17 mai 2024 5 17 /05 /mai /2024 23:19

 

 

Duccio di Buoninsegna (vers 1255/1260-vers 1318/19) fut en son temps le plus grand peintre siennois 

La Pentecôte

Cathédrale de Santa Maria Assunta, Sienne.

Sienne, Museo dell’Opera del Duomo.
 

La Pentecôte - Descente du Saint-Esprit en peinture - Duccio di Buoninsegna (vers 1255/1260-vers 1318/19) peintre italien

 

 

La Pentecôte (qui veut dire en grec  "50ème jour") inspirée de la fête juive de Chavouot ou fête des Semaines, est une fête chrétienne qui a lieu cinquante jours après Pâques. Elle commémore la venue du Saint Esprit (cinquante jours après Pâques), peu de temps après la mort et la résurrection de Jésus-Christ, sur les apôtres de Jésus de Nazareth et les personnes présentes avec eux. Elle est rapportée dans les Actes des Apôtres.

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17 mai 2024 5 17 /05 /mai /2024 23:01

 

 

Sandro Botticelli (1445-1510), peintre italien

Il est l'un des peintres les plus importants de la Renaissance italienne et de l'histoire de l'art.

La descente du Saint-Esprit  

"La descente du Saint-Esprit" est un chef-d'œuvre de la Renaissance italienne qui a captivé les amoureux de l'art depuis des siècles. Cette œuvre, datant du XVe siècle, représente le moment où le Saint-Esprit descend sur les apôtres sous la forme d'un pigeon, comme décrit dans le Nouveau Testament.
 

La Pentecôte - Descente du Saint-Esprit en peinture - Sandro Botticelli (1445-1510), peintre italien


 

La Pentecôte (qui veut dire en grec  "50ème jour") inspirée de la fête juive de Chavouot ou fête des Semaines, est une fête chrétienne qui a lieu cinquante jours après Pâques. Elle commémore la venue du Saint Esprit (cinquante jours après Pâques), peu de temps après la mort et la résurrection de Jésus-Christ,  sur les apôtres de Jésus de Nazareth et les personnes présentes avec eux. Elle est rapportée dans les Actes des Apôtres.
 

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17 mai 2024 5 17 /05 /mai /2024 22:53

 
 

 

Jacques Blanchard (1600-1638) peintre, graveur et peintre ornementaliste français

Cathédrale Notre-Dame de Paris.

La descente du Saint Esprit
 

Jacques Blanchard (1600-1638) - La descente du Saint Esprit

Jacques Blanchard (1600-1638) - La descente du Saint Esprit

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17 mai 2024 5 17 /05 /mai /2024 22:42

 

 


Jean-Marie Pirot, plus connu sous le nom d'Arcabas (1926-2018)  peintre et sculpteur français reconnu en France et à l'étranger entre autres, pour son importante production dans le domaine de l'art sacré contemporain

 

Lyon-Fourvière, Monastère du cénacle


La Pentecôte - 2005
 

 

 

La Pentecôte (qui veut dire en grec  "50ème jour") inspirée de la fête juive de Chavouot ou fête des Semaines, est une fête chrétienne qui a lieu cinquante jours après Pâques. Elle commémore la venue du Saint Esprit (cinquante jours après Pâques), peu de temps après la mort et la résurrection de Jésus-Christ,  sur les apôtres de Jésus de Nazareth et les personnes présentes avec eux. Elle est rapportée dans les Actes des Apôtres.

 

En France, le lundi de Pentecôte a été officiellement institué comme jour férié par la loi du 8 mars 1886.


Après la canicule de 2003, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin prit la décision de supprimer un jour férié et de le remplacer par une "Journée de solidarité envers les personnes âgées", initialement fixée au lundi de Pentecôte. Les difficultés d’application de cette journée de solidarité ont conduit les députés à adopter le 26 mars 2008 une proposition de loi visant à rendre le lundi de Pentecôte à nouveau férié. Le principe de la Journée de solidarité est maintenu, mais les partenaires sociaux auront  "entière liberté", pour fixer les modalités d’accomplissement les plus adaptées aux besoins.
 

La Pentecôte - Descente du Saint-Esprit en peinture - Arcabas (1926-2018)  peintre et sculpteur français

La Pentecôte - Descente du Saint-Esprit en peinture - Arcabas (1926-2018)  peintre et sculpteur français

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16 mai 2024 4 16 /05 /mai /2024 22:25

Carte Bonne Fête Pascaline  - 17 mai

 

Bonne Fête Pascaline  - 17 mai

Bonne Fête Pascaline - 17 mai

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16 mai 2024 4 16 /05 /mai /2024 22:24

Carte Bonne Fête Pascal  - 17 mai

 

Bonne Fête Pascal  - 17 mai

Bonne Fête Pascal - 17 mai

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16 mai 2024 4 16 /05 /mai /2024 22:24

Carte Bonne Fête Pascale  - 17 mai

 

Bonne Fête Pascale  - 17 mai

Bonne Fête Pascale - 17 mai

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16 mai 2024 4 16 /05 /mai /2024 20:40

 

 

Elisa Mercœur (1809-1835) une poétesse française.

(Mai 1827)



La gloire et l'indigence

Ode

 

Le mérite élancé du sein de l’indigence

Sait prendre vers la gloire un vol plus courageux.

Le Brun

Je n’ai donc plus que toi, lyre, ma seule amie ;

Des sons, des chants encor, tes hymnes, sont ma vie.

Ta voix, l’écho de l’âme, est une voix du ciel :

J’oublie en t’écoutant le poids de ma misère ;

Je souffre moins alors, et, dans la coupe amère,

Ma bouche croit trouver quelques gouttes de miel.

 

D’un feu près de s’éteindre, ah ! ranimons la flamme !

De mes jours au déclin, que la parque réclame,

Entre ses doigts tremblants va se rompre le fil.

Celui qui chante et cède à son instinct suprême,

Qui n’a vécu jamais qu’au-delà de lui-même,

Doit léguer sa mémoire à ses frères d exil.

 

Dieu nous jette au hasard un moment sur la terre,

Et l’existence à l’homme est pesante ou légère ;

Ce qui lui semble un âge est à peine un seul jour.

L’un tombe au premier pas, quand un autre s’élève ;

Libres ou dans les fers, nous poursuivons un rêve

D’ambition, de gloire, ou d’ivresse, ou d’amour.

 

Et le mien (que les cieux prolongent ce délire !)

Est d’enchaîner la gloire au magique sourire ;

Et je poursuis encor mon songe inachevé.

Mais un vent m’a brisé comme un roseau fragile :

Ainsi le voyageur qui cherchait un asile,

Le soir, sur le chemin, dort sans l’avoir trouve.

 

Aussi, pourquoi ce rêve ? Ici-bas le poète,

Chaque jour repoussé par la pitié muette,

N’a jamais que de loin contemplé le bonheur ;

Et de gloire et d’oubli s’abreuvant tout ensemble,

Sans le trouver cherchant quelqu’un qui lui ressemble,

N’a pas un sein ami pour appuyer son cœur.

 

Ah ! qu’importe l’asile où repose ma tête !

Qu’importe que je rampe, ou je touche le faîte.

De la mort quand l’airain dit l’instant solennel,

Hélas ! soit un peu plus, soit un peu moins d’espace,

On a pour sommeiller toujours assez de place :

Qu’importe où vont dormir les restes d’un mortel !

 

Sans espoir d’un regret je m’éteindrai peut-être !

On osera gémir quand j’aurai cessé d’être :

Une larme s’accorde à qui laisse de l’or….

J’ai déployé ma voile au souffle de la bise :

Eh ! que faire aujourd’hui quand le prisme se brise ?

Maintenant près de moi que regarder encor ?

 

Voir le monde encenser, renverser une idole ;

Pour prix de ses accents mendier une obole ;

Passer comme dans l’ombre, et sans être entendu ;

Voir lancer l’anathème à tout homme qui pense ;

Et, sur son front empreint du sceau de l’indigence,

Voir un glaive toujours s’agiter suspendu !…

 

Que ce glaive, s’il faut, m’épargne ou me déchire !

Mais que jamais, captif, je n’attache ma lyre

Au char de la faveur emporté loin de moi.

Quelque soit le destin, je le souffre et le brave !

Avec des chaînes d’or en est-on moins esclave ?

Anatgème plutôt à qui n’ose être soil !

 

J’ai vu les dieux du jour qu’adore le vulgaire,

Traînant comme un fardeau leur puissance éphémère,

Flétris par les soupçons, frères de la grandeur,

Ou lassés de poursuivre un frivole mensonge,

Désenchantés, pleurant au réveil de leur songe,

Demander ce que c’est qu’on appelle bonheur.

 

Mais qui laisse à ses fils quelque nom sans mémoire

Peut aussi demander ce que c’est que la gloire :

C’est l’oubli du présent, l’attrait du souvenir ;

C’est un aspect des cieux que réfléchit notre âme ;

C’est dans le sein des nuits une magique flamme ;

C’est un regard divin lancé dans l’avenir.

 

Inutile sans doute aux yeux de l’ignorance,

Laissez-moi cette gloire ; elle est mon existence.

Dans ce noble désir de l’immortalité,

La rouille du repos n’a point rongé mes armes ;

Et, soldat attentif au moindre cri d’alarmes,

J’ai frappé l’ennemi, j’ai vaincu…. j’ai chanté !

 

Du mortel indigent coupable de génie,

C’est, hélas ! au tombeau que le crime s’expie ;

La pierre du cercueil est son premier autel.

Il existe, on l’insulte ; il expire, on le pleure ;

Il commence de vivre à cette dernière heure….

Sous la main du trépas il devient immortel.


 

Elisa Mercœur (1809-1835) -poétesse française. - La gloire et l'indigence
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16 mai 2024 4 16 /05 /mai /2024 20:39

 

 

 

Élisa Mercœur (1809-1835) une poétesse française.

(Février 1826)

 

 

Le chant du barde écossais


Sous les efforts du temps si le héros succombe.

Le Barde par ses chants le ravit à la tombe.

Le torrent qui grondait est resté suspendu ;

La neige blanchit la bruyère,

Et du rocher, lentement descendu,

Un fantôme s’égare au vallon solitaire.

 

La brise de minuit balance les rameaux

Du vieux chêne au tremblant feuillage ;

Tout est silencieux ; et l’ombre d’un héros

Paraît au sein de son nuage.

 

Les Bardes ont chanté les exploits du vieux temps :

Sous leurs doigts ont frémi les harpes fantastiques ;

À leurs accords mélancoliques

Les esprits ont mêlé de lugubres accents.

 

Qui vient de s’égarer sur tes cordes légères ?

Harpe, depuis long-temps tu ne résonnais plus :

Qui te rend tous les sons que je croyais perdus ?

Serait-ce le toucher des ombres de mes pères ?

 

Où sont-ils les beaux jours où mes chants belliqueux

Doublaient la noble ardeur des guerriers invincibles,

Descendant au tombeau pleins de gloire et terribles,

Fiers d’immortaliser le nom de leurs aïeux !

 

Il est fini leur exil sur la terre ;

Leurs corps n’enferment plus leurs esprits radieux :

C’était une vapeur et subtile et légère,

Que le vent de la mort chassa jusques aux cieux.

 

Las ! il n’est plus l’effroi des Scandinaves ;

Le noir sapin succombe au souffle des hivers :

Ils sont tombés les chefs des braves,

Et sous la mousse épaisse ils dorment aux déserts.

 

Lorsque vous reviendrez des collines sauvages,

Chasseurs, ne foulez pas cet humide gazon ;

Quelquefois, au milieu de transparents nuages

Les ombres des guerriers planent dans ce vallon.

 

Ils n’iront plus s’asseoir aux fêtes étrangères,

Dans ces lieux où leurs nobles cœurs

S’enivraient du souris des belles qui, naguères,

Enchantaient le repos de nos triomphateurs.

 

Ils ont fui pour jamais ; et la beauté plaintive

Cache au milieu des pleurs son timide regard :

C’est la fille du ciel, à la lueur craintive,

Que dérobe un épais brouillard.

 

Le fantôme d’un chef, à l’armure pesante,

Au loin se traîne avec effort ;

Il avance, il s’arrête, et, d’une main sanglante,

Il montre avec fierté sa blessure de mort.

 

Quelle est cette vapeur qui traverse la plaine ?

C’est l’ombre d’une vierge ; et son sein palpitant

Soulève encor son léger vêtement :

Il semble captiver une suave haleine.

 

Le nuage a perdu son élégant contour :

Il s’éloigne, il fuit, il s’efface,

Comme un faible monceau de glace

Disparaît aux regards du jour.

 

Vous tomberez, palais aux bases chancelantes :

Le temps vous couvrira de son voile de deuil ;

Mais les fils de Fingal, en flammes jaillissantes,

Dissiperont la nuit de leur cercueil.

 

Oui, les guerriers que le trépas dévore

Laissent un souvenir qu’entourent des regrets,

Et les héros vivent encore

Dans les chants du Barde écossais.

Élisa Mercœur (1809-1835) - poétesse française - Le chant du barde écossais
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16 mai 2024 4 16 /05 /mai /2024 20:38

 

 

Élisa Mercœur (1809-1835) une poétesse française.

(1827)

 

Le sublime

Ode

 

Le berceau du génie est le berceau d’Alcide ;

Il s’éveille assiégé de serpents odieux ;

Il s’élance, il triomphe, il prend un dieu pour guide.

Et le destin soumis l’appelle au rang des dieux.

Charles Nodier

Toi qui, t’enveloppant des ombres de la terre,

N’as suivi qu’un sentier frayé par le vulgaire,

Le temps jamais pour toi s’arrêta-t-il d’un pas ?

Laisses-tu dans le monde une immortelle trace ?

Non ! ta légère empreinte…. une haleine l’efface,

Et rien ne reste où tu passas.

 

Dans les âges futurs toi qui vivrais, peut-être,

Laisseras-tu la tombe enfermer tout ton être ?

N’oseras-tu penser ? Faut-il qu’un joug de fer,

Appesanti sur toi, rétrécisse ton âme ?

Vois cet éclair brillant, son invincible flamme,

Libre, jaillit au sein de l’air.

 

En imprimant tes pas loin des routes tracées,

Dans un immense espace égare tes pensées ;

Le laurier croît encore, et ton siècle t’attend.

Combats contre l’oubli, que ta gloire le brave ;

Un seul mot quelquefois rend l’avenir esclave,

Mais un mot sublime et brûlant.

 

Invente ! immortalise un moment d’existence ;

Effeuille les pavots que jette l’ignorance ;

Des regards de ton âme embrasse l’univers.

Vole au sommet sacré t’abreuver d’harmonie :

Chacun de ces instants ravis à ton génie

Est tout un âge que tu perds.

 

Quoi ! la vie est si courte, et de ses jours, qu’il pleure,

L’homme au gouffre des ans n’ose arracher une heure !

Son cœur d’un long espoir n’a-t-il donc plus besoin ?

Ah ! condamne le temps à reployer ses ailes ;

Que le burin, traçant les pages immortelles,

Y grave pour toi : "Rien plus loi !"

 

Mais ne va pas, suivant un guide qui t’égare,

Pour un céleste essor prendre le vol d’Icare,

Et laisser un vain nom retomber ici-bas.

D’une lyre hardie obtiens un chant sublime,

Que d’Orphée, écoutant ce chant qui la ranime,

L’ombre s’éveille sur tes pas.

 

D’un seul mot, t’ai-je dit, la rapide puissance

Charme, captive, entraîne, et quelquefois dispense

Aux amants de la gloire une immortalité.

C’est l’éclair s’échappant du caillou qui s’enflamme ;

Enfin, c’est le sublime, ou c’est un son de l’âme

Que le génie a répété.

 

En cédant à l’effort d’un magique délire,

Le sublime jamais ne peignit un sourire :

Il faut à ses crayons de plus mâles beautés.

Au bruit inspirateur de la voix des orages,

Pour le poète ému par ces accords sauvages,

L’effroi même a des voluptés.

 

Il s’élève plus près de la haute demeure,

Aux accents de son luth qu’un vent du ciel effleure

Il aime à reculer vers les siècles lointains.

La rose pâlirait en couronnant sa tête ;

La flûte du berger sous ses doigts est muette,

Mais la harpe a des sons divins.

 

Il chante, et ne craint pas le rire d’un Zoïle.

L’aigle échappe au venin que jette le reptile :

Rien n’empoisonne l’air que l’on respire aux cieux.

De sa lyre, en mourant, un soupir le console,

Et ce chant du trépas comme une âme s’envole

Au séjour que cherchaient ses yeux.

 

Ainsi la mort obtient sous sa main égarée

Des sons nobles et purs d’une harpe sacrée :

De l’oiseau de Léda l’harmonie est l’adieu,

Et le voile mortel qui recouvrait Alcide

Se consume, brûlé par la flamme rapide,

Quand du bûcher s’élance un dieu.

 

Dédaignant la faveur, cette idole éphémère

Pour laquelle un moment fume un encens vulgaire,

Il prélude loin d’elle à ses libres accents ;

Il dégage ses mains des chaînes de la terre :

Autrefois le malheur, en pesant sur Homère,

Étouffa-t-il ses nobles chants ?

 

Mais par mille pinceaux la nature est tracée.

Ah ! les temps sont à Dieu, le monde à la pensée !

Quand les yeux de Milton n’avaient plus de regards,

Au fond du souvenir moissonnant des images,

Il pensait, il chantait, en éclairant les âges

D’un rayon de l’astre des arts.

 

Rends au luth détendu sa musique céleste :

De ta courte journée une heure au moins te reste ;

Une heure ! c’est assez pour vaincre l’avenir ;

C’est au brillant séjour que ton hymne s’élance :

Le poète au tombeau retrouve l’existence ;

Qui laisse un nom peut-il mourir ?

 

Vous qui deviez parer le chantre de Clorinde,

Lauriers aoniens, douces palmes du Pinde,

L’amant de Léonor n’a donc pu vous cueillir !

Le Tasse à ses destins un jour trop tôt succombe ;

Mais vos nobles rameaux, déposés sur sa tombe,

Fleurissent pour son souvenir.

 

L’oubli, c’est le néant ; la gloire est l’autre vie ;

L’éternité sans borne appartient au génie :

Le monde est un écho des purs accents des cieux.

Sur la mer du passé le poète surnage ;

Chaque flot qui se brise et le pousse au rivage

Exhale un son mélodieux.

 

Ennemi des tyrans, du crime qui s’élève,

Il combat, il triomphe, et sa lyre est son glaive.

Libre comme la voix qu’empruntent les remords,

Cette lyre sans cesse auprès du cœur résonne,

Et l’homme, sous le chaume, ou sous le dais du trône,

Entend ses suprêmes accords.

 

Sublime, chant sacré, note pure et magique ;

Son divin, que jadis rendait la harpe antique ;

Accent toujours nouveau compris de l’univers !

Viens t’exhaler encor d’une céleste lyre :

Le poète t’attend, viens, pendant qu’il délire

Immortaliser ses concerts.

 

Qu’il n’existe que lui qu’on oppose à lui-même.

Qu’il se dise, écoutant sonner l’heure suprême :

"Ma mémoire est ma vie, et je ne mourrai pas" !

 "Mon souffle loin de moi chassa l’humble poussière";

"J’ai vécu pour chanter, et je laisse à la terre

La place où j’ai marqué mes pas."


 

Élisa Mercœur (1809-1835) - poétesse française- Le sublime, ode
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