20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 16:47
 
Charles DOVALLE
 
né à Montreuil-Bellay le 23 juin 1807 - 1829 
est poète romantique , il écrit des poèmes remarqués et se lance avec ardeur dans la vie littéraire., Il publie des poésies en forme de chansons.
 
Il a également écrit sous le pseudonyme de "Mlle Pauline A de Poitiers" pour le "Mercure" (en 1827) et publie des poèmes dans des revues.
 
Egalement critique théâtral, il commet un calembour facile sur Mirra, le directeur du théâtre des Variétés : « on ne dira jamais que c'est un Mira-beau ». Ce dernier, qui était laid et vindicatif, le provoque en duel
Il est abattu au troisième échange, il avait à peine 22 ans.
 
 
 
Le sylphe
 
L'aile ternie et de rosée humide,
Sylphe inconnu, parmi les fleurs couché,
Sous une feuille, invisible et timide,
J'aime à rester caché.
 
Le vent du soir me berce dans les roses ;
Mais quand la nuit abandonne les cieux, 
Au jour ardent mes paupière sont closes :
Le jour blesse mes yeux.
 
Pauvre lutin, papillon éphémère,
Ma vie, à moi, c'est mon obscurité !
Moi, bien souvent, je dis : " C'est le mystère 
Qui fait la volupté ! "
 
Et je m'endors dans les palais magiques, 
Que ma baguette élève au fond des bois, 
Et dans l'azur des pâles véroniques 
Je laisse errer mes doigts.
 
Quant tout à coup l'éclatante fanfare
A mon oreille annonce le chasseur,
Dans les rameaux mon faible vol s'égare,
Et je tremble de peur.
 
Mais, si parfois, jeune, rêveuse et belle, 
Vient une femme, à l'heure où le jour fuit, 
Avec la brise, amoureux, autour d'elle 
Je voltige sans bruit.
 
J'aime à glisser, aux rayons d'une étoile, 
Entre les cils qui bordent ses doux yeux ; 
J'aime à jouer dans les plis de son voile 
Et dans ses longs cheveux.
 
Sur son beau sein quand son bouquet s'effeuille,
Quand à la tige elle arrache un bouton,
J'aime surtout à voler une feuille
Pour y tracer mon nom...
 
Oh ! respectez mes jeux et ma faiblesse,
Vous qui savez le secret de mon coeur !
Oh ! laissez-moi, pour unique richesse,
De l'eau dans une fleur.
 
L'air frais du soir ; au bois, une humble couche ; 
Un arbre vert pour me garder du jour... 
Le sylphe, après, ne voudra qu'une bouche 
Pour y mourir d'amour !
 
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commentaires

C
Je veille sur un mont dont les pieds sont humides ;<br /> J’aimerais mieux rester couché.<br /> Ce n’est pas que je sois timide,<br /> Mais quoi ! je voudrais me cacher.<br /> <br /> J’aime que l’orient s’illumine de rose ;<br /> Mais j’ai trop admiré les cieux,<br /> Même avec les paupières closes,<br /> J’ai trop de soleil dans les yeux.<br /> <br /> Pourquoi ne suis-je pas ce primate éphémère,<br /> Rejeton de l’obscurité,<br /> Qui bâtit sa vie sans mystère,<br /> Y compris dans sa volupté ,<br /> <br /> Pourquoi du Créateur diriger la fanfare ?<br /> Heureux l’humble et pauvre chasseur<br /> Qui au sous-bois parfois s’égare !<br /> Heureux, même lorsqu’il a peur !<br /> <br /> Tant pis. Je suis Michel, qui jamais ne se couche,<br /> Jamais la nuit, jamais le jour,<br /> Michel qui jamais de sa bouche<br /> Ne pourra dire un mot d’amour.
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M
Merci Marie c'est trés beau ce poème et tu as toujours des découvertes sympa...effectivement pas "beau" le calembour hi hi :) Bonne soirée à toi. Bisous Mary
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