Mythologie
La rose
......
Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose ;
......
Pierre de Ronsard (1524 – 1585)
La rose
C'est la fleur des rosiers, arbustes du genre Rosa et de la famille des Rosaceae. La rose des jardins se caractérise avant tout par la multiplication de ses pétales imbriqués qui lui donne sa forme caractéristique.
La rose est l’une des plantes les plus cultivées au monde et elle occupe la première place dans le marché des fleurs. Mais on oublie souvent que les rosiers sont aussi des plantes sauvages (le plus connu en Europe est l’églantier) aux fleurs simples à cinq pétales, qui sont devenus à la mode, pour leur aspect plus naturel, depuis quelques décennies sous le nom de "roses botaniques".
Les rosiers cultivés sont le résultat de plusieurs millénaires de transformations d’abord empiriques, puis dès la fin du XVIII° siècle, méthodiques, en particulier par l’hybridation. Les variétés sont innombrables, on estime à plus de 3 000 le nombre de cultivars disponibles actuellement dans le monde.
Appréciée pour sa beauté et sa senteur, elle est célébrée depuis l’Antiquité par de nombreux poètes et écrivains ainsi que des peintres pour ses couleurs et pour son parfum. Ses couleurs vont du blanc pur au pourpre foncé en passant par le jaune et toutes les nuances intermédiaires.
Elle est présente dans presque tous les jardins et dans de nombreux bouquets. Elle est devenue la "reine des fleurs" dans le monde occidental.
Roses sauvages
Fleur odoriférante qui croît sur un arbuste épineux et dont la sorte la plus courante est d'un rouge très pâle.
Les rosiers sauvages sont de plus en plus introduits dans les jardins pour leur beauté désuète, leur cynorhodons colorés et leur vigueur. Ces rosiers sont à l'origine de la plupart des cultivars crées dans le monde de la rose.
Cette plante buissonnante pousse à l'état naturel et spontané dans la nature. Il en existe un centaine d'espèces. Ces buissons vigoureux font tous partie du genre Rosa. Ce genre est découpé en 4 sous-genres : les Hulthemia, les Hesperos, les Platyrhodon, et les Eurosa. Ce dernier sous-genre comprend la majorité des rosiers sauvages que nous cultivons dans nos jardins.
Les fleurs de ces rosiers sauvages sont simples et ne présentent pour la plupart que 5 pétales étalés en corolle autour des étamines.
Les plus connus :
- Rosa gallica
est cultivé depuis l'Antiquité, il fait partie des espèces protégées car il est devenu rare dans la nature. Il présente des fleurs rose vif au parfum enivrant et un feuillage vert intense. Il est l'ancêtre de toutes les roses anciennes et de celles ayant un vrai parfum de rose.
- Rosa canina - églantier
est l'espèce la plus répandue en Europe. Ce rosier vigoureux aux fleurs parfumées sont simples et blanches, elles entourent des étamines jaune d'or. Il est plus connu sous l'appellation "d'Eglantier". L' églantine est l'ancêtre de la rose. On l'appelle "le rosier des chiens " traduction de rosa canina (latin botanique) : un nom qui vient d'une recette contre la rage, à base de racines de ce rosier sauvage. il est utilisé depuis le 19ème siècle au moins, dans la multiplication par greffe.
- Rosa chinensis - roses du Bengale
vient de Chine comme son nom l'indique. Il porte des bouquets de fleurs simples ou doubles du printemps jusqu'aux premières gelées.
Cette espèce est largement cultivée en Chine comme plante ornementale ; de nombreux cultivars ont été sélectionnés pour leurs fleurs de couleurs variées, aux nombreux pétales (fleurs semi-doubles, doubles ou pleines).
L'espèce a joué également un rôle important dans la création de nombreuses roses de jardins modernes, dont les roses hybrides de thé et est à l'origine des variétés dites "remontantes", c'est-à-dire à floraison continue, ou refleurissant en été.
Les fleurs et les fruits sont employés dans la médecine traditionnelle chinoise
- Rosa rugosa
aussi originaire d'Orient. Très résistant, forme un arbuste épineux portant de grandes fleurs couvrant une palette allant du blanc au rouge.
- Rosa foetida
a apporté la couleur jaune dans le royaume des hybrides actuels. Il est originaire d'Asie Occidentale. Ses tiges sont arquées et le feuillage vert pâle.
- Rosa moschata
porte des bouquets de fleurs blanches qui dégagent un parfum musqué. Le feuillage est vert pourpré. Il peut atteindre la taille de 3 mètres en tous sens.
- Rosa multiflora
est grimpant, il est à l'origine de nombreux rosiers polyanthas et de variétés modernes à fleurs groupées. Il porte de petites fleurs blanches au parfum fruité se teintant de rose en vieillissant.
- Rosa hugonis
Originaire de Corée et de Chine est arbustif. Ses tiges vert rougeâtre portent des feuilles vert/gris et des fleurs jaunes.
- Rosa pimpinellifolia
doit son nom à son feuillage qui rappelle celui de la pimprenelle. Il est épineux et drageonnant. Le feuillage est vert foncé et les fleurs blanc crème. Les fruits sont noirs pourprés, très ornementaux.
- Rosa wichuraiana
est un rosier vigoureux, grimpant au feuillage brillant vert foncé éclairé par une abondance de fleurs blanches en bouquets au parfum de clou de girofle. Il est à l'origine de nombreux rosiers sarmenteux.
Les roses des jardins
Rose double,
Rose panachée,
Rose blanche, également appelée Rose Alba, connue depuis de nombreux siècles. Fortement appréciée au temps des gréco-romains.
Rose jaune,
Rose mousseuse,
Rose pompon
Rose veloutée, Rose rouge
- Ce grand rosier arbuste, au port évasé, charme par le parfum capiteux de ses grosses fleurs d'un rose foncé ou rouge, sa floraison commence par de jolis boutons ronds se dévoilant de la mi printemps aux gelées.
- Les plus connues, les magnifiques roses de Papa Meilland Meicesar (1963) qui se parent d’un riche coloris rouge pourpre cramoisi sombre et velouté, aux délicats reflets irisés noirs et bleutés. D’une élégance parfaite, et que dire du parfum profond aux notes citronnées et florales qui émane de ces roses ? Plongez votre nez dans la fleur et vous comprendrez… Grâce à leur longue tige, ces roses sont idéales en bouquets.
Rose des quatre saisons
- Ce rosier offre de très grosses fleurs d’environ 100 pétales résistantes à la pluie, avec un feuillage très robuste. Ce rosier peut s'utiliser en massif, il fleurit de Juin à Octobre.
Les roses de Damas
- Roses anciennes, réputées depuis l'antiquité pour leur parfum envoûtant et plébiscitées par les parfumeurs ; les rosiers de Damas ont de nombreuses qualités qui méritent d'être rappelées.
Le rosier de Damas est un rosier ancien, hybride naturel qui serait arrivé en France, par les Sarrasins ou rapporté des croisades de Damas. Toujours spontané en Syrie, il fut le sujet de multiples hybridations au début du XIX siècle. Malheureusement, les rosiers de Damas furent rapidement supplantés par les rosiers remontants et il n'en reste que peu de variétés aujourd'hui, utilisées pour la fabrication de l'essence et l'eau de rose, notamment dans le sud du Maroc : les rosiers de Damas sont en effet des rosiers très parfumés.
Au 17e siècle, la culture s’étend notamment en Bulgarie, dans la région de Kazanlik, alors sous domination de l’Empire Ottoman. Le pays devient le premier producteur de rose de damas. À la fin du 19e siècle, les plantes et techniques bulgares sont rapatriées en Anatolie dans les régions du Burdur et d’Isparta, faisant de la Turquie le deuxième producteur de parfum de rose de damas.
Les pratiques et l'artisanat associés à la rose damascène à Al-Mrah sont inscrits sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité depuis décembre 2019
Rose thé
- Les "Rosiers Thé", ou Rosiers à odeur de thé, sont des hybrides de rosiers issus de croisements effectués par des rosiéristes.
Abbaye de Cluny, Abracadabra, Aphrodite, Arlequin, , André Le Nôtre, Arthur Rimbaud, Belle du Seigneur, Black Baccarat, Blue Moon, Brocéliande, Candlelight, Feeling, Intrigue, Kalinka, Perle, Claude Monet, Comtesse de Ségur, Froufroutante Jackie, King Arthur, Nostalgie, Novalis, Sissi, Thérèse de Lisieux, Victor Hugo ...etc.........
Roses les plus parfumées
Rose "Rosa Gallica Officinalis"
Au sein des Galliques, Rosa gallica 'officinalis', autrefois cultivée à Provins pour son parfum exceptionnel, a le pouvoir de garder une fragrance même séchée. Elle est la quintessence de cette note que certains qualifient aussi de senteur de pot-pourri. La beauté des coloris nuancés de leurs fleurs associée à leur parfum, véritable plaisir des sens et mémoire des souvenirs olfactifs reliés à l’enfance, les rendent incontournables en juin.
Rose "Quatre Saison Damas"
Chez les Damas qui sont les roses anciennes descendant des roses rapportées de Terre Sainte par les Croisés, la rose 'Quatre Saison Damas', aux fleurs doubles (plus de 10 pétales) de couleur rose tendre, exhale un parfum extraordinaire, qualifié de note florale. Elle fleurit en bouquet et nous offre le bonheur de refleurir tout au long de la saison.
Rose "Semi-plena"
Parmi les Albas, une très ancienne famille qui remonte à l’Antiquité, 'Semi-plena' est aussi précieuse pour son parfum que pour son élégante simplicité. Ses bouquets de fleurs presque simples de couleur blanche sont illuminés par des étamines d’or. Elle a le pouvoir de fleurir à la mi-ombre : elle est donc très utile dans un jardin, d’autant que ses cynorrhodons (les baies qui succèdent aux fleurs) flamboient à l’automne.
Rose "Rosa x centifolia"
'Rosa x centifolia' était utilisée pour la production d’huile essentielle et d’absolu. Elle est encore cultivée dans les champs de l’arrière-pays grassois. Cette rose chou de couleur rose doux aux mille pétales est une variété historique peinte dans de nombreuses nature-morte du XVIIIe siècle.
Rose "Roseraie de l'Hay"
Née au XIXe siècle, 'Roseraie de l'Hay' un hybride de Rugosa (Cochet 1912) se distingue par son parfum de miel et de girofle. Les fleurs semi doubles à la texture veloutée évoluent du carmin au fuchsia. Sa facilité de culture et sa résistance aux maladies la rendent très désirable.
Rose "Stanwell Perpetual"'
C'est un hybride de Spinossima de couleur rose chair, une des premières à fleurir dès le début mai. Elle nous offre le bonheur de changer de parfum à chaque heure du jour. C’est sans doute pour cela qu’elle était la préférée de la célèbre jardinière anglaise Gertrud Jekill, même si son port lâche et dégingandé la rend complexe à mettre en scène.
Rose "Château du Rivau"
La rose "Château du Rivau", créée par André Eve en 2003, est une vigoureuse liane blanche au cœur d'étamines d'or, sent bon la pomme verte.
Rose "The Pilgrim"
Les roses anglaises obtenues par le grand rosiériste David Austin sont vraiment fascinantes, à la fois par leur perfection de formes, de couleur et leurs parfums d’autant qu’elles refleurissent sans discontinuer jusqu’à Noël au Château du Rivau ! Leurs notes sont tellement fruitées qu’elles peuvent sentir la salade de fruit, quelquefois aromatisées de citronnelle ou de notes musquées (les senteurs émises par le cerf musqué), très prisées de certains amateurs, ou encore de myrrhe qui se rapproche de l'anis.
Rose "Scepterd' Isle"
C'est une ravissante anglaise, double en forme de coupe et de couleur rose nacrée. Elle distille dans l’air ce fameux parfum de myrrhe tout en charmant par la perfection de sa fleur et sa résistance aux maladies.
Que de fragrances et que d'ivresse procurées par ces belles. La saison est trop courte pour les apprécier toutes. Mais le souvenir d'un parfum de roses est aussi intense que la beauté de leurs fleurs.
Rose héraldique
- La rose est l’un des "meubles" utilisés en héraldique et sans doute la fleur la plus représentée en ce domaine après la fleur de lys.
Le dessin stylisé est inspiré de l’églantine à cinq pétales régulièrement étalés arrondis, entre lesquels apparaissent les pointes des sépales, avec au centre un bouton, souvent de couleur différente, la tige est absente. Dans certains cas on représente une rose tigée et feuillée, plus réaliste, elle est dite "au naturel". La rose héraldique apparaît notamment sur le blason de nombreuses communes de France.
Rose au naturel, rose héraldique, Vatteville-la-Rue (Seine-Maritime), Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), Rosel (Calvados)
La Rose blanche
- (en allemand Die Weiße Rose) est le nom d'un groupe de résistants allemands, fondé en juin 1942, pendant la Seconde Guerre mondiale, et composé de quelques étudiants et de leurs proches. Ce nom aurait été choisi par Hans Scholl en référence à la romance de Clemens Brentano (Les Romances du Rosaire, 1852), ou au roman de B. Traven La Rose blanche (1929). Ce groupe a été arrêté en février 1943 par la Gestapo et ses membres ont été exécutés.
La Rose blanche
- L’ordre de la Rose blanche de Finlande est l’un des trois ordres honorifiques finlandais. Cette distinction récompense les mérites militaires et civils.
L’ordre est établi par Carl Gustaf Emil Mannerheim, alors qu’il est régent, le 28 janvier 1919. Le nom de "rose blanche" provient des neuf roses d’argent apparaissant sur les armoiries de la Finlande. La décoration originale est dessinée par Akseli Gallen-Kallela ; le collier est alors composé de neuf svatiskas et de neuf roses blanches1.
En 1963, le collier est modifié par Gustaf von Numers sur demande du président Urho Kekkonen, qui remplace les motifs de svatiskas par des croix fourchées.
La Rose rouge,
Adopté au congrès d’Épinay en 1971, dans une graphie stylisée, le logo "le poing et la rose" marque l’entrée des socialistes français dans l’ère de la communication politique, et enrichit leur univers symbolique d’une rose à pétales rouges, feuilles vert pâle, avec à sa droite les initiales PS en gras et rouge, et, formant une sorte de socle, l’expression "Social-Écologie".
La Rose d'or
est un ornement béni par le pape, destiné à honorer des souverains ou des sanctuaires catholiques. Comme son nom l'indique, il représente une rose, un bouquet de roses ou un petit rosier en or massif. Il était attribué à un souverain fidèle chaque année par le pape le quatrième dimanche de Carême.
La rose d'or apparaît dès le début du Moyen Âge. La première mention attestée est une bulle de 1049, dans laquelle Léon IX exempte le couvent de Sainte-Croix de Woffenheim (Alsace) à condition que l'abbesse envoie annuellement une rose d'or au Saint-Siège. La chronique de Saint-Martin de Tours mentionne le plus ancien don connu d'une rose d'or par le pape : don d'Urbain II au comte Foulque IV d'Anjou, en 1096. Dès le bas Moyen Âge, le don d'une rose d'or pour honorer un souverain supplante le don des clefs de Pierre, institué au VIII° siècle.n
La rose - emblème national
- La rose est la fleur nationale de plusieurs pays :
Angleterre (rose Tudor), Bulgarie, États-Unis, Finlande (rose blanche), Irak, Maldives, Roumanie.
La rose emblème officiel par plusieurs États des États-Unis :
- Géorgie (Rosa laevigata), Iowa (Rosa arkansana), New York, Dakota du Nord (Rosa blanda ou arkansana), Oklahoma.
La rose à Venise - Italie
- Le 25 mars, jour de la saint Marc, la tradition veut qu'un boccolo (bouton) de rose soit offert aux dames.
La rose à Grasse - France
- Avec la rose de Damas, la rose Centifolia ou rose de mai, est l’une des rares roses utilisées en parfumerie. Elle serait originaire du Caucase oriental et aurait transité par la Perse avant d’arriver en Europe à la fin du XVIe siècle. La récolte a lieu en mai et début juin. La rose de mai possède une odeur riche et sucrée, profondément rosée et très tenace. La note rosée est l’une des notes les plus utilisées en parfumerie.
Un conservatoire de plantes à parfum
L'apogée de Grasse se situe dans la première partie du XXeme siècle, période pendant laquelle une bonne partie des produits naturels traités par les industriels grassois provient de cultures ...
https://www.museesdegrasse.com/un-conservatoire-de-plantes-parfum
/https%3A%2F%2Fi.ytimg.com%2Fvi%2FM4XL9RyDl90%2Fhqdefault.jpg%23width%3D480%26height%3D360)
Grasse: cueillette rose de mai Centifolia
A Grasse, la rose Centifolia, qui entre dans la composition de parfums aux noms prestigieux, se cueille au moi de mai, encore à la main, sur quelques parcell...
La rose des sables
Issu du grec “selenitis” signifiant Pierre de Lune, car on y voir l’éclat de la lune
Groupe d’appartenance : Évaporite, Gypse blanc fibreux
Elle peut apporter un sommeil réparateur à quiconque la posera près de son lit. Cette pierre est réputée pour apporter la stabilité émotionnelle et ainsi renforcer la confiance et l’estime de soi.

La rose des vents
Une rose des vents est une figure indiquant les points cardinaux : nord, sud, est, ouest et les orientations intermédiaires, jusqu’à 32 directions. En fait, les roses initiales n’indiquaient pas quatre directions mais huit directions.

rose des vents figurant sur une carte marine de Jorge de Aguiar datée de 1492
La rose et son histoire
au fil du temps
........La première espèce de rose est probablement apparue après le Crétacé (145 Ma - 66 Ma). Les plus vieux fossiles ont été trouvés en 1936 en Alaska et sont datés de moins de 60 Ma. Il s’agit de folioles de quelques centimètres de long. Beaucoup d’autres fossiles de feuilles plus récents ont été trouvés en Amérique du Nord et en Europe. Les fossiles de fleurs sont plus rares. Il semble que la diversification des espèces de roses commence réellement à 30 Ma........
- Le parfum des roses - Publications de l’Université de Saint-Étienne - 2018 Jean-Claude Caissard et Sylvie Baudino -
L'an 2000 avant J.C.
La "Fresque à l’oiseau bleu" découverte en 1900 dans les vestiges du palais de Cnossos en Crète, construit vers l’an 2000 avant Jésus-Christ, représente des rosiers fleuris.
C’est la première représentation connue de roses peintes. On ne sait s’il s’agit de roses sauvages ou cultivées, ni à quelle espèce les attribuer, d’autant plus que la fresque a été restaurée et toutes les roses repeintes avec six pétales de couleur jaune. Une seule, à cinq pétales rose doré, au centre orange, semble être originale. Le botaniste C.C. Hurst l’avait identifiée à Rosa ×richardii, la rose sainte d’Abyssinie.

Fresque à l'oiseau bleu - Cnossos
1500 avant J.C.
Le papyrus d'Ebers (ou papyrus de Thèbes)
Actuellement conservé à la bibliothèque de l’université de Leipzig, ce traité médical, datant de 1500 avant J.C. et réalisé sous le règne d’Amenhotep 1er, est un des plus longs de l’Antiquité égyptienne, avec plus de 20 mètres de longueur pour une largeur d’environ 30 centimètres et un total de 877 paragraphes. De nombreuses maladies y sont décrites et ce dans plusieurs branches de la médecine (ophtalmologie, gastro-entérologie, gynécologie…), ainsi que les remèdes correspondants.
plantes médicales de l'Egypte antique ;
La révélation du papyrus Ebers donna une idée de la variété de la pharmacopée égyptienne ; ce papyrus indiquait à lui seul, la composition de 900 remèdes.
Certains collyres ayant laissé des traces dans les flacons, on a pu les analyser. La plupart sont à base de végétaux, dont la rose, le safran, etc.........

papyrus Ebers
Mythologie grecque
Aurore et les roses
Aurore est la fille de Titan et de la terre, ou selon Hésiode, de Théia et d'Hyspérion, soeur du soleil et de la Lune. Cette déesse ouvrait les porte du jour après avoir attelé les chevaux au char du soleil, elle le précédait sur le sien. De son union avec Astraeos, le Vent du crépuscule, naquirent l’Étoile du matin (Eosphoros/Lucifer), les Vents du Nord, de l’Ouest et du Sud, et les Astres.
Un jour pourtant, elle a une coupable aventure avec Mars. Cela rend jalouse la belle Vénus ce qui déchaîne son courroux. Aurore se voit donc condamnée à aimer perpétuellement les mortels et à avoir de multiples enfants de ces fugitives liaisons…
Homère lui donne deux chevaux et la dépeint :
"avec un grand voile sombre jeté en arrière, ouvrant de ses doigts de rose la barrière du jour elle montait sur son char tiré par des chevaux ailés : Phaéton et Lampos puis elle accompagnait le soleil sous le nom d’Héméra jusqu’au soir pour ensuite prendre le nom d’Hespéra. Elle terminait sa course dans l’Océan occidental"
D'autres poètes la représente, sous les traits d'une jeune nymphe couronnée de fleurs, montée sur un char tiré le jour par Pégase ; de la main gauche elle tient un flambeau et elle lance des roses avec sa main droite.
La mythologie greco-romaine
attribue la naissance de la rose à Chloris (Flore), nymphe des îles Fortunées (aujourd'hui Canaries). Son nom est un dérivé de chlorophylle.
Aphrodite - Chloris - Arès - (mythologie grecque)
Bacchus - Flore - Mars - (mythologie romaine)
Rose blanche
Zéphyr l'aima, la ravit et en fit son épouse, la conservant dans l'éclat de la jeunesse et lui donnant l'empire des fleurs. Leur hymen se célébra au mois de mai et les poètes, en décrivant les saisons, n'oublient pas de donner une place à ces deux époux dans le cortège du Printemps. On prête au couple un fils, Carpos..
Chloris (Flore) était particulièrement adorée chez les Sabins qui transportèrent ce culte à Rome, où elle était célébrée lors des Jeux floraux. qui la fit jaillir du corps sans vie d'une nymphe.
Les autres divinités se penchèrent alors sur son berceau. Ainsi, Aphrodite (Vénus), déesse de l'amour, lui donna la beauté, tandis que Dyonisos (Bacchus), dieu du vin, y déposa du nectar, d'où la fleur tire son parfum. Puis les trois Grâces lui ajoutèrent le charme, l'éclat et la joie. Enfin Apollon la couronna reine des fleurs.
Rose rouge
Aphrodite (Vénus) était follement éprise d'Adonis. A tel point "qu'elle ne se montre plus au ciel. Au ciel elle préfère Adonis". Un jour, voulant porter secours à son amant blesser par Arès (Mars), dieu de la guerre, qui voulait se débarrasser de celui-ci, elle s'écorche sur les épines d'un rosier blanc. Ses gouttes de sang colorèrent les roses blanches en rouge.
Dans une autre version Adonis, attaqué par un sanglier au cours d’une partie de chasse, est blessé mortellement. En essayant de lui porter secours Vénus se fait piquer par les ronces d’un rosier. Son sang coule alors sur les roses. C’est ainsi que naquit la rose rouge.
On retrouve dans l'opposition des deux couleurs, les deux aspects de l'amour qu'incarne Aphrodite (Vénus). Le blanc symbolise la pureté, l'innocence et la sagesse divine, tandis que le sang est lié l'énergie vitale de la fécondité et de la maternité, ainsi qu'au désir et au plaisir .
Pour les romains la rose aurait été blanche, mais rougie accidentellement quand Cupidon renversa son verre de vin sur elle.
Depuis lors, elle est devenue la fleur de l’amour, de la beauté et de la passion.
Vénus et Adonis - Pietro Liberi (1605-1687) - Vénus et Adonis - Annibale Carracci (1560-1609)
Hésiode poète grec - (env. IXe siècle av. J.-C.)
......"Lorsque Orion et Sirius seront parvenus jusqu'au milieu du ciel, et que l'Aurore aux doigts de rose comtemplera Arclure, O Perse : cueille tous les raisins et apporte-les dans ta demeure; ".....
Archiloque, Archilochus, de Paros lyrique grec (742 av. J.-C.),
..."Elle marchait tenant un rameau de myrte et une belle rose, et sa chevelure ombrageait ses épaules et son dos."......

Louise E. Vigee Le Brun, Eudocia Ivanovna Galitzine as Flora 1799
Sapphô (V.620-591 av. J.C.) poètesse
Odes et Fragments sur la rose
...."Si Zeus voulait donner une reine aux fleurs, la rose régnerait sur toutes."
....."Va et adieu, et souviens-toi de moi, car tu sais de quels soins nous t’avons poursuivie. Mais moi, sinon, je veux te rappeler.... aussi les beaux jours du passé : les couronnes, souvent, de violettes et de roses ensemble, de crocus, dont tu ornais ton front, près de moi,et les guirlandes odorantes, leurs fleurs entrelacées, que tu jetais autour de ta gorge fragile.",
...."Ô mon Atthis, dans la lointaine Sardes est partie Anactoria, qui fut aimée de nous. Mais sa pensée souvent ici revient, Comme jadis quand nous vivions ensemble et qu’elle t’adorait ainsi qu’une déesse apparue ici-bas, et ton chant plus que tout la charmait. Maintenant parmi les femmes lydiennes elle resplendit comme, une fois le soleil couché, la lune aux doigts de rose éclipsant tous les astres. Sa lumière se verse sur la mer salée, sur les prés aussi aux maintes fleurs. La rosée alors en gouttes de beauté est éparse, s’épanouissent alors les roses et le délicat cerfeuil et le mélilot parfumé."....
Sapphô (V.620-591 av. J.C.) poètesse
Cités par Athénée, XII, 554b,
Démétrios, 162 et Hermogène.
Vision
Jʼai vu, cueillant des fleurs
Un être fort charmant,
Au visage rieur,
Chantant plus doucement
Quʼune harpe, le corps
Bien plus doré que lʼor…
Plus blanche que le lait
Et que lʼeau plus fluide,
Elle est plus inspirée
Que la lyre limpide ;
Elle est plus intrépide
Que les mâles chevaux,
Plus belle quʼune rose,
Plus douce quʼun manteau,
Plus rare que la chose
La plus précieuse, lʼor…
Homère - poète (VI° av. J.-C.)
Iliade
.....Cependant les animaux voraces respectaient le corps de ce prince : la fille de Jupiter, Vénus, attentive jour et nuit à les en écarter, l'oignit d'une huile céleste, parfum de rose et d'ambroisie, pour qu'il ne reçu aucun dommage quand il serait traîné par le char du héros ; et Apollon fit descendre du ciel jusque dans la plaine un nuage azuré qui couvrait tout l'espace occupé par le cadavre ;...."
Odyssée - Livre I, 478- 482. Traduction par Eugène Lasserre
« Quand le soleil se coucha et que les ténèbres survinrent, les Achéens s’étendirent près des amarres du vaisseau ; et quand parut, fille de la brume, l’aurore aux doigts de rose, ils gagnèrent la haute mer pour rejoindre le vaste camp achéen. » .
Anacréon de Téos (vers -550-v -464 av. J.C.), poète lyrique grec
Odes, V
"Les roses sont la volupté des dieux mêmes."
Odes, LI
"La rose est le souffle pur des dieux, la rose est la joie des mortels, l'ornement des Grâces, la fleur chérie de Vénus dans la saison délicieuse des amours."

Les Trois Grâces - Rubens
IV° siècle avant Jésus-Christ .
Les pièces de monnaie en argent portant une rose gravée sont les plus anciennes trouvées à Rhodes et datent d'environ 316 et 305 avant Jésus-Christ . Le nom de cette île serait celui de la nymphe Rhodé, épouse d’Hélios,
Sur le revers, une Rose sur sa tige avec un bouton à droite; une lettre grecque (epsilon) entre le bouton et la rose.
Mythologie grecque
Sub rosa (secret)
Il semble probable que la connotation de secret liée à la rose ait son origine dans la mythologie grecque.
Aphrodite donne une rose à son fils Éros, Dieu de l'amour, qui, à son tour, donne la fleur à Harpocrate, dieu du silence (forme grecque du dieu égyptien ‘Heru-pa-khered’) pour que les écarts extraconjugaux de sa mère (et des dieux en général) ne soient pas dévoilés. La représentation traditionnelle du dieu égyptien - un adolescent nu, portant un doigt sur les lèvres fermées - a conduit à en faire le dieu du silence. L’association des trois, Aphrodite (Vénus), la rose et le dieu du silence ont donné à la rose cette symbolique.

Harpocrate
Théophraste ( v 371 av. J.-C.- v 288 av.J.C) - philosophe, botaniste, naturaliste et alchimiste grec
La culture de la rose dans son ouvrage "Des odeurs et Histoire des plantes",
Livre I, il parle du rosier comme d'un sous-arbrisseau.
Livre II, il écrit qu'elles se reproduisent par fragments de tige ;
Livre IV, compare ses boutons à ceux des grenades ;
Livre VI il le définit comme sous-arbrisseau et "plante buissonnante" et lie le parfum des roses à leur terroir.
323 av. J.-C. -30 av. J.-C.
Comme à Délos, à Pompéi, et à Rome, cet atelier de parfumeur de Paestum, n'était pas isolé. Des sondages effectués dans les boutiques mitoyennes ont découvert des dépotoirs de flacons datés de l’époque hellénistique.
Il semble donc qu’un marché aux parfums existât dans l’angle nord-ouest de la place dès les origines de la colonie et probablement jusqu’au IVe siècle de notre ère. Parmi les diverses préparations possibles, celle du rhodinon (parfum à la rose) assurée car le territoire Paestum était à ce point couvert de roses au printemps que c’en était devenu un lieu commun poétique, une référence obligée dès qu’on évoquait la cité. L’agglomération était entourée de champs dont les rosiers étaient réputés fleurir deux fois l’an.
Le vocabulaire employé (rosaria : champs de roses) et l’insistance sur la productivité de ces roses qu’on cueille deux fois l’an se réfèrent à des cultures de plein champ et non à des ornements de jardins. De telles roseraies ne s’expliquent que si leur production débouche sur un artisanat susceptible de générer des profits : la confection de guirlandes et surtout la fabrication des huiles à la rose, ce rhodinon (parfumà la rose) qui était une spécialité réputée de la Campanie romaine. Mais comme "les roseraies odorantes de Paestum, destinées à vivre, s’effondraient brûlées sous le souffle du Notus matinal" (Properce), la production des parfums s’est effondrée à la fin de l’Antiquité et les parfumeries de Paestum ont fermé leurs portes, certainement du fait d’une baisse notable de la demande causée par la dépopulation et l'appauvrissement du niveau de vie.
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Techniques et économies de la Méditerranée antique
Enseignement : La production des parfums dans l'Antiquité. L'apport des analyses, de la céramologie et de l'épigraphie à l'étude des parfums antiques Cours Le cours professé durant l'année 2...
Ovide (43 av. J.-C.-v 17 ou 18 ap. J.-C.) poète latin
Les Métamorphoses, Gallimard, collection Folio, 1992, p. 76 et 429.
"Voici que du côté de l'Orient qui s'éclaire, la vigilante Aurore a ouvert sa porte empourprée et son atrium tout plein de la couleur des roses."
"Ayant perdu son fils Memnon, Aurore, cette bonne mère, verse des larmes et couvre toute la terre de rosée."
Les métamorphoses - VII, 706
dans le discours de Céphale
"Durant le second mois après la célébration de notre union, tandis que je tendais mes filets pour capturer des cerfs encornés, un beau matin, du haut de l'Hymette toujours en fleurs, l'Aurore vermeille, après avoir chassé les ténèbres, m'aperçut et m'enleva, malgré moi. Laissez-moi dire la vérité sans offenser la déesse : qu'elle mérite d'attirer les regards, avec son visage de rose, qu'elle règne sur les confins du jour et de la nuit, qu'elle s'abreuve du nectar de la rosée, soit. Mais moi, j'aimais Procris"
les Métamorphoses III, 15, 708, Asclepios
......Puis il choisit de longer Rométhium, Caulon et Narycie,
triomphe du détroit sicule du Pélore, gagne les demeures
du royaume du fils d'Hippotès, les mines de Témèse,
puis Leucosia et la tiède Paestum aux belles roseraies.
les Pontiques II, 4, 28,
.......le parfum du souci l'emportera sur celui de la rose de Paestum,
Mythologie celtique
La fée du rosier est gracieuse et fragile, auréolée d’une douce lumière.
Dans la mythologie celtique, le Petit Peuple des fées apprécie tout particulièrement les rosiers thé.
On dit qu'il danse, dans la mi-ombre, autour des soies et des velours épanouis. On dit aussi que les fées brodeuses se réunissent autour des rosiers thé, les nuits de pleine lune, et qu'elles confectionnent des talismans de dentelle, des petites aumônières, des mouchoirs parfumés qu'elles déposent sur les rebords de fenêtres pour offrir de la chance aux jeunes femmes récemment mariées.
Mythologie celtique
Cicely Mary Barker (1895-1973) illustratrice et poète britannique
Toi, la plus raffinée, la plus belle des fleurs,
Toi dont l’aspect parfait n’a d’égal que l’odeur ;
Les mots insuffisants, rose chère à mon coeur,
Ne parviendront jamais à peindre ta beauté,
Tes délicieux boutons qui s’ouvrent en révélant
Des pétales soyeux du plus neigeux des blancs,
Ou du plus doux des roses, ou d’un rouge de sang,
Ton parfum envoûtant. Quelle félicité
D’être la fée des roses au plus chaud de l’été !
Cicely Mary Barker (1895-1973) illustratrice britannique
extrait "The Flower Fairies".
...." Comme elle nous paraît jeune, la petite fée de la rose ! Elle a un mignon petit nez et des cheveux blonds. Ils sont courts et légèrement bouclés. Il est impossible de voir la couleur de ses yeux car elle ne nous regarde pas . Elle n'a d'yeux que pour sa fleur ! Elle a deux petites ailes rose pâle.
La fée de la rose porte une courte robe rose clair, confectionnée avec des pétales de roses. C'est une robe sans manches. La jolie petite fée ne porte pas de chaussures. Elle marche toujours pieds nus.
La fée de la rose est perchée sur une branche de son rosier. Elle tient amoureusement la tige d'une rose, comme si c'était un trésor. Elle penche tendrement son visage vers la fleur.
La fée de la rose est la plus discrète des fées de l'été. Elle est d'une extrême gentillesse et très douce.
Au coucher du soleil, elle adore danser sur la pointe des pieds autour de ses fleurs. Elle entretient des liens d'amitié avec les abeilles. Elle leur montre souvent le chemin vers les fleurs les plus succulentes. Elle reste près d'elles pour les protéger lorsqu'elles butinent...."
I° siècle av. J.-C.
La rose, entre dans la composition de nombreux parfums et son odeur s'élève vers le Ciel, dont peut-être celui de Marie-Madeleine lorsqu'elle oint Jésus d'un "nard précieux". Dans un ouvrage du XIX° siècle, on peut lire :
....."Cette céleste Rose a une propriété merveilleuse, c'est qu'elle est multiple et variée dans son odeur, comme l'était au goût de chaque Israélite la manne du désert : elle répand odeur du cinnamome et du baume, elle exhale les parfums de la myrrhe, elle remplit les lieux où elle fleurit des vapeurs du styrax, de l'onyx et de la goutte d'encens qui a coulé d'elle-même, et ses parfums sont un baume pur et sans mélange...."
(Ecclésiatique, XXIV).....
41 av. J.-C.
Rencontre de Marc Antoine et Cléopâtre
......Prévenu de son arrivée, Antoine l’attend dans le port, lequel, un peu en retrait à l’époque, est accessible par un petit fleuve côtier.
Bientôt une nef géante le remonte avec une majestueuse lenteur. Sa poupe d’or ensoleille les voiles pourpres qui emplissent le ciel, et ses rames d’argent caressent l’eau au rythme d’un orchestre de flûtes, de syrinx et de cithares.
Les plus belles servantes, telles des Néréides, colonisent les cordages et semblent exhaler les puissants parfums brûlés sur le navire. Enfin, au centre de cet écrin flottant, en évidence sur le pont, un dais brodé d’or abrite Cléopâtre vêtue en Aphrodite. Autour d’elle, de petits enfants, pareils à des amours, agitent des éventails. Quand la galère accoste, le triumvir fait prier à dîner l’enchanteresse.
Mais celle-ci a la seconde partie de son numéro à lui présenter, aussi lui suggère-t-elle de monter à bord pour y passer la soirée. La reine a préparé un festin somptueux, dans une ambiance "son et lumière " agrémentée de fragrances et propre à dérider les diplomates les plus sévères. C’est d’ailleurs la partie "lumière" qui émerveille Antoine, car – luxe rare dans l’Antiquité – il y en a partout dans le palace des mers......
Après un bain au lait d'anesse et à la rose, la première nuit d'amour entre Cléopâtre et Marc Antoine se serait déroulée sur un lit de pétales de roses de quarante-cinq centimètres d’épaisseur .
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Cléopâtre et Marc Antoine, une passion politique - Histoire & Civilisations
Les historiens antiques ont largement brodé sur la rencontre mythique entre Antoine et Cléopâtre, en 41 av. J.-C., sur les rives de Tarse. Mais derrière le pas de deux de la séduction se cache...
https://www.histoire-et-civilisations.com/cleopatre-marc-antoine-passion-politique/
Properce (Sextus Propertius) (47 av. J.-C. -v 16/15 av. J.-C.) poète latin
dans ses Elégies IV, 4, 69,
......"Les rosiers de Paestum, au souffle du Notus, sont, en un seul matin, de roses dépourvus"
Virgile (Publius Vergilius Maro) - (v. 70 av. J.-C.- 19 av. J.-C.) poète latin
Les Géorgiques IV,
.........Moi-même, si je n’étais presque à la fin de ma course orageuse, et si, pliant ma voile, je n’avais hâte de tourner ma proue vers la terre, peut-être dirais-je ici l’art de cultiver et d’embellir les fertiles jardins ; (4, 120) je chanterais les rosiers de Pestum qui fleurissent deux fois l’an ;
Pline l’Ancien (Gaius Plinius Secundus) - (23 apr. J.-C- 79), écrivain et naturaliste romain du ier siècle, auteur d'une monumentale encyclopédie intitulée Histoire naturelle (vers 77).
Livre XXI - Histoire Naturelle,
écrit que les espèces les plus célèbres en son temps sont la rose de Préneste (Est de Rome), et la rose de Campanie (Paestum -Sud de l'Italie). Viennent ensuite les roses de Milet, de Trachine, et la rose du Mont-Pangée (Grèce), la rose d'Alabanda (Turquie). La rose de Cyrène (en actuelle Lybie) quant à elle est la plus odorante
Le parfum s'est installé à Rome après l'annexion de la grèce. Son utilisation frôle la démesure. Les philosophes tels que Sénèque ou Pline l’Ancien décrient cette déraison.
Lors des banquets, des milliers de pétales de roses sont déversés tout au long de la soirée par d’ingénieux dispositifs incorporés aux plafonds. Le prix des fleurs, épices et aromates dépasse parfois celui de l’or. L’invention des vases en verre soufflé a optimisé la conservation des parfums et facilité leur transport rendant leur commerce très lucratif.
Au quartier des parfumeurs, près de la Via Sacra (voie sacrée) se pressent les riches Romaines à l’affût des dernières nouvelles de l’Empire.:
Sub rosa (secret)
Des roses sur les plafonds et les murs de salles de banquet étaient fréquentes.
C’était un rappel que les choses dites sub vino (sous l'influence du vin) devaient rester sub rosa (secret - vient de la mythologie grecque - L’association d'Aphrodite (Vénus), la rose et le dieu du silence ont donné à la rose cette symbolique de secret.).
I° siècle
L'empereur Néron (37-68)
On raconte qu'il fit ruisseler des roses des plafonds, lors de certaines de ses orgies.
Il s'invitait à souper chez ses amis. Il en coûta même à l'un d'eux quatre millions de sesterces, pour un festin avec diadèmes, et plus encore à un autre pour un banquet avec roses.
I - II° siècle
Val Martial (M. Valerius Martialis) poète latin (v. 40, - 103°s.)
Epigrammes - tome III - 31
Sur les jardins de Marcella, sa femme
..........Ces bois, ces fontaines, ces berceaux qu'ombrage une vigne élancée, ce ruisseau d'une eau vive et courante, ces prés, ces parterres de rosiers qui ne le cèdent point à la double récolte de Poestum.......
II-IIIe siècle
Achille Tatius dans Le roman de Leucippé et Clitophon
(Traduction par J-P Garnaud) :
"Si Zeus avait voulu donner aux fleurs une reine, c’est la rose qui règnerait sur les fleurs. Elle est la parure de la terre, la gloire des plantes ; elle est l’œil des fleurs, la rougeur de la prairie : c’est la beauté dans tout son éclat elle respire l’amour, elle est messagère d’Aphrodite ; elle est fière de ses pétales odorants, s’enorgueillit de ses feuilles frémissantes, sa feuille rit au Zéphyr."
III° siècle
Héliogabale ou Élagabal (Varius Avitus Bassianus) (v. 203- 222 ) empereur romain sous le nom de Marcus Aurelius Antoninus.
Il parsemait de roses les salles à manger, les lits et les portiques, et se promenait sur les fleurs de toute sorte, lis, violettes, jacinthes et narcisses. Jamais il ne prit un bain sans y verser de parfums exquis ou du safran.........
Extrait de Vie d’Héliogabale - Traduction M. Laass d’Aguen (1847).

Heliogabale -Sir Lawrence Alma-tadema
IIIe siècle
A Rome, au début du IIIe siècle de notre ère, un Grec d'Egypte, Athénée de Naucratis, mettant en scène les conversations de banqueteurs savants, propose à toutes les élites de l'Empire romain, devenu "mondial", une synthèse ludique de huit siècles de culture gréco-romaine.
- Livre XII
Sur le lit du soleil
......Mimnerme dit que le soleil traverse (au couchant) à l'orient, endormi dans un lit d'or, présent de Vulcain, qui l'a fait pour cet usage. Voici comment il s'exprime :
"Chaque jour, la fatigue est le partage du soleil : il n'est de repos ni pour lui ni pour ses coursiers, depuis l'instant où l'Aurore aux doigts de rose quitte l'Océan, pour monter au ciel..".....
IV° siècle
Sainte Dorothée (Don de Dieu) est une vierge martyre pendant la persécution de Dioclétien, le 6 février 311, à Césarée en Cappadoce.
Dorothée fut arrêtée par ordre d’Apricius, gouverneur de cette province, parce qu’elle confessait le nom de Jésus-Christ, et on la livra à deux sœurs, nommées Crysta et Callista, qui avaient abandonné la foi, afin qu’elles la fissent changer de résolution.
Mais ce fut elle au contraire qui fit revenir les deux sœurs à leur ancienne foi ; c’est pourquoi elles furent jetées dans une chaudière, où elles périrent par le feu. Le gouverneur fit étendre Dorothée sur le chevalet ; mais il n’en obtint que ces paroles : « Jamais, dans toute ma vie, je n’ai goûté un bonheur pareil à celui que j’éprouve en ce moment. » Il ordonna donc de brûler des torches ardentes, les flancs de la vierge avec puis de la frapper longtemps au visage, enfin de lui trancher la tête.
Comme on la menait au supplice, elle dit ces paroles : "Recevez mes actions de grâces, ô ami des âmes, qui avez daigné m’appeler aux délices de votre Paradis." Un certain Théophile, officier du gouverneur, l’entendit, et se moquant de la vierge : Eh bien ! dit-il, épouse du Christ, envoie-moi du jardin de ton époux des pommes ou des roses. Et Dorothée lui répondit : "Je le ferai certainement". Avant de recevoir le coup de la mort, ayant obtenu la permission de prier quelques instants, un enfant de la plus grande beauté apparut tout à coup devant elle, portant dans un linge trois pommes et trois roses. La sainte lui dit : "Portez, je vous prie, ceci à Théophile." Elle eut ensuite la tête tranchée, et elle alla se réunir au Christ.
Au moment même où Théophile racontait, en se jouant, à ses compagnons la promesse que Dorothée lui avait faite, voici que l’enfant se présente devant lui portant dans le linge trois pommes des plus belles, et trois roses des plus vermeilles, et lui dit : "Selon ta demande, la très sainte vierge Dorothée t’envoie ceci du jardin de son époux." Comme on était au mois de février, et que la gelée sévissait sur toute la nature, Théophile fut saisi d’étonnement, et, en recevant ce qu’on lui présentait, il s’écria : "Le Christ est vraiment Dieu." Cette profession publique de la foi chrétienne l’exposait à un cruel martyre, et il le souffrit courageusement.
IV° siècle
Le poète Sédulius, écrivain distingué du IV° siècle, dans le 2° livre de son chant pascal :
"Comme une tendre rose s'élève, au milieu des épines aiguës,
n'ayant rien en elle-même qui blesse, et devient supérieure à sa mère ;
ainsi sainte Marie en naissant de la souche d'Ève a expié,
Vierge nouvelle, le crime de la Vierge antique".
VI° siècle
La rose, le rosier et la couronne de roses sont des symboles du paradis chez les premiers chrétiens. Dans Les actes de sainte Perpétue, "les martyrs sont reçus dans le verger céleste sous un rosier... se nourrissant à satiété de parfums inénarrables".
L'évêque de Poitiers Venance Fortunat (Venantius Honorius Clementianus Fortunatus - 530- 609) poète chrétien du VI° siècle écrit dans son poème Le Jardin de la reine Ultrogothe :
"Ici l'éclatant printemps fait pousser un gazon verdoyant et répand les parfums des roses du paradis..."
Les couvents cultivent des roses, le roi Childebert Ier possède une roseraie (des roses de Paradis d’après l’évêque Fortunat) dans son domaine vers Saint-Germain-des-Prés.
XII° siècle
A la veille des croisades, Albert le Grand note comme rosiers cultivés :
Rosa rubiginosa, Rosa canina, Rosa arvensis et Rosa alba.
IX° siècle
Au Moyen-Âge, la culture de la rose est recommandée par Charlemagne (V742/747 ou 748-814)
C’est la rose d’origine méditerranéenne, Rosa gallica, qui se trouve sans doute derrière la plupart des indications rosa. Elle est aussi l’ancêtre des autres roses ornementales (Rosa Damascena, Rosa centifolia,…), dont certaines variétés auraient été rapportées d’Orient par les Croisés mais se répandirent tardivement en Europe. La rose est une plante très importante du jardin médiéval.
XIe siècle
La légende de Castille de Tolède
Casilda de Tolède ou Castille de Tolède ou Casilde de Tolède (1050-1075) a vécu en Espagne au XIe siècle. Elle est considérée comme une sainte par l'Église catholique.
Castille était une jeune musulmane, fille de Abu al-Hasan Yahya al-Ma'mun dit Al-Ménon II, l'émir de Tolède, alors capitale religieuse de l'Espagne islamique. L'enfant était connue par sa sollicitude envers les chrétiens emprisonnés qu'elle allait souvent visiter à l'insu de son père. Elle est la sœur de Hissem Hiaya Aldirbil qui succéda à Al-Ménon II en 1077.
La tradition raconte qu'un jour qu'elle allait leur apporter du pain, son père Al-Ménon II la surprit et la réprimanda, elle ouvrit alors son tablier qui ne contenait plus du pain, mais des roses blanches et vermeil : on parla du miracle de Sainte Castille.
Plus tard, Castille tomba malade, d'un mal que les médecins du temps ne parvenaient pas à guérir. Ses amis chrétiens la conduisirent à la fontaine San Vincenzo à Briviesca, où elle fut miraculeusement guérie, la tradition indique que Castille se convertit alors au christianisme, probablement vers 1075.
Elle vécut dès lors en ermite, près de la fontaine miraculeuse. Elle mourut centenaire, toujours dans son ermitage, où de nombreux miracles se produisaient.
Castille fut inhumée dans l'église de San Vincenzo, ses reliques ayant été transférées ultérieurement dans un nouveau sanctuaire.
XI° siècle
Rose mystique
Rose mystique (en latin : rosa mystica), est un des nombreux vocables sus lesquels la Vierge Marie est invoquée dans les Litanies de Lorette, une prière populaire dans l'Église catholique. Ce vocable a son origine dans les écrits des Pères de l'Église des premiers siècles du christianisme.
La rose, blanche, rose ou rouge, par sa couleur symbolise le Mystère de l'Incarnation ; Rosa sine spina, Rose sans épines, expression employée par saint Bernard puis par des poètes et des musiciens, comme Flos florum, fleur entre les fleurs, avait un sens théologique précis qui, après des siècles, aboutit au dogme catholique de l'Immaculée Conception.
Flos Florum, elle seule selon le dogme de l'Assomption est au Ciel avec son Corps mystique, ou glorieux, Fleur mystique parmi les fleurs du Paradis. Flos Carmeli, Fleur du Carmel évoque les liens de la Vierge Marie avec la Mystique : Rose de Saron, rose du Carmel, les fiançailles, les Noces de Dieu avec l'Église et la Vierge Marie.
l'usage courant de ce nom de Fleur (Flos) ou de Rose (Rosa) pour la vénérer est en réalité bien plus ancien et remonte au moins au XI° siècle, si ce n'est bien avant, puisque
Bernard de Fontaine, abbé de Clairvaux, (1090-1153) Saint-Bernard moine bourguignon, réformateur de la vie religieuse catholique écrit :
...."Il est dit de Marie, dans les saintes Écritures, qu'elle fut le jardin fermé de Dieu (hortus conclusus). C'est dans ce jardin, dit -il, que le Seigneur planta toutes les fleurs qui ornent l'Église, et entre autres, la violette de l'humilité, le lis de la pureté, et la rose de la charité. La rose est vermeille ; c'est pour cela que "Marie est appelée rose, à cause de l'ardente charité dont son cœur fut toujours enflammé envers Dieu et envers nous; car la couleur vermeille, ou de feu, indique l'amour ou la charité".....
"Fleur des fleurs, Rose mystique,
Rose de Saron, Rose sans épines,
Rose de Jéricho, Jardin clos"
"Peuples, venez cueillir des roses dans ces mystères, pour tresser des guirlandes en l’honneur de la Mère du bel amour!"
(Liturgie des Heures, Hymne)
Adam de Saint-Victor, poète et musicien (1146) compare la Vierge
"Myrte de tempérance,
une rose de patience,
le nard odorant"
Saint Bernard a aussi fait de la rose l'image du Christ dans sa passion dans une de ses homélies:
....."Contemplez, cette divine rose, où la passion et l'amour se disputent pour lui donner son vif éclat et sa couleur pourprée. Celle-ci lui vient sans nul doute des plaies du Sauveur.......
Comme durant une nuit froide la rose demeure fermée et s'entr'ouvre le matin aux premiers rayons du soleil, ainsi cette délicieuse fleur qui est Jésus-Christ a paru se refermer comme par le froid de la nuit, depuis le péché du premier homme, et lorsqu'est venue la plénitude des temps, elle s'est épanouie soudain au soleil de l'amour.
Autant de plaies sur le corps du Sauveur, autant de roses ? Regardez ses pieds et ses mains, n'y voyez-vous pas des roses ? mais contemplez surtout la plaie de son coeur entr'ouvert ! Ici c'est plus encore la couleur de la rose, à cause de l'eau qui coule avec le sang, quand la lance a percé son côté !..."
XII° siècle
La rose est la fleur préférée des poètes persans. Elle suscite de nombreuses métaphores l'assimilant au vin, pour sa couleur et son parfum qui rappellent l'ivresse. La coupe de vin est comme une rose sans épines. D'autres vers la lient au rossignol; les amours de la fleur et de l'oiseau symbolisent la quête de l'union mystique impliquent le sacrifice de soi.
Omar Khayyam (1048-1131) mathématicien (il a écrit entre autres le traité sur les difficultés des définitions d'Euclide), astronome (il fut l'un des huit astronomes à travailler à la réforme du calendrier musulman de 1074) et poète persan.
Ses quatrains aux images souvent difficiles à décrypter, mettent en jeu le vin, le jardin et les roses.
Sa tombe à Nishapur est entourée de rosiers dont deux boutures ont été plantées sur la tombe du poète anglais Edward Fitzgerald qui l'a traduit en anglais, publié en 1859 et ainsi fait connaître en Europe.
.....
Je tombais de sommeil et la sagesse me dit :
Jamais dans le sommeil la rose du bonheur n'a fleuri pour personne...
La saison des roses et du vin et des compagnons ivres !
Sois heureux un instant, cet instant c'est ta vie
.....
.....
Vois, la brise a déchiré la robe de la rose,
De la rose dont le rossignol s'était enamouré ;
Faut-il pleurer sur elle, faut-il pleurer sur nous ?
La mort viendra nous effeuiller et d'autres roses refleuriront."
.....

Edmond Dulac
.....
Tu vis donc se fermer, plein d’adorables choses,
Ce livre, ta jeunesse, et se mourir les roses
Du jardin, d’où l’oiseau d’hier s’est envolé...
— Où, pourquoi, qui le sait? Où s’en est-il allé?
.....

.....
Sois jaloux en voyant la rose qui s’effeuille;
Elle sourit et dit à celui qui la cueille
Déchirant le cordon de ma ceinture, enfin,
Je répands mes trésors d’amour sur le jardin!
.....

.....
Plus rouge, plus ardente et plus fière est la rose
Qui fleurit à la place où quelque Émir repose,
Ainsi que la jacinthe en la mousse des bois,
Pâle, sort d’une tête adorable autrefois,
.....

.....
Voici le printemps clair où les lys vont renaître,
Où, comme ravivé du souffle de Jésus,
Le rosier va fleurir, et le ciel au-dessus
Verser des pleurs d’amour, en pensant à son Maître
.....

XII° siècle
en 1187, lorsque Saladin (1138-1193) reprend Jérusalem aux Croisés, il fait purifier la mosquée d’Omar par de l’eau de rose amenée par une caravane de 500 chameaux !
XII° siècle
Les chrétiens effeuillent pour Marie "Le Rosaire", lui offrant la récitation des 150 Ave Maria comme autant de roses.
Des auteurs, comme Huysmans et Myriam Harry apportent l'origine suivante :
le prince musulman Malek al-'Adel Seïfed-Dîn, frère de Saladin, qui devait épouser la soeur de Richard Coeur de Lion, "tombait en défaillance dès qu'il respirait une rose, et cela précisément dans le pays des roses et le royaume de l'immortelle essence des roses. Ayant vainement essayé, sans succès, tous les remèdes, il alla, lui aussi faire le pèlerinage à "Notre-Dame de Saïdnâya".
Elle le guérit miraculeusement, et, revenu à Damas, ce fanatique musulman lui fit hommage d'une "rose d'or" et d'escarboucles si merveilleusement travaillées par les maître-orfèvres damascènes, que la rose, par un mystérieux agencement, distillait des parfums d'une telle suavité que tout le désert de Syrie en fut parfumé".
XIII° siècle
Au Moyen Âge
L’art du vitrail avec les rosaces, ouverture circulaire ornée de vitraux dans les églises, roses sublimées par la foi et l’habileté des maîtres verriers.
rose nord - rose sud
8f Notre Dame - vitraux - rose nord - Notre Dame - vitraux - rose sud
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Les vitraux de Notre-Dame - Cathédrale Notre-Dame de Paris
Les vitraux de Notre-Dame comptent parmi les chefs-d'œuvre de l'art gothique. L'art du vitrail marque l'originalité de l'architecture médiévale. Ils couvrent près de mille mètres carrés de s...
https://www.notredamedeparis.fr/decouvrir/architecture/les-vitraux/
Coutumes du moyen âge
A Thann en alsace, c'était la coutume qu'au premier jour de mai une petite fille, la rose de mai, toute couverte de fleurs et de rubans, parcourût les rues azvec une amie chargée de recueillir dans une corbeille des dons, pour la fête du printemps, tandis que leurs compagnes chantaient :
Rose de mai, tourne-toi trois fois, fais toi voir et revoir ! Rose de mai, viens dans la verte forêt ! Réjouissons-nous, mais nous ramène au milieu des roses.
Chanson populaire sur la chasteté perdue
En revenant des noces
J'étais bien fatiguée !
Au bord d'une fontaine
Je m'y suis reposée.
Sur la plus haute branche
le rossignol chantait ;
chant" rossignol chante,
Toi qui as le coeur gai.
Car moi je ne l'ai guère,
Mon amant m'a quittée ;
Pour un bouton de rose
Que trop tôt j'ai donné.
Je voudrais que la rose
Soit encore au rosier
Et que mon ami Pierre
XIII° siècle
Saadi (Mucharrif al-Dïn Sadi), (v 1210-1291 ou 1292), poète et conteur persan
La rose représente le prophète de l'islam Mahomet dans la littérature musulmane.
Il est l'auteur du Golestan "Jardin de roses"
Ce livre est composé de contes moraux, sociaux et de maximes, dont certains, sont encore utilisés par de nombreuses confréries dans l'enseignement du soufisme. Il distribue ses biens aux pauvres et se retire dans un ermitage. Il contient des maximes de sagesse. Cela signifie que chez les musulmans la rose est un symbole de la sagesse, de mystique au sens poétique du terme.
Poète et soufi, il commence à rédiger le gulistan, joyau de la mystique soufi médiévale et somme philosophique écrite en vers et en prose poétique, en 1278. Saadi fut révéré comme un prédicateur de l'ordre mystique de la rose. Parmi toutes les allégories de ce recueil, destinées à dévoiler la nature profonde des êtres et des choses, et ainsi à amener à un éveil spirituel et percevoir la réalité de l'existence, une excellente illustration des enseignements portés par les métaphores de jardins et de roses se trouve dans ce passage :
"Un soufi était plongé dans une profonde méditation sur l'être divin ; au sortir de sa rêverie, ses compagnons lui demandèrent quels dons miraculeux il avait rapportés du jardin de la contemplation où il s'était transporté : j'avais l'intention de cueillir pour vous des roses plein ma robe, mais quand je me suis trouvé devant le rosier, le parfum des roses m'a enivré à tel point que je n'ai pu faire un geste."
XIII° siècle.
Peire de Corbian (ou Corbiac) troubadour écrit sur la Vierge :
"Rose sans épine, sur toutes fleurs odorante"
"L'églantier que Moïse trouva verdoyant au milieu des flammes ardentes…"
Saint Bonaventure (1217/1218 ou 1221-1274 - Giovanni da Fidanza)
Théologien, archevêque, cardinal, Docteur de l'Église, a écrit :
...."Rose pure, rose d'innocence, rose nouvelle et sans épine, rose épanouie et féconde, rose devenue pour nous un bienfait de Dieu, vous avez été établie Reine des cieux ; il n'est personne qui puisse jamais vous être comparé; vous êtes le salut du coupable, vous êtes le soutien de toutes nos entreprises".
XIII° siècle
Au Moyen-Âge, lors des croisades, les chevaliers français se rendirent en Syrie et ramenèrent des roses
Rose gallica officinalis
La légende veut que vers 1240, de retour de croisade, Thibaut IV, comte de Champagne et roi de Navarre, aurait introduit en France en la rapportant dans son heaume, une rose d'une excellente qualité dont il aurait fait d'importantes plantations aux environs immédiats de Provins. (ce qui a été contesté et est peu probable...., car cette rose était commune en Europe.)
Les roseraies de Provins devinrent bientôt célèbres et l'utilisation de la rose fut extrêmement fréquente en médecine, dans les cérémonies religieuses et profanes.
Provins devint ensuite la capitale de la rose française et la ville fait fortune au 13e siècle, répandant la rose partout en France et en Occident. La rose emblématique de la ville est Rosa gallica officinalis, surnommée la "rose des apothicaires". À cette époque, la rose entrait déjà dans la préparation d’onguents et de remèdes pour la peau.

Rose de Provins - Rosa Gallica Gérard Van Spaendonck
Les chinois se mirent à confirent les boutons de rose
Le moyen Orient inventa les délicats rahat-Loukoums à la rose.
Sirop rosat, sucre rosat, miel rosat étaient très utilisés au Moyen Âge pour soigner les maux de tête et les lourdeurs d’estomac.
Et l’eau de rose s’utilisait en onguent et en collyre. Jusqu’au XVIII° siècle on a utilisé les collyres à l’eau de rose. Et aussi le sirop à la rose, les compresses de pétales de roses, les décoctions de roses rouges, le vinaigre de roses en cas de migraines, le miel de rose pour les maux de gorge et les aphtes.
on peut toutefois attribuer à Thibaut IV l'introduction de la rose de Damas.
La rose par excellence ; recherchée en Orient pour la finesse de son parfum ; c'est la rose cultivée par les Romains à Paestum et chantée par Virgile ; c'est le "Biferique rosaria Paesti" des Georgiques (livre IV). C'est la rose qui, cultivée, à côté du rosier de Provins, a valu par ses mariages avec cette plante et d'autres espèces, beaucoup de ces belles variétés du genre Rosa, dont nous admirons aujourd'hui les superbes corolles.
Plus ancienne fleur connue de l’humanité, la rose viendrait de Perse. Les archéologues disent qu’elle s’est développée dans deux bassins : la Perse, où le médecin Avicenne aurait mis au point la première huile essentielle de rose, et la Chine.
La Perse étendant petit à petit son empire jusqu’à Damas, la culture de la rose s’y répand et y prospère.
XIII° siècle
Le miracle des roses
Élisabeth de Hongrie (1207-1231) souveraine de Thuringe
Louis de Thuringe épouse Élisabeth, à laquelle il était lié aussi bien par une alliance diplomatique qu’un amour sincère. Ceux qui devinrent respectivement bienheureux et sainte s’élevèrent l’un l’autre dans la foi : la femme offrait à son mari un exemple de dévotion et de charité, le mari protégeait et soutenait sa femme dans ses œuvres de générosité. Car l’abnégation de la princesse avait de quoi surpendre et faisait jaser autour d’elle.
Comme elle donnait à boire et à manger aux pauvres, vendant ses parures et le blé du château pour subvenir à leurs besoins, les conseillers du roi l’alertèrent sur ces excessives prodigualités : "Tant qu’elle ne vend pas le château, j’en suis content !", répondit-il, en réalité admiratif de la générosité de sa femme. Il aurait même été témoin d’un miracle en présence d’Élisabeth : alors que celle-ci marchait sur la route avec son tablier rempli de pain pour les pauvres, le roi croisa sa route et lui demanda ce qu’elle portait. En ouvrant son tablier, les pains ne s’étaient non pas multipliés mais changés en de magnifiques roses, symbole de charité.
On trouve des récits similaires dans la vie de la petite-nièce de la landgravine, Élisabeth de Portugal, et en France chez Roseline de Villeneuve, etc....
XIII° siècle
La rose en littérature
Le Roman de la Rose est l'une des œuvres les plus célèbres du Moyen Âge. Écrit par Guillaume de Lorris (vers 1230), continué par Jean de Meung (entre 1275 et 1280), poème allégorique consacré à la rose symbole de perfection qui décrit la tentative d'un amoureux (le poète) de s’emparer de la femme aimée, représentée par une rose.
...En se promenant dans cet jardin magique, où les fleurs ont une odeur exquise en toute saison, le héros rencontre des couples d'amants qui chantent et dansent. Il voit refléter dans la Fontaine de Narcisse un bouton de rose et en tombe amoureux. Dotée d'attraits humains, la rose constitue l'image sublimée de la femme, celle qu'il choisit parmi toutes les fleurs. Le héros est contrarié dans sa quête ardue de cueillir la rose.....
XIV° siècle
Les rosiers et les roses dans les enluminures du moyen âge
Le Codex Manesse, aussi appelé Manessische Handschrift (« manuscrit Manesse »), Große Heidelberger Liederhandschrift (" grand manuscrit de poésie lyrique de Heidelberg ") et parfois aussi Pariser Handschrift (" manuscrit de Paris ") est un manuscrit de poésie lyrique enluminé ayant la forme d'un codex. Il est le plus grand et somptueux des recueils du Minnesang allemand.
Le codex a été compilé et illustré vers 1310, avec des compléments jusqu'en 1340, probablement à la demande de la famille Manesse, patriciens de Zurich.

Le Codex Manesse - Altstetten - l'amant et l'aimée
XIII - XIV° siècle
Dante Alighieri (dit "Dante") (1265-1321) poète, écrivain, penseur et homme politique
le Poète fait allusion à Marie Rose Mystique, dans quelques vers du "Paradis" de la Divine Comédie :
"Pourquoi mon visage t'enamoure-t-il ainsi,
que tu ne te tournes pas vers le beau jardin
qui sous les rayons du Christ s'emplit de fleurs ?
Là est la Rose dans laquelle le Verbe divin se fit chair,
et là sont les lis dont le parfum indique le bon chemin" .
XIV° siècle
Hâfez de Chiraz, Le Divân, traduction du persan par Charles-Henri de Fouchécour, Verdier
Haafiz (Hafez, hafiz- V. 1325-1389 ou 1390) poète, philosophe et mystique persan
La rose, le rossignol et le poète au jardin (Ghazal 456)
De grand matin je m'en fus au jardin cueillir une rose.
Soudain me vint à l'oreille la voix d'un rossignol.
Le pauvre comme moi était pris d'amour pour une rose
et par son cri de détresse jetait le tumulte au parterre.
Je tournais en ce parterre et ce jardin ; d'instant en instant
je songeais à cette rose et à ce rossignol.
La rose était devenue compagne de la beauté, le rossignol l'intime de l'amour
en lui nulle altération, en l'autre nulle variation.
Quand la voix du rossignol eut mis sa trace en mon coeur,
je changeai au point que nulle patience ne me resta.
En ce jardin tant de rose s'apanouissent, mais
personne n'a cueilli une rose sans le fléau de l'épine.
Hâfez, du monde en sa rotation n'espère l'apaisement :
il a mille défauts et n'a pas une faveur !
XIV° siècle
Recherches sur la découverte de l'Essence de Rose
Par L. Langlès membre de l'institut National, conservateur des Manuscrits Orientaux etc.. - 1804
"Comme les rossignols , nous reposons sur les roses"
Haafiz (Hafez, hafiz) poète, philosophe et mystique persan (V 1325-1389 ou 1390)
.....Les amours du rossignol et de la rose ont enflammé la verve des poètes Arabes, Turcs, et persans. Le nom de celui qui les a plus harmonieusement chantées, doit se présenter à l'esprit ; et ses vers, dignes du Poète de Téos, viennent naturellement se placer sous la plume qui essaie de tracer une bien faible portion de l'intéressante histoire de la reine des fleurs.....
.....Eau de rose, simplement le produit des roses distillées avec de l'eau, d'après un procédé très connu des parfumeurs Orientaux et Européens : c'est la même préparation préliminaire et indispensable pour obtenir l'essence ; car après avoir distillé ainsi une certaine quantité de roses, telle que celle qu'indique mon savant ami feu le colonel de Polier, membre de la société de Calcutta, dans le tome Ier des Recherches asiatiques, n° XVI, on laisse cette eau de rose exposée à la fraîcheur de la nuit, et le lendemain on trouve une très petite quantité de a'ther (essence) congelée sur la surface de l'eau de rose. On conçoit aisément que la quantité d'essence dépend de la qualité des roses ; celles de Chyrâz, du Kermän et du Kachmyr, sont très renommées.....
XIV°siècle
Le rosaire
La dévotion du rosaire était déjà en usage chez les Cisterciens depuis le XII° siècle et s'est développée au XIII° siècle sous l'influence des dominicains. Il n'existe sous sa forme actuelle qu'à partir du XIV° siècle. C'est pourquoi de nombreux tableaux de la Vierge du Rosaire présentent celle-ci offrant une rose ou un chapelet à saint Dominique, le fondateur de l'ordre.
Le rosaire est un exercice de piété catholique qui consiste à dire quatre chapelets d'oraisons. Consacré à la Vierge Marie, Mère de Jésus-Christ, il tire son nom du latin ecclésiastique rosarium qui désigne la guirlande de roses dont les représentations de la Vierge sont couronnées.
Le "chapel" était la couronne de roses qui se plaçait sur la tête des statues de la Vierge dans le culte populaire. Les Dominicaines de Colmar sont ainsi comparées à des roses épanouies dans un jardin. Dans les Cantigas de Santa Maria un chevalier tresse des guirlandes de roses, et chaque rose qui lui manque est remplacée par un Ave Maria.
XIV° siècle
Le "chapel" était la couronne de roses qui se plaçait sur la tête des statues de la Vierge dans le culte populaire. Les Dominicaines de Colmar sont ainsi comparées à des roses épanouies dans un jardin. Dans les Cantigas de Santa Maria un chevalier tresse des guirlandes de roses, et chaque rose qui lui manque est remplacée par un Ave Maria.
Roses de La Vierge Marie
La fleur devient symbole de pureté lorsqu'il s'agit de Marie, la "rose sans épines". Le rosaire, ainsi que la rosace des cathédrales, sont aussi des éléments où les représentations de la fleur renvoient à Marie, comme d'ailleurs toute utilisation de la rose dans un contexte chrétien peut être considérée comme une référence indirecte à la Vierge.
Dans la prière du rosaire :
C’est un ensemble de prières successives dédiées à Marie, interrompues à intervalles réguliers par une prière à Dieu le Père (Notre Père). Chaque série est consacré à la méditation d’un passage d’Evangile dans lequel Marie joue un rôle central. Cette prière répétitive est datée du XIIIe siècle
XIV° siècle
La baillée des roses
(d’après un article paru en 1839)
Selon Pierre Jean-Baptiste Legrand d’Aussy, (1737-1800), historien français, cette coutume date du XIV° siècle
(Le titre de duc et pair est l'une des dignités les plus élevées dans la noblesse, juste après les princes du sang, qui sont eux des descendants directs du sang royal et qui sont considérés comme pairs nés de France),
Présentation des roses (Cérémonie de) au parlement de Paris
Le duc d’Alençon, fils de Henri II, se soumit à cette coutume. En 1586, le roi de Navarre, depuis roi de France, rendit également cet hommage, mais il fut le dernier. Les troubles de la Ligue ayant interrompu les fonctions du parlement et obligé de le transférer à Tours, on ne songea plus à la cérémonie des roses et elle s’abolit.
Les ducs et pairs qui avaient leur pairie dans le ressort du parlement de Paris, devaient trois fois par an présenter, en grande cérémonie, une corbeille de roses aux membres de cette cour de justice.
Cette présentation, qu’on appelait le bail ou la baillée des roses, était d’une grande importance. Le droit de roses se rendait par les pairs, en avril, mai et juin. Le pair qui devait à son tour présider cette solennité, faisait joncher d’herbes odoriférantes, de fleurs, et surtout de roses, toutes les chambres du parlement. Il réunissait avant l’audience à un déjeuner splendide les présidents, les conseillers et officiers de la Cour ; il se rendait ensuite dans chaque chambre, faisant porter devant lui, au son des harpes et des flageolets, un grand bassin d’argent, plein de bouquets de roses artificielles et de couronnes composées.
Cérémonie des roses
des mêmes fleurs et ornées d’armoiries. Le pair qui faisait la baillée des roses était reçu dans la grand’ chambre, assistait à la messe avec le parlement entier et ordonnait ensuite aux musiciens d’aller faire de la musique chez les présidents avant leur dîner.
Les registres manuscrits du parlement de Paris renferment le procès verbal d’une discussion de préséance entre les ducs de Vendôme, de Guise, de Nevers et de Montpensier, relativement à la présentation des roses du 9 juin 1553. Nous y remarquons le passage suivant :
"Boucherat pour le duc de Guise a dit, que vérité étoit que l’on n’avoit point entendu présenter aujourd’huy les roses dudit seigneur duc, pour faire entreprise sur le tour et ordre du duc de Vendôme ; mais étoit advenu qu’il y avoit assez long-temps que l’on avoit commandé à la rosière de dresser et accoustrer les chapeaux de roses et bouquets de roses que l’on entendoit présenter à la Cour de la part dudit sieur de Guise comme pair de France, ce qu’elle avoit faict ; et pensoit-on que ledit seigneur duc de Vendôme deust plustôt faire présenter les siennes, et pour l’avertissement qui a été fait par la rosière, que les roses qu’elle avoit préparées et accoustrées pour ledit seigneur duc de Guise se gastoient, on avoit advisé de les présenter cejourd’huy, ne devoit toutesfois cela être trouvé étrange ; car à ce qu’il a appris, il se trouvera que deux pairs en mesme jour et mesme heure ont fait présenter leurs roses au regard de l’ordre de la présentation. Quant aux autres pairs, hormis le seigneur duc de Vendôme, s’ils entendoient être preferez au seigneur duc de Guise pour la présentation de leurs roses, demandoit jour pour y venir répondre".
Le parlement avait un faiseur de roses, appelé le Rosier de la cour, et les pairs achetaient de lui celles dont ils faisaient leurs présents. On présentait au parlement de Paris des roses et des couronnes de roses, et à celui de Toulouse, des boutons de rose et des chapeaux de roses.
On présentait au parlement de Paris des roses et des couronnes de roses, et à celui de Toulouse des bouquets de roses et des chapeaux de roses.
"Coutumes, Mythes et Traditions des Provinces de France"

tapisserie la baillée des roses
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Coutumes et traditions : cérémonie présentation des roses au parlement de Paris
Cérémonie de présentation des roses au parlement de Paris. Ducs et pairs de France présentent une corbeille de roses à la cour de justice. Déjeuner des présidents, conseillers et officiers d...
XV° siècle
La rose mystique
Martin Schongauer (1450-1491) peintre et graveur allemand
Collégiale Saint-Martin de Colmar
Dans le nimbe d’or de la Vierge, un texte fait parler une rose :
"Me carpes genito tu quoque o Sanctissima Virgo" :
"Tu iras, toi aussi, me cueillir (pour ton fils), ô très Sainte Vierge" -
Antienne de la Fête du Saint-Rosaire
"Les filles de Sion l'ont vue comme un rosier couvert de fleurs, et ils l'ont proclamée bienheureuse."
Schongauer place sa Vierge à l’Enfant sur un banc de jardin adossé à un treillage supportant un rosier grimpant. La rose est un symbole fréquemment utilisé dans les écrits chrétiens pour évoquer la Vierge. Toute une littérature s’est développée au cours de l’histoire sur ce thème, avec l’ambition d’illustrer le dogme de l’Immaculée Conception. Celui-ci postule que la Vierge n’est pas affectée par le péché originel qui pèse sur l’humanité du fait de la désobéissance d’Adam et Ève, qualifiée de Chute.
Ainsi saint Ambroise écrit :
"Avant que l'Homme ne chute, la Rose était née, sans l'Épine"
Schongauer peint avec une extrême minutie le rosier grimpant sur son treillage en bois : feuilles, fleurs rouges, boutons de rose et branches du rosier. Les roses rouges ne correspondent pas, par leur format, à la plupart des roses actuelles mais se rapprochent des rosa rugosa que nous connaissons aujourd’hui. Une seule rose blanche a été placée à gauche de la tête de la Vierge. Les couleurs peuvent sans doute être associées à une symbolique religieuse dans les esprits les plus raffinés du 15e siècle (rouge : souffrance future du Christ ; blanc : pureté, virginité).
La Vierge de la fête du rosaire ou Célébration du Rosaire est une peinture d'Albrecht Dürer, datant de 1506, aujourd'hui exposée à la Galerie nationale à Prague dont c'est l'un des chefs d'œuvre les plus précieux.
La Vierge au buisson de roses, copie (1473) - détail
XV° siècle
Vierge au jardinet
Souabe ou Rhin supérieur, fin XVe siècle - Strasbourg, musée de l'Œuvre Notre-Dame
Vierge au jardinet - Souabe ou Rhin supérieur, fin XVe siècle. Strasbourg, musée de l'Œuvre Notre-Dame
XV° siècle
La guerre des deux roses
Henri VII avait pour père Edmond Tudor de la famille des Tudors de Penmynydd (en), et pour mère Margaret Beaufort de la Maison de Lancastre.
Lorsqu'il s'empara de la couronne d'Angleterre après avoir battu Richard III, il entraîna la fin de la guerre des Deux-Roses (1455 - 1485), entre la maison de Lancastre dont l'emblème était la rose rouge de Lancastre, et la maison d'York dont l'emblème était la rose blanche d'York.
Après son mariage avec Élisabeth d'York, Henri VII Tudor créa l'emblème de la rose Tudor rouge à cœur blanc et plus tard fut créé le rosier York et Lancaster panaché rose et blanc.
XVI° siècle
Enluminures de roses
Les grandes heures d'Anne de Bretagne - Jean Bourdichon
Roses blanches et rouges (c. 1503-1508)

Les grandes heures d'Anne de Bretagne - Jean Bourdichon (c. 1503-1508)
XVI° siècle
Juan Diego Cuauhtlatoatzin (Diego ou saint Juean Diego - 1474-1548) est le premier chrétien Amérindien déclaré saint par l'Église catholique.
Alors qu'il se rend à pied à Mexico, le 9 décembre 1531, une vision de la Vierge Marie lui serait apparue sur la colline de Tepeyac, et lui aurait parlé en langue nahuatl. La Vierge lui aurait alors demandé de faire construire une église en ce lieu, et pour cela, d'aller voir l'évêque de la ville.
Juan Diego va voir l'évêque espagnol, Juan de Zumárraga, pour lui transmettre la requête, mais celui-ci ne le croit pas, et lui demande un signe probant de la demande mariale.
Le 12 décembre, la Vierge Marie apparaît alors une nouvelle fois à Juan Diego et, pour répondre à la demande de l'évêque, elle invite l'Indien à aller cueillir des roses sur la colline (alors que l'on était en plein hiver). Juan Diego trouve les roses et les présente à l'évêque. Lorsque les fleurs tombent de la tunique, une icône de la Vierge reste imprimée sur le tissu. L'évêque est alors convaincu de l'authenticité de la démarche de l'Amérindien.
Une première chapelle est édifiée, au pied de cette colline pour accueillir la précieuse relique (l'image de Notre-Dame de Guadalupe restée imprimée sur la tilma de Juan Diego). Juan Diego s'installe sur place dans un ermitage et accueille les pèlerins indigènes, favorisant le mouvement de conversions religieuses au catholicisme, encouragé par les missionnaires espagnols.
XVI° siècle
La Vierge de la fête du rosaire ou Célébration du Rosaire est une peinture d'Albrecht Dürer, datant de 1506, aujourd'hui exposée à la Galerie nationale à Prague dont c'est l'un des chefs d'œuvre les plus précieux.
XVI° siècle
C’est à Hampton Court qu’Henri VIII donnera ses lettres de noblesses au parfum en rénovant la tour du Bain et, comble de l’extravagance, en y faisant installer des robinets d’où coulait une eau pure puisée à la source Rosamund mais c’est bien Elisabeth I (1533-1558) que l’on garde dans les mémoires comme l’instigatrice d’une cour parfumée.
La Reine fit installer des parfumeurs vénitiens à sa cour qui se trouva vite remplie de la fragrance de parfums à la rose, des pommes d’ambres etc.
On découvre sur les portraits de la fin de son règne, sa robe couverte de roses, peut-être est-ce en référence à la rose des Tudor !
XVI° siècle
Dans "The Parlement of Roses to Julia" de Robert Herrick :
"Réunis en parlement tous ces seigneurs proclamèrent la rose reine des fleurs".
XVI° siècle
Pierre de Ronsard (1524 – 1585) - poète
Sur la mort de Marie, 1578
Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose
Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose ;
La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d’odeur ;
Mais, battue ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
Languissante elle meurt feuille à feuille déclose.
Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la Terre et le Ciel honoraient ta beauté,
La Parque t’a tuée, et cendre tu reposes.
Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif, et mort, ton corps ne soit que roses.
Pierre de Ronsard (1524 – 1585) - poète
Amours de Cassandre
Prends cette rose
Prends cette rose, aimable comme toi
Qui sers de rose aux roses les plus belles,
Qui sert de fleur aux fleurs les plus nouvelles,
Dont la senteur me ravit tout de moi.
Prends cette rose, et ensemble reçois
Dedans ton sein mon cœur qui n’a point d’ailes,
Il est constant, et cent plaies cruelles
N’ont empêché qu’il ne gardât sa foi.
La rose et moi différons d’une chose
Un soleil voit naître et mourir la rose,
Mille soleils ont vu naître m’amour.
Ah ! je voudrais que telle amour éclose
Dedans mon cœur qui jamais ne repose,
Comme une fleur, ne m’eût duré qu’un jour.
Pierre de Ronsard (1524 – 1585) - poète
A Cassandre
Mignonne, allons voir si la rose
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
XVII° siècle
William Shakespeare (1564-1616) dramaturge, poète et acteur anglais
Oeuvre complètes de Shakespeare - traduction de M. Guisot
Poèmes et sonnets - LIV
......O combien la beauté semble plus belle sous les ornements précieux qu'y ajoute la fidélité ! La rose est charmante, mais nous la trouvons plus charmante encore à cause de ce doux parfum qui réside dans son sein.
Les églantines ont des nuances aussi vives que les pétales parfumées de roses, elles sont entourées des mêmes épines et elles se balancent aussi voluptueusement quant le souffle de l'été entr'ouvre leurs boutons, mais leur beauté est toute leur valeur, elles meurent sans qu'on les ait recherchées, elles se fanent sans avoir inspiré de tendresse, elles meurent pour elles-mêmes.
Il n'en est pas ainsi des roses parfumées ; leur suave mort engendre des parfums délicieux ; de même pour vous, aimable et beau jeune homme, quand tous les charmes se flétriront, on distillera votre fidélité dans les vers.......
William Shakespeare (1564-1616)
“What’s in a name?
That which we call a rose,
By any other name would smell as sweet.”
"Qu’y a-t-il dans un nom?
Ce que nous appelons rose,
Par n’importe quel autre nom sentirait aussi bon."
XVII° siècle
icône de Simon Ouchakov (1626–1686)
représentant Marie sur une rose rouge, croissant comme un rosier au-dessus de la ville de Moscou
XVII° siècle
Jean de la Taille (1533-1611) - poète
Le blason de la rose
Aux uns plaît l'azur d'une fleur
Aux autres une autre couleur :
L'un du lis, de la violette,
L'autre blasonne de l'œillet
Les beautés ou d'autre fleurette
L'odeur ou le teint vermeillet :
A moi sur toute fleur déclose
Plaît l'odeur de la belle rose.
J'aime à chanter de cette fleur
Le teint vermeil et la valeur,
Dont Vénus se pare et l'aurore,
De cette fleur qui a le nom
D'une que j'aime et que j'honore,
Et dont l'honneur ne sent moins bon :
J'aime sur toute fleur déclose
A chanter l'honneur de la rose.
La rose est des fleurs tout l'honneur,
Qui en grâce et divine odeur
Toutes les belles fleurs surpasse,
Et qui ne doit au soir flétrir
Comme une autre fleur qui se passe,
Mais en honneur toujours fleurir :
J'aime sur toute fleur déclose
A chanter l'honneur de la rose.
Elle ne défend à aucun
Ni sa vue ni son parfum,
Mais si de façon indiscrète
On la voulait prendre ou toucher,
C'est lors que sa pointure aigrette
Montre qu'on n'en doit approcher :
J'aime sur toute fleur déclose
A chanter l'honneur de la rose.
XVII° siècle
La Légende de
Claudine de Montjoie (1571 - 1612)
Au XVI ème siècle vivait dans le château de Montjoie (Doubs) le seigneur Jean de Thuillières réputé pour son avarice et son absence de coeur, avait une fille Claudine qui était tout l'opposé de son père.
Elle ne supportait pas de voir le peuple souffrir. Elle distribuait aux pauvres tout l'argent dont elle pouvait disposer. Elle distribuait également les restes de nourriture qu'elle trouvait dans les cuisines. Tout cela déplaisait à son père qui lui reprochait ses dépenses pour les pauvres gens.
Un jour, qu'elle emportait des morceaux de pain cachés dans son tablier, elle rencontra son père en quittant le chateau qui lui dit : "Claudine que caches-tu dans ton tablier ? Elle ouvrit son tablier, ce ne fut pas du pain qui tomba mais une brassée de roses. Le seigneur ramassa une rose en disant : "Je garderai cette fleur toute ma vie, Claudine, à partir de ce jour, tu n'auras plus à craindre ma colère lorsque tu aideras les pauvres gens."
Le lendemain, il saisit la rose, cachée dans un vase, une rose superbe dont le parfum envoûta l’assistance, et il dit : .
"Cette rose a été prise par le seigneur avare dans le tablier de sa fille où il croyait trouver ce qu’elle destinait aux pauvres ! Dieu avait changé le pain en rose ! le père reconnut un miracle."
Le seigneur de Montjoie, transformé encouragea sa fille à poursuivre ses bonnes oeuvres. C'est ainsi que l'on parla du miracle des roses ou du miracle de Sainte-Claudine.
Le baron répandit depuis ce jour sa bonté et Montjoie fut bien dénommé.
Quand Claudine mourut, jeune hélas, elle fut portée dans la chapelle du château.
Soixante dix ans après la mort de Claudine, on découvrit dans le caveau familial, le corps de Claudine de Montjoie en parfait état de conservation. A Montjoie fut fondé en 1320 une chapelle. Elle fut détruite en 1635 en même temps que le château. Le comte de Montjoie-Vaufrey la fit rebâtir en 1736.
Dans la chapelle on peut voir le corps de Claudine de Montjoie placé dans une loge vitrée. Claudine de Montjoie fut vénérée durant sa vie et après sa mort. On venait de loin pour implorer sa bonté. Mais le culte rendu à Claudine de Montjoie ne fut jamais reconnu officiellement par l'église catholique.
Corps momifié, naturellement, de Claudine de Montjoie. Dans la chapelle de Montjoie-le-Château. Doubs
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Visite Montjoie le Château, Pays Horloger - Haut Doubs - Franche Comté
Visitez un château moyennageux qui se situe sur les bords du doubs. Découvrez les vestiges du donjon et de la chapelle.
http://www.pays-horloger.com/le-village-de-montjoie-le-chateau.html
XVII° siècle
En Orient
Une broderie de roses Persan Yellow du XVII° siècle a été retrouvée à Ispahan. Et les roses n’ont jamais cessé d’être un motif décoratif des tapisseries, broderies et tissages au Moyen-Orient comme en Europe.
Elle est également omniprésente comme motif décoratif dans les tapisseries et les porcelaines
On retrouve la rose dans les natures mortes des peintres flamands et hollandais du XVIIe siècle, avec de somptueuses compositions florales.
Jan Philip Van Thielen (1618-1667)
guirlande de fleurs encadrant un cartouche représentant la résurrection
Ambrosius Bosschaert l'Ancien (1573 -1621)
nature morte avec roses dans un vase - 1619
Jan van Kessel (1626-1679)
Vanité (vers 1665-1670)
Jan Philip Van Thielen (1618-1667) guirlande de fleurs encadrant un cartouche représentant la résurrection -Ambrosius Bosschaert l'Ancien (1573 -1621) nature morte avec roses dans un vase - 1619- Jan van Kessel (1626-1679) Vanité (vers 1665-1670)
Martial de Brives (1600-1653), capucin,
Paraphrase des Litanies de la Vierge Marie,
Rosa Mystica, Orá.
Fleur dont jamais l'éclat ne passe,
Deux miracle, aymable Thresor
Mystérieuse Rose d'or
L' Honneur du Printemps de la Grâce:
Rose qui semez d'ornement,
Au parterre du Firmament
Où toutes les fleurs sont diurnes;
Sainte Rose souvenez-vous
Que la Rose aymant les espinés,
Vous oblige à avoir de l'amitié pour nous.
Pierre Corneille (1606-1684) - poète
le passage rapide du temps
A la Marquise
Marquise, si mon visage
A quelques traits un peu vieux,
Souvenez-vous qu'à mon âge
Vous ne vaudrez guère mieux.
Le temps aux plus belles choses
Se plaît à faire un affront,
Et saura faner vos roses
Comme il a ridé mon front.
XVII° siècle
François de Malherbe (1555-1628) - poète
Recueil : Poésies livre II.
Consolation à Monsieur du Périer
stances sur la mort de sa fille,
.....
Je sais de quels appas son enfance était pleine,
Et n'ai pas entrepris,
Injurieux ami, de soulager ta peine
Avecque son mépris.
Mais elle était du monde, où les plus belles choses
Ont le pire destin ;
Et rose elle a vécu ce que vivent les roses,
L'espace d'un matin.
.....
XVII° siècle
1616
Les Rose-Croix,
Au début du XVII° siècle paraissent en Allemagne les manifestes de la fraternité de la Rose-Croix.
La Rose-Croix y est présentée comme un ordre secret qui aurait été fondé au xve siècle par un personnage mythique, Christian Rosenkreutz. Relevant de l'hermétisme chrétien, du néoplatonisme et de paracelsisme, ils en appellent aux savants et aux gouvernants de l'Europe, proposant de leur révéler leur mystérieuse sagesse.
Ils sont vraisemblablement l'œuvre d'un groupe de jeunes théologiens, médecins et philosophes de l'université luthérienne de Tübingen, autour de Johann Valentin Andreae (1586-1654). Ils eurent un retentissement considérable à l'époque, suscitant enthousiasmes et controverses dans toute l'Europe.
Les Noces Chymiques de Christian Rosenkreutz
L'action se situe en 1459. C'est un texte allégorique, poétique et satirique dans la tradition des grands textes alchimiques, qui narre à la première personne l'expérience de Christian Rosenkreutz, personnage fictif, durant sept journées.
..."Les arcanes s'avilissent quand ils sont révélés ; et, profanés, ils perdent leur grâce. Ne jette donc pas de marguerites aux pourceaux, et ne fais point à un âne une litière de roses"
indiquant qu'il s'agit d’une œuvre codée, ésotérique. D'une grande qualité littéraire, il se prête à de nombreuses interprétations.
On y relève particulièrement des aspects alchimiques, théologiques, allégoriques, psychologiques, spiritualistes, numérologiques, hermétistes qui révèlent des connaissances précises d'alchimie chrétienne, de magie, de mathématiques et un intérêt pour la mécanique et la pansophie.
À partir du XVIII° siècle, en marge et au sein de la franc-maçonnerie, puis dans les milieux occultistes du XIX° siècle jusqu'à aujourd'hui, de nombreux mouvements se sont réclamés de l'ordre de la Rose-Croix ou se sont référés à une "tradition rosicrucienne".
XVII° Siècle
La distillation et la popularité de l'eau de rose
Née à Kandahar, Mihr un-Nisâ,(1577-1645) (Soleil parmi les femmes) a grandi dans l'empire moghol. Mariée à Ali Quli, qui s'est battu et est mort pour le prince Salim (le futur Jahangir), il reçoit le titre de Sher Afghan pour sa bravoure. Après la mort de Sher Afghan, la jeune veuve et sa fille Ladli ont été amenées à Agra, préposée à Salima Sultana Begum, l'épouse d'Akbar et la belle-mère de Jahangir.
En 1605, après la mort d'Akbar, Jahângîr ou Djahanguir (possesseur du monde en persan), de son vrai nom Salîm, Nûr ud-Din Muhammad - (Fatehpur-Sikri, 1569-1627) devient le quatrième empereur moghol de l'Inde.
Dans le harem moghol, Mihr un-Nisâ façonnait des brocarts, des tissus et des soies aux couleurs vives pour les dames du harem. Ses créations étaient très recherchées et définissaient souvent les tendances de la mode. En 1611, Jahângîr la rencontre à Meena Bazar - une foire du nouvel an et tombe amoureux d'elle. Ils se mariént la même année.
La princesse Mihr un-Nisâ devient Nour-Djihân (Nûr Jahân, Lumière du palais titre qu'il lui donne)) inspira à Jahângîr une violente passion.....
Elle a également reçu le titre de Badshah Begum. Elle devient la femme la plus puissante de l'empire moghol. Elle composait parfois des poèmes persans sous le nom de plume de Makhfí , ou le caché,
Noùr-Djihân Beygum avait un goût raffiné et ne négligea aucun moyen de captiver le monarque, elle fit beaucoup d'innovations,
-"l'essence d'eau de rose", qu'elle nomma d'abord essence de Djihânguyr, ainsi que quelques autres parfums d'un moindre prix dont elle procura la jouissance aux hommes peu favorisés de la fortune, sont de son invention et de celle de sa mère Asmat Begum, qui avait découvert l'a'thar ou l'essence de roses, mais le mérite de la distiller et de la populariser lui revient.
..........Ce fut dans une fête donnée par cette femme ambitieuse, adroite et magnifique, à son illustre époux, que l'essence de rose fut découverte. Les amusements et les jouissances de toute espèce furent prodigués à cette occasion. La princesse poussa le luxe et la recherche jusqu'à faire circuler dans les jardins un petit canal rempli d'eau de rose..
Tandis que l'empereur se promenait avec elle sur le bord de ce canal, ils aperçurent une espèce de mousse qui s'était formée sur l'eau, et qui nageait à la surface. On attendit, pour la retirer, qu'elle fut arrivée au bord, et l'on reconnut alors que c'était une substance des roses que le soleil avait recuite, et pour ainsi dire, rassemblée en masse. Tout le sérail s'accord à reconnaître cette substance huileuse pour le parfum le plus délicat que l'on connût dans l'Inde. Dans la suite, l'art tâcha d'imiter ce qui avait été d'abord le produit du hasard et de la nature"......
(histoire générale du Moghol, tome Ier, pag. 326 et 327 - 2° édition
XVI° - XVII° - XVIII° XIX°- siècle
La rose médicinale
Avec les roses de Provins, on faisait de nombreux produits utilisés comme remèdes. La recette est donnée par deux médecins, Charles Estienne et Jean Liebault en 1583. Elle consistait à distiller de l'eau de roses de Provins avec des roses blanches dans des récipients de verre et non de plomb afin de garder l'odeur et la saveur des fleurs.
L'infusion, aussi appelé sirop de roses, avait la réputation de guérir certains maux de ventre, et d'être utile aux fièvres tierces, à la jaunisse, à désopiler le foie et à la palpitation du cœur.
L'onglet des pétales, en décoction, était utilisé dans le but d'arrêter toutes sortes de flux. Les provinois en faisaient un médicament connu sous le nom de conserve liquide et une conserve sèche, plus fantaisiste que médicinale. On vendit longtemps roses sèches et conserves aux grandes foires de Champagne et de Brie d'où elles passaient dans tout le royaume de France, à l'étranger jusqu'en Orient.
Intérêt auprès de célébrités
On fabriquait également des sachets et des coussins de roses sèches qu'on offrait, dès 1310, aux personnes importantes qui passaient à Provins.
C'est ainsi que Charles VII, Jeanne d'Arc, François Ier, Henri II, Catherine de Médicis les reçurent comme présents.
Louis XIV, lors de ses quatre passages, eut droit aux roses et aux conserves de Provins et lors de sa dernière visite, en 1681, on lui remit 24 livres de conserves de roses.
En 1725, la princesse Marie Leszczyńska eut droit aux mêmes présent.
Napoléon Ier, selon une anecdote locale, reçut en plus des bonbons à la rose. La jeune fille qui les lui présenta, lui aurait dit : Toi que la fortune comble de tous ses dons Enfant gâté de la victoire, Amuse-toi, ici, de ces quelques bonbons Pour te délasser de la gloire.
Le 21 septembre 1828, Charles X, fut reçu par la ville de Provins, et douze jeunes filles lui remirent également des conserves de roses.
Dès la fin du XVIII° siècle, des roses rouges de toutes provenances usurpaient la rose de Provins en pharmacie et en parfumerie, ce qui finit par concurrencer et par ruiner le commerce de la vraie rose provinoise tombée en état de langueur peu avant la Révolution.
Les roses utilisées au début du XIX° siècle par les parfumeurs parisiens étaient des roses de Damas cultivées à Puteaux, plus proche de la capitale que Provins, pour l'approvisionnement en fleurs fraîches.
XVIII°siècle
De Montpellier à la Cour de France
Jean-Louis Fargeon Aîné, célèbre au début du XVIIIème siècle, fondateur de la Maison Oriza fournisseur de Louis XV et de sa Cour Parfumée et illustre parfumeur de la Reine Marie-Antoinette connue et reconnue pour ses goûts raffinés et son addiction aux parfums naturels de fleurs : rose, jasmin, iris, violette, œillet..
la Reine aimait les fleurs à la folie, rose, jonquille, lilas, violette, lys…Fargeon confectionna une eau, une poudre et une pommade "A la Reine"…Marie-Antoinette préférait les eaux simples comme "les Eaux Spiritueuses de Roses et des pots pourris aux Mille Fleurs…Pour s’endormir, Fargeon lui composait L’Eau d’Ange…
XVIII° siècle
La nomenclature du calendrier républicain fut promulguée par décret du 4 frimaire an II (24 novembre 1793).Il fut aboli le 1er janvier 1806 (11 nivôse an XIV) par Napoléon Ier.
Dans le calendrier républicain français,
le 1° jour (20 avril) du mois de Floréal (20 avril – 19 mai), est officiellement dénommé :
"jour de la rose".
Le Soleil entre au signe du Taureau
Sitôt que Flore en sa magnificence,
Promet dans ses présents des trésors aux humains
On aime à voir la candeur l'innocence
Que la Jeune Beauté couronne de ses mains
Le calendrier républicain, ou calendrier révolutionnaire français, est un calendrier créé pendant la Révolution française et utilisé de 1792 à 1806, ainsi que brièvement durant la Commune de Paris. Il entre en vigueur le 15 vendémiaire an II (6 octobre 1793), mais débute le 1er vendémiaire an I (22 septembre 1792), jour de proclamation de la République, déclaré premier jour de l' "ère des Français".

Floréal commence le 21 avril
XIX° siècle
conte court de l’écrivain danois Hans Christian Andersen, paru en 1841, traduit du danois par David Soldi (1819-1884).
Une rose de la tombe d'Homère
Le récit
Dans tous les chants d'Orient on parle de l'amour du rossignol pour la rose. Dans les nuits silencieuses, le troubadour ailé chante sa sérénade à la fleur suave.
Non loin de Smyrne, sous les hauts platanes, là où le marchand pousse ses chameaux chargés de marchandises qui lèvent fièrement leurs longs cous et foulent maladroitement la terre sacrée, j'ai vu une haie de rosiers en fleurs. Des pigeons sauvages volaient entre les branches des hauts arbres et leurs ailes scintillaient dans les rayons de soleil comme si elles étaient nacrées.
Une rose de la haie vivante était la plus belle de toutes, et c'est à elle que le rossignol chanta sa douleur. Mais la rose se tut, pas une seule goutte de rosée en guise de larme de compassion ne glissa sur ses pétales, elle se pencha seulement sur quelques grandes pierres.
- Ci-gît le plus grand chanteur de ce monde, dit la rose. Au-dessus de sa tombe je veux répandre mon parfum, et sur sa tombe je veux étaler mes pétales quand la tempête me les arrachera. Le chanteur de l'Iliade est devenu poussière de cette terre où je suis née. Moi, rose de la tombe d'Homère, suis trop sacrée pour fleurir pour n'importe quel pauvre rossignol.
Et le rossignol chanta à en mourir.
Le chamelier arriva avec ses chameaux chargés et ses esclaves noirs. Son jeune fils trouva l'oiseau mort et enterra le petit chanteur dans la tombe du grand Homère ; et la rose frissonna dans le vent. Le soir, la rose s'épanouit comme jamais et elle rêva que c'était un beau jour ensoleillé. Puis un groupe de Francs, en pèlerinage à la tombe d'Homère, s'approcha. Il y avait parmi eux un chanteur du nord, du pays du brouillard et des aurores boréales. Il cueillit la rose, l'inséra dans son livre et l'emporta ainsi sur un autre continent, dans son pays lointain. La rose fana de chagrin et demeura aplatie dans le livre. Lorsque le chanteur revint chez lui, il ouvrit le livre et dit : Voici une rose de la tombe d'Homère.
Tel fut le rêve de la petite rose lorsqu'elle s'éveilla et tressaillit de froid. Des gouttes de rosée tombèrent de ses pétales et, lorsque le soleil se leva, elle s'épanouit comme jamais auparavant. Les journées torrides étaient là, puisqu'elle était dans son Asie natale. Soudain, des pas résonnèrent, les Francs étrangers qu'elle avait vus dans son rêve arrivaient, et parmi eux le poète du nord. Il cueillit la rose, l'embrassa et l'emporta avec lui dans son pays du brouillard et des aurores boréales.
Telle une momie la fleur morte repose désormais dans son Iliade et comme dans un rêve elle entend le poète dire lorsqu'il ouvre le livre : Voici une rose de la tombe d'Homère.
XIX° siècle
Oscar Wilde écrivain (1854-1900), romancier, dramaturge et poète irlandais
Le Rossignol et la Rose
........Quand la lune brilla dans les cieux, le Rossignol vola jusqu'au Rosier et appliqua sa poitrine tout contre l'épine. Toute la nuit, il chanta, la poitrine contre l'épine, et la froide Lune de cristal se pencha pour l'écouter. Toute la nuit il chanta, l'épine s'enfonçait de plus en plus dans sa poitrine, et le sang qui lui donnait la vie s'échappait de son corps.
Il chanta, tout d'abord, la naissance de l'amour dans le coeur d'un garçon et d'une fillette. Et sur la plus haute branche du Rosier fleurit une rose magnifique, pétale après pétale, chanson après chanson. Elle eut d'abord la pâleur d'un brouillard s'élevant au-dessus du fleuve - celle des pieds du Matin, puis la couleur argentée des ailes de l'Aube. Ombre d'une rose en un miroir d'argent, ombre d'une rose en une nappe d'eau, telle était la rose qui fleurissait sur la plus haute branche de l'Arbrisseau.
Mais l'Arbrisseau cria au Rossignol d'appuyer plus fort contre l'épine. "Appuie plus fort, petit Rossignol, s'écriait l'Arbrisseau, ou le Jour paraîtra avant que la rose ne soit achevée."
Et le Rossignol appuya plus fort co
ntre l'épine, et son chant se fit plus sonore, car il chantait la naissance de la passion dans l'âme d'un homme et d'une jeune fille.
Une délicate nuance de rose gagna les pétales de la rose; on eût dit le visage rougissant de l'époux quand il baise les lèvres de l'épouse. Mais l'épine n'avait pas encore atteint son coeur, si bien que le coeur de la rose restait blanc car seul le sang d'un coeur de Rossignol peut rougir un coeur de rose.
Et le Rossignol appuya plus fort contre l'épine. L'épine lui toucha le coeur, et une douleur aiguë le traversa soudain. Amère, amère fut cette douleur, et son chant se fit plus insensé, car il chantait l'Amour qui trouve sa perfection dans la Mort, de l'Amour qui ne meurt pas dans la tombe.
La magnifique rose devint écarlate, autant que celle du ciel d'Orient. Écarlate était la ceinture de pétales, écarlate le coeur qui semblait un rubis.
Mais la voix du Rossignol s'affaiblissait, ses petites ailes commencèrent à battre et un voile lui couvrit les yeux. Son chant se fit de plus en plus faible et il sentit quelque chose l'étouffer.
C'est alors qu'il exhala une dernière bouffée de musique. La Lune blanche l'entendit, en oublia l'aube et s'attarda dans le ciel. La Rose rouge qui l'entendit trembla, tout entière en extase, et dans l'air frai du matin ouvrit ses pétales. Écho l'emporta jusque dans sa caverne pourprine, sur les collines, et elle réveilla de leurs rêves les pâtres endormis. Elle flotta parmi les roseaux du fleuve, et ils portèrent son message jusqu'à la mer.
"Regarde, regarde! s'écrira l'Arbrisseau, la rose est achevée ce matin" ; mais le Rossignol ne répondit rien car il gisait mort parmi les hautes herbes, le coeur percé d'une épine.
...
La fille du Professeur était assise sous le proche. Elle dévidait de la soie bleue. Son peti chien était allongé à ses pieds.
"Vous avez dit que vous danseriez avec moi si je vous apportais une rose rouge, s'écria l'Étudiant. Voici la rose la plus rouge qui existe au monde. Ce soir vous la porterez tout près de votre coeur, et pendant que nous danserons elle vous dira combien je vous aime."
Mais la jeune fille fronça les sourcils.
"Je crains qu'elle n'aille pas avec ma robe, répondit-elle; d'ailleurs, le neveu du Chambellan m'a envoyé de vrais bijoux, et tout le monde sait que les bijoux coûtent plus cher que les fleurs."
"Eh bien, par ma foi, vous êtes bien ingrate», dit l'étudiant en fureur. Et il jeta la rose dans la rue où elle tomba dans le caniveau. Une charrette lui roula dessus."
...
La présente nouvelle d'Oscar Wilde (1854-2000) a pour sujet l'ingratitude et l'indifférence des humains - ici une jeune fille et un jeune homme - à l'égard d'un amour qui va jusqu'à la mort. L'acte sacrificiel* pour le bien-être et le salut d'autrui semble ignoré et méconnu.....
XIX° siècle
Art nouveau
Vitraux Koening Lafitte Nancy à Décors De Rose Et D Une Vue D Un Village Vosgien
XIX° siècle
Dans La Belle au bois dormant, conte de Charles Perrault repris plus tard par Jacob et Wilhelm Grimm, la princesse endormie, qui se nomme Dornröschen (Rose-épine) dans le conte allemand, est protégée par un mur d’églantiers.
Emile Zola (1840-1902) écrivain et journaliste
Les Rougon-Macquart
........."Claude s’était pendu à la grande échelle, en face de son œuvre manquée. Il avait simplement pris une des cordes qui tenaient le châssis au mur, et il était monté sur la plate-forme en attacher le bout à la traverse de chêne, clouée par lui un jour, afin de consolider les montants. Puis, de là-haut, il avait sauté dans le vide. En chemise, les pieds nus, atroce avec sa langue noire et ses yeux sanglants sortis des orbites, il pendait là, grandi affreusement dans sa raideur immobile, la face tournée vers le tableau, tout près de la Femme au sexe fleuri d’une rose mystique, comme s’il lui eût soufflé son âme à son dernier râle, et qu’il l’eût regardée encore, de ses prunelles fixes.............
La faute de l'Abbé Mouret
.....Elle était la Rose mystique, une grande fleur éclose au paradis, faite des Anges entourant leur Reine, si pure, si odorante, qu’il la respirait du bas de son indignité avec un gonflement de joie dont ses côtes craquaient. Elle se changeait en Maison d’or, en Tour de David, en Tour d’ivoire, d’une richesse inappréciable, d’une pureté jalousée des cygnes, d’une taille haute, forte, ronde, à laquelle il aurait voulu faire de ses bras tendus une ceinture de soumission. Elle se tenait debout à l’horizon, elle était la Porte du ciel, qu’il entrevoyait derrière ses épaules, lorsqu’un souffle de vent écartait les plis de son voile......
XIX° siècle
François-Marie Robert-Dutertre (1815-1898) poète
Recueil : Les loisirs lyriques (1866).
Le vin.
Jeunes et vieux, si vous êtes moroses
J'ai le secret de rendre la gaité ;
Si vous voulez voir refleurir les roses
De votre teint, signe de la santé,
Mieux qu'un docteur aux savantes formules
Qui vous prescrit tisanes et pilules,
Par la vertu de ma rouge liqueur
Je rends la vie et réchauffe le cœur.
.........
XIX° siècle
Théophile Gautier (1811-1872) poète romancier
Émaux et Camées, publié en 1852
La rose thé
La plus délicate des roses
Est, à coup sûr, la rose-thé.
Son bouton aux feuilles mi-closes
De carmin à peine est teinté.
On dirait une rose blanche
Qu'aurait fait rougir de pudeur,
En la lutinant sur la branche,
Un papillon trop plein d'ardeur.
Son tissu rose et diaphane
De la chair a le velouté ;
Auprès, tout incarnat se fane
Ou prend de la vulgarité.
Comme un teint aristocratique
Noircit les fronts bruns de soleil,
De ses soeurs elle rend rustique
Le coloris chaud et vermeil.
Mais, si votre main qui s'en joue,
A quelque bal, pour son parfum,
La rapproche de votre joue,
Son frais éclat devient commun.
Il n'est pas de rose assez tendre
Sur la palette du printemps,
Madame, pour oser prétendre
Lutter contre vos dix-sept ans.
La peau vaut mieux que le pétale,
Et le sang pur d'un noble coeur
Qui sur la jeunesse s'étale,
De toutes les roses est vainqueur !

Konstantin Razumov
Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français,
La Légende des siècles, Hetzel, 1859, première série (p. 113-123).
La rose de l’infante
Elle est toute petite ; une duègne la garde.
Elle tient à la main une rose et regarde.
Quoi ? que regarde-t-elle ? Elle ne sait pas. L’eau ;
Un bassin qu’assombrit le pin et le bouleau ;
Ce qu’elle a devant elle ; un cygne aux ailes blanches,
Le bercement des flots sous la chanson des branches,
........................
Cependant, sur le bord du bassin, en silence,
L’infante tient toujours sa rose gravement,
Et, doux ange aux yeux bleus, la baise par moment.
Soudain un souffle d’air, une de ces haleines
Que le soir frémissant jette à travers les plaines,
Tumultueux zéphyr effleurant l’horizon,
Trouble l’eau, fait frémir les joncs, met un frisson
Dans les lointains massifs de myrte et d’asphodèle,
Vient jusqu’au bel enfant tranquille, et, d’un coup d’aile,
Rapide, et secouant même l’arbre voisin,
Effeuille brusquement la fleur dans le bassin ;
Et l’infante n’a plus dans la main qu'une épine ;
Elle se penche, et voit sur l’eau cette ruine ;
Elle ne comprend pas ; qu’est-ce donc ? Elle a peur ;
Et la voilà qui cherche au ciel avec stupeur
Cette brise qui n’a pas craint de lui déplaire.
Que faire ? Le bassin semble plein de colère ;
Lui, si clair tout à l’heure, il est noir maintenant ;
Il a des vagues ; c’est une mer bouillonnant ;
Toute la pauvre rose est éparse sur l’onde ;
Ses cent feuilles, que noie et roule l’eau profonde,
Tournoyant, naufrageant, s’en vont de tous côtés
Sur mille petits flots par la brise irrités ;
On croit voir dans un gouffre une flotte qui sombre.
" — Madame, dit la duègne avec sa face d’ombre
À la petite fille étonnée et rêvant,
Tout sur terre appartient aux princes, hors le vent."
Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)
(Poésies inédites)
Les Roses de Saadi
J'ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les noeuds trop serrés n'ont pu les contenir.
Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées.
Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir ;
La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée...
Respires-en sur moi l'odorant souvenir.
XIX° siècle
Jules Renard (1864-1910)
"Imaginez l’émerveillement de l’Homme s’il voyait
aujourd’hui la première rose! Il ne saurait quel
nom extraordinaire lui donner. "
Charles Leconte de Lisle (1818-1894) poète
Ah ! de sa tige d’or quand cette Fleur du ciel
Tomba pour embaumer les vallons d’Israël,
Que les vents étaient doux qui passaient dans les nues !
Tu vis naître, ô Saron, des roses inconnues !
Leconte de Lisle (1818-1894) poète
(Poèmes tragiques)
Les roses d'Ispahan
Les roses d'Ispahan dans leur gaîne de mousse,
Les jasmins de Mossoul, les fleurs de l'oranger
Ont un parfum moins frais, ont une odeur moins douce,
O blanche Leïlah ! que ton souffle léger.
Ta lèvre est de corail, et ton rire léger
Sonne mieux que l'eau vive et d'une voix plus douce,
Mieux que le vent joyeux qui berce l'oranger,
Mieux que l'oiseau qui chante au bord du nid de mousse.
Mais la subtile odeur des roses dans leur mousse,
La brise qui se joue autour de l'oranger
Et l'eau vive qui flue avec sa plainte douce
Ont un charme plus sûr que ton amour léger !
O Leïlah ! depuis que de leur vol léger
Tous les baisers ont fui de ta lèvre si douce,
Il n'est plus de parfum dans le pâle oranger,
Ni de céleste arome aux roses dans leur mousse.
L'oiseau, sur le duvet humide et sur la mousse,
Ne chante plus parmi la rose et l'oranger ;
L'eau vive des jardins n'a plus de chanson douce,
L'aube ne dore plus le ciel pur et léger.
Oh ! que ton jeune amour, ce papillon léger,
Revienne vers mon coeur d'une aile prompte et douce,
Et qu'il parfume encor les fleurs de l'oranger,
Les roses d'Ispahan dans leur gaîne de mousse !
XIX° siècle
Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) romancier, dramaturge, poète,
"Heidenröslein" - La petite rose a été écrit en tant que poème
Il a été publié pour la première fois en 1799. Franz Schubert a mis le poème en musique en 1815.
Deux autres compositeurs allemands l'ont aussi mis en musique : Carl Friedrich Zelter et Heinrich Werner.
Heidenröslein (allemand)
Chanson traditionnelle
Sah ein Knab' ein Röslein stehn,
Röslein auf der Heiden,
War so jung und morgenschön,
Lief er schnell, es nah zu sehn,
Sah's mit vielen Freuden.
Röslein Röslein Röslein rot,
Röslein auf der Heiden.
Knabe sprach; Ich breche dich,
Röslein auf der Heiden!
Röslein sprach; Ich stece dich,
Dass du ewig denkst an mich,
Und ich will's nicht leiden.
Röslein Röslein Röslein rot,
Röslein auf der Heiden.
Und der wilde Knabe brach
's Röslein auf der Heiden;
Röslein wehrte sich und stach,
Half ihm doch kein Weh und Ach,
Musst es eben leiden.
Röslein Röslein Röslein rot,
Röslein auf der Heiden.
Petite rose de la lande
Un garçon vit une petite rose dressée,
Petite rose de la lande,
Elle était si jeune et belle comme le matin.
Il courut vite pour la voir de près,
Il la vit avec grand plaisir,
Petite rose, petite rose, petite rose rouge,
Petite rose de la lande.
Le garçon dit : "Je te cueillerai,
Petite rose de la lande."
La petite rose dit : "Je te piquerai,
Pour que tu penses toujours à moi,
Et je n'en souffrirai pas."
Petite rose, petite rose, petite rose rouge,
Petite rose de la lande.
Et le garçon indiscipliné cueillit
La petite rose de la lande ;
La petite rose se défendit et piqua,
Mais douleur et lamentation n'aidèrent en rien,
Il dut le supporter.
Petite rose, petite rose, petite rose rouge,
Petite rose de la lande.
François Coppée (1842-1908) - poète
Recueil : Les mois (1878).
Mois de septembre.
Après ces cinq longs mois que j'ai passés loin d'elle,
J'interroge mon cœur ; il est resté fidèle.
En Mai, dans la jeunesse exquise du printemps,
J'ai souffert en songeant à ses beaux dix-sept ans.
........
Recueil : Les Humbles (1872)
Petits bourgeois.
.......
Voyez : Le toit pointu porte une girouette,
Les roses sentent bon dans leurs carrés de buis
Et l'ornement de fer fait bien sur le vieux puits.
Près du seuil dont les trois degrés forment terrasse,
Un paisible chien noir, qui n'est guère de race,
Au soleil de midi, dort, couché sur le flanc.
.....
Théodore de Banville (1823-1891) poète
Recueil : Odelettes (1856).
À Odette
......
Dites aux bosquets de rosiers :
Je veux que vous me le disiez
Comment vos fleurs s'épanouissent,
Et parmi de calmes amours
Je veux que ma vie et mes jours
Ainsi que vos roses fleurissent !
.....
Tous écouteront votre vœu !
Vous parliez encore au bon Dieu
Hier dans les célestes féeries,
Et vous devez encor savoir
En quels mots se parlent au soir
Un ange et des roses fleuries.

Emile Vernon le parfum des roses
Théodore de Banville (1823-1891) poète
Recueil : Odelettes (1856)
À Adolphe Gaïffe.
Jeune homme sans mélancolie,
Blond comme un soleil d'Italie,
Garde bien ta belle folie.
......
"Cherchez les effets et les causes,"
Nous disent les rêveurs moroses.
Des mots ! des mots ! cueillons les roses.
Henri Durand (1818-1842) poète
Recueil : Poésies complètes (1858).
Chant de printemps
......
Plus que l'haleine surprise
De la brise
Dans les longs plis du rideau,
J'aime entre les fleurs écloses
Et les roses,
Voir briller ton œil si beau :
XIX° siècle
Édouard Turquety (1807-1867)
Poésies religieuses, 1858 (p. 20-24).
Rosa Mystica
Ô jeune rose épanouie
Près du tabernacle immortel,
Vierge pure, tendre Marie,
Douce fleur des jardins du ciel ;
Ô toi qui sais parfumer l’âme
Mieux que la myrrhe et le cinname
Et l’encens même du saint lieu ;
Ô toi dont la grâce est l’empire,
Toi qui ramènes d’un sourire
Le pardon aux lèvres de Dieu :
1907-1926
Sainte- Thérèse de Lisieux
Marie-Françoise Thérèse Martin, en religion sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, également connue sous les appellations sainte Thérèse de Lisieux, sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus ou encore la petite Thérèse, est une religieuse carmélite française née à Alençon dans l'Orne en France le 2 janvier 1873 et morte à l'âge de 24 ans à Lisieux en France le 30 septembre 1897.
Une pluie de roses
La Pluie de Roses est une collection de récits de miracles unique en son genre. Publiée entre 1907 et 1926, en 10 volumes dont 7 chronologiques, 2 thématiques et un florilège, elle présente plus de 3200 témoignages de grâces et de guérisons obtenues par l'intercession de sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus, avant sa canonisation.
" Je veux passer mon ciel à faire du bien sur la terre "
" Après ma mort, je ferai tomber une pluie de roses "

Sainte Thérèse de Lisieux
XX° siècle
Charles Le Goffic (1863-1932) poète
Recueil : Le bois dormant (1900).
Pour évoquer les jours défunts
Il m'a suffi de quelques roses :
J'ai respiré dans leurs parfums
Tes lèvres closes.
.......

Albert Tibule Furcy de Lavault (1847-1915)
XX° siècle
La rose en littérature
le roman d’Umberto Eco, le Nom de la rose (Il nome della rosa), enquête policière médiévale se déroulant en Italie.
Le roman a été adapté ensuite au cinéma (1986).Le Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud (1986)
Les roses en chansons
- Les rose blanches - Berthe Silva
- Les roses de Picardie - Tino Rossi
- Mon amie la Rose - Françoise Hardy
- Roses rouges pour un ange blond
- Une rose pour Sandra - Jimmy Frey
- Roses blanches de Corfou - Nana Mouscouri
- L'important c'est la rose - Gilbert Bécaud
- La colline des roses - Indochine
- Les anges - les roses - la pluie - Claude François
- Le rosier de Thérèse de Lisieux
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Les roses blanches // Berthe Sylva
HQ : http://www.youtube.com/watch?v=sJXx7jZX39U&fmt=18 Berthe Sylva, pseudonyme de Berthe Faquet, est une chanteuse française, née à Brest le 7 février 1885,...
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Tino Rossi - Roses de Picardie
✔ Abonnez-vous → http://bit.ly/1sRztYj ♫ Ecoutez l'album en entier sur YouTube → https://www.youtube.com/watch?v=7v8xRXuC9Qg&list=PLpwUqL0q8iXUgojewfCodbtojM...
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Françoise Hardy - Mon amie la rose (1965)
Les archives de la Radio Télévision Suisse (RTS): Invitée sur le Plateau de la TSR, dans l'émission Carrefour en 1965, la chanteuse yéyé Françoise Hardy inte...
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Roses Blanches de Corfou (White Rose of Athens)
Provided to YouTube by The Orchard Enterprises Roses Blanches de Corfou (White Rose of Athens) · Nana Mouskouri International Folk Songs ℗ 2013 Master Classi...
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Gilbert Bécaud - L'important c'est la rose (1967)
En mettant en musique ce poème de Louis Amade, Gilbert Bécaud en a fait un standard européen traduit dans plusieurs langues. Une chanson interprétée dans Car...
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Indochine - La colline des roses (Acoustique)
Indochine - La collines des roses(1990) Acoustique sur RTL2
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Sainte Thérèse de Lisieux, le rosier de son enfance, toujours vivant
Le rosier grimpant qui pousse encore le long de la façade de "la maison des jours heureux" de Thérèse enfant, a plus de 130 ans. la petite Thérèse en a humé ...
La rose dans les expressions et locutions françaises
- Voir la vie en rose : "quand il me prend dans ses bras,- optimisme
- Être frais comme une rose : avoir un joli teint, l’air reposé
- Être sur les roses : être dans une situation fâcheuse
- Envoyer quelqu'un sur les roses : Repousser brutalement en paroles.
- Ne pas sentir la rose : sentir mauvais
- Découvrir le pot aux roses : découvrir la vérité
- Cueillir la rose : avait un sens galant désignant la perte de virginité
- Pot aux roses : Secret, mystère, réalité bien cachée.
- Etre couché sur un lit de roses : Être heureux, être dans l’abondance.
- Un roman à l'eau de rose : connotation péjorative, histoire d'amour mièvre
- Il n'y a pas de rose sans épines / il n'est pas de rose sans épine / nulle rose sans épines :
Toute belle chose a des défauts, rien n’est parfait, il n’y a pas de plaisir sans peine, pas de joie sans quelque chagrin, aucun plaisir n'est absolu
- La rosière (jeune fille vierge et méritante
- Le bouton de rose (anatomie)
- Messageries roses, téléphone rose (messagerie érotique)

La rose dans le langage des fleurs
- la rose rouge est la fleur des amoureux, elle symbolise l’amour, la passion
- la rose bleue, évoque le mystère ou l'atteinte de l'impossible. On croit qu'elle est capable d'apporter la jeunesse à celui qui la détient ou de réaliser ses vœux.
- la rose blanche est symbole de pureté, d’innocence, de virginité, mais aussi de bonté, de générosité et de franchise, ou de paix
- la rose rose est le symbole suprême de l’amour, de la joie
- La rose orange symbolise le désir
- la rose jaune peut être le symbole de tristesse ou de nostalgie, mais peut être joyeux pour une personne jeune !

Auguste Renoir - vase roses
En plus de sa couleur, la quantité exprime une symbolique. Pour un nombre de roses inférieur à 10, il est de coutume d’offrir des roses par nombre impair surtout à des fins esthétiques. Au-delà et suivant le nombre, le bouquet de roses peut porter un message particulier :
1 rose permet de dévoiler son amour en toute simplicité ;
2 roses permettent de se faire pardonner ;
12 roses permettent de remercier sa bien-aimée, demande de mariage ;
24 roses pour être galant ;
36 roses pour déclarer son amour (bouquets de fiançailles)
101 roses peuvent s’offrir pour exprimer la passion et l’amour sans retenue.
Pour un bouquet de fiançailles, il est d’usage et raffiné de sélectionner des roses ayant les têtes légèrement courbées.
les noces de rose symbolisent les 17 ans de mariage dans le folklore français.

Anne Gillard - Nature morte aux roses