Alphonse de Lamartine (1790-1869) poète, romancier, dramaturge français,
1827, Vingt-hutième méditation
À une fleur séchée dans un album
Il m’en souvient, c’était aux plages
Où m’attire un ciel du midi,
Ciel sans souillure et sans orages,
Où j’aspirais sous les feuillages
Les parfums d’un air attiédi.
Une mer qu’aucun bord n’arrête
S’étendait bleue à l’horizon ;
L’oranger, cet arbre de fête,
Neigeait par moments sur ma tête ;
Des odeurs montaient du gazon.
Tu croissais près d’une colonne
D’un temple écrasé par le temps ;
Tu lui faisais une couronne,
Tu parais son tronc monotone
Avec tes chapiteaux flottants ;
Fleur qui décores la ruine
Sans un regard pour t’admirer !
Je cueillis ta blanche étamine,
Et j’emportai sur ma poitrine
Tes parfums pour les respirer.
Aujourd’hui, ciel, temple et rivage,
Tout a disparu sans retour :
Ton parfum est dans le nuage,
Et je trouve, en tournant la page,
La trace morte d’un beau jour !
Leconte de Lisle (1818-1894) poète français
Les roses d'Ispahan
Les roses d'Ispahan dans leur gaîne de mousse,
Les jasmins de Mossoul, les fleurs de l'oranger
Ont un parfum moins frais, ont une odeur moins douce,
O blanche Leïlah ! que ton souffle léger.
Ta lèvre est de corail, et ton rire léger
Sonne mieux que l'eau vive et d'une voix plus douce,
Mieux que le vent joyeux qui berce l'oranger,
Mieux quel'oiseau qui chante au bord du nid de mousse.
Mais la subtile odeur des roses dans leur mousse,
La brise qui se joue autour de l'oranger
Et l'eau vive qui flue avec sa plainte douce
Ont un charme plus sûr que ton amour léger !
O Leïlah ! depuis que de leur vol léger
Tous les baisers ont fui de ta lèvre si douce,
Il n'est plus de parfum dans le pâle oranger,
Ni de céleste arome aux roses dans leur mousse.
L'oiseau, sur le duvet humide et sur la mousse,
Ne chante plus parmi la rose et l'oranger ;
L'eau vive des jardins n'a plus de chanson douce,
L'aube ne dore plus le ciel pur et léger.
Oh ! que ton jeune amour, ce papillon léger,
Revienne vers mon coeur d'une aile prompte et douce,
Et qu'il parfume encor les fleurs de l'oranger,
Les roses d'Ispahan dans leur gaîne de mousse !
J.J. Grandville (1803-1847) caricaturiste, illustrateur et lithographe français.
Fleur d’oranger
Tes compagnes, ô jeune fille! ont cherché ce matin
dans la campagne humide de rosée une fleur
pour former ta parure virginale.
Tu vas nous quitter pour suivre celui que tu aimes,
tu ne partageras plus nos danses et nos jeux.
Accepte cette fleur d’oranger, c’est son doux parfum
qui nous a conduites vers elle.
Nous nous sommes approchées de l’arbre,
et la fleur d’oranger nous a dit :
Vous cherchez un bouquet pour orner le sein d’une fiancée.
Cueillez-moi.
Je suis blanche comme elle, douce comme elle;
semblable à la chasteté, mon parfum dure longtemps encore
après qu’on m’a cueillie.
Fleur des fiancées, lui avons-nous demandé,
pourquoi portes-tu des fruits sur ta branche?
Elle nous a répondu.
Je suis l’emblème de la mariée: amante encore,
elle est mère; la femme vit auprès de ses enfants,
la fleur à côté du fruit.
Alors nous l’avons cueillie.
Partage cette branche d’oranger, jeune fille,
mets-en la moitié dans tes cheveux,
l’autre moitié sur ton sein.
C’est le dernier don de tes chères compagnes.
Ce soir nous te conduirons à l’église, et ta mère en t’embrassant
fermera derrière toi la porte de la maison de l’époux.
Conserve notre guirlande et notre bouquet, jeune fille,
conserve-les bien, et puisses-tu, quand la fleur d’oranger sera fanée,
ne pas regretter le temps où tu étais blanche comme elle.
Alphonse de Lamartine (1790-1869) poète, romancier, dramaturge français,
Tristesse
Ramenez-moi, disais-je, au fortuné rivage
Où Naples réfléchit dans une mer d'azur
Ses palais, ses coteaux, ses astres sans nuage,
Où l'oranger fleurit sous un ciel toujours pur.
Que tardez-vous? Partons! Je veux revoir encore
Le Vésuve enflammé sortant du sein des eaux;
Je veux de ses hauteurs voir se lever l'aurore;
Je veux, guidant les pas de celle que j'adore,
Redescendre, en rêvant, de ces riants coteaux;
Suis-moi dans les détours de ce golfe tranquille;
Retournons sur ces bords à nos pas si connus,
Aux jardins de Cinthie, au tombeau de Virgile,
Près des débris épars du temple de Vénus :
Là, sous les orangers, sous la vigne fleurie,
Dont le pampre flexible au myrte se marie,
Et tresse sur ta tête une voûte de fleurs,
Au doux bruit de la vague ou du vent qui murmure,
Seuls avec notre amour, seuls avec la nature,
La vie et la lumière auront plus de douceurs...
...
Evariste de Parny (1753-1814) chevalier puis vicomte de Parny, poète français
Vers gravés sur un oranger
Oranger, dont la voûte épaisse
Servit à cacher nos amours,
Reçois et conserve toujours
Ces vers, enfants de ma tendresse ;
Et dis à ceux qu'un doux loisir
Amènera dans ce bocage,
Que si l'on mourait de plaisir,
Je serais mort sous ton ombrage.
Jean de La Fontaine (1621-1695) poète français
Les Amours de Psyché -
Éloge de l'Oranger
Sommes-nous, dit-il, en Provence ?
Quel amas d'arbres toujours verts
Triomphe ici de l'inclémence
Des aquilons et des hivers ?
Jasmins dont un air doux s'exhale,
Fleurs que les vents n'ont pu ternir,
Aminte en blancheur vous égale,
Et vous m'en faites souvenir.
Orangers, arbres que j'adore,
Que vos parfums me semblent doux !
Est-il dans l'empire de Flore
Rien d'agréable comme vous ?
Vos fruits aux écorces solides
Sont un véritable trésor ;
Et le jardin des Hespérides
N'avait point d'autres pommes d'or.
Lorsque votre automne s'avance,
On voit encor votre printemps ;
L'espoir avec la jouissance
Logent chez vous en même temps.
Vos fleurs ont embaumé tout l'air que je respire :
Toujours un aimable zéphyre
Autour de vous se va jouant.
Vous êtes nains ; mais tel arbre géant,
Qui déclare au soleil la guerre,
Ne vous vaut pas,
Bien qu'il couvre un arpent de terre
Avec ses bras.
Pierre Corneille (1606-1684) Poète français
Recueil : Poésies diverses.
Madrigal.
La fleur d'orange
Du palais d'émeraude où la riche nature
M'a fait naître et régner avecque majesté,
Je viens pour adorer la divine beauté
Dont le soleil n'est rien qu'une faible peinture.
Si je n'ai point l'éclat ni les vives couleurs
Qui font l'orgueil des autres fleurs,
Par mes odeurs je suis plus accomplie,
Et par ma pureté plus digne de Julie.
Je ne suis point sujette au fragile destin
De ces belles infortunées,
Qui meurent dès qu'elles sont nées,
Et de qui les appas ne durent qu'un matin ;
Mon sort est plus heureux, et le ciel favorable
Conserve ma fraîcheur et la rend plus durable.
Ainsi, charmant objet, rare présent des cieux,
Pour mériter l'honneur de plaire à vos beaux yeux,
J'ai la pompe de ma naissance,
Je suis en bonne odeur en tout temps, en tous lieux ;
Mes beautés ont de la constance,
Et ma pure blancheur marque mon innocence.
J'ose donc me vanter, en vous offrant mes vœux,
De vous faire moi seule une riche couronne,
Bien plus digne de vos cheveux
Que les plus belles fleurs que Zéphire vous donne :
Mais, si vous m'accusez de trop d'ambition,
Et d'aspirer plus haut que je ne devrais faire,
Condamnez ma présomption,
Et me traitez en téméraire ;
Punissez, j'y consens, mon superbe dessein
Par une sévère défense
De m'élever plus haut que jusqu'à votre sein ;
Et ma punition sera ma récompense.
Su Shi (1037-1101) homme politique (mandarin) de la dynastie des Song du Nord (960-1127).
Oranges jaunes et mandarines vertes
"Le lotus épuisé replie sa corolle,
les branches du chrysanthème se poudrent de givre,
mais souviens-toi mon amie
que cette saison est la plus douce de l’année,
la période des oranges jaunes et des mandarines vertes".
Mythologie des arbres
Le cerisier
Le terme cerisier est un nom vernaculaire générique qui désigne en français plusieurs espèces d'arbres du genre Prunus de la famille des Rosaceae.
Ce sont soit des arbres fruitiers donnant des cerises, soit des arbres ornementaux originaires d'Asie Orientale (Chine, Japon) plantés uniquement pour leurs fleurs et dont les fruits sont insignifiants.
Ce très bel arbre offre dès le mois d'avril une floraison généreuse de petites fleurs blanches ou roses, réunies par deux ou en bouquets. Elles apparaissent avant le feuillage et sont annonciatrices de délicieuses cerises pour les espèces fruitières.
..."J'aimerai toujours le temps des cerises :
C'est de ce temps-là que je garde au cœur
Une plaie ouverte,
Et Dame Fortune, en m'étant offerte,
Ne pourra jamais fermer ma douleur.
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au cœur"...
Dans la classification botanique, les cerisiers font partie d'une famille assez vaste, rassemblés dans le sous-genre Cerasus,
- Les cerisiers vrais (section Cerasus, ou Eucerasus) 39 espèces comme :
. Prunus avium (le merisier)
. Prunus cerasus (le griottier),
. Prunus serrulata le cerisier du Japon
- Les lauriers-cerises (section Laurocerasus) 29 espèces comme :
. Prunus padus le cerisier à grappes,
. Prunus serotina le cerisier tardif
Les cerisiers à fruits sont cultivés depuis la plus haute Antiquité, en Europe (Grèce, Empire romain), en Asie Mineure (Anatolie, Caucase) et un peu en Chine pour Prunus pseudocerasus.
. Cerisier acide, Cerisier aigre, Griottier, Cerisier vrai, Prunier cerisier
Prunus cerasus L., 1753 - Prunus cerasus var. acida (Ehrh.) Willd., 1796
C'est un petit arbre fruitier du genre Prunus, famille des Rosaceae. Il est cultivé pour ses fruits, les griottes.
A l'état sauvage, c'est un arbrisseau très drageonnant, formant des buissons dans les haies et sur les talus1. Ses branches plus faibles que celles du merisier, sont étalées ou pendantes.
Les fleurs blanches, groupées en ombelles, apparaissent au début de la feuillaison. À la différence des cerisiers doux, elles sont autogames. La floraison a lieu en avril-mai.
Le fruit est de couleur rouge vif à noire et brillante, très juteux, de saveur acidulée convenant pour les confitures et les conserves à l'eau de vie.
. Cerisier des bois - Cerisier sauvage - Cerisier des oiseaux
Prunus avium (L.) L., 1755
C'est un arbre originaire d'Europe, d'Asie de l'ouest et d'Afrique du nord appartenant au genre Prunus de la famille des Rosaceae.
Avec le cerisier acide, c'est l'une des deux espèces de cerisiers sauvages à l'origine des variétés actuellement cultivées. Sa forme domestiquée est connue sous le nom générique de cerisier doux.
. Cerisier de Corée
Prunus japonica Thunb., 1784
arbre ornemental de la famille des Rosaceae.
. Cerisier à grappes - Cerisier putiet - arbre muguet, bois puant
Prunus padus L., 1753
ou Merisier à grappes, parfois nommé amaruvier, bois-puant, putier, putiet, putet ou pétafouère.
C'est un arbuste ou arbre de la famille des Rosaceae, dont le bois a parfois une odeur d'amande amère après cassure.
Ses feuilles alternes, ovales pontues , dentées. Ses fleurs sont en longues grappes pendantes, parfois dressées, blanches, très odorantes. Ses fruits sont petits, rouge foncé puis noires à maturité, brillantes, de chair aigre et astringente, jus rouge et le noyau est volumineux. Néanmoins leur macération dans l'alcool donne une liqueur encore produite dans les Alpes.
Ce Prunus est d'ailleurs plus proche des lauriers-cerises (Prunus laurocerasus).
. Cerisier du Japon - cerisier à fleurs japonais - Cerisier des collines -
Prunus serrulata Lindl., 1830
C'est une espèce de cerisier originaire d'Asie (Japon, Corée, Chine) qui appartient à la famille des Rosaceae.
Il est largement utilisé comme arbre d'ornement pour sa splendide floraison printanière et son feuillage coloré en automne.
En français, il est appelé Cerisier du Japon, Cerisier des collines, Cerisier à fleurs japonais ou Cerisier oriental. Sa floraison marque le retour du printemps.
. Cerisier noir - Cerisier tardif - Cerisier d'automne (au Canada) -
Prunus serotina Ehrh., 1788
Espèce d'arbre originaire de l'Est du continent Nord-Américain. Il est parfois confondu avec Prunus padus.
Le cerisier tardif est un arbre pouvant atteindre une hauteur de 35 m Son écorce est gris foncé et se fissure avec l'âge.
Les feuilles sont caduques, coriaces et munies d'une fine dentelure dirigée vers l’avant, de couleur vert foncé luisante et lisse sur la face supérieure, tandis que leur face inférieure est plus claire et est pubescente le long de la nervure principale.
En automne, elles deviennent jaunes avant de tomber.
Les fleurs sont blanches et réunies en grappes. Le fruit est de couleur rouge foncé à noir et comestible.
. Cerisier prostré -
Prunus prostrata Labill., 1791
cerasus prorata espèce du genre Prunus, comprend environ 198 à 491 espèces et appartient à la famille des Rosacées, à feuilles caduques, simples et alternes. Elles sont ovales et petiolées à bord serreté.
En avril et mai Prunus prostrata présente des fleurs à cinq pétales, de couleur violette-rose pâle, qui ensuite forment des fruits de couleur rouge.
. Cerisier de Sainte Lucie - Cerisier de Mahaleb
Bois de Sainte-Lucie, Prunus mahaleb ou Faux merisier arbuste de la famille des Rosaceae et du genre Prunus. Il est assez commun dans toute l'Europe occidentale, autour de la Méditerranée au Maroc et au Moyen-Orient et en Asie centrale.
Il pousse dans les fourrés arbustifs, les bois clairs ou les garrigues, de préférence sur les sols calcaires. Parmi ses noms vulgaires, on rencontre également quénot, canot, canonier, boutiga, Moussis (en Saintonge), amarel et prunier odorant. Il est appelé "negreput" en occitan.
Prunus mahaleb L., 1753
. Cerisier de Virginie
Prunus virginiana L., 1753
C'est un arbrisseau ou un petit arbre de la famille des Rosaceae. Il est utilisé comme arbuste ornemental.
Les fruits sont rouges regroupées en grappes, d'où le nom courant de "cerisier à grappes". La cerise à grappe est légèrement amère, souvent consommé avec du sel afin d'en diminuer l'effet astringent. Il peut être liquéfié ou macéré; fermenté et produire un nectar bio sans égaler toutefois une vraie culture.
Cerisiers à fruits de table
Les différentes espèces de cerisiers donnent des fruits plus ou moins acides, gros ou sucrés.
Deux espèces botaniques, Prunus avium et Prunus cerasus, sont à l'origine de la plupart des espèces et variétés cultivées pour leurs fruits :
Prunus avium (L.) L.,
le cerisier des oiseaux, merisier, à l'origine des variétés de cerises douces, croissant à l'état sauvage en Europe (dont la France), dans le Caucase et en Turquie, Iran, Afghanistan.
Ses fruits, nettement plus petits que des cerises cultivées, servent à préparer une eau-de-vie connue sous le nom de kirsch dans l'est de la France.
Variétés de Prunus avium
La plupart des cultivars sont auto-incompatibles et réclament une pollinisation croisée pour être productifs.
Gros fruits à la chair ferme, sucrés, les Bigarreaux :
Burlat, Cœur de pigeon ou gros Cœurlet, Esperen, Summit
Variété à chair blanche :
Napoléon, Rainier, Van, Stark Hardy Giant, Reverchon, Hedelfingen,
Chair tendre, molle, légèrement acidulée, les Guigniers :
Guigne de mai ou précoce de la Marche, Noire à gros fruits, Noire de Montreux, Précoce de Rivers, Rouge des Vosges
Prunus cerasus L.,
Le griottier est une espèce tétraploïde (2n=32), à l'origine des variétés de cerises acides. Il serait originaire de la région de la mer Caspienne et de l'Asie Mineure et d'Europe.
Variétés de Prunus cerasus
Ce sont des arbres plus petits que les variétés de P. avium, donnant des fruits rouges brillants. Ils sont en général auto-compatibles et s'hybrident entre eux.
fruits à jus clair :
Cerisier de Montmorency, Belle de Bavay, Belle Magnifique
Fruits acides, à jus coloré :
Griotte de Champagne, Griotte du Nord
De nombreuses variétés ont été développées à partir de ces deux espèces et sont cultivées pour leurs fruits. Une troisième classe de cerisiers cultivés est issue d'un hybride :
Prunus xgondouinii,
Le cerisier intermédiaire, issu de P. avium et P. cerasus a donné des variétés à fruits. Le nom le plus utilisé est "Prunus × gondouinii Rehd". C'est une espèce allotétraploïde (AAAF) qui a donné de nombreux cultivars (Cerise Impératrice Eugénie, Gros guin noir de Gironde, Maynard) divisés en fonction du fruit :
à jus coloré : cerises anglaises (duke cherries)
à jus clair : cerises royales
Prunus pseudocerasus, (yingtao)
Le cerisier chinois,
Il est cultivé pour ses fruits dans l'est et le nord de la Chine, depuis des siècles. Il donne des cerises acidulées.
L’Amérique du Nord a donné le cerisier de Virginie (Prunus virginiana) qui est largement utilisé comme porte-greffe. Il existe de par le monde d'autres espèces donnant des fruits comestibles qui sont consommés localement.
Cerisiers ornementaux
Au Japon, le cerisier est surtout planté pour ses qualités ornementales. Son nom est sakura (ou zakura), et sa floraison est guettée dans de nombreuses régions.
Les cerisiers du docteur Nagai Takashi sont célèbres à Nagasaki.
Pollinisation du cerisier
La pollinisation des cerisiers se complique de leur appartenance à des espèces différentes. Les cerises douces, bigarreaux et guignes, et les cerises anglaises sont autostériles : la fécondation croisée s’impose.
Parmi les cerises acides, on trouve beaucoup de variétés autofertiles. La pollinisation des cerises acides par les cerises douces est possible et recommandable.
Pollinisation des cerisiers doux :
pour chaque variété à polliniser, on choisira 2 ou 3 variétés pollinisatrices.
La pollinisation des arbres fruitiers - Société Nationale d'Horticulture de France
La pollinisation croisée exige absolument que la variété à polliniser et la variété pollinisatrice soient compatibles entre elles. Il n'est pas nécessaire que toutes les fleurs soient pollin...
Dodo95 11/07/2015, à Val d oise Bonjour, Mon cerisier reverchon est planté depuis 10 ans et ne donne que quelques cerises. Dois-je le tailler ou lui donner de l'engrais ? Merci Ammar 20/03/2015, ...
https://www.gerbeaud.com/jardin/fiches/fp_cerisier_pollinisation.php3
Etymologie du mot cerise
Du Latin médiévial ceresarius (VIII° siècle), dans "Capitulare de Villis"
En français :
.Le mot "cerise" vient du latin cerĕsia, du bas latin ceresium emprunté au grec κεράσιον "cerise" lui-même dérivé de κέρασος (ou κερασός) "cerisier", d'après la ville grecque antique de Kerasos. Suffixe "ier" pour cerisier.
Au moyen âge : Cérasus "cerisier"
L'appellation cerisier aigre est justifiée, car le terme griotte vient de l'occitan agriòta, griòta "griotte" dérivé précisément de agre "aigre".
En turc
. La cerise est désignée par "kiraz" qui vient du nom antique de la ville kerasous.
En grec
. Les Grecs le nommaient kerasion, d’après la ville aujourd’hui appelée Giresun ou Cerasonte.
En italien
. Ciliegia rappelle le nom de la région de Cilicie, en Asie Mineure.
En anglais
. Cherry issu du normand cherise,
En vieil anglais
. cirse
En espagnol
. cereza,
En allemand
. Kirsche,
Cerisier est aussi un nom de famille, et aussi nom de hameaux et de lieux-dits, assez frequent surtout nord, centre et ouest .
Cerasus vulgaris d'après Masclef, 1891.
L’étymologie du mot sakura a une certaine origine liée à la vie de tous les jours. Il proviendrait de :
- Sa-Kura, où Sa est le kami "le dieu" des rizières et Kura signifie le siège.
Ainsi, quand le dieu des rizières descend avec l’eau des montagnes sur la terre au début de l’année, lors de la floraison des cerisiers, il annonce la future bonne récolte de riz à venir.
Célébrer les cerisiers en fleurs reviendrait à faire des offrandes au dieu qui habite les arbres au printemps pour obtenir l’abondance dans les champs.
Mythologie japonaise
Dans l’ouvrage We Japanese publié en 1934,
Légende à l’origine du mot sakura, terme générique qui désigne à la fois les fleurs, les fruits du cerisier, ainsi que les arbres eux-mêmes.
La légende de la princesse et de la fleur de cerisier
La princesse Konohana Sakuya Hime (arbre-fleurs-florissante-princesse), tombée du ciel dans les fleurs d’un cerisier où, allongée dans un nuage rose, elle trouva son nom, qui signifiait la floraison et la croissance.
Le prince Ninigi no Mikoto, le petit-fils céleste de la déesse du soleil Amaterasu, fut envoyé sur la Terre pour la gouverner. Il arriva sur la montagne Takachiho no Mine ("la cime aux mille épis") dans le pays de Himuka ("tourné vers le soleil"), au pied de laquelle il rencontra une charmante princesse qui se promenait sur la plage.
- "Qui es-tu ?" demanda le prince.
La jeune fille répondit:
- ""Je suis la fille d’Ôyamatsumi no Kami. Mon nom est Konohana Sakuya Hime et j’ai une sœur aînée qui s’appelle Inagawa".
Le prince voulut donc épouser la belle et jeune princesse. Mais son père, Ôyamatsumi no Kami, accepta seulement d’accorder la main de sa fille aînée, la princesse Inagawa (dont le nom signifiait une "vie longue comme celle d’un rocher").
Le prince choisit la cadette et renvoya Inagawa qui était d’une grande laideur. Mais lorsque Konohana Sakuya Hime déclara attendre un enfant après une seule nuit, la méfiance s’empara du prince et il renia le futur enfant.
La princesse soupçonnée déclara alors :
- "Je veux bien traverser les flammes et, si j’en sors indemne, c’est que l’enfant est le tien".
La princesse fit aménager un uzumuro, sorte de pièce sans porte, s’y enferma et mit elle même le feu. Elle en sortit indemne et lavée de tout soupçon. Mais la vie de ses descendants et de tous les hommes sur Terre, serait éternellement à l’image de celle des fleurs, belle mais courte.
Elle mit au monde trois princes dont le cadet, Hoori no Mikoto, fut le grand-père de l’empereur Jimmu Tennô, premier souverain de la maison impériale japonaise. Elle fut enterrée au sommet du mont Fuji, où elle est vénérée dans le temple Shinto Asama jinja, pour être aussi proche que possible du ciel dont elle était tombée…
Dans une autre légende :
Ōyamatumi, le dieu des montagnes a deux filles. Sakuya la déesse de la floraison, son symbôle est la fleur de cerisier, Iwanaga la déesse des rochers, d'une grande laideur.
Tout va basculer Lorsque Ninigi, le petit-fils de la grande déesse Amaterasu descendit sur terre et fit la rencontre de Sakuya.
Sakuya et Ninigi se rencontrent par hasard et le coup de foudre est réciproque. Ōyamatumi, le père des deux filles lui proposa d'épouser la soeur de Sakuya, Iwanaga. Mais Ninigi refusa, sachant qu'Iwanaga était d'une grande laideur.
Donc Ōyamatumi accepta de donner la main de Sakuya à Ninigi. Iwanaga ne voit pas d’un bon œil sa sœur demandée en mariage par le splendide jeune homme. Comme Ninigi est accepté par le père des deux sœurs malgré les objections d’Iwanaga, elle devient horriblement jalouse envers sa soeur et lance une terrible malédiction à sakuya :
"tout ce que fera sa sœur sera aussi éphémère qu’une fleur de cerisier tandis que tout ce qui vient de Ninigi sera éternellement solide"
Peu de temps après le mariage, Sakuya tombe enceinte le lendemain des noces et Iwanaga la soeur jalouse, parvient à semer le doute dans l’esprit de Ninigi en lui faisant croire qu'il serait possible qu'elle soit enceinte d'une autre personne.
Le doute de Ninigi grandit, si bien que Sakuya décide de partir sur le mont Fuji pour accoucher dans une cabane où elle mettra le feu.
Là-bas elle donne naissance à trois garçons beaux et forts, qui survivront à l’incendie de la cabane où elle s’est réfugiée et qui la détruit.
La malédiction précise que tout ce qui vient de Ninigi est éternellement solide et le fait que les enfants ont survécus prouve que sakuya ne l'avait point tromper.
Enfin, Ninigi comprendra ses torts en retrouvant les bébés mais malheureusement Sakuya mourut dans l'incendie ainsi la vie de sakuya fut aussi éphémère qu'une fleur de cerisier.
La religion chrétienne et la cerise
La couleur rouge de la cerise évoque le sang versé par le Christ sur la Croix.
Les cerises sont très présentes dans les représentations de la Cène".
Joannes Andreas (1424-1449). Bocioletto, église San Lorenzo (détail)
4000 à 750 av. J.-C.
L'homme récoltait les fruits de cerasus avium - prunus avium (merisier).
Des noyaux de cette espèce ont été trouvés dans les vestiges des Cités Lacustres de Suisse et de Lombardie
prunus avium - vintage 1960
IV° siècle av. J.C.
Théophraste (371 av. J.C.-288 av. J.C.) philosophe antique. Élève d’Aristote, il fut le premier scholarque du Lycée, de 322 à sa mort ; botaniste et naturaliste, polygraphe ou encore alchimiste.
Traité des plantes
..."Le cerisier est un arbre d'une espèce particulière, il vient même fort grand, et s'élève quelquefois jusqu'à la hauteur de vingt-quatre coudées ; sa feuille semblable à celle du nèflier, mais elle est dure et plus épaisse.. Il a l'écorce analogue à celle du tilleur, la fleur blanche comme celle du néflier et du poirier. Cette fleur est composée de plusieurs pétales;, qui ont l'odeur de la cire ; le fruit rouge, de la forme du diospyre, et de la grandeur d'une fève ; mais le noyau du diospyre est fort dur, au lieu que celui de la cerise fait peu de résistance"...
II° siècle av. J.C.
Le médecin Diphilius Siphimus mentionne
..."kerasia" (nom qu'il donne au merisier) est riche en jus et utilisé avec succès contre les maladies intestinales, et que ses fruits sont plus sains que les noirs ;
il mentionne "également deux variétés en culture :
"merise rouge et "merise de Milet"
Dioscoride (40 ap. J.C.-90 ap. J.C.) médecin grec,
Les six livres de "Pedacion Dioscoride d’Anazarbe, de la matiere medicale"
cerisier
..."Les cerises mangées fraiches sont utiles à lâcher le ventre, et sèchées le restreignent .
La gomme de l'arbre bue en vin mêlé avec eau aide à la toux ancienne, fait bonne couleur, aiguise la vue, et provoque l'appétit. Prise enbreuvage dans du vin vaut au mal de la pierre"...
Cerisier aspre / Petit cerisier / Siliqua "...
François, carouges - Les Commentaires sur les six livres de Pedacius Dioscoride...trad. du latin par Antoine du Pinet
Auguste Boulard Père (1852-1927) l'enfant aux cerises
I° siècle ap. J.C.
Pline, encyclopédiste romain du I° siècle,
..."Vers 70 av. J.C. le général Romain Licinius Lucullus a rapporté à Rome des greffons de la "perle rouge", suite à sa victoire dans la ville de Cerasonte, ville du Pont (en Turquie) d’où l’arbre tire son nom latin cérasus.
Il décrit déjà 10 variétés de cerisier et de merisier en subdivisant ces deniers en deux groupes : fruits à chair ferme et croquante et fruit à chair molle"...
VIII° au XIII° siècle
Le capitulaire De Villis, ou plus exactement le Capitulare de Villis vel curtis imperii (ou imperialibus) est un acte législatif datant de la fin du VIII° ou du début du IX° siècle, mentionne :
l’existence du "Ceresarios" dans les vergers des biens impériaux.
Hanami : une coutume ancienne
La tradition de la fête des cerisiers débute au VIII° siècle. La floraison des cerisiers correspondait alors à la période de plantation du riz. Les paysans déposaient des offrandes aux pieds des arbres en priant pour que les récoltes soient bonnes.
C'est ensuite la cour impériale de Kyoto qui reprend la tradition et y ajoutant la dégustation de saké et de mets raffinés. Enfin, la tradition est ensuite suivie par les samouraïs et par le peuple.
Chiyoda Ooku - Hanami
XIV° siècle
période médiévale - Bas Moyen Âge
Miniatures Et Enluminures - 1370-1400
Tacuinum sanitatis folio 11 verso
Anonyme italien
Récolte des cerises douces
XV° siècle
Tacuinum Sanitatis, XVe siècle
La cueillette des cerises
Paris, BnF, Département des manuscrits, Latin 9333 fol. 8v
Tacuinum Sanitatis, XVe siècle
La cueillette des cerises
Ceresa acetosa
Vers 1440
Tractatus de herbis : Londres, British Library, Ms. Sloane 4016, f. 30.
Cueillette des cerises.
1445
Ansano di Pietro di Mencio dit Sano di Pietro (1405/1406-1481) peintre italien et enlumineur de l'école siennoise
La vierge à la cerise (1445),
L'’enfant Jésus tient à la main quelques cerises.
Domenico Ghirlandaio (1448-1494)
Ghirlandaio, dernière cène de saint Marc, détail
Basilique Saint-Marc (Florence)
Le Titien (Vers 1488/1490-1576) peintre et graveur italien
Madone aux cerises
1491
La subdivision pomologique en "bigarreaux" et "guignes" a été faite dans l'ouvrage "herbarius" paru en 1491
XVI° siècle
1500
Disciple de Maître de Francfort (belge, 1460-1533)
Vierge à l'Enfant aux cerises
1503-1508
Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d'Anne de Bretagne
Jean Bourdichon (1457-1521). Enlumineur
Serires - Cerasium (Cerasus vulgaris G. G. = cerises, griottes) ,
BNF, Ms Latin 9474, 1503-1508, f°85r
Giampietrino (1508-1549) peintre italien de la Renaissance
La vierge à l'enfant aux cerises
1570
Federico Barocci (1535-1612)
Repos pendant la fuite en Égypte
16° siècle - Noyau de cerise aux 185 portraits
Cadeau offert en 1589 par Christoph von Loss (1545-1609) à Christian Ier (1560-1591), électeur de Saxe.
émail sur ronde-bosse d'or noyau or (métal) sculpté
Allemagne, Dresde, Staatliche Kunstsammlungen, Grünes Gewölbe
La famille Morelot, de Fontenoy-le-Château (Vosges) rapporte de ses voyages des plants de cerisiers, à l’origine de la production d'eau de cerise de tout le secteur.
Les cerisiers de Fontenoy sont les ancêtres de ceux de Fougerolles. Trois Morelot seront anoblis, eux aussi. À Jean sont octroyées en 1585 des armes parlantes portant un "cerisier de sinople fruité de gueules".
Le kirsch est employé en médecine (Médecin des pauvres, 1650) sous le nom d'Esprit de cerise.
Ecole Flamande 16°siècle. -
Madone aux cerises
XVII° siècle
L’école de médecine de Salerne, (Schola Medica Salernitana), situé sur la zone côtière du Mezzogiorno en Italie, première école de médecine fondée en Europe au Moyen Âge, vers le IX° siècle, et l'une des plus importantes. Elle atteint son apogée au XI° siècle et XII° siècle.
au XVII° siècle elle vante la cerise en ces termes :
..."Cerise, aimable fruit, quels bien tu nous procures !
Tu flattes notre goût, tu rends nos humeurs pures
Tu fais dans notre corps couler un sang nouveau,
Et pour les calculeux, tu donnes ton noyau"...
Abbey Ryan
Matsuo Bashō, plus connu sous son seul prénom de plume Bashō, poète japonais du XVIIe siècle (début de l'époque d'Edo).
“Entre nos deux vies
il y a la durée de vie
d'une fleur de cerisier”
XVIII° siècle
C’est à Louis XV (1710-1774), qui aimait beaucoup ce fruit, que l’on doit l’optimisation et la culture intensive du cerisier moderne.
Au XVIII° siècle, Lamoignon de Malesherbes expérimenta l'adaptation du Bois de Sainte-Lucie aux différents sols de son parc de Malesherbes.
Il nota dans sa correspondance :
"Le mahaleb ou arbre de Sainte-Lucie, qui est un padus, est certainement celui de tous les arbres que j'ai plantés qui vient le mieux dans les mauvais terrains, de tout genre, soit sablonneux, soit crayeux. Dans la bonne terre de mon jardin, il s'élève presque aussi haut qu'un aulne et avec du soin, il s'élève droit. Cependant son naturel est d'être buisson".
seconde moitié du XVIII ème siècle le médecin suisse Samuel Auguste Tissot conseille pour la première fois une recette désormais célèbre :
l’infusion de "queues" de cerises.
1755
Henri Louis Duhamel du Monceau (1700 -1782), physicien, botaniste et agronome français.
Traité des arbres et arbustes qui se cultivent en France en pleine terre. T. 2 (Éd.1755) :
..."Le grand Cerisier à fruit doux et noir qui lève dans les forêts sans qu'il soit besoin de le semer, est un fort bel arbre on dit qu'il se trouve aussi dans les bois du Mississipi (Amérique) On s'en sert pour multiplier, par la greffe, le Merisier à fleur double, et le Cerisier cultivé à fleur double"...
Planche grosse cerise rouge pâle
Jeanne-Élisabeth Chaudet (1767-1832) peintre française.
Petite fille mangeant des cerises
Motoori Norinaga (1730-1801), érudit japonais, à la fois médecin, poète et philosophe de formation classique.
..."Si quelqu'un désire connaître l'essence de l'esprit japonais, qu'il imagine la floraison du cerisier odorant au petit matin…"
Shikishima no
Yamato gokoro wo
Hito towaba
Asahi ni niou
Yama-zakura-bana
Angelo de Gubernatis (1840-1913), écrivain, poète, linguiste, philologue et orientaliste italien.
Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 2
(C. Reinwald Libraire-Éditeur, Paris, 1882),
le cerisier semble être considéré le plus souvent comme un arbre sinistre.
Les anciens Lithuaniens croyaient que le démon Kirnis était le gardien du cerisier. Les démons allemands et danois se cachent souvent dans les vieux cerisiers, et causent du dommage à ceux qui en approchent. C’est par 81 copeaux de bois de cerisier que les Slaves tâchent de deviner si on est délivré des vers, ou des blanches gens (biale ludzie) ; on les jette sur l’eau : s’ils surnagent, les vers n’y sont pas ; s’ils enfoncent, c’est une preuve infaillible, dit-on, que les vers existent. Les copeaux semblent donc symboliser ici les vers, êtres diaboliques qui se cachent dans le corps humain.
Théodosius Marcellus Burdigalensis, au IVe siècle, donnait cette recette contre la hernie (ramex) : "Si puero ramex descenderit, cerasum novellam radicibus suis stantem mediam findito, ita ut per plagam puer trajici possit, ac rursus arbusculum conjunge et fimo bubulo aliisque fomentis obline, quo facilius in se quae scissa sunt coeant ; quanto autem celerius arbusculum coaluerit et cicatricem duxerit, tanto citius ramex pueri sanabitur."
Les Albanais brûlent des branches de cerisier la nuit du 23 au 24 décembre, la nuit du 1er et la nuit du 6 janvier, c’est-à-dire dans les trois nuits consacrées au nouveau soleil, et on garde les cendres de ces branches pour en féconder la vigne. On dirait que, par cet acte, ils brûlent les démons cachés dans l’arbre qui empêchaient la végétation.
Dans le Nivernais, les amoureux placent une branche de cerisier ou de pêcher devant la porte de leurs belles la nuit qui précède le 1er mai ; ailleurs, on suspend des branches de cerisier à la maison des femmes impudiques.
Les proverbes allemands, français et de la haute Italie conseillent au peuple de ne pas manger les cerises avec les riches, parce qu’ils choisissent les plus mûres, ou font pis encore : mangent la partie charnue et jettent à leurs convives le noyau ou la queue. Dans une énigme populaire, que l’on entend à Ponte-Lagoscuro, près de Ferrare, les cerises sont représentées comme des chevaliers :
Alto, allo bel panier ; Sento mita cavalier Con la testa insanghenà ; Mi ghel digh, nessun el sa.
En haut, en haut, un beau panier ;
on y voit cent mille chevaliers,
dont la tête est ensanglantée ;
je vous le dis personne ne le sait.
Anna de Noailles (1876-1933) poétesse et une romancière française d'origine roumaine,
La jeunesse
..."Vous habitez le tronc fécond des cerisiers
Qui reposent sur l'air leurs pesantes ramures,
Votre coeur est léger comme un panier d'osier
Plein de pétales vifs, de tiges et de mûres"...
XIX° siècle
Alfred de Musset (1810-1857) poète, dramaturge et écrivain français de la période romantique.
Les cerises
Un jour, tandis que Jésus et Saint Pierre cheminaient de par le monde, ils se sentirent bien fatigués. Il faisait une chaleur terrible mais en cours de route ils ne trouvèrent pas la moindre âme charitable pour leur donner un verre d'eau, pas le plus petit ruisseau pour leur procurer un filet d'eau. Cheminant cahin-caha, Jésus, qui marchait devant, vit sur le sol un fer à cheval ; il se retourna vers son disciple et lui dit :
– Pierre, ramasse ce fer à cheval et garde-le.
Mais Saint Pierre, qui était d'une humeur de chien, lui répondit :
– Ce morceau de fer ne vaut pas la peine de se baisser. Laissons-le là, Seigneur.
Jésus, comme d'habitude, ne fit aucun commentaire ; il se contenta de se baisser, de ramasser le fer et de le mettre dans sa poche. Ils se remirent en route, muets et silencieux.
Au bout de quelque temps, ils rencontrèrent un forgeron qui allait dans la direction opposée. Jésus lia conversation avec lui au cours de la halte qu'ils firent tous ensemble, et au moment de se quitter, Jésus lui vendit le fer qu'il avait trouvé.
Ils poursuivirent leur chemin et tombèrent par hasard sur un marchand ambulant qui se rendait au village voisin pour vendre des fruits. Jésus l'arrêta et acheta avec les quatre écus de la vente du fer à cheval, une demi-livre de cerises. Pendant tout ce temps, Saint Pierre restait muré dans son silence et sa mauvaise humeur empirait.
La chaleur redoublait ; les gorges se desséchaient. Seul Saint Pierre souffrait de la soif, car Jésus mangeait les cerises et le jus des fruits rafraîchissait son palais. L'apôtre, qui marchait péniblement derrière lui, regardait le Sauveur avec envie ; mais comme les cerises avaient été achetées avec le gain de la vente du fer à cheval qu'il n'avait pas voulu ramasser, il n'osait pas demander à Jésus sa part du festin. Celui-ci, sans avoir l'air de rien, laissait tomber une cerise de temps en temps, et Saint Pierre se penchait avec avidité pour la ramasser et la porter à sa bouche assoiffée. Quand il n'y eut plus de cerises, Jésus se retourna vers son disciple et lui dit :
– Tu vois, Pierre, on ne doit rien dédaigner en ce monde, même ce qui nous paraît mesquin et dépourvu de valeur. Pour n'avoir pas voulu te baisser une fois et ramasser le fer à cheval, tu as dû t'incliner de nombreuses fois pour les cerises que je laissais tomber sur le sol. Ceci t'apprendra, Pierre, à ne dédaigner rien ni personne.
Saint Pierre ne trouva rien à répondre ; il baissa la tête et poursuivit humblement le trajet derrière son Seigneur.
Contribution à l'étude des ancêtres des Cerisiers de culture - Persée
CONTRIBUTION A L'ETUDE DES ANCÊTRES DES CERISIERS DE CULTURE Par le Dr V. A. EVREINOFF. Le genre Cerasus Jussieu, s'étend sur une aire considérable dans l'hémisphère nord. Le nombre exact d'es...
XIX° siècle
Comptine populaire francophone.- cerises
Cette chanson d'enfants est déjà connue au XIX° siècle. Elle figure dans le folklore de la France, de la Belgique, de la Suisse romande, du Canada (Québec, Nouveau-Brunswick), de la Louisiane.;
Un deux trois
Un deux trois
J'irai dans les bois
Quatre cinq six
Cueillir des cerises
Sept huit neuf
Dans mon panier neuf
Dix onze douze
Elles seront toutes rouges.
Emile Munier - Jeune fille au panier de cerises
Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français. Il est considéré comme l'un des plus importants écrivains de la langue française.
Quand les guignes furent mangées,
Quand les guignes furent mangées,
Elle s'écria tout à coup :
J'aimerais bien mieux des dragées.
Est-il ennuyeux, ton Saint-Cloud !
On a grand-soif ; au lieu de boire,
On mange des cerises ; vois,
C'est joli, j'ai la bouche noire
Et j'ai les doigts bleus ; laisse-moi. -
Elle disait cent autres choses,
Et sa douce main me battait.
Ô mois de juin ! rayons et roses !
L'azur chante et l'ombre se tait.
J'essuyai, sans trop lui déplaire,
Tout en la laissant m'accuser,
Avec des fleurs sa main colère,
Et sa bouche avec un baiser.
Emile Vernon - le temps des cerises
Théodore de Banville, (1823 -1891) poète, dramaturge et critique dramatique français.
La belle Véronique
..."Ce fut un beau souper, ruisselant de surprises.
Les rôtis, cuits à point, n'arrivèrent pas froids ;
Par ce beau soir d'hiver, on avait des cerises
Et du johannisberg, ainsi que chez les rois"...
Alphonse Daudet (1840-1897), écrivain et auteur dramatique français.
Les Amoureuses, 1858
Les Cerisiers
I
Vous souvient-il un peu de ce que vous disiez,
Mignonne, au temps des cerisiers ?
Ce qui tombait du bout de votre lèvre rose,
Ce que vous chantiez, ô mon doux bengali,
Vous l’avez oublié, c’était si peu de chose,
Et pourtant, c’était bien joli…
Mais moi je me souviens (et n’en soyez pas surprise),
Je me souviens pour vous de ce que vous disiez.
Vous disiez (à quoi bon rougir ?)…donc vous disiez…
Que vous aimiez fort la cerise,
La cerise et les cerisiers.
II
Vous souvient-il un peu de ce que vous faisiez,
Mignonne, au temps des cerisiers ?
Plus grands sont les amours, plus courte est la mémoire
Vous l’avez oublié, nous en sommes tous là ;
Le cœur le plus aimant n’est qu’une vaste armoire.
On fait deux tours, et puis voilà.
Mais moi je me souviens (et n’en soyez surprise),
Je me souviens pour vous de ce que vous faisiez…
Vous faisiez (à quoi bon rougir ?)…donc vous faisiez…
Des boucles d’oreille en cerise,
En cerise de cerisiers.
III
Vous souvient-il d’un soir où vous vous reposiez,
Mignonne, sous les cerisiers ?
Seule dans ton repos ! Seule, ô femme, ô nature !
De l’ombre, du silence, et toi…quel souvenir !
Vous l’avez oublié, maudite créature,
Moi je ne puis y parvenir.
Voyez, je me souviens (et n’en soyez surprise),
Je me souviens du soir où vous vous reposiez…
Vous reposiez (pourquoi rougir ?)…vous reposiez…
Je vous pris pour une cerise ;
C’était la faute aux cerisiers.
Emile Vernon - le temps des cerises
Le Follet - magazine de mode parisien
Publié chaque semaine de novembre 1829 à 1892.
Il fut à un moment fusionné avec Le Courrier de la Mode . Il était richement illustré de gravures de mode .
Cueillette des Cerises Gravure-originale XIX°
Jean-Baptiste Clément (1837-1903) chansonnier montmartrois, journaliste, syndicaliste et communard français.
Le Temps des cerises est une chanson dont les paroles sont écrites en 1866 par Jean Baptiste Clément et la musique composée par Antoine Renard en 1868.
Le temps des cerises
Quand nous en serons au temps des cerises,
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête.
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au coeur.
Quand nous en serons au temps des cerises,
Sifflera bien mieux le merle moqueur.
Mais il est bien court, le temps des cerises,
Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d'oreilles.
Cerises d'amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang.
Mais il est bien court le temps des cerises,
Pendants de corail qu'on cueille en rêvant.
Quand vous en serez au temps des cerises,
Si vous avez peur des chagrins d'amour
Evitez les belles.
Moi qui ne crains pas les peines cruelles,
Je ne vivrai pas sans souffrir un jour.
Quand vous en serez au temps des cerises,
Vous aurez aussi des chagrins d'amour.
J'aimerai toujours le temps des cerises :
C'est de ce temps-là que je garde au coeur
Une plaie ouverte,
Et dame Fortune, en m'étant offerte,
Ne saurait jamais calmer ma douleur.
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au coeur.
Emile Munier - cueillette des cerises
Pierre Loti (1850-1923) écrivain et officier de marine français
Mon frère Yves -1883
..."Leur belle chambre blanche, avec ses rideaux de mousseline et ses meubles de cerisier verni"...
1883
Jules Verne (1828-1905) écrivain français dont l'œuvre est, pour la plus grande partie, constituée de romans d'aventures évoquant les progrès scientifiques du xixe siècle.
Kéraban-le-Têtu,
roman humoristique et d'aventures de Jules Verne, paru en 1883.
..."Là, le seigneur Kéraban aurait pu aisément faire une ample provision de tuyaux de pipe en bois de cerisier, qui sont l’objet d’un important commerce. En effet, le cerisier abonde sur cette partie du pachalik, et Van Mitten crut devoir raconter à sa fiancée ce grand fait historique :
- c’est que ce fut précisément de Kérésoum que le proconsul Lucullus envoya les premiers cerisiers qui furent acclimatés en Europe."...
François Coppée (1842-1908) poète, dramaturge et romancier français.
La Cueillette des Cerises
Espiègle ! j'ai bien vu tout ce que vous faisiez,
Ce matin, dans le champ planté de cerisiers
Où seule vous étiez, nu-tête, en robe blanche.
Caché par le taillis, j'observais. Une branche,
Lourde sous les fruits mûrs, vous barrait le chemin
Et se trouvait à la hauteur de votre main.
Or, vous avez cueilli des cerises vermeilles,
Coquette ! et les avez mises à vos oreilles,
Tandis qu'un vent léger dans vos boucles jouait.
Alors, vous asseyant pour cueillir un bleuet
Dans l'herbe, et puis un autre, et puis un autre encore,
Vous les avez piqués dans vos cheveux d'aurore ;
Et, les bras recourbés sur votre front fleuri,
Assise dans le vert gazon, vous avez ri ;
Et vos joyeuses dents jetaient une étincelle.
Mais pendant ce temps-là, ma belle demoiselle,
Un seul témoin, qui vous gardera le secret,
Tout heureux de vous voir heureuse, comparait,
Sur votre frais visage animé par les brises,
Vos regards aux bleuets, vos lèvres aux cerises.
Louis Icart - eau forte
Francis Jammes (1868-1938), poète français, également romancier, dramaturge et critique.
Recueil : "Vers"
Les Cerises
Le banc serait de lierre et de pierre effritée.
Auprès du vieux parterre où de tristes ricins
Ombrageraient la poule et ses petits poussins
Je vous dorloterais, ô mon enfant gâtée.
Les roses cerisiers à l’écorce argentée,
Dont les fruits sont pareils aux coraux abyssins,
Pleurant leurs larmes d’or au-dessus des fusains,
Nous diraient la chanson des moineaux enchantée.
Et je vous cueillerais sur ces frais cerisiers
Des cerises qu’un brin de bois lierait pareilles
Pour vous les mettre ainsi que des pendants d’oreilles :
Et, me baissant un peu pour que vous me baisiez
Au front, je vous rendrais dans vos cheveux en boucles
Vos baisers, en mordant vos rouges escarboucles.
Marcel Jouhandeau (1888-1979) écrivain français.
Monsieur Godeau intime
Première parution en 1926
Collection L'Imaginaire (n° 357), Gallimard
..."Un midi de printemps, avec joie, il aperçut, étendue au milieu d'une immense prairie, sous un cerisier en fleur, une vache qui rêvait :" ...
Maurice Carême (1899-1978), poète et écrivain belge de langue française.
Le Cerisier
Un cerisier se mit à rire
Sans savoir pourquoi.
Les moineaux, tous à la fois,
Rirent de l’entendre rire.
Ce rire gagna les maisons
Et, par-dessus les bois,
Déferla jusqu’à l’horizon.
"Que se passe-t-il dans le monde ?"
Dit Dieu, surpris.
Il vint à la fenêtre ronde
Du Paradis.
Et comme, autour du cerisier,
Le monde riait aux éclats
Sans savoir pourquoi,
Dieu lui-même dut se cacher
Le visage entre les mains
Pour que les anges et les saints
Ne le voient pas rire pour rien.
Jacques Prévert (1900-1977), poète français.
"La vie est une cerise
La mort est un noyau
L'amour un cerisier."
Pablo Neruda (1904-1973), poète, écrivain, diplomate, homme politique et penseur chilien.
"...Je veux faire de toi ce que fait le printemps avec les cerisiers."...
Eugène Guillevic (1907-1997) poète français. Il ne signa jamais ses nombreux recueils que de son seul nom, Guillevic.
Cerisier
Te voici devenu,
Comme ce fut rêvé,
Rien que cette blancheur
Effrayant l'horizon,
Rien que la fiancée
Préparée pour les noces.
Qui te prendra ?
Qui doit venir ?
Jean chevalier et Alain Gheerbrant,
Le Dictionnaire des symboles
(1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982
..."La cerise est le symbole de la vocation guerrière du Samouraï japonais et du destin auquel il doit se préparer : rompre la pulpe rouge de la cerise pour atteindre le dur noyau ou, en d'autres termes, faire le sacrifice du sang et de la chair, pour arriver à la pierre angulaire de la personne humaine. (Les Samouraïs) avaient pris pour emblème la fleur de cerisier tournée vers le soleil levant, symbole de la dévotion de leurs vies. La garde des sabres était ornée de cerises, un autre symbole de la recherche de l'Invisible par la voie intérieure, le Vitriol des initiations occidentales"...
Yoshitoshi (1839-1892) samouraï et cerisier
Yves Paccalet (1945) écrivain, philosophe, journaliste et naturaliste français
L'Odeur du soleil dans l'herbe
Éditions Robert Laffont S. A., 1992
18 mars - (Fontaine-la-Verte)
..."La foudre a brisé le grand arbre et carbonisé son cœur. Le cadavre du cerisier gît dans la prairie bleue. La souche, béante et noire, ressemble à la bouche des Enfers"...
9 juin - (Fontaine-la-Verte)
..."Ce matin, je me contenterai de l'éclat des cerises dans l'arbre tordu. Les nuances de nacre, de minium et de pourpre qui courent sur la peau de ces drupes juteuses signent l'alliance de la chair, du sexe et du fruit rouge.
Les fruits vermeils nous semblent du côté du sang, du bonheur - de la vie -, tandis que les fruits violets ou noirs ont l'air d'appartenir au monde des maléfices et de la mort"...
Christian Bobin (1951) écrivain et poète français.
La Grande Vie (Éditions Gallimard, 2014) évoque très souvent la nature et sa beauté sacrée. Ici, les cerisiers :
..."Les fleurs du vieux cerisier jacassaient. Je rêvais de les emballer dans cette lettre et de vous les tendre en vous disant : tenez, voici un bouquet de l'éternel, des coups de sang dans le crâne en bois de Dieu, une incarnation de la lumière.
Planté dessous le cerisier aux bras maigres je contemplais le secret de sa joie. Certaines fleurs étaient serrées sur leur naissance. Des petits parachutes blancs pliés. D'autres étaient déjà écloses. Toutes surgissaient du bois noir des branches comme des enfants qui se précipitent vers leur mère-lumière après une trop longue mort.
Certains jours le printemps bégayait, il faisait froid. Je me posais ces questions qu'on se pose quand on vient d'abandonner quelqu'un sous la terre au cimetière : est-ce que la pluie les décourage ? Est-ce que le froid les empêche de dormir ? Je crois que tout souffre dans cette vie. Ne soyez pas trop effrayé par cette phrase, je pourrais aussi bien dire, et ce serait aussi vrai : tout se réjouit dans cette vie.
Campé comme un idiot sous le vieux cerisier, regardant la pluie suspendue des fleurs en extase, admirant leurs têtes hilares de sacrifiées, je reçois une leçon de courage"...
1990
Philippe Jaccottet (1925-2021) écrivain, poète, critique littéraire et traducteur.
Cahier de verdure, Gallimard,
"Le Cerisier"
..."Cette fois, il s'agissait d'un cerisier ; non pas d'un cerisier en fleurs, qui nous parle un langage limpide ; mais d'un cerisier chargé de fruits, aperçu un soir de juin, de l'autre côté d'un grand champ de blé....
....Le sûr, c'est que ce même cerisier, extrait, abstrait de son lieu, ne m'aurait pas dit grand-chose, pas la même chose en tout cas. Non plus si Je l'avais surpris à un autre moment du jour. Peut-être aussi serait-il resté muet, si j'avais voulu le chercher, l'interroger. (...)
...C'est alors, c'est là qu'était apparu, relativement loin, de l'autre côté, à la lisière du champ, parmi d'autres arbres de plus en plus sombres et qui seraient bientôt plus noirs que la nuit abritant leur sommeil de feuilles et d' oiseaux, ce grand cerisier chargé de cerises. Ses fruits étaient comme une longue grappe de rouge, une coulée de rouge, dans du vert sombre ; des fruits dans un berceau ou une corbeille de feuilles ; du rouge dans du vert, à l'heure du glissement des choses les unes dans les autres, à l'heure d'une lente et silencieuse apparence de métamorphose, à l'heure de l'apparition, presque, d'un autre monde. L'heure où quelque chose semble tourner comme une porte sur ses gonds. (...)
Michel Bussi (1965) écrivain et géographe français,
Roman policier Nymphéas noirs
(Éditions Presses de la Cité, 2010),
..."Je me retourne, enfin. Dans la cour du moulin, le grand cerisier perd ses dernières fleurs. C'est un cerisier centenaire, à ce qu'il paraît. On dit qu'il aurait connu Monet ! Cela plaît beaucoup, à Giverny, les cerisiers. Le long du parking du musée d'Art américain, qui depuis un an est devenu le musée des Impressionnismes, ils en ont planté toute une série. Des cerisiers japonais, d'après ce que j'ai entendu. Ils sont plus petits, comme des arbres nains. Je trouve cela un peu bizarre, ces nouveaux arbres exotiques, comme s'il n'y en avait pas déjà assez dans le village. Mais que voulez-vous, c'est comme cela. Il paraît que les touristes américains adorent le rose des fleurs de cerisier au printemps. Si on me demandait mon avis, je dirais que la terre du parking et les voitures recouvertes de pétales roses, je trouve que cela fait, disons, un peu trop Barbie. Mais on ne me le demande pas, mon avis."...
Claude Monet - Printemps - cerisiers en fleurs
Evelyne Ayanidès - poèsie
Trois cerises rouges
..."Trois cerises rouges
Tout en haut d’un cerisier
Se balancent
Se balancent…
Je ne peux pas les attraper…"
Signification du cerisier
La fleur de cerisier symbolise :
. La bonne éducation
. Le renouveau, la pureté et la prospérité.
Les cerises sont :
. Les fruits de la promesse,
. De la pureté,
. De la prévenance et de la bienveillance.
Mythes et légendes du cerisier
. Attacher une mèche de cheveux à une branche en fleurs, pour un amour infini,
. Se rencontrer près d'un cerisier est très favorable pour une éventuelle histoire d'amour.
. En Asie, "La fleur", fragile et délicate comme la vie, annonce le printemps.
. Au Japon, la floraison des cerisiers coïncidant avec l'équinoxe de printemps, est l'occasion de nombreuses cérémonies religieuses et réjouissances populaires
. Au Japon, on continue à offrir, lors d'un mariage, une infusion de fleurs de cerisier aux invités, gage de prospérité pour les nouveaux époux.
Utilisation de la cerise
Alimentation
Les cerises se consomment :
- Nature, au sirop,
Fruit frais, juteux, parfois acidulé ; les plus appréciés sont les bigarreaux, mais certaines variétés supportent mal le transport.
- En confiture, en pâtisserie, et même en tisane.
- En pâtisserie : tarte, clafoutis,
- Confitures
- A l’eau de vie :
Ce sont les griottes qui conviennent le mieux à cet usage ;
Préparer de l’eau de vie sucrée, avec 350 grammes de sucre pour 1 litre d’eau de vie basique (60°), et la verser dans le bocal contenant les cerises, jusqu’à ce qu’elles soient bien recouvertes.
Laisser reposer les cerises à l’eau de vie, pendant au moins trois mois (à la cave), avant de les déguster, en accompagnement d’un dessert au chocolat et d’un café fort,
- Boisson, par distillation ou macération,
kirsch en Alsace - guignolet en Anjou - marasquin ou maraschino en Dalmatie - Kriek en Belgique - Ginjinha au Portugal.
Santé
La cerise crue fournit 68 kcal pour 100 g et contient de la vitamine C et de la provitamine A. Elles contiennent des sucres (15 g pour 100 g, dont le lévulose), de la pectine (utile pour les confitures), de la vitamine C et du nitrate de potassium.
Le potassium qu’elle contient lui donne des propriétés diurétiques et ses fibres stimulent le fonctionnement intestinal.
Les cerises contiennent du β-carotène (0,4 mg pour 100 g), et sont très riches en vitamine A (vue), vitamine E (peau et vaisseaux sanguins), et sont légèrement laxatives.
Le noyau de la cerise contient de l’amygdaline.
Les pédoncules, ou queues de cerises, se préparent en tisanes utilisées notamment contre l’inflammation des voies urinaires, la cystite, la goutte et l’hydropisie.
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Vertus des queues de cerises : ce que dit la science
Nous entendons souvent parler des queues de cerises pour leurs nombreux bienfaits, spécialement lorsqu'elles sont consommées en cure, sous forme d'infusion, de décoction ou de gélules. Mais com...
https://www.auparadisduthe.com/blog/vertus-des-queues-de-cerises-ce-que-dit-la-science/
La cerise : tout sur le fruit du cerisier
La cerise douce (la variété Bing est la plus connue) se consomme fraîche, surtout dans les desserts, les salades ou les sauces. La cerise acidulée (surtout offerte en conserve, congelée ou sé...
https://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/EncyclopedieAliments/Fiche.aspx?doc=cerise_nu
Les cerises par les peintres
Émile Auguste Hublin (1830-1891)
Jeune fille à l'oiseau et cerises
Émile Auguste Hublin (1830-1891)
Jeune fille aux cerises
Jules Emile Santin (1829-1894)
Fillette et cerises
Guillaume Seignac (1870-1924)
Jeune fille cerises et cerises aux oreilles
John Russell
La petite fille aux cerises
Maria Szanto
Fillette et cerises
Le Cerisier en estampes Japonaises
Kunisada - Utagawa Toyokuni III (1786-1865)
Eestampe originale
La princesse Usuyuki présentant le dessin d'un sabre sous les cerisiers en fleurs
Kunisada - Utagawa Toyokuni III (1786-1865)
Estampe originale 1847-1848
Samouraï assis sous les cerisiers en fleur
avec sa pipe et son nécessaire à fumer
Kunisada - Utagawa Toyokuni III (1786-1865)
estampe originale 1847-1848
Couple sous les cerisiers
Kunisada - Utagawa Toyokuni III (1786-1865)
Estampe 1854
Samourai, Lanterne et ceriser
Kunisada - Utagawa Toyokuni III (1786-1865)
Estampe
Samouraï devant une lanterne de pierre sous un cerisier en fleurs
Kunisada - Utagawa Toyokuni III (1786-1865)
Estampe 1849-1853
Scène nocturne : Jeune noble dans un jardin de cerisiers
Ichiyûsai Toyokuni ga ("dessiné par Ichiyûsai Toyokuni")
Editeur : Tsuta-ya Kichizô
Kunisada - Utagawa Toyokuni III (1786-1865)
1er mois de 1855
Estampe originale
Défilé de geishas sous les cerisiers en fleurs
Signature : Toyokuni ga ("dessiné par Toyokuni") dans un cartouche rouge Toshidama
Kunisada - Utagawa Toyokuni III (1786-1865)
Estampe originale
3ème mois de 1861
Promenade sous les cerisiers en fleurs d'une oiran au kimono décoré d'une silhouette de petite fille
Signature : Toyokuni ga ("dessiné par Toyokuni") dans un cartouche rouge Toshidama
Editeur : Mori-ya Jihei
Utagawa Kunisada II (1823-1880)
Estampe originale 11ème mois de 1867
Jeunes femmes au bord du rivage sous un cerisier
(dont une au kimono décoré de coquillages)
Signature : Kunisada hitsu (" du pinceau de Kunisada ")
Kunisato Utagawa (?-1858)
Estampe originale 1er mois de 1857
Promenade de courtisanes et d'une maiko sous les cerisiers à coté du temple d'Asakusa à Tokyo
Signature : Kunisato ga ("dessiné par Kunisada")
Kikugawa Eizan (1790-1867)
Estampe vers 1830
Courtisane avec une ombrelle devant une branche de cerisier
Signature : Kikugawa Eizan hitsu ("du pinceau de Kikugawa Eizan")
Kiyochika Kobayashi (1847-1915)
Estampe originale vers 1885
Cerisiers en fleurs au temple Kiyomizu à Kyoto
Signature : Shinsei Kobayashi Kichochika
Yoshitoshi Tsukioka (1839 -1892)
Estampe originale 3ème mois de 1867
Samourais au combat
(scène nocturne sur fond de branches de cerisiers en fleurs)
Signature : Ikkaisai Yoshitoshi hitsu (du pinceau de Ikkaisai Yoshitoshi)
Cerisiers en fleurs
Festivals - Parcs et Jardins
- Dans la plupart des parcs et jardins japonais. Les premiers cerisiers à fleurir sont ceux d'Okinawa. La floraison y débute entre fin janvier et début février.
- Beaucoup de parcs de Tokyo offrent également ce spectacle, avec notamment Chidorigafuchi où les spectateurs peuvent louer des barques pour admirer les cerisiers.
- Les cerisiers en fleurs sont admirés à Washington
- Au Parc de Sceaux, à proximité de Paris, qui comprend deux vergers de cerisiers à fleurs.
Festivals des cerisiers en fleurs au Japon
Partir au Japon pour le festival des cerisiers en fleurs | Viago
Le festival des cerisiers en fleurs est clairement l'un des meilleurs moments pour planifier un voyage au Japon! Par cette tradition nationale, le pays entier respire au rythme des sakura ...
https://viago.ca/partir-au-japon-pour-le-festival-des-cerisiers-en-fleurs/
Festivals des cerisiers en fleurs en Corée
Festival coréen des cerisiers en fleurs 2022 - IVisitKorea
Je dirais que le printemps de mars à mai est la meilleure saison pour voyager en Corée du Sud. C'est généralement ensoleillé avec un temps doux. Apportez une veste légère car les températur...
https://www.ivisitkorea.com/fr/korea-cherry-blossom-festival-2019/
Festivals de fleurs de cerisier dans le monde
Festivals de fleurs de cerisier dans le monde - zimo news
Le printemps est dans l'air et il y a offres incroyables dès maintenant pour une escapade fleurie. L'un des signes les plus magiques de la saison est lorsque les cerisiers en fleurs prennent vie ...
https://zimonews.com/festivals-de-fleurs-de-cerisier-dans-le-monde/
Pour en savoir plus
- Georges Ohsawa (Nyoiti Sakurazawa)
Le Livre des Fleurs (Librairie philosophique J. Vrin, 1989),
- Abbé Casimir Magnat
Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855),
- Jean-Marie Pelt,
Des fruits (Librairie Arthème Fayard, 1994),
Tout comme son voisin le Japon, la Corée du Sud a sa période de cerisiers en fleurs, qui commence généralement de fin mars pour se finir à la mi-avril. Marquant le passage l'hiver au printemps...
https://routedelacoree.com/les-cerisiers-en-fleurs-en-coree/
la fleur de cerisier est le fleur de l'un des plusieurs arbres du genre , en particulier la cerise japonaise, serrulata, dont il est parfois appelé sakura (à partir de japonais 桜, 櫻, ou さ ...
https://boowiki.info/art/arbres-d-ornement/cherry-blossom.html
Signification de la cerise - Dictionnaire des symboles
La cerise est un fruit qui symbolise la jeunesse, la douceur, la sensualité, la fertilité, l'éphémère, la pureté, l'innocence, la fragilité, le bonheur, l'amour, l'espoir et la naissance./p>...
https://mondes-invisibles.com/cerise-symboles-et-significations/
260 idées de Le temps des cerises par les peintres | le temps des cerises, cerise, peintre
7 juin 2020 - Explorez le tableau " Le temps des cerises par les peintres " de Balades comtoises, auquel 1 483 utilisateurs de Pinterest sont abonnés. Voir plus d'idées sur le thème le temps des...
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