5 août 2013 1 05 /08 /août /2013 00:30

Marceline Desbordes-Valmore, 

née à Douai le 20 juin 1786 et morte à Paris le 23 juillet 1859,

est une poétesse française.



 
La fleur d'eau
 
Fleur naine et bleue, et triste, où se cache un emblème,
Où l'absence a souvent respiré le mot : J'aime !
Où l'aile d'une fée a laissé ses couleurs,
Toi, qu'on devrait nommer le colibri des fleurs,
Traduis-moi : porte au loin ce que je n'ose écrire ;
Console un malheureux comme eût fait mon sourire :
Enlevée au ruisseau qui délasse mes pas,
Dis à mon cher absent qu'on ne l'oubliera pas !
 
Dis qu'à son coeur fermé je vois ce qui se passe ;
Dis qu'entre nos douleurs je ne sens pour espace
Que ton voile charmant d'amitié, que toujours
Je puise dans ma foi les voeux que tu lui portes,
Que je les lui dédie avec tes feuilles mortes,
Frêles et seuls parfums répandus sur mes jours ;
Dis qu'à veiller pour lui mon âme se consume,
Qu'elle a froid, qu'elle attend qu'un regard la rallume !
 
Dis que je veux ainsi me pencher sous mes pleurs,
Ne trouver nulle joie au monde, au jour, aux fleurs ;
Que la source d'amour est scellée en mon âme,
Que je sais bien quelle âme y répondrait encor,
Dont je serais la vie, et qui serait ma flamme ;
Il le sait bien aussi : mais cette âme, elle dort ;
Elle dort dans l'absence où s'effeuille ma vie,
Où tu me dis pourtant que j'en serai suivie,
Et ranimée un jour. Mais qu'il nous faut encor,
Lui, brûler ; moi, languir pour contenter le sort.
 
Va donc comme un oeil d'ange éveiller son courage ;
Dis que je t'ai cueillie à la fin d'un orage ;
Que je t'envoie à lui comme un baiser d'espoir
Et que se joindre ainsi c'est presque se revoir !
 
Claude Monet (1840-1926)
Nymphéas bleus
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31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 02:15
Marceline Desbordes-Valmore, 

née à Douai le 20 juin 1786 et morte à Paris le 23 juillet 1859,

est une poétesse française.


Le bouquet.

Non, tu n'auras pas mon bouquet 
Traite-moi de capricieuse, 
De volage, d'ambitieuse, 
D'esprit léger, vain ou coquet ; 

Non, tu n'auras pas mon bouquet.
Comme l'incarnat du plaisir, 
On dit qu'il sied à ma figure : 
Veux-tu de ma simple parure 

Ôter ce qui peut l'embellir, 
Comme l'incarnat du plaisir ?
Je veux le garder sur mon cœur ; 
Il est aussi pur que mon âme ; 

Un soupir, un souffle de flamme 
En pourrait ternir la fraîcheur : 
Je veux le garder sur mon cœur.
Non, non, point de bouquet pour toi : 

L'éclat de la rose est trop tendre ; 
Demain tu pourrais me le rendre ; 
Demain... qu'en ferais-je ? dis-moi. 
Non, non, point de bouquet pour toi.


Krasický Marcel (1898-1968)
La femme au bouquet
kraziki-copie-1.jpg
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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 01:38
Marceline Desbordes-Valmore, 

née à Douai le 20 juin 1786 et morte à Paris le 23 juillet 1859,

est une poétesse française.


La fleur renvoyée.

Adieu, douce pensée, 
Image du plaisir ! 
Mon âme est trop blessée, 
Tu ne peux la guérir. 
L'espérance légère 
De mon bonheur 
Fut douce et passagère, 
Comme ta fleur.

Rien ne me fait envie, 
Je ne veux plus te voir. 
Je n'aime plus la vie, 
Qu'ai-je besoin d'espoir ? 
En ce moment d'alarme 
Pourquoi t'offrir ? 
Il ne faut qu'une larme 
Pour te flétrir.

Par toi, ce que j'adore 
Avait surpris mon cœur ; 
Par toi, veut-il encore 
Égarer ma candeur ? 
Son ivresse est passée ; 
Mais, en retour, 
Qu'est-ce qu'une pensée 
Pour tant d'amour ?


Joséphine Wall
Femme et pensées
wall-Josephine--femme-fleur.jpg
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29 juillet 2013 1 29 /07 /juillet /2013 03:05
Marceline Desbordes-Valmore, 

née à Douai le 20 juin 1786 et morte à Paris le 23 juillet 1859, 
est une poétesse française.

On lui doit l'invention de plus d'un rythme : celui des onze syllabes et la genèse de "Romances sans paroles".


Les fleurs

Oh ! de l'air ! des parfums ! des fleurs pour me nourrir !
Il semble que les fleurs alimentent ma vie ;
Mais elles vont mourir.... Ah ! je leur porte envie :
Mourir jeune, au soleil, Dieu ! que c'est bien mourir !

Pour éteindre une fleur il faut moins qu'un orage :
Moi, je sais qu'une larme effeuille le bonheur.
À la fleur qu'on va fuir qu'importé un long courage ?
Heureuse, elle succombe à son premier malheur !

Roseaux moins fortunés, les vents, dans leur furie,
Vous outragent longtemps sans briser votre sort ;
Ainsi, roseau qui marche en sa gloire flétrie,
L'homme achète longtemps le bienfait de la mort !

Et moi, je veux des fleurs pour appuyer ma vie ;
A leurs frêles parfums j'ai de quoi me nourrir :
Mais elles vont mourir.... Ah ! je leur porte envie ;
Mourir jeune, au soleil, Dieu ! que c'est bien mourir !

Krasický Marcel (1898-1968)
Les fleurs
Krasick--Marcel-copie-1.jpg
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28 juillet 2013 7 28 /07 /juillet /2013 01:39
Pierre de Ronsard 

né en septembre 1524 au Château de la Possonnière, près du village de Couture-sur-Loir en Vendômois et mort le 28 décembre 1585 au Prieuré de Saint-Cosme en Touraine, 

est un des poètes français les plus importants du XVIe siècle.
"Prince des poètes et poète des princes", Pierre de Ronsard, est une figure majeure de la littérature poétique de la Renaissance. 



Prends cette rose...

Prends cette rose aimable comme toi
Qui sert de rose aux roses les plus belles,
Qui sert de fleur aux fleurs les plus nouvelles,
Dont la senteur me ravit tout de moi.

Prends cette rose et ensemble reçois
Dedans ton sein mon coeur qui n'a point d'ailes:
Il est constant et cent plaies cruelles
N'ont empêché qu'il ne gardât sa foi.

La rose et moi différons d'une chose:
Un Soleil voit naître et mourir la rose,
Mille Soleils ont vu naître m'amour,

Dont l'action jamais ne se repose.
Que plût à Dieu que telle amour, enclose,
Comme une fleur, ne m'eut duré qu'un jour.



Charles Amable Lenoir (1860-1926)
La rose
Lenoir-charles-aimable.jpg

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27 juillet 2013 6 27 /07 /juillet /2013 02:31
Étienne Mallarmé, dit Stéphane Mallarmé, 

né à Paris le 18 mars 1842 et mort à Valvins (commune de Vulaines-sur-Seine, Seine-et-Marne) le 9 septembre 1898, 

est un poète français.



Les fleurs

Des avalanches d'or du vieil azur, au jour
Premier et de la neige éternelle des astres
Jadis tu détachas les grands calices pour
La terre jeune encore et vierge de désastres,

Le glaïeul fauve, avec les cygnes au col fin,
Et ce divin laurier des âmes exilées
Vermeil comme le pur orteil du séraphin
Que rougit la pudeur des aurores foulées,

L'hyacinthe, le myrte à l'adorable éclair
Et, pareille à la chair de la femme, la rose
Cruelle, Hérodiade en fleur du jardin clair,
Celle qu'un sang farouche et radieux arrose !

Et tu fis la blancheur sanglotante des lys
Qui roulant sur des mers de soupirs qu'elle effleure
A travers l'encens bleu des horizons pâlis
Monte rêveusement vers la lune qui pleure !

Hosannah sur le cistre et dans les encensoirs,
Notre Dame, hosannah du jardin de nos limbes !
Et finisse l'écho par les célestes soirs,
Extase des regards, scintillement des nimbes !

Ô Mère qui créas en ton sein juste et fort,
Calices balançant la future fiole,
De grandes fleurs avec la balsamique Mort
Pour le poète las que la vie étiole.

Joséphine Wall (1947)
wall-8--spring.jpg


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9 mars 2013 6 09 /03 /mars /2013 23:05

Louis Aragon , de son vrai nom Louis Andrieux,
 
est un poète, romancier et journaliste, né le 3 octobre 1897 à Neuilly-sur-Seine et mort le 24 décembre 1982 à Paris.
 
Il est également connu pour son engagement et son soutien au Parti communiste français de 1930 jusqu'à sa mort. Avec André Breton, Paul Éluard, Philippe Soupault, il fut l'un des animateurs du dadaïsme parisien et du surréalisme. 
À partir de la fin des années 1950, nombre de ses poèmes ont été mis en musique et chantés (Jean Ferrat, Léo Ferré, etc.), contribuant à faire connaître son œuvre poétique. La première chanson tirée d'une œuvre d'Aragon date de 1953 : elle est composée et chantée par Georges Brassens et a pour paroles le poème paru dans La Diane française en 1944, "Il n'y a pas d'amour heureux".
 

 
Les lilas et les roses
Le crève coeur - 1941

 
O mois des floraisons mois des métamorphoses
Mai qui fut sans nuage et Juin poignardé
Je n'oublierai jamais les lilas ni les roses
Ni ceux que le printemps dans les plis a gardés

Je n'oublierai jamais l'illusion tragique
Le cortège les cris la foule et le soleil
Les chars chargés d'amour les dons de la Belgique
L'air qui tremble et la route à ce bourdon d'abeilles
Le triomphe imprudent qui prime la querelle
Le sang que préfigure en carmin le baiser
Et ceux qui vont mourir debout dans les tourelles
Entourés de lilas par un peuple grisé
 
Je n'oublierai jamais les jardins de la France
Semblables aux missels des siècles disparus
Ni le trouble des soirs l'énigme du silence
Les roses tout le long du chemin parcouru
Le démenti des fleurs au vent de la panique
Aux soldats qui passaient sur l'aile de la peur
Aux vélos délirants aux canons ironiques
Au pitoyable accoutrement des faux campeurs
 
Mais je ne sais pourquoi ce tourbillon d'images
Me ramène toujours au même point d'arrêt
A Sainte-Marthe Un général De noirs ramages
Une villa normande au bord de la forêt
Tout se tait L'ennemi dans l'ombre se repose
On nous a dit ce soir que Paris s'est rendu
Je n'oublierai jamais les lilas ni les roses
Et ni les deux amours que nous avons perdus
 
Bouquets du premier jour lilas lilas des Flandres
Douceur de l'ombre dont la mort farde les joues
Et vous bouquets de la retraite roses tendres
Couleur de l'incendie au loin roses d'Anjou
 
Edouard Manet Lilas et roses

Edouard Manet Lilas et roses

Louis Aragon

Louis Aragon

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 01:24

Guillaume Apollinaire (né Wilhelm Albert Włodzimierz Apolinary de Kostrowicki, Apollinaire est en réalité son 4e prénom)
 
est un poète et écrivain français, né sujet polonais de l'Empire russe. D'après sa fiche militaire, il est né le 26 août 1880 à Rome et mort pour la France le 9 novembre 1918 à Paris.
 
Il est considéré comme l'un des poètes français les plus importants du début du XXe siècle, auteur de poèmes tels que Zone, La Chanson du Mal-Aimé, Mai ou encoreLe Pont Mirabeau (dont plusieurs adaptations en chanson ont été faites). 
Son œuvre érotique se trouve être également passée à la postérité. Il expérimenta un temps la pratique du calligramme (terme de son invention, quoiqu'il ne soit pas l'inventeur du genre lui-même, désignant des poèmes écrits en forme de dessins et non de forme classique en vers et strophes). Il fut le chantre de nombreuses avant-gardes artistiques de son temps, notamment du cubisme, poète et théoricien de l'Esprit nouveau, et un précurseur majeur du surréalisme dont il a forgé le nom.



Pétales de pivoine

 
Trois pétales de pivoine
Rouges comme une pivoine
Et ces pétales me font rêver
Ces pétales ce sont
Trois belles petites dames
À peau soyeuse et qui rougissent
De honte
D’être avec des petits soldats
Elles se promènent dans les bois
Et causent avec les sansonnets
Qui leur font cent sonnets
Elles montent en aéroplane
Sur de belles libellules électriques
Dont les élytres chatoient au soleil
Et les libellules qui sont
De petites diablesses
Font l’amour avec les pivoines
C’est un joli amour contre nature
Entre demoiselles et dames
Trois pétales dans la lettre
Trois pétales de pivoine.

_
 
Quand je fais pour toi mes poèmes quotidiens et variés
Lou je sais bien pourquoi je suis ici
À regarder fleurir l’obus à regarder venir la torpille aérienne
À écouter gauler les noix des véhémentes mitrailleuses
Je chante ici pour que tu chantes pour que tu danses
Pour que tu joues avec l’amour
Pour que tes mains fleurissent comme des roses
Et tes jambes comme des lys
Pour que ton sommeil soit doux

_

 
Aujourd’hui Lou je ne t’offre en bouquet poétique
Que les tristes fleurs d’acier
Que l’on désigne par leur mesure en millimètres
(Où le système métrique va-t-il se nicher)
On l’applique à la mort qui elle ne danse plus
Mais survit attentive au fond des hypogées

_

 
Mais trois pétales de pivoine
Sont venus comme de belles dames
En robe de satin grenat
Marquise
Quelle robe exquise
Comtesse
Les belles f…es
Baronne
Écoutez la Mort qui ronronne
Trois pétales de pivoine
Me sont venus de Paris

 
(Poèmes à Lou, ch. LII)
DAVID RIEDEL

DAVID RIEDEL

Guillaume Apollinaire

Guillaume Apollinaire

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 03:04

Paul Claudel 
 
est un dramaturge, poète, essayiste et diplomate français, né le 6 août 1868 à Villeneuve-sur-Fère dans l'Aisne et mort le 23 février 1955 à Paris.
 
Il fut membre de l'Académie française.


Le delphinium
 
Toute pure comme le ciel,
Brûlante comme le feu,
Aérienne et réelle,
Quel nom te donner pour modèle,
Énorme torche bleue?


 
La grande fleur bleue dit: N’ai-je
Pas réussi à sortir
Du fond du plus noir saphir
Ce feu plus pur que la neige?
Dans le clair matin du Dieu
La grande fleur a frissonné
De la gloire d’être née,
Du triomphe d’être bleue!
Si jamais Dieu s’ennuyait,
Qu’il te regarde, créature
Aussi fraîche que le lait,
Énorme épi de millet,
Colonie de clair juillet.
Madrépore de l’azur!
 
Alexi Zaitsev

Alexi Zaitsev

Paul Claudel

Paul Claudel

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 01:23

Joachim Du Bellay
 

est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou et mort le 1er janvier 1560 à Paris.
 
Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l'origine de la formation de la Pléiade, groupe de poètes pour lequel Du Bellay rédigea un manifeste, la Défense et illustration de la langue française.

Son œuvre la plus célèbre, Les Regrets, est un recueil de sonnets d'inspiration élégiaque et satirique, écrit à l'occasion de son voyage à Rome de 1553 à 1557.




 
Quand cette belle fleur premièrement je vis


 
Quand cette belle fleur premièrement je vis,
Qui notre âge de fer de ses vertus redore, 
Bien que sa grand' valeur je ne connusse encore, 
Si fus-je en la voyant de merveille ravi.


Depuis, ayant le cours de fortune suivi, 
Où le Tibre tortu de jaune se colore, 
Et voyant ces grands dieux, que l'ignorance adore, 
Ignorants, vicieux et méchants à l'envi :

 
Alors, Forget, alors cette erreur ancienne, 
Qui n'avait bien connu ta princesse et la mienne, 
La venant à revoir, se dessilla les yeux :

 
Alors je m'aperçus qu'ignorant son mérite 
J'avais, sans la connaître, admiré Marguerite,
Comme, sans les connaître, on admire les cieux.

 

 

http://img1.picmix.com/output/pic/original/9/2/5/7/2287529_19833.jpg



Joachim Du Bellay
dubellayim.jpg

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