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16 mai 2013 4 16 /05 /mai /2013 02:57

Fête : 16 mai
 
Honoré
 
Etymologie : Honoré (latin).
 
Sociables et plaisants, Les "Honoré" sont pourtant réservés de prime abord. Sensibles et émotifs, ils arrivent à rester maîtres d'eux-mêmes. Leur charme n'en est que plus grand... Vifs d'esprit, ils ont une compréhension rapide, du savoir-faire et une capacité d'adaptation importante. Ils ont beaucoup d'humour et apprécient les joutes verbales dans lesquelles ils excellent. Ils savent être persuasifs mais oscillent entre deux tendances contraires, celle qui les poussent à s'extérioriser, communiquer, s'enthousiasmer, et celle stable, conservatrice et morale qui les poussent à construire, persévérer et voir les choses de façon plus pessimiste. Ils ont de l'énergie, du courage, ainsi que le sens des affaires et du concret. Assez susceptibles, ils sont capables d'avoir de violentes crises de colère lorsqu'ils se sentent humiliés.
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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 01:28

Louis-Nicolas MÉNARD  
né à Paris le 19 octobre 1822 et mort à Paris le 9 février 1901, 
 
est un écrivain et poète français, ami de BAUDELAIRE.
 
Circé
 
Douce comme un rayon de lune, un son de lyre, 
Pour dompter les plus forts, elle n'a qu'à sourire. 
Les magiques lueurs de ses yeux caressants 
Versent l'ardente extase à tout ce qui respire.
 
 
Les grands ours, les lions fauves et rugissants 
Lèchent ses pieds d'ivoire ; un nuage d'encens 
L'enveloppe ; elle chante, elle enchaîne, elle attire, 
La Volupté sinistre, aux philtres tout-puissants.
 
 
Sous le joug du désir, elle traîne à sa suite 
L'innombrable troupeau des êtres, les charmant 
Par son regard de vierge et sa bouche qui ment,
 
 
Tranquille, irrésistible. Ah ! maudite, maudite ! 
Puisque tu changes l'homme en bête, au moins endors 
Dans nos cours pleins de toi la honte et le remords.
 
Eglon Van Der Neer - Circé transformant Scylla

Eglon Van Der Neer - Circé transformant Scylla

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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 01:26
Mythologie grecque

Circé
par les grands peintres
Suite (4)

Sir William Russell Flint (1880-1969) 
Ulysse et Circé
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Elisabetta Sirani (1638-1665) 
Circé
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Bartholomeus Spranger (1546-1611)
Ulysse et Circé
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Jan van der Straet (1523-1605)
Ulysse Mercure et Circe
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Franz von Stuck (1863-1928)
Circe (Tilla Durieux)
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Franz von Stuck (1863-1928)
Circe (Tilla Durieux)
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Pellegrino Tibaldi (1527-1596)
Ulysse et Circé
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Boris Vallejo (1941) 
Circé
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William Waterhouse (1849-1917) 
Circe offrant la tasse à Ulysse.
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William Waterhouse (1849-1917) 
L'envieuse Circe
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William Waterhouse (1849-1917) 
Circe la soircière (1911)
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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 01:23

Pour le thème de mai

de la communauté "douce France"

 

Les bancs

par les grands peintres (1)



 

Henri Bouchet-Doumenq (1834-1908)
Femme lisant sur un banc1-393px-3-Henri_BD_Femme_lisant_sur_un_banc--1-Henri-Bouche.jpg

Henri Bouchet-Doumenq (1834-1908)
Jeune femme réveuse en robe blanche assise dans un jardin
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Fabio Fabbi (1861-1946)
Confidence
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Frank Desch (1873 - 1934)
Matin d'été
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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 01:20

Fête : 15 mai
 
Denise
 
Etymologie : Fille de Dieu (grec).
 
Denise a une personnalité complexe, du fait des deux natures antagonistes qui s'affrontent en elle : un côté actif, volontaire, autoritaire, indépendant et quelque peu égocentrique, ayant tendance à ramener tout à soi en régentant, dirigeant et recherchant la première place... Et un côté passif, parfois, timide, dépendant, affectif, à l'écoute des autres et plutôt altruiste, s'effaçant au profit des autres... Ce curieux mélange a pour effet de lui conférer un caractère cyclothymique, tour à tour enthousiaste, confiant et actif puis défaitiste et passif. Sa grande réceptivité et son hyperémotivité sont à l'origine de son humeur changeante.
 
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14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 01:14

Charles-Pierre Baudelaire 

est un poète français, 

né à Paris le 9 avril 1821 et mort dans la même ville le 31 août 1867. Nourri de romantisme, tourné vers le classicisme, il occupe une place importante dans la poésie française du XIXe siècle.


Le voyage
A Maxime Du Camp.

I
Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
L'univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !

Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :

Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.

Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
D'espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom !

II
Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule
Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils
La Curiosité nous tourmente et nous roule,
Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.

Singulière fortune où le but se déplace,
Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où !
Où l'homme, dont jamais l'espérance n'est lasse,
Pour trouver le repos court toujours comme un fou !

Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ;
Une voix retentit sur le pont : " Ouvre l'oeil ! "
Une voix de la hune, ardente et folle, crie .
" Amour... gloire... bonheur ! " Enfer ! c'est un écueil !

Chaque îlot signalé par l'homme de vigie
Est un Eldorado promis par le Destin ;
L'Imagination qui dresse son orgie
Ne trouve qu'un récif aux clartés du matin.

Ô le Pauvre amoureux des pays chimériques ! 
Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer,
Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques 
Dont le mirage rend le gouffre plus amer ?

Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue,
Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis ;
Son oeil ensorcelé découvre une Capoue
Partout où la chandelle illumine un taudis.

III
Etonnants voyageurs ! quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers !
Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers.

Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile !
Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons,
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.

Dites, qu'avez-vous vu ?

IV
" Nous avons vu des astres
Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ;
Et, malgré bien des chocs et d'imprévus désastres,
Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.

La gloire du soleil sur la mer violette, 
La gloire des cités dans le soleil couchant, 
Allumaient dans nos coeurs une ardeur inquiète 
De plonger dans un ciel au reflet alléchant.

Les plus riches cités, les plus grands paysages, 
Jamais ne contenaient l'attrait mystérieux 
De ceux que le hasard fait avec les nuages. 
Et toujours le désir nous rendait soucieux !

- La jouissance ajoute au désir de la force. 
Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d'engrais, 
Cependant que grossit et durcit ton écorce, 
Tes branches veulent voir le soleil de plus près !

Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace 
Que le cyprès ? - Pourtant nous avons, avec soin, 
Cueilli quelques croquis pour votre album vorace, 
Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin !

Nous avons salué des idoles à trompe ; 
Des trônes constellés de joyaux lumineux ; 
Des palais ouvragés dont la féerique pompe 
Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ;

" Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ; 
Des femmes dont les dents et les ongles sont teints, 
Et des jongleurs savants que le serpent caresse. "

V
Et puis, et puis encore ?

VI
" Ô cerveaux enfantins ! 
Pour ne pas oublier la chose capitale,
Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché,
Du haut jusques en bas de l'échelle fatale,
Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché

La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide,
Sans rire s'adorant et s'aimant sans dégoût ;
L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide,
Esclave de l'esclave et ruisseau dans l'égout ;

Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ;
La fête qu'assaisonne et parfume le sang ;
Le poison du pouvoir énervant le despote,
Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;

Plusieurs religions semblables à la nôtre,
Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté,
Comme en un lit de plume un délicat se vautre,
Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;

L'Humanité bavarde, ivre de son génie,
Et, folle maintenant comme elle était jadis,
Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie :
" Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! "

Et les moins sots, hardis amants de la Démence,
Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,
Et se réfugiant dans l'opium immense !
- Tel est du globe entier l'éternel bulletin. "

VII
Amer savoir, celui qu'on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd'hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image
Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui !

Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ;
Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit
Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste,
Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,

Comme le Juif errant et comme les apôtres,
A qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau,
Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d'autres
Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.

Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine,
Nous pourrons espérer et crier : En avant !
De même qu'autrefois nous partions pour la Chine,
Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,

Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres
Avec le coeur joyeux d'un jeune passager.
Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres,
Qui chantent : " Par ici ! vous qui voulez manger

Le Lotus parfumé ! c'est ici qu'on vendange
Les fruits miraculeux dont votre coeur a faim ;
Venez vous enivrer de la douceur étrange
De cette après-midi qui n'a jamais de fin ? "

A l'accent familier nous devinons le spectre ;
Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous.
" Pour rafraîchir ton coeur nage vers ton Electre ! "
Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.

VIII
Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !

Joséphine Wall (1947)
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14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 01:10


Mythologie grecque

Circé
par les grands peintres
Suite (3)


Hubert Maurer (1738-1818)
Circe et Ulysse
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John Melhuish Strudwick (1849-1937)
circé et scylla
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Gustave Moreau (1826-1898)
Circé (XIXe siècle)
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Gustave Moreau (1826-1898)
Circé 
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Gustav-Adolf Mossa (1883-1971)
Circe
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Eglon van der Neer (1635/36-1703) 
Circé transformant Scylla
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Il Parmigianino - Le Parmesan (1503-1540)
Circé et les compagnons d'Ulysse
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Maxfield Parrish (1870-1966) - 
Le palais de Circé (1907)
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Francesco Primaticcio, dit Le Primatice (1504-1570) 
Ulysse protégé par Mercure des charmes de Circé
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Briton Rivière (1840-1920) 
Circe et les compagnons d'Ulysse
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George Romney (1734-1802)
Circe (Lady Hamilton) 
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George Romney (1734-1802)
Circé (Lady Hamilton)
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14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 01:06

 

 

Les bancs

 

Terrain de jeu du village d'Evans - Jura

 


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14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 01:05
Fête : 14 mai
 
Mathias
 
Etymologie : Don de Dieu (hébreu).
 
Mathias est un homme viril, fort, orgueilleux, ambitieux et un certain magnétisme se dégage de sa personne, atout qu'il entretient d'ailleurs. Il allie charme et élégance à une présence sécurisante. Très strict, il ne s'agit ni de le tromper ni de l'abuser. Sa vision du monde est quelque peu manichéenne. En effet, pour lui la vie est simple, il y a les méchants et les gentils, et il n'a pas de temps à perdre avec les premiers... Sa puissance de travail, considérable, s'exprime plutôt dans des réalisations concrètes et matérielles. C'est un homme de terrain qui sait prendre des initiatives. Il se montre rapide d'exécution, souvent même un peu dur, intolérant et impatient. Il estime avec bon sens que ce qu'il peut faire, les autres le peuvent aussi... Il est perfectionniste, aussi sa conscience professionnelle est-elle très forte. Ne le vexez surtout pas car sa susceptibilité est extrême, à la hauteur de son orgueil. C'est un homme sûr, généreux, moral.
 
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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 03:16

Jules Barbey d’Aurevilly 

né à Saint-Sauveur-le-Vicomte, en Normandie le 2 novembre 1808 et mort à Paris le 23 avril 1889.

est un écrivain français. Surnommé le « Connétable des lettres », il a contribué à animer la vie littéraire française de la seconde moitié du xixe siècle. Il a été à la fois romancier, nouvelliste, essayiste, poète, critique littéraire, journaliste, dandy, et polémiste.


La Maîtresse rousse

Je pris pour maître, un jour, une rude Maîtresse, 
Plus fauve qu'un jaguar, plus rousse qu'un lion ! 
Je l'aimais ardemment, - âprement, - sans tendresse,
Avec possession plus qu'adoration ! 
C'était ma rage, à moi ! la dernière folie 
Qui saisit, - quand, touché par l'âge et le malheur,
On sent au fond de soi la jeunesse finie... 
Car le soleil des jours monte encor dans la vie,
Qu'il s'en va baissant dans le coeur !

Je l'aimais et jamais je n'avais assez d'elle ! 
Je lui disais : « Démon des dernières amours,
Salamandre d'enfer, à l'ivresse mortelle,
Quand les coeurs sont si froids, embrase-moi toujours !
Verse-moi dans tes feux les feux que je regrette, 
Ces beaux feux qu'autrefois j'allumais d'un regard !
Rajeunis le rêveur, réchauffe le poète, 
Et, puisqu'il faut mourir, que je meure, ô Fillette !
Sous tes morsures de jaguar ! »

Alors je la prenais, dans son corset de verre,
Et sur ma lèvre en feu, qu'elle enflammait encor,
J'aimais à la pencher, coupe ardente et légère,
Cette rousse beauté, ce poison dans de l'or !
Et c'étaient des baisers !... Jamais, jamais vampire
Ne suça d'une enfant le cou charmant et frais
Comme moi je suçais, ô ma rousse hétaïre,
La lèvre de cristal où buvait mon délire
Et sur laquelle tu brûlais ! 

Et je sentais alors ta foudroyante haleine 
Qui passait dans la mienne et, tombant dans mon coeur, 
Y redoublait la vie, en effaçait la peine, 
Et pour quelques instants en ravivait l'ardeur !
Alors, Fille de Feu, maîtresse sans rivale, 
J'aimais à me sentir incendié par toi 
Et voulais m'endormir, l'air joyeux, le front pâle, 
Sur un bûcher brillant, comme Sardanapale, 
Et le bûcher était en moi !

" Ah ! du moins celle-là sait nous rester fidèle, -
Me disais-je, - et la main la retrouve toujours, 
Toujours prête à qui l'aime et vit altéré d'elle, 
Et veut dans son amour perdre tous ses amours ! "
Un jour elles s'en vont, nos plus chères maîtresses ;
Par elles, de l'Oubli nous buvons le poison,
Tandis que cette Rousse, indomptable aux caresses,
Peut nous tuer aussi, - mais à force d'ivresses, 
Et non pas par la trahison !

Et je la préférais, féroce, mais sincère, 
A ces douces beautés, au sourire trompeur,
Payant les coeurs loyaux d'un amour de faussaire... 
Je savais sur quel coeur je dormais sur son coeur !
L'or qu'elle me versait et qui dorait ma vie,
Soleillant dans ma coupe, était un vrai trésor ! 
Aussi ce n'était pas pour le temps d'une orgie, 
Mais pour l'éternité, que je l'avais choisie :
Ma compagne jusqu'à la mort !

Et toujours agrafée à moi comme une esclave, 
Car le tyran se rive aux fers qu'il fait porter, 
Je l'emportais partout dans son flacon de lave, 
Ma topaze de feu, toujours près d'éclater ! 
Je ressentais pour elle un amour de corsaire, 
Un amour de sauvage, effréné, fol, ardent ! 
Cet amour qu'Hégésippe avait, dans sa misère, 
Qui nous tient lieu de tout, quand la vie est amère,
Et qui fit mourir Sheridan !

Et c'était un amour toujours plus implacable, 
Toujours plus dévorant, toujours plus insensé ! 
C'était comme la soif, la soif inexorable 
Qu'allumait autrefois le philtre de Circé.
Je te reconnaissais, voluptueux supplice !
Quand l'homme cherche, hélas ! dans ses maux oubliés, 
De l'abrutissement le monstrueux délice... 
Et n'est - Circé ! - jamais assez, à son caprice, 
La Bête qui lèche tes pieds !

Pauvre amour, - le dernier, - que les heureux du monde, 
Dans leur dégoût hautain, s'amusent à flétrir, 
Mais que doit excuser toute âme un peu profonde 
Et qu'un Dieu de bonté ne voudra point punir ! 
Pour bien apprécier sa douceur mensongère, 
Il faudrait, quand tout brille au plafond du banquet,
Avoir caché ses yeux dans l'ombre de son verre 
Et pleuré dans cette ombre, - et bu la larme amère
Qui tombait et qui s'y fondait !

Un soir je la buvais, cette larme, en silence... 
Et, replongeant ma lèvre entre tes lèvres d'or, 
Je venais de reprendre, ô ma sombre Démence ! 
L'ironie, et l'ivresse, et du courage encor !
L'Esprit - l'Aigle vengeur qui plane sur la vie -
Revenait à ma lèvre, à son sanglant perchoir...
J'allais recommencer mes accès de folie 
Et rire de nouveau du rire qui défie...
Quand une femme, en corset noir,

Une femme... Je crus que c'était une femme, 
Mais depuis... Ah ! j'ai vu combien je me trompais, 
Et que c'était un Ange, et que c'était une Ame, 
De rafraîchissement, de lumière et de paix ! 
Au milieu de nous tous, charmante Solitaire, 
Elle avait les yeux pleins de toutes les pitiés. 
Elle prit ses gants blancs et les mit dans mon verre, 
Et me dit en riant, de sa voix douce et claire
" Je ne veux plus que vous buviez ! " 

Et ce simple mot-là décida de ma vie, 
Et fut le coup de Dieu qui changea mon destin. 
Et quand elle le dit, sûre d'être obéie, 
Sa main vint chastement s'appuyer sur ma main. 
Et, depuis ce temps-là, j'allai chercher l'ivresse 
Ailleurs... que dans la coupe où bouillait ton poison, 
Sorcière abandonnée, ô ma Rousse Maîtresse !
Bel exemple de plus que Dieu dans sa sagesse,
Mit l'Ange au-dessus du démon !

Henri Rondel (1857-1919)
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