Pindare (en 518 av. J.-C.- 438 av. J.-C., poète lyrique grec.
Odes et fragments
Olympique III
Pour Théron d'Agrigente,
Vainqueur à la course des chevaux,pour les Théoxénies
Héraclès,
Le juge intègre des Hellènes, cet Étolien,
Qui posa au-dessus de ses prunelles,
Sur son front,
Strophe 1
Des Tyndarides hospitaliers, je désire la faveur,
Et celle d'Hélène finement bouclée,
Pour célébrer la glorieuse Agrigente : tel est mon vœu !
Au vainqueur olympique,
Théron, j'ai dressé l'hymne, à ses coursiers aussi,
À l'élan prodigieux ! Or la Muse était
À mes côtés, lorsque j'inventai une harmonie nouvelle,
Unissant la cadence dorienne à la voix,
Antistrophe 1
Splendeur des fêtes. Puisque se dressent
Sur la chevelure les couronnes,
Je me dois d'acquitter une dette sacrée :
La lyre subtile,
Le son des flûtes, et l'ordre des vers,
Au fils d'Onésidamos doivent se mêler, comme il sied ;
Et toi, Pise, déclare aussi, toi par qui,
Divinement, sont inspirées aux hommes les Odes,
Épode 1
Oui, parle de celui qui obéit aux premiers ordres d'Héraclès,
Le juge intègre des Hellènes, cet Étolien,
Qui posa au-dessus de ses prunelles,
Sur son front,
Le verdoyant feuillage d'olivier, que, jadis,
Des sources obscures
De l'Ister ramena le fils d'Amphitryon,
Cette mémoire des joutes olympiques,
Strophe 2
Après avoir si bien convaincu les Hyperboréens,
Serviteurs d'Apollon, par l'éclat de sa parole.
Bienveillant, il désirait pour l'agréable
Bosquet de Zeus une plante ombrageante
Pour les hommes, afin de couronner leurs exploits.
Et déjà, alors que les autels au Père
Déjà étaient dédiés, et que le char doré
Du soir avait embrasé sa prunelle, la Lune,
Antistrophe 2
Les arbitres des joutes,
De même que les quinquennales,
Étaient par lui fondés sur les saintes falaises de l'Alphée ;
Mais les arbres charmants n'étaient guère abondants
Dans les vallées du Cronion, la terre de Pélops :
Tout était pauvre, et l'endroit lui apparut
Écrasé par les feux ardents du soleil.
Alors, son cœur le poussa à se rendre dans le pays
Épode 2
Istrien ; là, Léto, dresseuse de chevaux,
L'accueillit, lui qui revenait des régions d'Arcadie
Aux coteaux sinueux,
Jeté dans cette aventure
Par Eurysthée, contraint aussi par le Père céleste,
Afin de ramener la biche aux cornes d'or,
Que jadis Taigétê
Avait donnée à Orthosie, offrande sacrée.
Strophe 3
Dans sa poursuite, il découvrit une contrée
Épargnée par les souffles du Nord
Au froid mugissement ; devant ces arbres, il fut fasciné !
Un désir ardent le poussa
À les planter le long de l'espace douze fois borné de tours,
Où courent les chevaux. Et, aujourd'hui, à la fête,
Tout de mansuétude, il vient,
Accompagné des Jumeaux, enfants de la svelte Léda.
Antistrophe 3
Car il leur a ordonné, à son départ pour l'Olympe,
De régir ces jeux sublimes
Pour la vaillance des hommes et le maniement du char
Si vif. Et moi, je veux de tout mon cœur
Affirmer, qu'aux Euménides
Et à Théron, la gloire est échue, grâce aux cavaliers
De Tyndare, car aux plus opulents des hommes,
Ils furent hospitaliers, leur donnant des festins,
Épode 3
Ayant préservé une piété digne des Meilleurs.
Si le premier bien est l'eau, si
L'or est le plus pur,
Aujourd'hui, à l'apogée
De ses exploits, Théron vient d'atteindre
L'extrémité des Colonnes
D'Héraclès. Leur au-delà est aux sages interdit,
Comme aux impies. Mais je n'irai pas plus loin : sinon, je serai fou !