


 


 

 

Mythologie grecque

 

L'Océanide Leucé transformée en peuplier


Hadès, dieu grec des Enfers séjourne dans un château situé au centre de la terre, là où la lumière ne pénètre jamais. Les ombres planent autour de cet endroit maudit dépourvu de vies. Seuls les cyprès, symboles du deuil, poussent ici. Pour se déplacer dans son royaume, le dieu discret use de son casque d’invisibilité forgé par les Cyclopes. Il possède également une fourche pour exprimer son pouvoir.

 

Moins volage que ses frères, Hadès entame tout de même une liaison avec la plus belle des nymphes et la fille du Titan Océanos, l’océanide Leucé (en grec, Λευκή / blanc ou peuplier blanc) qu’il capture.

 

Leucé était une nymphe qui fut aimée d'Hadès. Il tomba amoureux d'elle et l'emmena aux Enfers, mais elle était une divinité mortelle. Elle a vieilli et est morte de façon naturelle. 

 

Pour la garder toujours près de lui, transforma son corps en un peuplier blanc argenté qu'il plaça sur le bord de l’Achéron, le fleuve des Enfers. Elle demeure depuis, dans l'Autre Monde, sur la rive du fleuve "Mémoire". 

Gustave Doré  (1832–1883) Océanides (Naïades de la mer) v.1860 

 


 

 

Héraclès et la couronne rameaux de peupliers

 


Lors de son onzième travail qui consiste à combattre Cerbère, le chien tricéphale gardien des Enfers, Héraclès découvre le peuplier au bord de l’Achéron. 

 

Héraclès ramène alors du séjour des morts un rameau de peuplier, qu’il tresse et dont il se fait une couronne.

 

Les feuilles extérieures de cette couronne demeurèrent noires, car le noir est la couleur de la fumée de l'enfer, mais les feuilles qui touchaient le front d’Hercule pâlirent au contact de sa sueur, et devinrent argentées. 

 

Ovide - Les Métamorphoses - livre 9

Capture de Cerbère par Héraclès, par Hans Sebald Beham, 1545.

 

 

 

Phaéton et les Héliades

 

 

Le jour où Phaéton apprend que son père est le Soleil, il court jusqu’à lui et lui demande de conduire son char durant une journée. 

 

Hélios essaie de le dissuader car personne n’est capable de guider les chevaux divins hormis lui. Ce garçon imprudent réussit à obtenir de son père la permission de conduire son char, le char du soleil. 

 

Phaéton, arrivé en hauteur, effrayé par l'altitude et, par les animaux du zodiaque qui le menacent, sent la peur et l’angoisse l’envahir. Incapable de tenir les rênes, il les lâche,  perd le contrôle de l'équipage, et provoque l’affolement des chevaux ailés qui descendent à une allure vertigineuse vers la Terre, et commence à mettre le feu à la Terre épouvantée.

 

Gaïa, presse Zeus d’intervenir, qui pour éviter une catastrophe universelle est contraint de le foudroyer. Il tombe dans la fleuve Éridan - actuellement le Pô -, où les naïades enterrent ses restes. 


Ses sœurs, les Héliades, ("enfants du soleil"), filles d'Hélios et de Clymène, retrouvent son tombeau et lui rendent les honneurs funèbres. Elles  se montrèrent folles de chagrin. Elles pleurent tant et si longtemps qu'elles s'enracinent, se couvrent d'écorce, de feuilles et de branches, se métamorphosant en peupliers noirs près de l’Eridan, bordant le Pô.

Leur mère qui tente d'intervenir ne peut que leur arracher du sang.

"Arrête, mère, je t'en prie, c'est notre corps que tu déchires en cet arbre [...].

De leur écorce coulent des larmes et des branches nouvelles ruissellent des gouttes d'ambre qui durcissent au soleil. Recueillies par le fleuve limpide, elles serviront de parure aux femmes romaines."  
 

Ovide - Les Métamorphoses - Les "Héliades", II, V. 333-366

Santi di Tito  (1536–1603) Métamorphose des Héliades


 

 

 

La métamorphose des Héliades en peuplier dans l'art

 


Tapisserie :

histoire de Phaéton, la tombe de Phaéton et la métamorphose des Héliades
Ecouen, musée national de la Renaissance

Détail de la tapisserie avec la métamorphose des Héliades :

Photo (C) RMN-Grand Palais (musée de la Renaissance, château d’Ecouen) / Gérard Blot


 


 

La mort de Phaéton et la transformation des Héliades, ses sœurs

Brebiette Pierre (1598-1650) – conservé au Musée du Louvre

Dessin de présentation pour servir de modèle au graveur.

Dessin préparatoire pour les illustrations des "Tableaux des Vices et des Vertus",

livre publié en 1655 par Marolles sous le titre "Temple des Muses"

 


 

 

Le Temple des Muses,

dessiné  et gravé par Bernard Picart le Romain  (1673-1733). Graveur

Antoine de Labarre de Beaumarchais, (16..-1757?). Auteur du texte

Éditeur : A Amsterdam, // Chez Zacharie Chatelain // MDCCXXXIII


 

 

 

 

Tenture Les Métamorphoses d’Ovide

D’après Battista DOSSI – La chute de Phaéton

Tissée pour le duc Hercule II d’Este,

dans l’atelier de Hans Karcher à Ferrare, en 1545


 

 

 

Les Héliades changées en arbre,


Hypnerotomachie, ou Discours du songe de Poliphile,

déduisant comme amour le combat à l'occasion de Polia
trad. de langage italien en français par Jean Martin et Jacques Gohorry ; 

décoré de dessins de Mantegna,

gravés sur bois par Jean Cousin et Jean Goujon ;

publ. par Bertrand Guégan, d'après l'édition Kerver Colonna, Francesco (1433?-1527).


 

 

 

 

Giovanni Antonio Bazzi, dit Le Sodoma (1477-1549)peintre italien de la haute Renaissance.


Les Héliades étaient inconsolables et le pleuraient jour et nuit, jusqu’à finalement se métamorphoser en peupliers… Cignus, qui était le jeune amant de Phaéton, était désespéré lui aussi, et fut transformé en cygne.

Chute de Phaéton avec la métamorphose des Héliades


 

 

 

Robert de Baudous (V.1575-V.1659)

d'après Hendrick Goltzius,

après 1655

Les soeurs de Phaéton changées en arbre, et Cygnus en cygne, gravure,

 


 

Entourage de Francisque Millet (1642-1679), 

Paysage avec les soeurs de Phaéton transformées en peupliers

autour de sa tombe,


 

 

 

 

Jaspar Isaac (Isac ou Isacsz -V.1585-1654) graveur et un marchand d'estampes français d'origine flamande

Phaéton et les Héliades - 

Les Métamorphoses d’Ovide, Paris, Veuve l’Angelier, 1617
 

 

 

 

Les Hespérides

 


Filles d'Atlas et d'Hespéris, les nymphes du couchant résident dans le jardin abritant les pommes d'or. Lorsque Héraclès les dérobent elle sont transformées en arbres. Hespéra devint un peuplier, Erythée un orme et Eglé fut changée en Saule. 

 

Hespéra devint un peuplier, Erythée un orme, Eglé le tronc sacré d’un saule 


Ovide (Argonautiques, IV, 1423-1428).

Albert Herter - Jardin des Hespérides


 

 

 

Hécate déesse de l'Ombre et de Morts

 

 

Les peupliers noirs (Populus nigra) symbole d'Hécate, lui étaient dédiés et on ne la conjurait que par des incantations, des philtres d'amour ou de mort. 

 

En épousant Hadès, dieu des Enfers, Hécate accède au rang de reine du monde souterrain. Elle laissera sa place à Perséphone, déesse de la germination. 

 

Hécate présente deux aspects opposés : déesse protectrice liée aux cultes de la fertilité, accordant richesse matérielle et spirituelle, honneurs et sagesse, conductrice des âmes, mais aussi déesse de l'ombre et des morts.

 

Théogonie d'Hésiode.

 


 

 

Diopatra,  naïade du mont Othrys 

 


Diopatra était une naïade du mont Othrys et l'une des Spercheides . Elle était la fille du dieu du fleuve Spercheus et de la naïade Deino . 

 

Cerambus, reconnu comme le plus grand chanteur de son temps, raconta, lorsque le dieu Poséidon tomba amoureux de Diopatra, le dieu transforma ses sœurs en peupliers afin de ravir la jeune fille, mais a restauré leur forme d'origine après avoir satisfait ses désirs. 

 

Les nymphes méprisées, ont transformé Cerambus en un coléoptère rongeur de bois Cerambyx. Peu de temps après, il y eut une gelée soudaine et les ruisseaux gelèrent, le froid prédit vint enfin, et son bétail périt ainsi que les arbres et les sentiers.

 

Le nom de Diopatra signifie "famille divine" qui vient de dion et patra.


Antoninus Liberalis , Métamorphoses XXII

Naïade par Paul Chabas

 

 

 

Hymne à Demeter



Érysichthon, fils du roi de Thessalie Triopas, prit une vingtaine d'hommes avec lui et alla à la plaine du Dotion, au pied du mont Ossa.

 

Là se trouvait un bosquet planté par les Pélasges consacré à Déméter. Au centre se trouvait un peuplier qu'affectionnaient particulièrement les nymphes et qui dominait les environs.

 

Érysichton ordonne à ses hommes d'abattre cet arbre. Déméter ordonne alors à sa prêtresse Nicippé d'aller raisonner le prince qui la repousse. Il finit par abattre l'arbre.

 

Déméter furieuse, l'affecte alors d'une faim insatiable. Triopas chassa ce coûteux fils de chez lui et Érysichthon passa le reste de sa vie à mendier et fouiller les ordures.


Callimaque - Les Hymnes

Le Bûcheron et l’Hamadryade - Émile Bin (1870).

 

 

 

Oracle  Peupliers

 

 

A Pagae sur le golfe de Corinthe, existait un "peuplier noir oracle" situé dans un sanctuaire dédié à la Héra, déesse du mariage et de la fécondité.

 

 

 

Mythologie celtique

 


Pour les druides, le peuplier symbolisait le vieil âge de l'homme en raison de ses feuilles blanches. L'arbre abritait les dieux, incarnait les plus nobles passions et les meilleures vertus.

 

L’alphabet celtique ancien est composé de 20 lettres Ogham, chacune assignée à un arbre particulier et ayant une signification symbolique particulière. 

 

Le peuplier est assigné à l’Ogham pour "E", Edad/edhadh (Peuplier/tremble)
et représente la victoire, la transformation et la vision. C’est l’arbre tremblant, murmurant, parlant, tout à la fois le vent, le souffle, la respiration, la parole, la communication, le mouvement.

 

Dans le calendrier celtique, point de solstice, mais des équinoxes : celui du printemps pour le peuplier blanc et celui d’automne pour le peuplier noir.


 

 

 

Le peuplier dans la religion Chrétienne

 

La Bible 

Genèse 30


37 - Et Jacob prit des branches fraiches de peuplier blanc, de coudrier, et d'erable, et y pela des raies blanches, mettant à nu le blanc qui etait aux branches.


38 - Puis il plaça les branches, qu'il avait pelées, dans les auges, dans les abreuvoirs, sous les yeux des brebis qui venaient boire, pour qu'elles entrassent en chaleur en venant boire.…
 

 


 

Peuplier héraldique

 


Ce meuble se blasonne comme les autres arbres, mais on donne le nom de panelle à ses feuilles lorsqu'il faut indiquer qu'elles sont d'un émail particulier.


d'après l'Alphabet et figures de tous les termes du blason
L.-A. Duhoux d'Argicourt — Paris, 1899


 

Un Peuplier :
. de sinople symboliserait la liberté.
. sur champ d'argent symboliserait une disposition douce.
. sur champ de gueules symboliserait un amour vrai et honnête.
. sur une terrasse de sinople symboliserait un goût pour la vertu.

d'après le Manuel héraldique ou "Clef de l'art du blason" 
par L. Foulques-Delanos, Limoges, oct. 1816

 

 


Blason - ville de Barjouville(Eure-et-Loir) - France

D'or à la bande d'azur chargée de trois oies d'argent, accompagnée en chef de deux coquilles du même, rangées en bande, celle du chef brochant sur l'autre, et, en pointe de trois peupliers de sinople rangés en bande.


 

Il y a 140 millions d’années.

 


les paléobotanistes s’accordent à donner au peuplier une place très ancienne, au sein des angiospermes. Certaines empreintes de feuilles appartenant à cette famille d’arbres ont été retrouvées au Groenland. 

 

 

Il ya 50 millions d'années

 

Face et contre-face de feuille fossile,

Populus Wilmattae (peuplier),

Eocène (50 millions d'années), USA (Wyoming, Green River),

 

 

 

Entre 2750 et 2550 ans av. J.C.

 


Dans des tombes sumériennes ont été retrouvés des couronnes et colliers de feuilles de peuplier. 

 

Cimetière royal d'Ur, artefact


Une couronne de feuilles de peuplier en or, lapis-lazuli et cornaline, a été trouvée avec le corps d'une gardienne accroupie au pied de la bière de la reine Puabi, la Dame d'Ur

 

 

 

VIII° siècle av. J.C.

 


Homère (fin du VIII°  siècle av. J.-C. ) surnommé "le Poète" par les Anciens. 


Iliade


Chant IV


..."Simoïsius s'avançait pour combattre, lorsqu'Ajax lui enfonce sa lance dans la poitrine au-dessus de la mamelle droite : la pointe d'airain ressort derrière l'épaule, et le héros roule dans la poussière.

- Comme le peuplier uni, qui, né sur les bords verdoyants d'un vaste marais, laisse croître à son sommet de nombreux rameaux, et qui, après avoir été coupé par le fer étincelant d'un ouvrier habile pour former les roues d'un char magnifique, gît étendu et désséché sur les rives d'un fleuve : ainsi Simoïsius, fils d'Anthémion, est abattu et dépouillé par Ajax issu de Jupiter"...
 

 


 
 

IV° - III° siècle av. J.C.

 


Théophraste (V. 371 av. J.C.-288 av. J.C.) philosophe de la Grèce antique, botaniste et naturaliste, polygraphe ou encore alchimiste, distinguait trois sortes de peupliers aux propriétés identiques.

 
Livre I 


- le peuplier blanc fait partie, avec le tilleul et l'orme, des arbres dont les feuilles se retournent "après le solstice d'été et on reconnaît à ce signe que le solstice est passé". Elles présentent alors au soleil leur face intérieure, blanchâtre, tandis que la face supérieure est verte, et l'arbre semble changer de teinte. 


- X.

Les feuilles des autres arbres sont (dans chaque essence) semblables entre elles ; cependant celles du peuplier blanc et du ricin sont dissemblables et de configuration variée ; les nouvelles sont arrondies et les anciennes anguleuses, 
 

 

 

I° siècle  av. J.C.

 


Ovide (43 av. J.-C.- 17 ou 18 ap. J.-C.) poète latin 

Les Héroïdes


Œnone à Pâris


..."Il est, je m’en souviens, un peuplier planté sur la rive du fleuve. Tu y gravas des mots qui rappellent notre amour. Peuplier, vis longtemps, toi qui, planté sur le bord du rivage, portes ces mots sur ton écorce ridée : "Quand Pâris pourra respirer loin d’Œnone, l’eau du Xanthe, changeant son cours, remontera vers sa source." Xanthe, remonte maintenant vers elle Ondes, retournez sur vous-mêmes, Pâris peut vivre et avoir abandonné Œnone"...

Reyer Jacobsz. van Blommendael - Paris and Oenone 

 

 

 

Diodore de Sicile (1° av. J.C.) historien grec auteur de la Bibliothèque historique, une monumentale histoire universelle.


..."chez les barbares les plus sauvages, la passion cède à la sagesse et Arès respecte les Muses"... 
 

 

 

I° siècle

 


Dioscoride (20 ap. J.C.-v.40 ap. J.C.),  médecin, pharmacologue et botaniste grec dont l'œuvre a été une source de connaissances majeures en matière de remèdes. Il est l'auteur du traité " À propos de la matière médicale", plus connue sous le nom latin de "De materia medica".


..."faisait macérer des feuilles de peuplier dans du vinaigre afin de venir à bout des douleurs de la goutte et utilisait sa résine contre les catarrhes gastro-intestinaux"....

 

 

 

Pline l’Ancien (23 apr. J.-C.-79 ap. J.C.), écrivain et naturaliste romain, auteur d'une monumentale encyclopédie intitulée "Histoire naturelle" (vers 77).


- "Le peuplier noir possède de grandes vertus. Sa semence, infusée dans le vinaigre, est bonne contre l’épilepsie. Cette espèce fournit un peu de résine qui est employée pour les emplâtres". 


- Quant au peuplier blanc, "on accordait (à ses rameaux) les vertus de prévenir les écorchures et les inflammations diverses, occasionnées pendant la marche par le frottement sur les parties sensibles". 

"Histoire Naturelle" de Pline l'Ancien (manuscrit du milieu du xiie siècle, coll. de l'Abbaye de Saint-Vincent du Mans, France).

 

 

 

II° siècle

 

Galien (129 et mort v. 201), médecin grec de l'Antiquité qui exerça à Pergame et à Rome où il soigna plusieurs empereurs

signale "l’emploi des bourgeons de peuplier". 
 


 

 

XIV° siècle

 


Au Moyen Âge, au peuplier furent associés les souvenirs, la nostalgie, les regrets et les remords, les sentiments coupables, le sacrifice et l'expiation.

 

Paul Serusier- L'Incantation ou Le Bois Sacré (1914) musée des beaux-arts de Quimper.

 


 

Manfredus de Monte Imperiali,

Liber de herbis et plantis, XIVe siècle.

Populus Tremola - tremble

Dans ce manuscrit du Liber de herbis et plantis (ou Tractatus de herbis), Le peuplier y est loué pour les propriétés médicales de sa résine ou de ses feuilles, employées notamment pour lutter contre la goutte ou les douleurs auriculaires.


 

 

 

XV° siècle

 

Konrad Witz (1400-1445)  peintre suisse

La pêche miraculeuse, 1444

Première représentation de paysage réaliste dans l'art. Ici le Léman bordé de peupliers

 

 

 

XVI° siècle

 

 

Au début du XVI ème siècle, il a été fait état d’une pommade confectionnée à base de résine de bourgeons de peuplier destinée aux maux de tête, à la somnolence et à la perte de la parole.

 

 


1503


Raphaël (1483-1520) peintre

"La Crucifixion Mond ou Gavari" - 1503

Peinture religieuse  - National Gallery de Londres

Dans l'iconographie chrétienne le peuplier renvoie à la passion du Christ.


 

 

1538

Thibault Lespeigney (1496-1550) apothicaire-poète 

Promptuaire des médecines simples

..."les bourgeons de peuplier ont fait la gloire du célèbre "onguent populéum" 
Cette onguent calmant était jadis employé, en particulier contre les hémorroïdes"....

 


 

XVI° siècle

 


Olivier de Serres (1539-1619) agronome français, auteur d'un vaste traité, 
"le Théâtre d’Agriculture et mesnage des champs", - 800.


..."En trois especes est distingué le peuplier : populus alba, nigra et libica : en françois appellés aubeau, peuplier et tremble… tous lesquels arbres montent hautement, plus toutesfois l'aubeau et le tremble que ni le peuplier ni le saule,"... 


 

 

 

XVII° siècle

 


Vincenzo Cartari,  graveur

décrit :

..."le peuplier est considéré comme un arbre infernal parce qu'il croît sur les rives de l'Achéron"...
 

 

 

XVIII° siècle

 

 


1749

Le Peuplier d'Italie (peuplier noir) a été introduit en Italie puis en France. Le général Bonaparte apprécia cet arbre, lors de ses campagnes d'Italie, et en fit planter dans l'Est de la France et sur les rives de l'antique canal de Briare.


 

 


Duhamel Du Monceau, Henri-Louis (1700-1782).


Traité des arbres et arbustes que l'on cultive en France. Tome 2 / 


Nouvelle édition, augmentée de plus de moitié pour le nombre des espèces, distribuée d'après un ordre plus méthodique, suivant l'état actuel de la Botanique et de l'Agriculture ; avec des figures, d'après les dessins de
Pierre Joseph Redouté,... Tome second (-quatrième). 

Peuplier faux tremble


 

 

 

Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788) naturaliste, mathématicien, biologiste, cosmologiste, philosophe et écrivain français.


Il a classé le peuplier noir dans les "sédatifs de la douleur musculaire".
 

 

 

En 1795, 


Antoine Baumé, dont la recette est connue, indiquait :

"l'onguent calmant" de bourgeons de peuplier comme sédatif, anti-inflammatoire et antihémorroïdaire.
 

 

 

Madame de Staël (1766-1817) romancière, épistolière et philosophe genevoise et française

Corinne ou l'Italie - XV, 7.


..."Le peuplier, cet arbre régulier comme l'architecture"...,
 

 

 

1797


La Décade philosophique littéraire et politique

Par une société des gens de lettres

Sur le bois du peuplier d'Italie


- 8° Le bois des vieux peupliers, pris au pied des arbres, est excellent pour faire des sabots ; il ne peut pas y en avoir de plus légers : ce n'est pas aujourd'hui qu'on lui connaît cette propriété ; car je trouve dans les Eléments de Mythologie, page 264, "qu'on descendait dans l'antre de Trophonius, vêtu d'une tunique de lin, la tête ceinte de bandelettes, ayant aux pieds des sabots fait avec du Peuplier" (ce qui remonte à la plus haute antiquité.) -
 

 

 

1792


Calendrier républicain


Le calendrier républicain, ou calendrier révolutionnaire français, est un calendrier créé pendant la Révolution française et utilisé pendant la Première République puis l'Empire jusqu'en 1806. Il commence le 1° vendémiaire an I (22 septembre 1792), 


Le Peuplier était le nom attribué au 9e jour du mois de pluviôse. soit 21 - 22janvier

 

Le Soleil est au signe du Verseau

 

Sous un léger tissu s'achemine au Boccage 

La Nymphe au doux Nectar apportant son trousseau 

Bravant Pluie et Hiver, brulante en ce bel âge

Des feux qui vont l'unir à son cher Pastoureau


 


 

 

XIX° siècle

 

 

1814

Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre (1737-1814) écrivain et botaniste français

Harmonies de la nature 1815, p.101

..."Les peupliers d'Italie ne sont autre chose, suivant l'ingénieux Ovide, que les soeurs de Phaéton"...


Alfred Victor de Vigny (1797-1863) écrivain, romancier, dramaturge et poète français.
La neige (1820)


 

Qu'il est doux, qu'il est doux d'écouter des histoires,

Des histoires du temps passé,

Quand les branches d'arbres sont noires,

Quand la neige est épaisse et charge un sol glacé !

Quand seul dans un ciel pâle un peuplier s'élance,

Quand sous le manteau blanc qui vient de le cacher

L'immobile corbeau sur l'arbre se balance,

Comme la girouette au bout du long clocher !

....


 

 

 

 

Honoré de Balzac (1799-1850) écrivain français. Romancier, dramaturge, critique littéraire, critique d'art, essayiste, journaliste et imprimeur, 


Eugénie Grandet (1834), 


    "- Venez, Cruchot ? dit Grandet au notaire. Vous êtes de mes amis, je vais vous démontrer comme quoi c'est une bêtise de planter des peupliers dans de bonnes terres...

    - Vous comptez donc pour rien les soixante mille francs que vous avez palpés pour ceux qui étaient dans vos prairies de la Loire, dit maître Cruchot en ouvrant des yeux hébétés. Avez-vous eu du bonheur ?... Couper vos arbres au moment où l'on manquait de bois blanc à Nantes, et les vendre trente francs !"

    Eugénie écoutait sans savoir qu'elle touchait au moment le plus solennel de sa vie, et que le notaire allait faire prononcer sur elle un arrêt paternel et souverain. Grandet était arrivé aux magnifiques prairies qu'il possédait au bord de la Loire, et où trente ouvriers s'occupaient à déblayer, combler, niveler les emplacements autrefois pris par les peupliers.

    "Maître Cruchot, voyez ce qu'un peuplier prend de terres, dit-il au notaire, Jean, cria-t-il à un ouvrier, me... me... mesure avec ta toise dans tou... tou... tous les sens ?

    - Quatre fois huit pieds, répondit l'ouvrier après avoir fini.

    - Trente-deux pieds de perte, dit Grandet à Cruchot. J'avais sur cette ligne trois cents peupliers, pas vrai ? Or... trois ce... ce.... ce... cent fois trente-d... eux pie... pieds me man... man... man... mangeaient cinq... inq cents de foin ; ajoutez deux fois autant sur les côtés, quinze cents ; les rangées du milieu autant. Alors, mé... mé... mettons mille bottes de foin.

    - Eh ! bien, dit Cruchot pour aider son ami, mille bottes de ce foin-là valent environ six cents francs.

    - Di... di... dites dou... ou... ouze cents à cause des trois à quatre cents francs de regain. Eh ! bien, ca... ca... ca... calculez ce que que que dou... ouze cents francs par an pen... pendant quarante ans do... donnent a... a... avec les in.. in... intérêts com... com... composés que que que vous ous saaavez.

    - Va pour soixante mille francs, dit le notaire.
    - Je le veux bien ! ça ne ne ne fera que que que soixante mille francs. Eh ! bien, reprit le vigneron sans bégayer, deux mille peupliers de quarante ans ne me donneraient pas cinquante mille francs. Il y a perte. J'ai trouvé ça, moi, dit Grandet en se dressant sur ses ergots. Jean, reprit-il, tu combleras les trous, excepté du côté de la Loire, où tu planteras les peupliers que j'ai achetés. En les mettant dans la rivière, ils se nourriront aux frais du gouvernement, ajouta-t-il en se tournant vers Cruchot et imprimant à la loupe de son nez un léger mouvement qui valait le plus ironique des sourires.

    - Cela est clair : les peupliers ne doivent se planter que sur les terres maigres, dit Cruchot stupéfait par les calculs de Grandet."


 

 

 

Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français, 


Notre-Dame de Paris - 


...Jeune fille, le sapin n'est pas beau, 

N'est pas beau comme le peuplier, 

Mais il garde son feuillage l'hiver.

Hélas ! à quoi bon dire cela ? 

Ce qui n'est pas beau a tort d'être ; 

La beauté n'aime que la beauté, 

Avril tourne le dos à janvier...

 

 

Victor Hugo (1802-1885) 

 

Printemps - 


...Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire, 

Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis ! 

Les peupliers, au bord des fleuves endormis, 

Se courbent mollement comme de grandes palmes ;... 

 

Claude Monet - peupliers au printemps

 



 


 

 

Aloysius Bertrand (1807-1841) poète français, inventeur du poème en prose

Jean des Tilles

..."Mais alors des corbeaux qui se balançaient

à la verte flèche des peupliers, 

croassèrent dans le ciel moite et pluvieux"...

 


 

Gérard de Nerval (1808-1855) écrivain  et poète français

 

Le relais

..."Un ruisseau qui murmure entre les peupliers, -

Et la route et le bruit sont bien vite oubliés !"...

 

 

1848

Les arbres de la liberté

 

 

 

1850

l'abbé Joseph-Simon Méthivier. 

Mémoires d'outre-tombe d'un peuplier mort au service de la République (2e édition) 

Chapitre XIII

..."Comment, en réfléchissant, j'ai découvert, tout peuplier que je suis, qu'il y a en France deux sortes de guerre : la guerre par les CANONS, et la guerre par les FAUSSES IDÉES"...

La première est un jeu pour les Français ; mais la dernière est sérieuse, car elle ne laisse pas pierre sur pierre dans l'édifice social.

 

La Plantation d'un arbre de la Liberté par Jean-Baptiste Lesueur


 


 

 

Charles-Marie Leconte de Lisle (1818-1894) poète français

Phidylé

..."L'herbe est molle au soleil sous les frais peupliers,

Aux pentes des sources moussues"...

 

 

 

Hector Malot (1830-1907) romancier français.

Sans famille (tome 1).

..."Nous allions, et, penché sur le bordage, je regardais les peupliers qui, les racines dans l'herbe fraîche, se dressaient fièrement, agitant dans l'air tranquille du matin leurs feuilles toujours émues; leur longue file alignée selon la rive formait un épais rideau vert qui arrêtait les rayons obliques du soleil, et ne laissait venir à nous qu'une douce lumière tamisée par le branchage"...

 

 

 

Paul Verlaine (1844-1896) poète français


L'heure du berger


..."Les fleurs des eaux referment leurs corolles ;

Des peupliers profilent aux lointains,

Droits et serrés, leur spectres incertains ;

Vers les buissons errent les lucioles ;"...


 

 

 

Anna de Noailles (1876-1933) poétesse et romancière française


L'innocence

..."Le frivole soleil et la lune pensive
Qui s'enroulent au tronc lisse des peupliers
Refléteront en nous leur âme lasse ou vive
Selon les clairs midis et les soirs familiers"...

 

 


 

1881

Paul Verlaine (1844-1896) écrivain et poète français 

OEuvres complètes, 

tome 1, Sagesse, 1881, p.275.

..."Cheminons vers la ville au long de la rivière, Sous les frais peupliers, dans la fine lumière"... 
 


 

Charles Le Goffic (1863-1932) Poète français


Recueil : Amour breton (1889).


Les peupliers de Keranroux.


Le soir a tendu de sa brume

Les peupliers de Keranroux.

La première étoile s'allume :

Viens-t'en voir les peupliers roux.

 

Fouettés des vents, battus des grêles,

Et toujours sveltes cependant,

Ils lèvent leurs colonnes grêles

Sur le fond gris de l'occident.

 

Et, dans ces brumes vespérales,

Les longs et minces peupliers

Font rêver à des cathédrales

Qui n'auraient plus que leurs piliers.

 

Vincent van Gogh (1853 - 1890). 1885


 

 

 

Amédée Masclef (1858-1916) Abbé et botaniste français surtout connu pour son ouvrage en trois volumes de 400 planches.

"Atlas des plantes de France" publié à Paris en 1891 et réédité en 1893.

 

Atlas des plantes de France. 1891 

Peuplier tremble

 

 

Peuplier noir

 

 

 

1891

 

Sous les peupliers : souvenir du 6 septembre 1891 : 

valse : pour piano / par Edgard A. Arachtingi,... ; 

illustré pa H. Viollet Arachtingi, Edgard A. Compositeurs

 

 

 

Camille Soubise (1833-1901) / F. Doria  - auteur -

 

 

La Chanson Des Peupliers


Le soir descend sur la colline,

La lune monte dans les cieux

Et les bois fleuris d'aubépine

Sont pleins de bruits harmonieux !

Quelle est cette voix qui soupire

Dans la brume, au déclin du jour ?

On dirait une immense lyre,

Préludant à des chants d'amour !

 

Le vent souffle, dans les ramures,

Dans les genêts, dans les sentiers

Entendez-vous ces doux murmures ?

C'est la chanson des peupliers !

 

Voici le chœur errant des brises,

À leurs accords il vient s'unir,

 

 

 

XX° siècle

 

 

 

1905

Colette (1873-1954) femme de lettres française, également mime, comédienne, actrice et journaliste.

Dialogues de bêtes - 1905, p.121

..."La voix continue du peuplier, ce mât feuillu de monnaies rondes"...

 

 

 

1912

Anatole France (1844-1924) écrivain français, et critique littéraire.

Les Dieux ont soif, 1912, p.167.

..."Sur une cour, où s'élevait un arbre de la liberté, un peuplier, dont les feuilles agitées rendaient un perpétuel murmure, la chapelle (...) présentait son pignon nu"... 

 

 

 

1914 - 1935

Gaston Bonnier, botaniste français.

Flore complète illustrée en couleurs, de France, Suisse et Belgique (comprenant la plupart des plantes d'Europe), tome 10, Paris, E. Orlhac, 1914-1935.

Peuplier noir (2548), peuplier blanc (2549) et peuplier tremble (2550). 

 

 

 

1915

Joris-Karl Huysmans (1848-1907) écrivain et critique d'art français

La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915

..."Ce jardin était silencieux, avec ses allées tombales, ses peupliers étêtés, ses gazons piétinés, à moitié morts"...
 

 

 

Rosemonde Gérard (1866-1953) poétesse française


Recueil : "Les Pipeaux"

 


Les peupliers


Les grands peupliers longent le ruisseau ;

Et vont, d’un air grave,

Reverdis à neuf par le renouveau

Qui fait l’air suave.

 

Un par un, faisant un tremblant rideau

Au torrent qui bavent,

Les grands peupliers longent le ruisseau,

Et vont, d’un air grave.

 

Fiers de tout ce qui se passe là-haut,

Et qu’eux seuls ils savent,

Hochant sur le ciel leur léger plumeau,

Avec des airs graves…

 

Les grands peupliers longent le ruisseau.

 

Ruisseau aux grands peupliers par Henry Moret


 

 

 

Charles-Louis Gatin (1877-1916) botaniste français 

Les arbres, arbustes et arbrisseaux forestiers, Paris, 1932.

 

 

 

Maurice Carême (1899-1978) poète et écrivain belge de langue française.

 


Les hauts peupliers

 

Mon père aimait les chênes ;

Ma mère les sorbiers,

Moi, j’aimais les fontaines

Et les hauts peupliers.

 

De ma chambre d’enfant,

Je les voyais jouer

Comme des lévriers

Avec le chat du vent.

 

Leurs jeux, dans le soleil,

Jetaient sur mon cahier

Des ombres mordorées

Et des morceaux de ciel.

 

 Ce qu’ils devenaient calmes

Lorsque tombait le soir !

Sur leurs branches étales,

Ils prenaient des étoiles.

 

Et tout en les berçant,

Me berçais si longtemps

Qu’à mon tour, en rêvant,

Je me voyais, jouant,

Etoile dans le vent.

 

Claude Monet champ et peupliers

 


 

 

Pierre Menanteau (1895-1992) poète français.

 

Peuplier


Peuplier, peuplier,

Arbre si bien lié

Au moindre vent qui passe,

C'est toi, qui, le premier,

Pressentis dans l'espace

Un souffle, on ne sait quoi

Qui devance le froid.

 

Peuplier, peuplier,

Torche d'inquiétude

Erigée en l'été

Que ton feuillage élude,

Ne me crois pas lié

Au froid de ton aubier.

 

Peuplier, peuplier,

Sous mon humaine écorce

J'ai mon chaud, j'ai mon froid

Soumis à d'autres lois

Que celles qui te forcent,

O toi, si bien lié.

 

Alfred Sisley - peupliers


 

 

 

Edmond Rostand (1868-1918) écrivain, dramaturge, poète et essayiste français.

publié dans Le Figaro, le 10 mai 1917 :

 

 (...)

C’est l’heure où l’on sort de son trou

La bouche amère et le cœur mou.

Pour souffrir ce qu’on a souffert,

On remet son chapeau de fer.

Des hommes passent, lourds, pliés,

Et la route est sans peupliers.
 

 

 

Bertolt Brecht (1898-1956) dramaturge, metteur en scène, écrivain et poète allemand.


Traduction Michel Cadot


Le peuplier de la Karlsplatz

 

Un peuplier se dresse sur la Karlsplatz

A Berlin, au milieu du désert.

Les gens qui passent sur la place

Regardent avec plaisir son feuillage vert.

 

Pendant l’hiver de quarante-six

On avait froid et le bois était rare

Bien des arbres furent jetés bas

Et ce fut leur dernière année de vie.

 

Mais le peuplier de la Karlsplatz

Nous montre encore son feuillage vert :

Merci aux habitants de la place

Qui pour nous le conservèrent !
 

 

 

 

Octavio Paz (1914-1998) poète, essayiste et diplomate mexicain,

 


Quatre peupliers

 

Comme derrière elle-même va cette ligne

qui se poursuit dans les limites horizontales

et dans l’occident toujours fugitif

où elle se cherche se dissipe

 

– comme cette même ligne

par le regard levée

change toutes ses lettres

en une colonne diaphane

résolue en une non touchée

ni entendue ni vue mais pensée

fleur de voyelles et de consonnes

– comme cette ligne qui n’en finit pas de s’écrire

et avant de se consumer se redresse

sans cesser de s’écouler mais vers le haut :

les quatre peupliers.

 

Aspirés

par la hauteur vide et là en bas,

dans une flaque faite ciel, dupliquée,

les quatre sont un seul peuplier

et ils n’en sont aucun.

 

Derrière, frondaisons en flammes

qui s’éteignent – le soir à la dérive –

d’autres peupliers déjà haillons spectraux

interminablement ondulent

interminablement immobiles.

 

Le jaune glisse vers le rose,

la nuit dans le violet s’insinue.

 

Entre le ciel et l’eau

il y a une frange bleue et verte :

soleil et plantes aquatiques,

calligraphie ardente

écrite par le vent.

 

C’est un reflet suspendu dans un autre.

 

Passages : palpitations de l’instant.

Le monde perd corps,

il est une apparition, il est quatre peupliers,

quatre mélodies mauves.

 

De fragiles branches grimpent par les troncs.

Elles sont un peu de lumière avec un peu de vent.

 

Va-et-vient immobile. Avec les yeux

je les entends murmurer des paroles d’air.

 

Le silence s’en va avec le fleuve,

revient avec le ciel.

 

Réel est ce que je vois :

quatre peupliers sans poids

plantés sur un vertige.

 

Une fixité qui se précipite

vers le bas, vers le haut,

vers l’eau du ciel dormante

en un svelte effort sans dénouement

pendant que le monde lève l’ancre vers l’obscur.

 

Pulsation de clartés dernières :

quinze minutes assiégées

que Claude Monet voit d’une barque.

 

Dans l’eau s’abîme le ciel,

en elle-même l’eau fait naufrage,

le peuplier est un coup de feu bleu :

ce monde n’est pas solide.

 

Entre être et ne pas être titube l’herbe,

les éléments s’allègent,

les contours s’estompent,

moires, reflets, réverbérations,

scintillement de formes et présences,

brume d’images, éclipses,

nous sommes ce que je vois : miroitements.

 

Claude Monet - quatre peupliers

 

 

 

Léo Ferré (1916-1993) auteur-compositeur-interprète, pianiste et poète franco-monégasque.


Benoit misere 


..."Je n'existe que pour mieux m'extasier devant tout ce que j'invente : 

quand je vois un peuplier, c'est moi qui le fais, à l'instant même, 

et il meurt dès que je meurs à lui"...

 

 

Edmond Vandercammen (1901-1980) peintre et poète belge d'expression française.

 

Le peuplier

 

Le temps est-il ce peuplier

Que j’interroge à ma fenêtre ?

Comme moi, il a ses saisons,

Les songes renaissant

D’une mémoire paysanne,

Mais sa durée est compromise

Par les tempêtes enivrées

Que lui réservent les automnes.

 

 À quelle altitude céleste

Portera-t-il le poids de ses années ?

A mon réveil je le salue :

Il me répond

Par une danse dans le vent.

 

 Je lui propose un long voyage

Dans la campagne des ancêtres :

Il me répond par le gémissement

De ses racines fatiguées.

 


 

 

Roger-André Halique (1938) poète français 

 


Les peupliers


Ecoute dans le matin

Ces arbres qui te parlent !

Ils te disent que le temps passe

Comme les nuages au dessus d’eux

 

Regarde les papillons d’argent

Qui frémissent dans leurs branches !

Ils butinent le soleil

Pour donner du miel à tes yeux

 

Sens-tu ce vent qui te porte ?

S’il est facteur de pollens et de pleurs

C’est en confidence qu’ il te souffle

Que l'Amour est éternel.


 

 

 

La Cathédrale verte

De Groene Kathedraal


1968


Inspiration Cathédrale Notre-Dame de Reims


La Cathédrale verte (en néerlandais : De Groene Kathedraal) est une plantation artistique de peupliers d'Italie (Populus nigra italica) située près d'Almere, aux Pays-Bas et conçue par l'artiste Marinus Boezem qui imite la taille et la forme de la Cathédrale Notre-Dame de Reims. La cathédrale verte mesure 150 m de long et 75 m de large, et les peupliers matures mesurent environ 30 m de haut.


Ce projet de land art a été installé en avril 1987 sur un terrain de polder ; 178 arbres ont été plantés sur une butte, à un demi-mètre au-dessus de la zone environnante. Au cours des années suivantes, certains arbres ont été remplacés en raison des dommages causés par les cerfs et de la pierre a été posée dans le sol pour faire écho aux nervures transversales et aux poutres de soutien de la cathédrale.


Tout juste à proximité, une clairière a été aussi crée plus tard qui reprend exactement l'empreinte de la cathédrale.


 

 

 

René Char (1907-1988) poète et résistant français.


Le Nu perdu, 1971.

 

Effacement du peuplier

 

L’ouragan dégarnit les bois.

J’endors, moi, la foudre aux yeux tendres.

Laissez le grand vent où je tremble

S’unir à la terre où je crois.

 

Son souffle affile ma vigie.

Qu’il est trouble le creux du leurre

De la source aux couches salies !

 

Une clé sera ma demeure,

Feinte d’un feu que le cœur certifie ;

Et l’air qui la tint dans ses serres.


 

 

 

1976

Jacques Prévert, 

éditions Gallimard, 1976, p. 69 

..."Deux amoureux humains - deux rescapés - s'approchèrent d'un peuplier - sur son cœur ils gravèrent - leurs cœurs et leurs noms enlacés - et furent épargnés"...

 

 

Miguel Delibes Setién (1920-2010) écrivain espagnol.

Vieilles histoires de castille 

..."Le village demeure, et il reste quelque chose de chacun, accroché aux collines, aux peupliers et aux champs de blé"...

 

 

1996

Nathalie Tordjman (1956), écrivaine et journaliste

Le Peuplier, Le Nom de l’arbre, Actes Sud, 1996, page 47


..."Arbre d’alignement dressé dans la campagne, le peuplier sert de repère aux voyageurs. Arbre de plantation hors des forêts, il profite à ceux qui vendent son bois. Libre, il colonise les bords des ruisseaux et des fleuves en compagnie de son proche parent, le saule"...
 

 

 

XXI° siècle

 

 

Nâzım Hikmet Ran (1901-1963) poète turc, puis citoyen polonais

(Poésie du Monde – Seghers 2003)


 

Le peuplier

 

L’arbre, on l’admire toute la nuit

Dans l’eau, c’est un cyprès d’argent

Pour Nédime, poète d’Istanbul.

 

Essénine de Riazan

Aime les mariées en blanc

Bouleaux tristes et mélancoliques.

 

Un peuplier frissonne en moi

Où que je sois j’entends sa voix

Depuis que je suis en exil.

 

Comme chaque arbre le peuplier

Se tient debout sa vie durant

Guettant sans répit des choses.

 

Il guette tout au long des routes

Les villages d’Anatolie

Durant l’été chaud et roussi.

 

Il m’a guetté moi aussi

Et il criait dans la nuit

Face aux grilles de la prison.

 

Témoin de nos déchéances

Témoin de notre malchance

Témoin de nos espoirs.

 

Témoin aussi de nos misères

Et du travail de la terre,

Ah ! Sacré peuplier va.

 

Mais chanter les peupliers,

Se contenter de les aimer

A quoi bon, mon cher pays !

 

Penché sur la terre noire

Essuyant mon front en sueur

Je n’ai pu planter un seul peuplier. 


 

 

 

 

2010

Brigitte Broc (Auteur) 

La demeure du peuplier

Poèmes

 


 

2010

Michel Bussi (1965)

Nymphéas noirs (Éditions Presses de la Cité, 2010), 


..."Ce matin d'ailleurs, dehors, le bruit des tronçonneuses était infernal. J'ai appris ça il y a peu de temps. Ils ont décidé, à ce qu'il paraît, de scier quatorze hectares de peupliers.

Oui, abattre des peupliers ! Ici, à Giverny ! D'après ce qu' j'ai compris, ces peupliers ont été plantés au début des années 1980, des petits arbrisseaux de rien du tout à l'époque, sans doute pour rendre le paysage plus impressionniste encore. Sauf que, depuis, des spécialistes, d'autres sûrement, ont expliqué que ces peupliers n'existaient pas du temps de Monet, que le paysage de la prairie qu'admirait le peintre à la fenêtre de sa maison était ouvert, et que plus les peupliers poussent, plus leur ombre recouvre le jardin, l'étang, les nénuphars... Et moins l'arrière-plan des tableaux de Monet devient reconnaissable à l'horizon par les touristes. Donc, c'est apparemment décidé, après avoir planté les peupliers, maintenant, on les coupe ! Pourquoi pas après tout, si ça les amuse. Il y a des Givernois qui gueulent, d'autres qui applaudissent. Moi, je vais vous dire, aujourd'hui, je m'en fous"...
 

 

 

2011

Philippe Conter

Déjà l'automne chez les peupliers


 

 

 

Mythes et légendes

 


- Autrefois, le peuplier etait lié aux Enfers, la douleur et au sacrifice, ainsi qu'aux larmes.

 
- Le peuplier noir est aussi un arbre fécond lié aux rites conjugaux. 


- si une jeune fille glisse sous son oreiller trois feuilles de peuplier, elle rêvera de son fiancé.


- Autrefois, dans la campagne de Bologne, à la naissance d’une fille, on plantait, si on le pouvait, jusqu’à mille peupliers ; et on en prenait grand soin jusqu’au mariage de la jeune fille ; alors on les coupait, et le prix de la vente était la dot de la mariée. 


- En Sicile, ce peuplier, qu’on appelait sainte poutre, était coupé à la veille de la Saint-Jean. Il symbolisait alors la plus grande ascension solaire et la chute qui la suit. 


- le peuplier est l'arbre de cérémonie amérindienne de la danse du Soleil.


- Méditer sous un peuplier, aide à oublier les choses futiles, pour accéder à votre paix intérieure.

 

 

 

Signification du peuplier

 


C'est l'arbre de la mélancolie, du souvenir des êtres disparus...

Le peuplier est aussi toujours porteur d'espoir et promesse de régénérescence.


- Symbole de liberté, arbre du peuple, un peuplier (d'où son nom tiré du latin Populus), préféré au chêne depuis la révolution française est planté en place publique dans de nombreuses communes de France.

Peuplier noir : le courage

Peuplier blanc : le temps, le courage d'entreprendre et la patience.

 


 

Utilisation du peuplier

 


La France est aujourd’hui le premier exportateur européen de bois de peuplier et le deuxième mondial.

 


Usage

 


- Les cultures en alignements

Les plantations en alignements sont largement pratiquées à travers le monde. 


- Le peuplier est largement utilisé comme brise-vent (Populus nigra var. ‘Italica’), dans la lutte contre l'ensablement, comme arbre de bord de route ou canal), pour l'ombrage ou pour leurs qualités ornementales.


- C'est un bois blanc tendre et léger  est facile à coller, à teindre, à peindre, à clouer et à agrafer, mais il se scie et se ponce difficilement.


- Les belles billes servent au déroulage. On en fait des panneaux (lattes, contreplaqués), boîtes à fromage, emballages légers et  bourriches. On l'utilise pour la fabrication de petits meubles. La qualité inférieure sert généralement pour la fabrication de palettes, de cagettes ou de pâtes à papier.


-  Au siècle dernier, dans les régions de production, il servait de bois de charpente; léger et résistant, on l'utilisait comme volige, chevron ou poutre en tronc entier.


- Les peupliers sont cultivés de façon industrielle par des "populiculteurs" dans des zones dédiées dites peupleraies ou ramiers en région toulousaine.


- Le peuplier fait partie des plantes pouvant absorber et dégrader le trichloroéthylène (TCE), un polluant fréquent des nappes dans les régions industrielles et urbaines.

 

 

 

Vertus médicinales 

 

- Son écorce comme celle du saule a été utilisée pour combattre la fièvre.

 
- L'emploi de ses feuilles, bourgeons ou jeunes rameaux, pour leurs propriétés diurétiques et antirhumatismaux. 


- En usage externe, on l'utilisait dans des pommades cicatrisantes. Sous forme de poudre de charbon de bois, il est toujours employé pour lutter contre l'aérophagie.


- Les bourgeons parfumés et résineux du peuplier baumier sont largement utilisés pour fabriquer des pommades apaisantes, appliquées sur les plaies ouvertes, blessures et infections. Le peuplier baumier contient de la salicine, un analgésique


- Les amérindiens utilisaient sa résine contre les maladies de peau.

 

 

 

Peupliers remarquables

 

 

Peuplier d'Italie - populus italica


un spécimen dans la commune de Charmes-sur-l'Herbasse (Drôme) mesure 9,65 m de circonférence, 

 

 


peupliers de Caroline - Populus x canadensis, 


Au Parc Lafontaine, quelques spécimens mesurent plus de 2 m de diamètre. 


 

 

Pando, âgé de 80.000 ans

Pando serait le plus grand et le plus vieil organisme végétal au monde.

Pando (qui, en latin, signifie "je m'étends") est le nom donné à une immense colonie clonale de peupliers faux-trembles (Populus tremuloides), située à l'ouest des États-Unis dans l'Utah,aux États-Unis, cette forêt de 43 hectares se compose de 47.000 arbres génétiquement identiques et reliés à un seul et même système racinaire. 


 

 

 

 

 

Les peupliers dans l'art

 

 

André Brasilier (1929-2021) peintre français,

Les peupliers bleus , 1929-2021


 


Max Beckmann (1884-1950) peintre et dessinateur allemand

Paysage avec peupliers


 

 

Salvador Dalì (1904-1989) peintre, sculpteur, graveur

Madrid architecture et peupliers


 

 

Henri Joseph Harpignies (1839-1916) peintre

Peupliers


 

 

Utagawa Hiroshige  (1797-1858) dessinateur, graveur et peintre japonais.

estampe 13, 

douzième station des Cinquante-trois Stations du Tōkaidō, 1833-34.  

Numazu-juku


 

 

Katsushika Hokusaï  (1760-1849) peintre, dessinateur et graveur 

Hodogoya sur la route du Tokaido, 

trente-sixième des Trente-six vues du mont Fuji, vers 1830.


 

 

Paul Klee (1879-1940) peintre allemand 

Paysage avec peupliers


 

 

Gustav Klimt (1862-1918) peintre symboliste autrichien

Le grand peuplier

 

 

Gustav Klimt (1862-1918) peintre symboliste autrichien

Orage approchant (Le Grand Peuplier II)

 

 

 

1891 

Gustave Loiseau peintre postimpressionniste français.

Les peupliers

 

 

Gerhard Marcks (1889-1981)

Peuplier isolé


 

 

Henri Martin peintre post-impressionniste français.

Les peupliers, 1934 

Musée d’art moderne de la ville de Paris

 

 

 

Claude Monet  (1840-1926) peintre français

Sous les peupliers, effet de soleil, 1887,

Staatsgalerie Stuttgart.

 

 

 

Claude Monet  (1840-1926) peintre français

De l'été à l'automne 1891

"Les Peupliers" série de vingt-trois tableaux impressionnistes 

 

Peupliers près de Giverny, temps couvert

Moa Museum Art


 

Rangée de peupliers en automne 

Collection privée

 

 

Peupliers au bord de l'Epte, automne    

collection privée

 

 

Les Peupliers, effet blanc et jaune 

Philadelphia Museum of Art  

 

 

Les Peupliers au bord de l'Epte  

Tate Modern Londres

 

 

Effet de vent, série des peupliers

Musée d'Orsay - Paris

 

 

Les Trois Arbres, temps gris

collection privée


 

 

Les Trois Arbres, printemps

Dallas Museum of Art24

 

 

Les Trois Arbres, été

The National Museum of Western Art Tokyo

 

 

Trois Peupliers, effet d'automne

collection privée

 

 

Les Peupliers, trois arbres roses, automne

Philadelphia Museum of Art

    

 

Les Trois arbres, automne 

collection privée

 

 

Les Quatre peupliers

Metropolitan Museum of Art

 

 

Peupliers sur l'Epte    

National Gallery of Scotland

 

 

Peupliers au bord de l'Epte, vue du marais    

collection privée

 

 

Peupliers, vus du marais    

Fitzwilliam Museum


 

 

Pierre Eugène Montézin (1874-1946) peintre post-impressionniste français

Ruisseau bordé de peupliers


 

 

Francis Picabia (1879-1953) peintre, dessinateur et écrivain français,

Les Peupliers, Moret-sur-Loing

 

 

 

 

Egon Schiele  (1890-1918) peintre et dessinateur autrichien rattaché au mouvement expressionniste.

La querelle du peuplier Soleil d’automne par (1912) Leopold Museum, Vienne


 


Paul Sérusier  (1864-1927) peintre postimpressionniste français,

Paysage d'automne aux trois peupliers - 

 

 

Alfred Sisley (1839-1899) artiste peintre et graveur anglais, 

Ligne de Peupliers à Moret sur Loing

 

 

L'allée des peupliers au bord du Loing (1892)

collection particulière. 


 

 

Vincent van Gogh (1853-1890) peintre et dessinateur néerlandais.

Allées de peupliers en automne, Nuenen 1884

musée Van Gogh d'Amsterdam

 

 

 

Vincent van Gogh (1853-1890) peintre et dessinateur néerlandais.

Verger en fleurs avec peupliers


 

 

Pierre-Eugène Vibert (1875-1937) artiste peintre, dessinateur, illustrateur et graveur suisse 

Les peupliers - 1904


 

 

Einar Wegener (Lily Elbe) artiste peintre

Peuplier sur Hobro


 

 

 

Pour en savoir plus : 


. Jean-Marie Pelt - Les Langages secrets de la nature (Éditions Fayard, 1996), 


. Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842


. Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, auteurs du Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982), 


. Jean Gadant, auteur de l'article intitulé "Les arbres du souvenir et de la Liberté." (Revue Forestière Française, 1989) 


. Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes ( (Hachette Livre, 2000) 


. Annie Pazzogna, auteure de Totem, Animaux, arbres et pierres, mes frères, Enseignement des Indiens des Plaines, (Le Mercure Dauphinois, 2008, 2012, 2015),


. Angelo de Gubernatis, auteur de La Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 2 (C. Reinwald Libraire-Éditeur, Paris, 1882),

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