L'Edda de Snorri (1179-1241) ou plus simplement l'Edda, également connue sous les noms d’Edda en prose et de Jeune Edda, est un texte littéraire en vieil islandais rédigé à partir de 1220 par Snorri Sturluson. Si l’Edda se veut d’abord un manuel de poésie scandinave traditionnelle (la poésie scaldique), c’est aussi et surtout une présentation complète et organisée de la mythologie nordique, qui en fait l’un des chefs-d’œuvre de la littérature médiévale (et plus spécifiquement de la littérature norroise) et un classique de la littérature islandaise.
manuscrit regroupant un ensemble de poèmes, compilation que l’on doit à Snorri Sturluson (1179-1241).
Ces textes résument les traditions nordiques qui, transmises oralement jusque là, menaçaient de s’égarer et de se perdre. L’Edda renvoie donc à des traditions bien antérieures au Moyen-Âge de Sturluson.
Yggdrasil, extrait :
..."Je connais neuf mondes, neuf domaines couverts par l’arbre du monde.
Cet arbre sagement édifié qui plonge jusqu’au sein de la terre…
Kormt et Orrnt et les deux Kerlaugar
Thor doit les passer à gué, chaque jour
Quand il s'en va juger près du frêne Yggdrasil.
Car Asbru brûle, tout entier enflammé,
Et bouillonnent les eaux sacrées.
D'origine fort diverse,
j'estime que sont les Nornes:
Elles ne possèdent pas le même lignage.
Certaines sont de la race des Ases,
Certaines sont de la race des Elfes,
Certaines sont filles de Dvalin.
Le frêne Yggdrasil subit des épreuves
Plus grandes que ne le savent les hommes.
D 'en haut un cerf le broute, sur le côté,
il pourrit, et d'en bas Nidhogg le ronge.
Il est dit également ceci :
Plus de serpents se trouvent sous le frêne Yggdrasil
Que ne peut se l'imaginer un vieil insensé:
Goin et Moin - Ce sont les fils de Grafvitnir -,
Grabak et Grafvollud, Ofnir et Svafnir,
Je sais que toujours de l'arbre
Ils rongeront les rameaux.
Je sais qu'il est un frêne appelé Yggdrasil,
Arbre altier, sacré, de blanche boue aspergé.
De là viennent les gouttes de rosée
Qui tombent dans les vallées.
Toujours vert, il se dresse
Au-dessus de la source d'Urd.
...
Le Hávamál
Ce poème du monde paysan qui préserve les mythes de l'Edda poétique et la dimension épique de l'aventure humaine est attribué au dieu de la poésie Odin.
Et c'est au prix d'un autre sacrifice que le dieu obtint le secret des runes : Blessé par sa propre lance Gungnir, Odin se pend à Yggdrasil, le frêne axial du monde, durant neuf nuits, sans boire ni manger.
C'est en tout cas ce que révèle le Rúnatal ("Dénombrement des runes"), un des poèmes qui compose le Hávamál (les "Dits du Trés-Haut") :
Il est dit, aux stances 138 et 139 du Havamal.
Ecritures que nous transmettent lesdits de Odin, le Très Haut
Yggdrasil, extrait
Le secret des runes
"Je sais que je pendis
À l'arbre battu des vents Neuf nuit pleines,
Navré d'une lance
Et donné à Odin,
Moi-même à moi-même donné,
-À cet arbre
Dont nul ne sait
D'où proviennent les racines.
Point de pain ne me remirent
Ni de corne;
Je scrutai en dessous,
Je ramassai les runes,
Hurlant, les ramassai,
De là, retombai."