D. H. Lawrence (1885-1930) écrivain et poète britannique
Fleurs de poirier
Les fleurs de poirier forment une fontaine d'écume
Au bout de ta chaumière, don retombent
Les embruns et les jets d'écume
Les fleurs contre ta vitre
Font les "marionnettes". Pointe en peignant
Ta chevelure, pointe ton nez dans l'allée !
Cette année-là, à l'éclosion des poires, mon délice
Quand tu t'es glissée nue sur moi,
Tes petits seins pendant comme des touffes blanches
De fleurs de poirier ! Et ce petit genou
Bien planté dans ma poitrine quand tu t'es étirée
Vers la fenêtre et le poirier blanc !
Et, nue, tu t'es reglissée sur moi,
Etendu sur le lit, tu t'es assise, les fleurs sur les cuisses.
Et tu m'as regardé
Et, comme, allongé, je te regardais dan les yeux,
Tu as pleuré, et fait frémir le lit sous moi.
J'en défaillais de surprise -
Elle me terrifie la fleur de poirier
Ronde et blanche comme un sein menu
Avec une aréole rouge en son milieu.
Mon Dieu, dire que cela est à jamais révolu,
Que tu as disparu pour toujours,
Te penser morte me terrifie.
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