7 septembre 2022 3 07 /09 /septembre /2022 19:11

 

 

Nathan Katz (1892-1981) poète et dramaturge alsacien 

 


Les petites poires sur la claie


Septembre est déjà passé

Et la Nativité de Marie.

Les petites poires reposent toutes

Dans la paille sur la claie

 

Comme il fait chaud dans la cave

Et comme on se sent dans l'intimité.

 

Un peu de lumière du jour

Tombe à travers les évents.

Comme les petites poires se réjouissent

D'être dans la cave.

 

Par le soupirail de la cave

Elles voient le poirier qui est debout. 

Nathan Katz (1892-1981) - poète et dramaturge alsacien - Les petites poires sur la claie
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5 septembre 2022 1 05 /09 /septembre /2022 22:14

 

 

Le Roman de la poire (Li romanz de la poire) est un roman français du XIII° siècle d'un certain Tibaut.
 

Le Roman de la Poire est un poème allégorique construit autour d'une alternance entre modes d'expression oral et écrit, lyrique et narratif. Dans cet article, l'auteur considère la polarisation entre chant et écriture dans le cadre de la trajectoire narrative du roman, allant de la naissance de l'amour sous le poirier à l'achèvement du livre. Le titre est dérivé d'une scène centrale où la demoiselle partage avec l'amant une poire qu'elle a épluchée avec ses dents.


Le texte est conservé à la Bibliothèque nationale de France (Ms. fr. 2186). C'est un manuscrit enluminé datant des années 1250. 

 

 

Le roman de la poire

 

Ci endroit commence l'histoire

De la plus merveilleuse poire

Qui jamais soit, ni jamais ne fut

Dieu l'aima qui en planta le fût.

 

Amors qui par A se commence

A contre moi donné sentence (...)

 

À ce tournoi(ement), mais que je sois armé.

J'irai promptement, Dame, si vous m'aimez.

Et je disposai mon épée entre nous deux

 

Ici finit le roman de la poire

Qui des amants à dit l'histoire.

Tibaut (13° siècle) - auteur - Le Roman de la Poire
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4 septembre 2022 7 04 /09 /septembre /2022 00:19

Ecole de médecine de Salerne (IX° -XII° siècle)

Les aphorismes d'Hyppocrate

 

La poire


..."La poire ne vaut rien, 

sans vin.

Si vous la mangez en compote,

C'est un excellent antidote ;

Mais poire crue est un poison.

Vous pouvez là-dessus régler votre conduite.

Crue, elle charge trop l'estomac ; étant cuite,

Elle y porte la guérison.

Quand on a mangé de la poire,

Que le premier soin soit de boire"...

Ecole de médecine de Salerne (IX° -XII° siècle) - Les aphorismes d'Hyppocrate - La poire
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11 août 2022 4 11 /08 /août /2022 23:39

 

 

Mythologie des arbres


Le Figuier - Ficus carica  

 


Ficus carica, Figuier, Figuier comestible ou Figuier commun, est un arbre fruitier de la famille des Moracées qui donne des fruits comestibles appelés figues. 

On l'appelle plus rarement Figuier de Carie en référence à la cité antique en Asie mineure ou  "Arbre à cariques".

 

Ce figuier était plus de deux fois centenaire ;

Sa branche se tordait comme un nombreux serpent ;

Sous sa voûte on errait comme en un cloître on erre,

Et cet arbre était fier d’ombrager un arpent.

Robert de Montesquiou-Fezensac (1855-1921) - Le Figuier


 

 

 

 

Le Figuier comestible fait partie des plantes importantes du bassin méditerranéen, où il est cultivé depuis des millénaires. C'est le seul représentant européen du genre Ficus qui regroupe près de six cents espèces, la plupart tropicales.


Cette espèce semble originaire d'une vaste zone de climat tempéré chaud, englobant le pourtour du bassin méditerranéen jusqu'à l'Asie centrale. 


Le figuier est un petit arbre, de trois à quatre mètres de haut. Certaines variétés peuvent cependant atteindre dix mètres de hauteur pour dix mètres de largeur. Il peut vivre jusqu'à 300 ans et atteint sa pleine production vers 7 ans.


Son tronc est souvent tortueux, au port souvent buissonnant. Toutes les parties de la plante (rameaux, feuilles, fruits) contiennent un latex blanc et irritant.


 

 

 

Peu exigeant, le figuier est robuste et peut produire très longtemps. Arbre méditerranéen, il résiste bien à la chaleur. 

Les feuilles sont caduques, rugueuses, finement velues, assez grandes, munies d'un long pétiole et d'un limbe palmatilobé. 


 


 

 

Les fleurs du figuier ont de nombreuses formes réunies à l'intérieur d'un réceptacle charnu en forme de poire, ouvert au sommet, qui grossira après la fécondation pour donner la figue. Cette inflorescence est appelée sycone. 


A l'intérieur d'un sycone il y a des fleurs mâles et des fleurs femelles. Mais les premières ne peuvent féconder les secondes.  Il existe des variétés de figuiers partiellement ou totalement autofertiles, les fleurs femelles donnant des fruits de façon parthénogénétique.


Comme tous les angiospermes, les fleurs de figuiers permettent la pollinisation ;

 

La figue semble dénuée de fleurs. Toutefois, elles existent se cachant à l’intérieur de ce fruit en forme de poire ; on peut les apercevoir lorsqu’on coupe en deux une figue non mûre. Plus tard, ces fleurs donneront naissance aux véritables fruits : les nombreux petits grains croquants contenus dans la figue qui n’est autre qu’un gros sac rempli de petits fruits.

 

Les fruits sont composés, avec un réceptacle charnu contenant des petits fruits qui ressemblent à des graines.


À maturité, les fruits, ou figues, sont selon les variétés de couleur verdâtre, jaune, marron-rouge ou violet plus ou moins foncé, parfois bicolores ou striés. 

 


La fructification, de Mai à septembre et la Récolte des figues en Eté

 

Un figuier adulte peut donner 100 kg de figues fraîches soit 30 kg de figues sèches


 

 

 

 

Pour la production, seules les variétés femelles  sont cultivées, elles peuvent être bifères ou unifères plus rarement trifères :

 

Les unifères (zones les plus chaudes pas de températures inférieures à −12 °C en hiver et pas trop de gelées tardives au printemps) fructifient une seule fois en fin d'été. Les figues apparaissent sur le bois de l'année à l'aisselle des feuilles. Seules mûrissent les premières qui se trouvent en partie basse du rameau à maturité. Les figues apparues plus tardivement, se trouvant donc en partie haute des rameaux de l'année, avortent lorsque les températures baissent ;

 

Les bifères donnent deux récoltes par an, une au printemps ou au début de l'été, l'autre en fin d'été ou à l'automne selon la variété et le climat. Les figues apparues tardivement en position apicale sur les rameaux de l'année précédente ne chutent pas et passent l'hiver à l'état de petits bourgeons pour reprendre leur développement dès que la température devient favorable. Puis sur le bois de l'année, les figues se développent normalement ;

 

Les trifères dites aussi cimaruoli. Les figues apparues en partie haute des rameaux de l'année continuent à se développer normalement en fin d'été pour arriver à maturité très tardivement et parfois seulement au printemps suivant. Cela n'est possible que sous un climat très chaud comme celui du sud de l'Italie ou de l'Espagne.


 


 

 

Le figuier mâle, parfois appelé "Figuier sauvage", qui ne donne pas de fruits comestibles, est aussi appelé "Caprifiguier" (caprificus, ou Figuier de bouc).

 

Les caprifiguiers contiennent des fleurs femelles à style court et ne donnent que des petites figues imangeables. Par contre ils fournissent le pollen pour féconder l'autre type de figuier qui contient des fleurs femelles à style long et qui produira les figues comestibles. C'est un petite hyménoptère, le blastophage du figuier, qui transporte le pollen d'un type de figuier à l'autre. 

 

Les figuiers sauvages ont pour particularité d'avoir une reproduction dépendant d'une symbiose avec un insecte : le blastophage. Cet insecte assure la pollinisation des fleurs femelles. En retour, le figuier abrite et nourrit l'insecte, dont le cycle se déroule quasi entièrement dans la plante.


 

 

 

 

Espèces et variétés de figues

 


Parmi les variétés unifères (qui produisent des fruits une fois par an), on trouve :


- "Col de dame blanc"

Unifère tardif, Plantation : octobre-novembre. Surveiller l’arrosage en été. La Récolte s’effectue à partir de début septembre, jusqu’en novembre-décembre. Sa chair rouge foncée est protégée de la pluie par une peau claire très épaisse. 

 
- "Pastilière"

Plantation : octobre-novembre. Arroser généreusement le jeune plant pour favoriser un enracinement profond. La Récolte s'effectue à partir de septembre. Cet unifère tardif a besoin d’une chaude arrière-saison. La figue se reconnaît à sa forme triangulaire, sa couleur violacée très foncée et son pédoncule rouge désaxé. Elle est précoce et d’excellente qualité gustative : charnue, juteuse et rafraîchissante. On peut la manger avec sa peau, qui est très fine. Parfaite pour réussir les confitures, elle se défait très vite à la cuisson. 


- "Blanche marseillaise" (Marseillaise, Blanquette, Petite Grise, Couille du pape, Athènes) .

Figuier autofertile très productif à petit ou moyen développement, à port d’abord érigé qui s’étale avec l’âge. Ses fruits de petite taille sont très doux et savoureux, à chair rosée sucrée et parfumée, à la fois ferme et fondante. La peau est jaune vert, jaune à maturité, avec un petit pédoncule épais, elle se fend facilement si le temps est humide. Les figues se cueillent vers la mi-août et peuvent se manger fraîches, séchées, en confiture. Seuil de résistance : -12°. À cultiver de préférence en climat méditerranéen ou atlantique.


- "Violette de Solliès" (Bourjassotte noire, Solliès, Parisienne, Barnisotte) :

Sa production est très tardive, entre la mi-août et fin octobre, adaptée aux régions du Midi. Ses fruits bleu noir sont gros et aplatis, avec un pédoncule court. Ils offrent une chair rouge et sucrée, parfumée, de bonne conservation, à consommer frais. L’arbre, autofertile, a un développement important, avec un système racinaire puissant et très étendu. Cette variété possède une AOP.


- "Sucre vert" (Figue Reine, Mussega, Cougourdane, Higo Blanco) :

Ses fruits arrivent tard, entre septembre et novembre. Ils sont de bonne taille, avec une peau verte qui se pique de brun lorsqu’ils arrivent à maturité. Leur chair vert pâle est de très bonne qualité, mielleuse et bien sucrée. Elle se déguste fraîche, séchée ou en confiture. L’arbre a un développement moyen, environ 3,5 m de hauteur et un port compact avec un feuillage extrêmement dense. Il est cultivé dans les régions du sud de la France ou sur la façade atlantique.


 

- "Col de dame blanc"

Unifère tardif, Plantation : octobre-novembre. Surveiller l’arrosage en été. La Récolte s’effectue à partir de début septembre, jusqu’en novembre-décembre. Sa chair rouge foncée est protégée de la pluie par une peau claire très épaisse. 

 
 

- "Pastilière"

Plantation : octobre-novembre. Arroser généreusement le jeune plant pour favoriser un enracinement profond. La Récolte s'effectue à partir de septembre. Cet unifère tardif a besoin d’une chaude arrière-saison. La figue se reconnaît à sa forme triangulaire, sa couleur violacée très foncée et son pédoncule rouge désaxé. Elle est précoce et d’excellente qualité gustative : charnue, juteuse et rafraîchissante. On peut la manger avec sa peau, qui est très fine. Parfaite pour réussir les confitures, elle se défait très vite à la cuisson. 


 

- "Blanche marseillaise" (Marseillaise, Blanquette, Petite Grise, Couille du pape, Athènes) .

Figuier autofertile très productif à petit ou moyen développement, à port d’abord érigé qui s’étale avec l’âge. Ses fruits de petite taille sont très doux et savoureux, à chair rosée sucrée et parfumée, à la fois ferme et fondante. La peau est jaune vert, jaune à maturité, avec un petit pédoncule épais, elle se fend facilement si le temps est humide. Les figues se cueillent vers la mi-août et peuvent se manger fraîches, séchées, en confiture. Seuil de résistance : -12°. À cultiver de préférence en climat méditerranéen ou atlantique.


 

- "Violette de Solliès" (Bourjassotte noire, Solliès, Parisienne, Barnisotte) :

Sa production est très tardive, entre la mi-août et fin octobre, adaptée aux régions du Midi. Ses fruits bleu noir sont gros et aplatis, avec un pédoncule court. Ils offrent une chair rouge et sucrée, parfumée, de bonne conservation, à consommer frais. L’arbre, autofertile, a un développement important, avec un système racinaire puissant et très étendu. Cette variété possède une AOP.


 

- "Sucre vert" (Figue Reine, Mussega, Cougourdane, Higo Blanco) :

Ses fruits arrivent tard, entre septembre et novembre. Ils sont de bonne taille, avec une peau verte qui se pique de brun lorsqu’ils arrivent à maturité. Leur chair vert pâle est de très bonne qualité, mielleuse et bien sucrée. Elle se déguste fraîche, séchée ou en confiture. L’arbre a un développement moyen, environ 3,5 m de hauteur et un port compact avec un feuillage extrêmement dense. Il est cultivé dans les régions du sud de la France ou sur la façade atlantique.

 

 

Les variétés bifères (qui produisent deux fois par an), on distingue :


- "Sultane" (Noire de Bellone) :

Ce figuier très précoce est particulièrement productif. Il est rustique, plutôt cultivé en climat doux où il pourra former un arbre bien développé de 7 m de hauteur. Cette variété autofertile n’aura pas besoin d’un autre figuier à proximité pour fructifier. Ses figues piriformes et violettes sont de taille moyenne, les figues-fleurs étant plus rebondies mais en quantité moindre que celles d’automne. Leur chair rouge, parfumée et sucrée se déguste aussi bien fraîche que séchée.
 

 

 

-  "Longue d’août" (Figue banane, Figue poire, Jérusalem) :

Elle produit en début et fin d’été de grosses figues allongées qui deviennent jaune brun à maturité. Ses figues-fleurs sont assez grosses, avec une peau légèrement bosselée, un pédoncule assez long et une chair rosée à blanc vert. Les figues d’automne, bien plus petites, montrent des côtes saillantes. Elles se consomment fraîches, en confitures et peuvent se sécher à condition d’avoir été cultivées en terrain bien drainé. Cette variété de figuier bifère autofertile résiste aux gelées et les fruits sont résistants à l’humidité. Il affiche un développement moyen et un port étalé.

 

 

- "Grise de Tarascon" (Dauphine, Rouge d’Argenteuil, Grosse de Juillet, Boule d’or) :

Ce figuier vigoureux et autofertile produit de très grosses figues fleurs rondes à peau gris violet. En régions tempérées, la quantité de figues-fleurs est importante, au mois de juillet. La seconde récolte se fait en septembre octobre. La chair rose est juteuse, charnue et sucrée, avec peu de graines, elle se consomme fraîche et en confiture. L’arbre rustique affiche un beau port retombant et il tend à drageonner.
 

 

 

Des variétés à cultiver en pot


"Rouge de Bordeaux" (Pastilière, Hirta du Japon, Pastelière) :

Figuier autofertile et unifère d’origine japonaise de taille petite à moyenne, environ 3 m, et port très compact. Cette variété est idéal pour une culture en pot ou pour de petits jardins. Ses figues-fleurs tombent facilement par contre il offre une bonne et précoce (début du mois d’août) production de figues d’été de taille moyenne et de teinte noir violet. Leur chair rose dorée montre peu de grains avec une saveur douce et sucrée. Ce figuier se montre rustique mais assez sensible aux maladies et ses fruits se fendent facilement.

 

 

"Précoce de Dalmatie" (Dalmatie, San Pietro) :

Figuier autofertile et bifère à petit développement. Son feuillage est relativement clairsemé et l’arbre est peu ramifié. Ses figues-fleurs sont à maturité en juillet et ses figues d’automne entre la fin août et octobre. De taille exceptionnelle, elles affichent une peau jaune vert et une chair très sucrée et charnue. Ce figuier résiste très bien au froid (-15°) et ses fruits résistent bien à la pluie.

 

 

"Black Jack" :

Ce figuier unifère et productif à petit développement offre de grosses figues noires à chair rouge orangé clair. Elles supportent bien l’humidité et leur maturité peut se prolonger jusqu’aux premières gelées. Ces figues peuvent être séchées.


 

 

Des variétés résistantes au froid

 

"Brown Turkey" (Negro Largo, Common blue, Brown Naples, Aubique noire, English brown turkey) :

Ce figuier bifère et autofertile résiste au gel jusqu’à -30°, il est très cultivé dans le nord-est. Ses fruits sont de taille moyenne en été et de petite taille en automne. Leur peau est brun rouge avec une chair goûteuse qui peut être cuisinée, préparée en confitures ou mangée fraîche. De taille moyenne, il affiche un port buissonnant et compact que le prête à la culture en bac.

 

 

"Brunswick" (Magnolia, Castle Kennedy, Madonna) :

Figuier autofertile et bifère à faible développement donne de grosses figues-fleurs en juillet puis des plus petites en septembre octobre avec une récolte abondante. Leur peau est brun rouge clair à maturité. Très rustique, il est également résistant face à la sécheresse.


 

"Hardy Chicago" :

Cette variété bifère est particulièrement résistant au froid, d’ailleurs il a été découvert assez récemment (années 1980) dans la ville de Chicago. Il produit de petites figues violettes au long et fort pédoncule, dont la chair couleur fraise offre une saveur douce et miellée.
 

 

Figuier sycomore

Ficus sycomorus, figuier du pharaon


Le figuier sycomore ou sycamore (Ficus sycomorus) est un arbre de la famille des moracées.

Ficus sycomorus peut mesurer jusqu'à 20 m de haut et 6 m de large avec une couronne assez dense.

Cultivé en Égypte depuis le troisième millénaire avant Jésus-Christ, le figuier sycomore est originaire d’Afrique centrale où on le trouve du Sénégal au Nord Est de l'Afrique du Sud, à l'exclusion des régions de forêt tropicale humide. Il pousse spontanément dans la péninsule Arabique et dans certaines régions de Madagascar. Il a été naturalisé en Israël et en Égypte.

Dans son habitat d’origine, l’arbre pousse généralement sur des sols riches, le long des rivières et dans les forêts mixtes.

L'écorce est jaune-vert et s'exfolie en bandes laissant apparaître une écorce intérieure jaunâtre. Comme tous les figuiers, le sycomore contient du latex.

Les feuilles cordiformes vert foncé sont disposées en spirale autour du rameau. Sur la face inférieure vert clair, on voit apparaitre des nervures proéminentes et les deux faces sont rêches.

Le fruit est une figue comestible de vert au jaune rosé, mais souvent rempli d'insectes. Les figues  poussent en grappe tout au long de l'année avec un pic entre juillet et décembre. Le fruit est comestible 

Les fruits comme les feuilles peuvent servir d'alimentation pour le bétail en améliorant la production de lait.

Son bois peut servir de combustible et le frottement de deux branches permet d'allumer un feu.

Certains cercueils de momies en Égypte étaient faits de son bois. Le Livre d'Amos (7:14) se réfère à son fruit. A Jéricho, Zachée monte sur un figuier sycomore pour voir passer Jésus (Évangile selon Luc - 19:4).


 

 

 

Étymologie


Le nom générique "Ficus" est le nom latin d'un figuier. 

L'adjectif spécifique carica signifie originaire de la Carie, ancienne province d'Asie mineure d'où le figuier est supposé provenir.


 

 

 

Le figuier dans la Religion 

 


Islam

La sourate 95 du Coran s'appelle al-Tīn (en arabe pour "Le Figuier"), serment "Par le figuier et l'olivier" en référence au lieu de naissance de "Issa" (Jésus) fils de Maryam (Marie).  

 

Versets 1 – 3 Trois serments

"Par le figuier et l’olivier ! 

Et par le Mont Sinaï!  

Et par cette terre (La Mecque) rendue sécuritaire !"


 


 

 

La Bible

 

 

Chez les hébreux, les figues font partie du trésor que Moïse a promis à son peuple une fois en Terre promise.

Le figuier est le deuxième arbre cité dans la Bible, après l'arbre de la connaissance du bien et du mal (assimilé au pommier dans la tradition chrétienne mais au figuier dans la tradition juive). 

 

Ancien testament Génèse 3. 6-7

"Alors la femme vit que le fruit de l'arbre était bon à manger et agréable aux yeux et désirable pour acquérir l'intelligence ; elle prit son fruit et le mangea, elle en donna aussi à son mari avec elle et ils mangèrent. Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes".



2 Rois  20 : 7

"Puis Ésaïe dit : "Prenez un gâteau de figues". Ils en prirent un, ils le mirent sur l'ulcère, et le roi resta en vie". 

 

Matthieu 21- 18-19-20

"Le matin, en retournant à la ville, il eut faim. Voyant un figuier sur le chemin, il s'en approcha; mais il n'y trouva que des feuilles, et il lui dit: Que jamais fruit ne naisse de toi! Et à l'instant le figuier sécha. Les disciples, qui virent cela, furent étonnés, et dirent: Comment ce figuier est-il devenu sec en un instant? Jésus leur répondit : Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi et que vous ne doutiez point, non seulement vous feriez ce qui a été fait à ce figuier, mais quand vous diriez à cette montagne : Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, cela se ferait. Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez."

 

Matthieu 24-32

"Lorsque ses rameaux deviennent tendres et que les feuilles poussent l'été est proche".

 

Marc, 11:12-14 ; 11:20-24 ; 11:25-26 

"Le lendemain, après qu’ils furent sortis de Béthanie, Jésus eut faim. Apercevant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s’il y trouverait quelque chose ; et, s’en étant approché, il ne trouva que des feuilles, car ce n’était pas la saison des figues. Prenant alors la parole, il lui dit : Que jamais personne ne mange de ton fruit ! Et ses disciples l’entendirent ....

Quand le soir fut venu, Jésus sortit de la ville. Le matin, en passant, les disciples virent le figuier séché jusqu’aux racines. Pierre, se rappelant ce qui s’était passé, dit à Jésus : Rabbi, regarde, le figuier que tu as maudit a séché. Jésus prit la parole, et leur dit : Ayez foi en Dieu. Je vous le dis en vérité, si quelqu’un dit à cette montagne : Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, et s’il ne doute point en son cœur, mais croit que ce qu’il dit arrive, il le verra s’accomplir. C’est pourquoi je vous dis : Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et vous le verrez s’accomplir."...

Et lorsque vous êtes debout faisant votre prière, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos offenses. Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est dans les cieux ne vous pardonnera pas non plus vos offenses."

 

Luc 13 : 1 6-9

"Un jour, des gens vinrent rapporter à Jésus l'affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer pendant qu'ils offraient un sacrifice.
Jésus leur disait encore cette parabole : - Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n'en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : - Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n'en trouve pas. - Coupe-le. A quoi bon le laisser épuiser le sol ? - Mais le vigneron lui répondit : - Seigneur, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l'avenir. Sinon, tu le couperas."


 

Jérémie 8:13

"Je veux en finir avec eux, dit l'Eternel; Il n'y aura plus de raisins à la vigne, Plus de figues au figuier, Et les feuilles se flétriront ; Ce que je leur avais donné leur échappera."

 

Joël, I, 12 

"La vigne est confuse, Le figuier languissant, Le grenadier, le palmier, le pommier, Tous les arbres des champs sont flétris. La joie a cessé parmi les fils de l'homme !"

 

Jean. 1, 43-51

C’est sous un figuier que se trouvait Nathanaël, avant qu’il ne soit rejoint par Jésus. Nathanaël (" Dieu a donné ") est nommé Barthélémy par les autres évangélistes et dans les Actes des apôtres. Dans la liste des douze disciples, son nom est chaque fois associé à celui de Philippe qui l’a conduit à Jésus.

"Le lendemain, il voulut s’en aller en Galilée. Et Jésus trouve Philippe, et lui dit : Suis-moi. Or Philippe était de Bethsaïda, de la ville d’André et de Pierre. Philippe trouve Nathanaël et lui dit : Nous avons trouvé celui duquel Moïse a écrit dans la loi et duquel les prophètes ont écrit, Jésus, le fils de Joseph, qui est de Nazareth. Et Nathanaël lui dit : Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? Philippe lui dit : Viens et vois. Jésus vit Nathanaël venir vers lui, et il dit de lui : Voici un vrai Israélite, en qui il n’y a pas de fraude. Nathanaël lui dit : D’où me connais-tu ? Jésus répondit et lui dit : Avant que Philippe t’eût appelé, quand tu étais sous le figuier, je te voyais. Nathanaël répondit et lui dit : Rabbi, tu es le Fils de Dieu ; tu es le roi d’Israël. Jésus répondit et lui dit : Parce que je t’ai dit que je te voyais sous le figuier, tu crois ? tu verras de plus grandes choses que celles-ci. Et il lui dit : En vérité, en vérité, je vous dis : Désormais vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu montant et descendant sur le fils de l’homme." 

 

 

 

Mythologie égyptienne

 


Dans la cour du temple d'Héliopolis en Égypte poussait un vénérable sycomore, ou Figuier des pharaons. On l'appelait le Figuier du dieu Thot et de la déesse Seshat. Thot, le dieu à tête d'ibis, était le dieu de la sagesse, Il était le scribe divin, il contrôlait les saisons, les phases de la lune et l'avancée des étoiles. Il inscrivait sur les feuilles du figuier du Paradis tout ce qui avait marqué la vie de chaque être humain, afin de préparer le jour du jugement par Osiris, dieu des morts.


Il est arbre de vie pour les anciens Égyptiens. C’est l’arbre de Nout portant des fruits d’immortalité, nourriture des défunts. Très nutritive, la figue entrait dans la composition des repas pour bien des Égyptiens.


La figue était l'un des fruits du paradis pour les Égyptiens. Fruit d'immortalité, il était donné par la Dame du Sycomore, soit la déesse Neith, Nephtys, Isis ou Hathor, aux âmes des défunts représentées par des oiseaux perchés sur l'arbre. Probablement, il s'agit davantage d'Hathor, la déesse du destin souvent montrée avec une tête de vache assimilée au Moyen Empire à Nout. 


Un hiéroglyphe montre un panier de figues dans des corbeilles recouvertes de feuilles, sans doute pour qu'elles restent fraîches. Comme un signe du destin, la dernière souveraine égyptienne, Cléopâtre, mourut mordue au sein par un serpent caché dans une corbeille de figues. 


 

 

 

Mythologie grecque

 


Le figuier était un don de la déesse des moissons et de la terre, Demeter.
Le figuier était aussi dédié à Dionysos comme la vigne et le lierre.


Ulysse, dans l'Odyssée d'Homère, s'accroche à un figuier pour ne pas être aspiré par le monstre marin Charybde, alors qu'il erre sur un radeau dans le détroit de Messine.

À l'origine, elle était une nymphe dont Glaucos était follement amoureux. Cet amour n'étant pas réciproque, Glaucos alla demander à la magicienne Circé un philtre d'amour, mais celle-ci, éperdument amoureuse de Glaucos et jalouse de Scylla, profita de l'occasion pour changer la nymphe en un monstre terrifiant.

"...A son sommet s'élève un figuier chargé de feuilles ; au-dessous de ce figuier est la formidable Charybde, qui engloutit sans cesse l'onde noire : trois fois par jour et elle la rejette, et trois fois encore elle l'avale en poussant des mugissements effroyables..."


 

 

 

Mythologie romaine

 

 


. Associé à Mercure et à Junon, le figuier est avant tout un attribut de Mars, dieu de la nature en fleurs qui présidait au renouvellement printanier de la végétation.

 

. On rapporte qu’il poussa un figuier sur le toit d’un temple dédié à la déesse Dia. Ce temple des vestales fut détruit, car on y voyait dans l’apparition du figuier sur le temple que les Vestales desservaient, la présence d’un être impur. 

 


. Les luperques, prêtres de Faunus, sacrifiaient un bouc à leur dieu dans la grotte du Lupercal (au pied du mont Palatin).

Selon la légende, la louve avait allaité Romulus et Rémus, après avoir découvert les deux jumeaux sous un figuier sauvage (le Ficus Ruminalis) situé devant l'entrée de la grotte ; ce figuier qui avait arrêté le panier contenant Romulus et Remus, jetés au Tibre, avant qu'ils ne soient recueillis et élevés par le berger Faustulus et son épouse Acca Larentia, une prostituée surnommée lupa (en latin la "louve") par les autre bergers de la région.

En raison de cette légende, le figuier "Faustulus" est devenu un arbre protecteur enraciné au coeur même du champ politique de Rome : le "Forum".

La fête des Lupercales est une fête de purification qui avait lieu à Rome du 13 au 15 février, c’est-à-dire à la fin de l’année romaine, qui commençait le 1er mars.



 

 

 

Mythologie celtique

 


14 juin au 23 juin – Figuier

Dans le calendrier celtique, le figuier représente la sensibilité, l'intelligence, la force,  l'indépendance, la famille, les enfants et les animaux, mais aussi l'oisiveté et la paresse. 

 

 


Le XIIe millénaire av. J.-C.

de l’an 12 000 av. J.-C. à l’an 11 001 av. J.-C.

 


début du Néolithique, 

dans la vallée du Jourdain.

Ficus carica est un des plus anciens fruitiers domestiqué.

Mordechai E Kislev, Anat Hartmann, Ofer Bar-Yosef

Date de publication - 2 Juin 2006

..."Il est généralement admis que le figuier a été domestiqué au Proche-Orient il y a environ 6500 ans. Nous rapportons ici la découverte de neuf figues carbonisées et de centaines de drupelettes stockées à Gilgal I, un village du début du Néolithique, situé dans la basse vallée du Jourdain, qui date d'il y a 11400 à 11200 ans. Nous suggérons que ces fruits comestibles ont été récoltés à partir d'arbres parthénocarpiques cultivés à partir de branches intentionnellement plantées. Ainsi, le figuier pourrait avoir été la première plante domestiquée de la Révolution néolithique, qui a précédé d'environ mille ans la domestication des céréales"...
 

 

 

Le IIIe millénaire av. J.-C. -  3000 à 2001 av. J.-C. .

 


Le figuier était connu dans le Moyen Orient  chez les ancêtres de Sumériens qui le cultivaient à Babylone.


Les Egyptiennes faisaient des boissons pour les grandes cérémonies et des produits pharmaceutiques à partir de la figue. 


 


 

 

1296 av. J.C. -1186 ,av. J.C.

 


Ramsès I°, pharaon de la XIXe dynastie en voyage avec sa suite avait servi plus de 300 chapelets de figues

Relief représentant Ramsès Ier devant une table d'offrande - Metropolitan Museum of Art de New York. - photo John Campana


 

 

 

970 à 931 av. J.-C.

 

Au temps de Salomon règne 970 à 931 av. J.-C le figuier était répandu dans tout le Moyen Orient

Figuier de "l'Hortus Conclusus" du roi Salomon 

 

Cantique des cantiques


..."Le figuier embaume ses fruits,

Et les vignes en fleur exhalent leur parfum.

Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens !"...
 


 

 

IX° siècle - VIII° siècle av. J.C.

 


Homère (VIII° siècle av. J.-C.) aède (poète) 

 Iliade V, 902.

..."Le suc de figuier trouble le lait"...
 

 

 

V° siècle av. J.C. - IV° siècle av.J.C.

 

Pour protéger ce fruit "plus précieux que l'or", pour en préserver son mystère, les Grecs en interdisait l'exportation. En plus de son usage quotidien pour la nourriture, ils 'en servaient comme source d'énergie et le recommandaient aux athélites pour plus de force et d'agilité. Les medecins grecs l'utilisait pour faire des cataplasmes.

 

Empédocle (V° siècle av. J.-C. ) philosophe, poète, ingénieur et médecin grec de Sicile, 

De la Nature, fr. 33.

mentionne également que le suc de figuier trouble le lait 

 



Platon (428 / 427 av. J.-C. - 348 / 347 av. J.-C.

philosophe antique de la Grèce classique, surnommé philosykos à cause de son grand amour pour les figues, n'hésitait pas à les conseiller aussi aux philosophes en pensant qu'elles les rendaient plus intelligents.
 

 

 

IV° siècle av. J.-C. -  II° siècle av. J.C.  

 


Théophraste (371 av. J.C. - 298 av. J.C.)  philosophe de la Grèce antique botaniste et naturaliste, polygraphe ou encore alchimiste.

au Livre V de son ouvrage Histoire des Plantes,

recommande le figuier pour les échafaudages, comme pour tout support vertical.

 


Caton l'ancien (234 av. J.C. -149 av. J.C.) homme politique et un écrivain romain dans

De Agri Cultura mentionne cinq espèces, la figue Marique, l'Africaine, la Herculanum, la Sagonte et la Tellane noire.

L'iconographie montre des figuiers cultivés en Mésopotamie et en Égypte antique, ils sont en général conduits en gobelet sur tronc court. 
Ayant ramené au Sénat, une figue précoce de Carthage, demanda aux sénateurs quend ce fruits avait été cueilli. Tous convenaient qu'il était frais, mais pour les inciter à détruire Carthage : il leur a été répondu 

"il a été cueilli, il y a trois jours, tant l'ennemi est près de nos portes". 
 

 

 

I° siècle

 


Aulus Cornelius Celsus (Celse / 25 av. J.-C.-50 après J.-C.) polygraphe de l'Antiquité, personnage majeur dans l'étude de l'origine de la médecine antique.

dans son Traité de médecine, mentionne divers cataplasmes de figue, 
 


 

Pline l’Ancien (23 apr. J.-C. - 79 ap. J.C.), écrivain et naturaliste romain 

Encyclopédie intitulée Histoire naturelle (vers 77).

Livre XV -  68-72-77-78-79

Il recensait vingt-neuf variétés, réparties sur les rives de la Méditerranée

.. On vénère un figuier poussé à Rome sur le Forum même dans le Comitium parce qu'en ce lieu furent enterrées rituellement des foudres;...

...Le figuier était sensé préserver de la foudre d'où l'expression "fulguribus ibi conditis" qui remonte à l'époque étrusque. Il était aussi un symbole de bienveillance des dieux protecteurs de Rome c'est pourquoi, c'est toujours un présage quant il se déssèche et les prêtres ont soin d'en planter un nouveau. D'autres figuiers étaient vénérés comme celui qui était planté devant le temple de Saturne et fut arraché en l'an six cent de Rome, tout comme celui qui a poussé fortuitement au milieu du Forum...

.. Plus encore en mémoire du figuier qui, nourricier des fondateurs de l'empire, Romulus et Rémus, leur offrit un premier abri dans le Lupercal et fu nommé Ruminal parce que sous son ombre fut troucé la louve donnant aux petits enfants la mamelle... un bronze représentant ce miracle a été consacré auprès de ce figuier...

...On nomme caprifiguier le figuier sauvage dont les figues ne murissent jamais ; mais qui donne aux autres ce qu'il n'a pas lui-même, puisqu'on observe un transfert naturel des causes et que, comme de la pourriture, il nait quelque chose...

  
 

 

 

Columelle (1° siècle) agronome romain 


recommande de tasser les figues sèches dans des "orcae" (amphores) poissées et de veiller à séparer deux couches par du fenouil.

 

 

Galien (129-201) médecin grec de l'Antiquité 

rapporte que les hommes chargés de garder les vignes ne se nourrissaient guère que de figues durant les deux mois qui précédaient les vendanges. 
 

 

 

II° au VII° siècle

 

Phéniciens, Égyptiens, Crétois, Grecs et Romains, tous vénéraient cet arbre et le cultivaient. Comme ce fut le cas pour nombre d’autres plantes alimentaires, les Romains l’introduiront dans le reste de l’Europe. 
 

 

 

VIII° siècle

 

 

Dès la fin du VIIIe siècle, le figuier sera cultivé en France, notamment dans les vergers de Charlemagne (747-814).

capitulaire de Villis

Le verger (Viridarium) et le cimetière : pommier, poirier, prunier, cormier, gui, laurier, châtaigner, figuier, etc...

 

 

 

XII° siècle

 


Hildegarde de Bingen (vers 1150-1160) 

Le Livre III de la Physica ou Livre des Subtilités des créatures divines 
tome 2, p. 35-36 

..."Ecorce et feuilles peuvent constituer de bons remèdes, « quant au fruit de cet arbre, il ne vaut rien à manger pour le bien-portant, parce qu’il lui donne le goût du plaisir et de l’orgueil : il en deviendra ambitieux, recherchera les honneurs et sera cupide et aura des mœurs capricieuses, si bien qu’il ne sera jamais dans les mêmes dispositions d’esprit"... 


 

 

 

XIV° siècle

 

 

Le Liber Diversarum Artium de Montpellier (Livre des arts divers - manuel médiéval de peinture) mentionne le lait de figue comme liant végétal pour colorants. Aussi utilisé en mélange à l'œuf entier pour le même usage ;

 

 

XVI° siècle

 

 

Les conquérants espagnols introduisirent le figuier au Mexique au XVI° siècle. 


Jacques Amyot (1513-1593) prélat français, et un des traducteurs les plus renommés de la Renaissance. 

Romulus

..."Elle leur monstra un flambeau ardent de dessus un figuier sauvage, en estendant derriere quelques tapis et couvertures"...

 

 

XVII° siècle

 


Au Moyen Âge, Ibn al-Awam donne une synthèse des connaissances sur la taille du figuier.

 

 Jean-Baptiste de La Quintinie (1626-1688) avocat, jardinier et agronome français créateur du Potager du roi à Versailles. 

Fervent défenseur du figuier, il en fit des plantations au Potager du Roi à Versailles, taillées en espalier, contre des murs ensoleillés

La taille du figuier est décrite en détail (Instruction pour les Jardins) par La Quintinie qui donne une description exhaustive de la taille du figuier dont les objectifs sont de maintenir les fruits accessibles, de forcer l'obtention de figue-fleurs et d'avoir des figues hâtives et sucrées sur le bois de l'année.

Vue et perspective du Jardin potager de Versailles.
Gravure de Pierre Aveline (1654-1722)

 

 

 

XVI° siècle

 

 

Les conquérants espagnols introduisirent le figuier au Mexique au XVI° siècle. 


Jacques Amyot (1513-1593) prélat français, et un des traducteurs les plus renommés de la Renaissance. 

Romulus

..."Elle leur monstra un flambeau ardent de dessus un figuier sauvage, en estendant derriere quelques tapis et couvertures"...
 

 

 

XVIII° siècle

 


Au XVIIIe siècle, les missionnaires établiront le figuier dans leurs missions californiennes, d’où le nom de Mission que porte l’une des variétés de figues les plus communes. 

 

 

François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois :

Dictionnaire universel d'agriculture et de jardinage (1751)

..."le figuier est de tous les arbres celui à qui la taille fait plus de tort, et il ne faut jamais y rien couper que l'on n'y soit obligé" à la suite d'une interprétation caricaturale des écrits de Richard Bradley (1718), lequel critique la conduite des figuiers en espalier et mentionne un figuier non entretenu et productif. Ce texte sera à l'origine d'une idée tenace propre aux ouvrages français, selon laquelle "le figuier ne se taille pas"  dont la première formulation est en 1774 dans le Traité de la culture du figuier de la Brousse : "La façon d'élever les jeunes plants de Figuiers est peu coûteuse. II faut les voir croître sans y toucher, c'est-à-dire, sans les élaguer : la moindre taille leur serait préjudiciable."...

 

 

Nature morte aux figues  

vers 1760 -

Luis Egidio Meléndez, École d'Espagne, 

 


 

Georg Dionysius Ehret (1708-1770)

"Plantae selectae quarum imagines ad exemplaria naturalia Londini, in hortis curiosorum nutrit,"

vol. 8: t. 73 (1771) - Trew, C.J.

Ficus carica 


 

 

 

XIX° siècle

 

1834


Édouard Charton, Eurayle Cazeaux, Eugène Best, Le Magasin pittoresque, volume 2, 

..." Ils en cultivent deux espèces : le figuier domestique, et le figuier sauvage ou caprifiguier"....

 

 

1855

Charles Marie René Leconte de Lisle

Poèmes antiques, Cunacepa (1855) 

..."Et le son de ta voix m'enivre et chante mieux

Que la blanche Apsara sous le figuier des Dieux !..."

 

 

1862

Victor Hugo (1802-1885)) poète, dramature et écrivain

Les Misérables (1862) 

..."Les maisons royales ressemblaient à ces figuiers de l'Inde dont chaque rameau, en se courbant jusqu'à terre, y prend racine et devient figuier"....

 

 

Alphonse de Lamartine (1790-1869) poète, romancier, dramaturge français, historien,

Consolation

..."A l’ombre du figuier, près du courant de l’onde,

Loin de l’oeil de l’envie et des pas du pervers,"...

 

 

Louise Ackermann,(1813-1893) poètesse française

Premières Poésies, 1871

Nice, mai 1852. 

In Memoriam - III

..."Au pied des monts voici ma colline abritée,

Mes figuiers, ma maison,

Le vallon toujours vert et la mer argentée

Qui m’ouvre l’horizon"...

 

 

 

1879

Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898), peintre français

La Cueillette des figues, 1879, sanguine


 

 


1880

Dans les comptes-rendus hebdomadaires de l'Académie des sciences, 1880 (t. 91), p. 67, 

..."Sur un ferment digestif contenu dans le suc de figuier par M. Bouchut"...

 

 

 

1887

Édouard Rosset-Granger  (1853-1934) peintre et illustrateur français.

La Cueillette des figues

Musée Granet - Aix-en-Provence


 

 

 


1893

Marcel Schwob (1867-1905) écrivain français — conteur, poète, traducteur, érudit — proche des symbolistes.

Mimes (1893), Les figues peintes 

..."En retour, je prie la petite déesse qui garde le figuier dans mon jardin de changer la couleur des figues. Elles étaient blanches, savoureuses et sucrées; mais Iolé en est lasse. Maintenant elle désire des figues rouges, et jure qu'elles seront meilleures..."

Figues de Bartolomeo Bimbi – 1696

 

 

 

1894


Robert de Montesquiou-Fezensac (1855-1921) homme de lettres français, poète, dandy et critique d'art et de littérature.

Revue des Deux Mondes, 4e période, tome 121, 1894 (p. 162-166).

 


Le Figuier

 

Ce figuier était plus de deux fois centenaire ;

Sa branche se tordait comme un nombreux serpent ;

Sous sa voûte on errait comme en un cloître on erre,

Et cet arbre était fier d’ombrager un arpent.

 

C’était toujours la nuit sous ses rameaux en arches.

Aussi les amoureux s’y donnaient rendez-vous ;

Car les enfans toujours plaisent aux patriarches,

Et les vieux sages sont amis des jeunes fous.

 

Vrai ! ses tiges vivaient parasites ou franches,

Et leur fourmillement noir bruissait toujours ;

Mais le tronc reposait rassasié de branches

Ainsi que Job était rassasié de jours.

 

Ses surgeons pullulaient sous le vert de sa robe ;

Mais la sève sans cesse émanait du vieux cœur ;

Ainsi Dieu sur un doigt levé maintient le globe

Et rien qu’en y pensant assure sa vigueur.

 

En vain des ans nouveaux s’épuisaient les clepsydres ;

Plus vieux, l’arbre, au rebours de l’homme, était plus beau ;

Ses têtes renaissaient comme celles des hydres,

Et sa racine allait réveiller le tombeau.

 

Or il roula si bien ses anneaux de couleuvre,

Or il couvrit la plaine entière d’un tel poids,

Que le Seigneur le vit, s’admira dans son œuvre,

Et dit à l’arbre vert qui paraissait un bois :

 

"Arbre, je veux pour toi faire une chose encore,

Car tu mis à profit et ton temps et ton suc ;

De quel honneur nouveau veux-tu qu’on te décore,

Ô toi qui sus vieillir sans devenir caduc ?"

 

"Veux-tu plus de rameaux, ou veux-tu plus de feuilles ?

Veux-tu que plus d’oiseaux t’emplissent de leur bruit ?

Je voudrai ce que tu voudras, quoi que tu veuilles…"

— Et l’arbre murmura : "Produire encore un fruit !"


 

 

 

 

Guillaume Apollinaire (1880-1918) poète et écrivain français, critique et théoricien d'art 

C’est l’hiver

..."C’est l’hiver et déjà j’ai revu des bourgeons

Aux figuiers dans les clos"... 

 

 


Stéphane Gsell (1864 -1932), archéologue et historien français, spécialiste de l'Afrique romaine et plus particulièrement de l'Algérie romaine, dans :

Histoire ancienne de l'Afrique du Nord - T 1 p. 240-274  

..."certaines variétés de figuier sont arrivées en Afrique du Nord avec les phéniciens et que d'autres se sont propagées avec la domination romaine"...


 

 

 

XX° siècle

 

 

1906

Le Petit Journal illustré du 19 Août 1906

la fête des figues à Smyrne - 


 

 

1918


Photographie Gabriel Bretocq

Médiathèque de l'architecture et du patrimoine

Ourtas, Israël et Territoires palestiniens.

Figuier de "l'Hortus Conclusus" du roi Salomon :

"C'est un jardin fermé que ma sœur fiancée" (Cantiques des Cantiques)


 

 

 

 

Louis Aragon (1897-1982) poète, romancier et journaliste français


 

Le figuier


La maison n’était qu’un nœud de ténèbres

Reviens veux-tu bien nos pas recroiser

A-t-elle toujours ses volets funèbres

L’escalier de pierre aux marches brisées

 

Dis tu t’en souviens de l’enclos de murs

Où les lys avaient follement fleuri

La ronce y poussait dont saignaient les mûres

Nous rêvions alors y chercher abri

 

J’y revois toujours ta robe légère

Repassons le seuil en vain condamné

Retrouver ici l’odeur passagère

Qui remonte à nous du fond des années

 

Je trace ton nom sur le figuier mâle

Qui a ce parfum des corps entr’aimés

Ton nom va grandir dans l’écorce pâle

Avec l’arbre et l’ombre au jardin fermé

 

Peu à peu perdant la forme des lettres

Qu’il s’écarte donc comme font les plaies

Illisible alors au passant peut-être

Ce cri de soleil dont je t’appelais

 

Les mots que l’on dit sur les lèvres meurent

Le sens qu’ils portaient s’éteint lentement

Il faut apprécier que rien n’en demeure

Les baisers sont seuls partis les amants

 

Je ne t’ai donné qu’un chant périssable

Comme était ce cœur pourtant qui battit

Ah mon triste amour mon château de sable

Les baisers sont seuls les amants partis


 

 

 

Marcel Pagnol (1895-1974) écrivain, dramaturge, cinéaste et producteur français

..."L'auteur dramatique fait des pièces comme un figuier fait des figues, c'est-à-dire sans rien y comprendre"...
 

 

 

Augustin Hanicotte (1870-1957)

cueillette des figues -

Trois garçons grimpent avec agilité aux branches d’un figuier sauvage pour se régaler de ses fruits.

 

 

 

André Gide (1869-1951) écrivain français, il obtient le prix Nobel de littérature en 1947.

 


Les Nourritures terrestres.


.
— Chante à présent la figue, Sémiane,

Parce que ses amours sont cachées.

 

Je chante la figue, dit-elle,

Dont les belles amours sont cachées.

Sa floraison est repliée.

Figue ! Chambre close où se célèbrent des noces ;

Aucun parfum ne les conte au dehors.

Comme rien ne s’en évapore,

Tout le parfum devient succulence et saveur.

Fleur sans beauté ; fruit de délices ;

Fruit qui n’est que sa fleur mûrie…

 

J’ai chanté la figue, dit-elle,

Chante à présent toutes les fleurs…


 

 

 

1972

Henri Matisse (1869-1954) peintre, dessinateur, graveur et sculpteur français.

Ecrits et propos sur l'art (1972), Jazz 

..."Dans un figuier aucune feuille n'est pareille à une autre; elles sont toutes différentes de forme; cependant chacune crie: figuier"...
 

 

 

Juana de Ibarbourou (1892-1979) poétesse uruguayenne

 


Le Figuier

 

Parce qu’il est rugueux et laid

parce que toutes ses branches sont grises,

j’ai pitié pour le figuier.

 

Dans ma villa il y a cent beaux arbres :

pruniers ronds

droits citronniers

et orangers aux bourgeons lustrés.

 

Au printemps,

tous se couvrent de fleurs

autour du figuier.

 

Et le pauvre semble si triste

avec ses branches tordues qui jamais

ne s’ornent de bourgeons serrés.

 

Alors,

chaque fois que je passe à ses côtés

je dis, en procurant

à mon accent la douceur et l’allègresse :

"C’est le figuier, le plus beau

des arbres de mon jardin."

 

S’il m’écoute,

s’il comprend la langue que je parle,

quelle douceur si profonde se nichera

dans sa sensible âme d’arbre !

 

Et peut être la nuit,

quand le vent évente sa palme,

engourdi de joie, le figuier lui raconte :

"Aujourd’hui l’on m’a dit que j’étais beau."

 

***

 

La Higuera

 

Porque es áspera y fea,

porque todas sus ramas son grises,

yo le tengo piedad a la higuera.

 

En mi quinta hay cien árboles bellos:

ciruelos redondos,

limoneros rectos

y naranjos de brotes lustrosos.

 

En las primaveras,

todos ellos se cubren de flores

en torno a la higuera.

 

Y la pobre parece tan triste

con sus gajos torcidos que nunca

de apretados capullos se visten…

 

Por eso,

cada verz que yo paso a su lado,

digo, procurando

hacer dulce y alegre mi acento:

-Es la higuera el más bello

de los árboles en el huerto.

 

Si ella escucha,

si comprende el idioma en que hablo,

¡qué dulzura tan honda hará nido

en su alma sensible de árbol!

 

Y tal vez a la noche,

cuando el viento abanique su copa,

embriagada de gozo, le cuente:

-Hoy a mi me dijeron hermosa.


NarimCrafts

 

 

 

Eugenio de Andrade (1923-2005) considéré par de nombreux critiques et spécialistes comme l'un des poètes majeurs de langue portugaise.

Les lieux du feu

Traduit du portugais par Michel Chandeigne

L'Escampette, 2001  

        

Le figuier


  Ce poème commence en été,

les branches du figuier qui effleurent

la terre m'avaient invité à m'allonger

dans son ombre. En elle

je me réfugiais comme au creux d'un fleuve.

Ma mère se fâchait : l'ombre

du figuier est funeste, disait-elle.

Je n'en croyais rien, je savais bien

comme leurs fruits luisaient mûrs

et fendus offerts aux dents matinales.

Là j'ai attendu toutes ces choses

peuplant les rêves. Une flûte

lointaine jouait dans une églogue

tout juste lue. La poésie caressait

mon corps en éveil jusqu'à l'os,

elle me cherchait avec une telle évidence

que je souffrais de ne pouvoir lui donner

de forme : bras, jambes, yeux ou lèvres.

Mais sous ce ciel vert du mois d'août

elle me caressait seulement, et s'en allait.

 


A figuiera


Este poema começa no verão,

os ramos da figueira a rasar

a terra convidavam a estender-me

à sua sombra. Nela

me refugiava como numrio.

A mãe ralhava : A sombra

da figueira é maligna, dizia.

Eu não acreditava, sabia bem

como cintilavam maduros e abertos

seus frutos aos dentes matinais.

Ali esperei por essas coisas

reservadas aos sonhos. Uma flauta

longínqua tocava numa écloga

apenas lida. A poesia roçavame

o corpo desperto até ao osso,

procurava-me com tal evidência

que eu sofria por não poder dar-lhe

figura : pernas, braços, olhos, boca.

Mas naquele céu verde de agosto

apenas me roçava, e partia

 

 

 

XXI° siècle

 

 

Vette de Fonclare (1937) écrivaine et poètesse française, Professeur de lettres

 

 

Le figuier 

 

C’est un très vieux figuier au fond de la garrigue,

Tordu comme un sarment, torturé par le temps.

Il a piètre figure, mais il y a ses figues :

Piriformes et bleues, si tendres sous la dent,

 

Des délices sucrées et molles croustillant

De leurs petits pépins craquillant de soleil !

De gros fruits délicieux que l’arbre agonisant

Rend toujours plus exquis ; dont nul ne s’émerveille !

 

Il sait qu’il va mourir ! Il est tellement vieux !

Il naquit sur la lande il y a très longtemps,

Quand les hommes croyaient en de multiples dieux

Et que ce coin perdu était encor un champ.

 

Ces fruits sont ses derniers ; bientôt ses grosses feuilles

Vont tomber sur le sol une dernière fois.

Son tronc tout biscornu et que septembre effeuille

Ne sera bientôt plus qu’une sculpture en bois

Mythologie des arbres  - Le Figuier, Ficus carica

 

 

2014


Michèle Guillot - écrivaine et poètesse française -

1er prix du concours Henri Montarras – Poésie classique

 


Mon figuier

 

C'était un soir d'été semblable à celui-ci,

Près d'un jeune figuier les grands s'étaient assis

Et nous, petits enfants, nous formions une ronde

Qui finissait toujours en course vagabonde.

Toujours insouciants, ignorants du bonheur,

On jouait simplement, baignant dans la douceur,

Oubliant que le temps s'écoulait invincible

Et que son moindre arrêt nous serait impossible.

 

 
C'était un soir d'été semblable à celui-ci,

Sous le joli figuier où nous étions assis.

Nous avons regardé la nuit tendre son voile

Et nos yeux éblouis voyaient la même étoile.

Tu m'as dit ton amour, tu as su me charmer

Et je t'ai écouté, dans la joie de t'aimer.

Oui la vie était là, devant nous, lisse et droite,

Comme une route neuve où le soleil miroite.

 

 
Et c'est un soir d'été semblable à tous ceux-ci,

Là sont mes souvenirs, aussi nets et précis,

Sous le très vieux figuier où je me suis assise

Où je viens si souvent pour rêver à ma guise.

L'air me semble assez doux mais cependant j'ai froid,

Je ne peux m'empêcher de penser qu'autrefois

La vie tourbillonnait dans un éclat de rire

Et tangue maintenant comme un très vieux navire.

 

 

2018

 

Jérôme Matin, auteur, poète et éditeur 

Il est diplômé d'anglais de l'Université Harvard (1997-2001), titulaire d'un Master of Philosophy de l'Université de Cambridge (2002-2003), d'un MFA en poésie de l'Université de l'Iowa (2001-2004) et d'un doctorat de l'Université de Cambridge (2005-2010).

Depuis 2014, il est auteur et éditeur à la maison d’édition Usborne Publishing. Il a écrit des livres pour la jeunesse sur la science, l'histoire et la gastronomie.


 

L’étreinte du figuier maudit

 

Je suis né d’une graine de Ficus Auréa,

Ô combien mortel,

Le figuier maudit.

Peu soucieux de mes penchants criminels,

Sur la branche d’un Mahogany je grandis.

 

Mon âme aspire aux vibrations des étoiles,

Aux pulsations de la montagne qui rythment les vallées,

Aux messages que portent les oiseaux et le vent

De ses régions obscures qui protègent leurs secrets.

 

Je l’étreins, le protège et le soutiens de mes forces,

Je l’enlace et l’embrasse de ma passion féroce.

Le majestueux, l’acajou séculaire.

Mais une tragédie se dessine sous le tropique du cancer.

 

Car nul n’échappe aux crocs du destin.

D’aucuns penseront que je suis né pour tuer.

Me voilà prisonnier de mes propres instincts,

Moi, l’étrangleur favori des sorciers,

L’allégorie de la mort qui nourrit les vivants,

Moi, le parasite conquérant des feuilles putrides,

Écarté à jamais du sentier des pénitents.

 

À présent je suis seul et ma douleur est immense,

Un trou béant à la place du coeur,

Debout sur les restes de mon amour innocent,

Le temps qui s’écoule sera ma sentence.


 

 

 

2019

Fatma Tilikete

Tiboukharines ou les figues de mon figuier

...Une maison de pierre... deux majestueux figuiers généreux...des champs de blé et de coquelicots.... un âne attaché à un arbre...des buissons verdoyants...
 

 


 

Proverbes et expressions figue et figuier

 


- Qui soigne son figuier en mangera son fruit

- ma figue à moi, même si elle est moisie est meilleure que celle juteuse de    mon ennemie" (chez les Ibala)

- fragile comme un figuier

- pleure comme un figuier 

- être généreux comme un figuier

- personne  ne t'a demandé de rallier ta figue dans mon chapelet.
  (refuser de se mêler des affaires des autres)

- être juteuse comme une figue

- préserver sa figue des insectes sous peine d'être fécondée.


 

 

 

Mythes et légendes

 


Chez les Tolba, les feuilles du figuier sont des médiums pour la divination : on écrit ses requêtes sur une feuille, si elle sèche très vite c'est un mauvais présage, si elle garde sa  fraicheur, au contraire, bon signe.


Pour les Jbala c'est un arbre qui a le don d'éloigner de la maison la foudre et toutes sortes de forces nuisible à la famille. Lors du rituel de ybakhira, kes habitants procèdent à des fumigations pour leur purification. 


 


 

 

Langage du figuier

 


Le figuier est le symbole de la volonté de survivre, la générosité et la richesse naturelle par son fruit si sucré.


 

 

 

Utilisation des figues et du figuier

 

 

Alimentaire

La figue se consomme crue, cuite (à la poêle, pochée ou rôtie) ou sèche. Elle se prête à de nombreuses préparations aussi bien sucrées que salées, telles que confiture, tartes etc...

 

 

Utilisation du suc de figuier

Toutes les parties de la plante (rameaux, feuilles, fruits) contiennent un latex blanc, appelé  "lait de figuier", se rapprochant de celui du caoutchouc. Ce dernier a cependant été supplanté par l'hévéa, pour la production de caoutchouc naturel.

Frais, ce latex est très caustique et irrite fortement les muqueuses. Il est utilisé pour enlever les cors et les verrues. Le latex filtré puis desséché constitue la ficine brute.
 

 

 

Propriétés médicinales

le Figuier possède un bourgeon aux vertus remarquables : il agit sur le stress et la nervosité mais aussi sur les problèmes digestifs.
 

 

 

Pour en savoir plus sur le figuier

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31 juillet 2022 7 31 /07 /juillet /2022 20:45

 

 

Juana de Ibarbourou (1892-1979) poétesse uruguayenne

 


Le Figuier

 

Parce qu’il est rugueux et laid

parce que toutes ses branches sont grises,

j’ai pitié pour le figuier.

 

Dans ma villa il y a cent beaux arbres :

pruniers ronds

droits citronniers

et orangers aux bourgeons lustrés.

 

Au printemps,

tous se couvrent de fleurs

autour du figuier.

 

Et le pauvre semble si triste

avec ses branches tordues qui jamais

ne s’ornent de bourgeons serrés.

 

Alors,

chaque fois que je passe à ses côtés

je dis, en procurant

à mon accent la douceur et l’allègresse :

"C’est le figuier, le plus beau

des arbres de mon jardin."

 

S’il m’écoute,

s’il comprend la langue que je parle,

quelle douceur si profonde se nichera

dans sa sensible âme d’arbre !

 

Et peut être la nuit,

quand le vent évente sa palme,

engourdi de joie, le figuier lui raconte :

"Aujourd’hui l’on m’a dit que j’étais beau."

 

***

 

La Higuera

 

Porque es áspera y fea,

porque todas sus ramas son grises,

yo le tengo piedad a la higuera.

 

En mi quinta hay cien árboles bellos:

ciruelos redondos,

limoneros rectos

y naranjos de brotes lustrosos.

 

En las primaveras,

todos ellos se cubren de flores

en torno a la higuera.

 

Y la pobre parece tan triste

con sus gajos torcidos que nunca

de apretados capullos se visten…

 

Por eso,

cada verz que yo paso a su lado,

digo, procurando

hacer dulce y alegre mi acento:

-Es la higuera el más bello

de los árboles en el huerto.

 

Si ella escucha,

si comprende el idioma en que hablo,

¡qué dulzura tan honda hará nido

en su alma sensible de árbol!

 

Y tal vez a la noche,

cuando el viento abanique su copa,

embriagada de gozo, le cuente:

-Hoy a mi me dijeron hermosa.


NarimCrafts

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31 juillet 2022 7 31 /07 /juillet /2022 20:21

 

 

2018

 

Jérôme Matin, auteur, poète et éditeur 

Il est diplômé d'anglais de l'Université Harvard (1997-2001), titulaire d'un Master of Philosophy de l'Université de Cambridge (2002-2003), d'un MFA en poésie de l'Université de l'Iowa (2001-2004) et d'un doctorat de l'Université de Cambridge (2005-2010).

Depuis 2014, il est auteur et éditeur à la maison d’édition Usborne Publishing. Il a écrit des livres pour la jeunesse sur la science, l'histoire et la gastronomie.


 

L’étreinte du figuier maudit

 

Je suis né d’une graine de Ficus Auréa,

Ô combien mortel,

Le figuier maudit.

Peu soucieux de mes penchants criminels,

Sur la branche d’un Mahogany je grandis.

 

Mon âme aspire aux vibrations des étoiles,

Aux pulsations de la montagne qui rythment les vallées,

Aux messages que portent les oiseaux et le vent

De ses régions obscures qui protègent leurs secrets.

 

Je l’étreins, le protège et le soutiens de mes forces,

Je l’enlace et l’embrasse de ma passion féroce.

Le majestueux, l’acajou séculaire.

Mais une tragédie se dessine sous le tropique du cancer.

 

Car nul n’échappe aux crocs du destin.

D’aucuns penseront que je suis né pour tuer.

Me voilà prisonnier de mes propres instincts,

Moi, l’étrangleur favori des sorciers,

L’allégorie de la mort qui nourrit les vivants,

Moi, le parasite conquérant des feuilles putrides,

Écarté à jamais du sentier des pénitents.

 

À présent je suis seul et ma douleur est immense,

Un trou béant à la place du coeur,

Debout sur les restes de mon amour innocent,

Le temps qui s’écoule sera ma sentence.

Jérôme Matin, - auteur, poète et éditeur - L’étreinte du figuier maudit
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31 juillet 2022 7 31 /07 /juillet /2022 20:03

 

 

2014


Michèle Guillot - écrivaine et poètesse française -

1er prix du concours Henri Montarras – Poésie classique

 


Mon figuier

 

C'était un soir d'été semblable à celui-ci,

Près d'un jeune figuier les grands s'étaient assis

Et nous, petits enfants, nous formions une ronde

Qui finissait toujours en course vagabonde.

Toujours insouciants, ignorants du bonheur,

On jouait simplement, baignant dans la douceur,

Oubliant que le temps s'écoulait invincible

Et que son moindre arrêt nous serait impossible.

 

 
C'était un soir d'été semblable à celui-ci,

Sous le joli figuier où nous étions assis.

Nous avons regardé la nuit tendre son voile

Et nos yeux éblouis voyaient la même étoile.

Tu m'as dit ton amour, tu as su me charmer

Et je t'ai écouté, dans la joie de t'aimer.

Oui la vie était là, devant nous, lisse et droite,

Comme une route neuve où le soleil miroite.

 

 
Et c'est un soir d'été semblable à tous ceux-ci,

Là sont mes souvenirs, aussi nets et précis,

Sous le très vieux figuier où je me suis assise

Où je viens si souvent pour rêver à ma guise.

L'air me semble assez doux mais cependant j'ai froid,

Je ne peux m'empêcher de penser qu'autrefois

La vie tourbillonnait dans un éclat de rire

Et tangue maintenant comme un très vieux navire.

 Michèle Guillot - écrivaine et poètesse française - Mon figuier
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27 juillet 2022 3 27 /07 /juillet /2022 22:55

 

 

2012

Vette de Fonclare (1937) écrivaine et poètesse française, Professeur de lettres

 

 

Le figuier 

 

C’est un très vieux figuier au fond de la garrigue,

Tordu comme un sarment, torturé par le temps.

Il a piètre figure, mais il y a ses figues :

Piriformes et bleues, si tendres sous la dent,

 

Des délices sucrées et molles croustillant

De leurs petits pépins craquillant de soleil !

De gros fruits délicieux que l’arbre agonisant

Rend toujours plus exquis ; dont nul ne s’émerveille !

 

Il sait qu’il va mourir ! Il est tellement vieux !

Il naquit sur la lande il y a très longtemps,

Quand les hommes croyaient en de multiples dieux

Et que ce coin perdu était encor un champ.

 

Ces fruits sont ses derniers ; bientôt ses grosses feuilles

Vont tomber sur le sol une dernière fois.

Son tronc tout biscornu et que septembre effeuille

Ne sera bientôt plus qu’une sculpture en bois

Vette de Fonclare (1937) - écrivaine et poètesse française -  Le figuier 
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27 juillet 2022 3 27 /07 /juillet /2022 22:25

 

 

Eugenio de Andrade (1923-2005) considéré par de nombreux critiques et spécialistes comme l'un des poètes majeurs de langue portugaise.

Les lieux du feu

Traduit du portugais par Michel Chandeigne

L'Escampette, 2001  

        

Le figuier


  Ce poème commence en été,

les branches du figuier qui effleurent

la terre m'avaient invité à m'allonger

dans son ombre. En elle

je me réfugiais comme au creux d'un fleuve.

Ma mère se fâchait : l'ombre

du figuier est funeste, disait-elle.

Je n'en croyais rien, je savais bien

comme leurs fruits luisaient mûrs

et fendus offerts aux dents matinales.

Là j'ai attendu toutes ces choses

peuplant les rêves. Une flûte

lointaine jouait dans une églogue

tout juste lue. La poésie caressait

mon corps en éveil jusqu'à l'os,

elle me cherchait avec une telle évidence

que je souffrais de ne pouvoir lui donner

de forme : bras, jambes, yeux ou lèvres.

Mais sous ce ciel vert du mois d'août

elle me caressait seulement, et s'en allait.

 


A figuiera


Este poema começa no verão,

os ramos da figueira a rasar

a terra convidavam a estender-me

à sua sombra. Nela

me refugiava como numrio.

A mãe ralhava : A sombra

da figueira é maligna, dizia.

Eu não acreditava, sabia bem

como cintilavam maduros e abertos

seus frutos aos dentes matinais.

Ali esperei por essas coisas

reservadas aos sonhos. Uma flauta

longínqua tocava numa écloga

apenas lida. A poesia roçavame

o corpo desperto até ao osso,

procurava-me com tal evidência

que eu sofria por não poder dar-lhe

figura : pernas, braços, olhos, boca.

Mas naquele céu verde de agosto

apenas me roçava, e partia

 Eugenio de Andrade (1923-2005) - poète portugais - Le figuier
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27 juillet 2022 3 27 /07 /juillet /2022 22:10

 

 

André Gide (1869-1951) écrivain français, il obtient le prix Nobel de littérature en 1947.

 


Les Nourritures terrestres.


.
— Chante à présent la figue, Sémiane,

Parce que ses amours sont cachées.

 

Je chante la figue, dit-elle,

Dont les belles amours sont cachées.

Sa floraison est repliée.

Figue ! Chambre close où se célèbrent des noces ;

Aucun parfum ne les conte au dehors.

Comme rien ne s’en évapore,

Tout le parfum devient succulence et saveur.

Fleur sans beauté ; fruit de délices ;

Fruit qui n’est que sa fleur mûrie…

 

J’ai chanté la figue, dit-elle,

Chante à présent toutes les fleurs…

André Gide (1869-1951) - écrivain français - Les Nourritures terrestres.
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