Auguste Barbier (1805-1882) poète, nouvelliste, mémorialiste, librettiste, critique d'art et traducteur français
Cimarosa
Chantre mélodieux né sous le plus beau ciel,
Au nom doux et fleuri comme une lyre antique,
Léger napolitain, dont la folle musique
A frotté, tout enfant, les deux lèvres de miel,
Ô bon Cimarosa ! Nul poëte immortel,
Nul peintre, comme toi, dans sa verve comique,
N’égaya des humains la face léthargique
D’un rayon de gaîté plus franc et naturel.
Et pourtant tu gardas à travers ton délire,
Sous les grelots du fou, sous le masque du rire,
Un cœur toujours sensible et plein de dignité ;
Oui, ton âme fut belle, ainsi que ton génie ;
lle ne faillit point devant la tyrannie,
Et chanta dans les fers l’hymne de liberté.
Dans Mémoires d'outre-tombe, Chateaubriand évoque :
(Livre VII, chapitre 6)
un cantabile de Cimarosa joué au piano, "à quatre pas de la hutte d'un Iroquois", dans une hôtellerie rustique lors de son voyage au Pays des Onondagas, près de la rivière Genesee, dans le Nouveau-Monde
Dans sa vie de Rossini, Stendhal écrit :
"En 1801, Cimarosa mourut des suites des traitements barbares que lui avait infligés la Reine Caroline."
Épitaphe désirée par Stendhal :
"Ci-gît Errico Beyle, milanais, a vécu, écrit, aimé.
Cette âme adorait Cimarosa, Mozart, Shakespeare."
Georges Perec dans Je me souviens,
"Je me souviens que le premier microsillon que j'ai écouté était le concerto pour hautbois et orchestre de Cimarosa.".