2 mai 2020 6 02 /05 /mai /2020 14:03

 

Mythologie

 

La pivoine

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Elégante, gracieuse, raffinée, fleur emblématique, la pivoine est la reine du jardin et des parcs. Pendant sa floraison, elle attire tous les regards, en offrant ses opulentes fleurs rondes, aux teintes délicates, délicieusement parfumées.


La pivoine se décline soit en vivaces herbacées formant une touffe (pivoine herbacée dite pivoine de Chine), soit en arbustes ou sous-arbrisseaux (pivoine arbustive). 


Un peu capricieuse, la pivoine peut mettre 2 à 5 ans avant de fleurir. Elle est rustique, avec une grande longévité : plus elle vieillira et plus elle fleurira ! 


C'est une vivace, de la famille des Paéoniacées originaire de diverses régions de l’Europe à l’Extrême-Orient, notamment de Chine, où elles sont associées à la ville de Luoyang, ainsi que de l’ouest des États-Unis.


Sa floraison odorante, dure environ 15 jours, de mai à juillet et se décline en une multitude de nuances, blanches, roses, rouges, jaunes, pourpres. Certaines espèces sont très précoces, d'autres tardives. 


La plantation de ces pivoines s'effectue de septembre à mai, avec une préférence pour l'automne. 


La pivoine apprécie un sol profond, riche, bien drainé, plutôt humifère. Une exposition ensoleillée sans soleil brûlant lui convient, bien qu'elle tolère un endroit exposition légèrement ombragé. Elle doit être abritée des courants d’air et des vents froids desséchants. La terre doit être poreuse pour éviter l'eau stagnante. 


Attention, si la pivoine se plait, ne la déplacez plus car elle boudera...
 

Mythologie des fleurs - la pivoine


La Pivoine herbacée 


Pivoine de Chine (Paeonia lactiflora) 


les tiges sont dressées, avec plusieurs fleurs odorantes. Les Feuilles sont divisées, vert foncé en touffe étalée. Plusieurs fleurs odorantes par tige. Il existe de nombreuses variétés. Elle atteint  50 à 120 cm.
La Pivoine de Chine (Paeonia lactiflora) est une espèce de plantes herbacées vivaces de la famille des Paeoniaceae, originaire d'Asie centrale et orientale (de l'Est du Tibet en passant par le Nord de la Chine jusqu'à l'Est de la Sibérie).

 

- Albert Crousse,  à fleurs doubles, rose tendre teinté de crème, parfumées.

pivoine Albert Crousse


- Festiva Maxima, à fleurs blanches maculées de carmin et parfumées.

pivoine Festiva Maxima


- Kimo Kimo, à fleurs simples, rouge carmin lavé de grenat.

pivoine kimo kimo


- Monsieur Jules Elie, à grosses fleurs rose argenté, parfumées.

Mr Jules Elie


- Sarah Bernhardt, à fleurs doubles, rose tendre, parfumées.

pivoine Sarah Bernhardt

 

- Néon, (japonaise) à fleurs semi-double, rose foncé lumineux 

pivoine japonaise Néon

 

Pivoine des jardins (Paeonia officinalis )


Les tiges sont dressées avec des fleurs solitaires (une par tige). Les feuilles sont divisées, vert foncé, volumineuses. Elle atteint 50 à 80 cm.


- Mollis, à fleurs simples, rose vif.

pivoine mollis (paeonia officinalis)

 


- Rosea Plena, à fleurs doubles, rose vif.

pivoine rosea plena (paeonia officinalis)

 


- Rubra Plena, à fleurs doubles, rouge intense.

pivoine rubra plena (paeonia officinalis)


 

La pivoine mâle ou pivoine coralline (Paeonia mascula) 


est une vivace de la famille des Paeoniaceae, répandue de la France, de l'Italie et de l'Algérie jusqu'à la Russie.

L'histoire des dénominations de cette espèce est assez compliquée.

Au 1° siècle, le médecin grec Dioscoride donna la description de deux pivoines qu'il appela mâle et femelle, correspondant aux actuelles Paeonia mascula et Paeonia officinalis. À l'origine de la nomenclature moderne, Linné unifia toutes les pivoines connues de lui sous le nom de Paeonia officinalis avec deux variétés, feminea et mascula, cette dernière étant l'espèce considérée ici.
Les tiges dressées avec des fleurs solitaires, du rose au rouge, avec des étamines longues, pollinisées par les insectes. Les feuilles vertes foncées. La floraison se fait en une semaine, entre avril et juin.
 

pivoine mâle (Paeonia mascula)

 

La pivoine Tenuifolia (Paeonia Tenuifolia) 


vivace, mesurant de 30 à 60 centimètres de hauteur. Son feuillage est touffu composé de nombreux folioles et lobes fins et allongés. Les fleurs semblent flotter sur les touffes de feuillages. Elles sont d'un rouge cramoisi intense, iridescent et très lumineux, avec de nombreuses étamines jaunes au centre.


Elle est très caractéristique de la steppe où elle peut parfois couvrir de vastes espaces. De toutes les espèces de pivoines, elle est l'une de celles qui fleurissent le plus tôt au printemps.


Elle habite essentiellement la steppe  en Ukraine, en Crimée, sud-est de la Russie d'Europe, et nord-ouest du Kazakhstan, dans les Balkans, en Roumanie, Bulgarie et ex-Yougoslavie, mais aussi dans le Caucase.

pivoine tenuifolia (paeonia tenuifolia)

 


Pivoine en arbre (Paeonia suffruticosa)


est originaire de Chine et plus précisément de l'Himalaya. C'est un petit arbuste au port arqué, à la croissance lente.

Elle a des branches ramifiées, peu nombreuses. Les fleurs sont solitaires très volumineuses. Son feuillage est découpé, vert clair. Sa croissance est lente, elle atteint 1 à 1,50 m. 

 

- Godaishu, à grandes fleurs blanches semi-doubles.

pivoine en arbres Godaishu (paeonia suffruticosa)


 

- Reine Élisabeth, à fleurs doubles, 

Pivoine Reine Elisabeth 

 


- Golden Vanities, à grandes fleurs simples jaunes, légèrement parfumées.

pivoine en arbre Golden Vanities

 

 

Les pivoines x Itoh ou pivoines intersectionnelles (Paeonia x Itoh) 


sont des hybrides entre pivoines arbustives et pivoines herbacées florifères, issues d'un croisement réalisé au Japon par Toichi Itoh en 1948, environ 90 cm. 


- Julia Rose, ses fleurs se succèdent sur une plus longue période que les autres variétés herbacées. En juin, ses fleurs semi-doubles sont bien ouvertes sur le cœur d'étamines. Sa Corolle en boutons rouges s'ouvrant en blanc et rose sur des étamines jaunes.
 

pivoine itoh -julia rose

 

Variétés de pivoines conseillées pour avoir de belles fleurs.


De nombreux cultivars de pivoines arbustives ont été développés parmi lesquelles citons : Paeonia suffruticosa "Banksii" fleurs rouge pourpré avec du blanc sur la pointe, 


Paeonia suffruticosa "Godaishu", aux fleurs blanches semi-doubles chiffonnées et étamines jaune, 


Paeonia suffruticosa "Kamata-nishiki" aux fleurs doubles mauve-rougeâtre, 


Paeonia suffruticosa "Reine Elisabeth" à fleurs semi-doubles rose saumoné avec ondulation du bord des pétales...

 

La pivoine tient longtemps en bouquet, mais il faut la cueillir quand elle est au stade du bouton ouvert et la mettre immédiatement dans l’eau.

 

 

 

Etymologie : Paiōnia passe au latin impérial sous la forme paeonia. 
qui a donné l’ancien fançais "pyoine" issu du grec "payoni " féminin substantivé de l’adjectif "paionios" qui signifie relatif à Paeôn, propre à guérir. 


De "Paeôn" littéralement le guérisseur, le secourable.


et du latin "paeān" (un hymne , en particulier un hymne de victoire,  à Apollon ou un autre dieu ), du grec "paiā́n ", un chant ou une chanson, en particulier un hymne d'action de grâces ou de victoire, à Apollon.


Les anciens Grecs dénommaient aussi la pivoine paiônia


L’association entre le nom de la fleur et celui du dieu s’explique par le fait que la pivoine était utilisée chez les Grecs pour ses propriétés médicinales, surtout pour les maladies dites propres aux femmes (menstruations, fausses couches, etc.).


Chez les Grecs archaïques, Péan, Péon (en grec Paiếôn ou Paiốn) est d'abord un dieu guérisseur associé à un chant, puisqu'il est mentionné dans les tablettes en linéaire B* de Cnossos en Crète. 


*Le linéaire B apparaît en Crète à Cnossos aux environs de 1375 av. J.-C. Il y a été découvert, avec le linéaire A, en 1900 par Sir Arthur Evans. C'est un syllabaire utilisé pour l'écriture du mycénien, une forme archaïque du grec ancien. Il se compose d'environ 87 signes. Les nombres sont décimaux, les poids et mesures sont d'inspiration babylonienne. Le linéaire B est complètement oublié dès le début du premier millénaire avant J.C. ; il sera par la suite remplacé par l'alphabet grec, avec lequel il n'a aucun lien.
Paeôn était un dieu grec, disciple d’Asklépios dieu de la médecine. Il exerçait la fonction de médecin des dieux et avait été chargé par la déesse Léto, la mère du dieu Apollon, de lui apporter la racine d’une plante magique qui poussait au pied du Mont Olympe. qui fut nommée paéonia.


Il soigna et guérit Hadès et Arès de leurs blessures de guerre. Le mot devient ensuite une épiclèse d'Apollon et d'Asclépios, avant de désigner un chant d'action de grâces en l'honneur du dieu.

Tablette inscrite en linéaire B, XIII° siècle av. J.-C., Musée national archéologique d'Athènes

La pivoine  faisait partie de la famille des Renonculacées juqu'en 1950 où elle se distingua en créant sa propre famille, "Paéoniacée", 


On la surnomme aussi "herbes du Mallet", "herbes Sainte-Rose", "Rose de pentecôte", "pivoine femelle", "Pione" et "Péone". 


On la qualifie aussi d’herbe de Saint-Valentin : les médecins de l’Antiquité la recommandaient contre l’épilepsie, on invoquait ce saint, pour la guérison de cette maladie. Les scientifiques d’aujourd’hui ont bien identifié un composé anticonvulsivant dans la racine de pivoine, mais elle n’est plus utilisée dans cette indication.

pivoine officinale

 

 

La pivoine était aussi appelée  : "Rose de Notre-Dame" 

L'esprit des fleurs - (mythes, légendes & croyances)
De Hélène Dubois-Aubin - 2002

....fleur sans épine, aux teintes flamboyantes se vit rebaptisée "rose de Notre-Dame" en l'honneur de la Vierge à qui elle fut consacrée..... 


et sans doute parce que le mois de mai était traditionnellement le "mois de Marie " .

 


la "Rose sans épines" rend justice à sa beauté et à son absence d'épines .


 

 

Pivoine (s.m.)  

est aussi attribué à un oiseau granivore nommé "La pyrrhule vulgaire", plus connu sous le nom de bouvreuil. C'est dû à sa gorges rougeâtre comme la pivoine et le chant fort agréable. 

 

 

Il y a environ 3000 ans, la Chine commença à cultiver la pivoine comme plante médicinale pour traiter diverses affections, comme la paresse hépatique ou les faiblesses du sang. 


La première mention du terme sháoyào se trouve dans le Shijing, le Livre des Odes, composé du XI° et V° siècle avant J.C.. Il fut longtemps utilisé comme un générique de pivoine, aussi bien herbacée qu'arbustive.

le Shijing

 

Homère (poète) de la fin du VIII°  av. J.-C. -


a écrit  dans

L'Iliade V - trad. Leconte de Lisle (1866)


- le chant V de l’Iliade, 


Arès, Mars* 
Hadès, Pluton*
Hercule, Héraclès*
Zeus, Jupiter*
*chez les romains 

 

Et dès que le fléau des hommes, Arès, eut aperçu le divin Diomèdès, il laissa le grand Périphas étendu dans la poussière, là où, l'ayant tué, il lui avait arraché l'âme, et il marcha droit à l'habile cavalier Diomèdès. 


Et quand ils se furent rapprochés l'un de l'autre, Arès, le premier, lança sa pique d'airain par-dessus le joug et les rênes des chevaux, voulant arracher l'âme du Tydéide ; mais la divine Athènè aux yeux clairs, saisissant le trait d'une main, le détouma du char, afin de le rendre inutile. Puis, Diomèdès hardi au combat lança impétueusement sa pique d'airain, et Pallas Athènè la dirigea dans le bas ventre, sous le ceinturon.


Et le Dieu fut blessé, et la pique, ramenée en arrière, déchira sa belle peau, et le féroce Arès poussa un cri aussi fort que la clameur de dix mille guerriers se ruant dans la mêlée. ......


......Arès apparut au brave Tydéide Diomèdès, tandis qu'il traversait le vaste Ouranos, au milieu des nuages. Et il parvint à la demeure des Dieux, dans le haut Olympos. Et il s'assit auprès de Zeus Kroniôn, gémissant dans son coeur ; et, lui montrant le sang immortel qui coulait de sa blessure, il lui dit en paroles ailées :


- Père Zeus, ne t'indigneras-tu point de voir ces violences ? ......


......Et Zeus qui amasse les nuées, le regardant d'un oeil sombre, lui répondit :


- Cesse de te plaindre à moi, Dieu changeant ! Je te hais le plus entre tous les Olympiens, car tu n'aimes que la discorde, la guerre et le combat, et tu as l'esprit intraitable de ta mère, Hèrè, que mes paroles répriment à peine. C'est son exemple qui cause tes maux. Mais je ne permettrai pas que tu souffres plus longtemps, car tu es mon fils, .......


.....Il parla ainsi et ordonna à Paièôn de le guérir, et celui-ci le guérit en arrosant sa blessure de doux remèdes liquides, car il n'était point mortel. 


Aussi vite le lait blanc s'épaissit quand on l'agite, aussi vite le furieux Arès fut guéri. Hèbè le baigna et le revêtit de beaux vêtements, et il s'assit, fier de cet honneur, auprès de Zeus Kroniôn. Et l'Argienne Hèrè et la Protectrice Athènè rentrèrent dans la demeure du grand Zeus, après avoir chassé le cruel Arès de la mêlée guerrière.

Le combat de Mars contre Minerve par Jean-Louis David

 

Dioné mère d'Aphrodite, raconte à cette dernière (blessée par Diomède) comment Héraclès blesse Hadès d'une flèche à l'entrée des Enfers et "le laisse au milieu des morts" ; Hadès blessé par Héraclès doit monter dans l'Olympe pour se faire soigner par Péan. 


"Péan sur lui répandit des poudres calmantes, et il put le guérir, parce qu'il n'était pas né mortel."

 

(Les commentateurs antiques ont fourni plusieurs explications à ce passage curieux : l'épisode peut prendre place lors de la descente aux Enfers du héros pour capturer Cerbère.) 


La poudre de racines de ses plantes fut nommée "paeonia"

Hercule arrache le chien Cerbère de l'enfer

 

 

Il est dit aussi :

Léto, déesse de la fertilité  la mère d'Apollon, avait chargé Paeon disciple d'Asclépius, dieu de la Médecine,  de lui apporter, à des fins thérapeutique,  la racine d'une plante magique qui poussait au Mont Olympe. Cette racine était réputée pour soulager la souffrance des femmes lors de l'accouchement.


Lorsque  Asclépius apprit que Paeon avait trouvé cette racine, il devint jaloux et voulut le tuer. Léto supplia Zeus, d'intervenir afin de sauver Paeon de la colère de son Maître. Et Zeus intervnt en transformant Paeon en pivoine !

peonia officinalis 1871


 

Au chant I, les Achéens sont contraints d'apaiser la colère d'Apollon en chantant un péan (ou en chantant Péan : le texte grec ne permet pas de décider) afin que le fléau qui ravage leur camp cesse.


L'expression "fils de Péan" est ensuite employé pour désigner les médecins. Ainsi dans l’Odyssée (IV, 231-232),

quand Hélène de Troie évoque l'Égypte :


"Tous les hommes y sont, plus que partout ailleurs au monde,
D'habiles médecins, car ils ont du sang de Péan"


Péan cesse d'être associé spécifiquement au champ de bataille, comme c'est le cas dans l'Iliade et dans les premières occurrences du nom sur des tablettes en linéaire B de Cnossos (où il est associé à la fois à la guérison guerrière et au chant de victoire des hommes).


Le nom devient ensuite une épiclèse du dieu Apollon, dans son rôle de guérisseur.
Homère  le poète rend hommage à la science médicinale des Égyptiens, qu'il qualifie de "fils de Péan".

Hélène, Vénus et Pâris par Angelica Kauffmann

 

XIe au Ve siècle avant JC


A l’époque des Sui (581-618) le terme de sháoyào a été fermement attaché à la pivoine herbacée, et celui de mǔdān à la pivoine arbustive.


La pivoine herbacée appelée en chinois sháoyào (Paeonia lactiflora), a été cultivée avant tout comme plante médicinale. le second caractère yào désigne par lui-même un médicament. Sa racine, pelée puis découpée en tranches, est connue en tant que substance médicale sous le nom de Radix Paeonia Alba pinyin : báisháoyào.

 


La pivoine arbustive mǔdān,(Paeonia suffruticosa) est surtout appréciée comme ornementale.


 

 

460-470 av. J.C.


Depuis l'antiquité les grecs utilisaient la pivoine herbacée comme plante médicinale. Elle fut prescrite comme remède aux femmes par Hippocrate (460-370 av. J.-C.) qui la prescrivait comme remède pour soulager les douleurs et maux qui touchent les femmes :


"De la nature des femmes t VII, trad. Littré"


il est écrit :


"Remède qui attire les règles et qui les fixe. Ayez trois ou quatre graines de pivoine, noires ou rouges : pilez-les dans du vin et faites boire." ou "Prenez du peucedanum (peucedanum officinale), du panaces (echinophora tenuifolia), de la racine de pivoine, et faites prendre dans le vin. Ceci expulse l'embryon mort et les secondines." 

Hippocrate refusant les présents d'Artaxerxès - Anne-Louis Girodet  (1767–1824)

 

371-288 av. JC


La pivoine est à cette époque une plante magique, avec une cueillette rituelle
Histoire des plantes, IX, 8, 6.


Théophraste  écrit : 

"Cette plante, que l'on appelle aussi γλυκυσίδη / glukusidê, doit être arrachée la nuit ; si on l'arrache de jour, et que l'on est vu par un pivert en train de cueillir le fruit, on risque de perdre les yeux, et si on coupe la racine, on risque la procidence de l'anus"

 

 

 

129-V.201
Galien (en grec Galīnós / Galênós ; en latin : Claudius Galenus 129 -V.201) médecin grec qui exerça à Pergame et à Rome où il soigna plusieurs empereurs et d'autres  médecins grecs utilisaient également la pivoine dans leurs pharmacopées.

 

 

 

1° siècle
Pline l’Ancien (en latin Gaius Plinius Secundus - 23- 79 ap. JC, est un écrivain et naturaliste romain, auteur d'une monumentale encyclopédie intitulée Histoire naturelle (vers 77).


Histoire Naturelle, livre XXV, 29 il est écrit :
"La prescription de "l'arracher la nuit, parce que, si le pivert s'en aperçoit, il attaque les yeux pour la défendre" Pline l'Ancien l'écrivit également . Ceci témoigne simplement de l'alliance entre deux êtres animés, la pivoine et le pivert.

"Histoire Naturelle" de Pline l'Ancien (manuscrit du milieu du xiie siècle, coll. de l'Abbaye de Saint-Vincent du Mans, France)

 

 

Guy  Ducourthial  -  Flore magique et astrologie de l'Antiquité


"Botanique, magie, astrologie et médecine se trouvaient intimement liées dans l’Antiquité, et s’associaient même, aux premiers siècles de notre ère, dans un système cohérent, bien que fort éloigné de nos conceptions scientifiques."


"Les divinités, astres, pierres, animaux, plantes, parties du corps étaient reliés entre eux. La pivoine était reliée à la Lune, elle croissait et diminuait selon les phases lunaires. Elle avait la vertu de soigner les fièvres cycliques, les éruptions cutanées, et de hâter la cicatrisation des plaies"....
 

 

I° siècle

 


Pedanius Dioscoride (grec  Pedanios Dioskoridês - 20 et 40 ap. J.-C., -v. 90 ap. J.-C. C'est un médecin, pharmacologue et botaniste grec dont l'œuvre a été une source de connaissances majeures.

 

Il décrivit deux pivoines qu'il appela mâle et femelle, correspondant aux actuelles Paeonia mascula et P. officinalis. 


..."La pivoine / glykysidé ...,certains appellent sa racine paionia, d'autres aglaophotis . Sa tige est d'un pied et demi et se divise en plusieurs branches. La pivoine mâle a des feuilles semblables à celles du noyer mais celles de la femelle sont découpées comme celles du maceron de Crète (Smyrnium perfoliatum). Elle porte à l'extrémité des tiges des gousses ressemblant aux amandes qui, lorsqu'elles s'ouvrent, révèlent de 5 à 6 petites graines rouges comme ceux des grenades - noires au milieu et tirant sur le rouge.

La racine de la pivoine mâle est de la grosseur d'un doigt et de la longueur d'un pan et astringente au goût. La racine de la femelle a 7 à 8 bulbes attachés ensemble comme l'asphodèle ".

Pivoine officinale - fruit - illustration botanique

 

 

Mythologie chinoise 


Bai Mudan - Pivoine Blanche


Bai Mudan romanisé sous le nom de Pai Mu-tan, est un personnage de la mythologie chinoise. Elle est décrite comme la plus belle courtisane de la ville de Luoyang et une réincarnation de la fée pivoine.


Sa réputation de séductrice fait de Pivoine blanche, aka Bai Mudan, une figure déifiée  qui tente les hommes, ou plus précisément les ascètes.
 

 

 

1° siècle 


La pivoine mudan a été renseignée comme plante médicinale dans le premier traité de materia medica chinois, le Shén nóng běn cǎo jīng, compilé au début de notre ère. Le texte ne décrit pas les plantes, mais donne des indications :


"Mudan (Cortex radicis moutan), la pivoine est amère et froide. Elle traite principalement le froid et le chaud, les attaques, les spasmes, la tétanie, l'épilepsie de mauvais qi. Elle élimine les épaississements, les stases sanguines dans l'estomac et l'intestin, calme les cinq viscères, et guérit les abcès et les blessures. Elle s'appelle aussi Lujiu ou Gushu. Elle croît dans les montagnes et les vallées."
 

 

 

605-618

 

Adulée pour sa beauté tout autant que pour ses vertus médicinales, elle est encore cultivée pour extraire l'écorce des racines qui rentre dans la composition de certains médicaments.

La substance active est la paeoniflorine qui est analgésique, anti-inflammatoire, antispasmodique et sédative. En phytotérapie, elle est traitée en infusion ou en décoction. 


 
En Chine l'empereur Sui Yangdi (Yang-ti 569-618) plaçait la pivoine arbustive sous protectorat impérial. Elle était vénérée comme fleur nationale, et certaines variétés étaient vendues 100 onces d'or (environ 3 kg) la plante, un prix qui ferait rêver les pépiniéristes actuels!

 

Des motifs de pivoines ornent les objets d'art, vases, assiettes, lingerie... 

 

 

Wu Zetian (624-705), fut la seule impératrice régnante de toute l'histoire de Chine. Elle fonda sa propre dynastie, la dynastie Zhou, deuxième du nom dont elle fut , sous le nom d'empereur saint et suprême, de 690 à 705, la seule Monarque.


Dans le roman "Les fleurs dans un miroir" de Li Ju Chen, l'action se déroulant sous le règne de Wu Zetian, emprunte quelques éléments historiques. Wu Zetian commande aux fleurs. Exemple de mélange historico-fantastique :  l'impératrice ordonne à cent fleurs de s'épanouir par une nuit d'hiver vers l'an 700. Seules les pivoines restèrent sourdes à son appel, ce qui leur valut d'être bannies de Chang'an pour Luoyang, la capitale secondaire, dont elles sont devenues l'emblème.

 


 

Au Japon, la pivoine fut importée vers 700.  


A cette période, alors qu'elle n'était utilisée auparavant que pour ses propriétés médicinales, commence à être appréciée et travaillée  pour sa valeur ornementale.


Quand elles débarquent au Japon, en 730, doubles, charnues, échevelées, les Japonais les modifient. Grâce à de multiples croisements, ils en font des fleurs plus simples, comme épurées, zen en un mot. Eux aussi en décorent abondamment porcelaines et poteries. Jusqu'au XVIIIe siècle, tout ce qui concerne la pivoine arbustive vient de Chine ou du Japon. 

 

 

 

Wang Wei (701-761) poète, peintre, musicien chinois de la période Tang. 

 

Les Pivoines rouges.


Un vert délicat reposant et tranquille ;

Une robe rouge entre rose et cramoisi.

Son coeur affligé est sur le point de se rompre ;

L’éclat du printemps peut-il en tenir compte ?

 


 

Li Bai  (701-762), est l'un des plus grands poètes chinois de la dynastie Tang.

 

Ces trois poèmes sont une Ode à Yang Guifei* et aux pivoines

 

Ce jour là est le premier jour de la floraison des pivoines. 

 

"Les nuages sa parure, son visage une fleur

Le vent printanier caresse la balustrade, la fleur s'imprègne de rosée

Ne pas la rencontrer sur le mont de jade?

La retrouver sur la terrasse de jade sous la Lune".


 
"De la belle fleur rouge la rosée concentre le parfum.

Nuages et Pluie, la nymphe de Wu shan, en vain nous brise le coeur

Dans le palais des Han à qui la comparer?

A la ravissante Fey yen dans sa parure nouvelle".

 

"Fleur précieuse et beauté fatale toutes deux se réjouissent

L'Empereur souriant les contemple,

L'infinie mélancolie dans le vent printanier se dissipe,

Lorsqu'au Pavillon de Santal elle s'appuie à la balustrade au nord".

 

 *La belle Yang Yuhuan (719-756), connue généralement sous le surnom de Yang Kuei fei était la concubine favorite de l'empereur Xuanzong des Tang, qui régna de 712 à 756. Bien qu'elle ait été une concubine de haut rang, elle ne s'est jamais mêlée de politique (contrairement à Wu Zetian). Elle est l'une des quatre beautés de la Chine antique. Elle a vécu sous la dynastie Tang, 

Yang Guifei

 

Yuan Zhen (779-831) prosateur, poète et homme politique de la dynastie Tang.
 

"Au palais où s'arrête l'empereur en voyage

Dans le jardin silencieux du vieux palais de l'empereur,

Les pivoines bien que d'un rouge éclatant sont esseulées,

Tandis que les dames de la Cour aux longs cheveux blancs,

Désoeuvrées débattent de l'empereur Xuanzong."

 

Le début du règne de Xuanzong (712 à 756) est la période la plus faste de la dynastie Tang sur le plan des arts et des lettres. Xuanzong est lui-même peintre et poète, comme ses contemporains Li Bai (701-762) et Du Fu (712-770). 

 

-

 

An 960-1279

 

En Chine, la  pivoine herbacée, appelée en chinois sháoyào, a  été cultivée avant tout comme plante médicinale. Le second caractère yào en est venu à désigner par lui-même un médicament. 


La pivoine herbacée sháoyào n’a commencé à être appréciée pour ses fleurs qu’à l'arrivée de la Dynastie Song (960-1279).

 

Elle est reconnue pour ses qualités esthétiques et son incroyable parfum.

 

Elle se décline alors en peinture, porcelaine, poteries et orne les palais impériaux. 


Elle est alors nommée reine des fleurs.

Grès chinois Bol, grès gris à couverte céladon, décor découpé à motifs de pivoines. Chine du Nord, Shaanxi, Yaozhou, dynastie des Song du Nord, XI° XII° siècle

 

 

Su Tung-po (1037-1101) fut le lettré le plus en vue de son époque, grand poète, peintre et calligraphe, haut mandarin, gouverneur efficace et apprécié, 

 

"Admirant les Pivoines au Temple de la Félicité" :

"Le vieil homme une Fleur épinglée dans ses cheveux n'en conçoit aucune honte

C'est plutôt la Fleur qui doit être embarrassée sur la tête d'un vieillard

Ivre au retour on doit me soutenir les passants doivent rire

Sur dix li les rideaux de perles sont à moitié écartés".

 

 

 

Originaire de Chine, la pivoine apparaît en Europe au Moyen Age.

Elle est citée dans les listes de plantes médicinales d’Hildegarde von Bingen (1098-1179), mystique et religieuse bénédictine allemande. 

 Hildegard von Bingen dictant ses visions en présence de son secrétaire, le moine Volmar. , © Getty / Heritage Images

 

 

Wang Lü ou Wang Li peintre chinois  (1332-1383) - Dynastie Qing

art chinois

 

Pivoine et pies   

 

 

 

XIV° siècle
               

Marco Polo (1254-1324) marchand vénitien.  Il a 17 ans, lorsqu'il entreprend un voyage long de 24 ans avec son père et son oncle à travers la Russie et l'Asie et jusqu'à la Chine. 


Son livre des merveilles du monde inspire les grandes découvertes.
Marco Polo fut le premier artisan de la connaissance de l’Extrême-Orient en Europe. 


Lorsqu'il évoquait les fleurs de pivoines, il les qualifiait :


" de roses grosses comme des choux".

 

 

XIV° siècle


L’appellation française moderne de la fleur, qui apparait à la fin du XIVe siècle, provient de la variante vulgaire paevonia.


Elle remplace les anciennes appellations peone, pyoine, etc. (sans v), plus conformes à la forme latine standard. Le nom scientifique de la pivoine, paeonie, et son correspondant anglais, peony, proviennent d’ailleurs de cette dernière forme.
 

 

Au Moyen Age, les monastères et les couvents cultivaient "LA PIVOINE par excellence pour soigner leurs fidèles !

Cette pivoine officinale "P. Rubra Plena", mérite bien l'expression "Rouge comme une pivoine".P. rubra plena ( pour soigner leurs fidèles;

 

 

 

Moyen âge

 

Curiosités historiques et littéraires De Eugène Muller - p. 278

 

Pourquoi la pivoine rouge est surnommée Rose de Pentecôte.?


Le jour de la Pentecôte, lors de l'office solennel de cette grande fête chrétienne, on avait autrefois coutume de faire tomber de la voûte des églises, les larges pétales rouges de la pivoine, pour rappeler les langues de feu qui, selon le texte de l'Evangile, s'arrêtèrent sur les apôtres pour leur communiquer le Saint-Esprit. 

 

 

En langue allemande la pivoine s'appelle Pfingstrose : la rose de Pentecôte.

Mythologie des fleurs - la pivoine



XV° siècle


Enluminures à la pivoine


Livre d'heures à l'usage de Rome  Bening, Simon (V.1483-1561).

Enlumineur : 1510-1525

 

 

XVI° siècle


Les Grandes Heures d'Anne de Bretagne est un livre d'heures, commandé par la reine Anne de Bretagne à l'enlumineur Jean Bourdichon, dans les premières années du XVI°  siècle. 


Il est conservé au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France à la cote Ms lat. 9474.


Grandes heures d'Anne de Bretagne - Folio 245 - Pivoine.

Grandes heures d'Anne de Bretagne - Folio 245 - Pivoine.

 

 

 

En France, au Moyen Age, les bracelets de graines de pivoine permettaient de se protéger des mauvais esprits, des maladies et des tempêtes.

 

 

Au XVIe siècle, 


Dans l’herbier du botaniste Rembert Dodoens (1517-1585 à Leyde), botaniste et médecin malinois, on retrouve une représentation fidèle de la pivoine. 


On sait qu’elle avait une place de choix dans le jardin botanique de Leyde.


En 1587, la jeune université de Leyde demande au maire du bourg la permission d’établir un jardin botanique derrière le bâtiment de l’Académie, pour que les étudiants de médecine puissent bénéficier de réelles plantes. La permission fut obtenue en 1590, grâce au professeur français reconnu de botanique Charles de L'Écluse, arrivé à Leyde en 1593. Les connaissances, la réputation et les contacts internationaux de Clausius lui permirent de mettre en place une très grande collection de plantes. Il insista également auprès de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (Vereenigde Oostindische Compagnie, VOC) pour collecter des plantes vivantes et des spécimens séchés dans les territoires explorés par les marins et aventuriers. Le jardin original mis en place par Clausius était petit (quelques dizaines de mètres carrés), mais contenait plus de 1 000 espèces végétales différentes.
 

Rembert Dodoens Lithograph Simonau & Torvey 1850

 

 

 

1612


Emanuel Sweerts (1552-1612) est un homme d'affaires néerlandais du XVII° sièclel. Il a contribué à lancer le commerce et la mode de la tulipe dans les Provinces-Unies près d'un quart de siècle avant l'épisode de la tulipomanie, mais il est surtout célèbre pour ses catalogues de fleurs, toujours recherchés aujourd'hui par les amateurs de gravures botaniques anciennes.


Pl 64 
Gravure Fleurs Pivoines sanguine et blanchâtre 1612 

 Gravure Fleurs Pivoines sanguine et blanchâtre 1612 par Sweert Pl 64 Botanique

 

Tang Xianzu (1550 -1616), est un dramaturge chinois de l'époque Ming.

 

Le Pavillon aux pivoines, ou Mudan ting

 

est une pièce de Tang Xianzu datant de 1598, en cinquante-cinq scènes, appartenant au genre chuanqi.


Dans le Pavillon aux pivoines, le rêve, opposé à la raison et aux conventions familiales ou sociales, acquiert une puissance supérieure. C'est ce qui a fait son succès auprès du public lettré au cours des siècles suivants.


La pièce raconte l'histoire d'amour de Du Liniang et Liu Mengmei, au cours des derniers jours de la dynastie des Song du Sud, dans les années 1270. Un beau jour de printemps, Du Liniang, la fille de 16 ans du haut fonctionnaire Du Bao, se promène dans le jardin où elle s'endort. Dans son rêve, elle rencontre le jeune savant Liu Mengmei. Une belle histoire d'amour fleurit rapidement dans son imagination. Du Liniang devient obsédée par sa liaison imaginaire, dépérit et se laisse emporter par le chagrin d'amour............ 

 

 

1600
 

.....Les  pivoines en arbre, "Paeonia suffruticosa" et "Paeonia suffruticosa var spontanea" deviennent particulièrement populaires à la période Edo* ou période Tokugawa pendant laquelle une grande diversité de fleurs (formes et couleurs) sont obtenues. Les pivoines à fleurs jaunes proviennent de croisements avec Paeonia lutea. La majorité des cultivars ont été produits en Chine et au Japon, quelques uns aux Etats unis et en France. Deux cultivars, à fleurs jaunes, ‘L’Espérance’ et ‘Alice Harding’ sont d’origine française. Au Japon la zone principale de production est située dans l’île de Daikonjima dans la préfecture de Shimane.

 

N. Dorion d’après I. Miyajima In Horticulture in Japan 2006

 

*L'époque d'Edo ou période Tokugawa , Tokugawa  est la subdivision traditionnelle de l'histoire du Japon qui commence vers 1600, avec la prise de pouvoir de Tokugawa Ieyasu lors de la bataille de Sekigahara

Paeonia suffruticosa (à l'origine Paeonia Moutan Sims) par Abraham Jacobus Wendel , 1868

 

 

1608


"Le Jardin du Roy Tres Chrestien Henry IV

de VALLET, Pierre (ca 1575-1657)".


Gravure pivoine 

 

 

 

Dès 1644 - dynastie des Qing 


Les parfums ne sont donc pas uniquement destinés à souligner un statut social, ils servent aussi à assurer santé et bien-être. Ces prescriptions correspondent à un idéal de corps sain d’où émane une fragrance agréable.



Dynastie des Qing, entre l’an 1644 et 1911


Recette de poudre pour parfumer les cheveux (Xiang fa fen)
 

"Les matières premières utilisées sont le magnolia liliflora, le bois de santal, le réglisse, l’écorce de racines de pivoine, le clou de girofle, l’huile résineuse de liquidambar orientalis…"

 

 

 

XVII° siècle 


Kaidan Botan Dōrō - La Lanterne pivoine 


Elle est parfois connue sous le titre Kaidan Botan Dōrō , Contes de la lanterne pivoine à partir de la version kabuki de l'histoire, titre couramment utilisé en traduction.


La Lanterne pivoine est une histoire de fantôme japonais (kaidan), à la fois terrible et romantique ; C'est l'un des plus célèbres kaidan du Japon. L'intrigue implique de la nécrophilie et les conséquences qu'entraîne le fait d'aimer un fantôme.


Botan Dōrō entre dans la psyché japonaise au XVII° siècle via la traduction d'un livre d'histoires de fantômes chinois intitulé Jiandeng Xinhua (" Nouveaux Contes sous la lumière de la lampe") de Qu You. Ce recueil est didactique par nature et contient des leçons de morales bouddhistes sur le karma.

La lanterne pivoine - Botan Dōrō - Warwick Goble (1862-1943) illustrateur
 

 

 

XVII° siècle

 

Yun Shouping aussi connu sous le nom de Nantian (1633-1690), artiste-peintre, poète et calligraphe chinois du début de la dynastie Qing.



Pivoines, rouleau vertical, encre et couleurs sur soie - Yun Shouping, Freer Gallery of Art. Washington, District of Columbia.


 

 

Pivoines, 1672. Encre et couleurs légères sur papier, feuille d'un album réalisé avec Wang Hui, - Yun Shouping, Musée national du Palais, Taibei.

 

 

 

XVII° siècle

 

haïku sur les pivoines

 

Matsuo Bashō  (Le Bananier), est un poète japonais du XVII ° siècle

 

Du cœur de la pivoine

l'abeille sort

avec quel regret
 

Koson (1877 - 1945) pivoine et abeille

 

1751

 

Venel - L’Encyclopédie, 1re éd.- 1751
 (Tome 12, p. 666-667)


Il est écrit :
 

 

....."La pivoine commune femelle, pæonia communis vel fæmina, C. B. P. 323. I. R. H. 274. ne differe de la pivoine-mâle que par ses feuilles, qui sont plus grandes & plus larges, & par ses semences qui sont plus petites.

La pivoine passe pour bienfaisante dans les affections des nerfs, & les maladies hystériques. On en tire dans les boutiques une eau simple, une eau composée, & un syrop simple ou composé de ces fleurs."
 


"La pivoine tient le premier rang parmi les plantes anti-épileptiques, anti-spasmodiques, céphaliques, nervines : c’est un des plus anciens remedes de la Médecine. Homere rapporte dans le cinquieme livre de son odyssée, qu’on croyoit qu’elle avoit été nommée pæonia du nom de Pæon, ancien médecin qui employa cette plante pour guérir Pluton d’une blessure que lui avoit fait Hercule.


 Tous les Pharmacologistes postérieurs à Galien ne manquent pas de rapporter une fameuse experience de cet auteur, qui assure que cette racine étant portée en amulette par un enfant sujet à l’épilepsie, préservoit cet enfant des accès de ce mal, d’une maniere si remarquable que l’amulette étant tombée par hazard, l’enfant fut saisi sur le champ de mouvemens convulsifs qui ne se dissiperent qu’en remettant l’amulette à sa place ; qu’il réitéra cette expérience à dessein avec le même succès, & qu’enfin ayant suspendu au col de cet enfant un plus grand morceau de racine fraîche, l’ayant convenablement renouvelée, &c. l’enfant avoit été radicalement guéri. Montanus, Fernel & quelques autres auteurs graves prétendent avoir répété l’expérience de Galien avec le même succès, & quelques autres à qui cette expérience n’a pas réussi, ont mieux aimé imaginer des raisons de ces succès contraires, que de se refuser à l’autorité de Galien, & parmi ces raisons on en trouve de fort bizarres, par exemple, celle de Gaspar Hoffman qui soupçonne que la vertu de la racine qu’employa Galien, ne lui étoit pas propre ou naturelle, mais qu’elle l’avoit acquise par enchantement, par l’opération du diable. D’un autre côté, Sylvius plus philosophe, & par conséquent plus digne d’en être cru que tous ces auteurs, assure qu’il a très-souvent fait prendre la racine & les semences de pivoine, sans en avoir observé des effets bien merveilleux."
 

La racine de pivoine entre pourtant dans la plûpart des compositions tant officinales que magistrales que l’on emploie le plus communément contre l’épilepsie, la paralysie, les vertiges, les tremblemens des membres, l’incube, la manie, &c. On donne la racine en poudre depuis un gros jusqu’à deux, & en décoction, à la dose de demi-once lorsqu’elle est seche, & de deux onces lorsqu’elle est fraîche. Les semences peuvent s’ordonner dans les décoctions à la dose de deux gros jusqu’à demi-once. On peut les faire prendre aussi entieres & mondées de leur écorce jusqu’au nombre de vingt ou trente ; mais on donne rarement ces substances seules ; on les prescrit plus communément dans les bouillons, les tisanes & les poudres composées.

 

On fait avec les fleurs de la pivoine femelle une conserve qui est peu usitée, & une eau distillée qui n’est bonne à rien.

 

La racine de la pivoine mâle entre dans l’eau générale, l’eau épileptique, le sirop d’armoise & les tablettes appelées des racines de pivoine. La racine & la semence dans la poudre de guttete & la poudre anti-spasmodique."


 

 

 

1783

Louis XVI
Flora Parisiensis ou Description et figures des plantes qui croissent aux environs de Paris.

 


suivant les démonstrations de botanique qui se font au Jardin du Roy.

Par M. Bulliard.

Ouvrage orné de plus de 600. figures coloriées d'après nature. 

 

 

En 1787,

 

l'Europe découvre les vertus médicinales de la pivoine  par l'intermédiaire de missionnaires.


La première description scientifique fut faite en 1776, par un botaniste allemand professeur à Saint-Pétersbourg, Peter Pallas (1741-1811), qui sur la base d’une pivoine aux fleurs blanches découverte dans la province du lac Baïkal, en Russie, décrivit cette espèce sous le nom de Paeonia lactiflora.

 

Mais quelque douze ans plus tard, en 1788, semblant avoir oublié sa première dénomination, il décrivit un autre spécimen sous le nom de Paeonia albiflora.

 

Durant plus d’un siècle, cette dernière appellation s’imposa mais quand l’erreur fut découverte la première dénomination fut rétablie, conformément aux conventions de la nomenclature botanique. Pourtant les horticulteurs et les pépiniéristes eurent beaucoup de mal à accepter ce changement et continuèrent encore à utiliser l’ancien terme.

 


 

Au début du XVIIIe siècle,

 

la Compagnie des Indes, parmi d'autres trésors, introduit la pivoine de Chine en Europe. 


Quelques années plus tard, l'empereur de Chine offre des spécimens de privoines d'une rare beauté à Joséphine  de Beauharnais, épouse en seconde noce de Bonaparte. 


Le jardin et les fleurs  étaient la grande passion de Joséphine. Séduite, elle en fit la gloire du parc de la Malmaison. 

Pierre Joseph Redouté....Pivoine de la Chine, Peonia (1827)

 

Elle confie la description des plantes et leur publication au botaniste Ventenat membre de l'Institut avec l'aide de Pierre-Joseph Redouté chargé de peindre les fleurs il publie sous le patronnage de Joséphine le célèbre "Jardin de La Malmaison" tiré à deux cents exemplaires et dont les cent vingt planches reproduisent les plus belles plantes des serres.

Pierre Joseph Redouté....Pivoine d

 

 

Haikus sur les pivoines


Katô Gyôdai (1732-1792) écrivain japonais


Soir sur la fleur

de la pivoine blanche

qui étreint la lune

 

 

Buson Yosa (1716-1783) (Village Rustique), est un poète et un artiste-peintre japonais


Pivoine qui fâne

l'un sur l'autre se déposent

deux, trois pétales

Edouard Manet
 

 

 

1793-1806

 

Calendrier républicain


Le mois de prairial était le neuvième mois du calendrier républicain français.
Il correspondait, à quelques jours près (selon l'année), à la période allant du 20 mai au 18 juin du calendrier grégorien.


Il tirait son nom "de la fécondité riante et de la récolte des prairies de mai en juin", selon les termes du rapport présenté à la Convention nationale le 3 brumaire an II (24 octobre 1793) par Fabre d'Églantine, au nom de la "commission chargée de la confection du calendrier".


L'ère républicaine s'étant achevée le 1er janvier 1806, il n'a jamais existé, dans l'usage légal, de mois de prairial an XIV.


Le 29° jour (17 juin) du mois de prairial (20 mai - 18 juin), est dénommé:


"jour de la pivoine"
 

"Le Soleil correspond au Signe des Gémeaux 

Ma faulx n'a fait tomber les foins de la Prairie 

Que pour nourrir l'hiver les utiles troupeaux 

De même j'aurai soin des carressans oiseaux 

Que ton brulant amour fait éclore à la vie"

 

 

 

XIX° siècle


On associait au XIX° siècle, la pivoine à la pudeur et à la honte. 
Certainement parce-que dans la mythologie, les nymphes cachaient leur nudité par des fleurs de pivoine pour se cacher des regards indiscrets. Cette nudité, comme celles d'autres divinités est traditionnellement un de ces spectacles qui aveuglent le regard et la raison des hommes. 

"rouge de honte - rouge comme une pivoine"

 

Valentina Valevskaya  l'arôme des pivoines rouges

Valentina Valevskaya l'arôme des pivoines rouges

 

 

Kiyonaga Torii (1752-1815)


artiste de l'estampe japonaise (gravure sur bois), de l'école Torii.


Femmes admirant des pivoines en fleurs

Femmes admirant des pivoines en fleurs Kiyonaga Torii (1752-1815)
 

 

 

Hokusai Katsushika (1760-1849) artiste japonais


Estampes japonaises - 


Canari et pivoines

Hokusai Katsushika (1760-1849)

 

 

Utagawa Hiroshige (1797-1858) dessinateur, graveur et peintre japonais. 
 

estampe japonaise


pivoines et oiseau

 Impression japonaise Estampe Hiroshige, « Pivoines et oiseau »


 

XIX° siècle


Elle fut introduite en Angleterre au début du XIX° siècle sous forme de cultivars chinois à partir desquels les pépiniéristes français puis américains tirèrent de nombreuses autres variétés horticoles, répandues actuellement partout dans les jardins des régions tempérées.


Il faut attendre 1840 pour que les horticulteurs européens la multiplient, arbustive ou herbacée. 

 

 

Les pivoines en peinture 


Jean Frédéric Bazille (1841-1870) peintre


Femme africaine et  les pivoines 

Femme africaine avec pivoines de Jean Frédéric Bazille

 

 

Pivoines par les peintres

 

Henri Fantin-Latour (1836-1904) 

 

Pivoines

Henri Fantin-Latour Vase de Pivoines (Vase_of_Peonies),1881

 

 

Pivoines par les peintres


William Merritt Chase (1849-1916) peintre américain 


Jeune Fille aux Fleurs de pivoines

Pivoines de William Merritt Chase 1897
 

 

 

Pivoines par les peintres


Alfred Agache (1843-1915),


Jeune Fille aux Fleurs de pivoines

Alfred Agache (1843-1915), Jeune Fille aux Fleurs.

 

1896


Cheu King (Shi jing). Traduit par Séraphin Couvreur (1835-1919). Première édition : Ho kien Fou, Imprimerie de la Mission Catholique, 1896. Le Livre des Vers, un des cinq King, ou classiques chinois. Recueil de 305 poèmes, chantés dans les fêtes :

On peut lire :


"Alors les hommes et les femmes se livrent à des jeux, et s'offrent des pivoines "


"La pivoine est appelée li ts'ao, la plante de la séparation, parce que les anciens avaient coutume de l'offrir au moment des adieux."

Pivoine et papillon par Xiaoju

 

Charles Le Goffic (1863-1932) poète  

Recueil : Impressions et souvenirs (1922)

 


L'affût

.....

Et tout à coup, tandis qu'une étoile clignote,

Puis deux, puis trois, puis des centaines, des milliers,

Voici qu'éclaboussant de pourpre les halliers

Jaillit sur l'horizon la lune solognotte.

Dans l'air glacé du soir elle monte sans bruit

Au-dessus des champs d'orge et des carrés d'avoine,

Si rouge qu'on dirait une énorme pivoine

Magiquement éclose au jardin de la Nuit.

.......

 

 

 

XIX° siècle


Les premiers hybrideurs modernes de pivoine herbacée furent des Français travaillant dans des villages proches de Paris et à Nancy.


Nicolas Lémon qui avait une pépinière à Belleville (à l’époque près de Paris) fut le premier Européen à produire et vendre des cultivars à partir de semis. Il est le créateur du cultivar "Edulis Superba" (1824), resté très populaire jusqu’à aujourd’hui auprès des jardiniers.

Edulis Superba

 

Modeste Guérin qui travaillait à Charonne réussit le premier cultivar de pivoine ayant une touche de jaune. Un autre grand péoniste du XIXe est Félix Crousse, de Nancy, créateur de "Monsieur Jules-Elie"

(1888) aux fleurs rose tendre, énormes et parfumées, toujours très demandé. 


 

 

 

 

XIX - XX° siècle

 

Huang Shanshou (1855-1919) artiste peintre chinois - Période dynastie Qing

 

art chinois

pivoines

 

 

 

Curiosités historiques et littéraires (Éd.1897)


Eugène Muller (Auteur) ed.1897 écrivait :

 

...."Chez les anciens, la pivoine était réputée comme possédant des propriétés merveilleuses. Les poètes ont supposé qu'elle devait son nom (en latin péonia, du grec paiôniaes, propre à guérir) à Péon, médecin fameux, qui employa cette plante pour guérir Mars blessé par Diomède, et Pluton blessé par Hercule.

 

Galien fait le plus grand éloge de cette plante, au point de vue purement médicinal ; et l'imagination, égarée par le christianisme , attribuait à l'emploi de la pivoine des effets miraculeux. Avec elle, disait-on, il était possible de conjurer les tempêtes, de dissiper les enchantements, de chasser l'esprit malin ! .... 


Elle était surtout souveraine pour toutes les maladies nerveuses, pour les convulsions, la paralysie, l'épilepsie. A vrai dire, cette plante devait être cueillie dans des conditions particulières à certaines heures de la nuit en évitant d'être aperçu par le pivert etc. Déchue de toutes ces qualités extraordinaires, la pivoine, absolument inusitée en médecine, n'est aujourd'hui qu'une des plus belles fleurs de nos jardins." ....

 

 

XX° siècle

 

A Nancy encore, Émile Lemoine fut le premier à croiser deux pivoines herbacées d’origine différentes : 


Paeonia lactiflora de Chine et P. wittmannania du Caucase. Deux de ces cultivars 
"Le Printemps" et
"Mai fleuri" (1905) sont encore disponibles.
 

Victor Lemoine (1823-1911) réalisent des croisements d'espèces botaniques et obtient des hybrides plus sophistiqués et robustes dont la variété la plus connue de nos jours est "Paeonia Lactiflora", aussi appelée Pivoine de Chine.

Paeonia-lactiflora

 

 

Jeu de cartes traditionnel japonais Hanafuda, 


Hanafuda traduit littéralement par Jeu des Fleurs, est un jeu de cartes traditionnelles japonaises. Ces cartes sont très répandues et populaires au Japon, en Corée où elles sont appelées Hwa-t'u et également à Hawaï où le jeu est nommé Sakura ou Higobana. 


Un jeu de cartes hanafuda comporte habituellement 48 cartes florales divisées en 12 séries de 4 cartes, chaque série représentant une "fleur " spécifique et un mois de l'année ou lune (le caractère japonais possède les deux significations, toutes deux plausibles selon le point de vue adopté).
Des pivoines (Botan - Paeonia suffriticosa) sont représentées sur la série des 4 cartes du mois de Juin. 

Hanafuda

 

 

XIX° siècle

 

Les pivoines en peinture

 

Edouard Manet (1832-1883


"Le vase aux pivoines" 
 

Edouard Manet (1832-1883   "Le vase aux pivoines" 

Edouard Manet (1832-1883 "Le vase aux pivoines" 

 

 

XIX° - XX° siècle

 

Auguste Renoir (1841-1919)

 

Les pivoines

Mythologie des fleurs - la pivoine

 

 

Pivoines en peinture

 

Viktor Schramm (1865-1929)

 

femme et pivoines

Viktor Schramm (1865-1929) femme et pivoines

 

 

En 1903,

 

la dynastie des Qing a déclaré la pivoine comme fleur nationale.

Cixi, ou Tseu-Hi, ou Ts'eu-hi (1835- 1908) Impératrice douairière de Chine de la dynastie Qing qui exerça la réalité du pouvoir en Chine pendant 47 ans de 1861 à sa mort.

Impératrice Cixi - Dynastie Qing

 

 

Guillaume Apollinaire (1880-1918) poète

 


La Pivoine

 

 Pétales de pivoine

Trois pétales de pivoine

 

Rouges comme une pivoine

Et ces pétales me font rêver

 

Ces pétales ce sont

Trois belles petites dames

 

A peau soyeuse et qui rougissent

De honte

D'être avec des petits soldats

 

Elle se promènent dans le bois

Et causent avec les sansonnets

Qui leur font cent sonnets

 

 

XIX° siècle

 

En Europe, la pivoine est un motif très exploité au début du XXème siècle dans les arts nouveau 

 

 

Art Nouveau 

Daum (ex Compagnie française du cristal Daum) est une cristallerie fondée en 1878 à Nancy, en Lorraine, en France par Jean Daum. Les ateliers Daum ont formé quelques-uns des grands noms de l'Art nouveau : Jacques Grüber, Henri Bergé, Almaric Walter, les frères Schneider y font leurs débuts…
Cameo Verre Bol Daum Nancy Pivoines Art Nouveau glass

Cameo Verre Bol Daum Nancy Pivoines Art Nouveau glass

 


Art nouveau 

Hermès Paris, anciennement Hermès International ou simplement Hermès, est une société française œuvrant dans la conception, la fabrication et la vente de produits de luxe, notamment dans les domaines de la maroquinerie, du prêt-à-porter, de la parfumerie, de l'horlogerie, de la maison, de l'art de vivre et des arts de la table. Fondée à Paris en 1837 par Thierry Hermès, l'entreprise Hermès, à l'origine une manufacture de harnais et de selles, appartient encore de nos jours majoritairement à ses héritiers.


Hermes Paris - Service Pivoines 35 pièces - porcelaine de Limoges - XX° siècle

HERMES Paris Service Pivoines 35 pièces - porcelaine de Limoges - XX° siècle

 

 

Art nouveau

William Morris (1834 -1896) est un fabricant, designer textile, imprimeur, écrivain, poète, conférencier, peintre, dessinateur et architecte britannique, célèbre à la fois pour ses œuvres littéraires, son engagement politique libertaire, son travail d'édition et ses créations dans le domaine des arts décoratifs, en tant que membre de la Confrérie préraphaélite, qui comptent parmi les sources du mouvement Arts & Crafts qui eut, dans ce domaine, l'une des influences les plus importantes en Grande-Bretagne au XX° siècle.

 

Papier William Morris 


 

Art nouveau


Henri Privat-Livemont (1861-1936), peintre et affichiste belge
Les pivoines 

Henri Privat-Livemont (1861-1936), peintre et affichiste belge - Les pivoines 

 

1928 

 

Dorvault - L'officine ou Répertoire de pharmacie


assure que les racines de pivoine guérissent l'hydropisie, l'épilepsie, les convulsions et l'hystérie !  Aujourd'hui encore, en Chine, d'importantes cultures de pivoines sont destinées à la production de médicaments, fabriqués à partir de l'écorce des racines. 
 

 

 

Lao She (1899-1966) écrivain,

Le Pousse-pousse 

 

"Un homme est façonné par ses expériences. Il est inutile d'espérer voir une pivoine pousser dans un désert."

 

 

 

XX° siècle

 

Pearl Buck (1892-1973) romancière 


Pivoine (Peony) est un roman historique publié en 1948


...."– Te voilà, Pivoine, dit-il en se caressant la barbe. Tu es bien jolie mon enfant."........


L'histoire, 


Au milieu du XIX° siècle, au nord de la Chine, Pivoine, est une jeune esclave, aussi belle que sage, achetée enfant par la famille Ezra pour tenir compagnie à leur fils David, 19 ans. Les Ezra sont de riches commerçants juifs installés en Chine depuis plusieurs générations. Mais Ezra Père est de mère chinoise, tandis que sa femme Naomi est une juive ardente, dévorée par le désir de voir son peuple observer la Thora, rester un et espérer sans relâche le retour vers la Terre promise. Ils logent Leah, fille du rabbin, promise à David selon une promesse échangée par leurs mères à la naissance.
Chaque année, une caravane de chameaux approvisionne le comptoir d'Ezra.

 

Le caravanier dit qu'en Europe, les juifs sont massacrés. David apprend que les juifs sont haïs, car ils se sont déclarés « élus » de Dieu (Jehovah). Leah n'arrive pas à se faire aimer de David. Elle le blesse et se suicide. David épouse Kueilan. Après l'avoir vue, les impératrices de Chine veulent acheter Pivoine, mais elle et David refusent. Pivoine se fait nonne. Kueilan rappelle Pivoine, car son ainé se meurt ; elle le guérit. Un chrétien achète les deux dernières pierres de la synagogue. Pivoine lui demande de les mettre dans un pavillon pour qu'Israel vive toujours parmi les Chinois.

 

 

 

Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette (1873-1954)femme de lettres française, 
a écrit dans 
"Pour un herbier"  - 1948
"La pivoine sent la pivoine, c'est à dire le hanneton. Par le truchement d'une fétidité délicate, elle a le privilège de nous mettre en rapport avec le véritable printemps, porteur d'odeurs suspectes dont la somme est propre à nous enchanter..."
 

 

Paul Claudel, né le 6 août 1868 à Villeneuve-sur-Fère (Aisne), et mort le 23 février 1955 à Paris, est un dramaturge, poète, essayiste et diplomate français, membre de l'Académie française. 


Dans son recueil "Cent phrases pour éventails" 


"La pivoine est cette rougeur en nous qui précède la pensée"  

 Hans Zatzka

 

 

Qi Baishi ou Qi Huang, (1864-1957) artiste peintre chinois. 

 

Art nouveau
 

Prospérité et longévité  Qi Baishi

Prospérité et longévité

 

 

Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette (1873-1954)femme de lettres française, 


a écrit dans 
"Pour un herbier"  - 1948


"La pivoine sent la pivoine, c'est à dire le hanneton. Par le truchement d'une fétidité délicate, elle a le privilège de nous mettre en rapport avec le véritable printemps, porteur d'odeurs suspectes dont la somme est propre à nous enchanter..."

Charles Courtney Curran (1861-1942) Pivoines

 

 

 

Corrado Govoni (1884-1965) écrivain et poète italien.
a écrit :

"Pivoines , roses exagérées..." 

Vladimir Volegov (1957)

 

Robert Desnos (1900-1945) poète


Recueil : "Chantefleurs"


La Pivoine

 

Marchande de pivoines

Au faubourg Saint-Antoine,

Chausse tes gros sabots,

Couleur d’orange et de pivoine,

Et viens sur mon bateau,

Pivoine, pivoine,

Pêcher dans l’eau

Joyeux matelots.

Victor-Gabriel Gilbert, fleuriste derrière l'église de la Madeleine

 

1950


haute couture Violette Cornille 1950


sac pivoine


 

 

Lisa See (1955) est l'auteur de cinq romans dont La Mort Scarabée (Calmann-Lérry, 1998), nommé aux Edgar Awards, et de On Gold Mountain, mémoires unanimement salués par la critique. Elle vit à Los Angeles. 
Le Pavillon des Pivoines est son deuxième roman chez Flammarion.

 

Le pavillon des pivoines


Pour la jeune Pivoine, recluse dans les appartements des femmes et promise à un mari qu'elle n'a jamais rencontré, la vie est monotone. Aussi, lorsque dans les jardins de la famille Chen, parmi les senteurs de gingembre, de thé vert et de jasmin, une troupe de théâtre vient jouer son opéra favori, Pivoine supplie ses parents de la laisser assister au spectacle. Sa mère, réticente par souci des convenances, est rassurée par son époux : les femmes regarderont l'opéra derrière un paravent. Mais durant la représentation, la jeune fille s'éprend d'un homme élégant aux cheveux de jais. Commence alors l'inoubliable récit du destin de Pivoine et de ses amours contrariées. Le nouveau roman de Lisa See nous plonge, dans la Chine du XVIIe siècle, après la chute de la dynastie Ming et la prise du pouvoir par les Mandchous. C'est à un long voyage dans les affres de la passion - et ses conséquences jusque dans l'au-delà - que nous convie Le Pavillon des Pivoines : un roman d'amour fou, imprégné du mystère des traditions chinoises.


 

 

 

Jane Eastoe est journaliste et auteure depuis plus de 30 ans.


Elle a travaillé dans la presse de mode, passant en revue les collections internationales et interviewant des designers de Galliano à Gaultier. Avec une jeune famille et à la recherche d'une vie plus épanouissante, elle a déménagé de Londres dans la campagne du Kent en développant son intérêt pour les plantes, les fleurs, les herbes, les fruits et la recherche de nourriture sauvage. Depuis, elle partage son temps entre l'écriture d'ouvrages pratiques et de beaux livres sur la nature et la campagne, la découverte du monde rural qui l'entoure, sa vie de famille.


son livre "peonies" (Pivoines)


célèbre la palette délicate, la beauté somptueuse et le doux parfum de l'une des fleurs préférées du monde. 
Délicieusement illustré de photographies spécialement commandées, ce magnifique compagnon vous montre à quel point il est facile de cultiver ces fleurs abondantes et de remplir votre maison de fleurs coupées spectaculaires. Peonies a été sélectionné comme l'un des meilleurs livres de jardinage du Sunday Times en 2018. 240 pages, Pavillon, 2018


 

 

Michèle Corti (1944-2009) poète


Les pivoines


Elle avait une robe où fleurissait, candide

La pivoine en bouquets, et je riais alors

De la voir si jolie. Ma main étreint le vide

Aujourd’hui, et mes yeux la cherchent au-dehors

 

Mais ils ne trouvent plus sa démarche légère

Qui faisait s’envoler les papillons soyeux

Dans l’azur délicat d’un matin de lumière

Où s’épanouissait son beau rire joyeux.

 

La pivoine languit au jardin délaissé

Et ses pétales lourds s’effeuillent sur la terre

Rien ne saura guérir mon âme solitaire…

 

Quand je pense à ce jour où elle m’a laissé,

Je revois le rosier où brillait la cétoine

Et, au jardin d’été, la splendeur des pivoines.

 

Marcek

Albert Lynch (1851-1912) femmes  et pivoines

 

 

Alain Hannecart (1955) poète

 

La pivoine

 

Sur une branche de mai un rossignol chantait

Le rossignol chantait le printemps embaumait

Il arrivait de chine, où les femmes sont des fleurs,

Son chant ensorceleur ravissait tous les cœurs

 

Une jeune fille en fleur possède un cœur d’enfant

Rempli de sentiments tout prêt à fondre en pleurs

Comme la fleur en bouton elle est prête à s’ouvrir

Au premier Apollon qui réchauffe son cœur

 

Charmée par la voix d’or du gentil rossignol

Une fille amoureuse fit don de sa pudeur

Encore toute éblouit sa peur évanouie

La fleur épanouie révéla sa splendeur

Vladimir Volegov (1957)
 

 

 

Amélie Nothomb (1966) romancière belge d'expression française.
Dans la Métaphysique des tubes :

 

..."Pourquoi les dieux seraient-ils immortels ? En quoi l'immortalité rendrait-elle divin ? La pivoine est-elle moins sublime du fait qu'elle va faner ?.".....

Nature morte avec pivoine et livre - Lyudmila Fomina
 

 

 

Poème de Jean- Claude Junillon 

Extraits de carnets de notes - In "La boucle de ton nom"»

(Editions ST Germain des prés)

Source du poème : laruchedesarts.com

 

La pivoine


S’il me faut, dans un bouquet, en extraire une fleur

Celle entre toutes qui m’apparaît différente,

Je choisis sans hésiter la pivoine charmante,

Pour la chair de sa robe et sa simple douceur.

Bouton déjà, elle offre à l’oeil une promesse,

Pétales larges et bien formés

Qui se recouvrent en de mutuelles caresses,

Et qui, sur elle, invitent ta main à se refermer.

Atteignant la maturité, elle laisse l’Aquilon

Jouer avec ses charmes. Tel tendre Cupidon.

Et ses robes multiples, autour d’elle en anneau éclatée

Sont une couronne de mariée tout à l’amour dédiée.

Du coeur de ce temple d’amour alangui,

S’évaporent des effluves rares, des parfums discrets,

Ou se mêlent fraîcheur et nostalgie,

Triomphe d’une éphèmère jeunesse teinté de regrets

Plus tard, à la saison passée,

Le rude vent à son tour s’emparera d’elle,

Si bien que quelques pétales par lui arrachés

Marqueront à ses pieds la première défaite de la belle.

Puis arrive le signe marquant l’emprise du temps,

Ce signe qui, sur tous, inexorablement

Règne en inflexible couperet,

Mais que chacun sur soi en module les effets.

Au contraire de la rose et de sa lente agonie,

Rose qui lutte, se rétracte, sur elle se rabougrit,

Pour ne devenir qu’une momie desséchée,

Squelette habillé de lambeaux de peau à peine colorés,

La pivoine s’abandonne, et se laisse prendre sans protester

Elle ne combat ni la loi, ni le hasard,

Qui de chaque destinée en contrôlent la durée.

Pour une dernière fois, elle choisit de s’offrir au regard,

Dans le calme d’une chair tout encore imprégnée de beauté.

Dans un mouvement gracieux, elle se penche,

Et déverse à ses pieds la moisson de sa corolle blanche,

Point d’orgue apaisant d’une vie qui se perd

Dans l’apothéose d’une dernière célébration de chair.

Souvent deux pétales restent attachés

Au sommet de la tige courbée.

Deux larmes, deux papillons blancs,

Qui peu après, se poseront doucement

Sur cette couche nuptiale pour amants séparés.

Sergueï Toutounov - Pivoines

 

 

2019


Une pivoine de Chongqing (sud-ouest de la Chine) a récemment remporté le premier prix dans la catégorie des plantes en pot lors de l'Exposition internationale d'horticulture de Beijing.

Le concours international de fleurs comporte sept sections de compétition. Le concours de pivoines et de pivoines herbacées chinoises est le premier concours de fleurs qui se déroulera jusqu'au 20 mai. Les six autres manifestations se termineront le 7 octobre, date de la clôture de l’exposition.

 

La pivoine primée « Peaceful Red » fleurit dans le comté de Dianjiang, riche de plus de 2 000 ans d'histoire dans la culture de la pivoine. C'est l'une des principales bases chinoises de plantation et de transformation de pivoines.

 

En Chine, la pivoine est en général très appréciée de la population, avec ses grandes fleurs et sa variété de couleurs. Dans la littérature et la tradition chinoises, la pivoine représente aussi la richesse, la prospérité et le prestige.


 

 

 

Les pivoines en musique

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=bba4hjuzTxQ
Pivoine - Paul Roman
https://www.youtube.com/watch?v=aSIaFyGi42Q

 

Langage des fleurs et signification


En Chine, la pivoine est riche en symbolique. Beauté féminine et de l'amour, elle est aussi l'emblème de l'abondance et de la réussite sociale.

 

La pivoine est la fleur du douzième anniversaire de mariage.

 

  La fleur de pivoine peut être de couleurs différentes. La signification que porte chacune des couleurs varie légèrement selon la teinte et la nuance.


Dans des teintes pastel : romantisme. 

 

Un blanc immaculé : Romantisme plus chic.

Vladimir Volegov (1957)

 

Rouge : symbole de passion, de sensualité. 


Rose ou fuchsia : pour un amour plus tempéré, mais tout aussi intense.


Corail ou jaune : signifie que votre cœur palpite pour votre bien-aimée.

 

Deux couleurs : séduction sensuelle 

 

 

 

 Cependant, les fleurs de pivoine ont quelques couleurs qui ont des significations bien définies :


Rose : la plus romantique des couleurs, pour les bouquets de mariage et les arrangements de table.

Blanc ou rose très pâle : c'est symbole d'un amour pudique, de nostalgie.

Charles Courtney Curran - Pivoines

 

Rouge foncé : Honneur et Respect. Elle symbolise aussi la richesse et la prospérité .
 

un bouquet multicolore : signifie la joie, 

Jeanne Kogay pivoines

 

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