9 novembre 2013 6 09 /11 /novembre /2013 00:42

Marceline Desbordes-Valmore,

 

née à Douai le 20 juin 1786 et morte à Paris le 23 juillet 1859,

 

est une poétesse française.



La Journée perdue
Idylles

 

Me voici... je respire à peine !
Une feuille m’intimidait ;
Le bruit du ruisseau m’alarmait ;
Je te vois !... je n’ai plus d’haleine !
Attends... je croyais aujourd’hui
Ne pouvoir respirer auprès de ce que j’aime.
Je me sentais mourir, en ce tourment extrême,
De ta peine et de mon ennui.


Quoi! je cherche ta main, et tu n’oses sourire?
Ton regard me pénètre et semble m’accuser?
Je te pardonne, ingrat, tout ce qu’il semble dire ;
Mais laisse-moi du moins le temps de m’excuser.

J’ai vu mes moissonneurs réunis sous l’ombrage ;
Ils chantaient; mais pas un ne dit bien ta chanson.
Ma mère, lasse enfin de veiller la moisson,
Dormait. Je voyais tout, les yeux sur mon ouvrage.

Alors, en retenant le souffle de mon cœur,
Qui battait sous ma collerette,
Je fuyais dans les blés, ainsi qu’une fauvette,
Quand on l’appelle ou qu’elle a peur.


Je suivais, en courant, ton image chérie,
Qui m’attirait, souriait comme toi ;
Mais aux travaux de la prairie
Les malins moissonneurs m’enchaînaient malgré moi.
L’un m’appelait si haut, qu’il éveillait ma mère;
Je revenais confuse eu cueillant des pavots.
Et, caressant ses yeux de leur fraîcheur légère.
Je grondais le méchant qui troublait mon repos.
Hélas ! j’aurais voulu m’endormir auprès d’elle,
Mais je ne dors jamais le jour ;
La nuit même, la nuit me paraît éternelle,
Et j’aime mieux te voir que de rêver d’amour.
Que mon cœur est changé ! comme il était tranquille !
Je le sentais à peine respirer.
Ah! quand il ne fait plus que battre et soupirer,
L’heure qui nous sépare au temps est inutile.
Envoyant le soleil encor si loin du soir.
Je me disais : Mon Dieu ! que ma mère est heureuse !
Le repos la surprend dès qu’elle peut s’asseoir ;
Ma mère n’est pas amoureuse !
Et je fermais les yeux pour rêver le bonheur ,
Et mes yeux te voyaient couché dans ce bois sombre ;
Et, quand tu gémissais à l’ombre,
Le soleil me brûlait le cœur.


Olivier, voudrais-tu?... Que ton sourire est tendre!
L’amitié n’est pas là ! je ne puis plus parler.

Dis-moi... Que disions-nous? Oh! comment rappeler
Tout ce qu’il me reste à t’apprendre?


Regarde : ce matin j’avais tressé ces fleurs;
Mais quoi ! tout a langui des feux de la journée ;
Et la couronne à l’amour destinée
N’a servi qu’à voiler mes pleurs.
Je pleurais : c’est que l’heure, à présent si légère,
Dormait comme ma mère.
Enfin le jour se cache et me prend en pitié ;
Enfin l’agneau bêlant quitte le pâturage ;
Ma mère, sans me voir, est rentrée au village:
Et déjà ma promesse est remplie à moitié.
Je te vois, je te parle, et je te donne encore
Ce bouquet dont l’éclat s’est perdu sur mon sein,
Demande-lui si je t’adore ;
Moi, j’accours seulement pour te dire : A demain !

 

 

Illustration mcp
Journée perdue

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9 novembre 2013 6 09 /11 /novembre /2013 00:41
 
 
"Femmes et Fleurs"
 par les grands peintres (98)

Orestes Bouzon (1963) 
Lien vers son site : 
http://www.bouzonart.com/

Femmes et fleurs

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9 novembre 2013 6 09 /11 /novembre /2013 00:40
 
"Les Portes"
 
Nostalgie - Porte d'un ancien garage
à Port-Lesney - Jura
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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 23:29

Marceline Desbordes-Valmore,

 

née à Douai le 20 juin 1786 et morte à Paris le 23 juillet 1859,

 

est une poétesse française.


L’horloge arrêtée
Bouquets et prières

Horloge d’où s’élançait l’heure
Vibrante en passant dans l’or pur,
Comme l’oiseau qui chante ou pleure
Dans un arbre où son nid est sûr,
Ton haleine égale et sonore
Dans le froid cadran ne bat plus :
Tout s’éteint-il comme l’aurore
Des beaux jours qu'à ton front j’ai lus ?


Illustration mcp
l'horloge arrêtée
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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 23:26
 
 
"Femmes et Fleurs"
 par les grands peintres (97)

Gustave Boulanger (1824-1888)
Fille aux fleurs
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Gustave Boulanger (1824-1888)
Portrait de madame Lambinet née Nathalie Sinclairzz-boulanger-portrait-de-madame-lambinet-nee-nathalie-sincl.jpg

Gustave Boulanger (1824-1888)
 Orientale
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Marie-Geneviève Bouliard (1763-1825)
Aspasia
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Marie-Geneviève Bouliard (1763-1825)
Portrait de femme au corsage fleuri
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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 23:20
 
"Les Portes"
 
Portes de granges
à Port-Lesney - Jura
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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 01:51

Marceline Desbordes-Valmore,

 

née à Douai le 20 juin 1786 et morte à Paris le 23 juillet 1859,

 

est une poétesse française.



Malheur à moi
Les pleurs

                  Ah ! ce n’est pas aimer que prendre sur soi-même
                  De pouvoir vivre ainsi loin de l’objet qu’on aime.
                                              ANDRÉ CHÉNIER.


Malheur à moi ! je ne sais plus lui plaire ;
Je ne suis plus le charme de ses yeux ;
Ma voix n’a plus l’accent qui vient des cieux,
Pour attendrir sa jalouse colère ;
Il ne vient plus, saisi d’un vague effroi,
Me demander des serments ou des larmes.
Il veille en paix, il s’endort sans alarmes :
                Malheur à moi !

Las de bonheur, sans trembler pour ma vie,
Insoucieux, il parle de sa mort !
De ma tristesse il n’a plus le remord,
Et je n’ai pas tous les biens qu’il envie !
Hier, sur mon sein, sans accuser ma foi,
Sans les frayeurs que j’ai tant pardonnées,
Il vit des fleurs qu’il n’avait pas données :
                Malheur à moi !

Distrait d’aimer, sans écouter mon père,
Il l’entendit me parler d’avenir ;
Je n’en ai plus, s’il n’y veut pas venir.
Par lui je crois, sans lui je désespère ;
Sans lui, mon Dieu ! comment vivrai-je en toi ?
Je n’ai qu’une âme, et c’est par lui qu’elle aime ;
Et lui, mon Dieu, si ce n’est pas toi-même,
                Malheur à moi !

Illustration mcp
Malheur à moi (I)
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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 01:36
 
 
"Femmes et Fleurs"
 par les grands peintres (96)

George Henry Boughton (1834-1905)
Cueillette des fleurs
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George Henry Boughton (1834-1905)
Rêverie
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George Henry Boughton (1834-1905)
Promenade au bord de l'eau
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George Henry Boughton (1834-1905)
Printemps
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George Henry Boughton (1834-1905)
Le temps du printemps
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George Henry Boughton (1834-1905)
Avril
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George Henry Boughton (1834-1905)
Printemps
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George Henry Boughton (1834-1905)
Welcome
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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 01:32
Pour le thème du mois de Novembre
de la communauté "douce France"

"Les Portes"

Luxeuil - Haute-Saône
Entrée Maison Espagnole
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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 00:59

Marceline Desbordes-Valmore,

 

née à Douai le 20 juin 1786 et morte à Paris le 23 juillet 1859,

 

est une poétesse française.





Les Lettres
Elégies

        Hélas ! que voulez-vous de moi,
    Lettres d’amour, plaintes mystérieuses ?
Vous dont j’ai repoussé longtemps avec effroi
        Les prières silencieuses,
Vous m’appelez ... je rêve, et je cherche, en tremblant,
Sur mon cœur, une clef qui jamais ne s’égare :
D’un éclair l’intervalle à présent nous sépare ;
        Mais cet intervalle est brûlant !

Je n’ose respirer ! triste sans amertume,
Au passé, malgré moi, je me sens réunir :
Las d’oppresser mon sein, l’ennui qui me consume
        Va m’attendre dans l’avenir.
Je cède : prends sa place, ô délirante joie !
Laisse fuir la douleur, cache-moi l’horizon :
        Elle t’abandonne sa proie,
        Je t’abandonne ma raison !
Oui, du bonheur vers moi l’ombre se précipite :
De ce pupitre ouvert l’amour s’échappe encor.
        Où va mon âme ? ... elle me quitte ;
Plus prompte que ma vue, elle atteint son trésor !

Il est là ! ... toujours là, sous vos feuilles chéries,
    Frêles garants d’une éternelle ardeur ;
Unique enchantement des tristes rêveries
            Où m’égara mon cœur !
        De sa pensée échos fidèles,
        De ses vœux discrets monuments,
L’Amour, qui l’inspirait, a dépouillé ses ailes
        Pour tracer vos tendres serments.
Soulagement d’un cœur, et délices de l’autre,
Ingénieux langage et muet entretien !
L’empire de l’absence est détruit par le vôtre ;
Je vous lis, mon regard est fixé sur le sien !
Ne renfermez-vous pas la promesse adorée
Qu’il n’aimera que moi ... qu’il aimera toujours ?
        Cette fleur qu’il a respirée,
        Ce ruban qu’il porta deux jours ? ...
Comme la volupté, que j’ai connue à peine,
La fleur exhale encore un parfum languissant ;
        N’est-ce pas sa brûlante haleine ?
N’est-ce pas de son âme un souffle caressant ?
Du ruban qu’il m’offrit que la couleur est belle !
        Le ciel n’a pas un bleu plus pur ;
        Non, des cieux le voile d’azur
        Ne me charmerait pas comme elle !

Qu’ai-je lu ? ... Le voilà, son éternel adieu !
Je touchais au bonheur, il m’en a repoussée ;
En appelant l’espoir, ma langue s’est glacée ;
Et ma froide compagne est rentrée en ce lieu !
Ô constante douleur ! sombre comme la haine,
            Vous voilà de retour !
Prenez votre victime, et rendez-lui sa chaîne ;
Moi, je vous rends un cœur encor tremblant d’amour !


Illustration mcp
Les lettres
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