à 15 kms d'Evans
ABBAYE d'ACEY
Abbaye cistercienne de Notre Dame d'Acey
Vers 1130, dans un vallon du massif de la Serre, vivaient en ermites deux frères sous la vigilance d'Anséric, archevêque de Besançon.
C'est non loin de là, mais dans la vallée et sur les bords même de l'Ognon, que l'abbaye d'Acey va voir le jour, avec les faveurs du même archevêque et de Raynaud III, comte de Bourgogne.
Renaud III
Par vagues successives, des troupes armées de diverses obédiences envahissent et ravagent la contrée, la laissant exsangue et en ruines. On devine les répercussions de ces douloureux évènements sur l'abbaye souvent vidée de ses moines partis chercher ailleurs un refuge plus sûr.
Les bâtiments à l'abandon souffrent du manque d'entretien, et vers 1650 les voûtes des six premières travées de la nef centrale de l'église s'effondrent. Quelque temps après, en 1683, un incendie détruit le monastère du 12ème siècle.
Au 18ème siècle, la Franche-Comté est désormais française et en même temps contrée paisible. Ce sera une période de reconstruction dont bénéficiera l'abbaye d'Acey.
Si pour l'église on se contente d'élever un mur pour préserver et consolider ce qui reste de l'origine, on reconstruit à neuf les trois ailes du monastère selon les plans de l'architecte Attiret de Dole : bâtiment de belle allure mais qui conserve une note de simplicité cistercienne, loin du grandiose de certaines constructions du 18ème siècle.
Le portail d'entrée comporte une très belle grille qui porte en écusson la date de 1780 c'est la fin des travaux de reconstruction, et dix ans après c'est la Révolution. Celle-ci disperse les quelques moines restants et vend terres et bâtiments, regroupés en lots divers.
A la différence de tant d'autres monastères, celui d'Acey ne fut pas démoli, et dès 1829 les sœurs Marianistes y établissent un pensionnat de jeunes filles.
A leur départ pour Lons-le-Saunier en 1853, la vie monastique reprend à Acey, mais de façon laborieuse: un prieuré de Bénédictins, fondé par Solesmes, ne dura que quelques années; puis ce furent des essais d'implantation de Cisterciens, des Neiges d'abord, puis des Dombes, qui n'eurent pas plus de succès.
En 1873, l'abbaye d'Aiguebelle (Drôme) devient maison-mère et cette fois la vie monastique reprend de façon durable. La restauration de l'église, 1900-1910, est de bon augure. Mais la situation reste inconstante et fragile tant au point de vue des effectifs que des ressources.
En 1937 enfin arrive d'Aiguebelle un jeune Supérieur à la tête d'une bonne dizaine de jeunes moines. Acey retrouve son titre d'abbaye et reprend une vitalité nouvelle qui ne s'est pas démentie jusqu'à nos jours.
Aussi insolite que cela puisse paraitre, après l'élevage et le travail de la terre, les frères se sont lancés dans le secteur industriel, grâce à un atelier d'électrolyse judicieusement lancé et géré, leurs clients, des équipementiers automobiles, des donneurs d'ordres dans l'électronique, des décolleteurs etc...
Les ressources deviennent florissantes et permettent de faire face à des travaux importants de construction, de réhabilitation ou d'entretien, concernant l'église, le monastère, l'hôtellerie, le bâtiment d'accueil des groupes de jeunes.
C'est dans ce cadre renouvelé et à partir de cet élan de vitalité que la communauté d'aujourd'hui s'efforce de garder l'esprit du premier Cîteaux en notre temps, seule héritière des treize monastères d'hommes fondés en Franche-Comté au 12ème siècle.
La communauté de Notre-Dame d'Acey compte 18 frères.
Pays comtois