11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 03:02
 
Joachim DU BELLAY
est un poète français né vers 1522 à Liré, en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris.
 
Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l'origine de la formation de la Pléiade, groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, la Défense et illustration de la langue française.
Son œuvre la plus célèbre, Les Regrets, est un recueil de sonnets d'inspiration élégiaque et satirique, écrit à l'occasion de son voyage à Rome de 1553 à 1557.
 
   
Si les larmes servaient de remède au malheur
 
 
Si les larmes servaient de remède au malheur,
Et le pleurer pouvait la tristesse arrêter,
On devrait, Seigneur mien, les larmes acheter,
Et ne se trouverait rien si cher que le pleur.
 
Mais les pleurs en effet sont de nulle valeur :
Car soit qu'on ne se veuille en pleurant tourmenter,
Ou soit que nuit et jour on veuille lamenter,
On ne peut divertir le cours de la douleur.
 
 
Le coeur fait au cerveau cette humeur exhaler,
Et le cerveau la fait par les yeux dévaler,
Mais le mal par les yeux ne s'alambique pas.
 
 
De quoi donques nous sert ce fâcheux larmoyer?
De jeter, comme on dit, l'huile sur le foyer,
Et perdre sans profit le repos et repas.
 
Joachim DU BELLAY - poète - "Si les larmes servaient de remède au malheur"
Joachim du Bellay

Joachim du Bellay

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commentaires

L
Merci pour votre visite - Je possède une grande partie de l'oeuvre de DU BELLAY, mais ces sonnets me sont inconnus, je trouve que ceux-ci ressemblent à de l'Olivier de MAGNY, mais comme vous je<br /> serais tentée de penser à "un pastiche". Quoiqu'il en soit à ma prochaine visite en bibliothèque, je me renseignerai. Bonne fin de semaine - Marie
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C
Bonjour<br /> <br /> moi j'ai trouvé sur Facebook trois sonnets surgis de nulle part ailleurs, ni sur le Net sinon ni dans la Pléiade. Henri Suhamy les croit authentiques mais il est shakespearien et pas spécialiste du<br /> XVIeme, alors qui ?<br /> <br /> En tout cas si c'est un pastiche je ne vois qu'un génie comme l'habile Robert Rapilly ou le facétieux Louis Latourre pour avoir ce talent? Merci de me dire si vous trouvez un auteur ancien ou<br /> moderne<br /> <br /> <br /> <br /> I. Loing du propos ſans gouſt, loing du parler groſſier<br /> Qui trop regna long-temps par le paÿs de France.<br /> Loing des amuſemens, ſans ame, ſans ſcience,<br /> Où mainct poëte hier cruſt bon de ſ'oublier.<br /> <br /> Loing des diſcours oiſeux, des ſonges de papier,<br /> Phebus de ſon grant art nous rend la conaiſſance.<br /> Homere puis Petrarque y joignans leur puiſſance,<br /> Noſtre langue à nouveau voit ſon ſoleil briller.<br /> <br /> Un poëme aux accens ſçavament agencez<br /> Prolonge la leſſon dez grans maiſtres paſſez.<br /> De la Grece et de Rome il conſerve la marque.<br /> <br /> Mais lors ſa plus grant gloire au royaume françois,<br /> Son laurier qu'au jour d'huy le plus hauct je luy vois,<br /> C'eſt de ſçavoir charmer ſon bien aymé monarque.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> II. Qui veult conoiſtre vn homme aux mille courtiſans,<br /> Doibt comme luy ſe faire amy de l'injuſtice,<br /> Cherir la vanité, l'envie, l'avarice,<br /> Et toutes les vertus communes aux puiſſans.<br /> <br /> Qui veult conoiſtre pis, perfides, malfaiſans,<br /> Des ſept pechez mortels toujours pronts au ſervice,<br /> Il doibt entrer de Rome en la Tres-Haulte Lice<br /> Y renconſtrer la Beſte et tous ſes partiſans.<br /> <br /> Paſſant par tous degrez, ſous-diacre, diacre, preſtre,<br /> Eveſque et archeveſque, il ſe preſente au Maiſtre<br /> Avecque toge pourpre et galero bouffon :<br /> <br /> Car la couleur icy change en vertu le vice.<br /> Et l'apparat pompeux qu'on dict cardinalice<br /> Deſguiſe la rougeur que meſt la honte au front.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> III. Vous ſçachant trop, la nuict, ſous l'amoureuſe loy<br /> Courir dissimulee où le Desir vous meine,<br /> Je doubte ſi mon cueur doibt en reſſentir peine,<br /> Ou s'éjouir plutost de voſtre peult de foy.<br /> <br /> Car ſur ce champ celé dont vous payez l'octroy,<br /> Scrupule ny regret ny honte ne vous freine.<br /> Et vous tenez, ce ſemble, à vous imposer geſne<br /> En affirmant le jour n'eſtre jamais qu'a moy.<br /> <br /> LAURE, j'ay plain ſoupçon de vos eſbats nocturnes.<br /> Mais quand de pleurs jaloux je remplirois cent urnes<br /> Ils ſecheroient bien toſt ſous vos ardans ſoleils :<br /> <br /> De la fidelite la chaiſne m'importune.<br /> Nous ſommes loupve et loup que faict ſortir la lune ;<br /> Commune liberté faict nos chemins pareils.
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L
<br /> <br /> Merci pour votre visite - Je possède une grande partie de l'oeuvre de DU BELLAY, mais ces sonnets me sont inconnus, je trouve que ceux-ci ressemblent à de<br /> l'Olivier de MAGNY, mais comme vous je serais tentée de penser à "un pastiche". Quoiqu'il en soit à ma prochaine visite en bibliothèque, je me renseignerai. Bonne fin de semaine - Marie<br /> <br /> <br /> <br />
M
j aime beaucoup ce poéme<br /> bizz
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