Fred Vargas (1957) écrivaine française
(Éditions Viviane Hamy, 1999),
L'Homme à l'envers
"Assis dans l'herbe au bord du Rhône, à l'écart
d'une petite route qui longeait la berge, dans une sorte de
clairière à l'horizon bouché par des haies de saules,
Adamsberg plongeait dans la rivière une longue branche
et luttait du bout de cette branche contre le courant.
(...)
Camille le repéra après presque une heure de marche,
dans une clairière étroite et silencieuse, isolée au milieu des saules.
Elle s'arrêta à une vingtaine de pas, Adamsberg s'était assis
tout au bord de la berge, les pieds touchant l'eau.
Il ne faisait rien, selon toute apparence, mais pour Adamsberg,
être assis dehors constituait une occupation en soi.
(...)
Cette branche de saule, peut-être, dit-il en effleurant
la baguette de bois placée entre eux deux.
Et moi, de temps à autre.
- Bien, dit Camille en soupirant. Je vis avec lui.
- On comprend mieux comme ça, dit Adamsberg.
Il se leva, ramassa la branche de saule
et fit quelques pas dans la clairière."