26 mai 2014
1
26
/05
/mai
/2014
02:45
Léon Dierx
né à Saint-Denis de La Réunion le 31 mars 1838 et mort à Paris le 12 juin 1912,
est un poète parnassien et peintre français.
En 1864, il fait partie des poètes parnassiens qui se réunissent autour de Catulle Mendès, avec Sully Prudhomme, Villiers de L'Isle-Adam, José-Maria de Heredia, Albert Glatigny, quand Paul Verlaine, âgé de 20 ans, fait la connaissance de ce groupe. Il fait la connaissance de Guy de Maupassant lors de sa collaboration à La Revue fantaisiste, qui lui dédiera en 1883 sa nouvelle "Regret". Il est élu prince des poètes à la mort de Stéphane Mallarmé en 1898.
Prologue
Les lèvres closes
J'ai détourné mes yeux de l'homme et de la vie,
Et mon âme a rôdé sous l'herbe des tombeaux.
J'ai détrompé mon coeur de toute humaine envie,
Et je l'ai dispersé dans les bois par lambeaux.
J'ai voulu vivre sourd aux voix des multitudes,
Comme un aïeul couvert de silence et de nuit,
Et pareil aux sentiers qui vont aux solitudes,
Avoir des songes frais que nul désir ne suit.
Mais le sépulcre en moi laissa filtrer ses rêves,
Et d'ici j'ai tenté d'impossibles efforts.
Les forêts ? Leur angoisse a traversé les grèves,
Et j'ai senti passer leurs souffles dans mon corps.
Le soupir qui s'amasse au bord des lèvres closes
A fait l'obsession du calme où j'aspirais ;
Comme un manoir hanté de visions moroses,
J'ai recélé l'effroi des rendez-vous secrets.
Et depuis, au milieu des douleurs et des fêtes,
Morts qui voulez parler, taciturnes vivants,
Bois solennels ! J'entends vos âmes inquiètes
Sans cesse autour de moi frissonner dans les vents.
Illustration mcp
Prologue

Published by le-blog-de-mcbalson-palys
-
dans
Poèmes "mythologiques-féeriques-mystiques-philo
commenter cet article …
commenter cet article …