9 mars 2013
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Mythologie
"Le lilas ou syringa"
Le lilas doit bien son nom à la couleur (même si l'inverse fut ensuite tout aussi vrai !). En effet, le nom lilas vient du persan Lîlak ou Nîlak qui signifie “bleu” ou “mauve. Le nom botanique du lilas est Syringa, donné par Linné, le célèbre botaniste suédois. Ne pas confondre le lilas (Syringa) avec le seringat, dont le nom botanique est Philadelphus, autre magnifique arbuste de printemps à la floraison elle aussi très parfumée, mais blanche.
Originaires d’Asie les lilas sont cultivés en Chine depuis plus de 1000 ans. Au 16ème siècle, ils sont remarqués par l’ambassadeur d’Autriche dans les jardins du sultan Soliman II dit "Le Magnifique" qui en rapporte plusieurs pieds en Europe.
Soliman le Magnifique de Titien (vers 1530)
Syringa (latin) - Syrinx (grec) - roseau (français)
Dans la mythologie grecque les poètes donnent le nom de syrinx à la flûte du dieu Pan. Ils disent que ce dieu courant comme un étourdi après la "nymphe Syringa", dont il était éperdument épris, n'attrapa qu'un roseau dans lequel elle fut métamorphosée ; pour se consoler, Pan coupa d'autres roseaux dont il fit une flûte qui porta le nom de la nymphe.
Livre 1 des Métamorphoses (1.689 à 1.713)
Traduction A.-M. Boxus et J. Poucet
Alors le dieu dit : « Au pied des montagnes glacées d’Arcadie, parmi les Hamadryades de Nonacris, la plus célèbre était une Naïade que les nymphes appelaient Syrinx.
Plus d’une fois, elle avait échappé aux satyres qui la poursuivaient et aux dieux qui hantent les forêts ombreuses et les grasses campagnes.
Elle honorait par ses activités la déesse d’Ortygie, et même lui avait voué sa virginité ; ceinte elle aussi à la manière de Diane, elle aurait pu faire illusion et passer pour la fille de Latone, si elle n’avait eu un arc de corne, au lieu de l’arc d’or de la déesse.
Même ainsi, on les confondait. Un jour qu’elle revenait du mont Lycée, Pan la voit et, portant sur la tête une couronne d’aiguilles de pin, il lui adresse ces paroles... »
Il restait au dieu à relater le discours de Pan, et le dédain de la nymphe pour ses prières et sa fuite à travers champs, jusqu’à ce qu’elle arrive au bord sablonneux du paisible Ladon ; là, les eaux arrêtant sa course, elle avait prié ses soeurs liquides de la métamorphoser.
Pan croyait déjà Syrinx à sa merci, mais dans ses mains il ne saisit que des roseaux du marais et non le corps de la nymphe.
Et tandis qu’il pousse des soupirs, l’air qu’il a déplacé à travers les roseaux produit un son léger, une sorte de plainte.
Séduit par cette nouveauté et la douceur de cette mélodie, Pan dit : « Pour moi, cela restera un moyen de converser avec toi ». Et ainsi grâce à des roseaux inégaux reliés entre eux par un joint de cire, il perpétua le nom de la jeune fille.
Pan et Syrinx de Michel Dorigny (1657)
Images
Lilas - syringa vulgaris mauve
Syringa vulgaris
Bouquet avec lilas - syringa vulgaris
Lilas - syringa double
Lilas - syringa blanc
Lilas "sensation"
Lilas - syringa microphylla "superba"
Pan et Syrinx de Michel Dorigny (1657)
Images
Lilas - syringa vulgaris mauve
Syringa vulgaris
Bouquet avec lilas - syringa vulgaris
Lilas - syringa double
Lilas - syringa blanc
Lilas "sensation"
Lilas - syringa microphylla "superba"