Mythologie
"La violette"
.....Douce violette, Vierge humble et discrète, Fille de nos bois.....ton parfum délicieux réveille les légendes.........
La Violette est connue depuis la plus haute antiquité dans le Bassin méditerranéen. L’Ionie est sa résidence divine et la légende se mêle à l’histoire et aux racines grecques.
De nos jours, elle est surtout cultivée dans le sud-est de la France et la région de Toulouse.
"...............La violette clignant ses yeux bleus entre deux brins d'herbe, se hausse sur sa tige pour aspirer un rayon de soleil. Le printemps est arrivé ............."
(légendes et souvenirs d'Alsace - (Prosper Baur)
Parfois appelée "herbe de la Trinité, la violette est un genre de plantes herbacées vivaces de la famille des Violaceae.
Ces plantes ont un usage principalement ornemental. La violette odorante est utilisée en parfumerie. On ne distille toutefois pas les fleurs mais les feuilles.
La violette odorante (Viola odorata) a une longue histoire d'utilisation en herboristerie. On lui a attribué, sans aucune preuve, des vertus contre l'épilepsie, l'asthme, les maladies de peau et l'eczéma. Ce serait également un laxatif doux, un dépuratif, un diurétique, un émollient, un relaxant.
Un ancien proverbe normand vantait la violette des haies : "La première violette que tu trouveras au printemps, mange-la, et l’an devant, tu n’auras jamais la fièvre".
La violette odorante forme de jolies colonies dans les bois frais et les haies de toutes nos régions. Elle se distingue facilement de la plupart des autres violettes grâce à l'odeur subtil et pénétrante de ses fleurs.
La violette odorante n’est pas la seule à être parfumée en France, on trouve aussi la violette blanche (Viola alba), la violette des collines (Viola collina), la violette admirable (Viola mirabilis) et la violette suave (Viola suavis).
"Violette" est le diminutif francisé de Viola, lui-même un dérivé du grec "ion", "iou" violet, (les Latins ayant ajouté un v selon leur usage) qui désignait en latin différentes plantes dont les violettes, même si ces dernières ne sont pas toutes de cette couleur, certaines étant roses, bleu indigo foncé ou même blanches, et il existe même une variété très rare de couleur rouge sang.
les violettes ont deux pétales vers le haut et trois vers le bas, cœur blanc de la corolle. Elles sont représentées en Europe, principalement par la section Viola (anciennement Nomimium)
La violette fleurit au printemps pour la plupart des espèces
Le prénom "Violette" vient de Viola, la version latine du mot français violette. Ce prénom a déjà existé dans l’Antiquité, mais il a connu une période d’éclipse au Moyen-âge. Il est réapparu au début du XIXème siècle et s’est répandu dans toute l’Europe occidentale.
Le prénom Violette caractérise une femme dont la bonté fait la beauté.
Ce prénom est fêté le 5 octobre, à la Sainte Fleur, comme les autres prénoms floraux
On dit qu' il est appréciable de s’asseoir parmi les violettes pour se régaler de ses senteurs au printemps, autant en automne, il faut passer son chemin, car les violettes de fin d’année représentent les mondes obscurs et n’apportent pas le bonheur.
William Shakespeare dans son sonnet 99 sur la violette -
traduit par Victor Hugo
- J’ai grondé ainsi la violette précoce :
« Suave friponne, où as-tu volé le parfum que tu exhales, si ce n’est au souffle de mon amour ? Cet éclat empourpré, qui fait le teint de ta joue si douce, tu l’as pris trop grossièrement à ses veines. »
J’ai condamné le lis au nom de ta main, et le bourgeon de la marjolaine comme plagiaire de tes cheveux. Deux roses effarées se dressaient sur leurs épines, l’une, rouge de honte, l’autre, blanche de désespoir :
Une troisième, ni rouge ni blanche, les avait volées toutes deux, et à cette dépouille avait ajouté ton parfum ; mais, pour punition, dans tout l’éclat de son épanouissement, elle est dévorée à mort par un ver vengeur.
J’ai remarqué d’autres fleurs encore, mais je n’en ai vu aucune qui ne t’ait volé son parfum ou sa couleur.
Et dans Hamlet
Entre Laertes et Ophélia, sa sœur
Laertes
- Mes nécessités sont embarquées. Adieu.
Et, sœur, comme les vents en profitent
Et transmettre est assistant, ne dors pas,
Mais laissez-moi vous entendre.
Ophélia
- En doutez-vous?
Laertes
Pour Hamlet et le faible de sa faveur,
Tenez-le une mode et un jouet dans le sang,
Une violette dans la jeunesse de la nature primitive,
En avant, non permanent, doux, non durable,
Le parfum et la souplesse d'une minute.
Pas plus.
les fairies (fées) concerne le petit peuple issu de la mythologie celtique
La fée violette
Les Athéniens l'avaient pris comme symbole de la cité car "Ion" le fondateur d' Athènes avait reçu des violettes de la part des nymphes de l'eau comme présage de leur bon voeux
Les Athéniennes achetaient des bouquets de violettes au coin des rues, dès l'an 400 avant Jésus-Christ et les utilisaient en pommades ou tisanes pour leurs vertus médicinales.
Les Athéniens réalisaient des couronnes de violettes en l'honneur de Dyonisos.
Dans la mythologie grecque,
Vénus avait épousé l'affreux Vulcain, dieu du feu, et ne pouvait se résoudre à s'unir à un homme aussi repoussant. Celui-ci se couronna alors de violettes afin de lui plaire. Ensorcelée par leurs parfums, la déesse ne put lui résister.
Une des légendes rapporte que Zeus était amoureux d'une nymphe nommée Io.
Pour écarter les soupçons de sa femme, Héra, il l'a transforma en génisse blanche.
Comme Io se lamentait du goût et de la texture de l'herbe, il transforma ses larmes en de délicates violettes parfumées pour la nourrir.
Dans un conte populaire de Darmstadt (Allemagne), trois anges qui emportent au ciel une jeune fille pieuse la couronnent de violettes.
.....- En grec la violette s'appelle "Ion", et on racontait que les nymphes ioniennes, qui demeuraient sur le bords du fleuve Cythérus, avaient offert des violettes à Ion, qui avait guidé une colonie ionienne dans l'Attique (Athènes).........
(à quoi se rapportent les vers de Nicandre de Colophon II° siècle av. J.C.)- ( La mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal de Angelo De Gubernatis)
On dit aussi que la violette naquit du sang du dieu phrygien Attis dont la déesse aux lions, Cybèle, était passionnément amoureuse.
Quand Attis souhaita se marier à la nymphe Sangaride, Cybèle, qui l’aimait et en était jalouse, le rendit fou si bien qu’il se castra lui-même et se tua.
De son sang jaillit un tapis de violettes parfumées. Quand Atta l'eut retrouvé, elle mit fin à ses jours et leurs sangs mélangés engendrèrent d'autres violettes.
Un autre récit mythique fait de la violette une fleur funéraire de l'Antiquité car Proserpine en cueillait quand elle fut envoyée aux enfers.
Jean Moréas (1856-1910) - poète
Proserpine cueillant des violettes
Dans ce riant vallon, cependant que tu cueilles
La douce violette aux délicates feuilles,
Ô fille de Cérès, hélas ! tu ne sais pas
Que le sombre Pluton poursuit partout tes pas.
Il ne supporte plus d’être nommé stérile.
Car Vénus l’a blessé soudain des mêmes traits
Dont elle abuse, au fond des antiques forêts,
La race des oiseaux et le beau cerf agile.
Entends les cris du dieu ! sous son bras redouté
Se cabrent les chevaux qui craignent la clarté,
Rompant sous leurs sabots le roseau qui s’incline
Aux marais paresseux que nourrit Camarine.
Dans ses grottes gémit Henna, mère des fleurs,
Et Cyane ses eaux fait croître de ses pleurs.
Parmi les pâles morts bientôt tu seras reine,
Ô fille de Cérès, et Junon souterraine.
Ainsi, toujours la vie et ses tristes travaux
Troubleront le Néant dans la paix des tombeaux,
Et désormais en vain les Ombres malheureuses
Puiseront du Léthé les ondes oublieuses.
Les Romains portaient des coiffures agrémentées de violettes, croyant qu'elles pouvaient prévenir les maux de tête liés à l’ébriété. Ils réalisaient avec ces fleurs une sorte de vin censé agir comme un remède homéopathique, et permettre d'apporter l'euphorie de l'ivresse sans avoir sans avoir à en subir les désagréments
" Flore, la déesse des fleurs, fit naitre la violette, du corps d'un papillon"
Au Moyen-Âge, elle est utilisée dans de nombreux remèdes
Les XVIIe et XVIIIe siècles Henri IV, Louis XIII et leurs descendants se parfumaient et se poudralent à la violette pour couvrir les odeurs du corps. Les violettes se retrouvèrent tout naturellement dans le Potager du Roy à Versailles, en bordure des carrés de légumes et, de là, sur les tables du palais. La Quintinye nous a rapporté comment il en élevait certaines variétés de couleur rose, blanche ou bleue sous forme d’arbres pour la gloire du grand Roi, Louis XIV.
On dit que Joséphine de Beauharnais offrit à Napoléon Bonaparte un bouquet de violettes lors de leur première rencontre au cours de l'année 1795. En souvenir, Napoléon lui offrait des violettes à chaque anniversaire de mariage.
C'était la fleur préférée de Napoléon 1er et Joséphine. Elle portait des violettes pour son mariage et à chaque anniversaire il lui en offrait un bouquet.
......- Trois jours avant son départ pour l’île d’Elbe, Buonaparte, accompagné du duc de Bassano et du général Bertrand, se promenait dans le jardin de Fontainebleau : le prince était encore incertain s’il devait paisiblement se rendre dans son exil. Le duc de Bassano lui prouvait qu’il n’était plus temps de reculer. Vivement affecté des objections de son secrétaire, Napoléon marchait toujours, et ne sonnait mot. Il n’avait rien à répondre. Il cherchait au contraire quelque distraction à l’embarras qu’il éprouvait.
Il avait à côté de lui un joli enfant de trois à quatre ans qui cueillait des violettes dont il avait déjà fait un bouquet.
— Mon ami, lui dit le prince, veux-tu me donner ton bouquet ?
— Sire, je veux bien, répondit le jeune garçon, en le lui présentant avec une grâce infinie.
Buonaparte reçut le bouquet, embrassa l’enfant qu’il reconnut pour être celui d’un des employés du château et continua sa promenade. Après quelques minutes de silence :
— Eh bien ! messieurs, dit-il à ses courtisans, que pensez-vous de cet enfant ? Le hasard de cette rencontre est selon moi un avis secret d’imiter cette fleur de modeste apparence. Oui, messieurs, désormais des violettes seront l’emblème de mes désirs.
— Sire, lui répondit Bertrand, j’aime à croire pour la gloire de Votre Majesté que ce sentiment ne durera pas plus que la fleur qui l’a fait naître.
Le prince n’ajouta rien et rentra chez lui. Le lendemain on le vit se promener dans le jardin avec un petit bouquet de violettes à la bouche, quelquefois à la main. Arrivé près d’une plate-bande, il se mit à cueillir de ces fleurs. elles étaient assez rares en cet endroit. Le nommé Choudieu, grenadier de sa garde, alors en sentinelle, lui dit :
— Sire, dans un an vous en cueillerez plus à votre aise, elles seront plus touffues.
Buonaparte, extrêmement étonné, le regarde :
— Tu crois donc que dans un an je serai ici ?
— Peut-être plus tôt. Au moins nous l’espérons.
— Soldat, tu ne sais donc pas que je pars après-demain pour l’ile d’Elbe ?
— Votre Majesté va laisser passer l’orage.
— Tes camarades pensent-ils comme toi ?
— Presque tous !
— Qu’ils le pensent et ne le disent pas. Après ta faction, va trouver Bertrand, il te remettra vingt napoléons, mais garde le secret.
Choudieu, rentré au corps de garde, fit observer à ses camarades que depuis deux jours l’empereur se promenait avec un bouquet de violettes à la main :
— Eh bien ! maintenant, il faudra le nommer entre nous "le père la violette"
En effet, depuis ce jour, toutes les troupes, dans l’intimité des chambrées, ne désignèrent plus Napoléon que sous le nom du père la violette. Ce secret perça insensiblement dans le public et, dans la saison des violettes, les partisans de l’ex-monarque portèrent tous cette fleur qui à la boutonnière, qui à la bouche. Ce fut à cette marque qu’ils se reconnurent...........
« Hier, aujourd’hui, demain. Gazette historique. » Paris, 1923. .....................
Cette fleur fut ensuite le signe de ralliement des bonapartistes durant les Cent-Jours. Des cartes montrant un bouquet de violettes d'apparence candide inondèrent bientôt toute la France.
Lorsqu'on le scrutait attentivement, le bouquet de violettes, on peut voir les profils du couple impérial (Napoléon et Marie-Louise) et de l'Aiglon (leur fils de tois ans roi de Rome) dissimulés dans cette illustration.
Le profil de Marie-Louise se trouve en haut à gauche, celui de l'Empereur en haut à droite, une feuille fait office de son bicorne, quand au Roi de Rome, il se se situe au centre du bouquet, entre deux tiges de violettes.....
Le gouvernement français combattit, par décret et autrement, jusqu'en 1874 toute reproduction de la violette parce que cette fleur était le symbole des Bonapartistes.
La violette est visitée par les abeilles en début de saison.
En l'honneur de Napoléon voici un poème de Anaïs Ségalas
(Extrait du Conseiller des Dames et des Demoiselles) Numéro de Février 1853.
Les violettes et les abeilles.
Vous voilà de retour, petites violettes !
Épanouissez-vous, levez vos humbles têtes ;
L’aurore impériale à nos cieux vient briller.
Souvenirs embaumés, qu’on aime et qu’on respire,
Vous parfumiez jadis les jardins de l’Empire,
Fleurissant pour César, à côté du laurier.
Vous qui preniez le monde au bout des baïonnettes,
Vieux soldats, vous portiez ces douces violettes
Auprès du ruban rouge, un rubis de vos camps,
Un don de l’Empereur, et l’on aurait pu croire
Qu’il vous sortait du cœur, pour ce dieu de la gloire,
Une goutte de sang avec un grain d’encens.
L’abeille aussi revient et suit sa fleur chérie.
Abeilles des beaux-arts, de l’active industrie,
Artistes, ouvriers, plus d’émeute, de fiel :
Ne souillez pas la France, ornez-la de merveilles ;
Ne soyez pas serpents, vous que Dieu fit abeilles,
Dédaignez le venin, vous qui faites le miel.
Oui, le Napoléon qui trône dans l’histoire,
Fut grand ; au pas de charge il marcha vers la gloire ;
Ses canons voyageurs à l’éclatante voix,
Criaient partout son nom ; empressés et dociles,
Ils ouvraient devant lui les portes de cent villes,
Et semblaient des valets qui l’annonçaient aux rois.
Notre Napoléon, sans canons et sans flammes,
Livre aussi des combats ; il détrône des âmes
La révolte, la haine, il lutte, il est vainqueur.
Leur histoire à tous deux sera grande et féconde :
Pour vaincre, l’un pâlit sur la carte du monde,
L’autre n’étudia que la carte du cœur.
Tous deux eurent la foi : l’un, prenant la bannière,
Vint abriter la France, et chrétienne, et guerrière,
Sous les plis des drapeaux et l’aile du Seigneur.
À l’ardente lueur des villes enflammées,
Il ne voulut prier que le Dieu des armées,
L’autre invoque aujourd’hui le Dieu du moissonneur.
Voyez comme il combat l’impie au vil blasphème !
Il veut que notre France ait la splendeur suprême,
Mais que joignant les mains, brûlant d’un divin feu,
Elle demande à Dieu sa force et sa lumière ;
Soit à la fois superbe et fervente, humble et fière,
Souveraine du monde et vassale de Dieu !
Puis à la poésie, encore en pleurs naguères,
Il rend son frais royaume au pays des chimères,
Son long manteau de pourpre et son voile argenté,
Qui restaient accrochés à quelque barricade ;
Il remet la couronne à son beau front malade,
Qu’un pavé de l’émeute avait ensanglanté !
Vainqueur du communisme, il le frappe et le chasse,
Protège le foyer, saint autel qu’on menace,
Où la mère indulgente, aux pardons assurés,
Est la divinité qu’on prie et qu’on adore ;
Les enfants sont les fleurs dont l’autel se décore,
Et les douces vertus en sont les feux sacrés.
Prince, votre nom luit jusqu’au désert aride
Qu’habitent seuls l’Arabe et le soleil splendide ;
Et ce nom lumineux, brillant comme un rayon,
Fait resplendir les fronts sous la tente africaine ;
Car du fils des déserts, tout meurtri de sa chaîne,
Vous brisez les fers ; l’aigle a compris le lion.
Tout vous bénit, vous suit avec des yeux avides,
Et notre jeune armée, et nos vieux invalides ;
S’ils ont perdu leurs bras, ils ont gardé leurs cœurs !
Toutes les mains dans l’urne ont mis ce nom qu’on aime,
La main rude ou gantée, et la femme elle-même
Vous jette son bouquet, et vote avec des fleurs.
Pour former ces bouquets, pressez-vous, violettes.
Abeilles de Paris, ô peintres ! ô poètes !
Reprenez votre essor, vif essaim travailleur.
Le prince vous appelle, encourage vos veilles :
Symboles du travail, les actives abeilles
Seules étoileront son manteau d’empereur.
Napoléon III et l'Impératrice Eugénie adoptérent la violette comme symbole du régime.
Elle portait des violettes pour toutes les occasions. Suite à cet engouement la France fut au XIX° siècle, un des principaux producteurs de violettes
L'image de la violette impériale réapparaît en France sous le Second Empire lorsque les Palmes académiques adoptent cette couleur en 1866.
Père-la-Violette surnom donné à Georges Clemenceau (1841-1929).
Clemenceau, c’était le Tigre, le Père-la-Victoire, mais il avait comme Napoléon un autre surnom moins connu : le Père-la-Violette.
Il visitait souvent les poilus en première ligne et un jour, ils lui offrirent un bouquet de violettes cueillies près des tranchées. Pourtant dur comme un roc, attendri, il les remercia et ajouta :
"Je garderai ces violettes quand elles seront fanées et je demanderai qu’on les mette dans mon cercueil." (Édouard Bled)
Violettes impériales est le titre d'une opérette interprétée par Luis Mariano, d'abord sur la scène du théâtre Mogador puis à l'écran dans un film de Richard Pottier en 1952, et dont l'action se situe sous le Second Empire.
C’est l’histoire romancée de Violetta, une petite marchande de violettes bien sûr, qui s’éprend du comte Juan d’Ascaniz et devient fleuriste à la cour de l’impératrice Eugénie de Montijo, l’épouse de Napoléon III.
les airs célèbres de la partition de Vincent Scotto, notamment Qui veut mon bouquet de Violettes.
Les paroles de la chanson "Qui veut mon bouquet de violettes ?" :
{Refrain:}
Qui veut mon bouquet de violettes?
Mesdames, c’est un porte-bonheur
Messieurs, allons, qui me l’achète?
À tous, je l’offre avec mon cœur
Toutes mes violettes sont à vendre
Mais mon cœur, lui, ne se vend pas
Et celui qui voudrait me le prendre
Tôt ou tard s’en repentira
......
Plusieurs villes ont la violette comme symbole.
La violette de Toulouse fait partie du groupe des violettes de Parme (parmensis).
Selon la légende toulousaine, la violette serait arrivée à Toulouse en 1850 grâce à un soldat de Napoléon III qui aurait ramené de Parme la célèbre fleur qu'il aurait offerte à son amoureuse habitant à Saint-Jory.
Il existe une Confrérie de la violette à Toulouse. Cette ville est aussi appelée la Cité des violettes, car la production de cette fleur y était très importante. La Violette est l'une des récompenses décernées par l'Académie des Jeux floraux de Toulouse.
Claude Nougaro a chanté sa ville............
"… Ô mon pays, ô Toulouse
Un torrent de cailloux roule dans ton accent
Ta violence bouillonne jusque dans tes violettes ... "
La Violette de Toulouse en confiserie
Les violettes de Toulouse sont des friandises élaborées à partir de fleurs fraîches de violettes, de la variété violette odorante, cristallisées dans le sucre, spécialité de Toulouse.
La fabrication de la "violette de Toulouse", est très délicate, essentiellement manuelle, élaborée à partir de fleurs fraîches cueillies à maturité, qui consiste à les enrober de sucre puis à le faire cristalliser.
En Italie, la violette est l'emblème de la ville de Parme.
Robert DESNOS
Recueil : "Chantefleurs"
La Violette
À Parme, à Parme on fait du bon jambon,
À Parme, à Parme où pousse la violette.
À Parme nous irons
Manger du bon jambon,
Respirer la violette,
À Parme, ohé ! la violette sent bon.
Au Canada, la violette cucullée est l'emblème floral de la province du Nouveau-Brunswick.
La violette cucullée (viola palmata ou cucullata) est officiellement adoptée en 1936. Ce choix est attribuable aux Women's Institutes, au lieutenant-gouverneur de l'époque et aux écoliers.
Des sirops et des confitures étaient produits avec ses fleurs, qui sont censées posséder la propriété d'apaiser le système digestif et de stopper la toux.
En France, elle est le symbole historique du PUC (Paris université club)
Sheila Pickles dans le langage des fleurs a écrit :
"la violette est également dédiée à la Vierge, en tant que symbole de modestie et d’humilité: « C’est un symbole de modestie, car elle prend soin de cacher pudiquement sa fragile beauté sous les fleurs, et s’épanouit discrètement"
,
Dans la Prière de St. Bernard de Clairvaux
"ô Marie, ......Vous êtes ce beau jardin où Dieu a mis toutes les fleurs qui ornent son Eglise, entre autres, la violette de votre Humilité et la rose de votre Charité."
Dans le langage des fleurs, la violette représente l'innocence, la modestie et la pudeur, par allusion à la petite corolle qui semble hésiter à sortir de son écrin de feuilles.
Bleue, elle témoigne de la fidélité ;
blanche, elle évoque le bonheur champêtre
en bouquet, entouré de feuilles, elles symbolisent l'amour secret.
Dans "La Sonnambula de Vincenzo Bellini, le bouquet de violettes est le symbole de l’amour partagé entre Elvino et Amina.
Suite à sa répudiation, la jeune fille lors de sa deuxième crise de somnambulisme retrouve dans son corsage son bouquet de violettes fanées.
Sentimentalement, lorsqu’un homme offre un bouquet de violettes à une femme, c’est qu’il était pendant longtemps dans le silence par sa timidité, mais qu’enfin il arrive à dévoiler son amour.
la violette peut aussi exprimer un amour caché, dans le sens où deux amants amoureux ne veulent pas que leur relation se sache. La violette symbolise alors la discrétion.
Offrir deux violettes signifie que celui qui l’offre souhaite partager quelque chose avec la personne qui les reçoit, que cela soit son amitié, sa passion ou son amour .
Henri-Frédéric Amiel (1821-1881) - poète
Recueil : Grains de mil (1854)
La violette.
Douce violette,
Vierge humble et discrète,
Fille de nos bois,
Dis-moi dans quels songes
Ainsi tu te plonges
Sans joie et sans voix ?
— Sans voix, non sans joie,
Car Dieu m'en envoie :
J'écoute un oiseau ;
Son chant me fait fête,
Et moi, fleur muette,
Je me dis : c'est beau !
René de Buxeuil (1881- 1959) compositeur chansonnier
Les Violettes
{Refrain:}
Les violettes sont des fleurs
Qui dans leurs fragiles corolles
Abritent bien souvent des cœurs
Des cœurs d'amants qui se désolent
Elles ont quelquefois des pleurs
On nous dit que c'est la rosée
Mais ce sont des âmes brisées
Qui pleurent tout bas dans les fleurs
A la saison des violettes
Suzon venait d'avoir seize ans
Et ses deux grands yeux innocents
Ressemblaient aux douces fleurettes
Elle dit à son amoureux
Qui partait sur les mers lointaines
Pour les violettes prochaines
Nous nous marierons tous les deux
Mais plusieurs printemps se passèrent
Sans que son fiancé revint
Et plusieurs fois dans le jardin
Les violettes se fanèrent
{Au Refrain}
A la saison des violettes
Pierre n'était pas de retour
Et Suzette folle d'amour
Mourut de chagrin la pauvrette
Elle repose maintenant
Là-bas tout au bout du village
Où viennent en pèlerinage
Les amoureux pieusement
Et sur la tombe de Suzette
Quand revient la belle saison
Pousse une ardente floraison
D'humbles et douces violettes
{Au Refrain}
poème de Johann Wolfgang von Goethe
" La Violette "
Une violette dans un pré,
Anonyme, la tête penchée :
Mignonne était la violette.
S'approche alors une jeune bergère,
Humeur joyeuse, démarche légère,
Chantonnant par les prés.
Que ne suis-je, se dit la violette,
La plus belle des fleurs !
Serait-ce un tout petit peu,
Le temps que la belle me cueille
Et m'écrase contre son coeur,
Ne serait-ce qu'un petit quart d'heure !
Lorsque la jeune fille arriva,
N'eut cure de la violette,
Simplement la piétina.
Fauchée, mourante, la violette
Se réjouit encore : certes, je meurs,
Mais c'est par elle, à ses pieds.
Pauvre violette ! Mignonne était la violette.
Charles-Julien Lioult de Chênedollé (1769-1833) - poète
La violette
"Pourquoi faut-il qu’à tous les yeux
Le destin m’ait cachée au sein touffu de l’herbe,
Et qu’il m’ait refusé, de ma gloire envieux,
La majesté du lis superbe ?
Ou que n’ai-je l’éclat vermeil
Que donne le printemps à la rose naissante,
Quand, dans un frais matin, les rayons du soleil
Ouvrent sa robe éblouissante ?
Peut-être pourrais-je en ces lieux
Captiver les regards de la jeune bergère
Qui traverse ces bois, et, d’un pied gracieux,
Foule la mousse bocagère.
Avant qu’on m’eût vu me flétrir,
Je me serais offerte à ses beaux doigts d’albâtre ;
Elle m’eût respirée, et j’eusse été mourir
Près de ce sein que j’idolâtre.
Vain espoir ! on ne te voit pas ;
On te dédaigne, obscure et pâle violette !
Ton parfum même est vil ; et ta fleur sans appas
Mourra dans ton humble retraite.
Ainsi, dans son amour constant,
Soupirait cette fleur, amante désolée ;
Quand la bergère accourt, vole, et passe en chantant ;
La fleur sous ses pas est foulée.
Son disque, à sa tige arraché,
Se brise et se flétrit sous le pied qui l’outrage ;
Il perd ses doux parfums, et languit desséché
Sur la pelouse du bocage.
Mais il ne fut pas sans attrait
Ce trépas apporté par la jeune bergère,
Et l’on dit que la fleur s’applaudit en secret
D’une mort si douce et si chère. "
Emile Blémont (1839-1927) - poète
La violette
Sur sa fine tige en houlette
La violette
Tremble dans l'herbe du bois vert
Le coeur ouvert.
Elle a pour âme une odeur douce,
Comme la mousse
D'où son rêve silencieux
S'élève aux cieux.
Ton secret, rêveuse divine,
Je le devine :
C'est que le soleil et l'amour
Sont de retour.
Albert Mérat (1840-1909) - poète
Recueil : Les souvenirs (1872).
Les violettes
Une habitude longue et douce lui faisait
Aimer pendant l'hiver les violettes blanches ;
A l'agrafe du châle un peu court sur les hanches
Son doigt fin, sentant bon comme elles, les posait.
Un jour que le soleil piquant et clair grisait
Les moineaux francs criant par terre et dans les branches,
Elle me proposa d'aller tous les dimanches
Cueillir avec l'amour la fleur qui lui plaisait.
A présent, ce bouquet est tout ce que j'ai d'elle ;
Mais j'y trouve toujours, pénétrant et fidèle,
Un vivace parfum émané de mon cœur.
Tel le verre vidé qu'un souvenir colore :
Le regret du buveur pensif l'embaume encore
Et la lèvre y croit boire un reste de liqueur.
Renée Vivien - poète (1877-1909)
Prière aux violettes
Dans un coin de violettes,
Sous la protection humble des violettes
Je remets les soupirs et les douleurs muettes
Qui viennent m’assiéger ce soir… Ce trop beau soir !…
Dans cet effondrement du final désespoir
Leur parfum est semblable aux prières des Saintes…
Ô fleur entre les fleurs ! Ô violettes saintes !
Lorsqu’enfin, en un temps, s’arrêtera mon cœur
Las de larmes, et tout enivré de rancœur,
Qu’une pieuse main les pose sur mon cœur !
Vous me ferez alors oublier, Violettes !
Le long mal qui sévit dans le cœur des poètes…
Je dormirai dans la douceur des violettes !