22 mai 2020 5 22 /05 /mai /2020 00:00

 

Mythologie

 

L'oeillet

 

.....

L’oeillet grenat et l’oeillet rose

À l’heure où le baiser se prend

Parfument la main que je pose

Sur mon amour dont l’oeil est grand.

.....


Louise de Vilmorin


 

 

L’oeillet est une plante à fleurs réparties en deux grandes familles :

L'oeillet aux pétales dentelés et ceux aux pétales arrondis. 


Du printemps à la fin de l'été, il offre une profusion de fleurs et un délicieux parfum.

 

L'oeillet a toujours fasciné par sa délicatesse, ses variétés, et ses couleurs. 

 

Ils se répartissent en deux grandes familles (les monoflores et les miniatures) et deux types de pétales (dentelés et ronds) qui se déclinent en une infinité de couleurs vraies ou obtenues par teinture (non par trempage mais par absorption d'une solution colorée par la tige) rose ou rouge, blanc, vert, pourpre, jaune fluo, couleur champagne, orange pâle ou saumon, bleu. 


 

 

 

La plupart des espèces ont une répartition européenne. Certaines peuvent avoir une origine moyen-orientale .

 

Le genre des œillets "véritables" est Dianthus, de la famille des Caryophyllaceae. Pourtant, une autre espèce, de la famille des Asteraceae est aussi réputée que ceux-ci : l'œillet d'Inde (Tagetes patula). Cette espèce a été nommée par analogie avec la forme des fleurs de certaines espèces du genre Dianthus.


Sont nommées oeillets également des espèces d'autres genres de Caryophyllaceae et d'autre familles. Enfin, une anémone de mer, Metridium senile est appelée œillet de mer", encore par analogie de forme. Son nom fait référence à l’œil situé au centre de la fleur.
 

 


Le Genre Dianthus


Espèces d'origine européenne : 


L'œillet des Alpes, Dianthus alpinus L.


L'œillet arméria, Dianthus armeria L.


L'œillet de Balbis, Dianthus balbisii Ser.


L'œillet de poète ou œillet barbu, Dianthus barbatus L.


L'œillet du Béarn, Dianthus benearnensis Loret


L'œillet des Chartreux, Dianthus carthusianorum L.


L'œillet commun ou œillet des fleuristes, Dianthus caryophyllus L


L'œillet à delta, Dianthus deltoides L.


L'œillet fourchu, Dianthus furcatus Balb.


L'œillet à fleurs jumelées, Dianthus geminiflorus Loisel.


L'œillet des glaciers, Dianthus glacialis Haenke


L'œillet du granite, Dianthus graniticus Jord.


L'œillet de Grenoble, Dianthus gratianopolitanus Vill.


L'œillet de Madame Gysperger, Dianthus gyspergerae Rouy


L'œillet de Montpellier, Dianthus hyssopifolius subsp. hyssopifolius L.


L'œillet de France ou œillet des dunes, Dianthus hyssopifolius subsp. gallicus (Pers.) M.Laínz & Muñoz Garm.


L'œillet négligé, Dianthus pavonius Tausch


L'œillet mignardise, Dianthus plumarius L.


L'œillet piquant, Dianthus pungens L.


L'œillet des Pyrénées, Dianthus pyrenaicus Pourr.


L'œillet rude, Dianthus scaber Chaix


L'œillet de Séguier, Dianthus seguieri Vill.


L'œillet à tiges courtes, Dianthus subacaulis Vill.


L'œillet superbe, Dianthus superbus L.


L'œillet des forêts, Dianthus sylvaticus Hoppe ex Willd.


L'œillet des rochers, Dianthus sylvestris Wulfen


L'œillet de Vigo, Dianthus vigoi Laínz


L'œillet de Knapp, Dianthus Knappii.
Un œillet botanique au petites fleurs jaune soufre. 
Plante de collection, rare. Il vit plus longtemps que les autres œillets.

 

 

Espèces d'origine asiatique

 

L'œillet de Chine, Dianthus chinensis L.

 

 

Genre Petrorhagia


L'œillet des rochers, Petrorhagia saxifraga (L.) Link


L'œillet saxifrage, Petrorhagia saxifraga (L.) Link


L'œillet douteux, Petrorhagia dubia (Raf.) G.López & Romo


L'œillet prolifère, Petrorhagia prolifera (L.) P.W.Ball & Heywood


L'œillet velouté, Petrorhagia dubia (Raf.) G.López & Romo

 

L'œillet de Nanteuil, Petrorhagia nanteuilii (Burnat) P.W.Ball & Heywood


L'œillet fasciculé, Petrorhagia fasciculata (Margot & Reut.) P.W. Ball & Heywood

 

Genre Silene


L'œillet de Dieu, Silene flos-jovis (L.) Greuter & Burdet


L'œillet des prés ou lychnis fleur de coucou, Silene flos-cuculi (L.) Clairv.


L'œillet des jansénistes, Silene viscaria (L.) Borkh.

 

Autres espèces de Caryophyllaceae appelées "œillet"


L'œillet des roches, oeillet de Dieu Gypsophila muralis L. 


L'œillet des champs ou nielle des blés, Agrostemma githago L.

 

 

L'œillet d'Inde



L'œillet d'Inde, Tagetes patula L.,

est une espèce de la famille des Asteraceae. Elle est très facilement cultivable et très utilisée en horticulture. Elle n'est pas toxique, ses fleurs étant même comestibles.

 

Roses d'Inde, Tagetes erecta

(parfois confondue avec l'œillet d'Inde) est une espèce de plantes herbacées de la famille des Asteraceae. Elle est originaire du Mexique.
Sa fleur de couleur jaune ou orange, le cempasúchil, est aussi appelée Flor de Muertos ( la fleur des morts ) au Mexique, car elle y est utilisée depuis l'époque précolombienne pour la célébration du Jour des morts. 

 

 

 

Espèces d'autres familles


L'œillet marin ou armérie maritime, Armeria maritima Willd., est une espèce de la famille des Plumbaginaceae.


L'œillet bleu de Montpellier ou aphyllanthe de Montpellier, Aphyllanthes monspeliensis L., est une espèce de la famille des Aphyllanthaceae.

 

Règne animal


L'œillet de mer ou anémone plumeuse, Metridium senile Linnaeus, est une espèce d'anémone de mer, que l’on trouve dans l’Atlantique Nord.


 

 

L'œillet est la fleur nationale de trois pays :


l'Espagne, 



la Slovénie. 

 

Monaco 

Mythologie des fleurs - l'oeillet
Mythologie des fleurs - l'oeillet
Mythologie des fleurs - l'oeillet

 

Il est aussi la fleur régionale des Îles Baléares.

 

Au Canada :

Acheter un œillet symbolise l’espoir 
Mai est le mois de la sensibilisation à la sclérose en plaques. 
Pour l’occasion, la Société de la sclérose en plaques désire parler de cette maladie afin que les gens puissent mieux comprendre les réalités qui l’entourent. Partout au Québec, à l’occasion de la fête des Mères, la population est invitée à acheter un œillet, offrir un bouquet ou faire un don. Acheter un œillet symbolise l’espoir pour près de 20 000 personnes atteintes de sclérose en plaques au Québec.

 

 

 

Aux États-Unis, l'œillet rouge est la fleur de l'état d'Ohio. 
Cette fleur a été choisie comme un symbole de l'état en 1901, après l'assassinat du Président William McKinley, parce qu'il portait un œillet rouge à sa boutonnière.

 

Aux États-Unis l'œillet blanc est devenu le symbole de la fête des mères après la décision prise en 1921 par l'association American War Mothers.

 

 

En Turquie, l’œillet rouge est une fleur qui symbolise les morts. 
 

 

Oeillet héraldique 

 

Witternesse - (Pas de Calais)
D'azur à deux oeillets d'argent rangés en pal, à la bordure du même chargée de huit oeillets d'azur.

 

Bourgfelden (Haut-Rhin).
d'or à un oeillet feuillé au naturel.


 

Valdurenque (Tarn) 
D'or au chevron d'azur, accompagné de trois œillets de gueules, tigés de sinople


 

 

La Fête de l'oeillet - Falicon - Alpes-Maritimes 


commune française située dans le département des Alpes-Maritimes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur


L'oeillet de Falicon, toute une histoire...


Permettre de raconter l’histoire de la fleur emblématique de la Côte d’Azur, le savoir-faire des horticulteurs, les particularités de son sol et de son environnement, c’est la vocation première de la Fête de l’Oeillet.
Afin de préserver cet héritage séculaire, ce festival est né il y a plus de trente ans, dans une région active et attractive de l’oeillet, dans un village régulièrement récompensé pour son fleurissement. Mais les organisateurs travaillent toujours avec l’idée de faire évoluer la manifestation, douce alchimie entre passé et présent.


La Fête de l’oeillet est un rendez-vous annuel orienté sur le thème de la promotion de l’oeillet. Les festivités sont organisées sur 2 jours.
Les décorations suivent et s’adaptent aux ruelles du village, permettant une double découverte des vieilles pierres et du design floral. Cette rencontre cherche à être conviviale, avec une collaboration humaine très forte avec les bénévoles, les écoles, les artistes, les jeunes...


 

 

Mythologie

 

Les grecs aimaient les auréoles colorées et odorantes. Lors des fêtes athéniennes, on décernait aux vainqueurs des couronnes de fleurs diverses, roses, oeillets, violettes, narcisses  etc...qui par leur mélange même, ajoutaient l'agrément du parfum, et relevaient l'éclat des couleurs.

 

 

Mythologie greco-romaine

 

"Dianthus" (oeillet) est formé à partir des mots grecs "Dios" (Zeus, Jupiter) et " Anthos" (fleur) ce qui signifie " fleur des Dieux", hommage rendu à la beauté de ces fleurs. Il doit son nom latinisé à Théophraste


Dianthus: Fleur de Dieu et de l’Amour


Vénus est la déesse de l'amour et de la beauté.Elle est équivalente à la grecque Aphrodite.


Vénus a beaucoup d'attributs  dans le règne végétal : la rose, le myrte, la pomme, le pavot et l'œillet ; 

 

 

Aura - déesse

Compagne de la déesse Artémis, Aura est une chasseresse très fière de sa virginité. A la demande d'Artémis, offensée, l'orgueilleuse nymphe Aura, Némésis la châtie. Devenue folle, après cette punition, un jour de grande colère elle aurait arraché les yeux d'un berger qui l'avait contrariée. Prise de remords et ne sachant que faire de ces yeux, elle les jeta au hasard dans la terre, ils germèrent et devinrent des oeillets... Aura se jette alors à la mer mais Zeus la transforme en brise.


L'oeil désigne le bourgeon, s'il doit donner des branches ou des feuilles ; bouton, s'il doit donner des fleurs et des fruits.

Némésis (1853) par Gheorghe Tattarescu


 

Tagès, petit-fils de Jupiter 

œillet d’Inde  - roses d'inde (Tagetes) 
oeil : oculus en latin

Tagetes doit son nom à Tagès,(Dieu étrusque) petit-fils de Jupiter (né du labour de la terre, il enseigna aux hommes l'art de la divination), certainement en raison de la facilité qu'ont les plantes de cette espèce à ressortir chaque année de terre, soit grâce aux graines produites l'année précédente, soit grâce aux tiges qui rejettent de la souche déjà en place.
Les romains utilisaient cette plante lors de rites divinatoires.

 

 

Les fleurs sont l'attribut de Flore et parfois de l'Aurore, ainsi que les figures allégoriques du Printemps, de la Logique, de l'Espérance et de l'odorat. La Logique, un des sept arts libéraux, porte parfois un bouquet de fleurs. L'Espérance détient aussi cet attribut car la fleur annonce la future naissance du fruit.

Au niveau mythique, Zéphyr, le vent du printemps, s'étant épris de Flore, l'enlève et s'unit à elle en mariage : en gage de son amour, il lui offre de régner sur les champs et jardins cultivés.


Depuis l'antiquité, l'image de la fleur est associée à l'idée de la brièveté de la vie, de la beauté et des Vertus.


Flore est souvent associée à l’œillet, 


Nicolas Poussin (1594-1665) a peint en 1631 "L'empire de Flore" 


s'inspirant de l'ouvrage d'Ovide : Les Fastes  
Flore une jeune déesse splendide, est accompagnée de tous les êtres, qui sont devenus des fleurs.

Ajax (à gauche) se prépare à se jeter sur son épée : de son sang tombe déjà un oeillet.

Derrière Narcisse, Clythie tient de sa main droite un panier de tournesols et se tourne vers le char solaire de son amant Apollon, en se couvrant les yeux de la main pour ne pas être trop éblouie.

Crocus et Smilax (Au premier plan à droite), sont enlacés comme le liseron.
Adonis (Au-dessus d'eux), se retourne pour observer la blessure de sa cuisse, qui va provoquer sa mort et le métamorphoser en anémone. 

 

 

Détail :

Ajax se prépare à se jeter sur son épée : de son sang tombe déjà un oeillet.

 

 

Flore - Le printemps 


de Sandro Botticelli (1445-1510) peintre italien 


Flore est représentée devant Zéphyr. Elle porte une robe ornée de fleurs. L’œillet rouge fait partie de ces fleurs décorant la robe. 

Sandro Botticelli. Primavera. 1480.

 

Détail Flore de la robe de Flore

Détail Flore

 

 

Jan Matsys (ou Massys, Metsys, or Matsijs) (v. 1510,-1575) peintre flamand.


Flore déesse de la nature et des fleurs tenant trois oeillets

Jan Matsys (ou Massys, Metsys, or Matsijs) (v. 1510,-1575)

 

 

 

L’œillet fut apporté en Europe par les invasions romaines. Son excellente conservation une fois coupée était alors très appréciée et cette fleur servait à faire des couronnes et des guirlandes parfumées. 


Les Romains l'utilisaient en cuisine ou pour honorer leurs dieux.
 

 

 

XIII° siècle

 

Histoire et légendes des plantes utiles et curieuses, 
par Jean Rambosson (1827-1886)

 

il est écrit :

.......
En traversant les siècles, l'oeillet a pris divers noms, qui rendent son histoire des plus obscures. En remontant aux époques les plus reculées, nous voyons les Africains cultiver l'oeillet pour aromatiser une liqueur tonique. Il se nomme alors "giroflée", et ce nom si ancien lui est encore conservé de nos jours par les Allemands, probablement à cause de l'analogie de son parfum avec celui de la giroflée.


..."En 1270, les malheureux soldats Louis IX expirant sous les exhalaisons fétides de la brûlante Tunis ; trouvent dans cette liqueur un adoucissant à leurs souffrances?

"Il nous vint dit Joinville, une grande persécution, en l'est qui estoit telle que la chair des jambes nous dessechoit jusqu'à l'os et nous pourrissoit la chair d'entre les gencives. On n'entendoit par tous lieux que les cris des malades à qui l'on arrachait cette chair morte afin qu'ils pussent avaler. Il ressembloit de pauvres femmes qui travaillent de leurs enfants quand ils viennent sur terre, et l'on ne sauroit dire la pitié que c'étoit."....


Chacun emporta ensuite précieusement en France la plante à laquelle il devait peut-être de revoir la patrie, plante que les savants appelèrent aussitôt "Tunica" pour graver à tou jamais dans la mémoire et son origine et les tristes souvenirs qu'elle évoque.
On cultiva d'abord l'oeillet pour ses vertus médicinales ; on trouvait en lui un tonique énergique, un sudorifique puissant et qui donna lieu à ces vers :
..." Si Galien et l'art me condamnent à mort,
Oeillet, par tes vertus,fais que je vive encor."....
.........

 

 

 

"L'oeillet est arrivé en Europe avec les croisés de Saint-Louis, revenant de leur guerre sainte..........Ces croisés furent frappés par la peste aux portes de Tunis et ils limitèrent les dégâts en buvant une liqueur à base d'oeillet.........."

Arbres et plantes médicinales du jardin (Français) Broché – 4 novembre 2002
 

 

l'œillet est investi d'une importante signification religieuse ; il symbolise l'œil de Dieu qui voit tout. Il incarne aussi la Passion et la Crucifixion du Christ. 
 

L’œillet célèbre l’amour chaste et sincère. Mais il se rapporte aussi directement au Christ. Son nom grec (Dianthus), évoque littéralement l’image d’une plante à "double fleur’" ou "dont la floraison s’accompagne de diverses nuances". 


Le terme “Dianthus” fut concocté par le botaniste Grec, Théophraste d’Erèse, à partir de Dios pour Dieu, et anthos pour fleur. Le Dianthus est la Fleur de Dieu, en l’occurence de Jupiter.


C'est donc dans la religion une fleur pieuse, une fleur de la piété.
Cette distinction lui conféra un statut équivalent dans le florilège chrétien : la fleur incarnat pouvait alors servir de métaphore à l’expression d’un dieu incarné.


Les œillets rouges seraient nés des gouttes de sang de Jésus crucifié.


les œillets sont une évocation de la Passion, car leur forme rappelle celle des clous de la croix, d’où son nom allemand Negelblum ou Nailflower en anglais.


Le vocabulaire courant en a gardé quelque trace en prêtant à certains, le nom d’ oeillet-Dieu ou d’ oeillet-Christ.ou petit clou  

 

 

Au Moyen-Age, cette fleur était utilisée avec les viandes et les confitures. L’oeillet alpin servait à parfumer les vins et à masquer le goût désagréable de certaines préparations médicinales.

 

 

 

XV° siècle


"La valeur symbolique de l’oeillet dans la peinture du Moyen-Age" 

 

Fernand Mercier (ancien conservateur du musée de Besançon) déclarait dans l’introduction de son article "La valeur symbolique de l’oeillet dans la peinture du Moyen-Age" :


"On est frappé, en étudiant les admirables portraits que nous a légué le XVe siècle surtout, de voir assez souvent les seigneurs représentés avec un oeillet à la main, et l’on peut se demander pourquoi cette fleur avait la préférence, parce qu’on ne rencontre d’autres fleurs, comme la passiflore, que dans les tableaux purement religieux, avec le sens très précis de la souffrance et du sacrifice ". 

La symbolique de l’œillet,  s’explique d’abord par ses qualités thérapeutiques. D’après des codes anciens italiens, cette plante nommée Oculus-Christi était utilisée pour soigner des yeux abcédés ; comprises au sens figuré, ses valeurs apaisantes et curatives se transposent de manière métaphorique dans la spiritualité médiévale (1328).  D’autre part, l’œillet (du lat. carnatio) renvoie au Christ et à son Incarnation par la Vierge. Dans ce contexte, la notion carnation – incarnation se réfère directement à la vie du Christ, et donc à la doctrine du Salut. Par sa forme qui fait penser à un clou, cette fleur (surtout rouge) a été, en outre, comparée aux clous de la Passion. Ainsi, l’œillet (du grec Dios anthos, latinisé comme Dianthus, fleur de Dieu) est devenu l’un des symboles christiques (1329).

 

Or, un texte qui fait partie du sermon pour la Nativité, écrit par saint Antoine de Padoue (1195-1231), peut en quelque sorte expliquer la présence des fleurs dans une représentation de la Vierge à l’Enfant. Dans le In Nativitate Domini [III, 8-9], le prédicateur compare la sensibilité d’un enfant avec celle du Christ ; car, en le paraphrasant, même ayant subi le mal, l’enfant se laisse facilement consoler quand on lui montre une fleur (une rose, ou bien une autre fleur), quand on la lui donne, il oublie tout le mal, ne se fâche plus et se précipite pour donner l’accolade. Il en va de même, d’après Antoine, pour un fidèle qui a blessé le Christ, ayant péché mortellement ; quand il lui aura offert une fleur de repentance (une rose de confession pleine de larmes – car les larmes sont comme le sang de l’âme), il (le Christ) oubliera les blessures et viendra afin de le prendre dans les bras et de l’embrasser (1330).

 

1328.
BEHLING, op. cit., p. 66, 76, 149.


1329
Voir F. MERCIER, La valeur symbolique de l’œillet dans la peinture du Moyen Âge, „Revue de l’art ancien et moderne”, 71 : 1937, p. 233-236 ; L. BEHLING, Zur Morphologie und Sinndeutung kunstgeschichtlicher Phänomene : Beiträge zur Kunstwissenschaft, Köln-Wien 1975, p. 96 ; H. SCHMIDT, M. SCHMIDT,Die vergessene Bildersprache christlicher Kunst : ein Führer zum Verständnis der Tier-, Engel- und Mariensymbolik, München 1981, p. 248 ; B. TOLKEMITT, R. WOHL-
FEIL, Historische Bildkunde : Probleme, Wege, Beispiele, Berlin 1991, p. 231 ; J. SANDER, « Die Entdeckung der Kunst » : Niederländische Kunst des 15. und 16. Jahrhunderts in Frankfurt, Mainz 1995, p. 76 ; V. RITTERS, Lucas Cranach d.A¨.- Einweihungsbilder. Die Verborgene Geometrie erlaubt die Zuschreibung des « Externstein-Reliefs » an Lucas Cranach d.A¨.,Kaufbeuren 2003, p. 167 ; Ch. DE VOOGD, La civilisation du « Siècle d’or » aux Pays-Bas, 2003, disponible [en ligne] ; Enzyklopädie des Märchens : Handwörterbuch zur historischen und vergleichenden Erzählforschung, (éd.) K. Ranke, H. Bausinger, R.-W. Brednich, L. Baumann, Berlin 2004, t. 11, col. 834-835 ;S. BRUN, Les fleurs dans l’iconographie chrétienne : Images de la beauté et du paradis,„Religions et Histoire”, 14 : 2007, p. 74-81.

1330
Voir GUMIŃSKA, HERMANOWICZ-HAJTO 1993, p. 37, note n° 63.

 

Mythologie des fleurs - l'oeillet

 

Les peintures du Moyen Age et de la Renaissance

 

Elles témoignent de l'usage d'offrir un œillet symbolique à l'être aimé lors des fiançailles et des mariages, en promesse d'amour durable et de fidélité. 


Au Moyen Age, l'Oeillet était offert à l'être aimé en signe de fidélité.
Selon une tradition nordique, l'œillet est promesse de mariage ; le jour des noces, la mariée doit porter sur elle un œillet, que le marié doit trouver sur elle. 


Dans les portraits flamands, la femme ou de l'homme représenté tient un œillet dans la main comme symbole de mariage.
Cette coutume a fait de l’œillet,  le symbole du mariage ou de la promesse d’amour et c’est pour cela qu’on le retrouve sur de nombreux portraits flamands.

 

 

 

XV° siècle


Rogier de le Pasture, dit en flamand Rogier van der Weyden, (V.1399/1400-1464)


peintre appartenant au mouvement des primitifs flamands


La Vierge à l'œillet

Rogier van der Weyden - La Vierge à l'œillet
 

 

 

XV°siècle


Jan van Eyck (1390-1441) peintre flamand


Portrait de Jean de Bavire - homme à l'oeillet - 1435

Portrait de Jean de Bavire - homme à l'oeillet - 1435

 

Jan Van Eyck  L'homme à l'œillet (détail), 1435

 

XV° siècle


Pisanello, de son vrai nom Antonio di Puccio Pisano, (1395-1455), est un peintre, médailleur et enlumineur de la Renaissance italienne et du Quattrocento, dernier représentant du style gothique international.


Portrait de femme (famille d’Este?) représenté sur un fond d’oeillets et d’ancolies.

 


XV° siècle


Le Maître de la Légende de sainte Ursule est un peintre anonyme actif à Bruges à la fin du xve siècle.


Le Maître de la Légende de sainte Ursule doit son nom aux volets d’un retable conservés au Groeningemuseum de Bruges représentant différents épisodes de la vie de sainte Ursule. 


Portrait de la dame à l’oeillet blanc Museum Mayer van der Bergh  Antwerp

Maître de la Légende de sainte Ursule, Portrait de dame à l’œillet.

 

 

 

XV° siècle


Hans Memling ou Hans Memlinc (1435/1440-1494) peintre allemand de style primitif flamand, devenu citoyen de Bruges en 1465.


Diptyque - femme à l'oeillet - allégorie de l'Amour - musée Boijmans à Rotterdam


Sur la deuxième toile, les animaux font écho symboliquement à l’oeillet, fleur de l’attachement amoureux.


 

 


 

XV° siècle


Charles d'Orléans, comte d'Angoulême. 


Dessin d'un portrait original (Gaignières 762).

 
Portrait à l'oeillet
 "Charles d'Orleans, comte d'Engoulesme (Père de François Ier), mort en 1496"

Charles d'Orléans, comte d'Angoulême

 

 

XV° siècle


Peintre Anonyme 


Portrait de femme flamande tenant à la main deux oeillets rouges, deux oeillets blancs et un rosaire  - 1470


Muséo Thyssen-Bornemesza

Portrait de femme flamande tenant à la main deux oeillets rouges, deux oeillets blancs et un rosaire  - 1470

 

 

XV° siècle


Peintre Anonyme 


Portrait de femme à l'oeillet blanc
femme appartenant à l'ordre du cygne - 1490


Muséo Thyssen-Bornemesza

Anonyme Portrait de femme à l'oeillet appartenant à l'ordre du cygne

 

 

XV° siècle


Andrea Solario (1460-1524) peintre italien 


Homme avec un œillet rose  - 1495 


Ce premier portrait a été exécuté pendant le séjour de l'artiste à Venise, le gardien, qui tient un œillet dans la main droite indiquant un portrait de fiançailles, était probablement un sénateur vénitien.


env. 1495, National Gallery , Londres


 

 

 

XV° siècle

 

Peintre Anonyme


Double portrait macabre de Hieronymus Tschekkenbürlin à l'oeillet - 1487
Bâle, Kunstmuseum.

Hieronymus-Tschekkenbürlin-mit-dem-Tod.-1487

 

 

XV° siècle


Albrecht Dürer (1471-1528) dessinateur, graveur et peintre allemand également connu comme théoricien de la géométrie et de la perspective linéaire. 


femme à l'oeillet


 

 

 

XV° siècle 


Hugo Van der Goes (vers 1440-1482) 


l’Adoration des bergers 


Trois œillets rouges se trouvent dans le même vase que les ancolies et à proximité des iris blancs et noirs.

 

Trois oeillets, le chiffre de la Trinité et  les trois clous crucifiant Jésus sur la croix.


Hugo Van der Goes. (panneau central du triptyque Portinari) – adoration des bergers


Détail

Detail Hugo Van der Goes. (panneau central du triptyque Portinari) – éadoration des bergers


 

 

 

XV° siècle


livre d'heures de Marie de Bourgogne - 1477 - Folio-14V1


Maître viennois de Marie de Bourgogne Liévin van Lathem - Simon Marmion


Enluminures sur vélin

Le livre d'heures de Marie de Bourgogne est un manuscrit enluminé exécuté en 1477 pour la princesse Marie de Bourgogne.

Il est actuellement conservé à la Bibliothèque nationale autrichienne sous la cote Codex vindobonensis 1857 (= livre relié viennois 1857). Il contient 20 miniatures à pleine page (dont deux sont célèbres pour leur vue à travers une fenêtre et la nature morte de leur premier plan) 


Une femme lit un livre d'heures, assise devant une fenêtre ouverte sur l'intérieur d'une église où un couple adore la Vierge Marie et l'Enfant-Jésus - Folio 14 v°.

 

détail - Une femme lit un livre d'heures, assise devant une fenêtre ouverte - sur le rebord de fenêtre , les deux oeillets

Maitre-viennois-de-Marie-de-Bourgogne-Heures-ONL-Codex-vindobonensis-1857-Folio-14V- détail

 

XV° siècle

Maugis et Orlande dans le jardin

Illustration dans “Roman de Renaud de Montauban”.

David Aubert (v.1435) (miniaturiste)  


Ms. Arsenal 5072 fol. 71 v, Paris, Bibliothèque de l’Arsenal.


enlumineur Loyset Liedet (1454- 1483)

 


Maugis et Orlande dans le jardin avec un pot aux oeilles
- enlumineur Loyset Liedet (1454- 1483)

Maugis et Orlande dans le jardin avec un pot aux oeilles -  enlumineur Loyset Liedet (1454- 1483)

 

(Détail du pot aux oeillets  - Maugis et Orlande dans le jardin - de Loyset Liedet - enlumineur 1454- 1483)


On sait par les ordonnances judiciaires que des œillets étaient plantés dans les pots de fleurs. Leur nom latin ancien carnatio renvoie au Christ et à son incarnation dans la Vierge. Les œillets évoquaient le jardin monastique médiéval, 

(Détail du pot aux oeillets  - Maugis et Orlande dans le jardin - de Loyset Liedet - enlumineur 1454- 1483)

XV° siècle


Horae ad usum romanum,

 
Heures de Marguerite d'Orléans, vers 1429-1430, BNF, Latin 1156B

 

Horae ad usum romanum - Heures de Marguerite d'Orléans
Détail femme,poules, coqs et oeillets

 

Horae ad usum romanum - Heures de Marguerite d'Orléans
Détail personnages et oeillets

 

 

 

 

XV° siècle


Livre d'heures - manuscrit


enluminures oeillets

 

 

 

XV° siècle


1838
Dictionnaire pittoresque d'histoire naturelle - 

René Ier d'Anjou (1409 - 1480) -

 

Le "bon roi René" duc René Ier d'Anjou, roi sans royaume, symbole attachant d'une France médiévale moribonde mais prospère et pleine de ressources.


On attribue les premier procédés de culture convenables à l'oeillet, à René d'Anjou, ex-roi de Naples, qui vint au commencement du XVI° siècle en Provence, se consoler, par la culture des fleurs, de la perte de son trône. Ce prince paraît être le premier qui l'ait cultivé avec succès.

 


1841
Bourdigné, in Histoires agrégatives des annales et chroniques d’Anjou, Edition de Quatrebarbes, Angers, 1841, il est écrit :


"D’estranges pays, le roi René fit apporter en France ( … ) fleurs et œillets de Provence, roses de Provins et muscadets.. esquels les sens humains se peuvent réjouir" 


Le goût de René d’Anjou pour l’aménagement des jardins et l’introduction de plantes nouvelles va de pair avec son esprit ouvert et voyageur, collectionneur et cosmopolite, artiste et érudit. De cette grande curiosité, l’horticulture angevine a fait son mythe fondateur. 

Vassal rendant hommage au roi René (Aveu à René, vers 1469), Archives nationales.
 

 

 

fin XV°-déb. XVI° siècle.


Maîtres à l'oeillet 


On désigne sous le nom de Maîtres à l'œillet un certain nombre de peintres suisses de la fin du XVe et des premières années du XVIe siècle, dont les œuvres portent soit un œillet blanc et un œillet rouge, soit un œillet croisé avec un brin de lavande, soit un œillet seul. Plusieurs explications ont été proposées concernant la signification (marque d'atelier, de confrérie) et les raisons du choix de cette marque (valeur symbolique de la fleur, couleurs de la Confédération), mais aucune ne s'appuie sur des arguments solides. 


On établit en général une distinction, parmi les œuvres signées ainsi, entre la production de peintres de l'Oberland bernois et celle de peintres zurichois. L'œuvre la plus importante du premier groupe est le retable qui orne le maître-autel de l'église des Cordeliers à Fribourg, peint en 1479-1480, et auquel plusieurs peintres ont collaboré sans que les documents nous permettent de définir avec certitude la part prise par chacun dans l'exécution de l'œuvre. Le style reflète l'influence, prédominante alors en Suisse comme en Allemagne et dans toute l'Europe centrale, de la peinture flamande. Les panneaux dispersés d'un Retable de saint Jean-Baptiste, jadis dans l'église des dominicains de Berne (musées de Berne, Budapest, Zurich), sont d'un art plus grossier. 


Un Maître à l'œillet de Zurich a été identifié avec Hans Leu l'Ancien. Le Retable de la Sainte Parenté de Karlsruhe (Kunsthalle) est attribué tantôt à ce dernier maître, tantôt à un membre de la famille Zeiner, famille de peintres qui travaillèrent à Zurich autour de 1500. Quel que soit le mérite, d'ailleurs inégal, des différents Maîtres à l'œillet, leurs œuvres ne dépassent pas en qualité la moyenne de la production picturale dans les pays germaniques à cette époque.
 

 

XVI° siècle


Pieter Aertsen dit Lange Pier (Pierre le Long), (1508-1575) peintre hollandais


Le Christ chez Marthe et Marie - 1552


Cette nature morte  avec une image religieuse, est mystérieuse.


L'oeillet planté au sein d'un pain est une originalité.


Kunsthistorisches Museum. Vienne. 1552. Huile sur bois

 

 

XVI° siècle


De : Castellano Castellani (italien, vers 1461–1520)

"Rappresentazione della Conversione di Santa Maria Maddalena,"


Dans ce drame populaire italien, lorsque Lazare est près de mourir, maître Dino conseille de lui appliquer un emplâtre avec des œillets et de la menthe sauvage :


......

Or togliete garofani e mentastro,

E al cuore gli farete un po’ d’empiastro.

......


En Italie, on a donné à l’œillet, à cause de son parfum, le même nom qu’au giroflier

Marie Madeleine - Bernardino Luini
 

 

 

XVI° siècle 

 

1535

 

L'Empereur Charles-Quint, lors de son expédition en Afrique en 1535, trouva l'oeillet d'Inde dans les environs de Tunis et fut attiré par la brillance de ses couleurs, quoique peu agréable par son odeur. Il fut nommé "Fleur de Tunis" et désigné aussi sous le nom d’Africaine.


Le nom "œillet d'Inde" vient de sa ressemblance avec l'œillet commun (Dianthus caryophyllus), et du fait que la plante a été initialement importée des Antilles, à l'époque où elles faisaient partie de ce qu'on appelait les "Indes occidentales". On l'appelle aussi "maregold " ou  "bonanza".


En anglais, l'œillet d'Inde est appelé "French marigold ", car les horticulteurs français en ont créé un très grand nombre de variétés depuis son introduction en France, au XVI° siècle. Il existe ainsi des variétés naines, à fleurs simples ou à fleurs de scabieuse. En espagnol d'Espagne, on nomme cette fleur "Calendura".


 

 

 

XVI° siècle


Jules Charles de L'Écluse ou de L'Escluse, latinisé en Carolus Clusius, né en 1526 à Arras et mort en 1609 à Leyde, est un médecin et un botaniste flamand de langue française, l'un des plus célèbres du xvie siècle.


Le botaniste français Charles de l’Ecluse nous dit :


"Ces fleurs croissent en Aphrique et de là ont esté apportées en ce païs, depuis que le très puissant et invincible empereur Charles cinquiesme eut gaigne la ville et païs de Thunes. On les plante en ce païs et jardins".


C’est pour cela que l’on a appelé un temps l’oeillet d’Inde, Flos Africanus mais aussi par la suite Flos indianus.

Tanacetum - Flos-africanus 
 

 

XVI° siècle


Andrea Mantegna (1431-1506) graveur et peintre italien de la Première Renaissance 

Madone à la victoire. 


Autour d'une Vierge trônant, l'Enfant Jésus debout sur ses genoux tient dans sa main gauche des œillets rouges, 


On retrouve le rouge, teinte récurrente des tableaux de Mantegna, couleur symbolique de l'amour divin et de la Passion du Christ dans la liturgie catholique, dans les œillets tenus par Jésus.

Madone à la Victoire  - Mantegna

 

détail - l'Enfant Jésus debout sur les genoux de la Vierge, tient dans sa main gauche des œillets rouges, 

Madone à la Victoire  - Mantegna - détail

 

 

XVI° siècle


Léonard de Vinci (1452-1519) peintre florentin et un homme d'esprit universel,


La Madone à l'œillet - peinte en 1473 environ.

Elle est exposée à l'Alte Pinakothek de Munich, Allemagne.

Leonard de Vinci La Madone à l'oeillet
 

 

 

XVI° siècle


Albrecht Dürer (1471-1528) dessinateur, graveur et peintre allemand également connu comme théoricien de la géométrie et de la perspective linéaire. 


La Madone à l'œillet est une peinture à l'huile sur parchemin 


signée et datée de 1516, et conservée à l'Alte Pinakothek de Munich.

Albrecht Dürer la Madone àl'oeillet

.
 

XVI° siècle


Raphaël, (Raffaello Sanzio 1483-1520) peintre et architecte italien de la Renaissance 


La Vierge aux œillets, ou La Madone aux œillets, est l'une des premières peintures religieuses de Raphaël, probablement peinte à la fin de son séjour à Florence.


Le sujet et les dimensions de la toile, guère plus grande qu'un livre d'heures, suggèrent qu'elle a été destinée à servir d'aide pour la prière. 

Raphael Madone aux oeillets

 

 

XVI° siècle


Lucas Maler, dit Lucas Cranach l’Ancien (1472-1553) peintre et graveur de la Renaissance allemande.


musée Oskar Reinhart "Am Römerholz "


Portrait de Dr. Johannes Cuspinian et Anna Cuspinian-Putsch à l'oeillet blanc (1502-1503)

et

le portrait d’Anna Cuspinian tenant un œillet blanc.

 

L’œillet dans ce tableau (qui fait partie d’une paire avec le tableau de son mari Johannes Cuspinian) Le perroquet perché sur la branche de l’arbre est un attribut de la Vierge Marie, et donc une invitation à la chasteté


la candeur de l’œillet s’oppose à l’incendie en arrière plan ainsi qu’au combat entre le cygne et l’aigle dans le ciel, emblème de la force et du courage.

Lucas Cranach Portrait de Dr. Johannes Cuspinian and Anna Cuspinian-Putsch à l'oeillet blanc

 

 

XVI°

 

Lucas Cranach l’Ancien (1472-1553) peintre et graveur de la Renaissance allemande.


portrait de  Jean le Constant de Saxe (1468-1532) . Ce défenseur de Martin Luther, porte une couronne d’œillets rouges.

 
Peut-être pour rappeler que l’on faisait des couronnes d’œillets lors des manifestations festives. 

Lucas Cranach - portrait de Jean Constant de Saxe

 

 

XVI° siècle

 

Christoph Amberger, (1505-1562) peintre allemand


1538 - Portrait à l'oeillet de Patrizier Ulrich Sulczer (1463-1555)

Christoph Amberger - Portrait à l'oeillet de Patrizier Ulrich Sulczer (1463-1555)

 

XVI° siècle

 

Christoph Amberger, (1505-1562) peintre allemand

 

Portrait de Jörg Zörer à l'oeillet rouge et son épouse à l'oeillet blanc - 1531

 

 

 

XVI° siècle


Juan Pantoja de La Cruz (1553-1608) peintre espagnol


portrait de jeune garçon à l'oeillet


 

 

XVI° siècle


Maarten van Heemskerck  (1498-1574) portraitiste et peintre d'histoire majeur des Pays-Bas. Il est célèbre pour sa série des Sept Merveilles du monde.

Autoportrait à l'oeillet - V. 1550


 

 

 

XVI° siècle


Peintre anonyme


portrait d'Anne Boleyn peint quelques années après sa mort.
Anne Boleyn (v.1500-1536) est la deuxième épouse du roi Henri VIII d'Angleterre et reine consort de 1533 à 1536.


 


 

XVI° siècle

 

Peintre Anonyme de Flandres ou Hollande


Portrait d'homme tenant deux œillets, premier quart XVIe s., 
Paris, Louvre


 

 

 

XVI° siècle 


Bartholomäus Bruyn le Vieux ou Barthel Bruyn le Vieux (1493-1555) peintre allemand de la Renaissance.


Portraits de personnages avec un oeillet  

 

 

Barthel Bruyn - femme à l’oeillet 

 

 

Barthel Bruyn - femme à l’oeillet 

 

 

Barthel Bruyn - Portrait de femme à l'oeillet

 

 

Barthel Bruyn - Portrait d'homme tenant un oeillet et une autre peinture représentant un crâne et un fémur

 

"......;La vie est aussi éphémère qu'une goutte de rosée à la pointe d'un brin d'herbe. On ne peut arrêter la mort, de même qu'on ne peut empêcher les ombres de s'étirer au soleil couchant. Vous pouvez être extrêmement beau, vous ne séduirez pas la mort. Vous pouvez être très puissant, vous ne l'influencerez pas davantage. Même les richesses les plus fabuleuses ne vous achèteront pas quelques minutes de vie supplémentaires.........."

Mattieu Ricard - Moine Boudhiste 


 

 

 

XVI° siècle


Hans Holbein le Jeune (1497-1543) peintre et graveur allemand

 

Portraits à l'oeillet

 

Portrait miniature de Simon George de Cornouailles - 1533


 

Portrait d'un jeune homme à l'oeillet 

 

 

Portrait de George Gisze avec trois oeillets 1532


détail trois oeillets 1532

 

 

 

Michael Ostendorfer (1494-1549)

 

Peintre allemand habitant à Regensburg, il réalisa une célèbre gravure sur le pèlerinage à l’église de la Vierge de Regensburg. En 1536 il devient le peintre de Frederick II.

 

Une inscription au dos de la toile (bien que plus tardive) indiquerait que le peintre s’est représenté en jeune marié

 

(Source : WGA, Web Gallery of Art).


autoportrait Michael Ostendorfer (1494-1549) - Lieschtenstein museum - Vienne


 

 

 

XVI° siècle


Tapisserie médiévale
la Dame à la Licorne (l’odorat). 
Sur cette tenture médiévale, l’on peut voir une d

Il s'agit d'une tapisserie millefleurs 
Cinq de ces représentations formant l'allégorie de l'odorat : pendant que la dame confectionne une couronne d'oeillets, alternativement rouges et blancs, un singe respire le parfum d'une rose, dont il s'est emparé ;

Leurs senteurs sont réputées des plus odorantes.

 

 
 

Détail de la dame et de la couronne d'oeillets

 

 

 

XVI° siècle

 

1503-1508

Grandes Heures d'Anne de Bretagne, BNF, Ms Latin 9474, 1503-1508, f°25r


Enluminure :
Fleur negee - (Enluminure fantaisiste formée de fleurs bleues d'œillet simple sur des tiges de coquelicot)  Glais d'eau - Acorus (Iris pseudacorus L. = flambe d'eau, iris jaune) - 

Grandes Heures d'Anne de Bretagne, BNF, Ms Latin 9474, 1503-1508, f°25r

 

 

 

XVI° siècle

 

1503-1508

 

Grandes Heures Anne de Bretagne - carnet ligné

Evangile selon St Jean

 

 

XVI° siècle

 

1503-1508


Grandes Heures d'Anne de Bretagne, BNF, Ms Latin 9474, 1503-1508, f°55r
Guiroflee - Species tunici (Dianthus caryophyllus L. = œillet giroflée à fleurs simples) -

 

 

 

1503-1508, 

 

Grandes Heures d'Anne de Bretagne, BNF, Ms Latin 9474, 1503-1508, f°66v


Huilletz blanc - Species tunici (Dianthus caryophyllus L. fl. albo pleno = œillet blanc à fleurs doubles) -

 

 

 

1503-1508, 


Grandes Heures d'Anne de Bretagne, BNF, Ms Latin 9474, 1503-1508 -f°43v


Violete a trochetz - Species tunici (Dianthus barbatus L. = œillet de poète)


 

 

 

XVI° siècle

 

Le jardin médiéval

avec fond aux oeillets bleus et rouges


 

 

 

XVI° siècle 


Heures de Spinola - enluminure

 

Saints confesseurs
Le Maître de Jacques IV d'Écosse, d'Écosse (flamand, avant 1465 - vers 1541) identifié aussi à Gerard Horenbout, en est l'enlumineur principal.


 

 

 

XVI° siècle 


Heures de Spinola - enluminure


Ce manuscrit, réalisé en Flandre vers 1510, comporte 88 miniatures peintes par différents artistes regroupés sous le nom d'école ganto-brugeoise. 
Maître de James IV d'Écosse (flamand, avant 1465 - vers 1541)en est l'enlumineur principal.


 

 

 

XVI° siècle 


Horae cum calendario ou Livre d'heures à l'usage de Rome 


illustrations de Bening, Simon (1483?-1561). 
Enlumineur Date d'édition : 1510-1525

Horae cum calendario ou Livre d'heures à l'usage de Rome illustrations de Bening, Simon (1483-1561)

 

 

XVI° siècle


Livre d'Heures de Claude de France 


Le livre d'Heures de la Reine Claude (1499-1525), fille de Louis XII et d'Anne d'Autriche, et épouse du Roi François Ier, fut exécuté dans l'atelier du Maître de Claude de France entre 1515 et 1517.


enluminures oeillets


 

 

 

XVI° siècle

 

Haydar Reis (appelé Nigari) (1494-1574)

 

1540
Portrait de l’amiral Khair-ed-din représente l’homme sentant l’oeillet. 

Portrait de l’amiral Khair-ed-din par Nigari (Reis Haydar)

 

 

 

XVI° siècle


Anonyme (école hollandaise).


Portrait d’homme à l’oeillet.

Collection particulière


 

XVI° siècle


Joos van Cleve, peintre flamand . Il est décédé en 1540 ou 1541 à Anvers.

portrait de l'empereur Maximilien

 

 

 

XVI° siècle


Joos van Cleve, peintre flamand . Il est décédé en 1540 ou 1541 à Anvers.


autoportrait à l'oeillet

 

 

Joos van Cleve, peintre flamand (?- 1540/1541) 

 

Vierge à l'enfant à l'oeillet


 

 

 

XVI° siècle

 

Michael Wohlgemut (1434-1519) peintre de Nuremberg 


Homme tenant un oeillet double, une fleur épanouie et une en bouton.


Detroit Institute of Arts 



 

 

 

 

XVI° siècle


Adriaen Isenbrant (1480/1490-1551),

 

jeune homme à l'oeillet

 


 

 

 

XVI° siècle


Giuliano Bugiardini (v. 1475-v. 1554) peintre florentin de la Renaissance artistique italienne

 

Portrait d'une jeune femme avec un oeillet

 Giuliano Bugiardini jeune fille à l'oeillet

 

 

XVI° siècle


Ecole d'allemagne


Femme à l'oeillet rouge

L’alliance de la carnation de la peau (une peau de pêche propre à la virginité) avec le rouge de l’oeillet rend le tableau assez puissant. 


 

 

XVI° siècle

Ecole Florentine 


Laure de Sade (1310-1348), dite aussi Laure de Noves fut la muse de Pétrarque et l'aïeule du Marquis de Sade

-

 


 

 

 

XVI° siècle

 

Ecole de Fontainebleau, 

 

Portrait de Gabrielle d'Estrées (1573-1599) tenant un oeillet

maîtresse et favorite d’Henri IV de 1591 jusqu'à sa mort.

Ecole de Fontainebleau, Portrait de Gabrielle d’Estrée

 

 

XVIe siècle


 

Anonyme


Jeune Femme à l'oeillet rouge


 


 

Jacob Claesz van Utrecht , également nommé par sa signature Jacobus Traiectensis (V. 1479-V. 1525) peintre flamand de la première Renaissance


Portrait de jeune femme à l'oeillet

Elle tient un oeillet à la main

et sur la table pensées et lavande
 

 

 

XVI° siècle 


Mellin de Saint-Gelais (ou Melin de Saint-Gelays ou de Sainct-Gelais), (1491-1558) poète


D’un bouquet d’oeillets gris et rouges

 

Ces six oeillets mêlés en cette guise

Vous sont par moi ce matin envoyés,

Pour vous montrer, par ceux de couleur grise,

Que j’ai du mal plus que vous n’en croyez ;

Vous suppliant que vous y pourvoyiez,

Les rouges sont plainte en l’autre moitié,

Non point de vous, mais du Dieu sans pitié

Qui de mon sang prend vie et nourriture ;

Et tous ensemble, ayant de leur nature

Brève saison, vous portent ce message

Que la beauté est un bien qui peu dure,

Et que qui l’a la doit mettre en usage.

Jeanne Magnin (1855-1937), Bouquet d’oeillets dans un pichet de porcelaine

 

 

XVI° siècle


Pierre de Ronsard (1524-1585) poète


Recueil : Le premier livre des Amours (1552)

 

Ce beau corail, ce marbre qui soupire


....

Ces diamants, ces rubis qu'un Zéphyre

Tient animés d'un soupir adouci,

Et ces oeillets, et ces roses aussi,

Et ce fin or, où l'or même se mire

,....

Jean-Christophe Gondouin roses et oeillets
 

 

 

XVI° siècle

 

Pierre de Ronsard (1524-1585) poète  

Recueil : Le premier livre des Amours (1552).

 

Si mille oeillets, si mille liz j'embrasse

 

Si mille oeillets, si mille liz j'embrasse,

Entortillant mes bras tout à l'entour,

Plus fort qu'un cep, qui d'un amoureux tour

La branche aimée, en mille plis enlasse :

 

Si le soucy ne jaunist plus ma face,

Si le plaisir fait en moy son le jour,

Si j'aime mieux les Ombres que le jour,

Songe divin, ce bien vient de ta grace.

 

Suyvant ton vol je volerois aux cieux :

Mais son portrait qui me trompe les yeux,

Fraude tousjours ma joye entre-rompue.

 

Puis tu me fuis au milieu de mon bien,

Comme un éclair qui se finist en rien,

Ou comme au vent s'évanouyt la nuë.


 

 

 

XVI° siècle

 

Pierre de Ronsard (1524-1585) poète

Recueil : Le second livre des Amours (1556).

 

Marie, levez-vous, ma jeune paresseuse

 

Marie, levez-vous, ma jeune paresseuse :

Là, la gaie alouette au ciel a fredonné,

Et là le rossignol doucement jargonné,

Dessus l'épine assis, sa complainte amoureuse.

 

Sur ! debout ! allons voir l'herbelette perleuse,

Et votre beau rosier de boutons couronné,

Et vos oeillets mignons auxquels aviez donné,

Hier au soir de l'eau, d'une main si soigneuse.

 

Harsoir en vous couchant vous jurâtes vos yeux

D'être plus tôt que moi ce matin éveillée :

Mais le dormir de l'Aube, aux filles gracieux,

 

Vous tient d'un doux sommeil encor les yeux sillée.

Çà ! çà ! que je les baise et votre beau tétin,

Cent fois, pour vous apprendre à vous lever matin.

Ellen Montalba - rêves - femme et oeillets

 

 

XVI° siècle

Pierre de Ronsard (1524-1585) poète

Recueil : Le premier livre des Amours (1552).

 


Ô doux parler, dont l'appât doucereux


.....

Ô cheveux d'or, ô côteaux plantureux

De lis, d'oeillets, de porphyre et d'ivoire,

Ô feux jumeaux dont le ciel me fit boire

Ô si longs traits le venin amoureux ;

......

Antoine Monnoyer (1670-1747) Bouquet de lys et autres fleurs dans un vase de porphyre sur un entablement

 

 

XVI° siècle


Pierre de Ronsard (1524-1585) poète


Recueil : Le premier livre des Amours (1552).

 

Elégie à Janet, peintre du roi

......


Après au vif peins-moi sa belle joue

Pareille au teint de la rose qui noue

Dessus du lait, ou au teint blanchissant

Du lis qui baise un oeillet rougissant.

Dans le milieu portrais une fossette,

Fossette, non, mais d'Amour la cachette,

D'où ce garçon de sa petite main

Lâche cent traits, et jamais un en vain,

Que par les yeux droit au coeur il ne touche

.....


 

 

 

XVI° siècle


Pierre de Ronsard (1524-1585) poète

Recueil : Le premier livre des Amours (1552)

 


Ces liens d'or, cette bouche vermeille

......


Ces liens d'or, cette bouche vermeille,

Pleine de lis, de roses et d'oeillets,

Et ces coraux chastement vermeillets,

Et cette joue à l'Aurore pareille ;

......

Emille Vernon - femme aux oeillets
 

 

 

XVI° siècle

 

Joachim du Bellay (1522-1560)- poète

 

D’un vanneur de bled aux vents

....

J'offre ces violettes

Ces lys et ces fleurettes,

Et ces roses ici,

Ces vermeillettes roses,

Tout fraischement escloses,

Et ces oeillets aussi.

.....

Joseph Multrus- 1898-1957-

 

 

XVII° siècle


Simon Renard de Saint-André (1613-1677) peintre français surtout connu pour ses vanités. Il est reçu à l'Académie royale de peinture et de sculpture le 26 mai 1663.


la "Grande vanité" ou le thème du temps - 1650
- le livre ancien "Tombeau", le sablier, le crâne, et deux oeillets rouge et blanc


 

 

 

XVII° siècle


Lubin Baugin (V.1612-1663) peintre français. Trois périodes ponctuent son œuvre :


Nature morte à l'échiquier, huile sur panneau, 55x73 cm, Musée du Louvre, Paris

Lubin Baugin Nature morte à l'échiqier

 

 

XVII° siècle


Rembrandt (1606/1607-1669) peintre et graveur


La femme à l’oeillet de Rembrandt. (Metropolitan Museum de New York),

Une femme plutôt austère, parée de nombreux bijoux, tenant un oeillet rose dans la main droite. La gestuelle de la dame (non identifiée) et sa posture rappellent la Flore, tableau du même peintre, achevé en 1654.

 

 

 

 

 

XVII° siècle


Rembrandt, (1606 ou 1607-1669), est généralement considéré comme l'un des plus grands peintres de l'histoire de la peinture


Saskia à l'oeillet - 


Saskia était la femme du peintre. Elle lui a souvent servi de modèle dans ses peintures et ses dessins. Peut-être lui offre t'elle cet oeillet ? Beaucoup de tendresse dans le regard


 

 

 

XVII° siècle

 

Pieter Claesz (V. 1596/1597-1661) peintre de nature morte néerlandais. Il est un des représentants du baroque.


"Nature morte au grand gobelet d’or"


Les oeillets tant rouges que blancs figurent ici aux côtés d’autres objets. Dans le genre "vanités", les deux oeillets sont des éléments périssables, qui rappellent la fin de l'existence Ils ont leur place aux côtés du crâne en guise de Memento Mori * (Souviens-toi que tu vas mourir). 

 

*Memento mori ( souviens-toi que tu vas mourir ) formule du christianisme médiéval. Exprimant la vanité de la vie terrestre, elle se réfère à l' art de mourir, ou Ars moriendi

Pieter Claesz Nature morte au grand gobelet d’or


 

XVII° siècle

 

Jan Van Kessel (1626-1679), peintre flamand, 

 

nature morte - autel religieux fleurs et oeillets

Le peintre réutilise ce fond religieux pour sa peinture de l’Eucharistie.

 

 

 

XVII° siècle 


Jacob van Hulsdonck  (1582–1647) 

 

Fraise et oeillet planté dans un bol wan-Li

 


 

 

 

XVII° siècle

 

Peintre Anonyme


Portrait de femme aux oeillets rouges


musée des Beaux Arts de Valenciennes


 

 

 

XVII° siècle 


Légende du chateau de Trémazan


     
     C'est la famille des du Chastel qui  construisirent le chateau t en firent leur principale demeure pendant plusieurs siècles et a compté parmi les quatre familles les plus importantes du Léon qu'un ancien dicton caractérise en ces termes : antiquité de Penhoët, vaillance du Chastel, richesse de Kermavan et chevalerie de Kergounadeac'h. Mais la fin du XVe siècle leur sera fatale car, faute d'héritiers mâles, la branche aînée finira par s'éteindre.


Une légende est attachée à Trémazan. Les du Chastel bénéficiaient de la protection particulière de deux saints du VI Siècle : sainte Haude et saint Tanguy.  

 

Leur vie nous est connue par la publication qu'en fit au XVII siècle le bénédictin Albert Le Grand dans son ouvrage sur "Les vies de saints de la Bretagne Armorique". 


Dans la première moitié du VIe siècle, un noble nommé Galon, seigneur de Trémazan, avait deux enfants, une fille et un fils, issus d'un premier mariage : Haude et Gurguy. Ce dernier, de retour au château paternel après dix ans passés à la cour du roi des Francs, abusé par sa marâtre, tua sa soeur Haude en la décapitant d'un coup d'épée. Gurguy, accablé, alla prévenir son père. C'est alors qu'Haude apparut dans la salle où ils se trouvaient, tenant sa tête dans ses mains. Après l'avoir replacée sur son cou, elle se tourna vers sa marâtre et lui reprocha ses perfidies. Comme celle-ci ne voulait pas s'amender, elle fut prise de violents maux de ventre et se vida de ses intestins avant d'être foudroyée par un éclair divin. Puis, avant de disparaître, Haude consola son frère et lui pardonna. Mais toujours désespéré d son crime, Gurguy se rendit auprès de saint Paul, évêque de Léon, qui le confesse et lui enjoignit un jeûne de quarante jours. Sa pénitence accomplie, Gurguy se retourna vers saint Paul auquel il apparut la tête auréolée d'un disque de feu. Sain Paul lui remit alors l'habit monastique et changea son nom en Tanguy (du breton tan, feu). Quelques années plus tard, Tanguy fonda l'abbaye de la pointe Saint Mathieu.


De nombreux textes font référence à la présence de deux plantes de couleur rouge dans les ruines du château : on voit fleurir, même en hiver, sur les murailles de Trémazan, des oeillets rouges que les paysans appellent chinoff santez Eodez, parce que les oeillets furent teints du sang de l'infortunée soeur de saint Tanguy.


 

 

 

XVII° siècle


De William Shakespeare (1564-1616) dramaturge, poète et acteur anglais 
dédié au roi


Recherches sur les danses Moresques ..

.
......

Quatrième figure

 


On a pris la quatrième figure, pour un Ecuyer de Marianne. Streevens la regarde comme son amant, qui, par politesse, paraît devant elle la tête nue : & comme c'était la coutume que les jeunes fiancés portassent quelque marque pour marque de leur mutuel engagement, il croit que la fleur en croix qui est sur le front de la figure, & la fleur que Marianne tient dans sa main, annoncent leurs fiançailles ou contrat. Le *Calendrier du Berger, de Spenser, au mois d'avril, désigne les fleurs que portaient les Amants : c'était des oeillets, des colombines pourpres, des giroflées, des oeillets carnés, avec une rôtie au vin. Je suppose que la fleur que tient Marianne est un oeillet, & celle de l'Amant une tige de giroflée ou de l'Hesperis, de la violette de Dame ou de la giroflée de Reine : mais peut-être est-ce aussi un noeud de ruban.

 

*Le calendrier des bergers par Edmond Spenser (1579), "le poète des poètes" : douze églogues correspondant aux douze mois de l'année
 

 

 

XVII° siècle


 Jean de Rotrou, (1609-1650)


vers tirés de l’acte III du Véritable Saint-Genest de Rotrou - 1820


 .....

"Veuve dès à présent, par ma mort prononcée,

Sur un plus digne objet, adresse ta pensée ;

Ta jeunesse, tes biens, ta vertu, ta beauté ;

Te feront mieux trouver, que ce qui t’es ôté.

Adieu ; Pourquoi cruelle à de si belles choses

Noie-tu de tes pleurs ces oeillets et ces roses ?

Bientôt, bientôt le sort, qui t'ôtes ton époux,

Te fera respirer sous un hymen plus doux. "

......
 

 

 

 

XVII° siècle


Pendant la Fronde (1648-1653) l'oeillet était porté à la boutonnière des uniformes par les soldats du grand Condé en signe de courage.


Louis II de Bourbon-Condé dit le Grand Condé, connu d'abord sous le titre de duc d'Enghien, né le 8 septembre 1621 à Paris et mort le 11 décembre 1686 à Fontainebleau, est un prince du sang français. Général français pendant la guerre de Trente Ans, il fut l'un des meneurs de la Fronde des princes.

 

Le prince de Condé est arrêter au Palais-Royal
............
Condé et ses frères sont transférés de Vincennes à Marcoussis. Aussitôt les Parisiens vont en foule visiter la prison de Condé ;

Mademoiselle de Scudéry (1607-1701) poète, en y entrant, aperçoit les œillets qu’il avait cultivés pendant sa captivité, et elle improvise les vers suivants qu’elle écrit sur le mur :

 


Impromptu sur des pots de fleurs que
Monsieur le Prince de Condé cultiva lui-même


En voyant ces oeillets qu'un illustre guerrier

Arrosa d'une main qui gagna des batailles,

Souviens-toi qu'Apollon bâtissait des murailles

Et ne t'étonne point que Mars soit jardinier

 

 

 

XVII° siècle


Claude de Vin des Œillets (Mademoiselle des Oeillets, 1637-1687), maitresse de Louis XIV roi de France, et dame de compagnie de Madame de Montespan. Son nom fut cité dans l'affaire des poisons, sans qu'elle soit néanmoins réellement inquiétée.


Claude de Vin est la fille d'un couple de comédiens de théâtre, Nicolas de Vin et Alix Faviot, plus connus sous leur nom de scène, les "Des Œillets".


 

 

 

XVII° siècle


Poète : Théodore Agrippa d'Aubigné (1552-1630)

Recueil : Hécatombe à Diane.

 

Sonner XXIV.

 

Pauvre peintre aveuglé

 

Pauvre peintre aveuglé, qu'est-ce que tu tracasses

A ce petit portrait où tu perds ton latin,

Essayant d'égaler de ton blanc argentin

Ou du vermeil, le lys et l'oeillet de sa face ?

 

Ce fat est amoureux, et veut gagner ma place.

Il lui peint pour le front, la bouche et le tétin.

Sors de là, mon ami, je suis un peu mutin :

Madame, excusez-moi, car j'y ai bonne grâce

 

Ces coquins n'ont crayons à vos couleurs pareils

Ni blanc si blanc que vous, ni vermeil si vermeil.

Tout ce qui est mortel s'imite, mais au reste

 

Les peintres n'ont de quoi représenter les dieux,

Mais j'ai déjà choisi dans le trésor des Cieux

Un céleste crayon pour peindre le céleste.

Wladyslaw Theodor Benda femme et oeillets

 

 

XVII° siècle


Théodore Agrippa d'Aubigné (1552-1630) poète

Recueil : Hécatombe à Diane.

Sonnet XX.

 

Nous ferons, ma Diane, un jardin fructueux

 

Nous ferons, ma Diane, un jardin fructueux :

J'en serai laboureur, vous dame et gardienne.

Vous donnerez le champ, je fournirai de peine,

Afin que son honneur soit commun à nous deux.

 

Les fleurs dont ce parterre éjouira nos yeux

Seront vers florissants, leurs sujets sont la graine,

Mes yeux l'arroseront et seront sa fontaine

Il aura pour zéphyrs mes soupirs amoureux.

 

Vous y verrez mêlés mille beautés écloses,

Soucis, oeillets et lys, sans épines les roses,

Ancolie et pensée, et pourrez y choisir

 

Fruits sucrés de durée, après des fleurs d'attente,

Et puis nous partirons à votre choix la rente :

A moi toute la peine, et à vous le plaisir.

Frederick Carl Frieseke - Garden Path with Young Woman

 

 

XVIII° - XIX° siècle

 

Histoire et légendes des plantes utiles et curieuses
De Jean Rambosson 
(1827-1886).

 

....."Les femmes nobles de la Chine, qui ont une prédilection toute particulière pour les parfum et les fleurs, ont habituellement un oeillet à la main ; l'oeillet est pour ainsi dire une fleur nationale, qui doit chez elles faire partie de toute toilette élégante.".......
 

Mythologie des fleurs - l'oeillet

 

 

XVIII° siècle


Peintre anonyme - La Rochelle (Charente-Maritime)

 

1° quart 18e siècle


Portrait de Marie-Jeanne Grellier dans les bras de sa nourrice (Musée d'Aquitaine à Bordeaux)


 

 

 

XVIII° siècle

 

Hyacinthe Rigaud (1659 -1743) peintre français, spécialisé dans le portrait.

 

Marie-Madeleine de Coskaer de la Vieuville


tenant un oeillet à la main


 


 

 

 

XVIII° siècle


Hyacinthe Rigaud (1659 -1743) peintre français, spécialisé dans le portrait.


Catherine-Marie Legendre de Villedieu


 

 

 

XVIII° siècle

 

Hyacinthe Rigaud (1659 -1743) peintre français, spécialisé dans le portrait.

 

Anne-francoise Legendre de Lormoy

 

 

 

XVIII° siècle


Jean Valade (1710-1787) artiste peintre et pastelliste français du mouvement rococo, spécialisé dans le portrait.


La dame à l'oeillet


 

 

 

XVIII° siècle

 

Nicolas van Suchtelen (1656 - 1715)  peintre hollandais

 

Nature morte de fleurs dans un vase en verre

 

 

 

XVIII° siècle


Ce sont les œillets communs appelés "petits clous"  qui sont les plus représentés en peinture. 

 

Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) écrivain, philosophe et musicien genevois francophone, appréciait d'autres variétés telle que Dianthus superbus. 


lettre sur cette espèce  adressée à M. De La Tourette, conseiller en la cour des monnaies de Lyon - 1770


Lettre IV

"Voici monsieur, mes misérables herbailles, où j’ai bien peur que vous ne trouviez rien qui mérite d’être ramassé si ce n'est des plantes que vous m'avez données vous-même, dont j'avais quelques unes à double.....;;
… Avez-vous le Dianthus superbus ? Je vous l’envoie à tout hasard. C’est réellement un bien bel œillet, et d’une odeur bien suave, quoique faible. J’ai pu recueillir de la graine bien aisément, car il en croît en abondance dans un pré qui est sous mes fenêtres. Il ne devrait être permis qu’aux chevaux du soleil de se nourrir d’un pareil foin."


 

 

 

XIX° siècle


Grandville, ou Jean-Jacques Grandville, pseudonyme de Jean Ignace Isidore Gérard,(1803-1847) caricaturiste, illustrateur et lithographe français.

 

Fleurs animées 1867 
Femme Fleur Œillet

 

 

 

XIX° siècle


Oreste Adamovitch Kiprensky (1782-1836) peintre russe, portraitiste majeur de l'école romantique russe.


fillette avec un oeillet rouge et couronne de coquelicots

 

 

XIX° siècle


Orest Adamovich Kiprensky (1778-1836) a été le premier artiste romantique russe. 


Pour Liza - Fillette avec une couronne de coquelicots et tenant à la main un oeillet d’Inde


 

 

 

XIX° siècle


Hippolyte Flandrin (1809-1864) peintre français.


Mlle Mathilde Maison 1858


 

 

 

XIX° siècle 


Théophile Gautier (1811-1872) poète


Recueil : Espana (1845)


 

J'ai laissé de mon sein de neige

 

J'ai laissé de mon sein de neige

Tomber un oeillet rouge à l'eau.

Hélas ! comment le reprendrai-je

Mouillé par l'onde du ruisseau ?

Voilà le courant qui l'entraîne !

Bel oeillet aux vives couleurs,

Pourquoi tomber dans la fontaine ?

Pour t'arroser j'avais mes pleurs !


 

 

 

XIX° siècle

 

Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) poète

Recueil : Poésies inédites (1860)

 

À Madame Desloges, née Leurs.
Une ruelle de Flandre

 


Une ruelle de Flandre


.........

Dans l'enclos d'un jardin gardé par l'innocence

J'ai vu naître vos fleurs avant votre naissance,

Beau jardin, si rempli d'oeillets et de lilas

Que de le regarder on n'était jamais las.

.........
 

 

 

 

XIX° siècle


Charles Cros (1842-1888) poète

Recueil : Le coffret de santal (1873).

À May.

 

La vie idéale

 

Une salle avec du feu, des bougies,

Des soupers toujours servis, des guitares,

Des fleurets, des fleurs, tous les tabacs rares,

Où l'on causerait pourtant sans orgies.

 

Au printemps lilas, roses et muguets,

En été jasmins, oeillets et tilleuls

Rempliraient la nuit du grand parc où, seuls

Parfois, les rêveurs fuiraient les bruits gais.

 

Les hommes seraient tous de bonne race,

Dompteurs familiers des Muses hautaines,

Et les femmes, sans cancans et sans haines,

Illumineraient les soirs de leur grâce.

 

Et l'on songerait, parmi ces parfums

De bras, d'éventails, de fleurs, de peignoirs,

De fins cheveux blonds, de lourds cheveux noirs,

Aux pays lointains, aux siècles défunts.

XIX° George Owen Wynne Apperley  (1884-1960) le bouquet d'oeillets

XIX° siècle

Victor Hugo (1802-1885) poète

Recueil : L'art d'être grand-père (1877)

 

Laetitia rerum


.......

On voit rôder l'abeille à jeun,

La guêpe court, le frelon guette ;

A tous ces buveurs de parfum

Le printemps ouvre sa guinguette.

 

Le bourdon, aux excès enclin,

Entre en chiffonnant sa chemise ;

Un oeillet est un verre plein,

Un lys est une nappe mise.

......

John Singer Sargent - oeillets, lis, roses

 

 

XIX° siècle

 

Victor Hugo (1802-1885) poète

Recueil : Les contemplations (1856)

 

Mes deux filles

 

Dans le frais clair-obscur du soir charmant qui tombe,

L'une pareille au cygne et l'autre à la colombe,

Belle, et toutes deux joyeuses, ô douceur !

Voyez, la grande soeur et la petite soeur

Sont assises au seuil du jardin, et sur elles

Un bouquet d'oeillets blancs aux longues tiges frêles,

Dans une urne de marbre agité par le vent,

Se penche, et les regarde, immobile et vivant,

Et frissonne dans l'ombre, et semble, au bord du vase,

Un vol de papillons arrêté dans l'extase.

 

La Terrasse, près Enghien, juin 1842.

 

 

 

Victor Hugo (1802-1885) poète 


Recueil : Les quatre vents de l'esprit (1881)

 

À ma fille Adèle

 

Tout enfant, tu dormais près de moi, rose et fraîche,

Comme un petit Jésus assoupi dans sa crèche ;

Ton pur sommeil était si calme et si charmant

Que tu n'entendais pas l'oiseau chanter dans l'ombre ;

Moi, pensif, j'aspirais toute la douceur sombre

Du mystérieux firmament.

 

Et j'écoutais voler sur ta tête les anges ;

Et je te regardais dormir ; et sur tes langes

J'effeuillais des jasmins et des oeillets sans bruit ;

Et je priais, veillant sur tes paupières closes ;

Et mes yeux se mouillaient de pleurs, songeant aux choses

Qui nous attendent dans la nuit.

 

Un jour mon tour viendra de dormir ; et ma couche,

Faite d'ombre, sera si morne et si farouche

Que je n'entendrai pas non plus chanter l'oiseau ;

Et la nuit sera noire ; alors, ô ma colombe,

Larmes, prière et fleurs, tu rendras à ma tombe

Ce que j'ai fait pour ton berceau.

 

 


Victor Hugo (1802-1885) poète


Recueil : Toute la lyre (1888 et 1893).

 

Ô poète !

 

Ô poète ! pourquoi tes stances favorites

Marchent-elles toujours cueillant des marguerites,

Toujours des liserons et toujours des bleuets,

Et vont-elles s'asseoir au fond des bois muets

Laissant sur leurs pieds nus, lavés par les eaux pures,

Ruisseler les cressons comme des chevelures ?

Pourquoi toujours les champs et jamais les jardins ?

D'où te viennent, rêveur, ces étranges dédains ?

Loin des buis rehaussant le sable des allées,

Loin du riant parterre aux touffes étoilées,

Bordé d'oeillets en foule empressés à s'ouvrir,

Pourquoi fuir, et pourquoi ne pas faire fleurir

Dans tes vers, où sourit l'heureux printemps qui t'aime,

Le blanc camélia, le jaune chrysanthème ?

 

Et le poète dit : « Nous y viendrons un jour.

Versez dans vos jardins plus de joie et d'amour.

La rêverie a peur des portes et des grilles.

La Liberté, parmi les socs et les faucilles,

Chante dans les prés-verts et rit sous le ciel bleu.

L'homme fait le jardin, les champs sont faits par Dieu.

 

Le 19 juin 1839.


 


 

 

XIX° siècle


Charles Pierre Péguy, (1873- 1914) écrivain, poète, essayiste et officier de réserve français. Il est également connu sous les noms de plume de Pierre Deloire et Pierre Baudouin.


Eve


.....

Et ces sentiers fleuris qui menaient leur tendresse,

Et les anciens lilas dans les vieilles venelles,

Et la rose et l'oeillet et tant de fleurs charnelles,

Avant que de monter jusqu'aux fleurs de hautesse ;

......

 

 

XIX° siècle


superstitions théâtrales

 

"L’œillet", c’est la fleur à ne jamais offrir à une comédienne, elle fait partie des interdits.


Cela remonte au 19e  siècle, lorsque les comédiens étaient engagés à l’année. Le directeur du théâtre envoyait des roses aux comédiennes dont il renouvelait le contrat et un bouquet d’œillets à celles dont il se séparait. 


Au Royaume-Uni on ne donne aucune fleur avant la représentation, il faut attendre la fin de la pièce.
 

 

 

XIX° siècle - XX°

 

C'est à la Belle Epoque (1880-1914) que la fleur à la boutonnière devient une touche élégante indispensable. Il s'agit d'un ornement de fantaisie, réservé aux promenades élégantes et aux réceptions mondaines. 


 

Le frac noir variante de la queue de pie, à revers de soie, assorti à la chemise, cravate et gilet blancs, sont de rigueur en soirée. Il appelle le plus souvent une fleur blanche : oeillet, camélia ou gardénia. Les tenues plus libres, pour la promenade ou les visites, autorisent davantage de fantaisie, dans les couleurs et les variétés. L'œillet est certainement la plus commune, parce qu'il résiste bien au manque d'eau, (quinze jours dans un vase, ce qui est un record chez les fleurs coupées) et offre une profusion de pétales comme autant de dentelles. 


La mode de ces boutonnières fleuries s'accompagne d'un développement précis du code de couleur. L'oeillet blanc devient un symbole traditionnaliste et conservateur. Le cercle royaliste mondain d'André Becq de Fouquières s'appelle d'ailleurs l' oeillet blanc. Les nostalgiques de l'Ancienne France se reconnaissent à ce signe. 

 

Marquis Boniface de Castellane 
Dandy et homme politique français (1867-1932)
Le journaliste Lucien Corpechot le décrit :
"En haut de son escalier de marbre, sanglé dans sa redingote grise fleurie d'un œillet, tendant vers les épaules, bombant la poitrine, creusant les reins, la tête en arrière, le nez au vent, des yeux bleus, le teint clair, les cheveux blonds, gai et souriant, grave néanmoins, sentant la noblesse en toutes ses manières, un rien de glorieux, mais avec quelle aisance…"

Marquis Boniface de Castellane 

 

 

 


L'œillet rouge indique, un parti pris révolutionnaire, n'attachant d'ailleurs d'importance qu'à la couleur rouge. 

 

 

XIX° - XX° siècle


1899


Oeillet blanc :

L’œillet, blanc comme le lys, symbole de la droite nationaliste antirépublicaine est le signe de ralliement des  "bandes de l’oeillet blanc, des nationalistes", 

 

Maurice Barrès (1862-1923) écrivain et homme politique français, figure de proue du nationalisme français.


 

Oeillet  rouge : 

La Ligue des Patriotes s’est rendue à Croissy pour y commémorer l’arrestation illégale et arbitraire de Paul Déroulède. (...) Les patriotes en nombre considérable, portant l’œillet rouge à la boutonnière, sont réunis. (Le Drapeau,16 aout 1902.) Rien de commun avec l’œillet rouge communard chanté par Louise Michel...

Faria Candido Aragonez de (1849-1911), dessinateur


 

Selon "Le Radical du 12 juin 1899" :
  - Ces messieurs de l’oeillet blanc et de l’oeillet rouge, fauteurs de désordre (...), soldats de Déroulède ou amis de Guérin ou affiliés des comités bonapartistes ou membres de la jeunesse royaliste, troublent la rue.
Cela au nom du candidat unifié des monarchistes, Henri d’Orléans, surnommé "Gamelle" chez les conscrits. 
Le Radical en vient à plaindre la fleur : "Pauvre œillet, toujours réactionnaire ! Rouge avec Boulanger, bleu avec Drumont, blanc avec Gamelle".

 

 

 

 

En Allemagne, le premier mai est jour est férié depuis 1890. Les manifestations sont plus accrues dans les régions qui constituaient l’ex-RDA  et l’œillet rouge est le symbole du mouvement ouvrier.


En Europe du Sud l'oeillet blanc est la fleur des morts.
 

 

 

XIX° siècle 


Oscar Wilde est un écrivain, romancier, dramaturge et poète irlandais né à Dublin le 16 octobre 1854 et mort à Paris le 30 novembre 1900.


Il était connu pour porter un œillet vert (ou rose) à sa boutonnière, ce qui est par la suite devenu un symbole de reconnaissance pour les homosexuels de l'Angleterre victorienne.


 

 

 

XIX° siècle


L'oeillet vert


Journaliste et romancier, surtout renommé pour ses nouvelles fantastiques, Robert S. Hichens (1864-1950), faisait partie des connaissances d’Oscar Wilde 


L'oeillet vert


Résumé :
Oscar Wilde dans toute sa splendeur  : lorsqu’en 1894 ce roman fut publié anonymement, tout le monde se demanda qui en était l’auteur, mais personne n’eut le moindre doute quant à l’identité des protagonistes, Oscar Wilde (Esme Amarinth, dans le roman) et de Lord Douglas (Reggie Hastings).
Roman à clef, parodie, comédie mordante sur le "Mouvement Esthétique " et portrait au vitriol de la société des Yellow Nineties, les années 1890 anglaises et leurs scandales, cet œillet vert (du nom de la fleur qui servait de symbole aux gays de l’époque) constitue un inédit et précieux témoignage sur Wilde et son entourage, par l’un de ses proches.
Ce roman rencontra un beau succès de scandale à son époque.


 

 

 

Louis-Jules Trochu, (1815-1896) général de division et homme d'État français sous le Second Empire.

 

Alfred Le Petit (1841-1909 -Le Petit Alfred (dit Zut) 
dessinateur engagé le général Trochu

Lithographie
Musée Carnavalet, Histoire de Paris

 

 

 

XIX° siècle

 

Ecole Française

 

femme à l'oeillet

 

 

 

XIX° siècle

 

Peintre anonyme

 

Portrait de jeune femme à l’oeillet, vers 1870

 

 

Katsushika Hokusai (1760-1849) peintre, dessinateur et graveur ainsi qu'auteur d'écrits populaires japonais surtout connu sous le nom de Hokusai ou de son surnom de "Vieux Fou de dessin".


Martin-pêcheur, oeillet et iris - 1834


Paris, musée Guimet - musée national des Arts asiatiques


 

 

XX° siècle

 

Maurice Asselin  (1882-1947)

 

Bouquet d'oeillets - 1908

 

 

 

Charles Seitte  (1872-1952)

 

Bouquet d'oeillets 

 

 

 

XX° siècle

 

George Owen Wynne Apperley  (1884-1960)

 

Clavelina la gitana

 

 

 

George Owen Wynne Apperley  (1884-1960)

 

Gipsy et la grenade

 

 

 

George Owen Wynne Apperley  (1884-1960)

 

Gitane

 

 

 

George Owen Wynne Apperley  (1884-1960)

 

Bailaora gitana

 

 

George Owen Wynne Apperley  (1884-1960)

 

Clavelina

 

 

 

George Owen Wynne Apperley  (1884-1960)

 

Gitane

 

 

 

XX° siècle

 

Alfons Mucha (1860 -1939)affichiste, illustrateur, graphiste, peintre, et professeur d'art tchécoslovaque, fer-de-lance du style Art nouveau.

 

L'oeillet - lithographie


 

 

 

XX° siècle


Alfons Mucha (1860-1939) affichiste, illustrateur, graphiste, peintre, et professeur d'art tchécoslovaque, fer-de-lance du style Art nouveau.


sa fille Jaroslava Muchová Syllabová,  fille du peintre (1909- 1986)


 

 

 

XIX° - XX° siècle


Art nouveau


manufacture KG Lunéville
Service ancien de 6 petites assiettes françaises en faïence du XXème siècle ou de la fin du XIXème siècle.  ligne "Oeillet"


 

 

 

XX° siècle


Vitraux art nouveau en triptyque représentant une femme de dos, un oeillet à la main, l'ensemble entouré d'une arceau. Vitraux peint en grisaille et aux émaux avec cabochons, certaines parties sont dégagées à l'acide.

 

Très belle maîtrise de maître verrier où l'on notera notamment la grande finesse dans la teinte des verres ainsi que la mise en plomb apportant un mouvement et une dynamique de l'ensemble. 


 

 

 

XIX° - XX° siècle

 

Epoque  Art déco

Parfumerie


1830

flacon en verre taillé 
"Muguet, L.T. Piver Paris"
"L.T. PIVER" Gravé sous le flacon 

 

Poudre de riz à l'oeillet blanc de Lorenzy Palanca


 

Publicité  savon et parfum Victor Vaissier Vers 1900


 

Eau de toilette oeillet Parfumerie Jules Henry - parfumeur Paris


 

 

 

Les années 1900 

 

Otto Dix (1891-1969) peintre et graveur allemand associé aux mouvements de l'expressionnisme et un des fondateurs de la Nouvelle Objectivité.


Il a peint son fameux autoportrait à l’oeillet. 


 


 

XX° siècle


Gustave Bienvêtu (1850-1916) - 


Nature morte aux œillets


 

 

 

XX° siècle

 

Émile Blémont (1839-1927) poète et auteur dramatique français.

 

Les oeillets rouges

 

Quand l'air qu'on respire est si doux,

Pourquoi me cherchez-vous querelle ?

Pourquoi me désespérez-vous,

Cruelle ?

 

J'ai prié ces oeillets en feu

De vous présenter ma requête ; 

Et vous riez de notre aveu,

Coquette !

 

Que faut-il pour humaniser

Votre fierté de châtelaine ?

Rien n'embellit comme un baiser,

Vilaine !

Emille Vernon 

 

 

XX° siècle
 
Henri Rousseau  (1844–1910)


Portraits du poète français Guillaume Apollinaire (1880-1918) et de sa muse la peintre française Marie Laurencin (1883-1956)


Portraits aux oeillets de poète


 

Mythologie des fleurs - l'oeillet

 

 

XX° siècle

 

Guillaume Apollinaire (1880-1918) poète et écrivain français, critique et théoricien d'art 


Sur le portrait que fit de lui le peintre douanier Henri Rousseau, 
exposé aux Indépendants, sous le titre : La Muse inspirant le Poète.

 

Appollinaire  constate que tout le monde a dit que ce portrait n’était pas ressemblant, mais que tout le monde l’a reconnu. 


Il écrit :


".....Au demeurant, il eût été impossible que le portrait en question ne fût pas très ressemblant.......... 


J’ai posé un certain nombre de fois chez le Douanier...., Pendant ce temps, pour me récréer, car il est bien ennuyeux de poser, Rousseau me chantait les chansons de sa jeunesse.
......


 Et je restais immobile, admirant avec quelles précautions il s’opposait à ce qu’aucune fantaisie, autre que celle qui caractérise sa personnalité, ne vînt détruire l’harmonie de son dessin mathématiquement semblable à la figure humaine qu’il voulait représenter. S’il ne m’avait pas peint ressemblant, le Douanier n’aurait fait aucune erreur ; les chiffres seuls se seraient trompés. Mais, l’on sait que même ceux qui ne me connaissaient pas m’ont immédiatement reconnu.....

 

Le tableau, si longtemps médité, tirait à sa perfection ; le Douanier avait fini de plisser la robe magnifique de ma Muse ; il avait achevé de teindre mon veston en noir, ce noir que Gauguin déclarait inimitable, qui ravit Marie Laurencin et qui désespère Othon Friesz ; il s’apprêtait à terminer un ouvrage qui est de la peinture sans aucune littérature, quand il eut tout à coup, pour me faire honneur, une idée nouvelle, une idée charmante, celle de peindre au premier plan une rangée délicate d’œillets du poète.


Mais, grâce à la science incertaine des botanistes de la rue Vercingétorix, la peinture l’emporta encore sur la littérature, car, pendant mon absence, le Douanier, se trompant de fleurs, peignit des giroflées.

 
 Guillaume Apollinaire


(in Comœdia, "Petites nouvelles des Lettres et des Arts," troisième année, n° 571, vendredi 23 avril 1909)
 

Mythologie des fleurs - l'oeillet

 

 

XX° siècle


Paul-Jean Toulet (1867-1920) poète

Recueil : Les contrerimes (1921).

Contrerime XL.

 

L'immortelle, et l'œillet de mer

 

L'immortelle, et l'oeillet de mer

Qui pousse dans le sable,

La pervenche trop périssable,

Ou ce fenouil amer

 

Qui craquait sous la dent des chèvres

Ne vous en souvient-il,

Ni de la brise au sel subtil

Qui nous brûlait aux lèvres ?


 

 

 

XX° siècle

 

André Lemoyne (1822-1907) poète


Recueil : Chansons des nids et des berceaux (1896).

À Saint-Georges-sur-Mer

 

À Gabriel Audiat.

 

Pourquoi donc m'en irais-je aux pays transalpins,

Quand tout charme les yeux dans ma forêt de pins ?

 

Pourquoi fuir en ingrat cet heureux coin du monde

Où le vieil Océan épouse la Gironde ;

 

Où sur des sables fins le flot vert s'effrangeant

Jusqu'à mes pieds déroule un grand ourlet d'argent ?

 

Là j'aime à respirer le parfum de résine

Se mêlant aux sels purs de la brise marine ;

 

Sous le tranquille abri des hauts pins murmurants

J'aime à voir s'effacer les navires errants.

 

La marjolaine en fleur et les oeillets sauvages

Aux marins qui s'en vont parlent de nos rivages.

 

Le soir, quand à son nid d'amour l'oiseau revient,

J'écoute un cœur qui bat à l'unisson du mien.


 

 

 

XX° siècle


Anna de Noailles (1876-1933)

Recueil - Poèmes d'amour

 

Enfin la première nuit froide

 

Enfin la première nuit froide

Plus de vents dansants, amollis.

L'atmosphère est tendue et roide,

Le beau ciel d'argent dépoli

Allonge sa paix où se creuse

Le puits des étoiles neigeuses.

- Va-t-il enfin me protéger,

Ce climat soudain sans tendresse,

De ton beau visage étranger

Sur lequel mon amour s'abaisse

Comme ces oeillets las, déteints,

Qu'englobent les pleurs du matin ?...

Edmond Aman-Jean femme à l'oeillet - 1908

 

 

XX° siècle

 

Anna de Noailles (1876-1933) Poète  

Recueil : Le cœur innombrable (1901).


 

Le verger


.........

Dans le jardin, sucré d'oeillets et d'aromates,

Lorsque l'aube a mouillé le serpolet touffu,

Et que les lourds frelons, suspendus aux tomates,

Chancellent, de rosée et de sève pourvus,

 

Je viendrai, sous l'azur et la brume flottante,

Ivre du temps vivace et du jour retrouvé,

Mon coeur se dressera comme le coq qui chante

Insatiablement vers le soleil levé.
.........

 


 

XX° siècle


Louise de Vilmorin (1902-1969) femme de lettres française

L’alphabet des aveux, 1954

 


L’oeillet grenat et l’oeillet mauve

 

L’oeillet grenat et l’oeillet mauve

Dans la chambre des jours heureux

De leur parfum font une alcôve

Pour mon amour dont l’oeil est bleu.

L’oeillet grenat et l’oeillet rose

À l’heure où le baiser se prend

Parfument la main que je pose

Sur mon amour dont l’oeil est grand.

Si de mon amour l’oeil est triste

L’oeillet mauve et l’oeillet grenat

En leur parfum qui tant insiste

Raniment l’heure qui sonna

Et le geste qui vient se rendre

À mon amour dont l’oeil est tendre.


 

 

 

XX° siècle


L'oeillet et le parfum

 

L’oeillet ne doit pas être confondu avec l’œillet d’Inde, aussi appelé "tagète ". La senteur de cette  fleur est souvent reconstituée par l’association de la rose et d’épices (le clou de girofle, la vanilline et l’héliotropine). Pourtant, il est utilisable au naturel, mais le résultat obtenu, alors qualifié d'absolu œillet d’Égypte à l’odeur épicée, vanillée, plus proche du narcisse, rarement utilisé  par les parfumeurs, qui depuis longtemps, recréent la note œillet à l’aide d’autres matières, naturelles et synthétiques.


Au début du XXe siècle,  des “bases”, assemblages de différentes matières, naturelles et synthétiques, (des mini-parfums) étaient proposés aux parfumeurs.


Cette base reproduisait l’odeur d’un œillet épicé et fut utilisée en grande quantité dans de nombreux parfums au début du XXe siècle, comme 

- L’Origan de Coty en 1905, qui en aurait contenu près de 20%, 
- et qui influença la création de L’Heure Bleue par Jacques Guerlain en 1912.

 

Le parfum de l’œillet naturel se compose majoritairement d’eugénol, qui est également le principal constituant du clou de girofle, ce qui explique le profil épicé de la fleur, et sa similarité avec l’épice.


L'oeillet se retrouve dans certains parfums :


L’Air du Temps, de Nina Ricci

Opium , d’YSL

Bellodgia, de Caron

Tabu, de Dana

L’Oeillet, de Prada

Après L’Ondée, L’Heure Bleue, Lui, de Guerlain

Florentina, Vangelis, de Sylvaine Delacourte 
 

Mythologie des fleurs - l'oeillet

 

 

XX° siècle

 

Hans Hamza 1879-1945

 

L'arrangement des fleurs

 

 

 

XX° siècle


Adolfo Guiard  (1860–1916) 


La petite fille du village à l'oeillet rouge 


 


 

XX° siècle 

 

Robert Desnos. (1900-1945) poète

 


Le Rhododendron, L’Oeillet et Le Lilas

   
Je me fais un édredon

Avec des rhododendrons,

Je me fais un oreiller

Avec des oeillets oeillés,

Et c’est avec des lilas

Que je fais mon matelas.

Je me couche alors

Et je dors.
 

 

 

XX° siècle 

 

Robert Desnos. (1900-1945) poète

 

Recueil : "Destinée arbitraire"

 

Bouquet


Trois pensées trois coquelicots trois soucis

Trois soucis trois roses trois œillets

Les trois roses pour mon amie

Les trois œillets pour mon ami

Les trois coquelicots pour la petite fille si triste

Les trois pensées pour mon ami

Les trois soucis pour moi.


 

 

 

 

XX° siècle


Louis Thysebaert  (1879-1962)


Bouquet d'œillets dans un panier


 

 

 

XX° siècle


Henriette Morel (1884-1956)

 

Bouquet d’œillets


 

 

 

 

XX° siècle 


Émile Vernon (1872-1920) peintre français.

 

Enfant à l'oeillet


 

 

 

XX° siècle



Léopold Schmutzler (1864 – 1941)


Femme à l'oeillet

 


 

XX° siècle


Henri Matisse (1869-1954) peintre, dessinateur, graveur et sculpteur français.


Dame en vert avec oeillet rouge


 

 

 

XX° siècle


Coplas  - poèmes de l'amour andalou


Traduit de l'espagnol par Guy Lévis Mano


.....

"Pour ton regard, une rose ;

Pour deux œillets, un baiser.

Quand veux-tu ma toute belle,

Que je te donne mon jardin !"

.....

George Owen Wynne Apperley  (1884-1960) espagnole

 

 

XX° siècle

 

Dans les années 1930, les oeillets rouges, annonciateurs d'un triste présage, étaient appréciés des flambeurs de casino.

Swiss Casinos Gruppe. Un œil vigilant sur le casino de Zurich. Securiton SA. Systèmes

 

 

XX° siècle


Georges Simenon


Tout Maigret T. 3, Volume 3


il écrit :
...... "le soleil était chaud. Maigret, en  complet sombre, faisait tache parmi les peaux nues. De la terrasse du casino arrivaient des notes de musique.
- Vous prenez quelque chose ,
Boutigues, lui, était en gris clair, arborait un oeillet rouge à sa boutonnière"........
.......

 

 

 

1956


Monaco2019/2020 Petit Futé
Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette

Il est écrit :


Grace Patricia Kelly épouse le prince Rainier III de Monaco


....."Le mariage est grandiose : Aristote Onassis, à la tête de la S.B.M., fait pleuvoir des oeillets rouges et blancs depuis son hydravion........."


 


 

XX° siècle


1974


Au Portugal, l'œillet était également le signe de ralliement des militaires opposés à la dictature de Salazar, terminée par la "Révolution des Oeillets".


La révolution des Œillets

Elle doit son nom à l'œillet rouge que les conjurés portaient à leur boutonnière en signe de ralliement. Ces évènements ont entraîné la chute de la dictature salazariste qui dominait le Portugal depuis 1933. 

Cette "révolution" a commencé par un coup d'État organisé par des militaires. Ce coup d'État, massivement soutenu par le peuple portugais a débouché sur une révolution qui a duré deux ans, marquée par de profondes divisions sur la façon de refonder le Portugal, mais qui, finalement, a profondément changé le visage de celui-ci.

La révolution des Œillets a la particularité de voir des militaires, porteurs d'un projet démocratique, renverser un régime, sans pour autant instaurer un régime autoritaire.
Cet événement est le début de la démocratisation du sud de l'Europe, celui-ci étant suivi par la chute des dictatures espagnole et grecque.

 

 

 

XX° siècle


En littérature Francis Ponge (1899-1988) écrivain, poète français, dans son poème intitulé "l'oeillet" 


s'est servi de l'oeillet en tant qu'illustration du langage poétique.

 

Compte rendu du livre


Relever le défi des choses au langage.
Par exemple ces oeillets défient le langage.
Je n’aurai de cesse avant d’avoir assemblé
quelques mots à la lecture ou l’audition desquels
l’on doive s’écrier nécessairement : c’est de quelque
chose comme un oeillet qu’il s’agit. Est-ce la poésie ?
Je n’en sais rien, et peu importe. Pour moi, c’est un besoin,
un engagement, une colère, une affaire d’amour-propre et voilà tout. 


Francis Ponge


 

 

 

1981


René Gruau (1909-2004) 


affiche femme à l'oeillet 1981


 

 

 

XX° siècle


Dans Jean de Florette (1986) de Claude Berri d'après Marcel Pagnol, Manon des Sources, Ugolin, et de son oncle, bouchent une source dans l'espoir de racheter le terrain à bas prix. Leur but est de cultiver des œillets, plante qui certes offre un bon revenu, mais qui demande beaucoup d'eau.


 

 

XX° siècle


1990

 

André Kedros, L'homme à l'œillet. L'itinéraire d'un jeune intellectuel grec dans la France des années 50, 1990

 

L'homme à l'œillet


L'autobiographie d'une partie de la vie  de André Kédros romancier et historien grec de langue française : les années 1945-1956. Son itinéraire résume parfaitement la tragédie de cette génération de Grecs ayant tout donné pour la Résistance et broyée par la guerre civile. Son exil français a sauvé Kédros et lui a permis de conserver son romantisme naïf.


 

 

 

1995


A. J. Cronin


La dame aux oeillets

 

Histoire

En achetant la miniature de Holbein, dite de la Dame aux Œillets, Catherine Lorimer joue le jeu de la fortune et du hasard.

Le jeu se complique lorsqu'elle rencontre Chris, le fiancé de sa nièce Nancy.
Alors que Nancy songe de plus en plus à sa carrière dramatique, Catherine s'intéresse de moins en moins à l'affaire qu'elle doit traiter, la vente du Holbein.


 

 


XX° - XXI° siècle


André Clot (1909-2002) est un historien et essayiste français.


...Soliman le Magnifique 
"Le palais de Topkapi expose depuis longtemps des vêtements des sultans conservés à travers les âges et soigneusement étiquetés. Ils nous donnent un aperçu de l'habileté et du goût des hommes qui tissaient alors la soie et la laine dans l'Empire ottoman. 
Sur une robe en soie à fond crème ayant appartenu à Soliman le Magnifique, des tulipes et des oeillets de couleurs rose et jaune se détachent de longues tiges brunes, ....."


 

 

XX° - XXI° siècle

 

Konstantin Razumov (1974)

 

Thé à Paris un après-midi

 


 

En Grèce 


Tradition de Pâques
Le jeudi saint est consacré aux préparatifs de Pâques . Et notamment à la confection des brioches de Pâques mais surtout des œufs rouges.


Dans l’église, les femmes préparent l’épitaphe pour la procession du vendredi Saint, en le décorant des plus belles fleurs, surtout d'oeillets (pour leur conservation). Il symbolise le tombeau du Christ.
 

Mythologie des fleurs - l'oeillet

 

 

La fleur des Sagittaires est l’œillet


Sagittaire : 23 novembre au 21 décembre

 

Fleur du signe de naissance : Associé à une myriade de symbolismes - allant de l'amour à la fascination, de la distinction à la chance (s'il est blanc), l'œillet reflète parfaitement la nature passionnée de ce signe de feu, sa faim d'aventure, son intelligence et sa bonne fortune. Et, en tant que fleur connue pour sa nature intrinsèquement durable, l'œillet personnifie la force et l'endurance du Sagittaire.


 

Anca Bulgaru

Anca Bulgaru

 

L'oeillet dans le langage des fleurs

 


L'oeillet symbolise la passion, l'affection, le romantisme, la religion et tradition.


L'œillet blanc : passion, fidèlité, nostalgie, pureté, chance


L'oeillet rose : amitié, fidélité, sympathie, amour maternel


L'œillet rouge vif : affection et amour profond 


L'oeillet panaché : reflexion, amitié


L’œillet mauve : fantaisie


L'oeillet violet  : caprice


L'oeillet jaune : déception ou mélancolie


L'oeillet vert : traditionnellement offert à la Saint Patrick


L'oeillet de poète et oeillet de chine : admiration



Vert, violet foncé, rouge intense, jaune fluorescent, champagne, orange pâle, saumon, blanc ou bicolore, l'œillet s’offre à nous dans une superbe palette de couleurs. Seul sur sa tige ou en grappes, à bords ronds, dentelés ou à franges.


 

L'œillet mérite le premier rôle dans tous les vases, seul ou dans un bouquet composé.


 

Son odeur puissante et sensuelle fait le bonheur des bouquets d’amoureux.


 

L'oeillet d'Inde ou rose d'Inde  : Mélancolie ou nostalgie

 

ou amitié si on offre cette fleur en pot pour une plantation au jardin

XXI° Linda Jacobus oeillets d'Inde 

Mythologie des fleurs - l'oeillet

 

Les oeillets en musique

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