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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 22:51
Émile Verhaeren,
né à Saint-Amand dans la province d'Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916,
est un poète belge flamand, d'expression française, influencé par le symbolisme, il pratique le vers libre avec lyrisme sur un ton d'une grande musicalité. 

Un matin

Dès le matin, par mes grand'routes coutumières 
Qui traversent champs et vergers, 
Je suis parti clair et léger,
Le corps enveloppé de vent et de lumière.

Je vais, je ne sais où. Je vais, je suis heureux ;
C'est fête et joie en ma poitrine ;
Que m'importent droits et doctrines,
Le caillou sonne et luit sous mes talons poudreux ;

Je marche avec l'orgueil d'aimer l'air et la terre, 
D'être immense et d'être fou 
Et de mêler le monde et tout 
A cet enivrement de vie élémentaire.

Oh ! les pas voyageurs et clairs des anciens dieux !
Je m'enfouis dans l'herbe sombre 
Où les chênes versent leurs ombres 
Et je baise les fleurs sur leurs bouches de feu.

Les bras fluides et doux des rivières m'accueillent ; 
Je me repose et je repars, 
Avec mon guide : le hasard, 
Par des sentiers sous bois dont je mâche les feuilles.

Il me semble jusqu'à ce jour n'avoir vécu
Que pour mourir et non pour vivre :
Oh ! quels tombeaux creusent les livres
Et que de fronts armés y descendent vaincus !

Dites, est-il vrai qu'hier il existât des choses,
Et que des yeux quotidiens
Aient regardé, avant les miens,
Se pavoiser les fruits et s'exalter les roses !

Pour la première fois, je vois les vents vermeils 
Briller dans la mer des branchages, 
Mon âme humaine n'a point d'âge ; 
Tout est jeune, tout est nouveau sous le soleil.

J'aime mes yeux, mes bras, mes mains, ma chair, mon torse 
Et mes cheveux amples et blonds 
Et je voudrais, par mes poumons, 
Boire l'espace entier pour en gonfler ma force.

Oh ! ces marches à travers bois, plaines, fossés,
Où l'être chante et pleure et crie
Et se dépense avec furie
Et s'enivre de soi ainsi qu'un insensé !


Illustration mcp
Un matin
un-matin-copie-1.jpg


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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 21:39
Pour le thème de Mars
de la communauté Douce France

"Les statues"

Carte postale personnelle - 1920

Mayence (Allemagne)
Statue de Gutenberg
numerisation0019.jpg
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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 00:03
Pour le thème de Mars
de la communauté Douce France

"Les statues"

Carte postale personnelle - 1920

Mayence (Allemagne)
Statue de Schiller

Mayence---Carte-1920.jpg
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18 mars 2014 2 18 /03 /mars /2014 00:36
Émile Verhaeren,
né à Saint-Amand dans la province d'Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916,
est un poète belge flamand, d'expression française, influencé par le symbolisme, il pratique le vers libre avec lyrisme sur un ton d'une grande musicalité. 

Vivons, dans notre amour et notre ardeur
Recueil : Les heures claires

Vivons, dans notre amour et notre ardeur,
Vivons si hardiment nos plus belles pensées
Qu'elles s'entrelacent harmonisées
A l'extase suprême et l'entière ferveur,

Parce qu'en nos âmes pareilles,
Quelque chose de plus sacré que nous
Et de plus pur, et de plus grand s'éveille,
Joignons les mains pour l'adorer à travers nous.

Il n'importe que nous n'ayons que cris ou larmes
Pour humblement le définir
Et que si rare et si puissant en soit le charme,
Qu'à le goûter nos coeurs soient près de défaillir.

Restons quand même, et pour toujours, les fous
De cet amour implacable
Et les fervents, à deux genoux,
Du Dieu soudain qui règne en nous,
Si violent et si ardemment doux.


Illustration mcp
Vivons dans notre amour
2854961_96c08.jpg
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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 23:31
Pour le thème de Mars
de la communauté Douce France
"Les statues"


Carte postale personnelle - 1906

Dunkerque - Nord
Statue  du corsaire Jean BART (David d’ANGERS)
numerisation0018.jpg
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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 00:51
Émile Verhaeren,
né à Saint-Amand dans la province d'Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916,
est un poète belge flamand, d'expression française, influencé par le symbolisme, il pratique le vers libre avec lyrisme sur un ton d'une grande musicalité. 


Hélas ! les temps sont loin...

Hélas ! les temps sont loin des phlox incarnadins
Et des roses d'orgueuil illuminant ses portes,
Mais, si fané soit-il et si flétri - qu'importe !-
Je l'aime encor de tout mon coeur, notre jardin.

Sa détresse parfois m'est plus chère et plus douce
Que ne m'était sa joie aux jours brûlants d'été ;
Oh ! le dernier parfum lentement éventé
Par sa dernière fleur sur ses dernières mousses !

Je me suis égaré, ce soir, en ses détours
Pour toucher de mes doigts fervents toutes ses plantes ;
Et tombant à genoux, parmi l'herbe tremblante
J'ai longuement baisé son sol humide et lourd.

Et maintenant qu'il meure et maintenant que viennent
Et s'étendent partout et la brume et la nuit ;
Mon être est comme entré dans sa ruine à lui
Et j'apprendrai ma mort en comprenant la sienne.


Illustration mcp
Je l'aime encore notre jardin
Je-l-ime-encore-notre-jardin-3.jpg

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16 mars 2014 7 16 /03 /mars /2014 22:30
Pour le thème de Mars
de la communauté Douce France

"Les statues"

Carte postale personnelle - 1908

Cambrai - Nord -  le jardin public - 
Statue l'aveugle et le paralytique
Cambrai.jpg

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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 22:54
Émile Verhaeren,
né à Saint-Amand dans la province d'Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916,
est un poète belge flamand, d'expression française, influencé par le symbolisme, il pratique le vers libre avec lyrisme sur un ton d'une grande musicalité. 


Le beau jardin fleuri de flammes

Le beau jardin fleuri de flammes
Qui nous semblait le double ou le miroir
Du jardin clair que nous portions dans l'âme
Se cristallise en gel et or, ce soir.

Un grand silence blanc est descendu s'asseoir
Là-bas, aux horizons de marbre,
Vers où s'en vont, par défilé, les arbres
Avec leur ombre immense et bleue
Et régulière, à côté d'eux.

Aucun souffle de vent, aucune haleine.
Les grands voiles du froid
Se déplient seuls, de plaine en plaine,
Sur des marais d'argent ou des routes en croix.
Les étoiles paraissent vivre.
Comme l'acier, brille le givre,
A travers l'air translucide et glacé.
De clairs métaux pulvérisés
A l'infini semblent neiger
De la pâleur d'une lune de cuivre.
Tout est scintillement dans l'immobilité.

Et c'est l'heure divine, où l'esprit est hanté
Par ces mille regards que projette sur terre,
Vers les hasards de l'humaine misère,
La bonne et pure et inchangeable éternité.

Illustration mcp
Paleur d'une lune de cuivre
Paleur-d-une-lune-de-cuivre---mcp.jpg 
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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 01:52
"Les statues"

Statue de la Vierge -
devant l'Eglise à Evans - Jura
Photo mcp
Evans-eglise-la-vierge-DSCI0056-copie-1.jpg

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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 00:43
Émile Verhaeren,
né à Saint-Amand dans la province d'Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916,
est un poète belge flamand, d'expression française, influencé par le symbolisme, il pratique le vers libre avec lyrisme sur un ton d'une grande musicalité. 


Fut-il en nous une seule tendresse

Fut-il en nous une seule tendresse,
Une pensée, une joie, une promesse,
Que nous n'ayons semée au-devant de nos pas ?

Fut-il une prière en secret entendue,
Dont nous n'ayons serré les mains tendues
Avec douceur sur notre sein ?

Fut-il un seul appel, un seul dessein,
Un voeu tranquille ou violent
Dont nous n'ayons accéléré l'élan ?

Et, nous aimant ainsi,
Nos coeurs s'en sont allés, tels des apôtres,
Vers les doux coeurs timides et transis
Des autres,
Ils les ont conviés, par la pensée,
A se sentir aux nôtres fiancés,
A proclamer l'amour avec des ardeurs franches,
Comme un peuple de fleurs aime la même branche,
Qui le suspend et le baigne dans le soleil ;
Et notre âme, comme agrandie, en cet éveil,
S'est mise à célébrer tout ce qui aime,
Magnifiant l'amour pour l'amour même,
Et à chérir, divinement, d'un désir fou,
Le monde entier qui se résume en nous.

Illustration mcp
Fut-il en nous une seule tendresse
2851592_551392.jpg
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