29 janvier 2023 7 29 /01 /janvier /2023 22:08

 

 

 

 

Mythologie des arbres


Le cyprès - Cupressus

 

 

Le Cyprès commun, cupressus sempervirens, encore appelé cyprès sempervirent, cyprès toujours vert, cyprès d'Italie, cyprès de Provence, ou encore cyprès méditerranéen est un arbre de la famille des Cupressaceae.


C'est un conifère élégant à  la silhouette élancée, est un arbre ou un arbuste buissonnant,  pouvant atteindre une hauteur de 5 à 40 mètre, représentatif de la flore méditerranéenne, l'arbre des cimetières, symbole du deuil dans le monde méditerranéen.

 

Ses racines sont lignifiées, ce qui lui permet de rester stable malgré sa grande taille.

 

Trônant seul sur une pelouse, ou aligné en une haie ou un brise-vent, le cyprès constitue un bon élément de décoration. En outre, il est tout à fait indiqué pour orner le balcon ou la terrasse, ou encore les massifs. Sa culture se fait sur la majeure partie de l’année, bien que certaines saisons soient plus propices à sa plantation, comme le printemps par exemple.

 

Pour une apparence décorative, une taille du cyprès s’impose. Elle s’effectue à la fin de l’été ou au début du printemps. A défaut d’être taillé, le cyprès continue à grandir.

 


Le cyprès est une plante rustique qui supporte les températures froides, jusqu’à -20°C. Il tolère le vent mais apprécie surtout le soleil et de chaleur.
 

 

Le Cyprès est originaire de localités éparses dans les grandes régions tempérées chaudes ou subtropicales de l'hémisphère nord. Son aire d'origine comprend l'ouest de l'Amérique du Nord et l'Amérique centrale, le nord de l'Afrique, le Moyen-Orient, l'Himalaya, la Chine méridionale et le nord du Viet Nam.

 

À présent, il est auprès

De Fo-hi, dans les prés frais,

Où les sages s'en vont tous,

À l'ombre des grands cyprès,

Boire et rire avec les fous.

Charles Cros (1842-1888) Li-taï-pé - 1873


 


 

 L'écorce est brune-grise, assez fine et crevassée.

 

 

Les rameaux sont généralement assez courts et ont une section transversale quadrangulaire. Les jeunes pieds portent des aiguilles et les plus âgés des écailles vertes, imbriquées de façon assez serrée sur quatre rangs, un sur chaque face du rameau. 

 

Les feuilles sont en forme d'écailles triangulaires, disposées par paires opposées-décussées recouvrant totalement les rameaux. Elles persistent de 2 à 4 ans. Elles  ne sont jamais piquantes. Le feuillage a une odeur de résine fruitée délicieuse. 


 

 

La floraison du cyprès apparaît de février à avril selon le climat. Les cônes apparaissent à l'extrémité des rameaux. Les cônes mâles sont jaunes à brun et les cônes femelles sont verts et globuleux.



 

Les fleurs femelles sont des cônes ronds verdâtres globuleux ou ovoïdes, sont formés de 4 à 14 écailles également disposées par paires opposées-décussées. Elles atteignent leur maturité en 18 à 24 mois après la pollinisation, qui se fait par le vent. Attention, le pollen est allergisant.

 

 

Les graines sont petites. Elles portent deux ailes, de part et d'autre de la graine.


 

 

 

Le nombre d'espèces incluses dans ce genre varie de 16 à 31, voire plus. De nombreuses espèces sont cultivées comme arbres d'ornement. 

 


Liste des espèces

 


Le Cyprès de Santa Cruz - Cupressus abramsiana 

est un arbre résineux de la famille des Cupressacées originaire de Californie. 

Habitat : Régions maritimes à hivers doux.



 

Le Cyprès de l'Arizona - Cupressus arizonica

Cyprès bleu, 

(syn. Le Cyprès Piute - Cupressus nevadensis)

est un arbre de la famille des Cupressacées, originaire des régions du Sud-Ouest de l'Amérique du Nord, souvent cultivé comme arbre d'ornement.

Cette espèce, originaire des régions du Sud-Ouest de l'Amérique du Nord, arbore un très beau feuillage persistant gris bleu, ponctué de taches blanches de résine. 
À l'état naturel, l'espèce se trouve souvent dispersée en petits peuplements, ne formant pas de grandes forêts.

C'est un arbre qui croît dans des régions arides, en montagne, à des altitudes variant de 1800 à 2500 mètres.

Le cyprès de l'Arizona est un arbre toujours vert, de taille moyenne, dont la silhouette est conique plus ou moins ovoïde. Il peut atteindre une hauteur de 10 à 25 m.

 

 

Le Cyprès du Maroc - Cupressus atlantica, 

Cyprès de l'Atlas,

est un arbre de la famille des Cupressaceae, originaire du Maroc. 

Cet arbre est considéré comme une espèce en danger de disparition.

Le cyprès du Maroc est une espèce rare, endémique du sud de Maroc, que l'on trouve dans la vallée de l'oued N'Fiss dans les montagnes du Haut Atlas marocain au sud de Marrakech dans l'ouest du Maroc. La majorité des individus sont anciens, avec très peu de régénération naturelle, notamment à cause du surpâturage par les chèvres.



 

Le Cyprès de Baker - Cupressus bakeri, 

Cyprès de Modoc

est un arbre de la famille des Cupressaceae, originaire du sud-ouest des États-Unis. Il est considéré comme une espèce vulnérable. Sa diffusion est restreinte à des sites difficiles.
 

Cette espèce à croissance lente, est originaire d'une zone restreinte du Sud-Ouest des États-Unis :

- dans le nord de la Californie, dans les comtés de Siskiyou, Modoc, Shasta et de Plumas,

- dans le sud-ouest de l'Oregon, très localisé dans les comtés de Josephine et de Jackson.

On trouve ce cyprès en général sous forme de petits peuplements épars, ne formant jamais de grandes forêts, à des altitudes comprises entre 900 et 2000 mètres.


 


Le Cyprès de Bentham - Cupressus benthamii Endl.,

Arbre pouvant atteindre 25-30 m. Feuillage généralement pyramidal. Rameaux flexibles, légèrement pendants souples au toucher chez les individus jeunes.

 

 
Le Cyprès du Bhoutan - Cupressus cashmeriana

Cyprès de l’Himalaya,  Cupressus torulosa

Cyprès du Cachemire

est un arbre de la famille des Cupressacées, originaire de l'Est de l'Himalaya.  Il y pousse à des altitudes comprises entre 1 250 et 2 800 m.
Le nom spécifique cashmeriana, "du Cachemire", s'explique par le fait que l'espèce a d'abord été découverte dans cette région, bien qu'elle n'y existe pas à l'état sauvage, en 1838 par John Forbes Royle, botaniste britannique attaché à la Compagnie des Indes.

C'est un conifère de taille moyenne à grande pouvant atteindre 20 à 45 m de haut, rarement beaucoup plus, et un diamètre de tronc de 3 mètres.

Arbre national du Bhoutan, où il est souvent associé à des sites religieux ; il est largement planté autour des monastères et des temples.



 

Le Cyprès de Cheng - Cupressus chengiana

Arbre pouvant atteindre 30 m,  endémique de Chine Centrale où il pousse sporadiquement dans les zones montagneuses entre 800 et 2900 m d'altitude. C'est une espèce vulnérable, aux rameaux verts denses et vigoureux. 

 


Le Cyprès du Yunnan - Cupressus duclouxiana, 

Arbre moyen de 20-25 m, endémique du Sud de la Chine depuis le Sud-ouest du Sichuan jusqu'au Sud-est du Xizang (Tibet) en passant par le Yunnan. Il pousse dans les forêts des zones montagneuses entre 1400 et 3300 m d'altitude.

Sa couronne d'abord conique puis arrondie à aplatie chez les vieux sujets. Ramure assez dense avec des rameaux très étalés et retombants sans être pleureurs.



Le Cyprès du Tassili - Cupressus dupreziana, 

Cyprès de Duprez, tarout en tamahaq 

Arbre de la famille des Cupressacées, endémique du massif montagneux du Tassili n'Ajjer, dans le centre du Sahara et dans le sud-est du territoire algérien. Il y forme un peuplement unique et isolé, à des centaines de kilomètres de tout autre arbre (de même genre). 

Cet arbre est considéré comme une espèce en danger de disparition. 

C'est une des 'quatre espèces" retenues à l’issue de 25 ans des recherches  pour replanter l’Estérel.




Le Cyprès de Chine - Cupressus funebris 

Arbre de la famille des Cupressaceae, originaire de Chine, cultivé comme arbre d'ornement, notamment dans les monastères. 

Il mesure de 20 à 35 mètres de haut et comporte un tronc pouvant atteindre deux mètres de diamètre, et pousse plutôt dans la moitié Sud de la Chine.
 


 

Le Cyprès de Tibet - Cupressus gigantea

Grand arbre,  de 40-45 m pour un diamètre de tronc qui dépasse souvent les 3 m.  Les rameaux sont denses, vigoureux,

Ce cyprès est endémique et localisé au Sud-est du Xizang (Tibet) où il pousse le long des rivières entre 3000 et 3500 m d'altitude. Ce taxon est en danger. 
 


 

Le Cyprès blanc de l'Arizona - Cupressus glabra

Cette espèce est originaire de l'Arizona, cultivé surtout comme ornemental pour sa forme en pointe élancée. Il est présent dans la forêt de conifères montagnarde, les forêts mixtes de feuillus et de conifères, et les prairies arbustives des vallées. 

Ils est particulièrement connu pour sa robustesse, car peu importe le climat, il sera parfaitement à l’aise. Le bois de ces arbres dégage une odeur d'encens.


 

 

Le Cyprès de Gowen - Cupressus goveniana 

Cyprès de Californie 

est un arbre de la famille des Cupressaceae originaire de la Californie aux États-Unis, considéré comme une espèce menacée.

C'est un arbre toujours vert de forme générale conique, de taille très variable en fonction des conditions de milieu, pouvant aller d'arbres nains de moins d'un mètre à l'âge adulte sur certains sites jusqu'à des géants de 60 mètres de haut dans des conditions idéales.

Le feuillage forme des rameaux denses, de couleur vert foncé à jaune vert. Les feuilles, en forme d'écailles, couvrent des ramules arrondies (et non pas aplaties).


 

 
le Cyprès de Guadalupe - Cupressus guadalupensis 

est un arbre de la famille des Cupressaceae, originaire de l'île de Guadalupe au Mexique.

Cet arbre est considéré comme une espèce menacée.

Il en existe de petits peuplements épars du nord au sud de la Californie (États-Unis).

Ce cyprès est un arbre toujours vert à houppier conique plus ou moins ovoïde, de taille variable, les grands arbres adultes atteignant 10 à 20 mètres de haut.

Le feuillage forme des rameaux denses, de couleur vert foncé à gris vert.


 


Le Cyprès du Mexique - Cupressus lusitanica

Cyprès du Portugal, Cyprès de Goa

arbre de la famille des Cupressacées originaire d'Amérique centrale, cultivé comme arbre d'ornement dans les parcs et grands jardins.

Le nom spécifique, lusitanica (c’est-à-dire de Lusitanie, ancien nom du Portugal), lui a été donné par le botaniste britannique Philip Miller qui l'a décrit en 1768. Cette espèce était cultivée en Grande-Bretagne depuis 1682, année où elle fut importée du Portugal. 

Ce cyprès fut en effet importé pour la première fois en Europe par des moines espagnols qui le plantèrent au monastère de Buçaco, près de Coimbra au Portugal vers 1634. 

Elle croît en montagne à des altitudes comprises entre 500 et 4000 mètres.
Le cyprès du Portugal est un arbre toujours vert qui peut atteindre 20 à 30 mètres de haut, voire 40 mètres. Sa forme générale est conique-ovoïde.

 

 

le Cyprès de MacNab - Cupressus macnabiana

Petit arbre d'une dizaine de mètres mais pouvant occasionnellement atteindre 25-30 m. Port plutôt pyramidal élancé à colonnaire à ramifications relativement éparses. Écorce fine, brun-rougeâtre, lisse au début puis plus rugueuse par la suite par accumulation de couches successives qui se desquament en fines plaques.

Localisé au Nord de la Californie, dans Coast Ranges Mts ainsi que dans le Nord de la Sierra Nevada, environ jusqu'au niveau de Sacramento.

Cette espèce s'hybride naturellement avec C. sargentii de la même région mais, semble-t-il pas avec C. bakeri (aucune citation relevée) également de la même zone.

 



le Cyprès de Lambert - Cupressus macrocarpa 

Cyprès de Monterey

est une espèce d'arbre de la famille des Cupressacées, endémique de la côte centrale de la Californie.

Arbre sempervirent, de grande taille, qui devient souvent irrégulier et tabulaire sous l'effet des vents forts qui caractérisent son aire d'origine. 
Il peut pousser jusqu'à 25 mètres de hauteur et son tronc peut atteindre un diamètre plus de 2 mètres ou plus.

L'habitat naturel de ce cyprès est connu pour être frais, aux étés humides et presque constamment baigné par les brumes marines. Il ne résiste pas aux températures inférieures à - 15 °C.

Le feuillage pousse en rameaux denses, de couleur vert brillant.

 


 
 
le Cyprès de Nootka - Cupressus nootkatensis D. Don, 

est une espèce d’arbres du genre Cupressus de la famille des Cupressaceae, originaire de l'ouest de l'Amérique du Nord, largement cultivé comme arbre ou arbuste d'ornement.

Le nom spécifique, nootkatensis, fait référence à l'île Nootka (proche de l'île de Vancouver) où cet arbre fut découvert en 1793 par Archibald Menzies.

Le Cyprès de Nootka est un grand arbre pouvant atteindre 20 à 40 mètres de haut (exceptionnellement à 61 mètres14), en général à port pleureur.
C'est un arbre qui croît généralement dans des stations humides en montagne, souvent près de la limite des arbres, mais parfois à des altitudes plus basses.

Son feuillage est formé de rameaux aplatis, très denses, constitués de feuilles en forme d'écailles de 3 à 6 mm de long, de couleur vert foncé mat
Les plus anciens spécimens de Cyprès de Nootka connus dans le monde se trouvent dans la chaîne des Caren Range (dans la péninsule de Sechelt, sur la côte ouest de la Colombie-Britannique). L'un d'eux aurait 1834 ans.

Cet arbre a été introduit en France dès 1851, puis dans le reste de l'Europe.

 

 

Le Cyprès de Mendocino - Cupressus pygmaea 

Cyprès pygmée

endémique à certaines terrasses côtières et chaînes de montagnes côtières des comtés de Mendocino et de Sonoma dans le nord-ouest de la Californie. C'est un arbre très variable, et étroitement apparenté à Cupressus goveniana, suffisamment pour être parfois considéré comme une sous-espèce de celui-ci.

Le feuillage est de couleur vert foncé à vert clair terne.

Il a une forme de croissance très variable, en fonction des conditions du sol. Dans la communauté végétale de la forêt pygmée sur des sols pauvres, acides et dépourvus de nutriments avec un drainage entravé par une croûte de fer, il s'agit d'un arbre rabougri de 0,2 à 5 mètres de hauteur à maturité.

Lorsqu'il pousse sur des sols profonds et bien drainés, il peut s'agir d'un grand arbre atteignant 30–50 mètres de hauteur. L'écorce est gris-brun foncé, à texture filandreuse, et fissurée sur les vieux arbres.

 

 

Le Cyprès de Sargent - Cupressus sargentii 

Arbre de 10-20 m pouvant atteindre jusqu'à 25 m, mais souvent arbustif et inférieur à 10 m. Couronne d'abord étroitement conique ou largement buissonnante puis nettement toujours plus large que haute ou colonnaire, plutôt ouverte avec des branches horizontales.

L'écorce est rugueuse, sillonnée, fibreuse, gris-foncé à brun-gris presque noirâtre. 

Il est originaire de Californie et est répartie en deux populations disjointes de plus de 250 km.

La population du Nord est la plus importante et se trouve dans Coast Ranges Mts jusqu'au Nord de la baie de San Francisco. La population plus au Sud se situe dans la chaine de montagnes de Santa Lucia. En fait, entre les Comtés de Mendocino au Nord de San Francisco et de Santa Barbara au Sud on ne trouve que quelques stations très dispersées dans les chaînes de montagnes. 
On la trouve entre 50 et 1100 m d'altitude dans les zones de chaparral, les forêts sur les pentes.

Le Cyprès de Sargent se reproduit généralement à l'aide d' un feu de forêt, ce qui provoque une ouverture des cônes et une exposition du sol minéral nu pour la germination des semis, bien que parfois les graines tombent et germent sans feu , bien que de telles semble être l'exception plutôt que la règle. Il arrive souvent que de nombreux arbres d' un même peuplement aient tous le même âge.

 

 

 

Le Cyprès toujours-vert - Cupressus sempervirens, 

Cyprès d'Italie, cyprès de Provence, ou encore cyprès méditerranéen
cyprès commun, cyprès sempervirent

arbre de la famille des Cupressaceae. Il est originaire d'Asie mineure, mais il a été acclimaté dans tout l'hémisphère nord, et plus particulièrement autour du bassin méditerranéen.

Il résiste à −20 °C et tolère une sécheresse relative. Il est aussi présent dans l'hémisphère sud comme à Antananarivo où il est commun.

L'arbre peut atteindre 20 à 30 m de haut et 2 m de tour. 

Il est très ramifié, excepté dans sa partie inférieure. L'écorce est brune-grise, assez fine et crevassée.

L'arbre a deux ports totalement différents : la forme horizontalis, à aspect pyramidal et à branches très étalées (dite "cyprès mâle"), et la forme fastigiata, à aspect très élancé, ressemblant à une colonne ou un pinceau (dite "cyprès femelle ").
 

 

  
Le Cyprès doré vietnamien - Cupressus vietnamensis

Arbre originaire de la province de Hà Giang dans le Nord du Viet-Nam et étroitement apparenté au cyprès de Nootka. 

Cet arbre présente la particularité d'avoir deux types de feuilles au stade adulte : des feuilles en écaille, et des feuilles en aiguille (forme souvent rencontrée sur diverses espèces de cyprès au stade juvénile).

C'est une espèce menacée. L'arbre est rare et son aire de diffusion très restreinte. La principale menace est l'exploitation par l'homme, l'arbre étant très recherché localement pour son bois brun jaune, dur et odorant.
 

 

Hybrides

 

 

Le Cyprès de Leyland - Cupressus leylandii

(Cupressus macrocarpa, Cupressus nootkatensis)

est un conifère, hybride intergénérique entre le cyprès de Nootka, Xanthocyparis nootkatensis et le cyprès de Lambert, Cupressus macrocarpa. 

Les Leyland sont des conifères de grande taille, hauts et étroits, pouvant atteindre les 30 m de hauteur lorsqu’ils ne sont pas taillés. Leur croissance est très rapide : dans un sol riche, il s’élève d’environ 9 m en 10 ans !

Il fait partie de la famille des Cupressacées. Très vigoureux, lorsque les leylands sont apparus ils sont devenus rapidement une espèce incontournable des haies. 

Tolérants, peu couteux à la production, et très rapides de croissance. Toutefois, la plantation de cyprès de Leyland dans les haies est remise en cause aujourd’hui, au profit de haies mixtes ou libres.

 

 

 

 

Les "faux cyprès"

 

D'autres espèces sont désignées par le nom vernaculaire de "cyprès". Ce sont soit des espèces appartenant aux genres Chamaecyparis et Widdringtonia, parents éloignés du genre Cupressus, soit des plantes appartenant à la famille des Cupressaceae ayant certains caractères ressemblants avec les vrais cyprès.

 

Genre Chamaecyparis

- le Cyprès de Formose - Chamaecyparis formosensis

- le Cyprès de Lawson - Chamaecyparis lawsoniana

- le Cyprès du Japon ou hinoki faux-cyprès - Chamaecyparis obtusa

- le Cyprès de Sawara - Chamaecyparis pisifera

- le Cyprès blanc de l'Atlantique - Chamaecyparis thyoides

 

Genre Widdringtonia

- Widdringtonia cedarbergensis - le Cyprès du Cap 

Le Cyprès de Clanwilliam (Widdringtonia cedarbergensis J.A. Marsh), connu également et entre autres sous le nom de Cèdre du Cap, Cèdre de Clanwilliam ou Cyprès africain, de la famille des Cupressaceae (celle des cyprès), est un arbre endémique des montagnes de Cederberg au nord-est du Cap, nord de la province du Cap et sud de la province de Cap-Occidental, Afrique du Sud. Il est inscrit comme étant en danger critique de disparition.

 

- Widdringtonia nodiflora

- Widdringtonia schwarzii 

Widdringtonia schwarzii était auparavant appelé "Cèdre de Willomore", mais a été renommé Cyprès de Willomore pour une meilleure correspondance botanique.
Cet arbre est une espèce de Widdringtonia originaire d'Afrique du Sud, où il est endémique des montagnes de Baviaanskloof et Kouga à l'ouest de Port Elizabeth, province du Cap-Oriental. Il est en danger critique de disparition.

 

- Widdringtonia whytei 
appelé pendant longtemps Cèdre du Mulanje bien qu'il soit apparenté aux cyprès, est un arbre de la famille des Cupressaceae (celle des cyprès), endémique du mont Mulanje au Malawi dont il est l’arbre national. Son nom corrigé est Cyprès de Mulange. Il est également connu sous les noms de Cèdre de montagne et Cyprès de montagne.
 

 

 

 

Genre Widdringtonia

- Widdringtonia cedarbergensis - le Cyprès du Cap 

Le Cyprès de Clanwilliam (Widdringtonia cedarbergensis J.A. Marsh), connu également et entre autres sous le nom de Cèdre du Cap, Cèdre de Clanwilliam ou Cyprès africain, de la famille des Cupressaceae (celle des cyprès), est un arbre endémique des montagnes de Cederberg au nord-est du Cap, nord de la province du Cap et sud de la province de Cap-Occidental, Afrique du Sud. Il est inscrit comme étant en danger critique de disparition.

 

 

- Widdringtonia nodiflora – Cyprès des montagnes

est un arbre de la famille des Cupressaceae, il est originaire d’Afrique du Sud, dans les zones montagneuses. C’est un arbre en général de petite taille au feuillage en forme d’écailles, il portera des cônes globuleux, chaque arbre produisant des fruits mâles et femelle.

Il est unique dans le genre par sa capacité à repousser très facilement depuis la souche, cela lui permet de survivre aux incendies de forêt, un facteur majeur qui favorise son abondance par rapport aux autres espèces du genre. Il s’adaptera également bien en pot.

Les plants sont issus de graines en provenance d’Afrique du Sud. Très rare en culture.

 

 

- Widdringtonia schwarzii 

Widdringtonia schwarzii était auparavant appelé "Cèdre de Willomore", mais a été renommé Cyprès de Willomore pour une meilleure correspondance botanique.

Cet arbre est une espèce de Widdringtonia originaire d'Afrique du Sud, où il est endémique des montagnes de Baviaanskloof et Kouga à l'ouest de Port Elizabeth, province du Cap-Oriental. Il est en danger critique de disparition.
 

 

- Widdringtonia whytei 

appelé pendant longtemps Cèdre du Mulanje bien qu'il soit apparenté aux cyprès, est un arbre de la famille des Cupressaceae (celle des cyprès), endémique du mont Mulanje au Malawi dont il est l’arbre national. Son nom corrigé est Cyprès de Mulange. Il est également connu sous les noms de Cèdre de montagne et Cyprès de montagne.

 

 

Autres conifères

 


Cyprès chauve (Taxodium distichum)

 

Cyprès des étangs (Taxodium ascendens)

 

Cyprès de marais mexicain (Taxodium mucronatum)

 

Cyprès de Patagonie (Fitzroya cupressoides)

 

 

Cyprès de Russie ou cyprès de Sibérie, (Microbiota decussata),

 

 

 

Cyprès de la Cordillère (Austrocedrus chilensis)

 

 

Cyprès de Fujian (Fokienia hodginsii)

 

 

Cyprès de las Guaitecas (Pilgerodendron uviferum)

 

 

Etymologie

 


Du latin cupressus, cypressus, cyparissus,

emprunté au grec ancien κυπάρισσος. Antonomase de Cyparissos (Κυπάρισσος), jeune homme aimé d’Apollon, métamorphosé en cyprès.


Sempervirens se traduit par "toujours vert", ce qui témoigne de son feuillage persistant.

Allemand : Zypresse - Anglais : cypress - Breton : siprezenn - Chinois :  bǎishù ou bóshù - Danois : cypres -Espagnol : ciprés -Hongrois : ciprus -
Italien : cipresso - Japonais : itosugi, saipuresu - Néerlandais : cipres -
Norvégien : sypress - Occitan : ciprès (oc) - Polonais : cyprys - Portugais : cipreste - Roumain : chiparos -Tchèque : cypřiš 

Le cyprès pourrait aussi tirer son nom, Cupressus, de Cyprus, qui indiquerait une supposée origine chypriote.

 

 

 

Mythologies persanes

 


Originellement, Mithra est une divinité indo-iranienne dont l’existence est attestée dès le XIVe siècle av. J.-C. chez les Hittites. 

Mithraisme est un culte à mystères, apparu pendant le IIe siècle av. J.-C. en Perse.

Le document le plus ancien qui mentionne cette divinité est ce que l’on appelle l’Avesta qui est un livre religieux perse.


Chaque Iranien plantait un cyprès lors de la naissance de son enfant. 

Le cyprès présent dans le mithraïsme a été une source d’inspiration pour les chrétiens et les musulmans, qui ont introduit les arbres de son type dans leurs traditions.
 

 

 

Mythologie greco-romaine  

 

Hadès/Pluton et le cyprès

L'un des attributs qu'on voit le plus souvent auprès de Hadès (grec) Pluton (Romain), c'est le cyprès, dont le feuillage sombre et lugubre a toujours semblé consacré à la mélancolie et à la douleur. 

Ceux qu'on lui dévouait en étaient couronnés, et les prêtres de ce dieu portaient toujours des vêtements parsemés de feuilles de cet arbre. 

 

 
 

Selon Ovide (43 av. J.C. - 17 ou 18 ap. J.-C.), poète latin  

Les Métamorphoses Livre X vers 86                                        
 

Au milieu de cette forêt qu'on vit obéissant au charme des vers, le cyprès, verdoyante pyramide,vint se joindre à la foule des arbres charmés par le chant douloureux d'Orphée. Le cyprès avait jadis été un enfant, Cyparissus, qui était le plus beau de l'île de Céos, cher au dieu Phébus-Apollon, dont la main sait également manier l'arc et la lyre.                                                                                        
Dans les champs de Carthée errait un cerf fameux consacré aux Nymphes de ces contrées. Un bois spacieux et doré orne sa tête ; un collier d'or pare son cou, flotte sur ses épaules ; attachée par de légers tissus, une étoile d'argent s'agite et brille sur son front. À ses oreilles pendent deux perles éclatantes, égales en grosseur.

Libre de toute crainte, affranchi de cette timidité aux cerfs si naturelle, il fréquente les toits qu'habitent les humains. Il présente volontiers son cou aux caresses d'une main inconnue.

Mais qui l'aima plus que toi, jeune Cyparissus, le plus beau des mortels que l'île de Cos ait vu naître ? Tu le menais dans de frais et nouveaux pâturages ; tu le désaltérais dans l'eau limpide des fontaines : tantôt tu parais son bois de guirlandes de fleurs ; tantôt, sur son dos assis, avec un frein de pourpre, tu dirigeais ses élans, tu réglais sa course vagabonde.                                         
Couché sur le gazon, dans un bocage épais, le cerf goûtait le frais, le repos, et l'ombre. Cyparissus imprudemment le perce de son dard ; et le voyant mourir de cette blessure fatale, il veut aussi mourir. Que ne lui dit pas le dieu du jour pour calmer ses regrets ! en vain il lui représente que son deuil est trop grand pour un malheur léger.                                                     
Cyparissus gémit, et ne demande aux dieux, pour faveur dernière, que de ne jamais survivre à sa douleur. Cependant il s'épuise par l'excès de ses pleurs. De son sang les canaux se tarissent. Les couleurs de son teint flétri commencent à verdir. Ses cheveux, qui naguère ombrageaient l'albâtre de son front, se hérissent, s'allongent en pyramide, et s'élèvent dans les airs.
Apollon soupire :

"Tu seras toujours, dit-il, l'objet de mes regrets. Tu seras chez les mortels le symbole du deuil et l'arbre des tombeaux (Cyprès)."

En vain Appolon avertit Cyparisse de limiter son chagrin (Johann Ulrich Edition 1690)


    

 

Selon Silvanus (III° siècle)

Cyparisse aurait aussi été aimé du dieu Zéphyr et, selon la tradition latine, de Silvanus, l'esprit gardien des forêts, bien que seul le dieu Apollon aurait atteint l'amour du garçon.

Apollon a donné à Cyparisse l'un de ses cerfs sacré, consacré aux nymphes du pays de Carthée, sur l'île de Céos, qui devinrent désormais le fidèle compagnon du garçon. Cyparisse a orné les bois d'or de l'animal avec des guirlandes de pierres précieuses, qui pendaient également à son cou. À une occasion, Apollon a également donné à Cyparisse un javelot pour la chasse, mais le jeune homme, en essayant de chasser un autre cerf, a tué le sien par erreur.

La douleur du garçon pour la perte de son animal était si intense qu'il a demandé au dieu Apollon de lui permettre de le pleurer pour toujours et que ses larmes coulent éternellement. Le dieu accepta sa demande et le transforma en cyprès, l'arbre de la tristesse, de la douleur et du deuil des proches, consacré depuis au défunt.

Giorgio Andreoli (1465 /1470-1555) Cyparisse, 

 

    


 

 

 

Le cyprès et la bible

 


Cantique des cantiques 1.17 

Elle
"Notre couche est un lit de verdure. Les poutres de nos maisons sont des cèdres, et nos lambris des cyprès".

 

Ecclésiaste : 24.17 


"Je me suis élevée comme le cèdre dans le Liban et comme le cyprès dans le mont Hermon." 

 

Ecclésiaste : 50.11 

"Simon, fils du grand-prêtre Onias, a paru comme un olivier qui pousse ses rejetons, et comme un cyprès qui s’élève en, hauteur."

 

Samuel : 6.5 

"David et toute la maison d'Israël jouaient devant l'Eternel de toutes sortes d'instruments de bois de cyprès (berowsh), des harpes, des luths, des tambourins, des sistres et des cymbales."

 

Rois : 5.8 

"Et Hiram fit répondre à Salomon: J'ai entendu ce que tu m'as envoyé dire. Je ferai tout ce qui te plaira au sujet des bois de cèdre et des bois de cyprès (berowsh)."

 

Rois : 5.10

"Hiram donna à Salomon des bois de cèdre et des bois de cyprès (berowsh) autant qu'il en voulut."

 

Rois : 6.15 

"Salomon en revêtit intérieurement les murs de planches de cèdre, depuis le sol jusqu'au plafond; il revêtit ainsi de bois l'intérieur, et il couvrit le sol de la maison de planches de cyprès (berowsh)."

 

Rois : 6.34 (6:33) 

"Et deux battants de bois de cyprès (berowsh); (6:34) chacun des battants était formé de deux planches brisées."

 

Rois : 9.11 

"Alors, comme Hiram, roi de Tyr, avait fourni à Salomon des bois de cèdre et des bois de cyprès (berowsh), et de l'or, autant qu'il en voulut, le roi Salomon donna à Hiram vingt villes dans le pays de Galilée."

 

Rois : 19.23 

"Par tes messagers tu as insulté le Seigneur, Et tu as dit: Avec la multitude de mes chars, J'ai gravi le sommet des montagnes, Les extrémités du Liban; Je couperai les plus élevés de ses cèdres, Les plus beaux de ses cyprès (berowsh), Et j'atteindrai sa dernière cime, Sa forêt semblable à un verger;"

 

Chroniques : 2.8 

"Envoie-moi aussi du Liban des bois de cèdre, de cyprès (berowsh) et de sandal; car je sais que tes serviteurs s'entendent à couper les bois du Liban. Voici, mes serviteurs seront avec les tiens."

 

Chroniques : 3.5 

"Il revêtit de bois de cyprès (berowsh) la grande maison, la couvrit d'or pur, et y fit sculpter des palmes et des chaînettes.'

 

Psaumes : 104.17 

"C'est là que les oiseaux font leurs nids; La cigogne a sa demeure dans les cyprès (berowsh),"

 

Esaïe : 14.8 

"Les cyprès (berowsh) même, les cèdres du Liban, se réjouissent de ta chute: Depuis que tu es tombé, personne ne monte pour nous abattre."

 

Esaïe : 37.24 

"Par tes serviteurs tu as insulté le Seigneur, Et tu as dit: Avec la multitude de mes chars, J'ai gravi le sommet des montagnes, Les extrémités du Liban; Je couperai les plus élevés de ses cèdres, Les plus beaux de ses cyprès (berowsh), Et j'atteindrai sa dernière cime, Sa forêt semblable à un verger;"

 

Esaïe : 41.19 

"Je mettrai dans le désert le cèdre, l'acacia, Le myrte et l'olivier; Je mettrai dans les lieux stériles Le cyprès (berowsh), l'orme et le buis, tous ensemble;"

 

Esaïe : 55.13 

"Au lieu de l'épine s'élèvera le cyprès (berowsh), Au lieu de la ronce croîtra le myrte; Et ce sera pour l'Eternel une gloire, Un monument perpétuel, impérissable."

 

Esaïe : 60.13

"La gloire du Liban viendra chez toi, Le cyprès (berowsh), l'orme et le buis, tous ensemble, Pour orner le lieu de mon sanctuaire, Et je glorifierai la place où reposent mes pieds."

 

Ezéchiel : 27.5 

"Avec des cyprès (berowsh) de Senir ils ont fait tous tes lambris; Ils ont pris des cèdres du Liban pour t'élever un mât;"

 

Ezéchiel : 31.8 

"Les cèdres du jardin de Dieu ne le surpassaient point, Les cyprès (berowsh) n'égalaient point ses branches, Et les platanes n'étaient point comme ses rameaux; Aucun arbre du jardin de Dieu ne lui était comparable en beauté."

 

Osée : 14.8 

"Ephraïm, qu'ai-je à faire encore avec les idoles? Je l'exaucerai, je le regarderai, Je serai pour lui comme un cyprès (berowsh) verdoyant. C'est de moi que tu recevras ton fruit."

 

Zacharie : 11.2 

"Gémis, cyprès (berowsh), car le cèdre est tombé, Ceux qui s'élevaient sont détruits! Gémissez, chênes de Basan, Car la forêt inaccessible est renversée !"


 

 

 

Tradition chrétienne

 


La symbolique du cyprès celle de la vie éternelle : son feuillage est toujours vert, avec toujours des fruits, son bois, quasi imputrescible, avec une odeur d'encens. 


C'est pourquoi il est utilisé pour la fabrication des cercueils des papes, souvent aussi pour ceux des dignitaires civils ou religieux et autres grands de ce monde. 


Autour des tombes, les cyprès étaient généralement plantés par deux pour les adultes (couples) ou isolés pour les enfants.


 

 

 

Tradition persanne


le cyprès fait parmi des éléments qui symbolisent le Bien et qui contribue à la lutte perpétuelle contre le Mal. 


Chaque Iranien plantait un cyprès lors de la naissance de son enfant. 


Le cyprès présent dans le mithraïsme (Mitra est originellement l'un des dieux souverains des Indo-Iraniens au côté de Varuna),  a été une source d’inspiration pour les chrétiens et les musulmans, qui ont introduit les arbres de son type dans leurs traditions. 


Ce culte à mystères, apparu pendant le II° siècle av. J.-C. en Perse.

Cyprès d'Abar-Kuh Iran - VéritéBeethoven

 

 

 

Il y a  4.000 ans, 


Dans l'Egypte antique, les médecins  utilisaient principalement les végétaux.
On employait l'huile extraite de ses feuilles et de ses cônes contre tous les désordres du système veineux, en particulier les hémorroïdes, les varices, les troubles de la ménopause.

 

Chez les Egyptiens, le cyprès symbolise le deuil mais aussi l’immortalité. Son bois odoriférant proche de l’encens, réputé imputrescible, étraient utilisés pour la fabrication des sarcophages. 
 

 

 

VI° siècle av. J.C.

 

 

Construction de Persépolis en 518 av. J.C.  pour illustrer la puissance des souverains achéménides. Les travaux s’étalèrent sur une soixantaine d’années.


Cyprès sur les bas-reliefs de Persépolis

 

 

La plantation de cet arbre au milieu du désert devint une tradition chez les Iraniens. Pour eux, le cyprès fait parmi des éléments qui symbolisent le Bien et qui contribue à la lutte perpétuelle contre le Mal. 


Dans les traditions populaires persanes, le désert est le lieu d’habitation des ogres (ghoul-e biâbâni).

 


Le cyprès apparaît aussi dans le Zoroastrisme, une religion née en Perse entre le Ier millénaire et le VIe siècle avant notre ère. La conversion du roi Vistasp est décrite ainsi : 


"...devant le roi, Zarathoustra planta un cyprès qui poussa très vite, et sur ses feuilles apparut une inscription en lettres d’or : "O roi Kai Vistasp, accepte la religion." Le cyprès évoque la flamme d’immortalité, l’auréole des saints ou des anges qui les rattache à la lumière de gloire de la Divinité. Les Amahraspands, entités célestes que rencontre Zarathoustra dans une terre sans ombres, ressemblent à des cyprès..."


Cf. Marijan Molé, Le problème zoroastrien et la tradition mazdéenne, P.U.F., Paris, 1963, p. 380


Pour combattre la présence effrayante des ogres, les Iraniens auraient planté des arbres toujours verts dans les déserts. L’histoire de cette pensée remonte sans doute au VIe siècle avant J.-C. : à cette époque, Zoroastre, le prophète iranien, fait planter deux cyprès dans le désert du Khorâssân afin de lutter contre les ogres du désert.


Page du Shâhnâmeh, manuscrit de Hossein ibn Hossein Bahmani. Il y est question du récit de Zoroastre apportant un cyprès du paradis qu’il plante à Kâshmar.

 

 

 

Confucius (551 av. J.-C.- 479 av. J.-C.) philosophe chinois

Entretien

..."C'est seulement quand l'hiver est arrivé qu'on s'aperçoit que le pin et le cyprès perdent leurs feuilles après tous les autres arbres"... 


 

 

 

V° siècle av. J.C. - III° siècle av. J.C.

 

 

Chouang-Tseu ou Zhuangzi (IV° siècle av. J.C.) penseur chinois auteur d'un texte essentiel du taoïsme  "le Zhuangzi — ou encore le "Classique véritable de Nanhua", Nánhuá zhēnjīng


..."Les frimas de l'hiver ne font ressortir qu'avec plus d'éclat la force de résistance du cyprès, qu'ils n'arrivent pas à dépouiller de ses feuilles"...


 

 

 

Chez les grecs et les romains, le cyprès symbolisaient le deuil. Il ornait les nécropoles, et lié au culte d’Hadès, (ou Pluton pour les Romains) dieu des Enfers, le dieu qui règne sur le séjour des morts. L'attribut que l'on voit le plus souvent auprès de lui, c'est le cyprès, dont le feuillage sombre exprime la tristesse et la douleur. 


Les prêtres de ce dieu s'en faisaient des couronnes et en parsemaient leurs vêtements dans les sacrifices.
 

 

 

Nabuchodonosor II,  roi du plus vaste Empire néo-babylonien entre 605 et 562 av. J.-C.

La construction du "Palais Nord" commémorée dans une inscription de Nabuchodonosor II


"Je rendis magnifique ma royale demeure. D'énormes poutres de cèdres venant des hautes montagnes, d'épaisses poutres de bois-ašuhu (pin ?) et des poutres de cyprès, j'en fis la toiture. 

Des vantaux en bois-musukannu (une essence précieuse), de cèdre et de cyprès, de buis et d'ivoire, plaqués d'argent et d'or, des seuils et gonds de bronze je plaçai à ses portes..."

Traduction reprise de Babylone 2008, p. 235.


 


 

 

5° siècle av. J.C. (ou début du 4°).

 


Dans la nécropole d'Hipponion (aujourd'hui Vibo Valentia) en Italie du Sud.

Hipponion

Lamelle découverte en 1965 est la plus ancienne qui nous soit parvenue à ce jour.

Elle provient d'une sépulture de femme. Repliée quatre fois sur elle-même, elle était déposée sur le cou de la défunte et semblait retenue à cet endroit par un fil, un collier ou un pendentif aujourd'hui disparus.

"...Ceci est consacré à Mnémosyne,

Quand tu seras sur le point de mourir,

tu t'en iras vers les demeures bien construites d'Hadès.

A droite, il y a une source près de laquelle se tient un cyprès blanc.

C'est là que les âmes des morts descendent et qu'elles s'y rafraîchissent..."



 

Dans la nécropole de Petelia, près de Crotone, en Calabre.

Petelia

Lamelle découverte en 1834  dans un tombeau, 

La petite tablette d'or est inscrite en grec ancien avec un dicton orphique et date d'entre 300 et 200 av. J.C.

Depuis 1843, l'original est conservé au British Museum . 

..."Tu trouveras à gauche de la maison d'Hadès une source,

Et à son côté se tiendra un cyprès blanc.

De cette source tu ne t'approcheras pas..."

 

 

Dans la nécropole près d'Eleutherna, en Crète Orientale.

Eleutherma

Lamelle découverte, datée du 3ème Siècle . Av. J.C.

"...Je suis desséchée par la soif et je meurs.

- Allons, bois à la source jamais tarie, à droite, là où se dresse le cyprès.

- Qui es-tu ? 

- Et d'où es-tu ? 

- Je suis fils de Terre et de Ciel étoilé..."

 

 

Dans le N-O  de la  Crète Conservée au Musée d'Héraklion,

Mylopotamos

Lamelle en forme de quartier de Lune,  datée du 2ème / 3ème S. Av. J.C. 

..." Je brûle de soif et je défaille : donnez-moi donc à boire

l'eau de la source qui coule pérenne, à droite, là où est le cyprès.

- Qui es-tu ? 

- D'où viens-tu ?

- Je suis fils de la Terre et du Ciel étoilé..."
 

 

 

V° siècle av. J.C.

 


Platon (428 / 427 av. J.-C.- 348 / 347 av. J.-C). philosophe antique de la Grèce classique, 


L'athénien

Clinias.

Étranger, en avançant, nous trouverons dans les bois consacrés

à Jupiter, des cyprès d’une hauteur et d’une beauté admirables,

et des prairies où nous pourrons nous arrêter et nous reposer. 
...

Livre 4

Clinias

Il n'y a pour ainsi dire pas de sapins ni de pins maritimes,

pas beaucoup de cyprès,

mais quelques pins ordinaires et quelques platanes, ..
 


 

 

Hippocrate (vers 460 av. J.-C.-377 av. J.-C.) médecin grec du siècle de Périclès, mais aussi philosophe, considéré traditionnellement comme le "père de la médecine", utilisait les fibres de l'arbre contre les maladies de l'utérus et du rectum. 

C’est un culte à mystères, apparu pendant le IIe siècle av. J.-C. en Perse.
 

 

 

I° siècle ap. J.C.

 


Ovide (43 av. J.C. - 17 ou 18 ap. J.-C.), poète latin qui vécut durant la période de la naissance de l'Empire romain. Ses œuvres les plus connues sont L'Art d'aimer et les Métamorphoses.

 

La métamorphose de Cyparissus 

 

Il était une colline, et sur la colline, une plaine très ouverte,

surface toute verdoyante grâce au gazon qui la couvrait.

Le lieu manquait d'ombre. Aussitôt que Orphée, le poète 

né des dieux s'y fut assis et eut touché les cordes de sa lyre,

l'ombre survint : l'arbre de Chaonie était là,

et le bois des Héliades, et le chêne vert aux hautes frondaisons,

et les tendres tilleuls, et le hêtre, et le laurier toujours vierge,

et les frêles coudriers, et le frêne dont on fait les lances,

et le sapin lisse, et la yeuse qui ploie sous ses glands,

et le platane des jours de fête, et l'érable aux tons contrastés,

et les saules poussant près des rivières, et le lotus aquatique,

et le buis toujours vert, et les graciles tamaris,

et le myrte bicolore, et le laurier-tin aux baies foncées.

Vous aussi, vous êtes venus, lierres flexibles et rampants,

avec les pampres de vignes, et les ormeaux mariés aux vignes,

les ornes et les épicéas et l'arbousier chargé de fruits rouges,

et les souples palmiers, récompenses du vainqueur,


et le pin ceinturé de feuilles, avec sa cime hérissée,

cher à la mère des dieux, puisque Attis, aimé de Cybèle,

a délaissé en lui sa forme d'homme et s'est endurci dans ce tronc.


 
À cette foule se joignit le cyprès, évoquant les bornes du cirque :

arbre aujourd'hui, il était jadis un enfant aimé de ce dieu fameux

qui manie les cordes de sa lyre comme celles de son arc.

Il existait là en effet, consacré aux nymphes du pays de Carthéa,

un cerf gigantesque aux cornes largement déployées

qui offraient à sa propre tête une ombre épaisse.

Ses cornes rutilaient d'or, et des colliers de perles,

suspendus autour de son cou, retombaient sur ses épaules.

Sur son front s'agitait, depuis sa naissance, une bulle d'argent

tenue par de petites lanières ; pendues à ses deux oreilles

des perles brillaient, de part et d'autre de ses tempes creuses.

Ce cerf, sans nulle crainte, oubliant sa timidité naturelle,

fréquentait les maisons et, sans retenue, il avait l'habitude

de tendre son cou aux caresses de mains inconnues.

Mais pourtant, c'est à toi plus qu'à quiconque, qu'il était cher,

Cyparissus, toi, le plus bel enfant de Céos ; c'est toi qui le menais

vers de nouvelles pâtures, vers l'onde claire d'une source.

Tantôt tu entrelaçais entre ses cornes des fleurs de toutes couleurs,

tantôt, cavalier monté sur son dos, tu allais joyeusement

Ici et là, retenant son mufle délicat avec des rênes de pourpre.

 

C'était l'été, au milieu du jour, et la chaleur du soleil

brûlait les bras courbes du Cancer, ami du rivage.

Fatigué, le cerf s'était étendu sur la terre gazonneuse

et cherchait la fraîcheur à l'ombre d'un arbre.

Par mégarde, le jeune Cyparissus le transperça d'un trait acéré

et quand il le vit mourant d'une cruelle blessure, il décida

qu'il voulait mourir lui aussi . Que de paroles de consolation

prononça Phébus, l'engageant à pleurer avec mesure

et de façon proportionnée ! L'enfant continua pourtant à gémir,

demandant aux dieux la faveur suprême de pleurer sans fin.

Déjà son sang s'était vidé en torrents de pleurs,

ses membres commencèrent à prendre une teinte verte,

et ses cheveux qui naguère pendaient sur son front de neige

se transformèrent en une chevelure hérissée, se raidirent

en une cime gracile et se mirent à regarder le ciel étoilé.

Le dieu gémit et, plein de tristesse, déclara : "Je te pleurerai,

et toi tu pleureras les autres et tu les assisteras dans leurs deuils". 

Luigi Ademollo Cyparissus dans un arbre ou Ciparisso, livre X, illustration des métamorphoses d'Ovide, Florence, 1832 (gravure coloriée à la main)

 

 

 

Martial (vers 40-vers 104) poète latin, connu pour ses Épigrammes


Epigramme 73 


"Regarde : mes traits bien formés n'annoncent point que je sois de bois, et ma lance amoureuse n'est pas destinée à servir d'aliment au foyer ; c'est d'un cyprès impérissable qu'une main digne de Phidias a dressé mon sceptre immortel".
 

                                            
 

Vers 77


Pline l’Ancien (23 apr. J.-C. -79) écrivain et naturaliste romain du ier siècle, auteur d'une monumentale encyclopédie intitulée 

Histoire naturelle (vers 77).

livre 16 chapitre 33

Sur le cyprès

"Arbor natu morosa, fructu supervacua, baccis torve, folio amara, odore violenta, ac ne timbra quidem gratiosa,"

"Arbre  fort haut, fort droit, qui ne vient que difficilement, dont le fruit est inutile, dont les feuilles sont amères, et dont l'odeur même et l'ombre sont dangereuses" 

 

Pline disait en parlant de l'Ile de Chypre ;

"si l’on y laboure la terre, il y naîtra des cyprès"
 


 

 

Claude Galien Galien (129-201) considéré comme le dernier des grands médecins créateurs de l'Antiquité gréco-romaine
 

"La nature est le meilleur médecin: elle fournit les trois quarts des remèdes et ne dit jamais de mal de ses collègues !" 
..."La nature ne dédaigne pas le décor. Ainsi s'est-elle préoccupée des oreilles, du prépuce, de la chair des fesses. Elle ne laisse aucune partie non polie, non finie, sans harmonie. Souvent le bon ouvrier ajoute à l'objet quelque ornement étranger à l'utilité de l'objet, comme feuilles de lierre, tiges de vigne ou cyprès, selon des techniques empruntées à la statuaire ;... 


Il parlait également de phytothérapie. ... et conseillait les fleurs femelles du cyprès contre la diarrhée, qui servait à rétablir la flore intestinale.


 

 

 

III° siècle

 

 

Origène (v.185-v.253)  père de l'exégèse biblique. Théologien de la période patristique.


Homélies sur le Cantique des Cantiques


II, 5. 
..."Nos maisons sont charpentées de poutres de cèdre et ont des lambris de cyprès" (Cantique 1, 17)

car, "au lieu du nard sauvage, croîtra le cyprès , et, au lieu de la conyze, s’élèvera le myrte" (Is 55, 13). 


Recherche donc de quelle nature sont ces bois, et comprends que le cèdre ne pourrit pas, et que le cyprès est d’une très bonne odeur ; travaille toi aussi à charpenter ta maison, de façon que l’on puisse dire aussi de toi : "Les poutres de nos maisons sont de cèdre et nos lambris de cyprès" (Cantique 1, 17)...


 

 

 

VIII° siècle - XIII° siècle

 


La plantation du cyprès au milieu du désert devint une tradition chez les Iraniens. Pour eux, le cyprès fait parmi des éléments qui symbolisent le Bien et qui contribue à la lutte perpétuelle contre le Mal. 


Suite à la plantation du cyprès dans le Khorâssân, on y construisit un grand sanctuaire qui devint pendant des siècles le lieu de pèlerinage de plusieurs milliers de croyants. Durant la dynastie des Abbassides (750-1258), cette construction fut complètement détruite et son cyprès tronqué sous l’ordre du calife Motavakki.

 

 

Le Goshtâsb Nâmeh d’Abou-Mansour Daghighi (935-976)

met en scène la venue de Zoroastre avec une branche de cyprès et le compare à :

"un arbre aux racines profondes et aux branches innombrables dont les feuilles sont des leçons et les fruits la sagesse". 

Selon la version avancée par ce poète compilateur des mythes iraniens, Zoroastre se rend auprès de Goshtâsb pour lui présenter sa religion avec une jeune pousse de cyprès qui sera plantée près d’un temple du feu et qui deviendra un arbre épais et robuste. Ce cyprès s’appellera le Cyprès de Kâshmar que des pèlerins viendront voir, venant de loin, à pied.

 

 

Dans Le Livre des Rois ou Shâhnâmeh, épopée retraçant l'histoire de l'Iran (Grand Iran) depuis la création du monde jusqu'à l'arrivée de l'Islam, aux alentours de l'an mille.

 
Ferdowsi (X° siècle) poète persan, surnommé "le recréateur de la langue persane" parle fréquemment de la beauté des héros comme d’une lune (le visage) sur un cyprès (le corps). 


...Mihrab lui répondit : "Ô cyprès au sein argenté, au visage de lune ! personne dans le monde, parmi les héros pleins de bravoure, n’ose suivre les traces de Zal"... 

...Il plaça devant Siawusch un vase d'or, lui tourna le con comme à un mouton, lui sépara la tête du corps qui était comme un cyprès d'argent et le sang coula dans le vase...

 

Shâhnâmeh (Livre des Rois), au

chapitre intitulé Goshtâsb-Nâmeh :

 

le Cyprès de Kâshmar

 

Tous les monarques se soumirent à son ordre

Celui de se rendre vers le Cyprès de Kâshmar

L’arbre devint un lieu de culte car

Zoroastre y attacha le démon

Nomme-le "paradis" si tu l’ignores

Pourquoi le nommes-tu Cyprès de Kâshmar ?

Pourquoi ne l’appelles-tu pas la pousse du paradis

Celle que le roi a plantée à Kashmar

Vieux cyprès à Kâshmar. Photo : Arash Golkâr


 

Daghighi Toussi Poète et écrivain de l’époque samanide au Xe siècle


..."Le cyprès du Khorâssân est un don du Paradis planté par Zoroastre dans le désert de Posht. 
 

 


Abolfazl Beyhaghi (Abu'l-Faḍl Bayhaqī  995/996-1077), écrivain et historien persan.

..."le cyprès de Kâshmar, sous lequel plus de mille moutons se reposaient à l’ombre, avait été planté par Zoroastre"... 
 


 

Bol en verre minâ au motif des deux amants et du cyprès.(XII°)

Période seldjoukide, (dynastie turque du Moyen Âge, issue d'une tribu qui a émigré du Turkestan vers le Proche-Orient avant de régner sur l'Iran. L'Empire seldjoukide, de 1037 à 1194, comprenait l'Irak et l'Iran actuels, et toute l'Asie mineure).

 


 

Molânâ Jalâleddin Mohammad Balkhi dit Rumi (1207-1273) poète, théologien et mystique persan.

..."Ô mon cœur ! Sois libre dans ta joie, comme le cyprès

Soyons ivres ! Ignorons les péchés et le repentir"...
 

 

 

Saadi (vers 1210-1291 ou 1292) un des plus grands poètes et conteurs persans.

 

Le cyprès 


..."On reconnaît tout arbre à ses fruits,

tout bon arbre porte de bons fruits,

tandis que le mauvais arbre

porte de mauvais fruits, il est donc tronqué.

Pour le cyprès, ce n’est pas pareil.

Il est toujours heureux de ne pas donner de fruits.

Il est indépendant et libre"...

..."On demanda à un cyprès : tu ne portes pas de fruits ?

"Les libres sont pauvres !, répondit-il"...

 

 

 

 XIV° siècle

 

Hamdollâh Mostowfi (1281-1349) géographe et historien iranien.


"Depuis très longtemps, il y avait un arbre dont le feuillage était toujours vert. 

C’était l’arbre le plus élevé au tronc le plus large ; appelé Sarv (cyprès), cet arbre avait été planté par Goshtâsb, (Gouverneur de Balkh qui fut parmi les fidèles les plus fervents de Zoroastre), ou Djâmâsb (Philosophe iranien et grand vizir de Goshtâsb). 

Il était un symbole de fierté pour la région du Khorâssân". 


 

Obeyd-e Zâkâni, (1300-1371) poète mystique 

..."Le cyprès est réputé pour sa liberté

Puisqu’il connaît bien les règles de l’honnêteté"... 

 


 
Hafiz (Hâfez de Shirâzi 1325-1389/1390) poète, philosophe et un mystique persan 


..."Je me libérerai de tout lien humain, comme le cyprès

Et si possible, je me retirerai du Monde"...

 

 

Hafiz (Hâfez de Shirâzi 1325-1389/1390) poète, philosophe et un mystique persan 

 

Traduction par Marguerite Ferté.
Ghazels, Édition Bossard, 1925 (p. 10).

 

L’Obsession


Je vois le soleil éblouisseur,

Et ce sont ses yeux.


Je caresse l’ambre de mon chapelet,

Et c’est sa joue.


J’aperçois le cyprès altier,

Et c’est sa taille.


Je respire la rose de Kasvine,

Et c’est son haleine.


J’entends chanter l’eau du kanout,

Et c’est sa voix.


Et si je marche sur une vipère,

C’est encore Elle qui me hante.

 


 

 

Se tenant derrière la Colline de l'élégance accumulée, le Pavillon du porteur de lumière (Yan Hui Ge) se dresse majestueusement , avec à ses pieds, un vieil arbre, un cyprès surnommé  "lump tree".

Ce pavillon fut érigé à l'époque des Ming  (dynastie Ming prend place de 1368 à 1644) et son nom d'origine était le Pavillon des Attentes élevées (Pavilion of High expectations).

 

 

XV° siècle


 

Page du Shâhnâmeh de Shâh Ismâ’il II (XVe siècle), représentation d’un cyprès.

 

 

 

Page du Shâhnâmeh de Tahmâsebi (XVe siècle), représentation d’un cyprès.

 

 

 

XVI° siècle

 


Des fouilles archéologiques ont été réalisées à Dingling, la tombe de l'empereur Wanli (règne 1537-1619) en 1956. 


Sur 13 tombes, à part la tombe Dingling, toutes les autres sont demeurées intactes. 


Les pins et cyprès plantés à l'époque des Ming à l'intérieur et à l'extérieur des regroupement des tombes et de chaque côté de la Voie sacrée continuent de bien pousser. 

 


Monastère Santo Toribio de Liébana, couvent franciscain situé dans le municipio (canton) de Camaleño près de Potes en Cantabrie (Espagne), dans la comarque de Liébana.
 

Reliquaire du XVI° siècle en argent doré


Le Lignum Crucis (le bois de la Croix)

a une histoire très variable selon les sources. Néanmoins, tous les récits de l'époque affirment que c'est Sainte Hélène, impératrice romaine du ive siècle, qui serait à l'origine de l'Invention de la Croix. 


Partie restaurer les Lieux saints en Palestine, elle aurait trouvé les clous, les trois croix et le "titulus crucis" (plaquette "INRI" apposée par Ponce Pilate) sur l'emplacement du calvaire, dans un temple construit par Hadrien et dédié à Aphrodite. Ce temple a ensuite laissé place à la basilique du Saint-Sépulcre. 


le monastère Santo Toribio fit faire examiner le Lignum Crucis par des scientifiques en 1958. Ceux-ci certifièrent qu'il s'agit d'un cupressus sempervirens, notamment présent en Palestine.

 


 

Bernardo Castello ou Castelli (1557-1629) peintre italien baroque, 

Tancrède & le cyprès enchanté (Jérusalem délivrée, ch13, 1590)
La Jérusalem délivrée, chant 13 (Ismen ensorcèle la forêt) 

Le Tasse françois : Textes et images pour la réinterprétation de la Jérusalem Délivrée en France au temps de Marie de Médicis

 

 

 

 

 

Pierre Guédron (1565-1620) compositeur, chantre et luthiste français
et autres - René Bordier


Ballet de cour s’inscrit dans le cadre des festivités du mariage de Christine de France, fille d’Henri IV  avec Victor-Amédée de Savoie, le 22 février 1619. 

 

Ballet des Aventures de Tancrède en la Forêt enchantée

 

Tancrède, Clorinde et le Cyprès


Récit des Esprits : 

 

"Quelle étrange manie, ô cruels adversaires",

- Ces plaintes finies, le théâtre reprit sa clarté, 

et fut à l’instant changé en Amphithéâtre, la forêt ayant disparu. 

Et comme Tancrède commençait à faire quelque cadence, 

il vit naître à ses pieds un grand Cyprès qui s'éleva tout à coup 

 

au milieu du théatre comme si quelque demon l’y fût venu porter. 

Il était si bien representé que la plupart le crurent être naturel. 

Sur l’écorce du Cyprès se voyaient écrites les mêmes paroles 

que les voix plaintives avaient chanté. 

Tancrède s’approcha en dansant, et ayant lu les caractères, 

donna un coup d’épée au Cyprès en cadence et en coupa une branche 

dont sortit du sang,  alors comme si le tronc eût été sensible, 

il poussa hors une voix pitoyable chantant plusieurs vers. - 

 

 Récit de Clorinde : 

-Toi de qui la rigueur m’a fait cesser de vivre

qui se termine par les quatre vers :  


 "Fait ce qu’il te plaira, je ne puis à mes plaintes 

Rien en ajouter sinon 

Que lors que je reçus tes mortelles atteintes ; 

Clorinde était mon nom. "


- A ce mot de Clorinde Tancrède touché d’amour et de pitié tout ensemble,

jeta son épée, que les vents emportèrent hors de la forêt, 

et recula quelques pas tout étonné de l’accident, puis s’approcha en dansant, 

et ouvrant les bras pour embrasser Clorinde en ce Cyprès, 

il la voit tout à coup disparaître devant lui 

de quoi il ne resta pas seul émerveillé  

Car les assistants qui le virent si soudainement s'évanouir, 

ne se pouvaient quasi persuader qu’il n’y eût de l’enchantement en effet. 

En même temps entrèrent les deux Ecuyers de Tancrède

qui dansèrent un bal grave. 

Tancrède, cependant demeurait en extase, 

et  comme ravi de ce qu’il venait de voir et d’ouïr. 

Les Ecuyers revinrent vers le théâtre et ramassèrent l’épée de Tancrède, 

lequel en même temps ayant pris ses esprits, ramassa la branche du Cyprès 

qu’il avait coupée et, étant descendu en cadence vers les Ecuyers 

qui étaient en la Salle dansa un peu avec eux. -

Et lors les deux Ecuyers se retirant

firent place aux Chevaliers des aventures 

qui vinrent devers Tancrède, et l’embrassèrent tous trois en cadence. 

Rentrèrent après dans la salle, par les trois portes de dessous le théatre,

les Bucherons, les Scieurs et les Sagittaires, lesquels 

avec les quatre Chevaliers des Aventures dansèrent tous seize leur ballet.

 

 

 

 

1585

Kanō Eitoku (1543-1590)  peintre japonais

Paravent au cyprès 

Byōbu, paravent japonais décoré, confectionné vers la fin du XVI° siècle. 


Ce Paravent au cyprès est une œuvre de commande, réalisée, vers la fin de sa vie et intégrée aux nombreux autres éléments décoratifs du palais impérial de Katsura, résidence du prince Hachijō Toshihito, le plus jeune frère de l'empereur Go-Yōzei. 


Un imposant cyprès du Japon — les dimensions de l'arbre sont de l'ordre du grandeur nature —, au tronc penché, déploie ses branches noueuses et peu feuillues sur la surface d'un paravent composé de huit panneaux. L'arrière-plan, un fond doré à la feuille d'or, représente une nappe de nuages couvrant un ensemble d'îlots rocheux émergeant d'une étendue d'eau d'un bleu noir profond.


À la fin du xixe siècle, cette peinture murale devient propriété de la maison impériale. Elle fait partie des collections du musée impérial, devenu musée national de Tokyo au début du XX° siècle. Près de dix-huit mois de travaux ont été nécessaires pour restaurer ce chef-d'œuvre de la renaissance artistique de Momoyama.


 

 

 

1550-1574

Vase d'Urbino - Italie

Faience italienne de la Renaissance 

Apollon transforme Cyparisse en arbre 


 

 

 

XVII° - XVIII° siècle

 

 

 

Théodore Agrippa d'Aubigné (1552-1630) homme de guerre, écrivain controversiste et poète baroque français. 

 

"Je sens bannir ma peur et le mal que j'endure,

Couché au doux abri d'un myrte et d'un cyprès,

Qui de leurs verts rameaux s'accolant près à près

Encourtinent la fleur qui mon chevet azure !..."

 

 

1616-1618

Le Dominiquin  (1581–1641) peintre italien du mouvement baroque.

La transformation de Cyparisse


 


 

 

Sous les Safavides (dynastie des Séfévides Perse de 1501 à 1736),

Le motif du cyprès apparaît sur les tissus en or mais sa représentation devient de plus en plus simplifiée : il n’en reste qu’un contour vide près duquel un autre arbuste orné fait son apparition. 


On voit cependant le motif du cyprès sur les tapis du roi Abbâs II (soit à la moitié du XVII° siècle). Ces motifs sont accompagnés d’ornements très fins et de calligraphies.


 

 

Motif du cyprès sur les tuiles safavides (XII° - XVIII° siècle)

 


 

 

 

 

 

1641 

Johann Wilhelm Baur (1607-1640)

Gravure Cyparisse Apollon Métamorphosé en cyprès 

Mythologie grecque Ovide

série sur les Métamorphoses d'Ovide


 

 

 

 

1644


Pendant la dynastie des Qing (1644-1912) , les filles du harem de l'empereur étaient choisies dans le jardin Impérial dans la cité interdite. On y trouve encore de nombreuses espèces végétales dont plusieurs pins centenaire,des cyprès et des glycines chinoises.

 

On dressait un autel sous la porte Tian Yi Men pour permettre à l'empereur de brûler de l'encens et de payer son tribu aux dieux à chaque Nouvel an chinois.

Au milieu de la cour dans laquelle se trouve le Hall se trouvait la Porte Céleste (Tian Yi Men) qui accueillait un cyprès aux branches entrelacées . L'entrelacement des branches de cet arbre est le symbole d'un amour loyal. 

 

 


 

 

 

Sous les Afsharides (dynastie iranienne d’origine turcomane)et les Zands (dysnatie iranienne d'origine kurde régnant sur l'Iran de 1750 à 1794). On trouve le motif du cyprès sur les tapis, la couverture des selles et des sacoches. 

 

Avec les Qâdjârs, (dynastie iranienne d'origine turkmène installée sur les bords de la mer Caspienne depuis les invasions mongoles qui régna sur l'Iran de 1789 à 1925)  l’usage du motif de cyprès devient plus complexe.
 

 

 

Ecole Romaine du XVII° siècle -

Cyparissus se transformant en arbre de Chypre avec son cerf tué au delà.

 

 

 

1780


Jean-François Peyron (1744-1814) peintre et graveur néoclassique français.
historien d'art

S.n., Genève 1780,

Essais sur l'Espagne faits en 1777 et 1778 ; où l'on traite des moeurs, du caractere, des monuments, du commerce, du théatre, et des tribunaux particuliers à ce royaume.


"Ces jardins sont en amphithéâtre, et plusieurs arbres vénérables par leur vétusté y prêtent encore aux Chrétiens l’ombrage qu’ils prêtaient autrefois aux Maures. Je me suis assis au pied de deux cyprès dont l’écorce ridée, la couleur blanchissante et la hauteur attestent l’antiquité. On les appelle encore les Cyprès de la Sultane ; et l’on prétend que c’est auprès de ces arbres que le perfide Gomel accusa la vertu de cette princesse, et celle des Abencérages. Ils ont, dit-on, près de quatre cents ans. Je les admirai de ce sentiment que me font expérimenter les monuments de pierre, mais ici la vie respire".
 

 

 

1793

Le calendrier républicain, ou calendrier révolutionnaire français, est un calendrier créé pendant la Révolution française et utilisé pendant la Première République puis l'Empire jusqu'en 1806. Il commence le 1er vendémiaire an I (22 septembre 1792), lendemain de la proclamation de l'abolition de la monarchie et de la naissance de la République, déclaré premier jour de l'"ère des Français", mais n'entre en vigueur que le 15 vendémiaire an II (6 octobre 1793).

le Cyprès était le nom attribué au 17e jour du mois de frimaire.

 

Le 7 décembre

Le Soleil répond au Sagittaire 


"Pouvons nous de l'hiver sous nos heureux climats 

Redouter les rigueurs lorsque la chasseresse 

Dans les bois effeuillés affrontant les frimas 

Décoche sur un Daim ses traits avec adresse"


 

 

Noël Le Mire et Charles Monnet (XVIII° siècle).

Gravure pour les Métamorphoses d'Ovide, 

Cyparisse voulant se donner la mort est métamorphisé en cyprès par Apollon

 
 

 

 

XIX° siècle

 

1818


Stéphanie Félicité comtesse de Genlis marquise de Sillery (1746-1830) romancière, dramaturge, mémorialiste et pédagogue française, 

Chez Maradan, 1818

Voyages poétiques d' Eugène et d'Antonine

Page 50 -

..."L'if, le sombre sapin, et toi, triste cyprès: Fidèle ami des morts, protecteur de leur cendre, Ta tige, chère au cœur mélancolique et tendre, Laisse la joie au myrte, et la gloire au laurier ; Tu n'es point l'arbre heureux de l'amant, du guerrier, Je le sais; mais ton deuil compatit à nos peines"...

 

 

 

1826

Victor Hugo (1802-1885) Poète français

Odes et ballades 

Mon enfance

..."Souvent, pleurant sur eux, dans ma douleur muette,

J'ai trouvé leur cyprès plus beau que nos lauriers."...
 

 

 

1829

Charles-Augustin Sainte-Beuve (1804-1869) Poète français

Recueil : Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme 

Ne ris point des sonnets


..."Dante aime cette fleur de myrte, et la respire,

Et la mêle au cyprès qui ceint son front vainqueur"...
 

 

 

1829

Jean-François Marmontel, (1723-1799) Auteur 

Contes Moraux

Paris, édition de 1829

Les promenades de Platon en Sicile

..."Un jour qu'en s'avançant du côté de Messine il parcourait le bord de l'île d'où l'on découvre l'Italie, il aperçut au bout d'un village voisin un jeune homme et une jeune femme assis et tristement appuyés au pied d'un cyprès"...


 

 

 

1837

 

Emile Boissier (1870-1905) écrivain et poète français 

Voyage botanique dans le Midi de l’Espagne pendant l’année 1837,

Paris, Gide et Cie, 1


..."Cinq ou six cyprès énormes croissent au pied d’un mur, celui du milieu, le plus gigantesque et dont l’âge a déjà fait sécher les branches supérieures, se nomme el cipreso de la Reyna sultana, il fut, dit-on, témoin des rendez-vous de la reine Zoraïde avec Aben-Hamet l’Abencerrage, aventure qui paraît aussi inventée que le massacre des membres de cette famille"...
 

 

 

1838

Walter Scott (Sir Walter Scott 1771-1832) poète, écrivain et historien écossais 

Ménard, traduction Montémont, tome 24, 1838

Robert Comte de Paris

..."Plusieurs autres passants se succédèrent ; mais le nombre en diminua à mesure que la nuit approcha et que l’ombre des cyprès s’étendit davantage. -
Comme tous les arbres phalliques, le cyprès est, tout à la fois, un symbole de la génération, de la mort et de l’âme immortelle. Dans les contes orientaux, le cyprès représente souvent le jeune amoureux, et la rose la bien-aimée. Le cyprès est, parfois, remplacé par le rossignol126. Dans un chant de noces de l’île de Crète, on compare le fiancé au cyprès, et la fiancée au narcisse parfumé'.... 


 

 

 

1838-1845.

Théophile Gautier (1811-1872) poète, romancier et critique d'art français.

Recueil : Poésies diverses 

 

Dans un baiser

 

..."Dans un baiser, l'onde au rivage

Dit ses douleurs ;

Pour consoler la fleur sauvage

L'aube a des pleurs ;

Le vent du soir conte sa plainte

Au vieux cyprès,..."
 

 

 

Théophile Gautier (1811-1872) poète, romancier et critique d'art français.


La Caravane

..."L'on avance toujours, et voici que l'on voit

Quelque chose de vert que l'on se montre au doigt :

C'est un bois de cyprès semé de blanches pierres"...
 


 

Théophile Gautier (1811-1872) poète, romancier et critique d'art français.


La fontaine du cimetière

..."Au milieu, deux cyprès à la noire verdure

Profilent tristement leur silhouette dure,

Longs soupirs de feuillage élancés vers les cieux,"...
 

 

1843


Théophile Gautier (1811-1872) poète, romancier et critique d'art français.

Constantinople, Paris, Charpentier, 1843, chap. XIII.

J’avais déjà pris en Espagne, dans le Généralife et l’Alhambra, un amour du cyprès que mon séjour à Constantinople n’a fait qu’augmenter en le satisfaisant. 

Deux cyprès surtout ont ineffaçablement gravé leur silhouette dans ma mémoire, et le nom de Grenade ne peut être prononcé sans que je les voie jaillir aussitôt au-dessus des murailles de l’ancien palais des rois maures, dont ils sont à coup sûr contemporains. […] Mais retournons aux cyprès de Scutari.

Le Généralife, Alhambra (Grenade)
 


 

 

 

1845

Arsène Houssaye (1815-1896) Poète français 

Recueil : La poésie dans les bois (1845).

 

Le chemin de la vie

..."Plus loin, c'est le désert, le désert nébuleux,

Parsemé de cyprès et de bouquets funèbres ;

Enfin, c'est la montagne aux rochers anguleux,

D'où vont descendre les ténèbres"...

 

 

1846

Alexandre Dumas (1802-1870) écrivain français 

Impressions de voyage : De Paris à Cadiz (1846), Paris, François

..."Vous croyez les Maures à cent pas de vous et vous vous attendez à chaque instant à voir la belle sultane Zoréide sortir par une des portes mystérieuses du palais de Boabdil, pour venir s’asseoir sous le gigantesque cyprès qui a gardé son nom"...
 

 

 

1847

Jean-Baptiste Félix Lajard (1783-1858) diplomate et un archéologue français.


"Recherche sur le culte du cyprès pyramidal chez les peuples civilisés de l'Antiquité"


..."Originaire des régions méridionales de l'Asie intérieur, comme cela est confirmé dans la Bible, par les traditions orientales, par les écrivains grecs ou latins et par l'observation des voyageurs modernes, le bel arbre, que nous appelons cyprès pyramidal, a du attirer très tôt l'attention des prêtres studieux et méditatifs qui, sur les terres de la Chaldée, tentaient d'approcher l'essence de Dieu par les productions et les phénomènes du monde crée." De la même manière, il sera planté dans les cloîtres des monastères chrétiens, matérialisant la liaison entre le ciel et la terre"...
 

 

 

1854

Félix Lajard

Le culte du cyprès pyramidal 

chez les peuples civilisés de l'antiquité

..." Là où on ensevelit le jeune homme naquit un cyprès. Là où on ensevelit la jeune femme naquit un roseau. Quand le puissant Borée souffle, le cyprès se courbe; quand souffle le zéphir, le roseau se penche... "
 

 

 

1861

Gul-O-Sanaubar, 

Rose et cyprès, 

conte traduit de l'Indoustani,

Ce que la rose a fait au cyprès est un conte de fée persan. Andrew Lang l'a inclus dans The Brown Fairy Book (1904), avec la note "Traduit de deux MSS persans en possession du British Museum et de l'India Office. 


 

 

 

1862

Joseph Autran (1813-1877) poète et auteur dramatique français, 

Recueil : Le Poème des beaux jours 


Matinée de novembre

..."Devant ces vieux chenets qu'on replace en novembre.

Je rallume un feu clair de cyprès et de houx ;

Et, je ne sais comment, amis ! Je songe à vous"...
 

 

 

Théodore de Banville (1823-1891) poète, dramaturge et critique dramatique français.

Décor

Dans les grottes sans fin brillent les Stalactites.

..."Du cyprès gigantesque aux fleurs les plus petites,

Un clair jardin s'accroche au rocher spongieux,

Lys de glace, roseaux, lianes, clématites"...
 

 

 

 

1866


François-Marie Robert-Dutertre (1815-1898) Poète et écrivain français

Recueil : Les loisirs lyriques 


Mélancolie

 

..."Qui près des noirs cyprès et des blancs mausolées,

Viens visiter les morts pour qu'ils ne soient pas seuls,

Répondant par des pleurs à leurs voix désolées,

Qui gémissent en vain à travers leurs linceuls,"...

 

 


1866

François-Marie Robert-Dutertre (1815-1898) Poète et écrivain français 

Recueil : Les loisirs lyriques 


L'ange envolé.


Mon ange a reployé ses ailes

Et dort glacé sous un linceul ;

Coulez, ô larmes éternelles,

Car ici-bas je reste seul.

 

Chère ombre au ciel envolée,

Chaque nuit sous les noirs cyprès

Versant des pleurs sur ton blanc mausolée,

Je viens épancher mes regrets.

 

Cette douce sœur de mon âme,

Pour charmer mon cœur attristé,

Me parlait encore de sa flamme

Sur le seuil de l'éternité.


 
Chère ombre au ciel envolée,

Chaque nuit sous les noirs cyprès

Versant des pleurs sur ton blanc mausolée,

Je viens épancher mes regrets.

 

Si jusqu'à toi, de cette terre

S'élève mon chant désolé,

Sois attentive à ma prière

En ton beau royaume étoilé.

 

Chère ombre au ciel envolée,

Chaque nuit sous les noirs cyprès

Versant des pleurs sur ton blanc mausolée,

Je viens épancher mes regrets.


 

 

 

1867

Arsène Houssaye (1815-1896) Poète français 

Recueil : La symphonie des vingt ans 

Saules pleureurs

Chanson.


..."Que de larmes ! que de regrets !

Toi dont mon âme fut ravie

Déjà si loin, — encor si près !

Que de larmes ! que de regrets !

Mes mains ont planté le cyprès

Sur les chimères de ma vie :

Que de larmes ! que de regrets !

Adieu, mon cœur ! adieu, ma mie !
 

 

 

1867

Jean Aicard (1848-1921) Poète français

Recueil : Les jeunes croyances (1867).


Misère et soleil.

..."Et je m'enfuis. Le vent chantait sous l'azur bleu...

Je gagnai la cité des morts pour chercher Dieu !

Les cyprès pleuraient seuls, quand j'entrai, sur les fosses ;

D'ailleurs, partout la joie ou bien des larmes fausses ;"...
 

 

 

1869

V. de Gasparin,

Andalousie et Portugal,

Paris, Michel Lévy frères, 1869, p. 208.

..."Les cyprès tantôt dressent leurs pyramides en un profil solide et noir, tantôt laissent aller leurs grands rameaux comme il plaît au vent. Zoraya s’est promenée ici […] elle respirait les arômes fugitifs que soulève le zéphyr, pour les abandonner aussitôt ; ses petites babouches ont frôlé le pavé des azulejos dans cette cour où l’on entend sourdre l’eau vive et que dentellent les ifs, taillés en fer à cheval. […] Des lauriers abritaient leur verdure sous ce grand cyprès dévasté, à l’ombre duquel, dit la légende, Zoraya s’arrêta trop longtemps. L’eau se presse encore de courir, comme si elle allait raconter au calife les perfidies de sa captive"...
 

 

 

1870

Henri Leclerc (1870-1955), médecin et écrivain français, spécialiste des plantes médicinales et inventeur du mot phytothérapie dès 1913.

Précis de phytothérapie, p. 98).

..."On fera bien, comme je l’ai déjà conseillé, de formuler le médicament autrement que sous son nom français, le mot cyprès pouvant éveiller dans l’esprit des malades des pensées funèbres ou leur inspirer de ces plaisanteries classiques où l’humanité souffrante plaît à établir entre la Camarde et le médecin les liens d’une indésirable parenté"...
 


 

1873

Charles Cros (1842-1888) Poète 

Recueil : Le coffret de santal 

Li-taï-pé


..."A présent, il est auprès

De Fo-hi, dans les prés frais,

Où les sages s'en vont tous,

A l'ombre des grands cyprès,

Boire et rire avec les fous"...
 

 

 

1874

Jean Aicard (1848-1921) Poète 

Recueil : Les Poèmes de Provence (1874)

 


Les cyprès.

 

Vous m'êtes chers, cyprès du Nord, cyprès funèbres,

Malgré votre feuillage habité des ténèbres,

Car vous me rappelez d'autres cyprès joyeux,

Mes cyprès odorants dont la forme est la même,

Vos frères du Midi, tout l'horizon que j'aime,

Où vous seriez plus verts dans le bleu pur des cieux.

 

A vous voir je revois nettement comme en songe

Un grand chemin poudreux qui devant moi s'allonge,

Bordé de grenadiers qui réjouissent l'œil

Ou d'arbousiers touffus tout rougissants de baies,

Et je devine au loin des portails dans les haies

A deux cyprès debout aux deux côtés du seuil.

 

Et puis de toutes parts, ô campagne ! ô nature !

Que de jardins ayant des cyprès pour clôture,

Tout pleins de cris d'enfants par les jeux échauffés ;

Et que de fois j'ai vu, dans les murs de feuillage,

Paraître tout à coup le curieux visage

Des petits vagabonds rouges et décoiffés !

 

L'ombre de nos cyprès est épaisse et charmante ;

Ils connaissent le bruit des baisers de l'amante,

Ils connaissent le rire et les chansons d'amour ;

Le gai pinson, autour de son nid, y voltige ;

La cigale se pose au fin bout de leur tige,

Par les doux soirs d'été, pour voir mourir le jour.

 

Ils cachent de vieux bancs où vont s'asseoir les couples.

Ils sont fermes et droits avec des cimes souples,

Et leur fierté fut chère à Virgile rêvant ;

Théocrite avant lui les citait pour leur grâce,

Et tandis qu'il chantait : "Cueillons le jour !" Horace

Par leur faîte onduleux jugeait l'effort du vent.

 

Comme un Oriental j'aime ces sveltes arbres,

Oui, même ceux qu'on voit debout entre des marbres,

Toujours jeunes et verts comme sont les lauriers,

Et je crois que nos morts pourtant libres d'envie

Doivent encore rêver des plaisirs de la vie,

Sous l'ombrage riant des cyprès familiers.


 

 

 

1893

Emile Zola  (1840-1902) écrivain et journaliste français

Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893)  

..."Un moment, elle s’avança sur la terrasse, aux deux bouts de laquelle étaient plantés des cyprès centenaires, deux énormes cierges sombres, qu’on voyait de trois lieues"... —

 

 

1897

Pierre Loti (1850-1923) écrivain et officier de marine français

 ..."Ils disent la mort, comme la disent les grandes dalles funéraires dont la nef est pavée, comme la disent les cyprès et les tombes, et toutes les choses de ce lieu où les hommes viennent prier "....

 

 

José-Maria de Heredia (1842-1905) homme de lettres d'origine cubaine 

Bretagne

..."Viens. Partout tu verras, par les landes d'Arèz,

Monter vers le ciel morne, infrangible cyprès,

Le menhir sous lequel gît la cendre du Brave ;"...

 

 

Le comte Angelo De Gubernatis (1840-1913), écrivain, poète, linguiste, philologue et orientaliste italien.

La mythologie des plantes, Tome 2, p. 117. 

...En Grèce, le cyprès était un temple à lui tout seul, surtout quand il forme, en masse, un bois sacré. 

Au Japon, le cyprès (cyprès du Japon ou hinoki faux-cyprès, Chamaecyparis obtusa) est très usité d’un point de vue cérémonial et religieux : outre qu’on façonne des temples dans du bois de cyprès, cet arbre fournit aussi la matière dont se compose le sceptre du prêtre shinto, le shaku (bien que d’autres essences puissent intervenir pour ce faire : cerisier, cèdre, houx, if, etc.). Ce sceptre, qui rappelle celui de Zeus, nous signale que pour les Japonais, le cyprès appelle aussi l’élément igné : le feu rituel est allumé par le frottement de deux morceaux d’hinoki...

 


La mythologie des plantes ou Les légendes du règne végétal. Tome 2 / 

Page 115 à 120

Cyprès

...Comme tous les arbres phalliques, le cyprès est, tout à la fois, un symbole de la génération, de la mort et de l’âme immortelle. Dans les contes orientaux, le cyprès représente souvent le jeune amoureux, et la rose la bien-aimée. Le cyprès est, parfois, remplacé par le rossignol. Dans un chant de noces de l’île de Crète, on compare le fiancé au cyprès, et la fiancée au narcisse parfumé..... 

 

 

 

Gibran Khalil Gibran (1883-1931) poète libanais

Le Prophète : Le mariage

..."Car les piliers du temple se tiennent à distance,

Et le chêne et le cyprès ne croissent pas à l’ombre l’un de l’autre"...

 

 

XX° siècle

 


1904

(Album Mariani, 1904).

Ferdinand-Sigismond Bach dit Ferdinand Bac ou Bac (1859-1952) écrivain, dessinateur, caricaturiste, décorateur, peintre, ferronnier, paysagiste et lithographe français.

a prononcé l’éloge du cyprès.

"Je voudrais prononcer devant vous une plaidoirie en faveur du cyprès que nous avons relégué au cimetière pour être bien sûr qu’il ne revienne plus. 
Pourtant, au plus loin de l’antiquité, il garde le seuil des temples et des portiques qui s’ouvrent sur la gloire humaine. Sa colonne millénaire se dresse vers le ciel. Depuis son berceau persan jusqu’à nos ravins sauvages, derniers survivants des temples pastoraux, nous les rencontrons aux lieux qui ne sont pas encore lotis. 

Ceux-là, on les appelle "les cyprès des pauvres" parce que, les plus beaux de tous, ils ont grandi dans la solitude et dans le dédain des calmes vallées. Si ceux qui les ont bannis des villes savaient ce qu’ils ont exilé, s’ils se doutaient de quelle beauté souveraine ils ont dépouillé leur propre terre, ils comprendraient le tort qu’ils ont fait à l’âme des jardins. 
Les temps ne sont-ils pas venus où cet arbre immortel devra faire sa rentrée dans les belles cités de Dionysos et jalonner ce qui reste de ce rivage".

La Rotonde avec l'escalier du belvédère, dessin de Ferdinand Bac, 1923

 

 

 

1908

Charles Cros (1842-1888) Poète français 

Recueil : Le collier de griffes (posthume, 1908).

Au café

..."Le rêve est de ne pas dîner,

Mais boire, causer, badiner*

Quand la nuit tombe ;

Épuisant les apéritifs,

On rit des cyprès et des ifs

Ombrant la tombe"...

 

 

1913

Guillaume Apollinaire (1880-1918) Poète français

Recueil : Alcools 

Les Sept Epées


..."La cinquième Sainte-Fabeau

C'est la plus belle des quenouilles

C'est un cyprès sur un tombeau

Où les quatre vents s'agenouillent

Et chaque nuit c'est un flambeau"...

 

 

 

1916

Louis Hémon (1880-1913) écrivain français

..."Les souches basses et les racines émergeaient, bien que l'ombre des sapins et des cyprès serrés protégeât la longue agonie des plaques de neige "...

 

 

1917

Frère Marie-Victorin (1885-1944) religieux, frère des écoles chrétiennes, botaniste, 

"L'étude des sciences naturelles", 

Revue canadienne, vol. 20, no 4, octobre 1917

..."On pourrait encore chicaner Chapman au sujet des cyprès, qu'il plante malencontreusement sur la tombe de son père [dans son poème], puisque le vrai cyprès n'existe pas dans notre pays, et que le pin de Banks, auquel on applique improprement ce nom en certaines parties de la province, n'est jamais planté dans les cimetières"... — 

 

 

1920

Francis Carco (1886-1958) écrivain, poète, journaliste et parolier français.

Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920

..."Poète du désespoir, c’est sans espoir que j’ai cherché ta tombe parmi tant d’autres qui doivent lui ressembler, entre les mouvants rideaux de cyprès que le vent du soir emplissait de soupirs..." — 

 

 

 

1920

Le patio des cyprès est une pièce emblématique des jardins de l’Alhambra, une source d’inspiration pour les créateurs de jardins et les artistes.

Au début du XXe siècle, Jean-Claude Nicolas Forestier (1861-1930) urbaniste et paysagiste français s’en inspire pour plusieurs projets et en livre une analyse dans un ouvrage sur les jardins paru en 1920.

...Primitivement haies de myrtes : dans l’île, deux carrés de fleurs entourés d’une haie de myrtes ou de buis (aujourd’hui en fusains du japon). Nombreux petits ajustages de bronze pour de menus jets d’eau destinés à rafraîchir l’air et à arroser les plantes. Autrefois cette cour était probablement entourée d’une paroi verte de cyprès...
 

"Selon la légende, la sultane Morayma et son amant, un chevalier Abencérage (tribu Maure du sud de l’Espagne) se rencontraient sous un cyprès multiséculaire qui a donné son nom au lieu et dont subsiste encore le tronc."

 

Dessin : La cour des cyprès de la Sultane dans les jardins du Généralife, dans "Jardins -

"Carnet de plans et de dessins" de Jean-Claude Nicolas Forestier,

Paris, Emile Paul frères, 1920, n. p. - 1920

École nationale supérieure de paysage

 

 

 

1922

Charles Le Goffic (1863-1932) Poète français

Recueil : Impressions et souvenirs 


Le rossignol.

...
Précurseur des derniers apprêts,

Rossignol des nuits sans aurore,

Qu'on sera bien sous les cyprès

Où tour à tour monte et s'éplore

Ton chant d'extase et de regrets !

...
 

 

 

1925

Albert Éloy-Vincent (1868-1945) journaliste et peintre français.

"La part de la nature et celle de l’art dans le pittoresque régional"

Ecole Antique de Nîmes

VIème session

 

Le cyprès 

 

… Et je ne voudrais pas quitter les arbres, sans avoir parlé du cyprès, 

prince de la garrigue, seigneur des sentes pierreuses

bordées de thym, de sauge et de menthes sauvages.

 

Les autres arbres se tiennent volontiers les uns près des autres ; 

ils aiment à se rassembler en lignes parallèles comme une garde d’honneur 

ou à se former en cercle comme un conseil de vieillards avisés. 

Ainsi groupés ils se protègent mutuellement de leur ombre 

contre la flamme solaire et de leur force contre la violence du mistral.

 

Le cyprès, lui, est puissant et solitaire comme le prophète du poète. 

Insensible aux brûlures de juillet, impassible sous les assauts du mistral,

 il vit volontiers seul, à croire que sa pensée lui suffit 

et que la conversation des voisins l’importune. 

Il a certainement conscience de sa force. 

Sûr de sa résistance il s’adosse à nos mazets blancs exactement 

comme s’il était là pour les soutenir ; il les domine de sa pointe aigüe, 

et leur chante à toute heure à voix haute ou basse selon l’humeur du vent :

"N’ayez pas peur. Je suis là." 

De nos plaines vastes et aveuglantes ouvertes de toute part

aux vents du Rhône, il abdique sa fierté d’ermite

pour ne se souvenir que de sa vigueur et des devoirs qu’elle lui impose.

Il consent à faire partie du rideau épais qui abritera 

une longue étendue de vignes et d’arbres fruitiers. 

C’est un ami vigoureux, grave et bon qu’on associe à l’idée de la mort 

parce qu’étant éternellement vert il témoigne de la continuité de la vie 

et la certifie aux morts dont on lui a de tout temps confié la garde.

 

Tels sont nos cyprès où se réalise pour une bonne part l’âme de notre terre.

Quand, de la portière du train, vous les verrez passer gravement 

entre la fuite rapide des premiers plans et la fuite lente de l’horizon, 

donnez à ces fiers solitaires, qui consentent à se rassembler

uniquement pour nous servir un long regard de sympathie…" 


Samedi 12 septembre 1925


 


 

1931

Ludovic Charles Naudeau (1872-1949) journaliste et écrivain français.

— La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)  

"...Parfois apparait une belle colonnade de cyprès, sombre évocatrice de l’Orient,..."

 

 

Marguerite Yourcenar (1903-1987) femme de lettres et académicienne française (naturalisée américaine en 1947). Romancière et poétesse.

 


Le verger des cyprès

 

Le verger des cyprès a pour fruits les étoiles,

Balancés lentement au fond des nuits d’été ;

La vie, unique et nue à travers ses cent voiles,

Pour la répandre en tout reprend votre beauté.

Votre amour, mon amour, notre cœur et nos moelles,

Seront diversement après avoir été ;

Et, comme une araignée élargissant ses toiles,

L’univers monstrueux tisse l’éternité.

Le flot sans lendemain nous laisse et nous emporte.

Nous passons endormis sous une immense porte ;

Nous nous perdons en tout pour tout y retrouver ;

Mais les lèvres des cœurs restent inassouvies ;

Et l’amour et l’espoir s’efforcent de rêver

Que le soleil des morts fait mûrir d’autres vies.


 


 

Anatole Bisk, dit Alain Bosquet (1919-1998) poète et écrivain français d'origine russe.

pour Jacques Chessex


 

Le cyprès


Avec son cimetière en laisse, le cyprès

m'a retenu toute une après-midi

sur la colline : il fallait qu'il accuse

les vivants et les morts, le silence et le bruit.

Ce fut bientôt mon tour :

je me suis plaint des hommes,

des femmes, des objets,

des animaux que l'on bat sans raison,

des circonstances

où j'ai vécu ou, plutôt, j'ai cru vivre.

A la première étoile,

je lui ai dit : 

"Ce dialogue est attristant ;

rentrons chez nous, chacun de son côté :

toi sous l'écorce,

et moi sous le poème."


 

 

 

Khosrow Golsorkhi (1944- 1974) journaliste, poète et communiste iranien .

Le cyprès comme symbole de liberté apparaît aussi dans le poème "he’r-e gomnâm"

...abattit sur ta poitrine le coup mortel de l’ennemi

Mais ô cyprès debout, tu ne tombes pas

C’est dans ton essence de mourir debout !"...

 

 

1974

Pablo Néruda (1904-1973) poète, écrivain, diplomate, homme politique et penseur chilien.

Citation : 

 J'avoue que j'ai vécu (1974) : 

"- Les cyprès des Guaïtecas me barrent le chemin… C'est un monde vertical : une nation d'oiseaux, une foule de feuilles."
 

 

 

1987

Claude Kayat (1939) écrivain, dramaturge et artiste peintre franco-suédois.

Les Cyprès de Tibériade

..."L’Antiquité vouait ces arbres à Vénus, déesse de l’amour. Notre temps en orne volontiers ses cimetières..."

 
 

 

 

Ruth Rendell (1930-2015) autrice britannique de romans policiers et psychologiques. 

Heures fatales 

Edition originale 1990 ; traduction française éditions Denoël, 1992

    "...Il l'enlaça, posa sa bouche sur la sienne et, l'espace d'un instant, avant qu'ils ne reculent dans les profondeurs de l'ombre, j'eus l'impression, tant ils étaient près l'un de l'autre, qu'ils ne formaient qu'un seul être ; ils étaient semblables à deux cyprès entrelacés, issus d'un même tronc. Et sur les pierres blanchies par la lune, leur ombre avait la forme allongée et pointue d'un arbre unique. 

    [...] Non, en réalité, la dernière image qui se présenta à mon esprit, avant de m'endormir, fut celle du cyprès au tronc jumeau, avec ses branches entrelacées et son ombre fondue dans une hampe unique..."
 

 

 

1992

Julien Gracq (1910-2007) écrivain français.

Carnets du grand chemin (1992) 

Le cyprès :

..." intrusion sévère, violemment protestataire, de l'univers des solides parmi la folle agitation féminine, hystérique, des feuilles et des vergettes à chaque instant mises en émoi par le vent..."
 


 

1997

Christian Cailleaux  (1967) illustrateur et auteur de bande dessinée français.

Haëllifa : Conte oriental à propos des femmes et de l'ivresse

..."Les yeux clos, dans le silence odorant et mouvant, le souffle nocturne de l'air tiède entre les cyprès et les orangers des jardins de la grande Cité, ..."
 


 

 

XXI° siècle

 

 

2000

Pierre Magnan (1922-2014) écrivain français

Le Parme convient à Laviolette (Editions Denoël, 2000), 

    "...Chacun courbait l'échine pour son compte, chacun ayant un couteau ou un louis dans sa main qu'il lui serait bien difficile de lâcher au seuil de l'éternité. Les cyprès soulignaient en un murmure les affres de ce rassemblement d'âmes consternées par la peur, et ceux qui étaient assez près des troncs pouvaient les entendre craquer doucement..."
 

 

 

2000


Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes

 (Larousse Livre, 2000) :


    ..."Cet arbre aux vertus étranges, pourvu de pouvoirs magiques, de forces vives, était surnommé l'arbre de vie. Ainsi, d'après certains, il suffisait de se frotter les talons avec de la résine de cyprès pour pouvoir marcher sur les eaux. Selon d'autres, en observant les flammes d'un feu de bois de cyprès, on pouvait consulter les oracles et trouver de l'or ou un bien plus précieux encore.

    Il est vrai que s'il pouvait parler, il en aurait des choses, des contes, des légendes, des récits aussi fantastiques qu'historiques à nous raconter, cet arbre qui fut l'un des premiers à apparaître sur la Terre, il y a des centaines de millions d'années, bien avant les arbres feuillus.

    Celui que l'on surnomme "l'arbre de résurrection" fut aussi un arbre funéraire, voué à Hadès, le dieu grec des enfers, sans doute à cause de son aspect immuable toute l'année, quelle que soit la saison. Dès lors, on comprend pourquoi, souvent, les cyprès se dressent près des cimetières. "Cyprès au cimetière éloigne de l'enfer", dit en effet un proverbe"...
 

 

 

2011 

Vette de Fonclare (1947) écrivaine et poètesse française

 


Le cyprès

 

Au bord de la falaise, un cyprès de Florence

Découpe sur la nue sa flamme torsadée.

Sa haute torche noire hiératique est tracée

Comme un trait vertical sur le ciel de Provence.

 

Il est planté là-haut tout près d’un cimetière

Où les tombes verdies d’un très ancien village

Pourrissent lentement. Brodé de fleurs sauvages,

Seulement ombragé par la sombre torchère,

 

L’enclos est triste et nu au coeur gris du maquis.

Le cyprès est énorme et semble indestructible :

Un géant fuselé qui paraît insensible

Aux assauts du mistral secouant à l’envi

 

La pointe fine et drue qui surmonte sa cime.

Monument végétal resserré sur lui-même,

Un vieil arbre immuable, un imposant totem

Posé sur le roc noir au dessus de l’abîme.


 

 

 

28/11/2014

Marie Intel poètesse française


Le cyprès


Dessinée sur l'aube qui enfin renait

La pointe du cyprès se met à ondoyer

Esquissant une ombre au sombre reflet

Pressage d'une journée chaude et ensoleillé

 

Sortir du sommeil et oublier les mauvais rêves

Ces images venues d'un ailleurs inconnu

Des semblants d'une vie échouée sur la grève

Mais qui génèrent en toi une angoisse retenue

 

De la fenêtre ouverte je peux sentir les odeurs

Fraicheur de la nature transportée par le vent

Magnifique spectacle offert par le ballet des fleurs

Dans le silence, le papillon et la brise sont amants

 

La vie à son prix, dont la quête du bonheur

Dans cet océan des souhaits inassouvis

Les abysses les plus noires enserre mon cœur

Terrassée par le mal, je sais à présent le prix de la vie

 

Quand le crépuscule dessinera l'ombre du cyprès

Les regards ne seront plus que peine et désespoir

Dans l'inertie de ce murmure sans après

L'aube va enfin renaitre dans l'agonie du soir.

 

Marie.C

 

 

 

2015

Agnès Juvanon du Vachat historienne des jardins,

Presses universitaires de Rennes, 2015

Le Cyprès de la Sultane de Grenade


Situé face au palais de l’Alhambra dans la ville espagnole de Grenade, le Généralife est un jardin de plaisance du xive siècle, de style arabo–andalou. Il se compose d’une suite de cours, les patios, parmi lesquels se trouve le Patio del Ciprès de la Sultana (Cour du Cyprès de la Sultane) construit après la reconquête de la ville par les Rois Catholiques en 1492. Cette cour-jardin était plantée de cyprès dont un seul subsiste aujourd’hui et dont le nom renvoie à un épisode associé aux Nasrides, dernière dynastie arabe à avoir régné sur l’Espagne de 1232 à 1492.


 

 

 

 

2018

2 Février 

Philippe Martineau, alias Famineur (1957) auteur et poète

 

Cyprès

 

Sous le pinceau du Caravage,

une cohorte de cyprès

tient en respect le paysage

et se prépare au pas d’après.

 

Est-ce à présent que tout s’éclaire

et se dénude jusqu’en bas ?

Mais la réponse est un tonnerre

en haut que je ne comprends pas.

 

S’enracinant dans le silence,

la soldatesque des cyprès

s’enfonce autant que je m’avance

et que mes pas sont indiscrets.

 

Est-ce à jamais que tout s’efface

et se consume dans la nuit ?

Mais la réponse de l’Espace

est en deçà du moindre bruit.


Le Caravage - Le Sacrifice d'Isaac - détail
La campagne décrite selon les conventions idylliques de l'époque, avec allée de cyprès, résidence de campagne et monastère se détachant sur un beau ciel d'été qui peut évoquer la Toscane


 

 

 

2022

Nhat Hanh (Auteur)

"Regarder le cyprès dans la cour : pour vivre en pleine conscience chaque moment de la vie."

Un jour, pour tout enseignement, Bouddha cueillit une fleur. Seul Mahakashyapa comprit la signification profonde de ce geste et donna naissance au zen : la voie du calme, du dépouillement et de la sérénité.

Regarder le cyprès dans la cour est un texte vibrant et profond qui nous invite à la pratique du zen, à trouver la sagesse dans nos actes quotidiens en accédant à la pleine conscience.


 

 

 

Le cyprès par les peintres

 


Samilâ Amir-Ebrâhimi - peintre iranienne

Les cyprès


​​​​​​​

 

 

1886

Arnold Böcklin (1827-1901) peintre, dessinateur, graphiste et sculpteur suisse.

L'ile des morts (Museum der bildenden Künste Leipzig) 1886


 

 

 

1884

Joseph Contini (1827-1892) peintre français.

Chapelle, pin et cyprès. 1884.

 

 

 

1923

Henri-Edmond Cross  (1856-1910) Peintre originaire du Nord

Les cyprès à Cagnes 1908 - 

Legs au Luxembourg 1923


 

 

 

Salvador Dalí (1904-1989) peintre, sculpteur, graveur, scénariste et écrivain catalan 

Ossification du matin du Cyprès


 


 

Serge Delmas artiste peintre.

Les cyprès en Provence

 

 

 

1907

André Derain (1880-1954)

Cyprès à Cassis - 1907

 

 

 

André Derain (1880-1954)

Cyprès 


 

 

 

1922

Ferdinand Bac, L’Illustration, numéro de Noël 1922

"En 1908, un hasard heureux m’avait un jour mené à l’Ermitage de Saint François, près de Grasse, une maison patriarcale des champs du XVIIIème siècle. Avec sa cour nymphée, ses cascatelles rustiques, son bosquet de cyprès et de myrtes à flanc de coteau, il était pour moi un des derniers survivants d’une tradition mourante, et la révélation de cette humble beauté, si conforme à sa terre, m’émut à ce point que j’y eusse conçu alors volontiers la résolution de consacrer la fin de ma vie à une tentative de rénovation si, à ce moment, l’occasion m’en eût été offerte. ".

Jacques Lambert

Aquarelle de la revue "L’illustration de Noël" 1922


 

 

 

 

 

1913

Gustav Klimt (1862-1918) peintre symboliste autrichien

Eglise de Cassone - paysage avec cyprès

(MeisterDrucke-780941)


 


 

Ricardo Lopez Cabrera (1864/66-1950). - peintre espagnol

Paysage aux cyprès


 

 

 

1919

Amedeo Modigliani (1884-1920) peintre et sculpteur italien rattaché à l'École de Paris.

Cyprès et maison à Cagnes


 

 

 

1861

René-Xavier Prinet (1861-1946) peintre et illustrateur français

La terrasse et les cyprès de la villa d'Este à Tivoli


 

 

 

Auguste Renoir (1841-1919) peintre français.

Chapelle Cagnes et cyprès

 

 

 

Paul Signac (1863-1935) peintre paysagiste français, 

Deux cyprès , Mistral , Opus 241


 

 

 

c. 12-15 mai 1890

Vincent van Gogh (1853-1890) peintre et dessinateur néerlandais. 

Nuit étoilée (Route avec cyprès et étoile)

 

 

 

Juillet 1889

Vincent van Gogh (1853-1890) peintre et dessinateur néerlandais. 

Un champ de blé avec cyprès

Metropolitan Museum of Art, New York


 


 

1889

Vincent van Gogh (1853-1890) peintre et dessinateur néerlandais

Les cyprès

The Metropolitan Museum of Art, New York City (États-Unis)

 

 

 

Louis Mathieu Verdilhan (1875-1928) peintre français.

Paysage, maison et cyprès


 

 

 

Le cyprès dans le langage des arbres

 


- Le cyprès symbolise la tristesse et le deuil. C'est "l'arbre des cimetières", associé à la mort, d'où des expressions comme "dormir sous un cyprès", c'est-à-dire être mort, et "le cyprès, on l'aime mieux de loin que de près".


- Il est aussi symbole de la vie éternelle : son feuillage est toujours vert, avec toujours des fruits, son bois, quasi imputrescible, avec une odeur d'encens. 


 

 

 

Le cyprès et ses Traditions 

 


- Le cyprès est utilisé pour la fabrication des cercueils des papes, souvent aussi pour ceux des dignitaires civils ou religieux et autres grands de ce monde. 


- Autour des tombes, les cyprès étaient généralement plantés par deux pour les adultes (couples) ou isolés pour les enfants.


- Le Cyprès est sacré chez de nombreux peuples, grâce à sa longévité et à sa verdure persistante, est également nommé "Arbre de vie". 


- Chez les Grecs et les Romains, le Cyprès est en rapport avec les divinités de l'enfer. Il est l'arbre des régions souterraines, d'où sa présence remarquée dans plusieurs cimetières du bassin de la Méditerranée. 


- Le cyprès est l'un des attributs de la figure allégorique du Désespoir : elle en tient une branche dans la main droite car, de même que le cyprès ne repousse pas s'il est coupé, l'homme en proie au désespoir finit par annihiler en lui toute possibilité de cultiver le courage et la Vertu.


- Le symbole du paradis et de la perfection spirituelle de l’homme. Toujours vert, il est l’emblème de la végétation du jardin d’Eden


 

 

 

Utilisation du cyprès

 


- De nombreuses espèces sont couramment cultivées comme plantes d'ornement dans les parcs et jardins, et en Asie autour des temples.


- Les Cyprès sont également utilisés dans le bassin méditerranéen pour constituer des haies brise-vent. cultures.


- Dans l'archipel de Chiloé au Chili, le bois est traditionnellement utilisé pour protéger des intempéries les façades des maisons et des églises, ainsi que pour la construction navale.


- Quelques espèces sont appréciées pour leur bois qui peut être très durable. Le bois de cyprès est utilisé pour le clavecin de tradition italienne.


- Bien sec il peut être utilisé comme combustible ...


 

 

 

Pharmacologie du cyprès

 


-Les cônes ou noix de Cyprès sont efficaces  dans le traitement de toutes les manifestations de l'insuffisance veineuse : jambes lourdes, varices, hémorroïdes... ,également en cas de toux sèche, d'extinction de voix.

- L'huile essentielle de Cupressus sempervirens, le Cyprès traditionnellement planté dans les cimetières du Sud de l'Europe, est d'une grande utilité en aromathérapie et phytothérapie.


Cyprès et allergies
- Les pollens de Cyprès sont responsables d'allergies (pollinoses) et peuvent être transportés par le vent sur plusieurs dizaines de kilomètres. 

 


 

 

Cyprès remarquables

 

 

La forêt de cyprès géants de Bajie, au Tibet, en surprendra plus d'un. Avec son arbre de plus de deux millénaires, surnommé le roi des cyprès géants. 


 

 

 

Le plus vieil arbre du monde, un cyprès se trouvant en Patagonie, a été identifié par des chercheurs du CNRS. Il est âgé de 5484 ans.

Son surnom : "Gran Abuelo", l'arrière grand-père. Ce cyprès de Patagonie, au sud du Chili, a été identifié par des chercheurs du CNRS comme étant désormais le plus vieil arbre du monde. L'arbre serait âgé de précisément 5484 ans.
 

 

 

Le cyprès d’Abarqu en Iran situé dans la province de Yazd en Iran, le cyprès d’Abarqu serait vieux d’environ 4000 ans et est considéré aujourd’hui comme le plus ancien être vivant du continent. Il arbore encore un feuillage très dense du haut de ses 25 mètres. Pour l’approcher, rendez-vous dans l’enceinte de la Grande Mosquée d’Abarqu, un autre incontournable lors de tout voyage en Iran.

 

 

L'arbre de Tule est un cyprès de Montézuma (Taxodium mucronatum). Il se trouve à Oaxaca, au Mexique. Il affiche des mensurations impressionnantes : 41 mètres de haut, 42 mètres de circonférence, et un tronc d'un diamètre de 14,4 mètres à sa base. Son âge précis est inconnu (plus de 1000 ans).

Selon une légende locale Zapotèque, il aurait été planté il y environ 1400 ans par Pechocha, un prêtre d'Ehecatl, le dieu du vent des Aztèques ; le fait qu'il se trouve sur un site sacré, occupé plus tard par une église catholique, tendrait à renforcer cette légende.
L'arbre est surnommé l'"Arbre de la Vie" en raison de toutes les représentations d'animaux qui reconnaissabes sur son tronc noueux.

 


 

Le cyprès de Lambert ou cyprès de Monterey (Cupressus macrocarpa) provenant de la baie de Monterey aime la chaleur et l'humidité (surtout les atmosphères maritimes) et se plaît au bord de l'Atlantique dont tous les spécimens remarquables de France s'y trouvent. L'exemplaire de la presqu'île de Crozon est classé arbre remarquable et se situe dans la propriété privée de l'ancien manoir de Trébéron.

Hauteur 30m, circonférence 7.20m, envergure 20m. Exposé aux tempêtes, il perdit une branche importante suite à la tempête de 2014. Cette essence fut plantée en France à la fin du 19ème siècle. Le cyprès de Monterey de Trébéron fut planté quant à lui en 1867 à l'occasion d'un mariage. Le cyprès de Lambert fait partie du patrimoine naturel de la Bretagne.
 

 

 

Contes et Légendes

Le cyprès

 

 

Pour en savoir plus


 

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