Marie-Françoise Thérèse Martin,
en religion sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, également connue sous les appellations sainte Thérèse de Lisieux, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ou encore la petite Thérèse, est une religieuse carmélite française née à Alençon le 2 janvier 1873 et morte à Lisieux le 30 septembre 1897.
Le retentissement de ses publications posthumes, dont "Histoire d'une âme" publiée peu de temps après sa mort, en fait l'une des plus grandes saintes du XXe siècle. La dévotion à sainte Thérèse s'est développée partout dans le monde.
A ma Mère Chérie
le Bel Ange de mon enfance.
Bien loin du beau Ciel, ma Patrie
Je ne suis pas seule ici-bas,
Car en l'exil de cette vie
Un bel ange guide mes pas.
Ce bel Ange, ô Mère chérie !
A chanté près de mon berceau,
Et l'accent de sa mélodie
Me parait encor tout nouveau.
Il chantait de Jésus les charmes,
Il chantait la joie d'un coeur pur
De son aile séchant mes larmes
Il chantait le beau Ciel d'azur.
Il chantait la Toute-Puissance
Qui fit l'astre d'or et la fleur :
Il chantait le Dieu de l'enfance
Qui des lys garde la blancheur.
Il chantait la Vierge Marie,
L'azur de son vaste manteau.
Et la colline et la prairie
Où les vierges suivent l'Agneau.
Ce bel Ange, ô profond mystère !
M'appelait sa petite soeur.....
Il avait les traits d'une Mère
Et je reposais sur son coeur !......
A l'ombre de ses blanches ailes,
Je grandissais rapidement,
Déjà les rives éternelles
Avaient ravi mes yeux d'enfant.
J'aurais voulu quittant la terre
Avec l'Ange voler aux Cieux
Et voir la Divine lumière
Nous environner tous les deux.
Mais, hélas ! un jour le bel Ange
Au lieu de m'emporter au Ciel
Cherchant des vierges la phalange,
Prit son essor vers le Carmel !.....
Ah ! que j'aurais voulu le suivre,
Contempler de près ses vertus.
De sa vie je désirais vivre,
Comme lui, m'unir à Jésus.
Oh ! bonheur sans aucun mélange
Jésus exauça tous mes voeux
Au Carmel près de mon bel Ange
Je n'attends plus rien que les Cieux !..
Et maintenant sa mélodie
Je puis l'entendre chaque jour
A sa voix, mon âme ravie
S'embrase du feu de l'Amour.
Mère, l'Amour donne des ailes....
Bientôt je pourrai m'envoler
Vers les Collines Eternelles
Où Jésus daigne m'appeler...
Mais sur cette plage étrangère
Sans quitter la Céleste Cour
Je descendrai près de ma Mère
Pour être son ange à mon tour.
Pour moi le Ciel serait sans charmes
Si je ne puis vous consoler
En sourires changer vos larmes.....
Tous mes secrets vous dévoiler !...
De la joie Céleste et profonde
Sans vous je ne saurais jouir
Vous laisser longtemps en ce monde
Oh ! je ne pourrais le souffrir !...
Nous volerons dans la Patrie
De l'autre côté du Ciel bleu
Ensemble, ô ma Mère chérie !
Toujours, nous verrons le Bon Dieu ! ! !....
le 7 Septembre 1895
Emile Munier (1840-1895)
Tendresse d'une jeune mère
Sainte-Thérèse