16 décembre 2021 4 16 /12 /décembre /2021 19:37


 

René Char (1907-1988) poète et résistant français.

 

 

Feuillets d'hypnos 

(fragments)

 

L'intelligence avec l'ange, notre primordial souci. (Ange, ce qui, à l'intérieur

de l'homme, tient à l'écart du compromis religieux, la parole du plus haut

silence, la signification qui ne s'évalue pas.


Accordeur de poumons qui dore les grappes vitaminées de l'impossible.

Connaît le sang, ignore le céleste.


Ange : la bougie qui se penche au nord du cœur.)

Vous serez une part de la saveur du fruit.

Amis, la neige attend la neige pour un travail simple et pur, à la limite de

l'air et de la terre.


L'acte est vierge même répété.

Le poème est ascension furieuse ; la poésie, le jeu des berges arides.

Si l'homme parfois ne fermait pas souverainement les yeux, il finirait par ne

plus voir ce qui vaut d'être regardé.


Notre héritage n'est précédé d'aucun testament.

On ne se bat bien que pour les causes qu'on modèle soi-même et avec

lesquelles on se brûle en s'identifiant.

Agir en primitif et prévoir en stratège.


Nous sommes des malades sidéraux incurables auxquels la vie sataniquement

donne l'illusion de la santé.

Pourquoi •>

Pour dépenser la vie et railler la santé ?


(Je dois combattre mon penchant pour ce aenre de pessimisme atonique,

héritage intellectuel...)
 

Simeon Solomon (1840-1905), Sommeil - 1894

Simeon Solomon (1840-1905), Sommeil - 1894

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16 décembre 2021 4 16 /12 /décembre /2021 19:36

 

Francis Bury poète

22/09/2011

 


Les anges


Heureusement qu’ils sont toujours

Au-dessus de nos têtes, les anges ;

Pour nous qui ne sommes pas des anges,

Ils sont nos anges gardiens de nuits, de jours.

 

Vous pouvez me croire,

Bien sûr, que

 

Si nous discutions sur le sexe des anges,

Au sujet de la grosseur des cheveux d’ange,

Nous serions sûrs que leur patience d’ange

Arriverait à faire de nous des anges.

 

Une drôle d’histoire

Sans tête ni queue.

Francis Bury - poète
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16 décembre 2021 4 16 /12 /décembre /2021 19:36

 


Francis Jammes (1868-1938) poète, romancier, dramaturge et critique français 

Recueil : "Clairières dans le ciel"

 


O mon Ange gardien, toi que j’ai laissé là…

 

O mon Ange gardien, toi que j’ai laissé là

pour ce beau corps blanc comme un tapis de lilas :

Je suis seul aujourd’hui. Tiens ma main dans ta main.

 

O mon Ange gardien, toi que j’ai laissé là

quand ma force éclatait dans l’Eté de ma joie :

Je suis triste aujourd’hui. Tiens ma main dans ta main.

 

O mon Ange gardien, toi que j’ai laissé là

quand je foulais d’un pied prodigue l’or des bois :

Je suis pauvre aujourd’hui. Tiens ma main dans ta main.

 

O mon Ange gardien, toi que j’ai laissé là

quand je rêvais devant la neige sur les toits.

Je ne sais plus rêver. Tiens ma main dans ta main.
 

 Francis Jammes (1868-1938) - poète, romancier français - O mon Ange gardien, toi que j’ai laissé là…
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15 décembre 2021 3 15 /12 /décembre /2021 20:43

 

Armand Silvestre (1837-1901) écrivain français, romancier, poète, conteur, librettiste et critique d'art

Recueil : "Le Pays Des Roses"

 

Offrande


A vous s’en vont mes vers tremblants

S’abattre devant vos pieds blancs

Comme des colombes blessées ;

Vous êtes ce qu’ils ont chanté,

L’espoir, la grâce, la beauté,

Toutes mes chimères passées

 

Tous mes rêves me sont rendus ;

L’ange des paradis perdus

A leur seuil sous vos traits demeure :

O doux ange au front éclatant,

Ouvrez-m’en la porte un instant

Que je vous aime et que j’en meure !

Rimma Nikolaevna Vyugova

Rimma Nikolaevna Vyugova

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15 décembre 2021 3 15 /12 /décembre /2021 20:42


 

François Coppée (1842-1908) poète, dramaturge et romancier français.

Recueil : "L'Exilée"


 

À un ange gardien

 

Mon rêve, par l’amour redevenu chrétien,

T’évoque à ses côtés, ô doux ange gardien,

Divin et pur esprit, compagnon invisible

Qui veilles sur cette âme innocente & paisible !

N’est-ce pas, beau soldat des phalanges de Dieu,

Qui, pour la protéger, fais toujours, en tout lieu,

Sur l’adorable enfant planer ton ombre ailée,

Que ta chaste personne est moins immaculée,

Que ton regard, reflet des immenses azurs,

Et que le feu qui brille à ton front, sont moins purs,

Dans leur sublime essence au paradis conquise,

Que le cœur virginal de cette enfant exquise ?

 

Ô toi qui de la voir as toujours la douceur,

Bel ange, n’est-ce pas qu’elle est comme ta sœur ?

Ô céleste témoin qui fais que sa pensée

Par une humble prière au matin commencée

Dans ses rêves du soir est plus naïve encor,

N’est-ce pas qu’en voyant s’abaisser ses cils d’or

Sur ses yeux ingénus comme ceux des gazelles,

Tu t’étonnes parfois qu’elle n’ait pas des ailes ?


 

Johann Georg von Meyer ange gardien

Johann Georg von Meyer ange gardien

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15 décembre 2021 3 15 /12 /décembre /2021 20:41

 


Robert Desnos (1900-1945) poète surréaliste et résistant français

Recueil : "Contrée"


La Maison


Trois fois le vent, plus libre et plus furieux qu’un ange,

A soufflé dans son cor auprès de la maison.

Qu’un ange ? C’est un ange évadé de prison

Qui descend l’escalier mais que l’ombre dérange,

 

L’ombre qui le repousse et dont la toile étrange

Accroche des soleils aux fils de l’horizon

Et plus de vers luisants qu’il n’en est au gazon

Ou dans l’obscurité protectrice des granges.

 

Il descend et son pas tinte dans l’escalier

Comme un pot de cristal sur le sol du cellier.

Il descend, il atteint déjà le vestibule.

 

Le porche s’ouvre en grand sur l’entonnoir des nuits.

J’écoute et l’imagine. Il marche, il sort, il fuit,

Il vole dans un ciel crevé de péninsules.
 

Robert Desnos (1900-1945) - poète surréaliste et résistant français - La Maison
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15 décembre 2021 3 15 /12 /décembre /2021 20:41

 

 

Guillaume Prevel - auteur
 

 

L’ange noir
 

 

Les soirs de détresse où il entend le violon morne

Un ange noir sur son âme fragile se pose

Et réclame une audience près de la tombe où repose,

L’amour défunt adorée, que son coeur ruiné orne

 

Toujours au sommet d’un esprit qui défaille.

L’ange noir l’invite à oublier la vie et d’embrasser la mort

En le consolant faussement pour qu’il accepte enfin le sort

Qu’il lui a réservé afin que vaincu, au diable il aille.

 

Alors, le malheureux écoute l’ange au son d’une musique triste

Tandis que ce dernier le tire vers les abîmes profonds qui l’attriste

En lui rappelant l’amour infini et perdu qui ne sera plus.

 

Et lui, fou de mélancolie, regarde sous les reflets de la lune des chutes

La surface glacée du marbre où il imagine sa belle allongée

Pendant que l’ange, pâle sous l’aurore, sourit de la fin de sa lutte.

Guillaume Prevel - auteur - L’ange noir
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15 décembre 2021 3 15 /12 /décembre /2021 20:40

 

Guillaume Prevel - auteur - 

10/09/2012


L'ange endormi


C'est un petit ange

Comme en connaît le Paradis,

Le front nimbé de cette lumière bénie

Que tissent en artistes les archanges.

 

C'est un doux chérubin

Qui de belles pensées fait des rêves,

Et de beaux et grands jardins

Dont son innocence est la sève.

 

La nuit quand tout est endormi

De l'oreiller il se soulève,

Et porte à moi les cauchemars et les rêves

En se glissant dans mon lit,

 

Tirant sur lui la couverture

En bouclier contre les ombres.

Et que, chuchotant je le rassure,

Sur les mystères de la nuit, quand tout est sombre.

Guillaume Prevel - auteur - L'ange endormi
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15 décembre 2021 3 15 /12 /décembre /2021 20:40

 

Léon Dierx (1838-1912), poète parnassien et peintre français. 

Recueil : "Les Lèvres closes"

 


Le Rêve de la Mort


I


Un ange sur mon front déploya sa grande aile ;

Une ombre lentement descendit vers mes yeux ;

Et sur chaque paupière un doigt impérieux

Vint alourdir la nuit plus épaisse autour d’elle.

Un ange lentement déploya sa grande aile,

Et sous ses doigts de plomb s’enfoncèrent mes yeux.

Puis tout s’évanouit, douleur, efforts, mémoire ;

Et je sentais flotter ma forme devant moi,

Et mes pensers de même, ou de honte ou de gloire,

S’échappaient de mon corps pêle-mêle, et sans loi.....

Horace Vernet (1789-1863) allégorie de la mort - 1851

Horace Vernet (1789-1863) allégorie de la mort - 1851

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15 décembre 2021 3 15 /12 /décembre /2021 20:39

 

Aloysius Bertrand (1807-1841) - poète, dramaturge et journaliste français

Recueil : "Gaspard de la nuit"

 


Les deux anges

 


-  "Planons, lui disais-je, sur les bois que parfument

les roses ; jouons-nous dans la lumière et l’azur des

cieux, oiseaux de l’air, et accompagnons le printemps

voyageur."

 

La mort me la ravit échevelée et livrée au sommeil d’un

évanouissement, tandis que, retombé dans la vie, je

tendais en vain les bras à l’ange qui s’envolait.

 

Oh ! si la mort eût tinté sur notre couche les noces du

cercueil, cette sueur des anges m’eût fait monter aux

cieux avec elle, ou je l’eusse entraînée avec moi aux

enfers !

 

Délirantes joies du départ pour l’ineffable bonheur de

deux âmes qui, heureuses et s’oubliant par-tout où elles

ne sont plus ensemble, ne songent plus au retour.

 

Mystérieux voyage de deux anges qu’on eût vus, au point

du jour, traverser les espaces et recevoir sur leurs

blanches ailes la fraîche rosée du matin !

 

Et dans le vallon, triste de notre absence, notre couche

fût demeurée vide au mois des fleurs, nid abandonné sous

le feuillage.

Aloysius Bertrand (1807-1841) - poète, dramaturge et journaliste français - Les deux anges
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