18 mars 2024 1 18 /03 /mars /2024 21:02

 

La Bible

 

Ésaïe 28:27

 

Concept des Versets 

On ne foule pas la nielle avec le traîneau,

Et la roue du chariot ne passe pas sur le cumin

Mais on bat la nielle avec le bâton,

Et le cumin avec la verge.
 

La Bible - Ésaïe 28:27 - Concept des Versets 
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18 mars 2024 1 18 /03 /mars /2024 20:30


 

La Bible 

 

Ésaïe 28:25

 

Concept des Versets 

"N'est-ce pas après en avoir aplani la surface

Qu'il répand de la nielle et sème du cumin;

Qu'il met le froment par rangées,

L'orge à une place marquée,

Et l'épeautre sur les bords ?"

 

La Bible - Ésaïe 28:25 - Concept des Versets 
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16 mars 2024 6 16 /03 /mars /2024 22:43

 

 

Mythologie des épices, 

Aromates et condiments
 


La coriandre - Coriandrum sativum


 

 

La coriandre (Coriandrum sativum) ; Carvi fétide ; Carvi puant ; Carvi testiculaire ; Mari de la punaise ; Persil arabe ; Persil chinois ;

est une espèce de plantes herbacées annuelle de la famille des Apiacées (Ombellifères).

 
Cette plante aromatique cultivée dans les zones tempérées du monde entier,  est employée pour de nombreuses préparations culinaires, particulièrement en Asie, en Amérique latine et dans la cuisine méditerranéenne.


L'origine de la coriandre est incertaine. Elle pousse à l'état sauvage au Proche-Orient et dans le Sud de l'Europe,

 


 

 

 

La coriandre est une plante élancée, ramifiée. Elle peut endurer des températures négatives sur de courtes périodes, en particulier les jeunes plants, cette résistance aux froids diminuant après le développement de la tige. 


La plante est hétérophylle et les feuilles sont alternes. 


Le feuillage et la tige sont verts ou vert clair tirant parfois sur le rouge ou le violet pendant la floraison, glabres, luisants (notamment les faces inférieures des feuilles). 


Les feuilles de coriandre ont une saveur très prononcée, très fraîche, orangée, mais plus amère que la graine, avec des touches légèrement anisées


 

 

 

L'inflorescence, en ombrelles de  petites fleurs, de couleur blanche ou rose-mauve très pâle, L'odeur de la plante est souvent décrite comme fétide, surtout en floraison ou début de fructification.

 

 

 

Les fruits frais sont globuleux, parfois légèrement allongés, verts et dégagent la même odeur que les feuilles. Ils deviennent beiges, puis ocre-brun clair au cours de leur maturation et développent une odeur plus aromatique.

 

 

La coriandre utilisée en cuisine est le fruit tout entier (qui contient la graine). 

En effet le fruit de la coriandre, une fois séché, peut être utilisé entier ou en poudre dans les plats.


 


 

 

Pollinisation de la coriandre 

 


Les fleurs de coriandre sont organisées en ombelles hermaphrodites. Les nectaires floraux sécrétant du nectar attirent les pollinisateurs (abeilles domestiques et pollinisateurs sauvages).


La coriandre est une culture très mellifère !

L’apport de ruches n’est pas indispensable ; cependant le miel de coriandre est très réputé et les apiculteurs sont souvent intéressés pour disposer des ruches dans de grandes surfaces agricoles permettant la production d'un miel monofloral.

Le miel de coriandre est produit un peu partout. 


 


 

Autres espèces de coriandre

également utilisées en cuisine.

 


- "Coriandre longue" ou "coriandre chinoise" (Eryngium foetidum), 


 

-  "Coriandre bolivienne", Papalo (Porophyllum ruderale) 


 

-  "Coriandre vietnamienne, Rau-ram (Polygonum odoratum) 

 


 

 

Étymologie de la coriandre

 

 

La coriandre est du genre féminin 

Issu :

- Du grec κορίανδρον / koríandron ou κορίαννον / koríannon

Koris  "punaise" 
(le fruit vert et frais de cette plante évoque pour beaucoup l’odeur de cet insecte si on l’écrase) 

Andros "homme" 
John Chadwick fait un rapprochement entre la forme mycénienne du mot (κορίαδνον / koriadno/ korijadana et le nom d'Ariane, la fille de Minos.

L'origine mycénienne de la coriandre témoigne de l'existence de relations commerciales entre l'Italie du Sud, la Sicile ou le Latium et les Mycéniens à l'âge du bronze.


Du latin  :coriandrum d’origine méditerranéenne

Anglais : coriander ;

Espagnol : cilantro ;

Grec : kóliandros ;

Hébreu : kusbarah ;

Italien : coriandolo ;

Japonais : koriandā ;

Portugais : coentro ;

Arabe : kasbara


 

 

 

 

La coriandre dans la Bible

 


Exode 16:30-31 : 

"La maison d’Israël donna à cette nourriture le nom de manne. Elle ressemblait à de la graine de coriandre ; elle était blanche, et avait le goût d’un gâteau au miel".


 


 

 

Mythologie Egyptienne : La coriandre

 


La coriandre était utilisée pour l’embaumement des morts pendant l’époque pharaonique


On retrouve la trace de la coriandre dans les tombes des pharaons. 


 

 

 

Mythologie de l'Inde : La coriandre

 


En Ayurveda, elle fut reconnue sous le nom de "Kustumbur"

(signifiant une herbe qui atténue diverses maladies), pour ses propriétés digestives, permettant d’apaiser le feu digestif mais aussi d’apaiser le feu émotionnel. 

 


 

6000 ans av. J.C.

 


Quinze méricarpes desséchés ont été trouvés au niveau Néolithique précéramique B de la grotte de Nahal Hemar  en Palestine, ce qui est peut-être la plus ancienne trace archéologique de coriandre. 


 


 

2000 ans av. J.C.

 


La coriandre semble avoir été cultivée dans la Grèce antique au moins depuis le IIe millénaire av. J.-C. 


Les Grecs l'ont aussi utilisée pour la confection d'onguents et de produits aromatiques à l'usage des temples.


 


 

 

XVI° au XII° siècle av. J.C.

 

 

1550 av. J.C. 

Le plus ancien témoignage de l'utilisation des fruits est un papyrus daté de 1550 av. J.-C. listant des plantes médicinales. 

Environ un demi-litre de méricarpes ont été retrouvés dans le tombeau de Toutankhamon, (1342 av. J.-C.-1324 av. J.-C.,) et leur présence est courante dans d'autres sépultures de l'Égypte antique à cette époque. 


 

 

la coriandre était cultivée, vers le XIV° siècle av. J.-C. 

Sa première utilisation remonte aux égyptiens qui l’utilisaient pour parfumer les galettes de céréales sous Ramsès II, né aux alentours de 1304 av. J.-C. et mort à Pi-Ramsès vers 1213 av. J.-C.


Les Égyptiens antiques avaient compris certaines vertus médicinales de la coriandre (qu’ils se prirent à cultiver sous les règnes des Ramsès), comme nous l’indique le papyrus Ebers.


 

"ko-ri-ja-da-na" se lit dans les inventaires mycéniens d’aromates exhumés à Mycènes et à Pylos sur le continent, à Cnossos en Crète.

Des tablettes en linéaire B provenant de la civilisation mycénienne (grecque) mentionnent la coriandre, en quantité importante, comme offrande rituelle ou comme matière première pour la confection d'onguents et de produits aromatiques à l'usage des temples-palais. Une des tablettes retrouvées à Pylos fait référence à la coriandre comme étant cultivée pour la fabrication de parfums, et elle aurait été utilisée sous deux formes : comme épice pour ses "graines", et pour la saveur de ses feuilles. 


 

 

 

1200 av. J.C.

 


Une grande quantité de coriandre retrouvée dans une couche de l'Âge du bronze ancien à Sitagrí, en Macédoine, 

 Les Hébreux l’utilisaient pour aromatiser leurs galettes 
 

 

 

V° siècle av. J.C.  IV° siècle av. J.C.

 


Hippocrate (460 av. J.-C.-377 av. J.-C.) philisophe et médecin grec du siècle de Périclès, considéré traditionnellement comme le "père de la médecine"

"DU REGIME. LIVRE DEUXIÈME

54. 

La coriandre est chaude et resserrante, elle arrête les rapports aigres ; mangée en dernier lieu, elle est même soporative.

- en raison de ses qualités aphrodisiaques, il la préconisait pour favoriser la procréation" ...


 


 

 

Théophraste (v. 372 av. J.C.-288 av. J.C.) philosophe de la Grèce antique, botaniste et naturaliste, polygraphe ou encore alchimiste.


"Historia Plantarum

livre 1

XI. ...

On doit reconnaître comme gymnospermes beaucoup de plantes potagères : l'aneth, la coriandre, l'anis, le cumin, le fenouil.
...

 

 

 

III° siècle av. J.C.

 

 

Plaute (vers 254 av. J.-C.-184 av. J.C.)  auteur comique latin, le premier des grands dramaturges de la littérature latine, 


"PSEUDOLUS

SCÈNE II. — BALLION, UN CUISINIER, L'ESCLAVE.

Le cuisinier

Écoutez : ...Je ne dresse pas un dîner comme ces marmitons, qui vous apportent sur les plats un pré accommodé, prennent 295 les convives pour des bœufs, les bourrent d’herbes, assaisonnent ces herbes avec d’autres herbes, mettent de la coriandre, du fenouil, de l’ail, du persil, ajoutent de l’oseille, du choux, de la poirée, de la blette, délayent une bonne livre de laser, mêlent avec le tout leur infernale moutarde pilée, qui, tandis qu’on la pile, vous fait pleurer les yeux. ..."

 

 

 


Caton l'Ancien  (234 av. J.-C.-149 av. J.C.) homme politique et un écrivain romain 


"De l’agriculture

119
Recette pour faire l'épityrum, soit blanc, soit noir, soit marbré. Assaisonnez de la manière suivante des olives blanches, noires et bigarrées, après en avoir ôté les noyaux. Coupez-les, mettez-les dans un assaisonnement d'huile, de vinaigre, de coriandre, de cumin, de fenouil, de rue et de menthe.

157
Pour guérir les ulcères des enfants et des jeunes filles, mêlez au chou de la farine d'orge. Si vous voulez couper, laver et faire sécher des feuilles de chou que vous faites digérer dans du sel et du vinaigre, vous obtiendrez un aliment des plus sains. Pour le rendre plus agréable, vous l'arroserez de vinaigre miellé, vous l'aromatiserez de menthe sèche, de rue, de coriandre pilet, et vous y mettrez du sel. ..."


 

 

 

La coriandre fut introduite en Europe Centrale lors de la présence Romaine. Elle était utilisée pour la conservation des viandes avec du cumin et du vinaigre, et pour parfumer leurs pains.

 

 

 

II° siècle av. J.C.

 


Nicandre de Colophon grammairien, poète et médecin grec, du II° siècle av. J.-C., 

"Les Alexipharmaques

Les Alexipharmaka (Αλεξιφάρμακα) sont un poème de 630 vers hexamètres qui évoque les poisons et leurs antidotes. Ces écrits renferment une grande quantité d'erreurs ou de superstitions. De nombreuses espèces végétales, mais aussi animales, sont décrites. Il suit le travail du médecin Apollodorus.


"Le coriandre

..."Quant au funeste breuvage de coriandre si difficile à vaincre , ceux qui ont eu la folie d'en absorber une coupe détestable, frappés d'égarement, se déchaînent en propos triviaux, semblables aux déments, et, tels des Bacchantes en furie, ils hurlent  sur un mode aigu, l'esprit agité d'un transport indomptable...." 

Illustration des Thériaques de Nicandre dans un manuscrit du xe siècle. Constantinople.

 

 

 

I° siècle av. J.-C. 

 

 

Vers le I° siècle av. J.-C. en France, des fouilles archéologiques ont mis en évidence la présence de la coriandre depuis l'Antiquité

 

 

La coriandre occupe une part importante à Rome parmi les épices, et les Romains pour conserver leur viande au frais.

 

 

Virgile, dit "le Cygne de Mantoue" (70 av. J.-C.-19 av. J.C.) poète latin


Le cachat (le moretum)
...

Ce jour-là donc, songeant à quelque menu régal,

 il était entré dans son jardin.

Et tout d'abord creusant légèrement la terre

avec ses doigts,  il en tire quatre gousses d'ail

avec leurs racines fibreuses ; puis il arrache

de grêles chevelures d'ache et la rue roidissante

 et les coriandres tremblantes au fil menu.

 Après avoir fait cette cueillette, il va s'asseoir

près de l'âtre joyeux et réclame à haute voix

un mortier à sa servante. 
...


 

 

 

I° siècle ap. J.C.

 

 

Columelle  (04 ap. J.C.-70 ap. J.C.) agronome romain de la première moitié du Iᵉʳ siècle de notre ère.


De l'agriculture

L'économie rurale

"Livre XI
(14)...Il est d'abord à propos de parler des espèces de graines qu'on peut confier à la terre à deux époques, c'est-à-dire en automne et au printemps. Les graines de chou, de laitue, d'artichaut, de roquette, de cresson alénois, de coriandre, de cerfeuil, d'aneth, de panais, de chervi et de pavot se sèment vers les calendes de septembre ou, mieux encore, en février, avant les calendes de mars ;..."


 


 

 

Pedanius Dioscoride (20/ 40 ap. J.-C.- v. 90 ap. J.-C) médecin, pharmacologue et botaniste grec


M.M. III, 63 

...La coriandre est bonne pour traiter l'érysipèle, les ulcères serpentins (herpes), les inflammations des testicules, les pustules douloureuses la nuit (epinyctis), les ulcères charbonneux (anthrax), les écrouelles (choiras), les abcès (phuma), elle chasse les vers (helmins), augmente la production du sperme et elle est efficace pour soigner les inflammations cutanées (l’épinyctide), mais à haute dose, elle fait perdre la tête..."

Dioscoride conseillait de boire du vin mêlé à de la coriandre pour favoriser la production de sperme." 


 


 

Pline l’Ancien (23 apr. J.-C.-79 apr. J.C.) écrivain et naturaliste romain du I° siècle.


Histoire naturelle (Naturalis Historia),

LXXXII. 

De la coriandre, XXI.

(1) On ne trouve pas de coriandre sauvage; il est constant que la meilleure est celle d'Égypte. Elle a (coriandrum sativum,L.), en boisson et en application, de la vertu contre une seule espèce de serpents qu'on nomme amphiabène ; elle guérit aussi les autres plaies; pilée, les epinyctides, les pustules; pilée et avec du miel ou des raisins secs, toutes les tumeurs et toute les collections; pilée dans du vinaigre, le panus. Quelques-uns, dans la fièvre tierce, en font, avant l'accès, prendre trois graines; on en applique sur le front au plus grand nombre. Il en est qui pensent qu'il est avantageux de mettre de la coriandre sous l'oreiller avant le lever du soleil.

(2)  Verte, elle a de grandes propriétés rafraichissante. Elle guérit, avec du miel on du raisin sec, les ulcères serpigineux, ainsi que les testicules, les brûlures, les charbons, les oreilles; avec du lait de femme, les épiphoras des yeux; les flux de ventre et des intestins, la graine prise dans de l'eau. On la prend en boisson avec de la rue, dans le choléra. La graine expulse les vers intestinaux, prise en boisson avec le suc de la grenade et l'huile. Xénocrate rapporte une chose merveilleuse, si elle est vraie : les règles s'arrêtent un jour chez les femmes qui prennent un grain de la semence; deux jours, chez celles qui en prennent deux, et ainsi de suite, d'après le nombre de grains pris. M. Varron pense qu'avec de la coriandre légèrement pilée, du cumin et du vinaigre, ou empêche toute espèce de viande de se gâter pendant l'été.

 

 

 

II° siècle

 


Celse  philosophe romain du IIᵉ siècle 

TRAITÉ DE LA MÉDECINE.

LIVRE II.

XXVII. 

... Les substances qui rafraîchissent sont, les plantes potagères dont on mange les tiges crues, comme la chicorée et la laitue ; le coriandre, le concombre...


XXXI. 

Les aliments qui sollicitent les urines sont, toutes les plantes odoriférantes des jardins, telles que le persil, la rue, l'aneth, le basilic, la menthe, l'hysope, l'anis, le coriandre, le cresson, ...


XXXIII. 

...Les répercussifs réfrigérants sont, la pariétaire,  le serpolet... les feuilles de coriandre, la jusquiame, la mousse, le chervi, l'ache,... 

 

LIVRE V

..."Après la lentille, on emploie avec succès, contre l'épinyctis, la renouée ou la coriandre verte....


 

 

 

III° siècle

 

 

Quintus Serenus Sammonicus (fin II°-début III° siècle) érudit romain, auteur d'un poème didactique médical en latin intitulé généralement :

De medicina præcepta 

XL. Contre l’érésipèle, la vomique et les scrofules.

...Un cataplasme fait avec la fève tendre 

et la coriandre odorante a la vertu 

d’amollir et de dissiper la tumeur... 
 

 

 

Athénée de Naucratis (v.170-223) érudit et grammairien grec 

...- "Banquet des savans

Chapitre XV
C'est un des principes de Zénon, que "le Sage fera tout bien, et assaisonnera des lentilles avec intelligence." Voila pourquoi Timon de Phlionte a dit : "Ne faites pas cuire de lentilles si vous ne l'avez pas appris en sage".  

Comme s'il étoit impossible que des lentilles fussent cuites autrement que selon la doctrine de Zénon, quit dit : "Jetez dans des lentilles un douzièle de coriandre".-...


 


 


Quintus Gargilius Martialis (III° siècle) écrivain latin 

La coriandre. 

...

De coliandro G. M. (Coriandrum sativum L., famille des Ombellifères / Apiacées)

"La coriandre exerce à n’en pas douter un effet rafraîchissant ; mais ce n’est pas le seul. Galien a très bien vu qu’elle resserre aussi. Cela est confirmé par le fait que la coriandre permet de guérir des maladies qui demeureraient la plupart du temps inguérissables si la seule propriété de cette plante était de refroidir. Lorsqu’on malaxe ensemble de la coriandre, du miel et des raisins secs et qu’on fait avec cette pâte des applications, on peut agir favorablement sur les enflures et les amas de pus. 

C’est principalement aussi grâce à de telles préparations qu’on peut atténuer des douleurs aux testicules. Incorporée à une boisson faite de jus de grenade et d’huile, la coriandre chasse les vers. Les graines de coriandre, prises dans de l’eau, resserrent un ventre relâché. Il n’est pas rare de lire que les fièvres tierces sont repoussées par la prise de trois graines de coriandre, pour autant qu’on les ait ingérées avant l’accès sans les mâcher.

La coriandre fraîche, qu’on place avant le lever du jour sous l’oreiller du malade sans qu’il ne le sache, permet de guérir ces fièvres. Xénocrate nous rapporte un fait étonnant : si une femme a absorbé dans une boisson une graine de coriandre, ses règles s’arrêtent un jour ; si elle a absorbé deux graines, l’arrêt est de deux jours. En réalité, le nombre des jours pendant lesquels les règles disparaissent dépend du nombre de graines qui auront été prises."
 


 

 

IV° siècle

 


Apicius (début du II° siècle), amateur "de bonne chère"

De re coquinaria, livre I, 41

De re coquinaria ou L'Art culinaire est le nom donné à une compilation de recettes culinaires romaines en dix livres constituée à la fin du IV°siècle

...Mentam, rutam, coriandrum,

feniculum, omnia uiridia, ligusticum, piper, mel, liquamen.

Si opus fuerit, acetum addes.


"Prendre de la menthe, de la rue, de la coriandre,

du fenouil, de la roquette, de la livèche, du miel, du garum.

Si cela est nécessaire, ajouter du vinaigre."


 

 

 

Oribase (v. 325-v. 403) médecin grec , notamment de l'empereur romain Julien. 

Il est surtout célèbre pour ses compilations (Synogôgai), basées sur des textes d'Hippocrate et de Galien, avec des citations d'auteurs anciens et des traités de pharmacologie à base de plantes.

 

LIVRE III. 

DES ALIMENTS

2. ALIMENTS ATTENUANTS.

"L'ail, les oignons, le cresson, les poireaux, la moutarde, le poivre, le smyrnium, la pariétaire d'Espagne, l'origan, la calaminthe,, la menthe, l'hysope, le sisymbrium, le pouliot, le thym, le thymbre, si on les mange frais; en effet, à l'état desséché, ces plantes deviennent déjà des médicaments et ne sont plus des aliments; car, en général, tout ce qui tend à devenir sec est plus efficace que ce qui est fleuri, et les plantes qui poussent sur les collines, ou dans des endroits plus ou moins secs, ont plus de vertu que celles qui croissent dans les plaines, les jardins ou les marais. "

 

LIVRE IV.

DES ALIMENTS

4. DU CHOU.
(Tiré de Mnésithée de Cyzique.)

1. Il faut hacher le chou avec un fer aussi tranchant que possible, ensuite le laver et laisser écouler l'eau; on hachera en même temps avec lui de la coriandre et de la rue en quantité suffisante; puis on l'arrosera d'oxymel et on y ajoutera au moins une petite quantité de silphium râpé. 


 

 

 

V° siècle

 


L’Herbarius du Pseudo-Apulée, (Herbarius Apulei), est un herbier artificiel d'origine latine, compilé au V° siècle.
...
"103. La Coriandre

1. Pour les vers intestinaux
La coriandre une fois cuite jusqu'à réduction des deux tiers dans de l'huile, en mettre sur la tête du malade

2. Pour accélérer un accouchement.
Onze ou treize grains de coriandre doivent être attachés avec un fil de toile dans un petit linge propre ; un jeune garçon ou une jeune fille vierge doit les tenir au niveau de la cuisse gauche de la parturiente, près des parties génitales et dès que l'accouchement est terminé, il faut vite les enlever pour ne pas entraîner les intestins

3. Pour les frissons, les fièvres quartes, tierces ou quotidiennes.
Si de la coriandre est proposée le matin, sous nos yeux, par un maraîcher, s'approcher de lui, lui jeter un denier et prendre un bouquet de coriandre mais sans parler. Le porter sur soi jusqu'à l'heure des crises ; quand l'heure est passée sans qu'il soit rien arrivé, jeter le sorir ce bouquet derrière soi ; en marchant sans se retourner : on sera guéri.

4. Pour les puces.
L'eau de cuisson de coriandre est à répandre dans la maison.

Interpolation de Dioscoride, III, 63
Les Grecs l'appellent coriandron ou corion, les Latins coriandrum, les Egyptiens oscium. Tout le monde connaît sa vertu rafraîchissante.

 

 


Rutilius Taurus Aemilianus Palladius, écrivain romain du V° siècle

DE L'ÉCONOMIE RURALE

LIVRE V.

 AVRIL.

Des jardins.

..."Semez encore, à cette époque, les melons, les concombres, les poireaux. Plantez, au commencement du mois, les câpriers, le serpolet et les pieds de colocasie. Semez aussi la laitue, la poirée, la ciboule, la coriandre; la chicorée une seconde fois, pour la manger en été; les courges et la menthe, soit en racines, soit en pieds"...


 

 

 

VIII° siècle

 

La coriandre fait partie des plantes dont la culture est recommandée dans les domaines royaux par Charlemagne dans le capitulaire De Villis (fin du VIII° siècle ou début du IX°).


 

 

 

IX° siècle

 

 

L’école de médecine de Salerne (Schola Medica Salernitana), situé sur la zone côtière du Mezzogiorno en Italie, est la première école de médecine fondée en Europe au Moyen Âge, vers le IXᵉ siècle, et l'une des plus importantes.

 

De coriandre

 

Pour bien digérer, il faut prendre

De la semence de coriandre,

Elle rend l'estomac plus sain, 

Chasse les vers d'un même train,

Et dans le corps retient la viande,

Qui se cuit mieux, et qui s'amende ;

Cette graine dissipe aussi

Les vents qui font peine et soucy :

La plante est d'une odeur mauvaise,

Car elle sent fort la punaise,

Sa graine a meilleure senteur,

Donne à la bouche bonne odeur,

Et souvent avec la dragée,

Pour cet effet est mélangée ;

L'on tient qu'elle rend plus paillards

Les jeunes gens, et les vieillards,

Qu'elle excite aussi la folie,

Et rend la personne affaiblie,

Qui l'oblige à la fin, dit-on,

De faire griller chez Pluton.

 

Confortat stomachum,

ventum removet coriandrium


 


 

 

XI° siècle

 

 

Macer Floridus auteur du XIᵉ siècle 


De viribus herbarum

Traduction M. Mouis Baudet

XXIX. La coriandre.

"La coriandre est une herbe froide qui, suivant Galien, a aussi une certaine âpreté, qui tue les ascarides lombricoïdes et autres vers intestinaux, lorsque, après l'avoir broyée, on la boit avec du vin ou du vinaigre. 

Cette herbe, pilée avec des raisins cuits au soleil et du miel, donne un cataplasme qui dissipe toutes sortes de tumeurs, et particulièrement le gonflement des testicules. 

Sa graine, mise dans l'eau et souvent prise en breuvage, arrête le flux de ventre. 

Broyez de la litharge avec de la céruse ; ajoutez-y du jus de coriandre et du vinaigre avec de l'huile de rose, et vous obtiendrez un précieux onguent qui a la vertu de guérir le feu sacré et les inflammations les plus vives. 

A défaut de ce remède, dont la composition peut paraître peu facile, on se bornera à mêler le suc de la coriandre avec du vinaigre. La mie de pain très blanc, associée au suc de coriandre, donnera aussi un merveilleux topique contre toutes sortes d'inflammations. Ce même suc, mêlé seulement avec de la farine de fève, et appliqué en cataplasme, guérit les scrofules et éteint l'inflammation des pustules. 

Suivant plusieurs auteurs, trois grains de coriandre, pris avant le retour du frisson, ont la vertu de chasser la fièvre tierce. Cette herbe, cueillie avant le lever du soleil et placée sous l'oreiller d'un fébricitant, produit le même effet. Xénocrate a écrit que les règles des femmes tardent à venir autant de jours qu'elles ont mangé de grains de coriandre. Quelques médecins condamnent l'usage trop fréquent de cette herbe ; ils prétendent qu'elle peut causer la mort, ou du moins une infinité de maladies graves."

 

 


 

XIII° siècle

 


Dans De vegetalibus (XIII° siècle), Albert le Grand décrit la coriandre comme anaphrodisiaque.
 

 

 

La diversité et l'omniprésence des épices (cannelle, clou de girofle, etc...), et les herbes (coriandre, cumin etc...) est la caractéristique la plus visible de la cuisine arabo-musulmane médiévale classique.

 

 

 

XIV° siècle

 

 

Bernard de Gordon (XIII°-XIV° siècle) médecin français. Son œuvre la plus connue est le Lilium medicine.

Practica dicta Lilium medicine (5 février 1305).

..."tu le fomenteras de vin de decoction de mente, d'anis et de commin et les semblables et en la fin vous y ferés setones et se les coillons estoyent trop agrandis, tu les emplastreras de jusquiame et de fueilles de coriandre fresche"...

 
 


 

 

Le Ménagier de Paris est un livre manuscrit d'économie domestique et culinaire rédigé au XIV° siècle. Il est attribué à un bourgeois parisien, qui l'aurait écrit à l'intention de sa jeune épouse afin de lui faire connaitre la façon de tenir sa maison et de faire la cuisine

 

217

BROUET BLANC. ...

Et quant l'en aura drécié, si pouldrez par-dessus une espice que l'en appelle coriandre vermeille et des grains de la pomme de grenade avec dragée et amandes friolées, piquées en chascune escuelle sur le bout... 

 

221

Item, ayez deux onces de coriande et de cercuis non confiz, dont l'une couste ung blanc, et soit broyé et destrempé de vin et vertjus, puiz bouly et gecté sur les deux platz.

(Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 221)
 

 

 

XV°- XVI° siècle

 


1401 

Guillaume Testart, apothicaire

Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1401, 


...pour LXVIII livres, un quarteron, de pluseurs espices confictes, prinses et achetées de lui à divers pris pour la Royne (...). C'est assavoir anis et noix confites, sucre rosat, manuchristi, madrien, paste de Roy, pingnolat, dragée perlée, coriande et canelle perlée...
 

 

 

1495, 

André de La Vigne (1470-1526) écrivain français, poète


Le Voyage de Naples

..."tables rondes propices, Combles de vins, d'ypocras et d'espices, De coriandes et d'autres nouveaulx metz"...
 

 

 

1579 -1580

Pietro Andrea Matthioli (ou Mattioli, Matthiole, Matthiolus) est un médecin et un botaniste italien, né le 12 mars 1501 à Sienne et mort vers 1578 à Trente de la peste.

Mattioli (Comm. Diosc., III, c. LXII, p. 451-453) écrit

"le coriandre" , ce qui montre que "coriandre" fut, pour un temps, masculin, au moins dans les publications de savants.

Commentarii, in Libros sex Pedacii Dioscoridis 


 

 

 

Elle fait partie d'une recette de pilules aphrodisiaques de l'Ananga Ranga (Traité hindou de l'amour conjugal écrit en Inde au 16ème siècle). 

 

 

Olivier de Serres (1539-1619) agronome français, auteur 

"Le Théâtre d’Agriculture et mesnage des champs", 


 

 

 

La coriandre qui s'est répandue dans toute l’Europe, fut  importée en Amérique par les Espagnols lors de la conquête.

 

 

XVII° siècle 

 


Claude-Denis Du Four de La Crespelière (1625-1680)personnalité médicale et artistique

Sur la coriandre :

"L’on tient qu’elle rend plus paillard les jeunes gens et les vieillards" , 
 

 

 

Dictionnaire Universel De Furetière (1690)

"Définition ancienne de coriandre s. f.

Herbe aromatique qui porte une graine de même nom, & qu'on enferme dans des dragées. Elle fait bonne bouche après le repas. La plante qui porte la coriandre a sa tige mince & branchuë, d'un palme & demy de haut. Ses feuilles d'enbas sont semblables à celles du capilli Veneris. Sa fleur est blanchastre, d'où sort en forme de grappe une graine ronde & ridée. Toute la plante a une mauvaise odeur, & sent la punaise. Les Anciens ont creu que le jus de coriandre étoit dangereux, & faisoit perdre le sens, & même la vie : mais les Modernes en usent en plusieurs remedes. La manne qui nourrist les Hebreux dans le desert ressembloit à la graine de coriandre. En Latin corion ou coriandrum. Quelques-uns font venir ce mot de koris, qui signifie une punaise, parce que ses feuilles sentent la punaise. D'autres le font venir du mot Grec kori, qui signifie la prunelle des yeux, & de andron, hominum, parce que la coriandre affoiblit la veuë."


 

 

 

XVIII° siècle

 


En 1716, Dom Nicolas Alexandre faisait une sorte d’état des lieux sur cette épineuse question sur la coriandre  : 

..."On a cru fort longtemps qu’elle avait quelque chose de malin, et pour ôter cette prétendue mauvaise qualité, on la macérait dans du vinaigre avant de s’en servir"...
 

 

 

XIX° siècle

 

 

 

1858

Mme la Baronne de Fresne,


Le nouveau langage des fleurs, des dames et des demoiselles ; 

suivi de la Botanique à vol d'oiseau, 1858, page 33

 

Coriandre

 

coriandre. Mérite Caché.— 

Son nom a la signification d’un bien vilain insecte

 (que la poudre Résilie est chargée de détruire) 

car la graine de coriandre a d’abord ce goût détestable, 

qui, en mûrissant, devient un parfum exquis. 

L’art du médecin et du cuisinier ont su utiliser la coriandre,

les uns en font des médecines et les autres des ragoûts ; 

ô coriandre ! que tes mérites sont cachés ! — ..


 


 

1873

Alexandre Dumas (1802-1870) écrivain français 

Grand dictionnaire de cuisine, 

"VESPÉTRO. — Ratafia qui se fait avec de la graine d’angélique, du carvi, de la coriandre, du fenouil, des zestes de citron et d’orange, de l’eau-de-vie et du sucre."
 

 

 

Angelo De Gubernatis (1840-1913) ethnologue, philologue, orientaliste, historien de la littérature et dramaturge italien.

"CORIANDRE. — Il y a apparente contradiction entre lespropriétés qu'Apulée? et Macer Floridus attribuent à cette
herbe. Selon le premier, le coriandre aide les femmes àaccoucher, et délivre des fièvres et des frissons ; selon lesecond, elle arrête les mois des femmes et apporte toute espèce de maux, sans exclure la mort. Voici les recettes
d’Apulée."

 

 

 

1885 


Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain,

romancier et dessinateur romantique français

Alpes et Pyrénées

 

La Loire. — Bordeaux.

Bordeaux, 20 juillet.

 

Mais ce que la Loire a de plus pittoresque et de plus grandiose,

 c’est cette immense muraille calcaire, mêlée de grès, 

de pierre meulière et d’argile à potier, qui borde 

et encaisse sa rive droite, et qui se développe au regard 

de Blois à Tours avec une variété et une gaieté inexprimables, 

....

Il y a là des cavernes profondes où se cachaient jadis 

les faux monnoyeurs qui contrefaisaient

l’E de la monnaie de Tours et inondaient

la province de faux sous tournois. 

Aujourd’hui les rudes embrasures de ces antres sont fermées

par de jolis châssis coquettement ajustés dans la roche, 

et de temps en temps on aperçoit à travers la vitre 

le gracieux profil d’une jeune fille bizarrement coiffée, 

occupée à mettre en boîte l’anis, l’angélique et la coriandre. 

Les confiseurs ont remplacé les faux monnoyeurs.
...


 

 

 

1891


Joris-Karl Huysmans (1848-1907) écrivain et critique d'art français

Là-bas, t. 1, 1891, p. 185

"...Des plats véhéments, assaisonnés à la marjolaine et au macis, à la coriandre et à la sauge ..."
 

 

 

1988


Marie-Claude Palys - auteur 

 

La coriandre 

 

Originaire d’Asie, aromatique

Coriandre ou persil arabe, apiacée

Connue depuis l'Antiquité  ;

Son nom  : du grec koris "punaise", 

"korijadana" aromate de Mycène

 

Des ombelles de petites fleurs blanches 

Les pollinisateurs s'en délectent

Des feuilles d'une belle couleur verte

Saveur ou arôme adorée ou détestée. 

la chaleur et le soleil la font pousser.

 

Ses fruits globuleux verts à jaunâtres, 

De la taille d'un grain de poivre 

Brun clair, lorsqu'ils sont mûrs.

la "Coriandrum sativum" 

Thérapeutique, stimulante et efficace. 

 

Elle parfume aussi l'haleine 

Emblème de la cuisine orientale 

Les  liqueurs, vespreto,bénédictine 

Les semences  : charmes d'amour. 

Coriandre : mérite caché


 

 

 

2002

Jérôme Goust auteur

Fabien Seignobos Illustrateur

persil, coriandre et cerfeuil

Persil, coriandre et cerfeuil forment un trio de fines herbes à la forte personnalité. Ils appartiennent tous trois à la famille botanique des Ombellifères et ont été introduits dans les jardins d'Egypte, de Grèce ou d'Italie dès l'Antiquité.


 

 

 

En 2007, 

Rachel Samoul - auteur

Bouquet de coriandre, 

Recueil de treize nouvelles, préfacé par Albert Memmi, où la coriandre joue un rôle essentiel.


 

 

 

La coriandre dans le langage des fleurs

 

Langage de la coriandre :

Mérite caché. 

Amour ; Santé ; Longévité ; Guérison.


 

 

 

Mythes et traditions sur la coriandre

 

- Chez les mayas, elle était réputée éloigner les mauvais esprits liés au mensonge, de même que chez les celtes.

- En Égypte, on liait ses pouvoirs énergétiques  à ses propriétés digestives et on l'utilisait pour chasser les démons liés aux excès de chair. 

- Les Romains l'associaient à de l'ail pressé pour confectionner un philtre d'amour.

- Au Moyen Âge on jetait une poignée de coriandre au feu pour éloigner les mauvais esprits. 

- La coriandre est considérée comme une plante magique aux propriétés aphrodisiaques,

- Les contes des Mille et Une Nuits vantent leurs vertus stimulantes et aphrodisiaques.

- En Chine la coriandre a la réputation de rendre immortel.

- Dans les pays  arabes elle était partie prenante des rituels d'exorcisme et jouait un rôle important, mélangée avec les résines sacrées tel que l'encens, la myrrhe ou encore le benjoin.


 


 

 

Utilisation de la coriandre

 

 

Alimentaire

. Ce sont principalement les feuilles inférieures qui sont utilisées. De forme dentelée, elles rappellent celles du cerfeuil. Leur goût est frais et très particulier, mais ne plaît pas à tous. Tout comme pour le persil, on peut récolter les brins au fur et à mesure de leur maturation sur le plant, et ce jusqu'à l'apparition de fleurs blanches. 

. Les racines sont surtout utilisées dans la cuisine asiatique, en particulier en Thaïlande. 

. Souvent confondus avec des graines, les fruits de coriandre ont un goût différent de celui des feuilles. Ils sont usuellement utilisés séchés. 

. Entiers, ils parfument les bocaux de cornichons (pickles) ou les liqueurs.

. Moulus, généralement après torréfaction, et associés à des baies de poivre, ils entrent dans la composition de base de poudres Leur parfum est subtilement orangé.

. En huile essentielle elle développe un parfum et un arôme proches de ceux des fruits dont elle est extraite. Elle est utilisée dans la production alimentaire industrielle 


La coriandre entre dans la composition de l'Izarra, de la Chartreuse et de l'eau de mélisse.

Très présente dans la cuisine des pays méditerranéens (soupes, légumes, marinades, pâtisseries), ses feuilles ciselées s'utilisent comme du persil dans les salades et les légumes. Entières, les feuilles décorent une assiette.

Les graines parfument les légumes "à la grecque" ou les conserves au vinaigre, une marinade, des plats de poisson, de viande ou de volaille en sauce.

En Asie, les racines, en particulier en Thaïlande, sont très appréciées en salade !

 


Thérapeutique

La coriandre est inscrite à la Pharmacopée française (liste A : plantes médicinales utilisées traditionnellement) et à la Pharmacopée européenne :

- l'utilisation des fruits est reconnue pour le traitement de troubles digestifs variés (ballonnements épigastriques, lenteur de la digestion, éructations, flatulences) et des colites spasmodiques.

- Elle est de nos jours employée en phytothérapie, en homéopathie, et en aromathérapie. Ce sont principalement ses fruits entiers, ou en poudre, et son huile essentielle qui sont utilisés.  

- La coriandre entre couramment dans la composition des tisanes, 

- La coriandre est réputée stimulante, excitante. C'est l'un des constituants de l'Eau de mélisse des Carmes, un remède cordial et tonifiant.

- Consommée en grande quantité, elle pourrait avoir un effet narcotique. 

- Certaines propriétés ont été mises en évidence par des études in vitro ou chez l'animal. 

- Les graines de coriandre ont des vertus digestives : elles parfument aussi l'haleine et combattent les flatulences.

 

 

Cosmétique

Comme agent de senteur en parfumerie, dans les cosmétiques ou les produits sanitaires.


 

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16 mars 2024 6 16 /03 /mars /2024 22:14

 

 

1988


Marie-Claude Palys - auteur 

 

La coriandre 

 

Originaire d’Asie, aromatique

Coriandre ou persil arabe, apiacée

Connue depuis l'Antiquité  ;

Son nom  : du grec koris "punaise", 

"korijadana" aromate de Mycène

 

Des ombelles de petites fleurs blanches 

Les pollinisateurs s'en délectent

Des feuilles d'une belle couleur verte

Saveur ou arôme adorée ou détestée. 

la chaleur et le soleil la font pousser.

 

Ses fruits globuleux verts à jaunâtres, 

De la taille d'un grain de poivre 

Brun clair, lorsqu'ils sont mûrs.

la "Coriandrum sativum" 

Thérapeutique, stimulante et efficace. 

 

Elle parfume aussi l'haleine 

Emblème de la cuisine orientale 

Les  liqueurs, vespreto,bénédictine 

Les semences  : charmes d'amour. 

Coriandre : mérite caché

Marie-Claude Palys - auteur - La coriandre 
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16 mars 2024 6 16 /03 /mars /2024 21:45

 

 

1885 


Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain,

romancier et dessinateur romantique français

Alpes et Pyrénées

 

La Loire. — Bordeaux.

Bordeaux, 20 juillet.

 

Mais ce que la Loire a de plus pittoresque et de plus grandiose,

 c’est cette immense muraille calcaire, mêlée de grès, 

de pierre meulière et d’argile à potier, qui borde 

et encaisse sa rive droite, et qui se développe au regard 

de Blois à Tours avec une variété et une gaieté inexprimables, 

....

Il y a là des cavernes profondes où se cachaient jadis 

les faux monnoyeurs qui contrefaisaient

l’E de la monnaie de Tours et inondaient

la province de faux sous tournois. 

Aujourd’hui les rudes embrasures de ces antres sont fermées

par de jolis châssis coquettement ajustés dans la roche, 

et de temps en temps on aperçoit à travers la vitre 

le gracieux profil d’une jeune fille bizarrement coiffée, 

occupée à mettre en boîte l’anis, l’angélique et la coriandre. 

Les confiseurs ont remplacé les faux monnoyeurs.
...

 Victor Hugo (1802-1885) - poète, dramaturge, écrivain - La Loire . Bordeaux.
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16 mars 2024 6 16 /03 /mars /2024 17:18

 

 

1858

Mme la Baronne de Fresne,


Le nouveau langage des fleurs, des dames et des demoiselles ; 

suivi de la Botanique à vol d'oiseau, 1858, page 33

 

Coriandre

 

coriandre. Mérite Caché.— 

Son nom a la signification d’un bien vilain insecte

 (que la poudre Résilie est chargée de détruire) 

car la graine de coriandre a d’abord ce goût détestable, 

qui, en mûrissant, devient un parfum exquis. 

L’art du médecin et du cuisinier ont su utiliser la coriandre,

les uns en font des médecines et les autres des ragoûts ; 

ô coriandre ! que tes mérites sont cachés ! — ..

Mme la Baronne de Fresne - auteur - Coriandre
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15 mars 2024 5 15 /03 /mars /2024 22:19

 

 

L’école de médecine de Salerne (Schola Medica Salernitana), situé sur la zone côtière du Mezzogiorno en Italie, est la première école de médecine fondée en Europe au Moyen Âge, vers le IXᵉ siècle, et l'une des plus importantes.

Traduction Du Four de la Crespelière 

 

De coriandre

 

Pour bien digérer, il faut prendre

De la semence de coriandre,

Elle rend l'estomac plus sain, 

Chasse les vers d'un même train,

Et dans le corps retient la viande,

Qui se cuit mieux, et qui s'amende ;

Cette graine dissipe aussi

Les vents qui font peine et soucy :

La plante est d'une odeur mauvaise,

Car elle sent fort la punaise,

Sa graine a meilleure senteur,

Donne à la bouche bonne odeur,

Et souvent avec la dragée,

Pour cet effet est mélangée ;

L'on tient qu'elle rend plus paillards

Les jeunes gens, et les vieillards,

Qu'elle excite aussi la folie,

Et rend la personne affaiblie,

Qui l'oblige à la fin, dit-on,

De faire griller chez Pluton.
 

 

Confortat stomachum,

ventum removet coriandrium

école de médecine de Salerne (IX° siècle) - La coriandre
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15 mars 2024 5 15 /03 /mars /2024 16:38

 

 

Virgile, dit "le Cygne de Mantoue" (70 av. J.-C.-19 av. J.C.)  poète latin


Le cachat (le moretum)
...

Ce jour-là donc, songeant à quelque menu régal,

 il était entré dans son jardin.

Et tout d'abord creusant légèrement la terre

avec ses doigts,  il en tire quatre gousses d'ail

avec leurs racines fibreuses ; puis il arrache

de grêles chevelures d'ache et la rue roidissante

 et les coriandres tremblantes au fil menu.

 Après avoir fait cette cueillette, il va s'asseoir

près de l'âtre joyeux et réclame à haute voix

un mortier à sa servante. 
...

Virgile - poète latin - Le cachat (le moretum)
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13 mars 2024 3 13 /03 /mars /2024 18:03

 

 

Mythologie des épices, 

Aromates et condiments
 


Le Giroflier - Syzygium aromaticum

 

 

Le Giroflier  (Syzygium aromaticum) 

Originaire de l'archipel des Moluques en Indonésie, de la famille des Myrtaceae et du genre Syzygium (Syzygium aromaticum), qui peut attendre 20 mètres, le giroflier est un arbre à feuilles persistantes, toujours vert, à l’écorce lisse.


Il pousse près des côtes, dans les régions tropicales de l’Asie, de l’Afrique orientale et des Antilles.


Plusieurs parties de l'arbre sont aromatiques, notamment les feuilles, les boutons floraux  et l'écorce. 


 

 

 

Les feuilles opposées persistantes, lisses et coriaces, simples, vert vif et brillant, à pétiole en paires opposées le long de nombreuses branches courtes.

La surface inférieure est recouverte de glandes d'huile aromatique.

 

 

 

Les fleurs sont disposées, à l’extrémité des rameaux, et se développent sous forme de grappes avec les boutons qui grandissent entre mars et mai.

 
Tout d’abord d'aspect brillant et charnu, d’une couleur vert pâle,

 

 

Les boutons floraux deviennent rouges vif à mesure qu'ils mûrissent. 

C'est sous cette forme que le clou de girofle est récolté et séché pour être utilisé comme épice.


 


 

 

Lorsqu'on la laisse se développer, la fleur de giroflier à calice rouge vif à maturité forment des cymes compactes ramifiées.


Les périodes de floraison varient dans les différentes régions du monde, et la récolte commerciale des fleurs ne commence qu'une fois que la plante atteint quatre ans.


 

 

 

Le fruit arrive à maturité environ neuf mois après la floraison. Ce sont des baies allongées de la grosseur d’une pruneLe long ovaire rouge de la fleur devient progressivement rouge-violet et gonfle. 


Le fruit "l'antofle" contient une, ou deux graines ; il est souvent appelé la "mère des clous de girofle". Les clous de girofle cultivés atteignent rarement le stade de la fructification.


Antofle - Nom commun
Fruit très aromatique du giroflier, également connu sous les noms de "mère de girofle" ou "clou matrice".


 


 

 

Le clou de girofle est une épice à saveur tenace, âcre et piquante, obtenue à partir des boutons floraux du Giroflier ; ils sont cueillis avant l’apparition des pétales lorsqu’ils commencent à rosir après avoir été verts. Ils sont alors séchés jusqu’à ce qu’ils brunissent.


Sa forme est celle d’un petit clou d’environ, garni d’une tête.


 


 

 

Synonymes du giroflier  "Syzygium aromaticum" : 

 


Caryophyllus aromaticus L. 1753 ; Caryophyllus hortensis Noronha 1790 ; Caryophyllus silvestris Teijsm. ex Hassk. 1866 ; Eugenia aromatica (L.) Baill. 1876 ; Eugenia caryophyllata Thunb. 1788 ;  Myrtus caryophyllus Spreng. 1825 ; Jambosa caryophyllus (Thunb.) Nied. 1893 ; Eugenia caryophyllus Bullock & S.G.Harrison 1958


 

 

 

Etymologie "clou de girofle" - giroflier

 


- Syzygium aromaticum - 

. L'étymologie du nom "Syzygium" est inconnue

. Aromaticum

du latin aromaticus

 

 

- Eugenia caryophyllus

."Eugenia" 

En hommage au botaniste Eugène de Savoie Carignan. ou 

Le nom d’Eugenia caryophyllus lui vient de Sainte Eugénie l’une des patronnes des sages-femmes. 

Autrefois les femmes priaient Sainte Eugénie pour que leur accouchement se passe bien. En grec "eu-genos" signifie bonne naissance, bien né.

"caryophyllus"

du grec "Karuo", 
qui signifie noix ou noyau 

du grec "Phyllon" 
qui signifie "feuille".

 

 - Caryophyllus aromaticus

. "caryophyllus"

du grec "Karuo", 
qui signifie noix ou noyau 

du grec "Phyllon" 

qui signifie "feuille".

. aromaticum

du latin aromaticus

 

- giroflier - clou de girofle

"karuophullon" ; "caryophyllum ; "caryophyllon" ; "Caryophyllata" ; "Caryophyllus"

. du grec "Karuo", 
qui signifie noix ou noyau 

. du grec "Phyllon" 
qui signifie "feuille".


Provençal  : girofle, gerofle ; 

Anglais    :  clove

Espagnol   : clavo gariofilio ;

Italien     : chiodo di garofano

Allemand  :  nelke

Portugais  : dente de alho


 

 

 

Tradition chrétienne

 


Les chrétiens incluent les clous de girofle dans leurs traditions : ils servent ainsi de symbole végétal pour illustrer la Crucifixion du Christ.


 

 

 

Mythologie égyptienne

 

Le clou de girofle était connu des Egyptiens et faisait partie des offrandes trouvées dans les tombeaux des momies. 

L'arbre était censé porter bonheur, et l'enfant portait à son cou un collier de clous de girofles pour chasser les mauvais esprits.


Certaines momies égyptiennes, ont été retrouvées avec un collier de clous de girofle. 
 

 

 

Mythologie Hindoue

 


L'ayurveda est une forme de médecine traditionnelle non conventionnelle originaire de l'Inde. Elle englobe également une philosophie et un mode de vie.

En sanskrit, le terme "ayur" se traduit par "vie" et "veda" par "science" ou "connaissance".  

Le clou de girofle fait partie des plantes ayurvédiques, 

 

Le clou de girofle est mentionné dans 

Le Râmâyana,"la Geste de Rāma",  

Il est l'un des textes fondamentaux de l'hindouisme et de la mythologie hindoue. 

Epopée mythologique en langue sanskrite 

C'est un poème de 24 000 śloka (distiques) dont l'auteur est Vālmīki. Ce poème évoque l'épopée de Rāma, prince héritier écarté du trône par une des épouses de son père. Ce prince parfait est contraint à un exil de quatorze années pendant lequel il vivra en ascète dans la forêt Dandaka. Rāma est accompagné dans cette épreuve par son épouse Sītā et Lakṣmaṇa, un de ses trois frères.


 


 


 

 

Tradition moluquoise

 


Les fruits dits "clous de gérofle", sont portés comme ornement aux îles Moluques, constituent des signes honorifiques.

 

Dans les îles Moluques, un giroflier était planté à chaque naissance, la croyance était que le destin de l’arbre était lié au destin de l‘enfant.

L'arbre était censé porter bonheur, et l'enfant portait à son cou un collier de clous de girofles pour chasser les mauvais esprits.

 

 

 

Depuis plus de 2000 ans


Le clou de girofle est utilisé en Asie 

L'attestation de leur utilisation par la médecine ayurvédique est presque aussi ancienne. 

L'ayurveda est une forme de médecine traditionnelle non conventionnelle originaire de l'Inde


 

 

 

1721 av. J.C.

 

Des traces de clous de girofle  calcinés auraient  été retrouvées sur le sol d'une cuisine incendiée du site mésopotamien de Terqa (Syrie) daté de 1700 av. J-C. 


 

 

 

XIII° siècle av. J.C.

 


Les Egyptiens acheminaient par voie caravanière des produits végétaux qui leur parvenaient souvent sous la forme de denrées sèches, poivre, cannelle, boutons floraux du giroflier etc...
 


 

Vers le III° - II° siècle av. J.-C. 

 

 

Les clous de girofle étaient importés de Java en Chine, à la cour de la dynastie Han

 

Epoque de la dynastie de Han (206 av. J.-C.-220 apr. J.-C.)


Dans la littérature chinoise, l’épice porte alors le nom hi-sho-hiang, qui signifie “langue d'oiseau”. 


Son usage s’avère plus de l’ordre médicinal, pour traiter les troubles digestifs et intestinaux, que d’une réelle utilisation en cuisine. 


Les officiers de la cour devaient se parfumer l’haleine avec des clous de girofle dès lors qu’ils devaient parler à l’Empereur


 

 

 

I°  - II° siècle

 


Dans l'ancien texte sanskrit Charaka Saṃhita (1er siècle de notre ère), il est indiqué  :


"celui qui veut une haleine claire, fraîche et parfumée doit garder des noix de muscade et des clous de girofle dans la bouche" 

 

Dans la médecine ayurvédique, les clous de girofle étaient utilisés pour traiter un grand nombre de problèmes, notamment le rhume, l'asthme, l'indigestion, les vomissements, les maux de dents, la laryngite, l'hypotension et l'impuissance. 
 


 

 

Vers 77,


L'écrivain romain Pline l'Ancien (23-79 de notre ère) fut le premier à décrire les clous de girofle en Occident 

Histoire naturelle 

"Il existe également en Inde une graine ressemblant à celle du poivre, mais plus grosse et plus fragile, appelée caryophyllum (garyophyllon), qui pousserait sur le lotus indien; elle est importée ici pour son parfum"

Dès lors de son apparition à Rome, le clou de girofle devient une denrée très prisée, dont la rareté en fait un produit de luxe.


 

 

 

Dès le II° siècle  Les boutons odorants de giroflier parvenaient par caravane jusqu’à Alexandrie.

 

 

III° - IV° siècle

 


Apicius consacre le triomphe des épices dans le livre

"De re coquinaria" ou "de l'Art Culinaire",

paru au IIIème ou IVème siècle,

ouvrage dans lequel les clous de girofle sont intégrés dans la liste des épices indispensables dans une maison.

 

 

 

L'exportation du clou de girofle s’intensifie en Europe à partir du IVème siècle, une période marquée par le cadeau de l’empereur romain Constantin le Grand (306-337) qui offre à saint Silvestre, évêque de Rome (314-335) des vases d'or et d'argent remplis d'encens et d'épices, dont 68 kg de clous de girofle. 


 

 

 

 

VI° siècle

 


Alexandre de Tralles (525-605) mèdecin grec

"cours de médecine en douze livres"

recommandait

"le clou de girofle pour le mal de mer, la goutte et la stimulation de l'appétit".

 

 

Dans une sépulture mérovingienne en Alsace datant de l'an 600, a été retrouvée une boîte en or contenant 2 clous de girofle.
 

 

 

VII° siècle

 


Le médecin grec Paul d'Égine (620/630-680/690) écrivait : 


"C'est la nature de la fleur de quelque arbre, ligneuse, noire, presque épaisse comme un doigt ; réputée aromatique, aigre, amère, chaude et sèche au troisième degré ; excellente dans les relishs et autres prescriptions" 

Les Arabes furent les premiers à utiliser abondamment le clou de girofle dans la préparation des aliments. 

En fait, les épices étaient très appréciées dans tout le Moyen-Orient pour leur parfum et leurs propriétés médicinales, ainsi que pour l'amélioration de la saveur des aliments." 

 

 

VIII° siècle

 

Sébastien, abbé du VIII° siècle obtint aux moines du monastère de Corbie une exception au droit de péage sur leur allocation annuelle d'épices, du nouveau roi Chilpéric II (29 avril 716) prélevables sur l'entrepôt du port de Fos, a observer qu'au témoignage de Grégoire de Tours le papyrus, l'huile et les épices étaient les principales denrées débarquées dans le port provençal. 


A chacun des dix relais qui jalonnaient l'itinéraire Fos-Corbie,

"les envoyés... touchaient ... un muid de vin ; 30 muids de garum,  30 livres de poivre, 2 livres de girofle,  I livre de cannelle....."


 

 

 

IX° siècle

 


Durant le Moyen Âge, les Arabes assurent le commerce du clou de girofle sans en connaître la provenance exacte


Ibn Khurdähbih (vers 820-885) géographe et bureaucrate perse musulman situe le giroflier sur l'ile de Java 
 

 

 

Ishaq ibn Imran (fin du IXe siècle-901) médecin arabe

Le clou de girofle ainsi que les épices jouaient un rôle important dans les textes médicaux arabes du 9e siècle.

Ses ouvrages, rédigés en arabe et traduits en hébreu, en latin et en espagnol, devinrent la base du programme médical de l'Europe médiévale.

 

 


Des documents du monastère médiéval de Saint-Gall, en Suisse, indiquent qu'au 9e siècle, les moines utilisaient des clous de girofle pour assaisonner leur poisson à jeun. 
 

 

 

X° siècle

 

 

L'Irakien Ibn Sayyar al-Warrag 

Kitab al-Tabikh (Le livre des plats) le plus ancien livre de cuisine arabe connu

mentionne : les clous de girofle à plusieurs reprises.

 

 

Ibrahim Ibn Jaqub (912-966) commerçant et voyageur al-Andalous du X° siècle.

nota :

que les bourgeois de Mayence (Allemagne) utilisaient des clous de girofle pour assaisonner leur nourriture. 
 


 

En l'an 1000,

L'écrivain arabe Ibrahim Ibn Wasif-Shah, dans son

Résumé des merveilles, fit cette description fantaisiste du clou de girofle et de sa source:

..."quelque part près de l'Inde se trouve l'île portant la Vallée des Clous de Girofle. Aucun marchand ou marin n'a jamais été dans la vallée ou n'a jamais vu l'espèce d'arbre qui produit des clous de girofle: on dit que son fruit est vendu par les génies. Les marins arrivent sur l'île, déposent leurs marchandises sur le rivage et retournent à leur navire. Le lendemain matin, ils trouvent, à côté de chaque objet, une quantité de clous de girofle.

Un homme prétend avoir commencé à explorer l'île. Il vit des gens de couleur jaune, imberbes, habillés comme des femmes, avec de longs cheveux, mais ils se cachèrent à son approche. Après avoir attendu un peu, les marchands revinrent sur le rivage où ils avaient laissé leur marchandise, mais cette fois ils ne trouvèrent pas de clous de girofle, et ils comprirent que cela était arrivé à cause de l'homme qui avait vu les insulaires. Après quelques années d'absence, les marchands essayèrent à nouveau et purent revenir au système de commerce original.

On dit que les clous de girofle sont agréables au goût lorsqu'ils sont frais. Les insulaires s'en nourrissent et ne tombent jamais malades ni ne vieillissent. On dit aussi qu'ils s'habillent avec les feuilles d'un arbre qui ne pousse que sur cette île et qui est inconnu des autres peuples"...


 

 

 

XI° siècle

 


Macer Floridus 

 

De viribus herbarum,

Poème didactique datant du dernier quart du XI° siècle 

...sous le nom de gariofilus :

fortifiant du foie et de l’estomac,

une fois broyé "dans du lait de vache

(il) donne une boisson qui porte à l’amour

et fortifie la mémoire"...
 

 

 

XII° siècle

 

 

Au cours du XIIème siècle, les clous de girofle étaient d’usage à Rome et en France, mais toujours considérés comme un produit de luxe.

 


Hildegarde de Bingen (1098-1179) moniale bénédictine allemande

écrit ans son livre Physica 1 :

"Prendre une noix de muscade, un poids égal de cannelle et un peu de giroflier, réduire en poudre ; ajouter de la fleur de farine et un peu d'eau. Faire de petites galettes et en manger souvent. Cela diminue les humeurs nocives, apporte du bon suc au sang et fortifie les nerfs."


 


 

 

À la fin du XII° siècle, les cuisiniers médiévaux imaginèrent des centaines d'applications différentes, ne laissant pratiquement aucun type d'aliment sans épice.

Le clou de girofle était largement utilisé pour des sauces riches et épicées.

 


 


 

 

XIII° siècle

 


Kitab al-Wuslah ila l-Habib, livre de cuisine  du XIII° siècle attribué à l'historien arabe Ibn al -ʿAdīm (1192-1262).


Les clous de girofle et la noix de muscade jouent un rôle dominant dans ce populaire livre de cuisine syrien.
 

 

 

1256


Lorsque le roi et la reine d'Écosse célébrèrent la fête de l'Assomption en 1256, leur nourriture était épicée avec 50 livres de gingembre, de poivre et de cannelle, 4 livres de clous de girofle et 2 livres de noix de muscade et de macis. 
 

 

 

1265


Dante Alighieri  (1265/1267-1321) poète, écrivain, penseur et homme politique italien .


Dans "l'Enfer de la Divine Comédie" le cite comme étant d'un usage réservé aux riches Siennois

Domenico di Michelino - Dante - La Divine Comedie


 



 

Philippe Mouskes écrivain et un bourgeois de Tournai de la première moitié du XIII° siècle 

ms. p. 219, dans La Curne

..."Vous estiez la flors des Danois, Vous estiez giroufles et lis, Sur tous chevaliers eslis," Mouskes,"...

 

 

 

Marco Polo (1254-1324) marchand vénitien 

rapporte dans "Livre des Merveilles"

"les girofliers poussent dans l'est du Tibet, sur les îles Nicobar et à Java"

 

 

Les prix étaient tellement élevés que les autres pays européens ont contourné Venise et trouvé de nouveaux itinéraires pour ramener les épices.


 

Le clou de girofle faisait partie de la recette de l'hypocras, (ypocras) vin médiéval

Le Viandier de Taillevent (1314-1395)

 

Ypocras

 

"Pour faire une pinte d'ypocras il faut

trois tréseaux de cynamome fine

un tréseau mesche ou deux comme on veut

demi tréseau de girofle et de graine de sucre fin

six onces et mettez en poudre et il faut

tout mettre en une coulée avec le vin

dans le pot dessous et le passer tant

qu'il soit coulé et tant plus".

 

 


C’est à partir du XIIIème siècle que commença une véritable course aux épices
​​​​​​​​​​​​​​


 

 

XVI° siècle

 

 

Paracelse (1493-1541) médecin, philosophe et alchimiste, 

...selon la "théorie des signatures"  de nombreux auteurs ont décrit le bouton floral comme "ressemblant à la tête d’un enfant sortant de la matrice maternelle"...

La théorie des signatures a souvent été appliquée aux plantes médicinales, Paracelse, en a résumé le principe par cette formule : similia similibus curantur "les semblables soignent les semblables".


 


 

 

Vasco de Gama (vers 1460/1469-1524) grand navigateur portugais, passa par le cap de Bonne Espérance et réussit à atteindre l’océan Indien.

Les Portugais arrivés dans l'archipel des Moluques en 1511 s'assurèrent le monopole en brûlant les arbres situés hors de l'île de Ternate. 

 

 

En 1518, le roi d’Espagne Charles Quint accepte de financer un projet en fournissant à Magellan une flotte de 5 navires et un équipage de 237 hommes. 

 

Le 10 août 1519 Magellan et son armada longent les côtes de l’Amérique vers le sud afin de trouver une voie commerciale vers les Moluques dont il pourrait jouir du monopoles épices, cet archipel regorgeant de clous de girofle et de noix de muscade, des denrées aux prix démesurés à l’époque.

 

C’est à Antonio Pigafetta, un membre de l’expédition de Magellan, à qui serait due la première description du giroflier avec précision, observé en 1521, aux îles Moluques.


Le voyage de Magellan s’arrêtera le 27 avril 1521, lorsque ce dernier est tué lors d’un conflit avec des tribus indigènes locales.

 

Juan Sebastián Elcano (1486/1487-1526) navigateur espagnol devient le nouveau capitaine de l’expédition, l’équipage rejoindra l’Indonésie le 8 novembre 1521. 


L'expédition atteint finalement Tidore dans les îles Moluques, dans l'actuelle Indonésie . Ils y trouvèrent la précieuse épice qu'ils recherchaient, à savoir le clou de girofle. 


Comme il n'y avait pas beaucoup de clous de girofle sur l'île Tidore, ils passèrent un accord avec le rajah local, qu'ils appelèrent l' Almansur de l'île Tidore, et qui leur apporta des tonnes de clous de girofle. 


Après avoir chargé la cargaison de clous de girofle, le seul navire "le Victoria" en état de voguer  reprit la mer, le 21 décembre, chargé du trésor tant convoité, le clou de girofle.
Le capitaine Elcano propose de continuer vers l'ouest en revenant vers l'Europe autour du cap de Bonne-Espérance en Afrique, sans faire demi-tour ni contourner le cap Horn en Amérique du Sud. 


Ce vaisseau revint à Séville avec 27 tonnes de clous de girofle. Il deviendra le premier navire à réaliser le tour du monde en ralliant les côtes espagnoles le 6 septembre 1522, avec à son bord seulement 18 rescapés. 

​​​​​​​
 


 

 

Le "Mesnagier de Paris" est un livre manuscrit d'économie domestique et culinaire rédigé au XIV° siècle.


Hardouil de chapon 


"Despeciez-les par membres ou quartiers, puis les cuisiez en eaue, puis friolez en sain de lart et tandis, broyez gingembre, canelle, giroffle et graine, et deffaites de vertjus, et ne soit point coulé, mais sorissiez10 pain sur le gril, broyez après les espices, et destrempez de vertjus, puis passez le dit pain par l'estamine et faites tout boulir. Et au drècier, mettez vostre grain par escuelles et le pottage tout chault dessus."


 

 

 

XVII° siècle

 


Monopole espagnol sur la commercialisation du clou de girofle en Europe. 


Ce monopole leur est subtilisé par les Hollandais qui prennent les îles Moluques au XVII° siècle. 


A cette époque, les Hollandais fournissaient main d’œuvre et bateaux aux grandes expéditions européennes. Ils profitèrent de leur position dominante dans les transports maritimes pour prendre le contrôle des îles Moluques. 


Suite à une chute des prix, et soucieux de conserver un monopole commercial sur la précieuse épice, ces derniers l'éradiquèrent de toutes les îles sauf Ambon et Ternate, en brûlant les girofliers en vue de concentrer les plantations dans un petit groupe d’îles et notamment à Amboine, pour empêcher leurs rivaux d’acheter les graines et de cultiver leurs propres arbres.


Il était alors interdit d’en exporter les graines ou les plantules sous peine de mort. 
Les indigènes se révoltèrent dans une bataille sanglante. 


Dans les îles Moluques, un giroflier était planté à chaque naissance, la croyance était que le destin de l’arbre était lié au destin de l‘enfant.


Finalement, afin de mieux contrôler le monopole, les Hollandais décidèrent que les îles devaient restées inhabitées, et 60 000 personnes furent massacrées.

carte des Moluques Willem Blaeu (1630)


 

 

 

1640


Déclaration du roi, (Louis XIII roi de France, 1601-1643)

Novembre  1640,

tarif

..."Chapelets ou fût de gérofles, le cent pesant estimé cent livres ; clous de gérofles, le cent pesant estimé cent trois livres,"... 
 

 

 

Le roi de France Louis XIV dit "le Roi-Soleil" (1638-1715)  "le roi le plus doux fleurant"  parfumait  ses vêtements et ses perruques, de senteurs fortes(vers la fin de sa vie) et odorantes de muscade, d’aloès, d’orange, de musc et de giroflier, etc...

 

Il se frottait le corps avec des essences parfumées et en ajoutait même quelques gouttes à ses boissons pour "purifier" l’intérieur de son corps.


Il composait certains de ses mélanges aromatiques et  pour les fabriquer, il faisait venir par bateau des plantes des quatre coins du monde et encourageait ses parfumeurs à l’innovation en les soutenant financièrement.


A cette époque à la cour, on ne doit pas oublier de se frotter les dents avec des opiats à la cannelle, à l’orange, au clou de girofle, au citron. 

                Louis XIV reçoit l’ambassadeur de Perse dans la galerie des Glaces en 1715 d’Antoine Coypel. Bridgeman images/Leemage


 

 


 

Selon Nicolas Lémery (1645-1715) chimiste apothicaire français,

..."On larde un citron tout autour avec des clous de girofle et on le porte dans sa poche pour le sentir souvent dans le temps des maladies épidémiques, afin de se garantir de la contagion".

Dictionnaire universel des drogues simples
ouvrage dépendant de la "Pharmacopée universelle",

3° édition...

 

 

 

Parfum à la Maréchale

La maréchale d’Aumont préparait cette fameuse "poudre" dont les ingrédients sont renseignés par Simon Barbe dans Le parfumeur françois (1693) : 

Avis du "parfumeur françois" sur la question :
"Je ne dis pas que c’était là quelque chose de bien fleurant, loin de là"…


 

 

 

XVIII° siècle

 

1739

 

Elizabeth Blackwell, "Le clou de girofle, Carophyllus spiceus"

Ce spécimen a été prélevé sur une branche de l'arbre chez Sr Hans Sloan. (Sir Hans Sloane, 1660-1753, était un médecin britannique dont la collection d'histoire naturelle est devenue une fondation du British Museum.)

Planche 338 du volume 2 de Blackwell's A Curious Herbal,
contenant cinq cents coupes, des plantes les plus utiles, qui sont maintenant utilisées dans la pratique de la physique...

 
À quoi s'ajoute une brève description de vos plantes ; et leurs utilisations courantes en physique (Londres, 1739). 

 

 

 

Fiche pédagogique botanique réalisée par 

le pasteur Jean-Frédéric Oberlin (1740-1826) au XVIIIe siècle.

Musée Jean-Frédéric Oberlin à Waldersbach (Bas-Rhin).


 

 

 

1753


Le clou de girofle est décrit en premier par le naturaliste suédois Carl von Linné en 1753, qui la classe dans le genre "Caryophyllus" sous le nom binominal "Caryophyllus aromaticus", 
 

 

 

1757


Louis de Jaucourt (1704-1780) médecin et  collaborateur prolifique.

 
Encyclopédie de Diderot et D'Alembert. 

L’Encyclopédie, 1re éd.

(Tome 7, p. 669-673).

...."GIROFLE, (Clou de) Botaniq. exotiq. Chimie & Commerce ; fruit aromatique d’une nature toute extraordinaire, qui croît aux îles Moluques ; ces îles fameuses par leurs diverses révolutions, & plus encore pour produire seules dans le monde ce thrésor singulier de luxe, source d’un commerce étonnant.

Noms de l’arbre qui porte le girofle. L’arbre qui porte le clou de girofle, ou simplement le girofle, s’appelle en françois giroflier des Moluques, & par nos botanistes caryophyllus aromaticus, C. Bauh. Rai, Breynius, Plukenet, Jonston, &c. C’est le ts-kinka de Pison, mantiss. aromatic. "...


 

 

 

En 1769 

 


C'est le Français Pierre Poivre intendant de l'île de France (île Maurice) et de l'île Bourbon (Réunion) qui met fin au monopole de la Compagnie Hollandaise des Indes orientales au XVIII° siècle en introduisant les girofliers à l'île Maurice, puis en Guyane.


Il réussit à dérober des plantes de poivrier, giroflier et muscadier au cours d'une expédition à Batavia, et leur acclimatation d'abord à l'île de France. Parmi les cinq girofliers introduits à Bourbon, quatre périrent, et le  survivant devint l’ancêtre de tous les girofliers présents aujourd’hui sur l’île. 


Le giroflier fut introduit dans d’autres régions chaudes comme Cayenne, Saint Domingue et à la Martinique. 


 

 

 

Le 27 juin 1770, il arriva à l'île de France :


quatre cent cinquante plants de muscadier, 

et soixante-dix pieds de giroflier ; dix mille muscades, 

ou germées ou propres à germer, et une caisse 

de baies de girofle dont plusieurs étaient hors de terre, ...


 

 

 

1778


Planche botanique de

Lukas Hochenleitter und Kompagnie
sur le giroflier


 

 

 

 

Guillaume Thomas, abbé Raynal (1713-1796) historien, écrivain, penseur et prêtre français.

"Histoire philosophique et politique des établissemens 
& du commerce des européens dans les deux Indes -" 


I

...

Un peuple sobre, indépendant, ennemi du travail, avait vécu des siècles avec la farine de sagou et l'eau du cocotier, quand les Chinois, ayant abordé par hasard aux Moluques dans le moyen âge, y découvrirent  le girofle et la muscade, deux épiceries précieuses que les anciens n'avaient pas connues..., 

 

II

...

L'arbre qui donne le girofle a le port du bouleau, l'écorce fine et lisse du hêtre ; son tronc, formé d'un bois très dur, s'élève peu et se partage en plusieurs branches principales, dont les rameaux se couvrent, en mars, de feuilles et de fleurs,... 

 

IV

...

Personne n'ignore que les Hollandais s'enrichissent, depuis deux siècles, par la vente du girofle et de la muscade,...
...

 

 

 

1788


Joseph Gärtner ou Gaertner (1732-1791) botaniste allemand

dans De fructibus et semibus plantarum - vol. 1 -p 166

décrit le genre Syzygium , 


 

 

 

1789

Giroflier

Clove (Caryophyllus Aromaticus), 

Herbier Floride

Illustration Delahaye, 1789


 

 

 

1793

 

Le calendrier républicain, ou calendrier révolutionnaire français, est un calendrier créé pendant la Révolution française et utilisé pendant la Première République puis l'Empire jusqu'en 1806, entré en vigueur que le 15 vendémiaire an II (6 octobre 1793).


Le 13e jour du mois de Messidor (19/20 juin–18/19 juillet) du calendrier républicain/révolutionnaire français était officiellement

dénommé "jour du girofle",

généralement chaque 1er juillet du calendrier grégorien. 


Le Soleil correspond au Signe du Cancer 

 

"Quel repos plein d'attraits goûte la Moissonneuse 

Quand aux travaux du Jour succèce un doux Sommeil 

Cérès par tes présens tu rends la vie heureuse 

Jamais on ne les voit s'évanouir au réveil"
 

 

 

 

XIX° siècle

 

 


En 1812, un Arabe originaire de Mascate l'omanais Saleh ben Haramil al Bray introduisit le clou de giroflier (produit venant de l'île Bourbon) à Zanzibar.


Le sultan de l'archipel emploiera entre 1830 et 1872 près de 7000 esclaves à l'exploitation de l'épice.

 

Au XIX° siècle l’esclavage fût aboli sur l’archipel de Zanzibar au large de la Tanzanie alors sous influence arabo-musulmane. 


 

 

 

1815


Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre (1737-1814) écrivain et botaniste français

Harmonies de la nature 

..."Les végétaux les plus aromatiques, l'arbre de l'encens, le cannelier, le giroflier"...


 

 

 

1827


Curtis, W., Botanical Magazine (1787-1948)

Caryophyllus aromaticus L.

Syzygium aromaticum (L.) Merr. & L.M.Perry

Illustration Missouri Botanical Garden, St. Louis, U.S.A


 

 

 

1821


Flore médicale des Antilles

ou Traité des plantes usuelles :

Paris : Pichard,1821-1829..

giroflier aromatique


 

 

 

1832


Journal de pharmacie et des sciences accessoires, 

Volume 18 

...

...

 

 

1873


Émile Zola (1840-1902) écrivain et journaliste français

 


Le Ventre de Paris


Et, au-dessus du fourneau, plus haut que

les écumoires, les cuillers, les fourchettes

à longs manches, dans une rangée de

tiroirs numérotés, s’alignaient les chapelures,

la fine et la grosse, les mies de pain pour paner,

les épices, le girofle, la muscade, les poivres. 

 

 

 

1873


Jules Verne (1828-1905) écrivain français .

 

Tour monde en 80 jours

L’île de Singapore n’est ni grande ni imposante d’aspect. 

Les montagnes, c’est-à-dire les profils, lui manquent. 

Toutefois, elle est charmante dans sa maigreur. 

C’est un parc coupé de belles routes. 

Un joli équipage, attelé de ces chevaux élégants 

qui ont été importés de la Nouvelle-Hollande, transporta 

Mrs. Aouda et Phileas Fogg au milieu des massifs de palmiers 

à l’éclatant feuillage, et de girofliers dont les clous 

sont formés du bouton même de la fleur entr’ouverte.

 

 

 

1884


Joris-Karl Huysmans (1848-1884) écrivain et critique d'art français

À rebours

...Imaginant des albums odorants, imitant les bouquets de fleurs de Takéoka, obtenant par des alliances de lavande et de girofle...

... par un mariage de patchouli et de camphre, l’arome singulier de l’encre de Chine ; par des composés de citron, de girofle et de néroli, l’émanation de l’Hovénia du Japon...
 

 

 

1887


Vintage - illustration

Cloves - clous de girofle


 


 

1896

Dorveaux, Paul, 1851-1938


L'Antidotaire Nicolas : traductionfrançaises de l'Antidotarium Nicolai


"Girofle (p. 5, 6, etc.). Girofle, bouton de la fleur du Giroflier {Carjiophyllwf aromaticus L.), communément appelé clou de girofle.

(on trouve clous de girofle, p. 39). La feuille du Giroflier était également employée en médecine, sans doute à la place du folkim (V. Foile), car, dans VAntidotaire, on trouve folium traduit par fuille de girofle (p. 4). Flückiger et Hanbury (t. I, p. fi06) disent que « les feuilles de girofle sont énumérées comme objet d’importation en Palestine au XII” siècle. Elles sont aussi mentionnées dans une liste des drogues vendues à Francfort vers l’année 1450. 

Enfin le maire girofle (p. 7) était, comme nous l’avons dit dans notre Avant-Propos, l’antofle (1), appelé vulgairement mère de girofle, matrice de gérofle, etc."
 


 

 

1897


Plantes médicinales de Köhler 

Köhler's Medizinal-Pflanzen

Hermann Adolph Köhler (1834-1879), médecin et chimiste, 

Syzygium aromaticum.

 

 

 

XX° siècle

 


1911

Dr Macaigne

Précis d'hygiène

..."Le girofle et la moutarde dont les essences ont un pouvoir aseptisant remarquable"...
 

 

 

Robert Desnos (1900-1945) poète français


Recueil : "Chantefleurs"


 

La Giroflée et le clou de girofle


Clous de girofle et giroflée,

Giroflée à cinq feuilles,

Sire Nicolas nous accueille,

Coiffé d’un chapeau huit reflets,

Dans son jardin de Viroflay,

Clous de girofle et giroflée.


 

 

 

Elmer Drew Merrill (1876-1956) botaniste américain et Lily May Perry (1895-1992)  botaniste canado-américaine 

déplacent en 1939 l'espèce syzygium (giroflier) sous le nom correct de "sygygium aromaticum"
 


 

 

1949


Georges Brunerie. 

Les industries alimentaires et leur organisation rationnelle

..."cultivé surtout à Zanzibar, à la Réunion et à Madagascar. Après cueillette, le girofle est ébouillanté puis exposé à la fumée d'un feu de bois et enfin séché au soleil avant d'être expédié"... 
 

 

 

1980


Marie-Claude Palys - auteur

 

Le clou de girofle

 

Originaire des îles Moluques, le clou de girofle

Bouton floral d'un grand arbre des Tropiques

a généré dans le passé de grandes convoitises .

 

A la main à l'ancienne, avec des paniers tressés, 

perchés sur des échelles de bambous, les cueilleurs

ramassent les précieux bourgeons de fleurs.

 

D'Indonésiens, Arabes, Egyptiens, Grecs, Chinois, 

Romains et Vénitiens, après bien des périgrinations

portugais et hollandais, français en firent usage

 

Ce précieux épice, fit que Vasco de Gamma 

contourna l'Afrique, Magellan fit le tour du Monde, 

Et Pierre Poivre l'acclimata à l'Ile de France

 

Un parfum d'œillet, piquant et légèrement amer, 

Puissant, et au-delà de ses propriétés pour la santé, 

Délicieux dans les mets et le pain d'épices, 

 

C"est la "fleur des Dieux" au Tibet

Qui embaume, désinfecte et protége 

Le giroflier, le clou de girofle c'est la Dignité. 

 

 

 

1985


Scott Cunningham (1956-1993) auteur 

Encyclopédie des plantes magiques

le Giroflier (Eugenia aromatica ou Caryophyllus aromaticus) a les caractéristiques suivantes :

...    Si l'on dit du mal de vous, répandez la nuit  une décoction de clous de girofle (mêlez-y aussi les cendres des clous que vous avez brûlés en rituels) devant la maison de celle ou de celui que vous soupçonnez d'être le « corbeau ». Rentrez chez vous en passant par l'embranchement de quatre chemins où est élevé un calvaire. S'il n'y a rien ni personne sur ce calvaire, vous avez fait erreur : le calomniateur n'est pas celui que vous croyez. Mais si le hibou est perché sur l'une des branches du calvaire, vous avez vu juste, et votre entreprise va vite porter ses fruits ; non seulement les bruits malveillants vont cesser, mais il se pourrait bien que vous appreniez la mort, ou au moins l'état grave, de leur auteur. 

    Portés sur soi, ou utilisés pour aromatiser un bain, les clous de girofle attirent l'attention, et le désir, du sexe opposé....


 


 

 

Le giroflier ou le clou de girofle

dans Le Langage des fleurs 


 

Le giroflier, le clou de girofle symbolise

la Dignité et la Protection. 

 

 

 

Mythes et légendes

du giroflier et du clou de girofle

 


- Au Tibet, on le nomme "fleur des Dieux".

- Au Maroc, autrefois, on jetait sur les braises d’un "kanoun" de la poudre de clou de girofle diluée avec de l’eau de rose pour embaumer et désinfecter les pièces de la maison.

- L’orange piquée de clous de girofle, était censée protéger contre la peste.



 


 

 

Utilisation du clou de girofle

 


Le clou de girofle a un parfum d'œillet, une saveur piquante et légèrement amère, à la fois boisée et fruitée, qui laisse une sensation de brûlure et d'engourdissement. 

L'épice est largement utilisée dans la cuisine asiatique et la cuisine indienne en particulier. Il peut être utilisé en infusion.

 

 

Utilisation culinaire


Il est présent :

- Dans le pain d'épices, les biscuits en mélange avec la cannelle 

- Le pot-au-feu, les marinades, la choucroute 

- Indispensable à la plupart des currys. 

 

Mélanges

Les clous de girofle font partie de nombreux mélanges d'épices, dont le ras el-hanout du Maghreb et le garam masala indien.

 

 

 

Propriétés médicinales


Le clou de girofle possède des propriétés antibactériennes, anesthésiantes et antiseptiques.

Il est souvent utilisé contre les douleurs dentaires.

 

 

Cosmétiques et parfumeries

- Le clou de girofle est un ingrédient du henné et du khôl. 

- Il sert de parfum d'ambiance lorsqu'on pique une une orange de clous de girofle,  afin de réaliser une pomme d’ambre..

 


Autres usages

Les clous de girofles entrent dans la composition des cigarettes indonésiennes appelées "kretek". 

Elles sont constituées de tabac, de clous de girofle et d’une sorte de mélange aromatique. Elles ont été créées à Java vers 1880 par un certain Haj Jamahri, asthmatique, qui voulait soulager sa douleur grâce aux pouvoirs anesthésiants de l’eugénol, et se soigner en fumant. 

 

 

 

Pour en savoir plus 

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11 mars 2024 1 11 /03 /mars /2024 21:51

1980


Marie-Claude Palys - auteur

 

Le clou de girofle

 

Originaire des îles Moluques, le clou de girofle

Bouton floral d'un grand arbre des Tropiques

a généré dans le passé de grandes convoitises .

 

A la main à l'ancienne, avec des paniers tressés, 

perchés sur des échelles de bambous, les cueilleurs

ramassent les précieux bourgeons de fleurs.

 

D'Indonésiens, Arabes, Egyptiens, Grecs, Chinois, 

Romains et Vénitiens, après bien des périgrinations

portugais et hollandais, français en firent usage

 

Ce précieux épice, fit que Vasco de Gamma 

contourna l'Afrique, Magellan fit le tour du Monde, 

Et Pierre Poivre l'acclimata à l'Ile de France

 

Un parfum d'œillet, piquant et légèrement amer, 

Puissant, et au-delà de ses propriétés pour la santé, 

Délicieux dans les mets et le pain d'épices, 

 

C"est la "fleur des Dieux" au Tibet

Qui embaume, désinfecte et protége 

Le giroflier, le clou de girofle c'est la Dignité. 

Marie-Claude Palys - auteur - Le clou de girofle
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