7 février 2022 1 07 /02 /février /2022 22:04

 

 

Michel Cosem  - Philippe Davaine - Auteurs - Le frêne
Paru en mars 2004
Arbres de grand vent


Le frêne


 
Frêne guetteur

Frais et jeune

Plein d’idées

Mais silencieux.

Pourquoi es-tu venu

Là où il ne fallait pas,

Pourquoi ne réponds-tu pas

Aux questions essentielles

Pourquoi lorsque je t’appelle

Malgré ton courage

Regardes-tu au loin ?

Frêne guetteur

Michel Cosem / Philippe Davaine - Auteurs - Le frêne
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7 février 2022 1 07 /02 /février /2022 22:03

 

Seamus Heaney (1939- 2013) poète anglophone très apprécié dans le monde anglo-saxon, pour une poésie mêlant l'évocation sensuelle de la nature
Seeing Things, Faber & Faber, 1991.

 

 

Le frêne

 

Jamais plus il ne se lèvera, mais il se tient prêt.

Éclaboussé par le matin, comme un miroir,

Il regarde à travers la large fenêtre, songeur,

Sans se soucier du temps clair ou nuageux.

 

Point de vue de haut sur tout le pays.

Premiers livreurs de lait, première fumée, troupeau, arbres

Saturés d’humidité au-dessus des haies détrempées —

Tout cela est pour lui, il est comme une sentinelle

 

Oubliée et incapable de se rappeler

Le pourquoi, les raisons de sa station surélevée,

S’étant réveillé soulagé, quoique dans la même position,

Mais délivré de toute contrainte, comme une déferlante.

 

Peu à peu, sa tête s’éclaircit avec la lumière, et sa main inutile

Tâtonne désespérément jusqu’à pouvoir agripper

Le membre fantôme d’un frêne, sur lequel il pourra s’appuyer.

Parvenu à cette prise, il peut maintenant tenir en place

 

Ou manier sa canne comme un rameau d’argent, et venir

Marcher de nouveau parmi nous : tel un docte juge.

J’aurais pu tirer de la haie un bien meilleur bonhomme !

Sans doute Dieu se remémorant Adam a-t-il dit la même chose.

Seamus Heaney (1939- 2013) - poète anglophone -  Le frêne
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7 février 2022 1 07 /02 /février /2022 22:02

 

 

Louis-Honoré Fréchette (1839-1908) poète, dramaturge, écrivain et homme politique québécois.

Stadaconé est un village iroquoien qui était situé sur l'emplacement de l'actuelle ville de Québec.  


Le Frêne des Ursulines

 

Il semblait à nos yeux un pilier des vieux âges,

Ce vieux tronc qui brava tant de vents en courroux.

Il avait sur nos bords vu les Pâles-Visages

 

Remplacer les grands guerriers roux.

 

Aigrette énorme au front du vaste promontoire,

Colosse chevelu dans le roc cramponné,

Il avait vu passer bien des jours sans histoire

Au sommet de Stadaconé.

 

Son ombre avait couvert bien des bivouacs sauvages,

Abrité bien longtemps des hordes aux flancs nus,

Tandis que le grand fleuve à ses mornes rivages

Jetait ses sanglots inconnus.

 

Il savait des secrets que nul œil ne devine ;

Quand, un jour, face à face, il vit ― aspect troublant ―

Sur le même rocher surgir la croix divine

À côté d’un long drapeau blanc.

 

Et puis, de siècle en siècle et d’années en années,

L’arbre antique vécut ― flux et reflux du sort ―

La légende sublime où notre destinée

A pris son incroyable essor.

 

Il vit tous nos héros ; il vit toutes nos gloires ;

Il vit nos fiers travaux et nos saints dévoûments ;

Il vit notre abandon, nos stériles victoires,

Avec leurs sombres dénoûments ;

 

Et, sur ses derniers jours, dans ses décrépitudes,

Comme une harpe où tremble un vieux lambeaux d’accord,

 

On croyait voir, au vent des vieilles solitudes,

Ses rameaux frissonner encor.

 

Et lorsque le géant quatre fois centenaire

Courba sa tête où tant de soleils avaient lui,

Ce fut triste ; on comprit que c’était toute une ère

Qui disparaissait avec lui.

 

O frêne ! ô grand témoin des choses envolées !

On a sacré, depuis, le sol où tu tombas ;

Et sur ta place vide, en bruyantes mêlées,

Des enfants prennent leurs ébats.

 

Oui, des enfants, des jeux, des rires, des fronts roses,

À l’endroit même d’où, colosse aux flancs rugueux,

 

Tu vis se dérouler, en tes ennuis moroses,

La noble histoire des aïeux !

 

Des cris de joie, après le vol des oriflammes,

Le clairon, les obus et le tambour battant !…

Si comme l’être humain les arbres ont des âmes,

Ô grand mort n’es-tu pas content ?

 

Pour moi, quand, de l’antique enclos des ursulines,

Pour la première fois, tout ému, j’entendis

Monter ces voix d’enfants, fraîches et cristallines

Comme un écho du paradis,

 

Soudain, sous les arceaux dépouillés du vieux frêne,

 

Longue chaîne héroïque évoquée à la fois,

Il me sembla revoir passer l’ombre sereine

Des saintes femmes d’autrefois !

 

De nos martyrs chrétiens immortelles rivales,

De dévoûments obscurs grands cœurs fanatisés,

Que la France d’alors jetait sans intervalles

Sur ces bords incivilisés !

 

Dames de haut parages ou filles des chaumières,

Qui laissaient tout, famille, amis, brillants partis,

Pour venir apporter les divines lumières

Aux petits d’entre les petits !

 

Et je rêvai longtemps ; car jamais, ô vieil arbre,

À nul fronton superbe, au seuil de nul tombeau,

 

Je n’ai rien vu, fouillé dans le bronze ou le marbre,

De plus touchant et de plus beau,

 

Que celle qui porta le nom de La Peltrie,

Sainte veuve, enseignant, sous tes ombrages frais,

Avec le nom de Dieu le grand mot de Patrie

Aux petits enfants des forêts

Marie de l’Incarnation enseignant sous le frêne des Ursulines

Marie de l’Incarnation enseignant sous le frêne des Ursulines

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7 février 2022 1 07 /02 /février /2022 22:02

 

 

Jean Vauquelin de la Fresnaye (1535-1607) poète français

 


Frêne hautain, forestier et champêtre...

 

Frêne hautain, forestier et champêtre

L'arbre premier de tant d'arbres divers,

L'arbre immortel au renom de mes vers,

L'arbre aux serpents toujours odieux maître ;

 

Le coudre rompt, mais tu te fais connaître

Propre à la guerre et jamais de travers

De toi tortu les monts ne sont couverts,

Ains haut et droit toujours as voulu naître ;

 

Je fais mes dards, pour tous mes arcs, de toi,

Les forestiers en font de même moi,

Et Panarèthe en fait les siens encore :

 

Phébus aussi en patronne ses traits,

Sa chaste soeur son carquois en décore,

Ainsi au bois as tous noms satisfaits.

Jean Vauquelin de la Fresnaye (1535-1607) - poète français - Frêne hautain, forestier et champêtre...
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7 février 2022 1 07 /02 /février /2022 22:01

 


L'Edda de Snorri (1179-1241) ou plus simplement l'Edda, également connue sous les noms d’Edda en prose et de Jeune Edda, est un texte littéraire en vieil islandais rédigé à partir de 1220 par Snorri Sturluson. Si l’Edda se veut d’abord un manuel de poésie scandinave traditionnelle (la poésie scaldique), c’est aussi et surtout une présentation complète et organisée de la mythologie nordique, qui en fait l’un des chefs-d’œuvre de la littérature médiévale (et plus spécifiquement de la littérature norroise) et un classique de la littérature islandaise.


manuscrit regroupant un ensemble de poèmes, compilation que l’on doit à Snorri Sturluson (1179-1241). 


Ces textes résument les traditions nordiques qui, transmises oralement jusque là, menaçaient de s’égarer et de se perdre. L’Edda renvoie donc à des traditions bien antérieures au Moyen-Âge de Sturluson.

 

Yggdrasil, extrait :

 

..."Je connais neuf mondes, neuf domaines couverts par l’arbre du monde.

Cet arbre sagement édifié qui plonge jusqu’au sein de la terre…

 

Kormt et Orrnt et les deux Kerlaugar

Thor doit les passer à gué, chaque jour

Quand il s'en va juger près du frêne Yggdrasil.

Car Asbru brûle, tout entier enflammé,

Et bouillonnent les eaux sacrées.

 

D'origine fort diverse,

j'estime que sont les Nornes:

Elles ne possèdent pas le même lignage.

Certaines sont de la race des Ases,

Certaines sont de la race des Elfes,

Certaines sont filles de Dvalin.

 

Le frêne Yggdrasil subit des épreuves

Plus grandes que ne le savent les hommes.

D 'en haut un cerf le broute, sur le côté,

il pourrit, et d'en bas Nidhogg le ronge.

 

Il est dit également ceci : 

Plus de serpents se trouvent sous le frêne Yggdrasil

Que ne peut se l'imaginer un vieil insensé:

Goin et Moin - Ce sont les fils de Grafvitnir -,

Grabak et Grafvollud, Ofnir et Svafnir,

Je sais que toujours de l'arbre

Ils rongeront les rameaux. 

 

Je sais qu'il est un frêne appelé Yggdrasil,

Arbre altier, sacré, de blanche boue aspergé.

De là viennent les gouttes de rosée 

Qui tombent dans les vallées.

Toujours vert, il se dresse

Au-dessus de la source d'Urd. 
... 

 

 


Le Hávamál 
Ce poème du monde paysan qui préserve les mythes de l'Edda poétique et la dimension épique de l'aventure humaine est attribué au dieu de la poésie Odin.

Et c'est au prix d'un autre sacrifice que le dieu obtint le secret des runes : Blessé par sa propre lance Gungnir, Odin se pend à Yggdrasil, le frêne axial du monde, durant neuf nuits, sans boire ni manger.


C'est en tout cas ce que révèle le Rúnatal ("Dénombrement des runes"), un des poèmes qui compose le Hávamál (les "Dits du Trés-Haut") :

 

Il est dit, aux stances 138 et 139 du Havamal.
Ecritures que nous transmettent lesdits de Odin, le Très Haut


Yggdrasil, extrait 

 

Le secret des runes

 

"Je sais que je pendis

À l'arbre battu des vents Neuf nuit pleines,

Navré d'une lance

Et donné à Odin,

Moi-même à moi-même donné,

-À cet arbre

Dont nul ne sait


D'où proviennent les racines.

Point de pain ne me remirent

Ni de corne;

Je scrutai en dessous,

Je ramassai les runes,

Hurlant, les ramassai,

De là, retombai."

 L'Edda de Snorri (1179-1241) - texte littéraire islandais - Yggdrasil /Le frêne / Le secret des runes
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3 février 2022 4 03 /02 /février /2022 20:05

 

Lorand Gaspar (1925 – 2019) poète, médecin, historien, photographe et traducteur français d’origine hongroise

Patmos et autres poèmes

Gallimard éditeur, 2001

 

Amandiers


 
Te faire surgir

de la provenance du bond

de l’effraction perdue du jaillir.

 

Là tu te tiens

dans les décombres du porche

fraîcheur de sève, poignée d’écume –

neige odorante dans la nuit du regard.

 

Que la joie est simple au bout du cheminement obscur !

Comme ces minces pellicules donnent corps à la lumière !

 

Regarde comme il fond ce peu

de blanc tombé au fond de l’œil !

 

Les amandiers dans la nuit !

Ô les dents de clarté !

 

Pulsation sourde d’étoiles

dans l’épaisseur de la terre –

 

Le soleil couché dans sa barque souterraine

nos doigts aveugles cherchent des couleurs –

dans ta bouche des caillots de ténèbres

dans ton ventre la douleur du venin

savoir de ta vie si tu peux la comprendre –

 

Nous sommes l’un l’autre dévêtus

de noms qui collaient à la peau

appelant sans nom le silence

qui cimente les sons de la musique –


 
Ô pure douleur du chant de naître

inapaisable travail sans visage

et nous-mêmes nuages et paroles

allant avec les bêtes au soir

dans les poudres de l’étendue –

 

Dans l’œil de la tourmente

sur le seuil brûlant du cratère

l’églantier.

 

Noyau de pudeur déboutonné

tendresse doucement froissée –

 

Ces bris, ces haltes claires dans le sang

orage tactile dans le noir humide.

 

Dans l’enclos défait du combat

rougeur qui porte à bout de bras

le cœur de sa fragilité –

quelque part c’est toujours le même

bruissement d’aubes dans les pierres.

 

Toi soleil coureur essoufflé

couché bouche à bouche sur les eaux

sur la mer ouverte à tous vents

la barque de nos mains dérive

 

Or fumé, brûlé des visages

dans la pénombre des années

gardant au-dedans ses lueurs –

 

Musique

nos doigts raclent

des cordes invisibles

dans la lumière dissoute

chaude étoffe arrachée

à l’hiver –

 

Toujours cet écho

sa source illisible

où erre avant l’aube

pieds nus le jasmin

 

Tu nages encore et c’est nuit

tu nages dans la nuit qui a toujours été

et ton corps a percé l’eau glauque

qui sent l’empois et la levure.

 

Et la chair rame dans la chair

les mains torturent et les mains tuent

elles griffent à clair les ténèbres

et retournent à l’obscur.

 

Juste avant le jour le feuillage

frissonnant des dernières étoiles

lueurs serrés au centre des vagues

couleur d’écaille et de ferveur
 

Le bruit déchiré d’un caïque

par les vents de résurrection –

 matin toutes voiles dehors

dans le ravin étroit du chant

sur le brun si chaud des cailloux


 
Une mouette a crié

dans l’auge aveugle d’un corps

fragment de jour affolé,

 

Et la mer et l’espace sans oreilles –

bat dans le mur du bleu

bat, le blanc d’un pétale –

 

Dentelles, frondaisons, linges et grappes

nos encres lavées à grande eau

toutes images essorées

les rafales du vent peignent la mer  –

Lorand Gaspar (1925 – 2019) - poète, médecin, historien, photographe - Amandiers
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3 février 2022 4 03 /02 /février /2022 20:05

 

1957


Georges Brassens (1921-1981) auteur-compositeur-interprète français.

 

L'amandier


J'avais l' plus bel amandier

Du quartier,

J'avais l' plus bel amandier

Du quartier,

Et, pour la bouche gourmande

Des filles du monde entier,

J' faisais pousser des amandes

Le beau, le joli métier !


 
Un écureuil en jupon,

Dans un bond,

Un écureuil en jupon,

Dans un bond,

Vint me dir' : "Je suis gourmande

Et mes lèvres sentent bon,

Et, si tu m' donn's une amande,

J' te donne un baiser fripon !


 
— Grimpe aussi haut que tu veux,

Que tu peux,

Grimpe aussi haut que tu veux,

Que tu peux,

Et tu croqu's, et tu picores,

Puis tu grignot's, et puis tu

Redescends plus vite encore

Me donner le baiser dû !"


 
Quand la belle eut tout rongé,

Tout mangé...

Quand la belle eut tout rongé,

Tout mangé...

"Je te paierai, me dit-elle,

À pleine bouche quand les

Nigauds seront pourvus d'ailes

Et que tu sauras voler !


 
"Mont' m'embrasser si tu veux,

Si tu peux...

Mont' m'embrasser si tu veux,

Si tu peux...

Mais dis-toi que, si tu tombes,

J'n'aurai pas la larme à l'oeil,

Dis-toi que, si tu succombes,

Je n' porterai pas le deuil !"


 
Les avait, bien entendu,

Toutes mordues,

Les avait, bien entendu,

Toutes mordues,

Tout's grignoté's, mes amandes,

Ma récolte était perdue,

Mais sa joli' bouch' gourmande

En baisers m'a tout rendu !


 
Et la fête dura tant

Qu' le beau temps...

Et la fête dura tant

Qu' le beau temps...

Mais vint l'automne, et la foudre,

Et la pluie, et les autans

Ont changé mon arbre en poudre...

Et mon amour en mêm' temps !

Georges Brassens (1921-1981) - auteur-compositeur-interprète français - L'amandier
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3 février 2022 4 03 /02 /février /2022 20:04

 

 

David Herbert Lawrence, plus connu comme D. H. Lawrence, (1885-1930 ) écrivain britannique. 

Auteur de nouvelles, romans, poèmes, pièces de théâtre, essais, livres de voyage, traductions et lettres, il est célèbre notamment pour son roman L’Amant de lady Chatterley.


    
Amandiers dépouillés

Traduction Jacky Lavauzelle


Amandiers humides, sous la pluie,

Comme le fer se colle sinistrement sur la terre;

Troncs noirs des amandiers, sous la pluie,

Comme des outils de fer tordus, hideux, sortant de la terre,

Sortant de la profondeur, de la douceur sicilienne du vert de l’hiver,

Herbe de terre immangeable,

Troncs d’amandiers se courbant en noir, fer sombre, escaladant les pentes.

 

Amandier, sous la terrasse,

Noir, rouillé, le tronc de fer,

Vous avez soudé vos minces tiges les plus fines,

Comme l’acier, comme l’acier sensible dans l’air,

Gris, la lavande, l’acier sensible, se courbant finement et se cassant dans

une parabole.

 

Que faites-vous sous la pluie de Décembre ?

Vous avez une sensibilité électrique étrange dans vos pointes d’acier ?

Sentez-vous l’air aux influences électriques 

Comme certains appareils magnétiques étranges ?

 

Prenez-vous des messages, dans un code étrange,

Du  ciel sauvage, électricité vagabonde, qui rôde  constamment autour de

l’Etna?

Prenez-vous le murmure du soufre dans l’air ?

Entendez-vous les accents chimiques du soleil ?

 

Avez-vous téléphoné le grondement des eaux sur la terre ?

Et de tout cela, ne faites-vous pas des calculs ?

Sicile, la Sicile de Décembre sous une masse de pluie 

Avec le fer des noirs branchements, rouillés, comme de vieux

Instruments tordus

Et brandissant et se penchant sur l’envol hivernal de la terre, escaladant les

pentes

D’un vert tendre immangeable !

D. H. Lawrence, (1885-1930) - écrivain britannique -  Amandiers dépouillés
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3 février 2022 4 03 /02 /février /2022 20:04

 

 

Alphonse de Lamartine, de son nom complet Alphonse Marie Louis de Prat de Lamartine, (1790-1869) poète, romancier, dramaturge français, historien,

Nouvelles méditations poétiques

 

 

La branche d’amandier

 


De l’amandier tige fleurie,

Symbole, hélas! de la beauté,

Comme toi, la fleur de la vie

Fleurit et tombe avant l’été.

 

Qu’on la néglige ou qu’on la cueille,

De nos fronts, des mains de l’Amour,

Elle s’échappe feuille à feuille,

Comme nos plaisirs jour à jour !

 

Savourons ces courtes délices;

Disputons-les même au zéphyr,

Epuisons les riants calices

De ces parfums qui vont mourir.

Alphonse de Lamartine (1790-1869) - poète, romancier, dramaturge français - La branche d’amandier
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30 janvier 2022 7 30 /01 /janvier /2022 22:02

Barbara (1930-1997) auteure-compositrice-interprète française

chanson

 

"L’île aux mimosas"

 

Il y a si peu de temps,

Entre vivre et mourir,

Qu'il faudrait bien pourtant,

S'arrêter de courir,

 

Toi que j'ai souvent cherché,

A travers d'autres regards,

Et si l'on s'était trouvés,

Et qu'il ne soit pas trop tard,

Pour le temps qui me reste à vivre,

Stopperais-tu ta vie ivre,

Pour pouvoir vivre avec moi,

Sur ton île aux mimosas,

Et comme deux chevaux,

Courant dans la prairie,

Et comme deux oiseaux,

 

Volant vers l'infini,

Et comme deux ruisseaux,

Cherchant le même lit,

Nous irions dans le temps,

Droits comme des roseaux,

Quand sous le poids des ans,

Nous courberions le dos,

Ce serait pour mieux boire,

Ensemble à la même eau,

 

Et si tu m'avais cherchée,

De soir en soir, de bar en bar,

Imagine que tu m'aies trouvée,

Et qu'il ne soit pas trop tard,

Pour le temps qu'il me reste à vivre,

J'amarrerais mon piano ivre,

Pour pouvoir vivre avec toi,

Sur ton île aux mimosas,

 

Nous aurions la fierté,

Des tours de cathédrales,

Et nous serions plus près,

Du ciel et des étoiles,

Nous saurions le secret,

Des aurores boréales,

Il y a si peu de temps,

Entre vivre et mourir,

Qu'il faudrait bien pourtant,

S'arrêter de courir,

Et prendre un peu de temps,

De voir les fleurs s'ouvrir,

 

Toi que j'ai souvent cherché,

A travers d'autres regards,

Et si l'on s'était trouvés,

Et qu'il ne soit pas trop tard...

 

Barbara (1930-1997) - auteure-compositrice-interprète française - "L’île aux mimosas"
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