2 mars 2024 6 02 /03 /mars /2024 17:26

 

 

Contes et légendes du carvi

Scott Cunningham,

auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques

 

 

Le bois sacré

 

Dans l'île de Rügen, sur la Baltique, 

il y avait un bois sacré dédié à Hertha, 

déesse de la terre et des moissons.

Celle-ci y vivait avec ses courtisanes et ses servantes, 

et n'en sortait qu'à certains jours déterminés, 

dans un char tiré par huit génisses blanches. 

Si l'homme qui voyait passer ce cortège

avait sur lui des grains de Carvi, il ne lui arrivait rien. 

Sinon il disparaissait, enlevé par les femmes, 

et nul ne le revoyait jamais. 

 

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2 mars 2024 6 02 /03 /mars /2024 17:22

 

 

Contes et légendes du carvi

Scott Cunningham,

auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques


 

Margrafine Wohlgemuth. 


Ses suivantes surveillaient les auberges, 

à l'affût d'un beau seigneur de passage. 

A l'aube, l'amant d'une nuit était précipité 

dans le lac du haut de la tour, une lourde chaîne 

enroulée autour des jambes. Jusqu'au soir où, 

pour son malheur, la margrafine introduisit 

dans son château maudit, 

lé Karbenesser, le Mangeur de Carvi.  

 

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28 février 2024 3 28 /02 /février /2024 12:10

 

 

Mythologie des épices, 
Aromates et condiments
 
Le ou la Cardamome aromatique - Elettaria cardamomum

 

 

La cardamome, parfois appelée cardamomier, cardamome aromatique ; Amome ; Arbre à semences jolies ; Galanga ; Graine des anges ; Graine du paradis ; Reine des épices ; Zingibier.


est une plante herbacée à rhizome, vivace aux feuilles piquantes, appartenant à la famille des Zingibéracées et dont les fruits séchés (capsules) produisent l’épice du même nom.


La "vraie" cardamome est issue de la plante Elettaria cardamomum.  

Elle serait originaire de la côte de Malabar, région de l’Inde d’où provient également le poivre.


C'est une plante de montagne qui a besoin d’ombre et d’humidité pour se développer correctement et nécessite un sol riche en humus. La plante, qui peut être productive pendant 20 à 40 années, donnera sa première récolte au bout de deux ou trois ans.


 

 

 

A partir de son épais rhizome, superficiel se développant horizontalement, la cardamome forme une touffe de tiges dressées pouvant atteindre 2 à 4m, 

 


 

 

Les feuilles poussent aux nœuds des tiges. De couleur vert foncé (mais pouvant varier du vert clair au pourpre), elles sont persistantes, pointues, linéaires avec un revers duveteux.


 

 

Dans son environnement d'origine, la cardamome fleurit (exceptionnel en France) au printemps ou en été, sous la forme de panicules constituées de fleurs blanches striées de violet.

Ces panicules poussent généralement à plat, mais peuvent parfois être partiellement dressés, voire verticaux.


 

 

Elles forment ensuite des fruits.

Son fruit ovoïde, est une capsule jaune-vert comprimé sur 3 faces et groupé en une sorte d’épi contenant de 6 à 20 graines noires et brunes. Les graines possèdent une saveur piquante et poivrée qui  donnent l'épice la "cardamome", utilisée comme condiment.

La récolte de la cardamome peut s’effectuer presque tout au long de l’année et se fait exclusivement à la main

.


 

 

 

Elles sont alors plongées dans un bain d’eau bouillante puis séchées au soleil en général. Les capsules restent vertes après cette opération, d’où le nom de "cardamome verte". 


La cardamome est généralement vendue en capsule, mais on trouve aussi de la cardamome moulue plus pratique pour la cuisine. 


Son goût rappelle le citron, le poivre et l’eucalyptus. Après le safran et la vanille, elle demeure l'une des épices les plus chères du Monde.


 

 

 

 

Il existe trois variétés naturelles de cardamome verte :


- La cardamome de Malabar, originaire du Kerala, qui présente des panicules floraux poussant horizontalement, le long du sol


- La cardamome de Mysore, originaire du Karnataka, présente des panicules poussant verticalement. 


- La cardamome vazhuka, un hybride naturel entre ces deux variétés, dont les panicules poussent entre l’horizontale et la verticale. Ses tiges présentent les mêmes caractéristiques que celles de la cardamome de Mysore.
 


 

 

Pollinisation

 


Avec la domestication, le pollinisateur de la cardamome a changé.

La plante sauvage est pollinisée par des abeilles solitaires du genre Megachile, alors que les souches domestiquées le sont par des abeilles sociales.
 


 

 

Pour le Codex Alimentarius (code alimentaire),  la cardamome est un nom générique pouvant correspondre à d'autres espèces:

Il existe d'autres plantes asiatiques "fausses"' cardamomes, du genre Amomum qui lui sont parfois substituées ou mélangées. 

 

 

Genre Amomum

 

Cardamome noire - Amomum subulatum 

Grande cardamome ; cardamome du Népal ; cardamome brune ; fausse cardamome ; cardamome brune.


C'est épice orientale, dont les grains sont plus gros que ceux de la cardamome verte et possèdent un goût différent. Les cardamomes verte et brune peuvent être associées de manière complémentaire dans la cuisine indienne.


Ses propriétés pharmacologique et antioxydante, ou celles de son huile essentielle, font l'objet de nombreuses publications académiques.


 

 

 

Cardamome médicinale - Amomum villosum, 

Cardamome de la forêt 

 

Cette cardamome de la forêt, cousine des cardamomes noires d’Inde et de Chine, présente un aspect velu, c'est une espèce de plante originaire d'Asie,  d'environnements où la lumière est irrégulière, comme les sous-bois des forêts tropicales ou les zones rocheuses offrant une ombre.

Elle est très aromatique, camphrée, mentholée, chargée de senteurs terriennes et minérales.

 Le fruit est utilisé dans la médecine asiatique pour soigner les ulcères de l'estomac.

 

Cardamome sauvage du Siam - Amomum villosum xanthioides

Fausse cardamome de Thaïlande 

Cette espèce est étroitement apparentée à Amomum villosum, différant principalement par sa capsule de graines, qui est verte ou brunâtre chez cette espèce lorsqu'elle est mature et fraîche.


 

 


 

 

 

Cardamome en grappe -Amomum compactum  

Amomum acre ; cardamome ronde ; cardamome de Java ; 


Amomum compactum est une plante pérenne aromatique, très similaire à la vraie cardamome (Elettaria cardamomum).

Ses jeunes pousses piquantes peuvent être consommées crues, rôties ou cuites. Ses fruits ont une saveur sucrée de térébenthine et sont utilisés comme épice.

Les graines ont quant à elles une saveur poivrée semblable au gingembre. On les utilise comme épice aromatique chaude.
La cardamome en grappe bénéficie également de vertus médicinales.
 


 

 

 

Cardamome du Bengale - Amomum aromaticum, 

fausse cardamome ; a pour nom vietnamien thảo qủa, thảo đậu khấu.


On dénombre 30 espèces identifiées au Vietnam dont Amomum aromatica, cultivée comme épice et plante médicinale. 

Originaire du Bengale et Assam (Inde), la cardamome du Bengale est cultivée dans les régions montagneuses, spécialement à Hoàng Liên Son, dans la province de Lào Cai (Nord) .

Les graines constituent un remède antibactérien et stimulant de la digestion


 

 

 

Cardamome de Chine - Amomum globosum

Cardamome ronde chinoise ; cardamome amère ; Amomum tsao-ko ; cardamome tsao-ko ;


Les gousses de cardamome rouge sont une espèce différente de cardamome, cultivée en Chine, près du Tibet et de la Birmanie. 

Elles sont beaucoup plus grosses que la cardamome noire indienne et ont une odeur forte et une saveur subtile. A également le parfum du camphre et a des notes moins fumées que la cardamome noire indienne.


 

 

 

Cardamome du Cambodge - Amomum krervanh

Cardamome krervanh ; cardamome du Siam ; cardamome d'Indochine ;


Elle fait partie des espèces renommées au Cambodge et au-delà pour leurs qualités aromatiques et médicinales. 

Cette cardamome est l’un des nombreux produits cambodgiens exportés en Chine, où elle est appelée "cardamome blanche".

En médecine chinoise traditionnelle, les fruits séchés sont réputés avoir une saveur âcre et froide, et être en mesure de faire circuler le souffle, réchauffer l’estomac, faciliter la digestion et alléger l’intoxication alcoolique.


 


 

Cardamome ailée de Java - Amomum maximum - 

cardamome fausse maniguette ;


Cette cardamome est l’un des nombreux produits cambodgiens exportés en Chine, où elle est appelée "cardamome blanche".


En médecine chinoise traditionnelle, les fruits séchés sont réputés avoir une saveur âcre et froide, et être en mesure de faire circuler le souffle, réchauffer l’estomac, faciliter la digestion et alléger l’intoxication alcoolique. 


 

 

 

Il existe enfin des cardamomes africaines du genre Aframomum comme la kororima, proches de la maniguette, qui présentent un goût similaire et sont également utilisées en cuisine.

 

genre Aframomum :


- Aframomum corrorima (kororima), cardamome d'Éthiopie, cardamome muscade, cardamome d'Abyssinie ;

 

- Aframomum angustifolium, cardamome de Madagascar ;

 

- Aframomum hanburyi, cardamome du Cameroun ;

 

- Aframomum danielli ;

 

- Aframomum citratum ;

 

- Aframomum excapum.

 

Framomum melegueta - La maniguette

est une espèce de plantes à fleurs du genre Aframomum et de la famille des Zingiberaceae.

Cette plante vivace produit une gousse brune contenant de nombreuses petites graines. Cultivée en Afrique subtropicale (où elle est souvent utilisée comme aphrodisiaque), elle est et appartient à la même famille botanique que le gingembre, les Zingiberaceae. La maniguette est aussi appelée plante du paradis, graine de paradis ou poivre de Guinée.

 

 

 

Etymologie

 

Elettaria cardamomum, 

 

Dans le nom Elettaria 

 - Elettaria est une adaptation latinisée des noms donnés à la plante dans divers dialectes des Indes orientales (ëlam/elakkai). 

Le nom actuel du genre Elettaria est dérivé de Elettari, nom local indien. La cardamome était déjà dénommée êlâ dans l’ancienne littérature indienne 

sanscrit : êlâ, bâhula, truti, vayastha, chandraravâlâ. 
 


Le mot cardamome est issu du latin cardamomum,

Provenant lui-même du grec ancien καρδάμωμον (kardámômon), 
- composé de κάρδαμον (kardamon), cresson,

et

- ἄμωμον (amômon), amomum. qui désigne une plante à épices indienne.

La lexicographie ne s’accorde pas sur le genre grammatical du mot. 


. Les Dictionnaires Le Robert, Le Petit Larousse, le Dictionnaire d’orthographe et d’expression écrite d’André Jouette et la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française le donnent féminin. 


. Pour les dictionnaires plus anciens, comme le Littré, le Dictionnaire général de la langue française d’Hatzfeld et Darmesteter, l’Académie française jusqu’à la huitième édition, comme pour le Trésor de la langue française informatisé, il est masculin.

 

On retrouve une racine commune dans les dénominations internationales du mot cardamome :
Allemand : kardamom ; anglais : cardamom ; espagnol : cardamomo ; italien : cardamomo ; portugais : cardamomo ; grec : kárdamo ; Inde : ilaayachee, elaichi, elettari, chhoti elaichi ; 

 

 


 


 

 

La cardamome dans la bible

 

Apocalypse 18-13 

"de cinnamome, d'aromates, de parfums, de myrrhe, d'encens, de vin, d'huile, de fine farine, de blé, de boeufs, de brebis, de chevaux, de chars, de corps et d'âmes d'hommes".


 

 

La cardamome et les rites religieux en Inde

 

En Inde et au Pakistan, la cardamome est toujours utilisée pour communiquer avec les dieux et sert d’offrandes aux divinités lors des cérémonies religieuses hindoues.

 

Sous la dynastie des Chola, tous les royaumes conquis étaient soumis au versement d’un tribut à l’empereur. 

Avec ces contributions, Rajaraja le Grand fit construire Le temple Brihadishwara de Ihabjavur à la gloire du souverain. 

Les villes étaient tenues de fournir les vaches et les buffles dont on tirait la graisse pour entretenir les lampes du temple, de procurer du camphre, de l’huile de cardamome et d’autres épices pour parfumer l’eau de la toilette du dieu et de mettre à disposition leurs meilleurs spécialistes.


Dans ce temple, des guirlandes de graines de cardamome sont déposées au pied des mûrtis.  Les fiancés officialisent leur engagement par un don réciproque de bétel agrémenté de cardamome et de girofle.


 

 

 

La cardamome et les rites religieux égyptiens

 

En Egypte, purifier, protéger et regénérer, les mélanges à base d’essences étaient utilisés par les prêtres au cours de cérémonies religieuses.

Dans le rituel d’embaumement les prêtres lisaient le livre des morts :
"Que la sueur des dieux parvienne jusqu’à toi…Que l’onguent étant venu jusqu’à toi tu sois heureux éternellement"

 
Le parfum est capable d' enchanter le coeur des dieux, dans la célébration des cultes. 

- Le kyphi est un parfum composé de seize ingrédients dont la cardamome.

  
Tandis que certains mélanges sont utilisés pour permettre aux vivants d’accéder à la vie éternelle ! 

- le Métopion est une huile composée dans l’enceinte des temples par les prêtres, utilisé pour des rituels d’inhumations et  contenait notamment, de la cardamome et..., de l’essence de térébenthine. 


 

 

 

Il y a 12000 ans

 

La cardamome est connue localement sous le nom de "Elam" ou "Ellakka", elle remonte aux racines dravidiennes où elle fut appelée "El".

 

 

4000 - 3000 ans av. J.C.

 

À l’origine, la cardamome poussait à l’état sauvage le long des Ghâts occidentaux, dans le sud de l’Inde. 


La cardamome etait connue et utilisée en Inde ; les plus anciennes mentions, sous son nom sanskrit de Ela, datent de la période ayurvédique.

Certaines découvertes archéologiques soutiennent l'hypothèse d'un début très précoce du commerce des épices asiatiques avec l'Ouest.

Des restes de cardamome (originaire des Ghats occidentaux) et de clou de girofle (endémique des Moluques) auraient ainsi été retrouvés à Terqa, un site de l'âge du bronze mésopotamien.

Boivin et Fuller 2009, p. 143.


 


 

 

Les Égyptiens de l’Antiquité se servaient de la cardamome pour la conservation des aliments et l’embaumement des morts, et dans de très nombreux remèdes. Ils ont ainsi consigné les vertus de la cardamome sur le papyrus de Ebers,

 
Le kyphi est un parfum composé de seize ingrédients : 

vin, miel, raisons secs, cyperus, résine, myrrhe, aspalathe, séséli, lentisque, asphalte, jonc, patience, les deux espèces de genièvre (que l’on appelle grand et petit genièvre), cardamome et calamus.

 

le Métopion est une huile, composée dans l’enceinte des temples par les prêtres,

qui contenait notamment de l’amande amère, de la myrrhe, de la cardamome, du miel, du galbanum, du vin, du jonc, de la graine de baumier et de l’essence de térébenthine. 

 

...Après avoir réduit les racines en pulpe, les Égyptiens fabriquaient des pastilles à croquer pour blanchir les dents et rafraichir l’haleine. 


 

 


 

Il y a 1000 ans

 


La cardamome était connue et utilisée en Inde ; les plus anciennes mentions, sous son nom sanskrit de Ela, datent de la période ayurvédique.


L'ayurveda est une forme de médecine traditionnelle non conventionnelle originaire de l'Inde,  la "science de la vie", il puiserait ses sources dans le Véda, ensemble de textes sacrés de l'Inde antique. 

 

 

 

Au VIII° siècle av. J.-C. 

 

La cardamome est exportée, probablement par la route, puisqu’elle est connue et utilisée par les médecins en Assyrie, et même cultivée dans les jardins du roi de Babylone Merodach-Baladan II.


L’épice se diffuse en Mésopotamie (territoires actuels de l’Irak et de la Syrie), mais aussi dans les pays voisins. 

 

Les commerçants babyloniens, mésopotamiens et assyriens entretenaient d'excellentes relations commerciales maritimes avec la côte de Malabar, où le commerce de la cardamome était très important. 

 

Le thé et le café à la cardamome étaient des préparations étaient servis lors des grandes fêtes arabes. La cardamome était un produit que de nombreux rois utilisaient comme offrande à d'autres rois lors de leurs visites politiques.


 


 

 

V° - IV  siècle av. J.C.

 

 

Hippocrate (460 av. J.-C. - v. 370 av. J.-C.), prêtre médecin grec mentionne la cardamome dans son ouvrage. 

De la nature de la femme 

"les complications des lochies et contre les dyspnées lors des accouchements" 

 

 

A Timna, ville antique du Yémen, la capitale du royaume de Qataban, est cultivé l'arbre à myrrhe et qui est reliée à Aden; c'est dans ce port que sont débarquées les épices exotiques comme la cinnamone, la cardamome, le curcuma, le santal, le bois d'aloès ou le sang-dragon. 

 


Après ses conquêtes, Les soldats d’Alexandre le Grand (356 av. J.-C.-323 av. J.-C.),auraient introduit la cardamome lorsqu’ils revinrent d’Inde.


 

Vishnugupta Chânakya (vers 350 av. J.C.- vers -275 av.J.C.) brâhmane hérétique, un des premiers penseurs politiques indiens connus, conseiller de Chandragupta Maurya a mentionné la cardamome qu’ils avaient l'habitude d'appeler "Chaurnayam". 

"une perle verte trouvée dans les banques de la rivière Periyar dans les montagnes du sud-ouest", 
 

 

 

 

I° siècle av. J.-C.

 

 

La cardamome est d’abord connue en Europe grâce aux marchands Arabes, qui l’exportent vers la Grèce et la Rome antique.

 

Diodore de Sicile (I° siècle) historien grec 

dans sa Bibliotheca Historica,

..."Sémiramis reine légendaire des jardins suspendus de Babylone, offrait du vin à la cardamome à ses amants épuisés"...

 


Dioscoride (20 et 40 ap. J.-C.-90 ap. J.-C) médecin, pharmacologue et botaniste grec.

De materia medica

traduit par Jean des Moulins


"Le meilleur cardamone est celui qu'on apporte de Comagène, d'Arménie et du Bosphore : il croist aussi en Inde & Arabie. 

Il le faut choisir plein, fort à rompre, serré par tout & non percé (car celui qui n'est tel, est hors de saison, & sans vertu) acre & piquant au goust, un peu amer, de son odeur faisant mal à la teste. 

Il a vertu d'échauffer. Bu avec eau, il est bon contre le haut mal, contre la sciatique, la toux, la paralysie, les ruptions, les spasmes, les tranchees du ventre, gette dehors les vers larges. 

Bu en vin, il est bon au mal des reins, à la difficulté d'urine, aux piqures des scorpions, & de toutes bestes qui gettent venin. 

Prins en breuvage avec de l'écorce de la racine de laurier du poids d'une drachme, romp la pierre.

Le parfum faict d'icelui fait mourir les enfants au ventre de la mère : il guerit la gale, si on s'en froute avec vinaigre. 

Il sert à donner corps aux onguens." 


 

 

Apicius (25 av. J.-C. - 37 apr. J.-C.)amateur de gastronomie. 

De re coquinaria ou L’Art culinaire, 

Dans sa "Liste des épices indispensables dans une maison afin de pourvoir à tous les assaisonnements" il classe la cardamome comme une épice majeure. 


 

 

Pline l’Ancien (23 apr. J.-C.-79) écrivain et naturaliste romain du I° siècle.

Histoire naturelle 

Livre douze

XXIX. (1) 

"A ces substances ressemble le cardamome (amomum cardamomum, L.) et par le nom et par l'arbrisseau dont il provient; la graine en est oblongue. On le récolte de la même manière dans l'Arabie que dans l'Inde. Il y en a quatre espèces celui qui est très vert, onctueux, à angles aigus, difficile à casser, est le plus estimé; vient ensuite celui qui est d'un blanc tirant sur le roux; en troisième lieu est celui qui est plus court et plus noir. Le plus mauvais est celui qui est de couleur variée, friable et de petite odeur. Le cardamome non falsifié doit se rapprocher du costus. II vient aussi dans la Mé¬die. Le prix du meilleur est de 12 deniers (9 fr. 84) la livre."


Pline pense que la cardamome est originaire d’Arabie. Cela peut s’expliquer par le fait que, face au risque de concurrence des pays méditerranéens, les marchands Arabes qui en font commerce en cachait les origines, comme ils l'ont d’ailleurs fait avec les autres épices.....


 

 

Cléopâtre (v.69 av. J.-C.-30 av. J.-C.) employait la cardamome comme parfum d’encens.

La légende raconte que Cléopâtre faisait brûler des parfums de cardamome dans les pièces de son palais avant ses rendez-vous amoureux avec Marc-Antoine. 

Cléopâtre et Marc-Antoine, peinture de Lawrence Alma-Tadema, 1885


 

 

 

 

II° siècle

 


Plutarque (v. 46-v.125), Grec d'origine, philosophe, biographe, moraliste et penseur majeur de la Rome antique. 

Oeuvres morales.

Tome V

Traité d'Isis et d'Osiris

80

..."Le Kyphi est un parfum composé de seize espèces de substances : de miel, de vin, de raisins secs, de souchet, de résine, de myrrhe, d'aspalathe, de séséli, de lentisque, d'asphalte, de jusquiame, de patience, de grand genièvre, de petit genièvre (car il y en a deux espèces), de cardamome et de calame. Ces ingrédients ne sont pas mêlés au hasard, mais selon une formule indiquée par les livres saints et dont il est fait lecture, pendant l'opération, à ceux qui sont chargés de composer ce parfum"...


 


 

 

Galien (v. 130 apr. J.-C.- v. 200 apr. J.-C.), médecin de l’Antiquité.

Thériaque

Dans ses Œuvres anatomiques, physiologiques et médicales ou dans De antidotis, la cardamome est régulièrement citée. 


 

 

 

III° - IV° siècle

 

 

Lucius Lactance (v.250-325) rhéteur et apologète chrétien 

"Il entasse (…) le cinname et l’amome dont le parfum s’exhale au loin, et les feuilles de baume".
 

 

Amarasimha (v. 375) grammairien et poète sanskrit de l'Inde ancienne,
mentionne différents noms de cardamome. 

 

 

 

VIII° siècle

 

Les premiers écrits chinois sur la cardamome datent de l’an 720. 

La pharmacopée chinoise la considère comme un remède universel pour traiter les maladies intestinales, les dysenteries et les diarrhées. 

 


X° siècle

 

Ibn Al Jazzar (898 - 980), médecin pharmacien

Zad al-Mousafir. 

Electuaire nommé

"Préventif des sinistres"  contient "deux mithqals" soit 8,24 g de cardamome 
 

 

 

XI° siècle

 


Avicenne (980 -1037), médecin et philosophe,

dans le Canon de la médecine, indique l'action souveraine de la cardamome contre les maux de gorge et la toux. 

Toutefois dans les constituants de médicaments Avicenne avait probablement en vue l'Elettaria cardamomum, provenant de l'Inde, mais il n'est pas impossible qu'il s'agisse de l'Afromomum melegueta, la maniguette , amomum ou graine de paradis provenant d'Afrique occidentale. Les deux cardamomes ont été utilisés par les préparateurs de remèdes du moyen âge.

Il n’est cependant pas certain que la cardamome mentionnée dans les écrits du Moyen Âge soit la plante connue aujourd’hui sous ce nom. 

En effet, les caractéristiques qui en sont données peuvent varier, et les mentions en restent rares par rapport aux autres épices. 


 

 

 

XIIe siècle

 


Manasollasa, un texte sanscrit du XIIe siècle

Il est mentionné :

..."La cardamome est l'une des cinq épices utilisées dans le Paan , une préparation à base de feuilles de bétel"... 

Cette préparation est connue sous le nom de Pancha Sugandha Thambula (Paan aux cinq parfums) 


 

 

Chrétien de Troyes (vers 1130-1180/1190) poète français, 

il nomme la cardamome "cardemome"

vin épicé graines de cardamone 

Le Roman de Perceval v.3331-3333. 

Chrétien de Troyes fait boire à son héros Perceval du pimen (vin épicé contenant des graines de cardamome), en fin de repas, dans la fameuse scène de la présentation du Graal


 

 

 

XIII° siècle

Guillaume de Lorris (v.1200-v1238) poète français du Moyen Âge 

La graine de paradis est citée dans le Roman de la Rose (1225-1228), dans la première partie 

Graine de Paradis ou maniguette est une espèce de plantes à fleurs du genre Aframomum et de la famille des Zingiberaceae.


 

 

 

XIV° siècle

 


Au XIVème siècle, le "pimen" (hypocras) est acheté sur ordonnance médicale afin de favoriser la digestion, ce qui confirme que le vin épicé est non seulement un digestif, mais aussi un médicament de la pharmacopée médiévale.

 

 

Arno de Vilanova ( Arnaud de Villeneuve),  médecin catalan

écrit en 1307 

"El Regiment de sanitat" (règles de santé). 

Il y cite Ipocras et donne également une recette de piment.
À partir de 1390, on voit apparaître les noms d'ipocras ou ypocras, probablement en hommage à Hippocrate. 

Le mot est généralement orthographié "hypocras".

Certains ingrédients extrêmement onéreux tels que le musc, l'ambre, la cardamome, le poivre long, les "grains de paradis" et le macis faisaient partie intégrante des meilleures recettes.


 

 

 

XV° siècle

 

 

1440

Les portugais, motivés par la recherche d'une alternative au commerce méditerranéen des épices, remportent leurs premiers succès dans les années 1440 lorsque, après avoir franchi le cap Bojador, les navigateurs découvrent l'origine des "graines de paradis", qui atteignaient l'Europe par les caravanes transsahariennes. 

Les marchands portugais reprennent à leur compte le commerce de cette épice qu'ils se procurent le long de la côte du Poivre et revendent à Lisbonne.

 


En 1497, Vasco de Gama (1460-1524) navigateur portugais, contourne l’Afrique et atteint les côtes de Malabar en Inde. 


En ouvrant cette route maritime, les portugais établissent des routes commerciales permettant l’importation directe de la cardamome en Europe, avec le poivre, le gingembre et la cannelle


 

 

C’est à partir du moment où, avec les voyages de découverte portugais en Afrique, on peut déterminer la provenance exacte de la "graine de paradis" que celle-ci perd son intérêt. 

Diogo Gomes est, en 1456, le premier à en recueillir sur la côte actuelle du Libéria et, 

dès 1479, le voyageur français Eustache de la Fosse peut en décrire le fruit.
 

 

 

XVI° siècle

 

 

Thériaque de Venise

L'Electuaire thériacal de Venise contenait 

"80 g de semences de petit cardamome" 

Il se préparait une fois l'an, en public, au cours de grandes cérémonies, sous le strict contrôle du Doge de Venise


Préparation de la thériaque à Venise, un remède très coûteux. 

Gravure du Liber de arte distillandi de compositis (1512) 

de Hieronymus Brunschwig (1450-1512).


 

 

 

XVI° siècle

 


En 1514,

le navigateur portugais Duarte Barbosa (1480-1521) découvre la réelle origine de la cardamome sur la côte de Malabar. 

 


En 1563,

Garcia da Orta (1501-1568), médecin botaniste portugais, distingue nettement la vraie cardamome d’Inde des autres amomes du Sri Lanka dans son ouvrage.

 

 
En 1588,

l’allemand Jacob Theodor Tabernaemontanus (1522-1590) lui attribue :

dans son - Nouveau livre des épices - "des vertus digestives" 

 

 

Le faible intérêt des Européens fait que la cardamome ne reste considérée que comme un produit secondaire. 


Alors que la culture du poivre et du gingembre connaît une forte croissante, ma cardamome  reste exclusivement récoltée dans les forêts où elle pousse naturellement. 


Sa production est  contrôlée ; notamment dans l’État de Cochin, ainsi qu’au Travancore, où le Raja possède le monopole du commerce de la cardamome, vendue aux enchères au port d’Alleppey — principalement à des marchands Arabes.
 


 

 

XVII° siècle

 

 

La Route des Indes permet l’introduction des épices, dont la cardamome, en Europe.


Elle sera importée de façon régulière à partir du XVIIe siècle 
Le flamand Charles de l’Écluse, (1526-1609) rapporte de ses nombreux voyages beaucoup de dessins. 


En 1610, il décrit la cardamome comme "rare et précieuse" 
 

 

 

1689

Materia medica traduit

par Jean des Moulins,

commentaires de Matthiole 1689

Du Cardamone

"Le meilleur cardamone est celui qu'on apporte de Comagène, d'Arménie et du Bosphore : il croist aussi en Inde & Arabie. Il le faut choisir plein, fort à rompre, serré par tout & non percé (car celui qui n'est tel, est hors de saison, & sans vertu) acre & piquant au goust, un peu amer, de son odeur faisant mal à la teste. Il a vertu d'échauffer. Bu avec eau, il est bon contre le haut mal, contre la sciatique, la toux, la paralysie, les ruptions, les spasmes, les tranchees du ventre, gette dehors les vers larges. Bu en vin, il est bon au mal des reins, à la difficulté d'urine, aux piqures des scorpions, & de toutes bestes qui gettent venin. Prins en breuvage avec de l'écorce de la racine de laurier du poids d'une drachme, romp la pierre. Le parfum faict d'icelui fait mourir les enfants au ventre de la mère : il guerit la gale, si on s'en froute avec vinaigre. Il sert à donner corps aux onguens."
 

 

 

1692

Hortus Indicus Malabaricus .

Elettari (en malayalam) ; vol. 11, planche 4 

Rheede jusqu'à Drakenstein, 1692. 


 

 

 

 

XVIII° siècle

 

 

La cardamome fait l’objet d’un commerce par les Compagnies des Indes, qui l’exportent depuis les Ghats occidentaux vers le golfe persique, la Chine, le Japon et la Cochinchine, mais très peu en Europe, où elle est peu utilisée. 


Elle garde cependant une utilisation médicinale, puisqu’elle fait partie des ingrédients de la thériaque. Elle se retrouve ainsi dans la pharmacopée de la Compagnie française des Indes orientales, sous le nom de "petit cardamome".

 

 


 

 

XVIII° siècle

 

 

La cardamome fait l’objet d’un commerce par les Compagnies des Indes, qui l’exportent depuis les Ghats occidentaux vers le golfe persique, la Chine, le Japon et la Cochinchine, mais très peu en Europe, où elle est peu utilisée. 


Elle garde cependant une utilisation médicinale, puisqu’elle fait partie des ingrédients de la thériaque. Elle se retrouve ainsi dans la pharmacopée de la Compagnie française des Indes orientales, sous le nom de "petit cardamome".

 

 

Denis Diderot (1713-1784) écrivain, philosophe et encyclopédiste français. 

L’Encyclopédie, 1re édition

Texte établi par D’Alembert, Diderot, 1751 (Tome 2, p. 675).

..."Cardamome, s. m. (Hist. nat. bot.) cardamomum ; le meilleur vient de Comagene, d’Arménie, & du Bosphore ; il en croût aussi dans l’Inde & dans l’Arabie : il faut préférer celui qui est plein, bien ferme, & difficile à rompre ; celui qui manque de ces qualités est vieux. Le bon cardamome doit avoir l’odeur forte, & le goût acre & un peu amer.

On en distingue de quatre especes ; le cardamome proprement dit, dont nous venons de parler, le maximum, le majus, & le minus.

Le maximum, qu’on appelle aussi graine de paradis, a les grains quarrés, angulaires, d’un rouge brun, blancs en-dedans, d’une saveur chaude & mordicante, mais moins aromatique que le cardamome proprement dit : la cosse qui renferme les grains est à peu près sphérique ; elle vient de Guinée : l’arbre qui la porte est inconnu. Les grains de cardamomum maximum, ou grains de paradis, sont chauds, dessiccatifs, & ont à peu près les mêmes qualités que le poivre.

Le majus ou grand cardamome a la cosse longue, à peu près triangulaire, le grain cornu, rouge, brun, chaud, & aromatique ; il vient de l’île de Java. On n’en tire guere, parce qu’il n’est plus d’usage en Medecine.

Le minus, ou cardamome commun, a la cosse triangulaire, sur une tige courte, coriace, striée, & contenant des grains petits, angulaires, chauds, épicés. On l’apporte des Indes orientales : la plante qui le produit est inconnue.

On attribue à tous, mais sur-tout à ce dernier dont on fait beaucoup d’usage en Médecine, les propriétés d’échauffer, de fortifier, d’aider la digestion, d’être bienfaisant à l’estomac & aux visceres, de chasser les vents, de soulager dans les maux de nerfs & de tête, de provoquer les urines & les regles, & de dissiper la jaunisse"...


 


 

 

XIX° siècle

 

 

Il faut attendre le début du XIX° siècle pour que la cardamome devienne une plante cultivée. 

Les premières cultures sont établies comme produit de diversification dans les plantations de café, puis se développent rapidement dans les Ghats occidentaux. Une zone y sera baptisée Monts des Cardamomes.


 

 

 

Le premier Codex français, paru en 1818, reprend la formule légale de la Thériaque, conformément à celle de Galien avec "80 g de fruits du petit cardamome"
 

Dans "Le Ménagier de Paris, 1847"
Traité de morale et d’économie domestique », J. Pichon, 1847, Genève, vol. 2, p. 273
..."Pour faire pouldre d’ypocras, prenez un quarteron de très fine cannelle triée à la dent, et demy quarteron de fleur de cannelle fine, une once de gingembre de mesche trié fin blanc et une once de graine de paradis, un sizain de noix muguettes et de garingal ensemble, et faites tout battre ensemble. et quant vous vouldrez faire l’ypocras, prenez demye once largement et sur le plus de ceste pouldre et deux quarterons de succre, et les meslez ensemble, et une quarte de vin à la mesure de Paris"...


 


 

 

v. 1847.

Lithographie en couleurs d'après MA Burnett

Plante de cardamome (Elettaria cardamomum) : 

porte-greffe produisant des tiges feuillues et fleuries et une fleur séparée. 


 

 

 

XX° siècle

 

 

En 1927, 


Désiré Bois (1856-1946), botaniste, horticulteur et agronome français, a dirigé la chaire d’Agriculture coloniale. 

Dans son ouvrage

Les plantes alimentaires chez tous les peuples et à travers les âges.

Il évoque les "puissantes propriétés carminatives de la cardamome et son aptitude à masquer l’odeur de l’ail".

La cardamome est alors rarement employée comme condiment, mais plutôt comme plante médicinale. 
 


 

 

Henri Leclerc (1870 - 1955), médecin militaire à l’origine de la phytothérapie moderne, 

démontre l’efficacité des plantes en médecine d’urgence pendant la Première Guerre mondiale. 

En 1929,

dans l’un de ses livres intitulé Les épices, il consacre trois pages à la cardamome et la maniguette 

..."Je ne crois ni me rendre coupable d’un jugement téméraire, ni faire injure aux connaissances botaniques de mes lecteurs en supposant que la plupart d’entre eux, si on leur présentait un fruit de cardamome, ne feraient nulle difficulté de le prendre pour un pépin d’orange ou de citron. Cependant, s’il en a à peu près la forme, la couleur et les dimensions, la confusion n’est plus possible dès qu’on prend garde que son péricarpe, mince, parcheminé et ridé de stries longitudinales, se laisse, à la moindre pression, diviser en trois valves qui mettent à nu trois loges dans lesquelles s’empilent de petites semences brunes et granuleuses dont le parfum, la saveur et les propriétés ont valu au cardamome son antique réputation"...


 


 

 

Le maître parfumeur Edmond Roudnitska (1905-1996) 

En 1980, il publie Le Parfum, 

"De l’Orient, après avoir transité par l’Égypte, les drogues parfumées arrivèrent en Grèce, puis à Rome. Encens, myrrhe, styrax, santal, musc, ambre, girofle, poivre, muscade, cardamome, gingembre, ainsi qu’avec la vanille..."
 

 

 

1992

 

Marie-Claude Palys - auteur


 

La cardamome

 

A l'Origine de la côte de Malabar, 

Au royaume des épices, 

Où le poivre est roi 

La cardamome est reine ; 

Appréciée pour son parfum 

Par les Egyptiens, les Grecs 

Puis les Romains ; 

La médecine ayurvédique

l'avait  consacrée.

Ses fragrances d'eucalyptus

Romarin, une pointe de poivre ; 

Son goût citronné, camphré, 

Aromatique et thérapeutique, 

Dans l'hypocras

Le Thé ou le café,

les masalas, le chai 

Desserts et bonbons.

l’indétrônable pain d’épices.

Elettaria cardamomum, 

cardamome verte.

Croquée en fin de repas, 

elle rafraîchit l’haleine.


 

 

 

XXI° siècle

 

2009

Raymond Chandler,

L'homme qui aimait les chiens,

traduction de Michel Philip et Andrew Poirier, 

dans Les ennuis, c'est mon problème, 2009
..."Pendant ce temps, le capitaine avait mis sur le bureau une bouteille alléchante et deux gobelets ainsi qu'une poignée de graines de cardamome. ?..."

 

 

 

2012

"Un thé à la cardamome" de Louna Tcherko et Sandro Emilio (120 p)

Ed. Humanis

"Pourquoi a-t-on brutalement assassiné Nirmal, le vieux vendeur d'épices avec lequel Fabio s'était noué d'amitié ?"


 

 

 

29 août 2014


Des mots d'ailleurs (Vivre en poésie) - auteur

 


Épices


Doux nom féminin, à la

palette des couleurs et

Aux étonnantes saveurs.

 

Quel bel alliage subtil des

arômes, et surprise des odeurs.

L'inattendu dans chaque plat.

 

Câlines et félines la vanille, la

cardamome, la coriandre invitent

aux voyages des sens en éveil.

 

Et souvent je perçois en elles des

pétillements masculins,

la caresse et la force des hommes

 

aux détours des dégustations

salées, celles des eaux des océans lointains,

ou sucrées dans les desserts partagés

au coin d'une table intime et raffinée.

 

Les épices offrent leur ballet dansant

et se promènent aux bras des couples.

Elles sont femmes dans leur attirance,

Elles sont hommes dans leur multiplicité.


 

 

 

 

Mythes et légendes de la cardamome

 


- Elle a longtemps été surnommée "Graine des anges" de par son pouvoir divin.

- Les égyptiens en mâchaient pour se blanchir les dents et rafraîchir l’haleine.

- Les grecs et les romains l’utilisaient dans leur cuisine ainsi que pour la composition de parfums.

- En Inde et au Pakistan, on offre encore des grains de cardamome aux dieux durant les fêtes religieuses. 

- En Italie, au XVIIe siècle, il était de bon ton d'associer café et cardamome, mais aussi d'ajouter un soupçon de girofle et autres épices.


 

 

 

Utilisation de la cardamome

 


La cardamome possède un parfum très fort, aussi faut-il l'employer avec parcimonie ; elle n'est cependant pas piquante.
On utilise comme épice le fruit séché qui se présente sous la forme d'une capsule vert gris, à trois loges contenant des graines brun foncé qui seules sont aromatiques.


Cependant, le fruit, qui prend une couleur paille en séchant, est commercialisé entier pour éviter l'altération des graines. Il se vend aussi des capsules blanchies artificiellement

 

Modes d’emploi 

Huile essentielle : diffusion atmosphérique, olfaction, inhalation, voie cutanée diluée, voie orale contrôlée.

Infusion de graines et de cosses broyées.

Macération vineuse de cosses concassées (vin rouge).

Teinture alcoolique.

Poudre dentifrice.


 


 

Culinaire


- La cardamome verte est l’un des ingrédients essentiel de la cuisine indienne : elle entre dans la composition des curry, pilafs, garam massala et autres mélanges d’épices.

- La cardamome aromatise également les vins chauds et l’aquavit.

- En Turquie et dans le monde arabe, il est d’usage de mettre de la cardamome dans le café. 

- En Inde, elle entre parfois dans la composition du mélange d’épices masala qui sert à préparer le thé Chai masala . En Inde, elle est la "reine des épices", alors que le poivre en est le roi. 

- Croquée en fin de repas, la cardamome est aussi employée pour neutraliser l’odeur de l’ail et rafraîchir l’haleine.

- Relativement peu connue et peu utilisée en Europe, elle peut parfumer certains desserts scandinaves (pain à la cardamome).

 

 

 

Thérapeutiques


- La cardamome a des propriétés détoxifiantes ; elle a notamment pour effet de limiter les propriétés excitantes de la caféine par l’activation d’une enzyme accélérant son élimination.
Elle est utilisée dans la médecine ayurvédique.


- En Asie du Sud, la cardamome verte est largement utilisée pour traiter les infections dans les dents et les gencives, pour prévenir et traiter les problèmes de gorge, la congestion des poumons, la tuberculose pulmonaire et l'inflammation des paupières. 


- Les graines que l’on mâche fréquemment en fin de repas ont des vertus digestives.


- Elle permet également de neutraliser l'odeur de l'ail quand on en croque après le repas. 


- Elle aurait également des vertus stimulantes et euphorisante, voire aphrodisiaque. 


- Elle aurait aussi été utilisée comme antidote contre les venins de serpent et de scorpion.
 

 


 

La cardamome en parfumerie

 


Elle s’accorde à toutes les familles olfactives et surtout les eaux de Cologne. Elle est utilisée aussi bien dans les parfums féminins que les parfums masculins, elles s’accordent particulièrement bien à la famille boisée, la famille chyprée, la famille orientale.


La cardamome du Guatemala est plus appréciée en parfumerie que celle d’Inde, car plus pure et montante, donc plus appréciée par les parfumeurs.

 

Cartier - Déclaration - Eau de Toilette

Un parfum d'émotions, que l'on n'oublie pas. Un voyage venu des grands espaces, porté par des essences éprises de liberté.
Un message d'épices et de bois qui se place en résonance avec l'effervescence débridée de la cardamome.

 

Sylvaine Delacourte Paris - Vangelis - parfum

La clémentine se précipite en tête pour éclairer le parfum de son sourire. Les épices (poivre, cardamome, clou de girofle et cannelle) et l'œillet surprennent d’emblée par leurs accents épicés. Une pointe d'amande mêlée à la vanille se dévoile pour apporter de l'addiction. 

 

Histoire de Parfums  - Parfum mixte "1969" - parfum

un voluptueux bouquet d'épices avec ses notes gourmandes à la Pêche de Vigne, à la Rose, et à la Fleur Blanche rehaussée de Cardamome et de Girofle.

 

Jo Malon London - mimosa & Cardamom - parfum

La brume du mimosa doré flotte sur la splendeur épicée de la cardamome. Le bois de santal et la fève tonka battent la chamade sous les accents poudreux d’héliotropes et la rose de Damas cueillie à l’aube.

 


Kilian - Intoxicated - Parfum  

Inexplicablement addictif, Intoxicated évoque l'envie irrésistible d'un café turc intense, enlacé d'une cardamome verte .Comme au fond d'une jolie tasse en porcelaine, le sillage imprime la douceur cristallisée du caramel.
 

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25 février 2024 7 25 /02 /février /2024 17:28

 

 

29 août 2014


Des mots d'ailleurs (Vivre en poésie) - auteur

 


Épices


Doux nom féminin, à la

palette des couleurs et

Aux étonnantes saveurs.

 

Quel bel alliage subtil des

arômes, et surprise des odeurs.

L'inattendu dans chaque plat.

 

Câlines et félines la vanille, la

cardamome, la coriandre invitent

aux voyages des sens en éveil.

 

Et souvent je perçois en elles des

pétillements masculins,

la caresse et la force des hommes

 

aux détours des dégustations

salées, celles des eaux des océans lointains,

ou sucrées dans les desserts partagés

au coin d'une table intime et raffinée.

 

Les épices offrent leur ballet dansant

et se promènent aux bras des couples.

Elles sont femmes dans leur attirance,

Elles sont hommes dans leur multiplicité.

 Des mots d'ailleurs (Vivre en poésie) - auteur - Épices
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24 février 2024 6 24 /02 /février /2024 16:57

 

 

 

Marie-Claude Palys - auteur


 

La cardamome

 

A l'Origine de la côte de Malabar, 

Au royaume des épices, 

Où le poivre est roi 

La cardamome est reine ; 

Appréciée pour son parfum 

Par les Egyptiens, les Grecs 

Puis les Romains ; 

La médecine ayurvédique

l'avait  consacrée.

Ses fragrances d'eucalyptus

Romarin, une pointe de poivre ; 

Son goût citronné, camphré, 

Aromatique et thérapeutique, 

Dans l'hypocras

Le Thé ou le café,

les masalas, le chai 

Desserts et bonbons.

l’indétrônable pain d’épices.

Elettaria cardamomum, 

cardamome verte.

Croquée en fin de repas, 

elle rafraîchit l’haleine.

Marie-Claude Palys - auteur - La cardamome
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20 février 2024 2 20 /02 /février /2024 16:28

 

 

 

Mythologie des épices,

Aromates et condiments

 

La câpre - Capparis spinosa

 

 

 

Une câpre est un bouton de fleur !  La plante qui produit ce condiment est le câprier commun - Capparis spinosa,

 

 

 


Câprier commun ou câprier épineux 


Le câprier commun ou câprier épineux est une espèce d'arbrisseau méditerranéen de la famille des Capparaceae.

 

 

Autres noms du câprier commun : 

Capparone ; Câpre capucine ; Câprier épineux ; Nonpareille ; Morison puant ; Pulcherrima ; Taparier : Tapenier.


Extrêmement robuste, le câprier pousse sans difficulté dans des sols pauvres et caillouteux, il pousse naturellement à l'état sauvage dans les régions méditerranéennes, notamment dans l'archipel maltais et sur l'île de Pantelleria.

On peut même voir de jeunes câpriers pousser entre les roches des vieux murs. 


Il s'agit d'un arbuste à longs rameaux d'un mètre et plus, traînants, grisâtres. 


En fonction de la variété, ils peuvent être caduc ou persistant avec une floraison solitaire ou groupée et avec des fruits sous forme de capsules. 

 


 

 

Les feuilles sont alternes, entières, simples, arrondies à ovales, épaisses, vert grisâtre, avec une paire d'épines recourbées à la base.


 


 

 

Ses grandes fleurs, très odorantes, ont une durée de vie très brève (de l'ordre de la journée).


L'odeur de la fleur de câprier est douce et suave, elle ressemble à celle du jasmin respirée d'un peu loin.
 

Axillaires et pourvues d'un long et épais pédoncule, blanches, parfois rosées, elles comportent 4 sépales ovales verdâtres, 4 grands pétales obovales blancs rosés et de longues et nombreuses étamines violettes, dépassant la corolle.


 

 

 

 

La récolte consiste en une cueillette à la main des boutons floraux à différents stades de croissance, quotidiennement bien avant l'éclosion de la fleur.


Plus elles sont petites,  plus leur saveur est délicate et leur arôme prononcé. 


En France, la récolte se fait de juin à octobre-novembre.


 

 

 

Les fruits ovoïdes, sont grands et charnus, jusqu'à 50 mm de long, portés par un long pédoncule (le gynophore).

Le câpron est le fruit du câprier, (à ne pas confondre avec le capron, fruit du capronier,  Fragaria moschata). 

Le câpron est consommé mariné.

 

 

 

Parmi les 300 espèces environ de câpriers connues dans le monde l’espèce la plus cultivée en Méditerranée pour la production de câpres est Capparis spinosa et ses cultivars.

 

 

La multiplication du câprier - graines


Pour ce faire, récolter les câprons (les fruits) à maturité, les écraser dans de l'eau puis filtrer celle-ci pour récupérer les graines.

Les faire sécher à moins de 30 degrés et les semer en pépinière sans attendre.


 

 

 

Câprier ovale - Capparis ovata (syn var. aegyptia)

 


est une espèce de plantes dicotylédones de la famille des Capparaceae. Cet arbrisseau épineux, indigène dans certaines régions du bassin méditerranéen, ( notamment dans les zones arides du bassin méditerranéen, notamment Afrique du Nord).


Les feuilles alternes, à limbe de forme ovale aigüe permettent de distinguer Capparis ovata de Caparis spinosa, aux feuilles plus arrondies. Elles sont munies à la base du pétiole de stipules épineuses et crochues.


Il fournit des boutons floraux qui peuvent être préparés sous forme de câpres. On l'utilise aussi pour lutter contre l'érosion des sols.


C'est une plante xérophyte, tolérante à la sécheresse,

 
 


 

 

Capparis sépiaire - Capparis sepiaria , 

 


Appelé câprier de haie ou câprier sauvage , est un arbuste qui a une distribution pantropicale , en particulier dans les forêts sèches de feuillus, les contreforts et les jungles de broussailles
C'est un arbuste épineux à feuilles persistantes atteignant 3 à 5 mètres de haut, avec des fleurs blanches pendant la saison.

Il fleurit à partir de février et les fruits commencent à se développer en avril. 


Dans les régions où pousse Capparis sepiaria, il semble être une source importante de fourrage pour la faune locale qui aiment manger les pousses.


Diverses parties de la plante, notamment les fleurs et les fruits, sont utilisées comme aliment ou comme médecine traditionnelle. 


Les fleurs sont pollinisées par les abeilles et l'écorce de l'arbre est une plante hôte larvaire importante pour le grand papillon du sud de l'Inde. 


 

 

 

Câprier sans épines - Capparis spinosa var inermis 

 


Le câprier sans épine est une forme du câprier sauvage connu pour ses boutons floraux confits dans du vinaigre salé que l'on appelle les câpres.  


C'est un sous-arbrisseau méditerranéen emblématique des murailles de pierres d'où il dégringole en draperies. 


Il s'illustre en été par sa floraison blanche et rose violine parfumée et surtout d'une remarquable finesse.

La plante forme une souche ligneuse d'où partent chaque année de nombreuses tiges grêles garnies d'un feuillage coriace et d'un vert bleuté qui ne manque pas de charme. Pour réussir la culture du câprier, dans les jardins de climat doux, installez-le en plein soleil, dans une rocaille ou idéalement au-dessus d'un muret de pierres sèches. La culture en pot est possible, mais la gestion de l'arrosage y est un peu délicate.


Outre ses qualités gustatives, le Capparis spinosa Inermis est une très belle plante pour les jardins secs, et l'une des rares à fleurir tout l'été dans nos régions méridionales en cette période de l'année. 


 

 

 

Autres espèces

 


- Le câprier de la Jamaïque (C. cynophallophora),

- Le câprier des Indes (C. zeylanica),

- Le karira (C. decidua), etc.
 


 

 

Aujourd'hui, les plus gros producteurs de câpres sont le Maroc, l'Espagne et la France.

La culture de la câpre est particulièrement développée sur l'île de Malte, où elle est très présente dans la cuisine ainsi que sur l'île de Pantelleria en Sicile, où elle bénéficie d'une appellation AOC unique.
 


 

 

Pollinisation  du câprier

 


Le Câprier est un arbuste utile à l’élevage apicole. Procurant du nectar de qualité, il est très recherché par les abeilles.


Il fait partie de la liste des plantes pour lesquelles ces butineuses n’éprouvent aucune difficulté pour en sucer le nectar car elles parviennent à y faire pénétrer correctement leur trompe pour l’extraire beaucoup plus facilement. 


Les fleurs du Câprier prennent le relais des autres fleurs à la fin du printemps, la floraison devient abondante et luxuriante se prolongeant jusqu’à l'automne. 


 

 

 

Étymologie de caprier

 


Du grec kapparis - 

Du latin capparis (grignoter) spinosa épineux

- Persan : kabar,

- Arabe : Kobar ou Shaffalah

- occitan : Tàpera, tapenièr

- hébreu : Tzalaf

- espagnol : Alcaparra

- Italien : cappero

- Anglais : caper bush,

- Allemand : kappern-strauch. 

Il pourrait référer à l'île de Chypre, Kypros, où les câpres poussent en abondance. 

Il pourrait également s'agir d'un mot emprunté au persan (kabar) ou l'arabe (qabbar). 


En Provence, on appelle la câpre Tapeno, 

câprier provençal : Tapenier.



 

 

 

Mythologie greco-romaine

 


Héraclès (Hercule),  le plus connu des héros grecs, est célèbre pour son courage, sa force, sa compassion et son caractère généreux.

 
Un très grand nombre de plantes médicinales qui lui sont dédiées et parmi elle : 

le câprier, "lappa Herculiana" (la plante qui reste collée à la peau), 

(allusion à la tunique donnée par Nessus, imprégnée du poison de l’hydre de Lerne dans l’étoffe, qui se répand dans le corps d’Hercule - Ovide - Les Métamorphoses)

Mort d'Héraclès, Francisco de Zurbarán, 1634, museo del Prado.

 


 

 

Le caprier dans la Bible

 


Le câprier épineux est une des nombreuses plantes épineuses qu’on a supposées avoir pu servir pour confectionner la couronne d’épines du Christ.
 


 

 

Citation biblique:

 


Ecclésiaste 12:5: 


"...Où l'on craint  ce qui est élevé, où l'on a des terreurs en chemin, où l'amandier fleurit, où la sauterelle devient pesante, et où la câpre ('Abiyownah) n'a plus d'effet, car l'homme s'en va vers sa demeure éternelle, et les pleureurs parcourent les rues;..."

 

L’Ecclésiaste emploie une métaphore comme dans tout le reste de sa description, et que le mot "aviyônah" désigne la câpre (en tant que stimulant de l’appétit). Cette opinion est corroborée par la façon dont ce mot est traduit dans la Septante, la Vulgate, la Peshitta et les versions arabes.

 

Définition de "’abiyownah" (câpre) en hébreu : qui fait allusion au vieillissement

L'Amandier : symbole du réveil

La sauterelle : représente l'homme qui vieillit

Arbre de Jessé dans une Bible des Capucins, enluminures sur parchemin, BnF (vers 1180)
En bas au milieu David (à barbe blanche) et au dessus se trouve son fils, le roi Salomon, dont le nom est également gravé à même l'arbre. La promesse inscrite sur son phylactère indique que "l’amandier fleurira, la sauterelle s’alourdira, le fruit du câprier éclatera".


 

 

 

Le caprier dans la religion juive

Le câprier prophétique


A Jérusalem, sur le mur qui recueille tout au long de l’année larmes et prières, joies et supplications, l’homme y glisse entre ses pierres des petits bouts de papiers avec ses vœux, mais se glissent aussi entre elles, les racines de nombreuses variétés de plantes, plus de trente six selon les spécialistes, sept officiellement répertoriées : l’éphèdre , la Jusquiame dorée, la Podonosma, le Phagnalon rupestre, le Muflier, la Renouée, et la dernière qui se démarque des autres : le Câprier. En hébreu elle s’appelle Tsalaf, terme qui apparaît dans la Guemara, et dans la Michna elle est appelée capricine. 


Les Sages comparent le peuple d’Israël au Câprier, résistant quoi qu’il arrive et qui parvient à survivre dans des conditions difficiles, malgré les épreuves et les tentatives de l’éradiquer de la surface de la terre. Le Câprier devient alors  un des symboles du peuple juif dont les racines, même si elles sont coupées, repoussent encore plus fort.

 

Rabbi Chimon Ben Lakich a dit :

"Il y a trois espèces effrontées et audacieuses : Israël parmi les nations, le chien parmi les animaux et un coq parmi les volailles… et certains disent le Câprier parmi les arbres" (Beitsa, 25b)


Miracle et prophétie

Des chercheurs israéliens ont remarqué que les Câpriers situés dans la zone du Kotel dédiée aux femmes, donnent depuis quelques années des fruits, ce serait la première fois depuis des siècles. Rabbi Moshé Raisher a écrit, il y a plus de 500 ans, dans son livre Les portes de Jérusalem,  
"
quand les fruits pousseront sur les pierres de la destruction, la rédemption commence" 

 

 

En Israël, entre Tel-Aviv et Jérusalem, il existe un parc de paysages bibliques qui présente tout le cadre écologique de la flore et de la faune de la Bible un  jardin :  


Neot Kedumi - Jardins d'Israël.

Réserve de paysage biblique


L’emblème de Neot Kedumi  est le caprier, arbrisseau très robuste qui se développe dans les climats les plus arides et les plus rudes. 

Il pousse sur les murettes, s’enfonce entre les roches. 

Il pousse même entre les immenses blocs de pierre du Mur occidental à Jérusalem, mur de soutènement du Temple que les romains pensaient avoir détruit entièrement.

Par ses racines profondes et son tronc résistant il peut continuer à pousser même après avoir été coupé un certain nombre de fois.


Aussi cet arbrisseau symbolise la survie et la continuité du Peuple d’Israël.
 

 

 

Il y a 17000 ans


Les découvertes archéologiques sur un site paléolithique de l'Ancien Monde en Égypte suggèrent que Capparis spp.  est consommé depuis 17 000 ans 


(Hillman, 1989 ; Hansen, 1991).
 

 

 

Il y a 7000 ans  


Le caprier est une plante cultivée très ancienne, qui était probablement utilisée comme plante alimentaire et médicinale il y a environ 7000 ans. 
 

 

 

5 800 avant JC

 


En Irak

Des graines de C. spinosa L. ont été trouvées à Tell es-Sawwan 

 

La plante était utilisée depuis l'Antiquité par les Grecs, les Hébreux et les Romains à Tell es Sweyhat-Syrie. 

 

 

La consommation de câpres marinées remonte à l’âge du bronze.

( Van et Bakker-Heeres, 1988 ; Sozzi, 2001 )

 

 

3200 av. J.-C. – 1050 av. J.-C.

 


Outre le câprier, les anciens Égyptiens, Grecs, Romains et Arabes utilisaient pratiquement tous les composants du câprier ; c’est-à-dire les graines, les racines, l’écorce, les feuilles, les fleurs et les fruits ; en médecine pour traiter, l’arthrite, les hémorroïdes, les maladies du foie et de la rate. 

et par exemple,

- les racines du câprier pour traiter les maladies des reins et du foie,

- les feuilles comme médicament pour les maux d'oreilles.

- les bourgeons pour traiter les maladies de la rate.

 

Le câprier était également utilisé comme aphrodisiaque dans l’Antiquité.


Les Babyloniens et les Égyptiens utilisaient des cure-dents fabriqués avec des arêtes de poissons ou des tiges de câpriers.

En outre, le câprier était également utilisé comme aphrodisiaque dans l’Antiquité.


 

L’Épopée de Gilgamesh (récit épique de la Mésopotamie)

Écrite en caractères cunéiformes sur des tablettes d’argile, elle relate les aventures de Gilgamesh.

 
La célèbre épopée et les papyrus égyptiens contiennent tous deux des preuves de la valeur des câpres dans l’Antiquité en tant qu’épice et aussi en tant que remède. 

"...Il lui apporta en cadeau toutes les choses qu'il avait appris à connaître et à aimer dans la forêt et dans les steppes ouvertes ; concombres sauvages et melon cassia, raisins et figues et bourgeons de câpres de roches sèches..."


Tablette V de l’Épopée de Gilgamesh, époque néo-babylonienne. Musée de Sulaymaniyah.


 

 

 

2 800 avant JC


 

Dans les tombes de Yanghai du district de Turpan dans le Xingjiang-Chine
 ( Renfrew, 1973 ; Jiang et al., 2007)

 


 

 

600 avant J.-C. 

 


La culture des câpres a été introduite en Provence par les fondateurs de Massalia (actuellement Marseille)


Ville gallo-grecque, au nom gaulois de Massalia (demeure salienne) par des Grecs venus d’Ionie, région grecque d’Asie mineure
 

Pierre Puvis de Chavannes, Marseille colonie grecque (1869), musée des beaux-arts de Marseille.

 


 

 

IV° - II° siècle av.J.C.

 

 

341 à 270 avant J.-C.

 

Nouvelle avancée dans le déchiffrage d’un rouleau de papyrus carbonisé d’Herculanum, ces textes conservés dans leur entièreté mais rendus illisibles par l’éruption du Vésuve qui ensevelit la ville en 79 après J.-C., est considérable.

Effectuée dans le cadre du Vesuvius Challenge, ou le "défi du Vésuve".


Déchiffrage d"un rouleau parmi des centaines de papyrus de la seule bibliothèque intacte de l'Antiquité gréco-romaine. 


Au nombre de 600 à 700, ces textes ont sans doute été réunis par le philosophe Philodème de Gadara (341 à 270 avant J.-C.),


"Un des passage mis au jour s’agirait d’une œuvre philosophique inconnue qui traite des sens et du plaisir.

Il évoque des sources de plaisir telles que la musique, le goût des câpres et encore cette fameuse couleur pourpre." 


 

 

 

Hérophile de Chalcédoine (v. 330-320 av. J.-C.-260-250 av. J.-C) médecin grec


Traité alimentaire

Avril

..."Les câpres conviennent, et les raiforts, la menthe, le poivre, le basilic, la sarriette,[45] les raves, la moutarde, la rue. Il faut s'abstenir de toutes les choses acres, parce qu'elles excitent l'estomac. Ce précepte est étrange, après l'usage conseillé si formellement du poivre, des câpres, &c..."

 

Les câpres étaient déjà consommées dans l’Antiquité par les Grecs et les Romains. Ceux-ci les appréciaient surtout dans les plats de poisson et en parfumaient des sauces. 
Les grecs et les romains considéraient les câpres comme une aide à la digestion

 

 

 

Théophraste (vers 372 av. J.-C-vers 288 av. J.C.)philosophe de la Grèce antique nomme le caprier "kapparis" (nom grec)

 

 

 

I° siècle 

 


Dioscoride Médecin grec du 1° siècle après J.C. décrit et nomme la câpre "Kapparis Libyen"

 

“De materia medica”, 

 

Toutes les parties de la câpre sont utilisées de diverses façons 


II, 173
"raisin de serpent", est un nom du câprier (ou de la câpre) 

On lui donne aussi le nom de "pomme de corbeau" (ou de corneille),

kapparis folio 172v  - circa 512 AD - Dioscorides manuscrit 

 


 

 

Pline L'Ancien (23-79) écrivain et naturaliste romain

Histoire naturelle, 

XLIV. (XXIII.) 
..."Là aussi est le câprier, arbrisseau d'un bois plus solide : la graine est un aliment vulgaire,, et la plupart du temps on cueille en même temps la tige. Il faut s'abstenir des espèces étrangères : le câprier d'Arabie a des propriétés délétères; celui d'Afrique est nuisible aux gencives; celui de la Marmarique est nuisible à la matrice et cause des gonflements; celui d'Apulie fait vomir : il trouble l'estomac et les intestins. Quelques-uns le nomment cynosbatons, d'autres ophéostaphyle"....

 


 

 

II° - III° siècle

 

 

Au IIème siècle, le médecin romain Galien  (v. 131 -v. 200), médecin personnel de l'empereur romain Marc Aurèle, reconnaissait aux câpres des vertus médicinales,

"recommandait de les faire dégorger au sel puis de les conserver au vinaigre".
 

 

 

Quintus Serenus Sammonicus,  érudit romain ayant vécu à la fin du II°  et au début du III° siècle de notre ère, auteur d'un poème didactique médical en latin intitulé généralement 


De medicina præcepta

XIII. Contre les affections de la rate.
On conseille aussi comme une boisson salutaire une décoction de poivre, de fleur de pouliot sauvage, d’aneth, de câpres, d’ache et de buglose. 


 

 

 

 

IV° siècle

 


Oribase  (v. 325 - v. 403) médecin grec de l'empereur romain Julien. 


Il est célèbre pour ses compilations (Synogôgai), basées sur des textes d'Hippocrate et de Galien, 


Livre I

61. Des câpres.

1. Les câpres ont des propriétés pénétrantes, et, pour cette raison, elles donnent très peu de nourriture au corps. 

2. Salées et trempées dans l'eau assez longtemps pour qu'elles perdent toutes les propriétés qu'elles tenaient du sel, les câpres donnent peu de nourriture, il est vrai, mais enlèvent le phlegme contenu dans le ventre et résolvent l'obstruction des viscères, quand on les mange avant les autres mets avec du vinaigre miellé, ou de l'huile et du vinaigre. 

 

 

 

IX° - X° siècle

 


Ishaq ibn Sulaiman (Isaac Israeli l'Ancien) médecin et philosophe juif égyptien et tunisien; de l'Ecole de Kairouan


Dans son Livre "des Aliments",  il  vante les vertus de la câpre et la nomme "kabbar" 


 


 

 

XIII° siècle

 


Le câprier a commencé à être cultivé au XIIIe siècle par les Italiens. 

Le Tacuinum sanitatis dérive d'un ouvrage arabe, le Taqwim ab-suha, composé au XIe siècle par un médecin de Bagdad, Ibn Botlàn dit Albucasis. Ce traité d'hygiène décrit en deux cent quatre-vingts articles les végétaux et les animaux nécessaires à l'alimentation de l'homme, mais aussi les phénomènes météorologiques ou les actes susceptibles d'influer sur sa santé.


Au milieu du Xlll° siècle, une traduction latine, rédigée à la cour du roi Manfred de Sicile (1232-1258) assura la diffusion de ce traité en Occident où le Câprier venait sans doute d’être connu aussi par les premiers occidentaux. 

 


 

 

 

Ibn Ḫalṣūn (XIIIe siècle), écrivain et médecin originaire d'Andalousie)


Kitāb al-Aġḏiya - Le livre des aliments
113111. 

Les capres (al-kabar) sont chaudes, sèches au troisième degré. Elles favorisent l'écoulement du sang menstruel, sont un antidote des poisons, rendent le sperme plus fluide et fortifient la rate. On les mange avec du vinaigre et de l'huile d'amandes douces. 

Condiments et boissons dans un repas arabo-andalou XIII° siècle


 


Daniele Deloc da Cremona, traducteur en franco-italien des traités de fauconnerie de Moamin et Ghatrif (13e siècle)


Le livre de Moamin, 1249-1272, 


II, 61, 4.

– "Ou prenez de asse fetide et de la racine dou capar et poudriez les, et puis le metez en eve et leissiez les i tant q’elle deviegne clere, et en ceste eve metez puis un morsel de char et donez le a maingier a l’oisel, qar molt li vaudra.", 


, II, 70, 3.
– "Et s’il ne gerist por ce, prenez de la racine dou capar et tridez la et metez la dedenz une pel d’une petite soriz, et donez la a tranglotir a l’oisel avec oile de susimin.", 


 


 

 

X° siècle

 

Milieu du 10ème siècle

Dioscoride Pedanius, d'Anazarbos

De la matière médicale

Constantinople

Câpre (Capparis spinosa), inscrit kapparis hetera.


 

 

 

 

XIV° siècle

 


Tacuinum sanitatis

Manuel médiéval sur la santé

Manuscrit enluminé

Illustration

Marchand de câpres, 1390-1400. de Tacuinum Sanitatis,



 

 

 

 

 

XVI° siècle

 


au XVI° siècle, la câpre est appelé "cappier". Dérivé de capparis.

cappier (Le Voyage de la saincte cyté de Hierusalem en 1480, 67 ds Roll. Flore t. 2, p. 146) 

 

 

Pierre Belon (1517-1564) naturaliste français.

 ..."Les campagnes sont pour la plus grande partie de sable mouvant qui seroient stériles n’estoit qu’il y croist une herbe nommée harmala et aussi des capriers sans espines qui portent cette manière de grosses capres qui nous sont apportées de ce pays-là"... 

..."a décrit des câpriers qu'il a vus aux environs de Suès, parvenus à la hauteur de petits figuiers, et dont le fruit étoit gros comme un œuf de poule"...
 

 

 

Histoire generale des plantes.

Tome 1 / 

 tirée de l'exemplaire latin de la bibliotheque

de Me Jacques Dalechamp (1513-1588), Auteur 


 

 

 

1517 

Les voyages de Pierre Belon et l’Égypte au XVIe siècle.


..."Les campagnes sont pour la plus grande partie de sable mouvant qui seroient stériles n’estoit qu’il y croist une herbe nommée harmala et aussi des capriers sans espines qui portent cette manière de grosses capres qui nous sont apportées de ce pays-là"... 
 


 

 

Botanique André Matthioli 

Fleur Cappier - 

Gravure Bois gravé originale XVI° siècle


 

 

 

XVIe siècle

 

 

1639

Olivier de Serres. Dans son « Théâtre d'agriculture et mesnage des champs », il donne des conseils de culture et de cueillette.  

Le théâtre d'agriculture et mesnage des champs, 1639.

..."Un vaisseau de verre ou de terre vitrée en dedans est préparé dans lequel est mis du bon vinaigre avec du sel quelques poignées : là sont jetiez les Câpres tout fraîchement venans de la Caprière, sans les laver aucunement, continuant de jour à autre tant que la Caprière fournit matière. Après, le vaze est retiré en lieu sec non exposé au soleil, l'ayant au préallable bien bou­ché, à ce que les câpres ne s'esventent, où se conserveront en bonté fort longuement. Les visiterez au bout de quatre ou cinq jours : et s'il advient que vous trouviez au dessus du vinaigre quelque moisissure, l'osterez avec cuiller d'argent et mettrez d ans le vinaigre une poignée de sel pour corriger la superflue humeur procédante du fruit : réitérant la visite et le remède tant que de  besoin"...

548.
La capriere s'edifie comme la vigne, c'est assavoir par maillots ou crossettes, s'enracinans dans terre les branches des capres, de mesmes que les sarmens de vigne.

549
Plusieurs font leurs caprieres dans les murailles regardantes le midi, où aians laissé des trous ou armoires y logent ces plantes ci.

550.
La qualité du caprier est du genre des arbustes vivans longuement.

 

 


 

 

Charles Estienne, médecin français du milieu du XVIe siècle, préconise la câpre comme un fruit.

..."bon en salade pour exciter l'appétit, le vinaigre où les câpres sont confites, les rend plus agréables"... 

 

 

Au moyen âge…

L’écorce et la racine étaient employées en pharmacopée dans les traitements hystériques, la racine en diurétique, apéritive et tonique 
 

 

 

XVII° siècle

 

1632


Guy Patin (1601-1672) médecin et un épistolier français

L. 660. le 29 décembre 1660. À André Falconet

Traité de la Conservation de santé : Chapitre II

..."Les câpres et les olives  sont un peu dures de digestion, mais louables en ce qu’elles excitent l’appétit et fortifient l’estomac par leur acidité. Les noisettes et les amandes sont presque tempérées, et assez bonnes au desser"... 


 

 

 

1639

 

Philibert Guybert (vers 1579-1633) docteur en médecine français

1627 : Œuvres Charitables Œuvres charitables  

Le Medecin charitable...

 

 

 

1654 

 

François Massialot (1660-1733)

Cuisinier roial et bourgeois…

 

Il utilise les câpres dans ses "Poulet en filets"


et dans la recette d’une sauce, la "ramolade", 

..." À plusieurs Filets de Poisson, on fait une sausse qu’on appelle Ramolade, composée de Persil haché, de la ciboule hachée, des Anchois hachez, des Capres hachées, le tout mis dans un plat, avec un peu de sel, de poivre, de muscade, d’huile & de vinaigre bien délaiez ensemble : & après avoir dressé les Filets dans son plat, on les arrose de cette Ramolade ; & à quelques plats on y ajoûte du jus de Citron, pour les servir froids..."

 

 

 

1694 -1740  La câpre sous la forme "capre sans accent circonflexe"

 

 

XVIII° siècle

 

 

1723


Histoire des plantes qui naissent aux environs d'Aix, et dans plusieurs autres endroits de la Provence

Garidel, Pierre Joseph

Imprimé à Aix , & se vend à Paris, 1723


"on l’apelle en Provençal , Taperìer : on donne le nom de Taperos aux fruits que les François nomment, Câpres".

Capparis
..."elles viennent ordinairement dans les Murailles où je crois qu’elles ont été plantées : car je ne crois pas le Câprier plante spontanée , ou naturelle du païs ; je la crois aportée d’Italie , ou transplantée d’ailleurs en ce terroir , quoique je n’ignore pas qu’à Toulon , & dans plusieurs autres endroits des environs , on l’a cultive , qu ’elle y vienne par conséquent en trés grande quantité . Ce qu’on apelle Câpres , ou Taperos,ne sont pas les fruits du Câprier , mais les boutons à fleurs qu'on a loin de cueillir quelque jours auparavant qu’ils épanouissent. ...

On les transporte confis, ou préparez de cette maniéré , en Hollande , en Angleterre , .... L’écorce de la racine qui est d’un goût un peu amer , acre , astringent , a été , depuis le tems de Dioscoride , de Pline , et de Galien , fort en usage pour déboucher les obstructions du foie , & de la rate ; ce que les boutons à fleur font aussi. On s’en sert autant intérieurement , qu’extérieurement ; dans le premier on fait des décoctions , et apozémes , des trochisques , et l’extrait - on peut voir ce dernier dans Quércetan : pour l’usage extérieur ..., 

on en fait une huile tant simple que composée : on trouvera cette derniere dans la Pharmacopée de Zuvelíer : on en prépare aussì une emplâtre qu’on aplique fur la ratte , dont on trouvera deux différentes descriptions dans le Gfuadripartitum Botamcum de Simon Paulli, dont l’une est de Sennert , et l’autre de Brucéus"...

Illustrations Histoire naturelle des Plantes 224 Caprier en fleurs


 

 

 

(Attribué à) François de Salignac de La Mothe-Fénelon, 

Abrégé des vies des anciens philosophes : 

Diogène, 1725,

..."Moi, répondit Platon, je ne vivois ordinairement en Sicile que de câpres, d’olives et d’autres choses semblables, comme je fais dans ce pays-ci. Quoi donc, répliqua Diogène, étoit-il besoin pour cela d’aller à Syracuse ? Est-ce que dans ce temps-là il n’y avoit ni câpres ni olives à Athènes ? —"...


 

 

 

1753

Le groupe Capparis spinosa Linnaeus (1753 : 503) appartient à la secte du genre Capparis .

Capparis créé et décrit par Carolus Linnaeus dans son livre "espèce Plantarum" 


 

 

Le calendrier révolutionnaire ou républicain est institué le 24 octobre 1793 par la Convention nationale, et utilisé pendant la Première République puis l'Empire jusqu'en 1806, 


"Le "duodi 22 thermidor", officiellement dénommé : 

jour du câprier, est le 322e jour de l'année du calendrier républicain.

C'était généralement le 9e jour du mois d'août dans le calendrier grégorien.


"Le Soleil correspond au Signe du Lion

Sous un Soleil brulant l'Eau qui tombe en cascade 

& les Jeux séduisans de ce Signe amoureux 

Aux délices du Bain invitent la Nayade

Qui dans l'onde limpide attiédira ses feux"


 

 

 

1795 

Curtis's Botanical Magazine No.291 

Capparis spinosa - caprier commun


 

 

 

Gravure sur cuivre

XVIII° siècle

Capparis - caprier

 

 

 

XIX° siècle

 

 

Au XIX° siècle les femmes en charge des récoltes des câpres, de juin à septembre, disposaient de sacs en toile, suspendus à leur ceinture, "les barjaquettes", mot qui vient du provençal barja ou bavard. 

 

 

François Rozier

Cours complet d’agriculture

Hôtel Serpente, 1781-1805.

Câpre - câprier  (Planche 21, pag. 541). 

..."M. Tournefort le place dans la cinquième section de la sixième classe, qui comprend les herbes à fleur composée de plusieurs pièces régulières, dont le pistil devient un fruit qui renferme plusieurs semences. Il l’appelle capparis spinosa, fructu minore, folio rotundo. M. Linné le nomme capparis spinosa, & le classe dans la polyandrie monogynie"...


 

 

 

Pierre-Joseph Redouté (1759–1840) dessinateur botaniste

botanical illustrations

Traité des arbres et arbustes que l'on cultive en France en pleine terre (1801-1819)

Capparis spinosa - caprier épineux

 


 

 

 


1801

Le Caprier (Capparis Spinosa) -

“Exercises de botany à l'usage des commercants”,

Règne végétal

 2 vol. , pl. coloriées 

J.C. Philibert, (17..-18..)

Imprimerie de Crapelet, Paris


 

 

 

Vers 1806 -

Câpres - Capparis spinosa -

Les boutons floraux sont utilisés comme assaisonnement - 
Les fruits sont marinés


 

 

 

1810


Relation de l'Égypte

 ʻAbd allaṭīf al-Baghdādī, Muwaffaq al-Dīn

Médecin arabe de Bagdad

... "Le fruit du câprier, dont la forme approche de celle d'une poire, semble trop petit pour être comparé au fruit du lébakh, qu'Abd-allatif assimile à la datte mais on doit observer que Belon a décrit des câpriers qu'il a vus aux environs de Suès, parvenus à la hauteur de petits figuiers, et dont le fruit étoit gros comme un œuf de poule. Je ne sais si c'est le câprier épineux, observé par Forskal entre Suès et Tor. Cappares, dit aussi Prosper Alpin, Alexandriæ, majores quàm alibi inveniantur, proveniunt"...
 

 

 

1812


Johann David Wyss (1743-1818) auteur suisse alémanique


Le Robinson suisse 

Tome I

..."Fritz avait eu soin de rapporter un rameau de chaque espèce, 
et, après quelques recherches, je n'hésitai pas à reconnaître 
dans le premier l'arbuste appelé câprier..."

 

Le Robinson suisse 

Tome II


...

Prospect-Hill n’était pas négligé. 

La famille s’y rendait chaque printemps 

Pour faire la récolte des câpres 

Et la provision annuelle du thé.

Les feuilles de ce précieux arbuste 

étaient épluchées avec soin, 

séchées aux rayons du soleil, et renfermées 

aussitôt dans des vases de porcelaine, 

afin de conserver leur délicieux parfum. 


 

 

 

1816


"Flore médicale" : 

Gravure originale de 1816. 

Pierre Turpin 

Chaumeton, Chamberet - PARIS 1816.........

câprier


 

 

 

1833

Impression vintage – 

Capparis Spinosa/Caper. 

câpraire - Capricorne - Caprier des Marais  - Capromys

 

 

 

1846

Illustration

Capparis spinosa

Caprier épineux


 


 

 

1859


Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français



La légende des siècles

..."Dans les fentes des murs broutant le câprier ;

Pendant que derrière elle on voit l’aïeul prier"...,

 


La Légende des siècles

Le petit roi de Galice. 


Le sentier a l’air traître et l’arbre a l’air méchant ;

Et la chèvre qui broute au flanc du mont penchant,

Entre les grès lépreux trouve à peine une câpre,

Tant la ravine est fauve et tant la roche est âpre ;

De distance en distance, on voit des puits bourbeux

Où finit le sillon des chariots à bœufs ;

Hors un peu d’herbe autour des puits, tout est aride ;

Tout du grand midi sombre a l’implacable ride ;

Les arbres sont gercés, les granits sont fendus.


 


 

 

Zulma Carraud (1796-1889) écrivaine française,

Hachette, 1865 (p. 3-72).

 

Les métamorphoses d’une goutte d’eau


... 

Par une nuit étoilée , l’air s’étant trop refroidi

pour me tenir plus longtemps en suspension,

je fus ramenée vers la terre, et, perle encore,  

je me trouvai dans le pétale concave 

d’une magnifique fleur de câprier qui croissait

sur une vieille muraille, et dont

l’odeur subtile embaumait les alentours. 


Au fond de la corolle nichait toute une famille

d’insectes microscopiques, 

vivant du pollen que leur fournissaient

incessamment les mille étamines 

empourprées qui s'épanouissa ent au-dessus

De leur asile et les abritaient de leur ombre. 

 

Ces petits animaux se désaltéraient

au nectaire de la fleur, et leur univers

se bornait à ce délicieux réduit où s’accomplissait

leur obscure destinée, exempte de toute inquiétude : 

Car ils ignoraient même qu’il y eût un autre monde. 

Nés avec la fleur ,ils devaient mourir avec elle. 


Garantis des intempéries par son tissu délicat,

enivrés de ses parfums, ils ne voyaient du ciel

que juste ce qu'il en fallait pour rappeler celui

qui leur avait donné l'être et aucune appréhension 

du danger ne troublait cette voluptueuse sécurité.

 

J’enviai un moment leur sort, moi

pauvre créature errante, soumise aux moindres

variations atmosphériques, douée d'une quasi-éternité, 

et condamnée à Vagabonder sur la terre et à

remonter sans cesse dans l’espace pour en être

précipitée sans cesse, jusqu’à ce que, retrouvant

mon expansion première, je me perdisse

dans l’éther où flottent les mondes !

Du moins, je l'espérais ainsi, ignorante que j'étais

des lois qui régissent notre planète ; mais j'étouffai 

bientôt ces regrets qui rendaient plus pénibles

encore les vicissitudes auxquelles j'étais soumise. 


Et puis, l’agitation et la souffrance n’ont-elles pas un sens ? 

N’est-ce pas la vie ?  

L'aspiration au mieux éternel  vers lequel tend

toute créature intelligente ne comporte pas cette

quiétude absolue et pleine d'égoïsme

qui constituait la félicité de mes petits voisins. 


Jouissant donc de l'instant de calme qui m’était accordé,

je me roulai amoureusement sur ma couche de velours blanc.

Une chèvre alléchée par la beauté de l'arbuste qui

nous recélait vint en brouter les fleurs en se

dressant le long du mur.

 

La secousse qu'elle imprima à la plante

me fit tomber dans le petit réservoir ménagé entre

les feuilles du grand chardon, afin

que les petits oiseaux auxquels il a donné son

nom ne mourussent pas de soif dans les jours

de grande sécheresse. 


Je donnai un regret à mes humbles voisins,

qui étaient passés de leur profond repos

à un repos plus profond encore !

Fallait-il les plaindre, eux qui, n'ayant pas

en conscience de leur fin prochaine, avaient été 

Dévorés tous ensemble roulés dans leur suaire merveilleux !
...

 


 

 

1875

Alphonse Du Breuil (1811-1890) horticulteur et arboriculteur français,

Vignobles et les arbres à fruits à cidre. 

1875, page 529

..."C'est surtout entre Marseille et Toulon, dans les communes de Cujes, de Roquevaire et d’Ollioules, que la culture du câprier est devenue un objet de spéculations assez importantes... —"
 

 

 

Francisco Manuel Blanco (1778-1780), religieux et botaniste espagnol

Flora de Filipinas, (1880-1883)

Capparis spinosa

 

 

Francisco Manuel Blanco (1778-1780), religieux et botaniste espagnol

Flora de Filipinas, (1880-1883)

Capparis sepiaria, 

 

 

Francisco Manuel Blanco (1778-1780), religieux et botaniste espagnol

Flora de Filipinas, (1880-1883)

Capparis micracantha


 

 

 

1883

Vilmorin-Andrieux & Cie, 

Les Plantes potagères - 1883 (p. 55).

Câprier 

Capparis spinosa L.

Fam. des Capparidées.

Synonyme : Taperier des Provençaux.

Noms étrangers : 

angl. Caper-tree. all. Kapernstrauch. flam. et holl. Kapperboom. ital. Cappero. esp. Alcaparra. port. Alcaparreira.


..."Les plantes potagères. Description et culture des principaux légumes des climats tempérés, 1re édition, ouvrage publié par la maison Vilmorin-Andrieux & Cie à Paris en 1883.
Culture. — Le câprier ne peut se cultiver utilement que dans le climat de l’olivier, où on le plante de préférence dans les endroits pierreux et secs : dans les remblais, talus et autres situations difficiles à utiliser autrement.

Usage. — On emploie, sous le nom de câpres, les boutons à fleur cueillis gros comme des pois et confits au vinaigre. Les câpres ont d’autant plus de valeur et sont d’autant plus recherchées qu’elles sont plus petites"...


 

 

 

1885

Otto Wilhelm Thomé (1840-1925) botaniste, illustrateur allemand 

Flore d'Allemagne, d'Autriche et de Suisse 

Capparis spinosa 


 

 

 

1891

Joris-Karl Huysmans (1848-1907) écrivain et critique d'art français.

 Là-bas ,t. 1, 1891, p. 211

..."Tout le monde s'extasia lorsqu'on eut goûté cette robuste viande qu'aromatisait une purée de navets fondus, qu'édulcorait une sauce blanche aux câpres"... 
 

 

 

1893

Émile Zola (1840-1902) écrivain et journaliste français

Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893

..."La chaleur était déjà accablante, elle regarda de petits lézards qui fuyaient sur les dalles disjointes, entre des touffes chevelues de câpriers"... — 
 


 

1896

Pierre Louÿs (1870-1925) poète et romancier français

Aphrodite, Mercure de France, Paris, 1896

..."Des câpriers épineux dressaient au hasard leurs têtes vertes sur la brume fine des graminées —"...

..."Des câpriers épineux piquaient les doigts qui allaient saisir les phalènes"...

..."Sur ses murs déjoints fleurissaient des câpriers sauvages"....

Caprier - archives Larousse


 

 

 

Alphonse de Lamartine (1790-1869) poète français

Les rochers

Jocelyn. III, 100

..."Bientôt la giroflée et les câpriers verts 

De réseaux et de fleurs les auront recouverts"...
 


 

 

Jean-Augustin Bost (1815-1890) pasteur

Dictionnaire biblique

Capre 

"...C’est ainsi qu’on appelle les fruits d’un arbrisseau, le câprier épineux, qui se rencontre fréquemment en Asie, en Afrique et dans le sud de l’Europe : 

Les jeunes boutures de cet arbre et ses fleurs en bourgeons se mangeaient, soit crues, soit assaisonnées de vinaigre, et avaient, dit-on, la propriété d’aiguiser l’appétit et de pousser à la volupté. 

Le câprier atteint dans les jardins la hauteur d’un petit arbre ; ses rameaux sont armés d’épines, et ses feuilles ovées, non dentelées, et presque sans pétiole. 

C’est au mois de mai que la floraison est la plus forte ; les fleurs, qui portent une soixantaine d’étamines de couleur rouge, durent presque tout l’été, et donnent ensuite naissance à une baie allongée, comme l’olive, munie d’une chair épaisse, et renfermant une graine dure, en forme de rognons, et d’un goût fort et piquant. 

Le câprier se cultivait en Palestine, et portait en hébreu, au dire des rabbins, le nom Tsèleph ou Nitzbah ; son fruit (hébreu Abiônah) n’est nommé que en Ecclésiaste 12.7, où nos versions ont traduit "quand l’appétit s’en ira" ; et Luther : "Wenn aile Lust vergeht" ; remplaçant ainsi l’image par la chose représentée. 

Le texte porte proprement : "quand la câpre se rompt, ou est rendue nulle" ; et le sens de cette figure est, ou bien : lorsque la câpre, malgré sa saveur, n’a plus d’effet sur le vieillard ; ou bien : quand le vieillard, semblable à la câpre à la fin de l’été, se rompt parce qu’il est mûr, et perd sa graine et sa force"...


 

 

fin du XIXème siècle,

De la câprerie au Centre d'Art

A la fin du XIXème siècle, l'usine à câpres, bâtiment
construit vraisemblablement vers 1870, 
est un centre actif de négoce, d'import et d'export avec l'étranger.

Le fondateur de la câprerie était Marius Michel
 

La conversion de cette friche industrielle, située au cœur du village, en centre d'art contemporain, est le résultat d'une volonté affichée par la Ville de donner une nouvelle vie à cet espace urbain. Témoignage du passé prospère de la Commune, le bâtiment a ainsi conservé les éléments caractéristiques de son ancienne destination : sol pavé, murs en pierre, et plafonds à la "toulonnaise".


Transformé en 1993 en Centre d'Art culturel, géré en régie municipale, accueille depuis les œuvres du peintre-sculpteur Sébastien (1909-1990), léguées à la Ville.

 

 

XX° siècle 

 

 

Charles Maurras (1868-1952) journaliste, poète français et Écrivain provençal 

1903

La querelle des peupliers

 

Les Deux Patries

 

De grands ifs, des peupliers robustes, des houx, 

des noisetiers, des sureaux, des osiers, 

des tilleuls odoriférants, tous les arbres

du Nord et de l'Ouest, 

ceux que l'on voit se dépouiller aux mois d’hiver, 

mais fleurir et prendre leurs feuilles à la belle saison, 

sortent d’une terre abondante, dénuée de légèreté ; 

sans doute le cyprès, l'olivier et le pin dressent, 

non loin, sur les coteaux, leur ferme stature éternelle,

entre les bouquets de câpriers qu'on couvre

de terre au temps froid.


 


 

 

Pierre Benoit (1886-1962) écrivain français, 

L'atlantide 1919


..."Nigelle cultivée, des champs, de Damas. 

Nous tressions de belles guirlandes, avec des mimosas, 

des fleurs roses de câprier, et des nigelles blanches"... 
 

 

 

Yehuda Amichaï (1924-2000) poète juif israélien

Dans l'entre-deux d'une vie

Dans Le baiser de la poésie,

Traduction de l'hébreu par Michel Eckhard Elial, 

 

 Entre deux

Où serons-nous quand ces fleurs deviendront fruits

Dans l'étroit entre deux, où la fleur n'est plus une fleur

Et le fruit n'est pas encore un fruit. Quel merveilleux

Entre deux

Nous formions l'un pour l'autre, entre nos corps,

Entre nos yeux, entre l'éveil et le sommeil.

Entre chien et loup, ni jour ni nuit.

Ta robe de printemps a pris si vite

Les couleurs de l'été, elle flotte déjà

A la brise de l'automne.

Ma voix n'est plus ma voix

Mais déjà, presque prophétie.

Quel merveilleux entre deux nous étions, comme la terre

Entre les fissures du mur, brin de terre têtue

Sous la mousse vivace, le câprier épineux

Dont les fruits âpres

Rendaient plus doux ce que nous mangions ensemble.

Voici les derniers jours des livres

Avant que viennent les derniers jours des mots.

Vienne le jour où tu comprendras.


 

 

 

1968

Saint- John Perse (1887-1975 poète, ambassadeur de France 
Le recueil, édité à titre posthume en 1975 aux Éditions Gallimard, réunit plusieurs poèmes :

écrit en 1968 à la presqu’île de Giens.

Chant pour un équinoxe

 

Chanté par Celle qui fut là 

 

Amour, ô mon amour, immense fut la nuit,

immense notre veille où fut tant d’être consumé.

Femme vous suis-je, et de très grand sens, 

dans les ténèbres du coeur d’homme. 

La nuit d’été s’éclaire à nos persiennes closes ;

le raisin noir bleuit dans les campagnes ; 

le câprier des bords de route montre la rose de sa chair ; 

et la senteur du jour s’éveille dans vos arbres à résine….."


 

 

 

Marie-Claude Palys - auteur

1992


Le câprier et la câpre

 

Vingt deuxième du mois de thermidor 

C’est le jour républicain du Câprier.

Sa grande fleur délicate est éphémère

La fragrance de sa  fleur est douce et suave,

 

Les fleurs de Câprier abondantes

Procure du nectar de qualité, 

Très recherché par les abeilles.

Très appréciées des oiseaux 

 

Sur les pentes faibles, il nourrit les chèvres 

Décor ensoleillé,  vieux murs de pierres

Sur les rochers, pentes rocailleuses, 

Les jeunes arbustes sont nombreux. 

 

Une câpre est le bouton de sa fleur , 

Condiment excellent dans du vinaigre, 

Le  capron, c'est le fruit 

Plus il est petit, Plus il est délicat

 

Dans la recette traditionnelle 

La câpre, capparis spinosa

Est exquise dans la tapenade

De l'occitan Tàpera,


 

 

 

XXI° siècle

 


Juin 2002. 

Latifa Boukhari, auteur

Kabar : caprier

 

Du Kabar expert investi


Dans les ravins des versants encaissés

Entre le bleu inspiré du ciel et les oliveraies

Déploie avec quiétude ses tentacules enthousiastes

Au rythme vigilant des vents balayés

Au sens musical et botanique des pollens renvoyés

Sans bruit avec géométrie habile, disséminés

Parfumant en intense harmonie les sentiers des bergers

Allant au pas fin des abeilles accrochées

Perspicaces au fondement mielleux des idées

Au réveil émotif voué à la passion au respect

Au Sens du sacré

Au rappel à l’amour fort de Dieu.

 

 

 

Miquèl Decòr (1949-2021) écrivain de langue occitane 

"Eiretièrs de la luna"   Vendemias-IEO - N° 66 - 2008.


Mon pays 

au caprier crochu dont la fleur s’épanouit dans l’air comme le miel, 

 

Lo mèu pais…

al taperièr crocut que sa flor espelis dins l’aire coma mèl, 

 

 

 

Angèle Paoli (1947) auteur


"Camaïeux
...
De verts de bleus de mauves et de gris

De vagues hérissées de cristes-marines

Pommelé or des genêts camaïeux de câprier des îles
...
 

 

 

Philippe Agard (1971) professeur et géologue

Plomb des grives, Champ Vallon recueil, 2015)


Câpre


Bibelot fragile

Âpre assurément

Où le velours prit la mer

Tactile gemme

Et du criquet le deuil

Ni minéral ni animal ni végétal

Modeste pièce

Pour un musée de bocaux, gracile

Flexueuse

Côtes oblongues

Amphore en bouche de saveurs défuntes


 

 

 

22 mars 2016

 

Baptiste Beaulieu (1985) médecin généraliste et romancier français

"Alors voilà, je sais pas pourquoi, mais les attentats me rappellent une chose vue à Jerusalem. S’il y a là-bas un spectacle inoubliable, ce sont bien les milliers de minuscules plants de câpriers qui poussent dans les anfractuosités du Mur, autour et par dessus les petits papiers laissés par les fidèles -ces mêmes papiers pliés en quatre où ils confient leurs souffrances, les fameuses “lamentations”. 

Les boutons de câpriers ne fleurissent qu’à la tombée du jour.

Ainsi, la nuit venue, les petites fleurs blanches et violettes s’épanouissent, craquellent la pierre, et font tomber au sol ces milliers de minuscules doléances. Le jour se lève, tout se fane, on n’a plus qu’à se baisser pour ramasser fleurs mortes et réclamations. 

Dieu a lu votre plainte, et y a répondu à sa manière : toute souffrance est une graine, qui dans l’obscurité enfante les 1001 couleurs précieuses de l’expérience. 

Ces fleurs violettes, macérées dans du vinaigre, deviendront de délicieuses câpres. Voilà pourquoi, m’expliqua mon guide, les pizzas de Jerusalem ont un goût de larmes inimitable.

Toutes mes pensées à toutes les victimes de terrorismes, en Belgique et ailleurs."


 


 

 

Symbole du câprier


Le câprier est le symbole de l'Amour ; de la créativité, et de la fécondatrice, mais également de la réparation.

Certaines croyances et légendes ont rapporté que l’utilisation de la racine séchée servait comme envoûtement d’amour.

 

 

Mythes et légendes du câprier


- La racine du câprier, bue en infusion avec du miel, a un pouvoir aphrodisiaque. 

- Séchée, elle peut servir à un envoûtement d'amour 

- Selon une croyance des Pouilles italiennes, manger des câpres cruues pendant la messe de Pentecôte remédie à  l'impuissance masculine. 

- En Italie, on dit que le câprier se nourrit exclusivement de vent et de soleil.

- En France, jusqu'à la fin de la Renaissance, on leur faisait toute confiance pour exciter le désir sexuel.

 

 

proverbe :

 
"Quand la câpre n'agit plus, l'homme doit renoncer à Vénus."


 


 

 

Utilisation des Câpres 

 


Outre l'utilisation comme aphrodisiaque du caprier dans l’Antiquité, les anciens Égyptiens, Grecs, Romains et Arabes utilisaient pratiquement tous les composants du câprier en mèdecine ;

- les graines, les racines, l’écorce, les feuilles, les fleurs et les fruits pour traiter, l’arthrite, les hémorroïdes, les maladies du foie et de la rate. 

 

 

Culinaire

Sur le plan culinaire, ce sont des condiments utilisés en petite quantité, pour relever la saveur de certains aliments.
Les boutons floraux sont confits au sel sec ou en saumure et conservés au vinaigre.


 

 

 

Médical

 

Sur le plan diététique, leurs composés phytochimiques bioactifs sont d'un grand intérêt pour leurs propriétés médicinales et pharmaceutiques.

Les câpres ont été utilisées en médecine traditionnelle comme carminative, antiscorbutique, antispamodique, diurétique et vermifuge.

- Effets potentiels anticancérigènes

- Activité anti-inflammatoire

- Activité immunomodulatrice

- Activité anti-arthritique

- Activité antidiabétique


 

Cosmétique  

- Un extrait des racines est utilisé pour le traitement des plaques rouges et la faiblesse capillaire


 

 

 

Pour en savoir plus

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20 février 2024 2 20 /02 /février /2024 15:03

 

 

Philippe Agard (1971) professeur et géologue

Plomb des grives, Champ Vallon recueil, 2015)


Câpre


Bibelot fragile

Âpre assurément

Où le velours prit la mer

Tactile gemme

Et du criquet le deuil

Ni minéral ni animal ni végétal

Modeste pièce

Pour un musée de bocaux, gracile

Flexueuse

Côtes oblongues

Amphore en bouche de saveurs défuntes

Philippe Agard (1971) - professeur et géologue - Câpre
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19 février 2024 1 19 /02 /février /2024 20:14

 

 

Juin 2002. 

Latifa Boukhari, auteur

Kabar : caprier

 

Du Kabar expert investi


Dans les ravins des versants encaissés

Entre le bleu inspiré du ciel et les oliveraies

Déploie avec quiétude ses tentacules enthousiastes

Au rythme vigilant des vents balayés

Au sens musical et botanique des pollens renvoyés

Sans bruit avec géométrie habile, disséminés

Parfumant en intense harmonie les sentiers des bergers

Allant au pas fin des abeilles accrochées

Perspicaces au fondement mielleux des idées

Au réveil émotif voué à la passion au respect

Au Sens du sacré

Au rappel à l’amour fort de Dieu.

Latifa Boukhari - auteur - Du Kabar expert investi
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19 février 2024 1 19 /02 /février /2024 18:07

 

 

Marie-Claude Palys - auteur

1992


Le câprier et la câpre

 

Vingt deuxième du mois de thermidor 

C’est le jour républicain du Câprier.

Sa grande fleur délicate est éphémère

La fragrance de sa  fleur est douce et suave,

 

Les fleurs de Câprier abondantes

Procure du nectar de qualité, 

Très recherché par les abeilles.

Très appréciées des oiseaux 

 

Sur les pentes faibles, il nourrit les chèvres 

Décor ensoleillé,  vieux murs de pierres

Sur les rochers, pentes rocailleuses, 

Les jeunes arbustes sont nombreux. 

 

Une câpre est le bouton de sa fleur , 

Condiment excellent dans du vinaigre, 

Le  capron, c'est le fruit 

Plus il est petit, Plus il est d&eacu