20 février 2024 2 20 /02 /février /2024 16:28

 

 

 

Mythologie des épices,

Aromates et condiments

 

La câpre - Capparis spinosa

 

 

 

Une câpre est un bouton de fleur !  La plante qui produit ce condiment est le câprier commun - Capparis spinosa,

 

 

 


Câprier commun ou câprier épineux 


Le câprier commun ou câprier épineux est une espèce d'arbrisseau méditerranéen de la famille des Capparaceae.

 

 

Autres noms du câprier commun : 

Capparone ; Câpre capucine ; Câprier épineux ; Nonpareille ; Morison puant ; Pulcherrima ; Taparier : Tapenier.


Extrêmement robuste, le câprier pousse sans difficulté dans des sols pauvres et caillouteux, il pousse naturellement à l'état sauvage dans les régions méditerranéennes, notamment dans l'archipel maltais et sur l'île de Pantelleria.

On peut même voir de jeunes câpriers pousser entre les roches des vieux murs. 


Il s'agit d'un arbuste à longs rameaux d'un mètre et plus, traînants, grisâtres. 


En fonction de la variété, ils peuvent être caduc ou persistant avec une floraison solitaire ou groupée et avec des fruits sous forme de capsules. 

 


 

 

Les feuilles sont alternes, entières, simples, arrondies à ovales, épaisses, vert grisâtre, avec une paire d'épines recourbées à la base.


 


 

 

Ses grandes fleurs, très odorantes, ont une durée de vie très brève (de l'ordre de la journée).


L'odeur de la fleur de câprier est douce et suave, elle ressemble à celle du jasmin respirée d'un peu loin.
 

Axillaires et pourvues d'un long et épais pédoncule, blanches, parfois rosées, elles comportent 4 sépales ovales verdâtres, 4 grands pétales obovales blancs rosés et de longues et nombreuses étamines violettes, dépassant la corolle.


 

 

 

 

La récolte consiste en une cueillette à la main des boutons floraux à différents stades de croissance, quotidiennement bien avant l'éclosion de la fleur.


Plus elles sont petites,  plus leur saveur est délicate et leur arôme prononcé. 


En France, la récolte se fait de juin à octobre-novembre.


 

 

 

Les fruits ovoïdes, sont grands et charnus, jusqu'à 50 mm de long, portés par un long pédoncule (le gynophore).

Le câpron est le fruit du câprier, (à ne pas confondre avec le capron, fruit du capronier,  Fragaria moschata). 

Le câpron est consommé mariné.

 

 

 

Parmi les 300 espèces environ de câpriers connues dans le monde l’espèce la plus cultivée en Méditerranée pour la production de câpres est Capparis spinosa et ses cultivars.

 

 

La multiplication du câprier - graines


Pour ce faire, récolter les câprons (les fruits) à maturité, les écraser dans de l'eau puis filtrer celle-ci pour récupérer les graines.

Les faire sécher à moins de 30 degrés et les semer en pépinière sans attendre.


 

 

 

Câprier ovale - Capparis ovata (syn var. aegyptia)

 


est une espèce de plantes dicotylédones de la famille des Capparaceae. Cet arbrisseau épineux, indigène dans certaines régions du bassin méditerranéen, ( notamment dans les zones arides du bassin méditerranéen, notamment Afrique du Nord).


Les feuilles alternes, à limbe de forme ovale aigüe permettent de distinguer Capparis ovata de Caparis spinosa, aux feuilles plus arrondies. Elles sont munies à la base du pétiole de stipules épineuses et crochues.


Il fournit des boutons floraux qui peuvent être préparés sous forme de câpres. On l'utilise aussi pour lutter contre l'érosion des sols.


C'est une plante xérophyte, tolérante à la sécheresse,

 
 


 

 

Capparis sépiaire - Capparis sepiaria , 

 


Appelé câprier de haie ou câprier sauvage , est un arbuste qui a une distribution pantropicale , en particulier dans les forêts sèches de feuillus, les contreforts et les jungles de broussailles
C'est un arbuste épineux à feuilles persistantes atteignant 3 à 5 mètres de haut, avec des fleurs blanches pendant la saison.

Il fleurit à partir de février et les fruits commencent à se développer en avril. 


Dans les régions où pousse Capparis sepiaria, il semble être une source importante de fourrage pour la faune locale qui aiment manger les pousses.


Diverses parties de la plante, notamment les fleurs et les fruits, sont utilisées comme aliment ou comme médecine traditionnelle. 


Les fleurs sont pollinisées par les abeilles et l'écorce de l'arbre est une plante hôte larvaire importante pour le grand papillon du sud de l'Inde. 


 

 

 

Câprier sans épines - Capparis spinosa var inermis 

 


Le câprier sans épine est une forme du câprier sauvage connu pour ses boutons floraux confits dans du vinaigre salé que l'on appelle les câpres.  


C'est un sous-arbrisseau méditerranéen emblématique des murailles de pierres d'où il dégringole en draperies. 


Il s'illustre en été par sa floraison blanche et rose violine parfumée et surtout d'une remarquable finesse.

La plante forme une souche ligneuse d'où partent chaque année de nombreuses tiges grêles garnies d'un feuillage coriace et d'un vert bleuté qui ne manque pas de charme. Pour réussir la culture du câprier, dans les jardins de climat doux, installez-le en plein soleil, dans une rocaille ou idéalement au-dessus d'un muret de pierres sèches. La culture en pot est possible, mais la gestion de l'arrosage y est un peu délicate.


Outre ses qualités gustatives, le Capparis spinosa Inermis est une très belle plante pour les jardins secs, et l'une des rares à fleurir tout l'été dans nos régions méridionales en cette période de l'année. 


 

 

 

Autres espèces

 


- Le câprier de la Jamaïque (C. cynophallophora),

- Le câprier des Indes (C. zeylanica),

- Le karira (C. decidua), etc.
 


 

 

Aujourd'hui, les plus gros producteurs de câpres sont le Maroc, l'Espagne et la France.

La culture de la câpre est particulièrement développée sur l'île de Malte, où elle est très présente dans la cuisine ainsi que sur l'île de Pantelleria en Sicile, où elle bénéficie d'une appellation AOC unique.
 


 

 

Pollinisation  du câprier

 


Le Câprier est un arbuste utile à l’élevage apicole. Procurant du nectar de qualité, il est très recherché par les abeilles.


Il fait partie de la liste des plantes pour lesquelles ces butineuses n’éprouvent aucune difficulté pour en sucer le nectar car elles parviennent à y faire pénétrer correctement leur trompe pour l’extraire beaucoup plus facilement. 


Les fleurs du Câprier prennent le relais des autres fleurs à la fin du printemps, la floraison devient abondante et luxuriante se prolongeant jusqu’à l'automne. 


 

 

 

Étymologie de caprier

 


Du grec kapparis - 

Du latin capparis (grignoter) spinosa épineux

- Persan : kabar,

- Arabe : Kobar ou Shaffalah

- occitan : Tàpera, tapenièr

- hébreu : Tzalaf

- espagnol : Alcaparra

- Italien : cappero

- Anglais : caper bush,

- Allemand : kappern-strauch. 

Il pourrait référer à l'île de Chypre, Kypros, où les câpres poussent en abondance. 

Il pourrait également s'agir d'un mot emprunté au persan (kabar) ou l'arabe (qabbar). 


En Provence, on appelle la câpre Tapeno, 

câprier provençal : Tapenier.



 

 

 

Mythologie greco-romaine

 


Héraclès (Hercule),  le plus connu des héros grecs, est célèbre pour son courage, sa force, sa compassion et son caractère généreux.

 
Un très grand nombre de plantes médicinales qui lui sont dédiées et parmi elle : 

le câprier, "lappa Herculiana" (la plante qui reste collée à la peau), 

(allusion à la tunique donnée par Nessus, imprégnée du poison de l’hydre de Lerne dans l’étoffe, qui se répand dans le corps d’Hercule - Ovide - Les Métamorphoses)

Mort d'Héraclès, Francisco de Zurbarán, 1634, museo del Prado.

 


 

 

Le caprier dans la Bible

 


Le câprier épineux est une des nombreuses plantes épineuses qu’on a supposées avoir pu servir pour confectionner la couronne d’épines du Christ.
 


 

 

Citation biblique:

 


Ecclésiaste 12:5: 


"...Où l'on craint  ce qui est élevé, où l'on a des terreurs en chemin, où l'amandier fleurit, où la sauterelle devient pesante, et où la câpre ('Abiyownah) n'a plus d'effet, car l'homme s'en va vers sa demeure éternelle, et les pleureurs parcourent les rues;..."

 

L’Ecclésiaste emploie une métaphore comme dans tout le reste de sa description, et que le mot "aviyônah" désigne la câpre (en tant que stimulant de l’appétit). Cette opinion est corroborée par la façon dont ce mot est traduit dans la Septante, la Vulgate, la Peshitta et les versions arabes.

 

Définition de "’abiyownah" (câpre) en hébreu : qui fait allusion au vieillissement

L'Amandier : symbole du réveil

La sauterelle : représente l'homme qui vieillit

Arbre de Jessé dans une Bible des Capucins, enluminures sur parchemin, BnF (vers 1180)
En bas au milieu David (à barbe blanche) et au dessus se trouve son fils, le roi Salomon, dont le nom est également gravé à même l'arbre. La promesse inscrite sur son phylactère indique que "l’amandier fleurira, la sauterelle s’alourdira, le fruit du câprier éclatera".


 

 

 

Le caprier dans la religion juive

Le câprier prophétique


A Jérusalem, sur le mur qui recueille tout au long de l’année larmes et prières, joies et supplications, l’homme y glisse entre ses pierres des petits bouts de papiers avec ses vœux, mais se glissent aussi entre elles, les racines de nombreuses variétés de plantes, plus de trente six selon les spécialistes, sept officiellement répertoriées : l’éphèdre , la Jusquiame dorée, la Podonosma, le Phagnalon rupestre, le Muflier, la Renouée, et la dernière qui se démarque des autres : le Câprier. En hébreu elle s’appelle Tsalaf, terme qui apparaît dans la Guemara, et dans la Michna elle est appelée capricine. 


Les Sages comparent le peuple d’Israël au Câprier, résistant quoi qu’il arrive et qui parvient à survivre dans des conditions difficiles, malgré les épreuves et les tentatives de l’éradiquer de la surface de la terre. Le Câprier devient alors  un des symboles du peuple juif dont les racines, même si elles sont coupées, repoussent encore plus fort.

 

Rabbi Chimon Ben Lakich a dit :

"Il y a trois espèces effrontées et audacieuses : Israël parmi les nations, le chien parmi les animaux et un coq parmi les volailles… et certains disent le Câprier parmi les arbres" (Beitsa, 25b)


Miracle et prophétie

Des chercheurs israéliens ont remarqué que les Câpriers situés dans la zone du Kotel dédiée aux femmes, donnent depuis quelques années des fruits, ce serait la première fois depuis des siècles. Rabbi Moshé Raisher a écrit, il y a plus de 500 ans, dans son livre Les portes de Jérusalem,  
"
quand les fruits pousseront sur les pierres de la destruction, la rédemption commence" 

 

 

En Israël, entre Tel-Aviv et Jérusalem, il existe un parc de paysages bibliques qui présente tout le cadre écologique de la flore et de la faune de la Bible un  jardin :  


Neot Kedumi - Jardins d'Israël.

Réserve de paysage biblique


L’emblème de Neot Kedumi  est le caprier, arbrisseau très robuste qui se développe dans les climats les plus arides et les plus rudes. 

Il pousse sur les murettes, s’enfonce entre les roches. 

Il pousse même entre les immenses blocs de pierre du Mur occidental à Jérusalem, mur de soutènement du Temple que les romains pensaient avoir détruit entièrement.

Par ses racines profondes et son tronc résistant il peut continuer à pousser même après avoir été coupé un certain nombre de fois.


Aussi cet arbrisseau symbolise la survie et la continuité du Peuple d’Israël.
 

 

 

Il y a 17000 ans


Les découvertes archéologiques sur un site paléolithique de l'Ancien Monde en Égypte suggèrent que Capparis spp.  est consommé depuis 17 000 ans 


(Hillman, 1989 ; Hansen, 1991).
 

 

 

Il y a 7000 ans  


Le caprier est une plante cultivée très ancienne, qui était probablement utilisée comme plante alimentaire et médicinale il y a environ 7000 ans. 
 

 

 

5 800 avant JC

 


En Irak

Des graines de C. spinosa L. ont été trouvées à Tell es-Sawwan 

 

La plante était utilisée depuis l'Antiquité par les Grecs, les Hébreux et les Romains à Tell es Sweyhat-Syrie. 

 

 

La consommation de câpres marinées remonte à l’âge du bronze.

( Van et Bakker-Heeres, 1988 ; Sozzi, 2001 )

 

 

3200 av. J.-C. – 1050 av. J.-C.

 


Outre le câprier, les anciens Égyptiens, Grecs, Romains et Arabes utilisaient pratiquement tous les composants du câprier ; c’est-à-dire les graines, les racines, l’écorce, les feuilles, les fleurs et les fruits ; en médecine pour traiter, l’arthrite, les hémorroïdes, les maladies du foie et de la rate. 

et par exemple,

- les racines du câprier pour traiter les maladies des reins et du foie,

- les feuilles comme médicament pour les maux d'oreilles.

- les bourgeons pour traiter les maladies de la rate.

 

Le câprier était également utilisé comme aphrodisiaque dans l’Antiquité.


Les Babyloniens et les Égyptiens utilisaient des cure-dents fabriqués avec des arêtes de poissons ou des tiges de câpriers.

En outre, le câprier était également utilisé comme aphrodisiaque dans l’Antiquité.


 

L’Épopée de Gilgamesh (récit épique de la Mésopotamie)

Écrite en caractères cunéiformes sur des tablettes d’argile, elle relate les aventures de Gilgamesh.

 
La célèbre épopée et les papyrus égyptiens contiennent tous deux des preuves de la valeur des câpres dans l’Antiquité en tant qu’épice et aussi en tant que remède. 

"...Il lui apporta en cadeau toutes les choses qu'il avait appris à connaître et à aimer dans la forêt et dans les steppes ouvertes ; concombres sauvages et melon cassia, raisins et figues et bourgeons de câpres de roches sèches..."


Tablette V de l’Épopée de Gilgamesh, époque néo-babylonienne. Musée de Sulaymaniyah.


 

 

 

2 800 avant JC


 

Dans les tombes de Yanghai du district de Turpan dans le Xingjiang-Chine
 ( Renfrew, 1973 ; Jiang et al., 2007)

 


 

 

600 avant J.-C. 

 


La culture des câpres a été introduite en Provence par les fondateurs de Massalia (actuellement Marseille)


Ville gallo-grecque, au nom gaulois de Massalia (demeure salienne) par des Grecs venus d’Ionie, région grecque d’Asie mineure
 

Pierre Puvis de Chavannes, Marseille colonie grecque (1869), musée des beaux-arts de Marseille.

 


 

 

IV° - II° siècle av.J.C.

 

 

341 à 270 avant J.-C.

 

Nouvelle avancée dans le déchiffrage d’un rouleau de papyrus carbonisé d’Herculanum, ces textes conservés dans leur entièreté mais rendus illisibles par l’éruption du Vésuve qui ensevelit la ville en 79 après J.-C., est considérable.

Effectuée dans le cadre du Vesuvius Challenge, ou le "défi du Vésuve".


Déchiffrage d"un rouleau parmi des centaines de papyrus de la seule bibliothèque intacte de l'Antiquité gréco-romaine. 


Au nombre de 600 à 700, ces textes ont sans doute été réunis par le philosophe Philodème de Gadara (341 à 270 avant J.-C.),


"Un des passage mis au jour s’agirait d’une œuvre philosophique inconnue qui traite des sens et du plaisir.

Il évoque des sources de plaisir telles que la musique, le goût des câpres et encore cette fameuse couleur pourpre." 


 

 

 

Hérophile de Chalcédoine (v. 330-320 av. J.-C.-260-250 av. J.-C) médecin grec


Traité alimentaire

Avril

..."Les câpres conviennent, et les raiforts, la menthe, le poivre, le basilic, la sarriette,[45] les raves, la moutarde, la rue. Il faut s'abstenir de toutes les choses acres, parce qu'elles excitent l'estomac. Ce précepte est étrange, après l'usage conseillé si formellement du poivre, des câpres, &c..."

 

Les câpres étaient déjà consommées dans l’Antiquité par les Grecs et les Romains. Ceux-ci les appréciaient surtout dans les plats de poisson et en parfumaient des sauces. 
Les grecs et les romains considéraient les câpres comme une aide à la digestion

 

 

 

Théophraste (vers 372 av. J.-C-vers 288 av. J.C.)philosophe de la Grèce antique nomme le caprier "kapparis" (nom grec)

 

 

 

I° siècle 

 


Dioscoride Médecin grec du 1° siècle après J.C. décrit et nomme la câpre "Kapparis Libyen"

 

“De materia medica”, 

 

Toutes les parties de la câpre sont utilisées de diverses façons 


II, 173
"raisin de serpent", est un nom du câprier (ou de la câpre) 

On lui donne aussi le nom de "pomme de corbeau" (ou de corneille),

kapparis folio 172v  - circa 512 AD - Dioscorides manuscrit 

 


 

 

Pline L'Ancien (23-79) écrivain et naturaliste romain

Histoire naturelle, 

XLIV. (XXIII.) 
..."Là aussi est le câprier, arbrisseau d'un bois plus solide : la graine est un aliment vulgaire,, et la plupart du temps on cueille en même temps la tige. Il faut s'abstenir des espèces étrangères : le câprier d'Arabie a des propriétés délétères; celui d'Afrique est nuisible aux gencives; celui de la Marmarique est nuisible à la matrice et cause des gonflements; celui d'Apulie fait vomir : il trouble l'estomac et les intestins. Quelques-uns le nomment cynosbatons, d'autres ophéostaphyle"....

 


 

 

II° - III° siècle

 

 

Au IIème siècle, le médecin romain Galien  (v. 131 -v. 200), médecin personnel de l'empereur romain Marc Aurèle, reconnaissait aux câpres des vertus médicinales,

"recommandait de les faire dégorger au sel puis de les conserver au vinaigre".
 

 

 

Quintus Serenus Sammonicus,  érudit romain ayant vécu à la fin du II°  et au début du III° siècle de notre ère, auteur d'un poème didactique médical en latin intitulé généralement 


De medicina præcepta

XIII. Contre les affections de la rate.
On conseille aussi comme une boisson salutaire une décoction de poivre, de fleur de pouliot sauvage, d’aneth, de câpres, d’ache et de buglose. 


 

 

 

 

IV° siècle

 


Oribase  (v. 325 - v. 403) médecin grec de l'empereur romain Julien. 


Il est célèbre pour ses compilations (Synogôgai), basées sur des textes d'Hippocrate et de Galien, 


Livre I

61. Des câpres.

1. Les câpres ont des propriétés pénétrantes, et, pour cette raison, elles donnent très peu de nourriture au corps. 

2. Salées et trempées dans l'eau assez longtemps pour qu'elles perdent toutes les propriétés qu'elles tenaient du sel, les câpres donnent peu de nourriture, il est vrai, mais enlèvent le phlegme contenu dans le ventre et résolvent l'obstruction des viscères, quand on les mange avant les autres mets avec du vinaigre miellé, ou de l'huile et du vinaigre. 

 

 

 

IX° - X° siècle

 


Ishaq ibn Sulaiman (Isaac Israeli l'Ancien) médecin et philosophe juif égyptien et tunisien; de l'Ecole de Kairouan


Dans son Livre "des Aliments",  il  vante les vertus de la câpre et la nomme "kabbar" 


 


 

 

XIII° siècle

 


Le câprier a commencé à être cultivé au XIIIe siècle par les Italiens. 

Le Tacuinum sanitatis dérive d'un ouvrage arabe, le Taqwim ab-suha, composé au XIe siècle par un médecin de Bagdad, Ibn Botlàn dit Albucasis. Ce traité d'hygiène décrit en deux cent quatre-vingts articles les végétaux et les animaux nécessaires à l'alimentation de l'homme, mais aussi les phénomènes météorologiques ou les actes susceptibles d'influer sur sa santé.


Au milieu du Xlll° siècle, une traduction latine, rédigée à la cour du roi Manfred de Sicile (1232-1258) assura la diffusion de ce traité en Occident où le Câprier venait sans doute d’être connu aussi par les premiers occidentaux. 

 


 

 

 

Ibn Ḫalṣūn (XIIIe siècle), écrivain et médecin originaire d'Andalousie)


Kitāb al-Aġḏiya - Le livre des aliments
113111. 

Les capres (al-kabar) sont chaudes, sèches au troisième degré. Elles favorisent l'écoulement du sang menstruel, sont un antidote des poisons, rendent le sperme plus fluide et fortifient la rate. On les mange avec du vinaigre et de l'huile d'amandes douces. 

Condiments et boissons dans un repas arabo-andalou XIII° siècle


 


Daniele Deloc da Cremona, traducteur en franco-italien des traités de fauconnerie de Moamin et Ghatrif (13e siècle)


Le livre de Moamin, 1249-1272, 


II, 61, 4.

– "Ou prenez de asse fetide et de la racine dou capar et poudriez les, et puis le metez en eve et leissiez les i tant q’elle deviegne clere, et en ceste eve metez puis un morsel de char et donez le a maingier a l’oisel, qar molt li vaudra.", 


, II, 70, 3.
– "Et s’il ne gerist por ce, prenez de la racine dou capar et tridez la et metez la dedenz une pel d’une petite soriz, et donez la a tranglotir a l’oisel avec oile de susimin.", 


 


 

 

X° siècle

 

Milieu du 10ème siècle

Dioscoride Pedanius, d'Anazarbos

De la matière médicale

Constantinople

Câpre (Capparis spinosa), inscrit kapparis hetera.


 

 

 

 

XIV° siècle

 


Tacuinum sanitatis

Manuel médiéval sur la santé

Manuscrit enluminé

Illustration

Marchand de câpres, 1390-1400. de Tacuinum Sanitatis,



 

 

 

 

 

XVI° siècle

 


au XVI° siècle, la câpre est appelé "cappier". Dérivé de capparis.

cappier (Le Voyage de la saincte cyté de Hierusalem en 1480, 67 ds Roll. Flore t. 2, p. 146) 

 

 

Pierre Belon (1517-1564) naturaliste français.

 ..."Les campagnes sont pour la plus grande partie de sable mouvant qui seroient stériles n’estoit qu’il y croist une herbe nommée harmala et aussi des capriers sans espines qui portent cette manière de grosses capres qui nous sont apportées de ce pays-là"... 

..."a décrit des câpriers qu'il a vus aux environs de Suès, parvenus à la hauteur de petits figuiers, et dont le fruit étoit gros comme un œuf de poule"...
 

 

 

Histoire generale des plantes.

Tome 1 / 

 tirée de l'exemplaire latin de la bibliotheque

de Me Jacques Dalechamp (1513-1588), Auteur 


 

 

 

1517 

Les voyages de Pierre Belon et l’Égypte au XVIe siècle.


..."Les campagnes sont pour la plus grande partie de sable mouvant qui seroient stériles n’estoit qu’il y croist une herbe nommée harmala et aussi des capriers sans espines qui portent cette manière de grosses capres qui nous sont apportées de ce pays-là"... 
 


 

 

Botanique André Matthioli 

Fleur Cappier - 

Gravure Bois gravé originale XVI° siècle


 

 

 

XVIe siècle

 

 

1639

Olivier de Serres. Dans son « Théâtre d'agriculture et mesnage des champs », il donne des conseils de culture et de cueillette.  

Le théâtre d'agriculture et mesnage des champs, 1639.

..."Un vaisseau de verre ou de terre vitrée en dedans est préparé dans lequel est mis du bon vinaigre avec du sel quelques poignées : là sont jetiez les Câpres tout fraîchement venans de la Caprière, sans les laver aucunement, continuant de jour à autre tant que la Caprière fournit matière. Après, le vaze est retiré en lieu sec non exposé au soleil, l'ayant au préallable bien bou­ché, à ce que les câpres ne s'esventent, où se conserveront en bonté fort longuement. Les visiterez au bout de quatre ou cinq jours : et s'il advient que vous trouviez au dessus du vinaigre quelque moisissure, l'osterez avec cuiller d'argent et mettrez d ans le vinaigre une poignée de sel pour corriger la superflue humeur procédante du fruit : réitérant la visite et le remède tant que de  besoin"...

548.
La capriere s'edifie comme la vigne, c'est assavoir par maillots ou crossettes, s'enracinans dans terre les branches des capres, de mesmes que les sarmens de vigne.

549
Plusieurs font leurs caprieres dans les murailles regardantes le midi, où aians laissé des trous ou armoires y logent ces plantes ci.

550.
La qualité du caprier est du genre des arbustes vivans longuement.

 

 


 

 

Charles Estienne, médecin français du milieu du XVIe siècle, préconise la câpre comme un fruit.

..."bon en salade pour exciter l'appétit, le vinaigre où les câpres sont confites, les rend plus agréables"... 

 

 

Au moyen âge…

L’écorce et la racine étaient employées en pharmacopée dans les traitements hystériques, la racine en diurétique, apéritive et tonique 
 

 

 

XVII° siècle

 

1632


Guy Patin (1601-1672) médecin et un épistolier français

L. 660. le 29 décembre 1660. À André Falconet

Traité de la Conservation de santé : Chapitre II

..."Les câpres et les olives  sont un peu dures de digestion, mais louables en ce qu’elles excitent l’appétit et fortifient l’estomac par leur acidité. Les noisettes et les amandes sont presque tempérées, et assez bonnes au desser"... 


 

 

 

1639

 

Philibert Guybert (vers 1579-1633) docteur en médecine français

1627 : Œuvres Charitables Œuvres charitables  

Le Medecin charitable...

 

 

 

1654 

 

François Massialot (1660-1733)

Cuisinier roial et bourgeois…

 

Il utilise les câpres dans ses "Poulet en filets"


et dans la recette d’une sauce, la "ramolade", 

..." À plusieurs Filets de Poisson, on fait une sausse qu’on appelle Ramolade, composée de Persil haché, de la ciboule hachée, des Anchois hachez, des Capres hachées, le tout mis dans un plat, avec un peu de sel, de poivre, de muscade, d’huile & de vinaigre bien délaiez ensemble : & après avoir dressé les Filets dans son plat, on les arrose de cette Ramolade ; & à quelques plats on y ajoûte du jus de Citron, pour les servir froids..."

 

 

 

1694 -1740  La câpre sous la forme "capre sans accent circonflexe"

 

 

XVIII° siècle

 

 

1723


Histoire des plantes qui naissent aux environs d'Aix, et dans plusieurs autres endroits de la Provence

Garidel, Pierre Joseph

Imprimé à Aix , & se vend à Paris, 1723


"on l’apelle en Provençal , Taperìer : on donne le nom de Taperos aux fruits que les François nomment, Câpres".

Capparis
..."elles viennent ordinairement dans les Murailles où je crois qu’elles ont été plantées : car je ne crois pas le Câprier plante spontanée , ou naturelle du païs ; je la crois aportée d’Italie , ou transplantée d’ailleurs en ce terroir , quoique je n’ignore pas qu’à Toulon , & dans plusieurs autres endroits des environs , on l’a cultive , qu ’elle y vienne par conséquent en trés grande quantité . Ce qu’on apelle Câpres , ou Taperos,ne sont pas les fruits du Câprier , mais les boutons à fleurs qu'on a loin de cueillir quelque jours auparavant qu’ils épanouissent. ...

On les transporte confis, ou préparez de cette maniéré , en Hollande , en Angleterre , .... L’écorce de la racine qui est d’un goût un peu amer , acre , astringent , a été , depuis le tems de Dioscoride , de Pline , et de Galien , fort en usage pour déboucher les obstructions du foie , & de la rate ; ce que les boutons à fleur font aussi. On s’en sert autant intérieurement , qu’extérieurement ; dans le premier on fait des décoctions , et apozémes , des trochisques , et l’extrait - on peut voir ce dernier dans Quércetan : pour l’usage extérieur ..., 

on en fait une huile tant simple que composée : on trouvera cette derniere dans la Pharmacopée de Zuvelíer : on en prépare aussì une emplâtre qu’on aplique fur la ratte , dont on trouvera deux différentes descriptions dans le Gfuadripartitum Botamcum de Simon Paulli, dont l’une est de Sennert , et l’autre de Brucéus"...

Illustrations Histoire naturelle des Plantes 224 Caprier en fleurs


 

 

 

(Attribué à) François de Salignac de La Mothe-Fénelon, 

Abrégé des vies des anciens philosophes : 

Diogène, 1725,

..."Moi, répondit Platon, je ne vivois ordinairement en Sicile que de câpres, d’olives et d’autres choses semblables, comme je fais dans ce pays-ci. Quoi donc, répliqua Diogène, étoit-il besoin pour cela d’aller à Syracuse ? Est-ce que dans ce temps-là il n’y avoit ni câpres ni olives à Athènes ? —"...


 

 

 

1753

Le groupe Capparis spinosa Linnaeus (1753 : 503) appartient à la secte du genre Capparis .

Capparis créé et décrit par Carolus Linnaeus dans son livre "espèce Plantarum" 


 

 

Le calendrier révolutionnaire ou républicain est institué le 24 octobre 1793 par la Convention nationale, et utilisé pendant la Première République puis l'Empire jusqu'en 1806, 


"Le "duodi 22 thermidor", officiellement dénommé : 

jour du câprier, est le 322e jour de l'année du calendrier républicain.

C'était généralement le 9e jour du mois d'août dans le calendrier grégorien.


"Le Soleil correspond au Signe du Lion

Sous un Soleil brulant l'Eau qui tombe en cascade 

& les Jeux séduisans de ce Signe amoureux 

Aux délices du Bain invitent la Nayade

Qui dans l'onde limpide attiédira ses feux"


 

 

 

1795 

Curtis's Botanical Magazine No.291 

Capparis spinosa - caprier commun


 

 

 

Gravure sur cuivre

XVIII° siècle

Capparis - caprier

 

 

 

XIX° siècle

 

 

Au XIX° siècle les femmes en charge des récoltes des câpres, de juin à septembre, disposaient de sacs en toile, suspendus à leur ceinture, "les barjaquettes", mot qui vient du provençal barja ou bavard. 

 

 

François Rozier

Cours complet d’agriculture

Hôtel Serpente, 1781-1805.

Câpre - câprier  (Planche 21, pag. 541). 

..."M. Tournefort le place dans la cinquième section de la sixième classe, qui comprend les herbes à fleur composée de plusieurs pièces régulières, dont le pistil devient un fruit qui renferme plusieurs semences. Il l’appelle capparis spinosa, fructu minore, folio rotundo. M. Linné le nomme capparis spinosa, & le classe dans la polyandrie monogynie"...


 

 

 

Pierre-Joseph Redouté (1759–1840) dessinateur botaniste

botanical illustrations

Traité des arbres et arbustes que l'on cultive en France en pleine terre (1801-1819)

Capparis spinosa - caprier épineux

 


 

 

 


1801

Le Caprier (Capparis Spinosa) -

“Exercises de botany à l'usage des commercants”,

Règne végétal

 2 vol. , pl. coloriées 

J.C. Philibert, (17..-18..)

Imprimerie de Crapelet, Paris


 

 

 

Vers 1806 -

Câpres - Capparis spinosa -

Les boutons floraux sont utilisés comme assaisonnement - 
Les fruits sont marinés


 

 

 

1810


Relation de l'Égypte

 ʻAbd allaṭīf al-Baghdādī, Muwaffaq al-Dīn

Médecin arabe de Bagdad

... "Le fruit du câprier, dont la forme approche de celle d'une poire, semble trop petit pour être comparé au fruit du lébakh, qu'Abd-allatif assimile à la datte mais on doit observer que Belon a décrit des câpriers qu'il a vus aux environs de Suès, parvenus à la hauteur de petits figuiers, et dont le fruit étoit gros comme un œuf de poule. Je ne sais si c'est le câprier épineux, observé par Forskal entre Suès et Tor. Cappares, dit aussi Prosper Alpin, Alexandriæ, majores quàm alibi inveniantur, proveniunt"...
 

 

 

1812


Johann David Wyss (1743-1818) auteur suisse alémanique


Le Robinson suisse 

Tome I

..."Fritz avait eu soin de rapporter un rameau de chaque espèce, 
et, après quelques recherches, je n'hésitai pas à reconnaître 
dans le premier l'arbuste appelé câprier..."

 

Le Robinson suisse 

Tome II


...

Prospect-Hill n’était pas négligé. 

La famille s’y rendait chaque printemps 

Pour faire la récolte des câpres 

Et la provision annuelle du thé.

Les feuilles de ce précieux arbuste 

étaient épluchées avec soin, 

séchées aux rayons du soleil, et renfermées 

aussitôt dans des vases de porcelaine, 

afin de conserver leur délicieux parfum. 


 

 

 

1816


"Flore médicale" : 

Gravure originale de 1816. 

Pierre Turpin 

Chaumeton, Chamberet - PARIS 1816.........

câprier


 

 

 

1833

Impression vintage – 

Capparis Spinosa/Caper. 

câpraire - Capricorne - Caprier des Marais  - Capromys

 

 

 

1846

Illustration

Capparis spinosa

Caprier épineux


 


 

 

1859


Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français



La légende des siècles

..."Dans les fentes des murs broutant le câprier ;

Pendant que derrière elle on voit l’aïeul prier"...,

 


La Légende des siècles

Le petit roi de Galice. 


Le sentier a l’air traître et l’arbre a l’air méchant ;

Et la chèvre qui broute au flanc du mont penchant,

Entre les grès lépreux trouve à peine une câpre,

Tant la ravine est fauve et tant la roche est âpre ;

De distance en distance, on voit des puits bourbeux

Où finit le sillon des chariots à bœufs ;

Hors un peu d’herbe autour des puits, tout est aride ;

Tout du grand midi sombre a l’implacable ride ;

Les arbres sont gercés, les granits sont fendus.


 


 

 

Zulma Carraud (1796-1889) écrivaine française,

Hachette, 1865 (p. 3-72).

 

Les métamorphoses d’une goutte d’eau


... 

Par une nuit étoilée , l’air s’étant trop refroidi

pour me tenir plus longtemps en suspension,

je fus ramenée vers la terre, et, perle encore,  

je me trouvai dans le pétale concave 

d’une magnifique fleur de câprier qui croissait

sur une vieille muraille, et dont

l’odeur subtile embaumait les alentours. 


Au fond de la corolle nichait toute une famille

d’insectes microscopiques, 

vivant du pollen que leur fournissaient

incessamment les mille étamines 

empourprées qui s'épanouissa ent au-dessus

De leur asile et les abritaient de leur ombre. 

 

Ces petits animaux se désaltéraient

au nectaire de la fleur, et leur univers

se bornait à ce délicieux réduit où s’accomplissait

leur obscure destinée, exempte de toute inquiétude : 

Car ils ignoraient même qu’il y eût un autre monde. 

Nés avec la fleur ,ils devaient mourir avec elle. 


Garantis des intempéries par son tissu délicat,

enivrés de ses parfums, ils ne voyaient du ciel

que juste ce qu'il en fallait pour rappeler celui

qui leur avait donné l'être et aucune appréhension 

du danger ne troublait cette voluptueuse sécurité.

 

J’enviai un moment leur sort, moi

pauvre créature errante, soumise aux moindres

variations atmosphériques, douée d'une quasi-éternité, 

et condamnée à Vagabonder sur la terre et à

remonter sans cesse dans l’espace pour en être

précipitée sans cesse, jusqu’à ce que, retrouvant

mon expansion première, je me perdisse

dans l’éther où flottent les mondes !

Du moins, je l'espérais ainsi, ignorante que j'étais

des lois qui régissent notre planète ; mais j'étouffai 

bientôt ces regrets qui rendaient plus pénibles

encore les vicissitudes auxquelles j'étais soumise. 


Et puis, l’agitation et la souffrance n’ont-elles pas un sens ? 

N’est-ce pas la vie ?  

L'aspiration au mieux éternel  vers lequel tend

toute créature intelligente ne comporte pas cette

quiétude absolue et pleine d'égoïsme

qui constituait la félicité de mes petits voisins. 


Jouissant donc de l'instant de calme qui m’était accordé,

je me roulai amoureusement sur ma couche de velours blanc.

Une chèvre alléchée par la beauté de l'arbuste qui

nous recélait vint en brouter les fleurs en se

dressant le long du mur.

 

La secousse qu'elle imprima à la plante

me fit tomber dans le petit réservoir ménagé entre

les feuilles du grand chardon, afin

que les petits oiseaux auxquels il a donné son

nom ne mourussent pas de soif dans les jours

de grande sécheresse. 


Je donnai un regret à mes humbles voisins,

qui étaient passés de leur profond repos

à un repos plus profond encore !

Fallait-il les plaindre, eux qui, n'ayant pas

en conscience de leur fin prochaine, avaient été 

Dévorés tous ensemble roulés dans leur suaire merveilleux !
...

 


 

 

1875

Alphonse Du Breuil (1811-1890) horticulteur et arboriculteur français,

Vignobles et les arbres à fruits à cidre. 

1875, page 529

..."C'est surtout entre Marseille et Toulon, dans les communes de Cujes, de Roquevaire et d’Ollioules, que la culture du câprier est devenue un objet de spéculations assez importantes... —"
 

 

 

Francisco Manuel Blanco (1778-1780), religieux et botaniste espagnol

Flora de Filipinas, (1880-1883)

Capparis spinosa

 

 

Francisco Manuel Blanco (1778-1780), religieux et botaniste espagnol

Flora de Filipinas, (1880-1883)

Capparis sepiaria, 

 

 

Francisco Manuel Blanco (1778-1780), religieux et botaniste espagnol

Flora de Filipinas, (1880-1883)

Capparis micracantha


 

 

 

1883

Vilmorin-Andrieux & Cie, 

Les Plantes potagères - 1883 (p. 55).

Câprier 

Capparis spinosa L.

Fam. des Capparidées.

Synonyme : Taperier des Provençaux.

Noms étrangers : 

angl. Caper-tree. all. Kapernstrauch. flam. et holl. Kapperboom. ital. Cappero. esp. Alcaparra. port. Alcaparreira.


..."Les plantes potagères. Description et culture des principaux légumes des climats tempérés, 1re édition, ouvrage publié par la maison Vilmorin-Andrieux & Cie à Paris en 1883.
Culture. — Le câprier ne peut se cultiver utilement que dans le climat de l’olivier, où on le plante de préférence dans les endroits pierreux et secs : dans les remblais, talus et autres situations difficiles à utiliser autrement.

Usage. — On emploie, sous le nom de câpres, les boutons à fleur cueillis gros comme des pois et confits au vinaigre. Les câpres ont d’autant plus de valeur et sont d’autant plus recherchées qu’elles sont plus petites"...


 

 

 

1885

Otto Wilhelm Thomé (1840-1925) botaniste, illustrateur allemand 

Flore d'Allemagne, d'Autriche et de Suisse 

Capparis spinosa 


 

 

 

1891

Joris-Karl Huysmans (1848-1907) écrivain et critique d'art français.

 Là-bas ,t. 1, 1891, p. 211

..."Tout le monde s'extasia lorsqu'on eut goûté cette robuste viande qu'aromatisait une purée de navets fondus, qu'édulcorait une sauce blanche aux câpres"... 
 

 

 

1893

Émile Zola (1840-1902) écrivain et journaliste français

Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893

..."La chaleur était déjà accablante, elle regarda de petits lézards qui fuyaient sur les dalles disjointes, entre des touffes chevelues de câpriers"... — 
 


 

1896

Pierre Louÿs (1870-1925) poète et romancier français

Aphrodite, Mercure de France, Paris, 1896

..."Des câpriers épineux dressaient au hasard leurs têtes vertes sur la brume fine des graminées —"...

..."Des câpriers épineux piquaient les doigts qui allaient saisir les phalènes"...

..."Sur ses murs déjoints fleurissaient des câpriers sauvages"....

Caprier - archives Larousse


 

 

 

Alphonse de Lamartine (1790-1869) poète français

Les rochers

Jocelyn. III, 100

..."Bientôt la giroflée et les câpriers verts 

De réseaux et de fleurs les auront recouverts"...
 


 

 

Jean-Augustin Bost (1815-1890) pasteur

Dictionnaire biblique

Capre 

"...C’est ainsi qu’on appelle les fruits d’un arbrisseau, le câprier épineux, qui se rencontre fréquemment en Asie, en Afrique et dans le sud de l’Europe : 

Les jeunes boutures de cet arbre et ses fleurs en bourgeons se mangeaient, soit crues, soit assaisonnées de vinaigre, et avaient, dit-on, la propriété d’aiguiser l’appétit et de pousser à la volupté. 

Le câprier atteint dans les jardins la hauteur d’un petit arbre ; ses rameaux sont armés d’épines, et ses feuilles ovées, non dentelées, et presque sans pétiole. 

C’est au mois de mai que la floraison est la plus forte ; les fleurs, qui portent une soixantaine d’étamines de couleur rouge, durent presque tout l’été, et donnent ensuite naissance à une baie allongée, comme l’olive, munie d’une chair épaisse, et renfermant une graine dure, en forme de rognons, et d’un goût fort et piquant. 

Le câprier se cultivait en Palestine, et portait en hébreu, au dire des rabbins, le nom Tsèleph ou Nitzbah ; son fruit (hébreu Abiônah) n’est nommé que en Ecclésiaste 12.7, où nos versions ont traduit "quand l’appétit s’en ira" ; et Luther : "Wenn aile Lust vergeht" ; remplaçant ainsi l’image par la chose représentée. 

Le texte porte proprement : "quand la câpre se rompt, ou est rendue nulle" ; et le sens de cette figure est, ou bien : lorsque la câpre, malgré sa saveur, n’a plus d’effet sur le vieillard ; ou bien : quand le vieillard, semblable à la câpre à la fin de l’été, se rompt parce qu’il est mûr, et perd sa graine et sa force"...


 

 

fin du XIXème siècle,

De la câprerie au Centre d'Art

A la fin du XIXème siècle, l'usine à câpres, bâtiment
construit vraisemblablement vers 1870, 
est un centre actif de négoce, d'import et d'export avec l'étranger.

Le fondateur de la câprerie était Marius Michel
 

La conversion de cette friche industrielle, située au cœur du village, en centre d'art contemporain, est le résultat d'une volonté affichée par la Ville de donner une nouvelle vie à cet espace urbain. Témoignage du passé prospère de la Commune, le bâtiment a ainsi conservé les éléments caractéristiques de son ancienne destination : sol pavé, murs en pierre, et plafonds à la "toulonnaise".


Transformé en 1993 en Centre d'Art culturel, géré en régie municipale, accueille depuis les œuvres du peintre-sculpteur Sébastien (1909-1990), léguées à la Ville.

 

 

XX° siècle 

 

 

Charles Maurras (1868-1952) journaliste, poète français et Écrivain provençal 

1903

La querelle des peupliers

 

Les Deux Patries

 

De grands ifs, des peupliers robustes, des houx, 

des noisetiers, des sureaux, des osiers, 

des tilleuls odoriférants, tous les arbres

du Nord et de l'Ouest, 

ceux que l'on voit se dépouiller aux mois d’hiver, 

mais fleurir et prendre leurs feuilles à la belle saison, 

sortent d’une terre abondante, dénuée de légèreté ; 

sans doute le cyprès, l'olivier et le pin dressent, 

non loin, sur les coteaux, leur ferme stature éternelle,

entre les bouquets de câpriers qu'on couvre

de terre au temps froid.


 


 

 

Pierre Benoit (1886-1962) écrivain français, 

L'atlantide 1919


..."Nigelle cultivée, des champs, de Damas. 

Nous tressions de belles guirlandes, avec des mimosas, 

des fleurs roses de câprier, et des nigelles blanches"... 
 

 

 

Yehuda Amichaï (1924-2000) poète juif israélien

Dans l'entre-deux d'une vie

Dans Le baiser de la poésie,

Traduction de l'hébreu par Michel Eckhard Elial, 

 

 Entre deux

Où serons-nous quand ces fleurs deviendront fruits

Dans l'étroit entre deux, où la fleur n'est plus une fleur

Et le fruit n'est pas encore un fruit. Quel merveilleux

Entre deux

Nous formions l'un pour l'autre, entre nos corps,

Entre nos yeux, entre l'éveil et le sommeil.

Entre chien et loup, ni jour ni nuit.

Ta robe de printemps a pris si vite

Les couleurs de l'été, elle flotte déjà

A la brise de l'automne.

Ma voix n'est plus ma voix

Mais déjà, presque prophétie.

Quel merveilleux entre deux nous étions, comme la terre

Entre les fissures du mur, brin de terre têtue

Sous la mousse vivace, le câprier épineux

Dont les fruits âpres

Rendaient plus doux ce que nous mangions ensemble.

Voici les derniers jours des livres

Avant que viennent les derniers jours des mots.

Vienne le jour où tu comprendras.


 

 

 

1968

Saint- John Perse (1887-1975 poète, ambassadeur de France 
Le recueil, édité à titre posthume en 1975 aux Éditions Gallimard, réunit plusieurs poèmes :

écrit en 1968 à la presqu’île de Giens.

Chant pour un équinoxe

 

Chanté par Celle qui fut là 

 

Amour, ô mon amour, immense fut la nuit,

immense notre veille où fut tant d’être consumé.

Femme vous suis-je, et de très grand sens, 

dans les ténèbres du coeur d’homme. 

La nuit d’été s’éclaire à nos persiennes closes ;

le raisin noir bleuit dans les campagnes ; 

le câprier des bords de route montre la rose de sa chair ; 

et la senteur du jour s’éveille dans vos arbres à résine….."


 

 

 

Marie-Claude Palys - auteur

1992


Le câprier et la câpre

 

Vingt deuxième du mois de thermidor 

C’est le jour républicain du Câprier.

Sa grande fleur délicate est éphémère

La fragrance de sa  fleur est douce et suave,

 

Les fleurs de Câprier abondantes

Procure du nectar de qualité, 

Très recherché par les abeilles.

Très appréciées des oiseaux 

 

Sur les pentes faibles, il nourrit les chèvres 

Décor ensoleillé,  vieux murs de pierres

Sur les rochers, pentes rocailleuses, 

Les jeunes arbustes sont nombreux. 

 

Une câpre est le bouton de sa fleur , 

Condiment excellent dans du vinaigre, 

Le  capron, c'est le fruit 

Plus il est petit, Plus il est délicat

 

Dans la recette traditionnelle 

La câpre, capparis spinosa

Est exquise dans la tapenade

De l'occitan Tàpera,


 

 

 

XXI° siècle

 


Juin 2002. 

Latifa Boukhari, auteur

Kabar : caprier

 

Du Kabar expert investi


Dans les ravins des versants encaissés

Entre le bleu inspiré du ciel et les oliveraies

Déploie avec quiétude ses tentacules enthousiastes

Au rythme vigilant des vents balayés

Au sens musical et botanique des pollens renvoyés

Sans bruit avec géométrie habile, disséminés

Parfumant en intense harmonie les sentiers des bergers

Allant au pas fin des abeilles accrochées

Perspicaces au fondement mielleux des idées

Au réveil émotif voué à la passion au respect

Au Sens du sacré

Au rappel à l’amour fort de Dieu.

 

 

 

Miquèl Decòr (1949-2021) écrivain de langue occitane 

"Eiretièrs de la luna"   Vendemias-IEO - N° 66 - 2008.


Mon pays 

au caprier crochu dont la fleur s’épanouit dans l’air comme le miel, 

 

Lo mèu pais…

al taperièr crocut que sa flor espelis dins l’aire coma mèl, 

 

 

 

Angèle Paoli (1947) auteur


"Camaïeux
...
De verts de bleus de mauves et de gris

De vagues hérissées de cristes-marines

Pommelé or des genêts camaïeux de câprier des îles
...
 

 

 

Philippe Agard (1971) professeur et géologue

Plomb des grives, Champ Vallon recueil, 2015)


Câpre


Bibelot fragile

Âpre assurément

Où le velours prit la mer

Tactile gemme

Et du criquet le deuil

Ni minéral ni animal ni végétal

Modeste pièce

Pour un musée de bocaux, gracile

Flexueuse

Côtes oblongues

Amphore en bouche de saveurs défuntes


 

 

 

22 mars 2016

 

Baptiste Beaulieu (1985) médecin généraliste et romancier français

"Alors voilà, je sais pas pourquoi, mais les attentats me rappellent une chose vue à Jerusalem. S’il y a là-bas un spectacle inoubliable, ce sont bien les milliers de minuscules plants de câpriers qui poussent dans les anfractuosités du Mur, autour et par dessus les petits papiers laissés par les fidèles -ces mêmes papiers pliés en quatre où ils confient leurs souffrances, les fameuses “lamentations”. 

Les boutons de câpriers ne fleurissent qu’à la tombée du jour.

Ainsi, la nuit venue, les petites fleurs blanches et violettes s’épanouissent, craquellent la pierre, et font tomber au sol ces milliers de minuscules doléances. Le jour se lève, tout se fane, on n’a plus qu’à se baisser pour ramasser fleurs mortes et réclamations. 

Dieu a lu votre plainte, et y a répondu à sa manière : toute souffrance est une graine, qui dans l’obscurité enfante les 1001 couleurs précieuses de l’expérience. 

Ces fleurs violettes, macérées dans du vinaigre, deviendront de délicieuses câpres. Voilà pourquoi, m’expliqua mon guide, les pizzas de Jerusalem ont un goût de larmes inimitable.

Toutes mes pensées à toutes les victimes de terrorismes, en Belgique et ailleurs."


 


 

 

Symbole du câprier


Le câprier est le symbole de l'Amour ; de la créativité, et de la fécondatrice, mais également de la réparation.

Certaines croyances et légendes ont rapporté que l’utilisation de la racine séchée servait comme envoûtement d’amour.

 

 

Mythes et légendes du câprier


- La racine du câprier, bue en infusion avec du miel, a un pouvoir aphrodisiaque. 

- Séchée, elle peut servir à un envoûtement d'amour 

- Selon une croyance des Pouilles italiennes, manger des câpres cruues pendant la messe de Pentecôte remédie à  l'impuissance masculine. 

- En Italie, on dit que le câprier se nourrit exclusivement de vent et de soleil.

- En France, jusqu'à la fin de la Renaissance, on leur faisait toute confiance pour exciter le désir sexuel.

 

 

proverbe :

 
"Quand la câpre n'agit plus, l'homme doit renoncer à Vénus."


 


 

 

Utilisation des Câpres 

 


Outre l'utilisation comme aphrodisiaque du caprier dans l’Antiquité, les anciens Égyptiens, Grecs, Romains et Arabes utilisaient pratiquement tous les composants du câprier en mèdecine ;

- les graines, les racines, l’écorce, les feuilles, les fleurs et les fruits pour traiter, l’arthrite, les hémorroïdes, les maladies du foie et de la rate. 

 

 

Culinaire

Sur le plan culinaire, ce sont des condiments utilisés en petite quantité, pour relever la saveur de certains aliments.
Les boutons floraux sont confits au sel sec ou en saumure et conservés au vinaigre.


 

 

 

Médical

 

Sur le plan diététique, leurs composés phytochimiques bioactifs sont d'un grand intérêt pour leurs propriétés médicinales et pharmaceutiques.

Les câpres ont été utilisées en médecine traditionnelle comme carminative, antiscorbutique, antispamodique, diurétique et vermifuge.

- Effets potentiels anticancérigènes

- Activité anti-inflammatoire

- Activité immunomodulatrice

- Activité anti-arthritique

- Activité antidiabétique


 

Cosmétique  

- Un extrait des racines est utilisé pour le traitement des plaques rouges et la faiblesse capillaire


 

 

 

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