21 février 2022 1 21 /02 /février /2022 17:50

 

 

2021


Patrice Fougeray Journaliste, écrivain

 

 

A l’ombre des aulnes


 
À l’ombre des aulnes

Le soleil peut darder

Et partout éblouir

À l’ombre des aulnes

Il s’est mis à pêcher

Et sa ligne à raidir

À l’ombre des aulnes

 

À l’ombre des aulnes

La bouteille de rosé

Rafraîchit dans l’eau calme

À l’ombre des aulnes

Où la furtive faune

Fait le bouchon plonger

Et sur le scion tinter son alarme

À l’ombre des aulnes

 

À l’ombre des aulnes

Pas de friture ce soir

Le poisson trop malin

À l’ombre des aulnes

Se décroche et fuit sans espoir

L’ appât bien trop fin

À l’ombre des aulnes

 

À l’ombre des aulnes

La sieste consolatrice

Laisse en paix le poisson

À l’ombre des aulnes

Le soleil se couche en prémices

D’une soirée sans façon

À l’ombre des aulnes

 

 A l’ombre des aulnes

A la nuit tombée

On s’y étend parfois

À l’ombre des aulnes

Pour de tendres baisers

Et de très doux émois

À l’ombre des aulnes

Patrice Fougeray - Journaliste, écrivain - A l’ombre des aulnes
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21 février 2022 1 21 /02 /février /2022 17:49

 

 

Philippe Martineau auteur


2014 - d’après le poème éponyme de Goethe

Extrait de:  Goethe et Poe

 

Le roi des aulnes

 

Alors que la pluie tombe et s’abat en griffant,

un cavalier s’égare au milieu de l’aulnaie.

De près, on voit que c’est un père et son enfant

et qu’au fond de leurs yeux une inquiétude naît.

 

Le garçonnet frissonne et se masque la face,

car il voit devant eux qu’une forme s’exhume

et que c’est le Roi des Aulnes prêt à la chasse.

Mais pour le père il n’y a là que de la brume.

 

Le garçonnet frémit quand il entend la voix

qui l’appelle et l’invite à entrer dans le rêve.

L’enfant répète en pleurs ce que souffle le roi

quand le père n’entend que le vent qui se lève.

 

Alors que le brouillard est rejoint par la nuit

et que l’enfant suffoque de plus en plus fort,

le cavalier cravache en écartant la pluie !

Mais quand il sort enfin son fils est déjà mort.

Philippe Martineau - auteur -  Le roi des aulnes
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21 février 2022 1 21 /02 /février /2022 17:49

 

 

 

Claude Roy (1915-1997),poète, journaliste et écrivain français

Le voyage d’automne, Ed. Gallimard, 1987

Paris samedi de Pâques 29 mars 1986

 

 

Alnus Glutinosa


 Au bord de la rivière les racines de l’aulne

Se nouent se tordent ruissellement ligneux

Cascade de branches nouées amarres en désordre

Serpents minéralisés qui vont boire dans l’eau

 

Arbre avide et droit nourri par tant de bras

Enfoncés dans la terre plongés profond dans l’eau

Son tronc trapu a jeté l’ancre de toutes parts

Distillant lentement entre la terre et l’eau

La sève qui gonfle enfin les chatons de printemps

Gluants d’un sperme heureux dans le jeune soleil

Claude Roy (1915-1997) - poète, journaliste et écrivain français - Alnus Glutinosa
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21 février 2022 1 21 /02 /février /2022 17:48

 

 

Francis Jammes (1868-1938) poète français, également romancier, dramaturge et critique. 

 

 

Recueil : "Clairières dans le ciel"

 

Dans le chemin…

 

Dans le chemin toujours trempé, 

tant y est épais, le feuillage visqueux

de l’aulne amertumé, nous nous promènerons.

Mais comme elle est plus grande que moi,

c’est elle qui écartera les branches et elle

encore qui mettra sur mon épaule sa joue

et ses yeux bleus qui fixeront le sol.

Francis Jammes (1868-1938) - poète français - Dans le chemin…
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12 février 2022 6 12 /02 /février /2022 20:14

 

 

Jacques Viallebesset (1949) écrivain et poète français,

Extrait :  Ce qui est épars".

 

A Marie et géraud


Les abricots du coeur


La roue des saisons moissonne les hommes

Dans un temps immobile où les collines

Toscanent dans la rondeur moelleuse des jours

 

Quand le père est parti les arbres ont versé

Des larmes de sève d’où éclosent les fleurs

La vie roule sans fin les galets du temps

 

Les abricots du cœur au verger d’amour

Sont des soleils confits dans la bouche du temps

Qui disent paix et joie aux amis de plein vent

 

Racines qui s’enfoncent dans le sol millénaire

Tous les arbres renaissent de leurs blessures

Seuls les fruits du bonheur transcendent la mort.

 Jacques Viallebesset (1949) - écrivain et poète français - Les abricots du coeur
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12 février 2022 6 12 /02 /février /2022 20:13

 

 

Sympatique - Oasis des artistes  

20/3/2015 

 

Fleurs d'abricot


Se couvrent tes branches de cette blancheur

Graciles , mobiles au moindre vent si doux

Brins si fins, ornés en grappes de ces fleurs

Exposées à la sensation d’un œil si jaloux.

 

Abricot, du temps présent j’attends ce futur

fleurs que j’admire , beau fruits que je cueille

hâte de me satisfaire, ce temps est allures

des fois t’es orné autres ,oui sans feuilles.

 

je vis en tes frondaisons ;nouées de sèves

entre ta senteur ,ta peau charnue juteuse

et ta chaire veloutée , de ta couleur je rêve

et du jaune au rouge vire ma nuit douteuse.

 

je ne sais si savourer tes taches de rousseurs

ou lentement s’enivrer mort en ta senteur

je dors entre ce suc de ton fruit et tes fleurs

bel arbre de l’abondance j’attends tes heures.

Sympatique - Oasis des artistes - poéte - Fleurs d'abricot 
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12 février 2022 6 12 /02 /février /2022 20:12

 

Dylan Pereira - poète  


Noyau d'abricot 


Le noyau à l'abri

De l'abricot,

 

L'abricot à l'abri

De l'abricotier,

 

Le noyau à l'abri

De l'abricot à l'abri

De l'abricotier,

 

Le noyau n'est pas mûr

Pour faire de la confiture.

 Dylan Pereira - poète  - Noyau d'abricot 
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12 février 2022 6 12 /02 /février /2022 20:12

 

Extrait de passage en Arabie (Marco Del Bucchia éditore)

2012

(traduit de l’italien par Sabine Huynh)

 

L'abricotier


Il m’est arrivé de dire que l’abricotier était ma maison

je préférais le bruit de ses feuilles

au silence qui résonnait contre les vieux murs.

Quand l’automne me bouclait à l’intérieur

je fixais l’arbre comme l’on fixe un rivage

au bout d’un voyage en mer

ou le soleil depuis un lieu dévasté par la pluie.

 

Maintenant que l’arbre est mort, suis-je sans demeure ?

J’aurais dû élire un chêne, un châtaignier sauvage

mais mortels ils le sont aussi, j’en ai bien peur.

Quoi qu’il en soit, un abricotier se tenait devant la maison.

 

Il m’est arrivé de dire que l’abricotier était ma maison

à présent dans ces pièces

remplies de bon sens, vides de sens

je me surprends à errer.

Marco Del Bucchia éditore - Extrait de passage en Arabie - L'abricotier
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12 février 2022 6 12 /02 /février /2022 20:11

 

 

Vette de Fonclare (1937) écrivaine spécialisée dans la littérature jeunesse et poétesse française

 

 2009

L'abricotier

 

Une explosion de fruits sur notre abricotier !

Une énorme récolte, et des fruits si serrés

Que l’arbre vu de loin forme une boule orange !

Une exquise saveur pour celui qui en mange !

 

C’est la première fois qu’il est si prolifique

Car les autres moissons furent plutôt mythiques :

Un abricot par ci, un abricot par là !

Le moins qu’on puisse dire est qu’on s’en souviendra …

 

Mais nous venons d’apprendre une affreuse nouvelle :

C’est que l’âme de l’arbre s’enfuit à tire d’ailes,

Et que dès l’an prochain nous allons le pleurer.

En s’auto-sacrifiant le bel abricotier

 

Veut assurer sa suite : ces acliaines d’or

Sont un ultime don un an avant sa mort,

Son tout dernier cadeau après l’apothéose.

Les gros fruits orangés sont tavelés de rose…

Vette de Fonclare (1937) - écrivaine - L'abricotier
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7 février 2022 1 07 /02 /février /2022 22:05

 

Jean-Baptiste Manhès (1926-2018) poète et conteur français

années 1980

 


Le frêne

 

Des chênes et peupliers on a chanté la voix,

Sous l’ombre de l’ormeau jadis jugeait un roi,

Le poète a décrit du sapin la crinière,

Mais le frêne des prés est laissé en arrière.

Au milieu de la haie dressé droit comme un i,

S’il n‘est majestueux, le frêne est bien joli,

Soit en alignement le long des chemins creux

Ou seul droit vers le ciel au coin du pré herbeux.

L’été son habit vert abrite les oiseaux ;

Sous la mousse du pied larves et vermisseaux

Régalent leurs becs fins, un vrai festin de roi.

Quand s’égrène midi au communal beffroi,

A la saison des foins, le faucheur en sueur

A sa branche suspend son outil de labeur,

Ses forces réparées par un frugal repas,

Sous son ombrage frais il se reposera.

Si après l’été chaud est rare le regain,

Ses branches émondées apaiseront la faim

Du troupeau de Salers qui sans cesse rumine

Sous les yeux du berger qui, au couteau, dessine

Dans sa branche tombée un serpent enroulé ;

Quelle fierté pour lui de l’avoir ciselé!

Pendant le long hiver, le paysan bricoleur,

Dans son tronc débité, met ses dons en valeur,

Pour créer un outil campagnard et costaud :

Soit un manche de faux ou rustique râteau.

Et même autrefois ignorant hickory,

C’est dans son pied trempé qu’on fit les premiers skis.

Depuis la nuit des temps, pour remplir son carquois,

Le malin Cupidon utilise son bois.

Comme rien ne se perd, du sol déracinée,

La souche, pour Noël, est dans la cheminée,

Réchauffant la maison et les sabots de bois

Que l’enfant au réveil videra avec joie.

Sur pied ou abattu, le frêne méconnu

Aux paysans auvergnats des services a rendus.

Jean-Baptiste Manhès (1926-2018) - poète et conteur français - Le frêne
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