Dimanche des rameaux
Six jours avant la fête de la Pâque juive, Jésus vient à Jérusalem. La foule l’acclame lors de son entrée dans la ville. Elle a tapissé le sol de manteaux et de rameaux verts, formant comme un chemin royal en son honneur.
C’est en mémoire de ce jour que les catholiques portent des rameaux (de buis, d’olivier, de laurier ou de palmier, selon les régions. Ces rameaux, une fois bénis, sont tenus en main par les fidèles qui se mettent en marche, en procession : marche vers Pâques du peuple de Dieu à la suite du Christ.
"La foule nombreuse venue pour la fête apprit que Jésus venait à Jérusalem ; ils prirent les rameaux des palmiers et sortirent à sa rencontre et ils criaient : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !"
Ces paroles sont chantées comme antienne d’ouverture au lieu où les fidèles se sont réunis : après une brève allocution, le célébrant bénit les rameaux et l’on lit le récit évangélique de l’entrée messianique de Jésus avant de se rendre en procession jusqu’à l’église.
La tradition chrétienne veut que l’on emporte, après la messe, les rameaux bénits, pour en orner les croix dans les maisons : geste de vénération et de confiance envers le Crucifié.
Francis Jammes (1868-1938) est un poète, romancier, dramaturge et critique français. Il passa la majeure partie de son existence dans le Béarn et le Pays basque, principales sources de son inspiration.
Dimanche des Rameaux…
À Paul Lafond.
Dimanche
des Rameaux…
Les blancs hameaux,
les ormeaux,
les sureaux,
les roseaux,
les fuseaux,
les bestiaux
s’endorment
comme
des oiseaux.
À l’ombre des feuilles,
les eaux lentes
se recueillent
dimanchement.
Ô Rousseau !
Où sont
les sons
des chalumeaux ?
Les moutons
sur les prairies
fleuries
sont monotones.
J’ai accompagné
le long des haies
matinales
le facteur rural…
Les cloches sonnaient larges
et toutes,
comme des gouttes
d’orage.
Mon cœur fleurissait
et je prosternais
mon âme
inquiète et calme
vers les noires
éminences
des coteaux sur
qui est l’azur.
Les nuages blancs,
malgré le beau temps,
semblaient lourds
d’eau d’ouragan.
Nous sommes allés
dans les allées
creusées par les
ondées.
Les murs des chaumières
avaient des éviers
de pierre,
de fougères et de lierre.
Maintenant je prie,
ô mon Dieu, mon Dieu,
devant le ciel bleu
où un moineau crie.
Francis Jammes