Ioánnis A. Papadiamantópoulos
dit Jean Moréas,
né à Athènes le 15 avril 1856 et mort à Saint-Mandé (Seine) le 30 avril 1910,
est un poète symboliste grec d'expression française.
Proserpine cueillant des violettes
Dans ce riant vallon, cependant que tu cueilles
La douce violette aux délicates feuilles,
Ô fille de Cérès, hélas ! tu ne sais pas
Que le sombre Pluton poursuit partout tes pas.
Il ne supporte plus d’être nommé stérile.
Car Vénus l’a blessé soudain des mêmes traits
Dont elle abuse, au fond des antiques forêts,
La race des oiseaux et le beau cerf agile.
Entends les cris du dieu ! sous son bras redouté
Se cabrent les chevaux qui craignent la clarté,
Rompant sous leurs sabots le roseau qui s’incline
Aux marais paresseux que nourrit Camarine.
Dans ses grottes gémit Henna, mère des fleurs,
Et Cyane ses eaux fait croître de ses pleurs.
Parmi les pâles morts bientôt tu seras reine,
Ô fille de Cérès, et Junon souterraine.
Ainsi, toujours la vie et ses tristes travaux
Troubleront le Néant dans la paix des tombeaux,
Et désormais en vain les Ombres malheureuses
Puiseront du Léthé les ondes oublieuses.
tableau de Bryson Burroughs : Pluton et¨Proserpine (1914)
Proserpine (romaine) ou perséphone (grecque)
Proserpine est une divinité romaine équivalente à Perséphone dans la mythologie grecque. Elle est la fille de Cérès (ou Déméter) et Jupiter. Proserpine est la déesse des saisons.
Enlèvement de Proserpine d’après Alessandro Allori (1570)
La mythologie raconte qu’elle a été enlevée par Pluton, dieu des Enfers qui l’a ensuite épousée. Comme Pluton est le frère de Jupiter et Proserpine sa fille, on déduit que Pluton est en couple avec sa nièce. Un accord aurait été conclu avec celui-ci afin qu'elle puisse retourner avec sa famille certaines périodes de l’année. Ainsi, elle passe six mois aux Enfers (ce qui définit notre automne et notre hiver)
Orphée devant Pluton et Proserpine de PERRIER François, (dit) Le Bourguignon (17e)-musée du Louvre
puis six mois avec sa mère (ce qui correspond à nos printemps et été).
proserpine - le printemps de Sandro Botticelli
Proserpine orne le buste de Cérès sa mère (l'été) de Vien, Joseph Marie (1763)
Cet épisode est relaté par Claudien dans Le Rapt de Proserpine.
Elle a été nommée par les Romains le « Serpent qui rampe sous la terre ».
Proserpine apparaît dans les livres Thésée et "L'Immoraliste" d’André Gide.
Elle apparaît encore dans le récit de la mythologie grecque Orphée et Eurydice, mais également dans le livre V des Métamorphoses d’Ovide.
Le sarcophage de Charlemagne en marbre de Paros qui date du IIe siècle représente l'enlèvement de Proserpine.
Proserpine de Rossetti, Dante Gabriel (1877)
Jean Moréas