26 février 2023 7 26 /02 /février /2023 18:28

 

 

Ovide ( 43 av. J.-C.-17 ou 18 ap. J.-C.) poète latin qui vécut durant la période de la naissance de l'Empire romain. 

 

Dans la mythologie grecque, Aréthuse est une nymphe du cortège d'Artémis. Étant la fille de Nérée, elle est aussi une Néréide.

(Métamorphoses d'Ovide - V, 585

 

La fontaine d'Aréthuse


Un jour, je m'en souviens,

Je revenais de la forêt de Stymphale, 

Accablée du poids des chaleurs,

Que rendaient plus pesant 

Les travaux pénibles de la chasse;

Je trouve un ruisseau dont l'onde, 

Qui paraît immobile, erre lentement sans murmure, 

Et permettait à l'oeil de compter les cailloux

Que couvre son limpide cristal.

Son cours est presque insensible; 

Et de vieux saules, de hauts peupliers,

Qu'entretient sa fraîcheur, l'abritent de leur ombre.

Je m'approche de ses bords. 

Je mets un pied dans l'onde ;

J'y descends ensuite jusqu'aux genoux. 

Je détache enfin mes vêtements légers ;

Je les suspends sur un saule courbé,

Et je me plonge dans les flots. 

Mais tandis que de mes mains je frappe l'onde,

Et l'agite, et la divise dans mes jeux,

Je ne sais quel murmure 

Semble sortir du fond des eaux :

Je frémis, et, dans mon effroi,

Je m'élance sur le bord le plus prochain.

Abraham Bloteling - Alphée et Arethuse

Abraham Bloteling - Alphée et Arethuse

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22 janvier 2023 7 22 /01 /janvier /2023 22:06

 

Marie Intel poètesse française

28/11/2014


Le cyprès


Dessinée sur l'aube qui enfin renait

La pointe du cyprès se met à ondoyer

Esquissant une ombre au sombre reflet

Pressage d'une journée chaude et ensoleillé

 

Sortir du sommeil et oublier les mauvais rêves

Ces images venues d'un ailleurs inconnu

Des semblants d'une vie échouée sur la grève

Mais qui génèrent en toi une angoisse retenue

 

De la fenêtre ouverte je peux sentir les odeurs

Fraicheur de la nature transportée par le vent

Magnifique spectacle offert par le ballet des fleurs

Dans le silence, le papillon et la brise sont amants

 

 

La vie à son prix, dont la quête du bonheur

Dans cet océan des souhaits inassouvis

Les abysses les plus noires enserre mon cœur

Terrassée par le mal, je sais à présent le prix de la vie

 

Quand le crépuscule dessinera l'ombre du cyprès

Les regards ne seront plus que peine et désespoir

Dans l'inertie de ce murmure sans après

L'aube va enfin renaitre dans l'agonie du soir.

 

Marie.C

Marie Intel - poètesse française - Le cyprès
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22 janvier 2023 7 22 /01 /janvier /2023 21:34

 

Philippe Martineau, alias Famineur (1957) auteur et poète

 

2018 - 2 Février 

 

Cyprès

 

Sous le pinceau du Caravage,

une cohorte de cyprès

tient en respect le paysage

et se prépare au pas d’après.

 

Est-ce à présent que tout s’éclaire

et se dénude jusqu’en bas ?

Mais la réponse est un tonnerre

en haut que je ne comprends pas.

 

S’enracinant dans le silence,

la soldatesque des cyprès

s’enfonce autant que je m’avance

et que mes pas sont indiscrets.

 

Est-ce à jamais que tout s’efface

et se consume dans la nuit ?

Mais la réponse de l’Espace

est en deçà du moindre bruit.

 

Le Caravage - Le Sacrifice d'Isaac - détail La campagne décrite selon les conventions idylliques de l'époque, avec allée de cyprès, résidence de campagne et monastère se détachant sur un beau ciel d'été qui peut évoquer la Toscane

Le Caravage - Le Sacrifice d'Isaac - détail La campagne décrite selon les conventions idylliques de l'époque, avec allée de cyprès, résidence de campagne et monastère se détachant sur un beau ciel d'été qui peut évoquer la Toscane

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20 janvier 2023 5 20 /01 /janvier /2023 15:22

 

 

Vette de Fonclare (1947) écrivaine et poètesse française

 


Le cyprès

 

Au bord de la falaise, un cyprès de Florence

Découpe sur la nue sa flamme torsadée.

Sa haute torche noire hiératique est tracée

Comme un trait vertical sur le ciel de Provence.

 

Il est planté là-haut tout près d’un cimetière

Où les tombes verdies d’un très ancien village

Pourrissent lentement. Brodé de fleurs sauvages,

Seulement ombragé par la sombre torchère,

 

L’enclos est triste et nu au coeur gris du maquis.

Le cyprès est énorme et semble indestructible :

Un géant fuselé qui paraît insensible

Aux assauts du mistral secouant à l’envi

 

La pointe fine et drue qui surmonte sa cime.

Monument végétal resserré sur lui-même,

Un vieil arbre immuable, un imposant totem

Posé sur le roc noir au dessus de l’abîme.

Vette de Fonclare (1947) - écrivaine et poètesse française -  Le cyprès
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20 janvier 2023 5 20 /01 /janvier /2023 14:08

 

 

Anatole Bisk, dit Alain Bosquet (1919-1998) poète et écrivain français d'origine russe.

pour Jacques Chessex


 

Le cyprès


Avec son cimetière en laisse, le cyprès

m'a retenu toute une après-midi

sur la colline : il fallait qu'il accuse

les vivants et les morts, le silence et le bruit.

Ce fut bientôt mon tour :

je me suis plaint des hommes,

des femmes, des objets,

des animaux que l'on bat sans raison,

des circonstances

où j'ai vécu ou, plutôt, j'ai cru vivre.

A la première étoile,

je lui ai dit : 

"Ce dialogue est attristant ;

rentrons chez nous, chacun de son côté :

toi sous l'écorce,

et moi sous le poème."

Alain Bosquet (1919-1998) - poète et écrivain français d'origine russe - Le cyprès
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5 janvier 2023 4 05 /01 /janvier /2023 15:51

 

 

Marguerite Yourcenar (1903-1987) femme de lettres et académicienne française (naturalisée américaine en 1947). Romancière et poétesse.

 


Le verger des cyprès

 

Le verger des cyprès a pour fruits les étoiles,

Balancés lentement au fond des nuits d’été ;

La vie, unique et nue à travers ses cent voiles,

Pour la répandre en tout reprend votre beauté.

Votre amour, mon amour, notre cœur et nos moelles,

Seront diversement après avoir été ;

Et, comme une araignée élargissant ses toiles,

L’univers monstrueux tisse l’éternité.

Le flot sans lendemain nous laisse et nous emporte.

Nous passons endormis sous une immense porte ;

Nous nous perdons en tout pour tout y retrouver ;

Mais les lèvres des cœurs restent inassouvies ;

Et l’amour et l’espoir s’efforcent de rêver

Que le soleil des morts fait mûrir d’autres vies.

Marguerite Yourcenar (1903-1987) - femme de lettres et académicienne française - Le verger des cyprès
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5 janvier 2023 4 05 /01 /janvier /2023 15:24

 

 

Jean Aicard (1848-1921) Poète français

Recueil : Les Poèmes de Provence (1874).

 

Un cimetière

 

Au versant d'un coteau, par-dessus des murs bas,

Tout le champ apparaît, et l'on ne croirait pas,

Tant les cyprès (dont bien des bastides sont closes)

Sont charmants, tant la joie éclate dans les choses,

Que ce soit là le sol où les morts sont couchés.

Les cyprès par instants, d'un souffle errant penchés,

Font gaîment remuer les ombres de leurs branches

Sur des pierres qu'un ciel d'azur conserve blanches,

Et les coquelicots foisonnent dans le foin.

 

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5 janvier 2023 4 05 /01 /janvier /2023 15:12

 

 

1925

Albert Éloy-Vincent (1868-1945) journaliste et peintre français.

"La part de la nature et celle de l’art dans le pittoresque régional"

Ecole Antique de Nîmes

VIème session

 

Le cyprès 

 

… Et je ne voudrais pas quitter les arbres, sans avoir parlé du cyprès, 

prince de la garrigue, seigneur des sentes pierreuses

bordées de thym, de sauge et de menthes sauvages.

 

Les autres arbres se tiennent volontiers les uns près des autres ; 

ils aiment à se rassembler en lignes parallèles comme une garde d’honneur 

ou à se former en cercle comme un conseil de vieillards avisés. 

Ainsi groupés ils se protègent mutuellement de leur ombre 

contre la flamme solaire et de leur force contre la violence du mistral.

 

Le cyprès, lui, est puissant et solitaire comme le prophète du poète. 

Insensible aux brûlures de juillet, impassible sous les assauts du mistral,

 il vit volontiers seul, à croire que sa pensée lui suffit 

et que la conversation des voisins l’importune. 

Il a certainement conscience de sa force. 

Sûr de sa résistance il s’adosse à nos mazets blancs exactement 

comme s’il était là pour les soutenir ; il les domine de sa pointe aigüe, 

et leur chante à toute heure à voix haute ou basse selon l’humeur du vent :

"N’ayez pas peur. Je suis là." 

De nos plaines vastes et aveuglantes ouvertes de toute part

aux vents du Rhône, il abdique sa fierté d’ermite

pour ne se souvenir que de sa vigueur et des devoirs qu’elle lui impose.

Il consent à faire partie du rideau épais qui abritera 

une longue étendue de vignes et d’arbres fruitiers. 

C’est un ami vigoureux, grave et bon qu’on associe à l’idée de la mort 

parce qu’étant éternellement vert il témoigne de la continuité de la vie 

et la certifie aux morts dont on lui a de tout temps confié la garde.

 

Tels sont nos cyprès où se réalise pour une bonne part l’âme de notre terre.

Quand, de la portière du train, vous les verrez passer gravement 

entre la fuite rapide des premiers plans et la fuite lente de l’horizon, 

donnez à ces fiers solitaires, qui consentent à se rassembler

uniquement pour nous servir un long regard de sympathie…" 


Samedi 12 septembre 1925

Albert Éloy-Vincent (1868-1945) -  journaliste et peintre français - Le cyprès
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18 décembre 2022 7 18 /12 /décembre /2022 17:26

 

 

Jean Aicard (1848-1921) Poète français

Recueil : Les Poèmes de Provence (1874)

 


Les cyprès.

 

Vous m'êtes chers, cyprès du Nord, cyprès funèbres,

Malgré votre feuillage habité des ténèbres,

Car vous me rappelez d'autres cyprès joyeux,

Mes cyprès odorants dont la forme est la même,

Vos frères du Midi, tout l'horizon que j'aime,

Où vous seriez plus verts dans le bleu pur des cieux.

 

A vous voir je revois nettement comme en songe

Un grand chemin poudreux qui devant moi s'allonge,

Bordé de grenadiers qui réjouissent l'œil

Ou d'arbousiers touffus tout rougissants de baies,

Et je devine au loin des portails dans les haies

A deux cyprès debout aux deux côtés du seuil.

 

Et puis de toutes parts, ô campagne ! ô nature !

Que de jardins ayant des cyprès pour clôture,

Tout pleins de cris d'enfants par les jeux échauffés ;

Et que de fois j'ai vu, dans les murs de feuillage,

Paraître tout à coup le curieux visage

Des petits vagabonds rouges et décoiffés !

 

L'ombre de nos cyprès est épaisse et charmante ;

Ils connaissent le bruit des baisers de l'amante,

Ils connaissent le rire et les chansons d'amour ;

Le gai pinson, autour de son nid, y voltige ;

La cigale se pose au fin bout de leur tige,

Par les doux soirs d'été, pour voir mourir le jour.

 

Ils cachent de vieux bancs où vont s'asseoir les couples.

Ils sont fermes et droits avec des cimes souples,

Et leur fierté fut chère à Virgile rêvant ;

Théocrite avant lui les citait pour leur grâce,

Et tandis qu'il chantait : "Cueillons le jour !" Horace

Par leur faîte onduleux jugeait l'effort du vent.

 

Comme un Oriental j'aime ces sveltes arbres,

Oui, même ceux qu'on voit debout entre des marbres,

Toujours jeunes et verts comme sont les lauriers,

Et je crois que nos morts pourtant libres d'envie

Doivent encore rêver des plaisirs de la vie,

Sous l'ombrage riant des cyprès familiers.

 Jean Aicard (1848-1921) - Poète français - Les cyprès
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13 décembre 2022 2 13 /12 /décembre /2022 21:47

 

 

François-Marie Robert-Dutertre (1815-1898) Poète et écrivain français 

1866

Recueil : Les loisirs lyriques 


L'ange envolé.


Mon ange a reployé ses ailes

Et dort glacé sous un linceul ;

Coulez, ô larmes éternelles,

Car ici-bas je reste seul.

 

Chère ombre au ciel envolée,

Chaque nuit sous les noirs cyprès

Versant des pleurs sur ton blanc mausolée,

Je viens épancher mes regrets.

 

Cette douce sœur de mon âme,

Pour charmer mon cœur attristé,

Me parlait encore de sa flamme

Sur le seuil de l'éternité.


 
Chère ombre au ciel envolée,

Chaque nuit sous les noirs cyprès

Versant des pleurs sur ton blanc mausolée,

Je viens épancher mes regrets.

 

Si jusqu'à toi, de cette terre

S'élève mon chant désolé,

Sois attentive à ma prière

En ton beau royaume étoilé.

 

Chère ombre au ciel envolée,

Chaque nuit sous les noirs cyprès

Versant des pleurs sur ton blanc mausolée,

Je viens épancher mes regrets.

François-Marie Robert-Dutertre (1815-1898) - Poète et écrivain français - L'ange envolé.
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