21 décembre 2021 2 21 /12 /décembre /2021 23:24

 

 

Arthur de Bussières, (1877 -1913) poète québécois.

 

 

Chant de Noël


J’adore ta venue, enfant, frère des mondes,

– Œuvre de votre amour, ô Père, ô Saint Esprit ! –

Sublime agneau, victime et sauveur, Jésus-Christ,

Dont le front doit blêmir à nos douleurs profondes.

 

Je t’adore, ô Promis de toute éternité !

Je t’adore en mes cris, je t’adore en ma joie ;

D’une âme que le feu de ses désirs rougeoie,

Je t’adore en mon rêve et mon humanité.

 

Je t’adore !… Car j’ai compris ton beau sourire :

Sur ta lèvre divine où ses plis sont posés

Comme en un grand miroir, bouche et traits convulsés,

Le Prodige inouï du Calvaire se mire…

 

Ô divin Rédempteur ! Flambeau des Paradis

Que la chair et la vie agitent devant l’Être ;

Ô Sauveur ! apprends-moi ce que je dois connaître

Pour dompter la chimère et ses envols maudits !

 

Car je veux, avec Toi, grandir dans l’humble enceinte ;

Comme Toi, je veux mettre à mon front le roseau ;

Je veux m’agenouiller auprès de ton berceau,

Pour expirer plus tard aux pieds de la Croix sainte.

Philippe de Champaigne - Nativité, 1643, Musée des Beaux-Arts de Lille

Philippe de Champaigne - Nativité, 1643, Musée des Beaux-Arts de Lille

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21 décembre 2021 2 21 /12 /décembre /2021 23:21

 

 

Charles-Nérée Beauchemin (1850-1931) écrivain et médecin québécois.

Les floraisons matutinales

 

 


L’idylle dorée

 

Au vent joyeux de la bonne nouvelle

L’étable s’ouvre; et sa merveille est telle

Que les naïfs bergers en sont troublés.

 

Illuminant la crèche sombre encore,

L’Enfant paraît en un orbe d’aurore,

Plus blond que l’or des méteils et des blés.

 

Tout reluit sous l’humble chaume en ruine;

Tout y rutile. Ô nuits de Palestine,

De vos ciels d’aube pâle, est-ce un reflet ?

 

Lune magique, est-ce ton sortilège ?

Est-ce l’éclat de ta blancheur de neige ?

Est-ce ton charme, ô bel enfantelet ?

 

Un homme est là, grave comme en un temple;

Hiératique, il admire, il contemple,

Ne sachant plus que bénir à genoux.

 

Dans son long voile et dans sa blanche robe,

Pudique et belle, aux regards se dérobe

Une humble femme au profil triste et doux.

 

Couple candide, ils restent sans parole,

Le front ceint d’une opaline auréole,

Navrés d’amour et de ravissement.

 

Le père exulte, et la mère soupire;

Tendre, elle fait effort pour lui sourire,

Mais son sourire expire tristement.

 

Elle, la Sainte, elle, l’Immaculée,

Oh! comme elle est confuse, émerveillée,

Toute à son rêve et toute à son affront.

 

Elle se voit dans une bergerie,

Et, pour son Christ, non pour elle, Marie

Pleure, le glaive au coeur, l’épine au front.

 

Le nouveau-né, demi-nu, que l’haleine

Du boeuf et de l’âne réchauffe à peine,

Tout frêle et tout mignon, tremble et vagit.

 

La plus modeste entre toutes les mères

Se meurt de honte, et le sang de ses pères

Comme une pourpre à sa tempe rougit.

 

Dans ce réduit de misère, les anges,

Venus du ciel, modulent les louanges

Du gracieux petit roi de Sion.

 

L’oreille entend la harpe qui console,

La tendre lyre et la tendre viole,

Et le théorbe et le psaltérion;

 

Mais ni le luth qui berce et qui caresse,

Ni la viole exquise de tendresse,

Rien n’a charmé le souci maternel.

 

Pensive, au bord de la crèche accoudée,

Elle pressent, crucifiante idée,

Quelque chagrin qui lui semble éternel.

 

Les séraphins suspendent leur cantique :

Et l’âpre son du hautbois bucolique

Se mêle au frais gazouillis des pipeaux.

 

La corne a pris sa voix la plus câline,

Et le roseau langoureux, en sourdine,

Chante à ravir l’âme des bleus oiseaux.

 

On croit ouïr les endormeuses plaintes

De l’air parmi les légers térébinthes,

Du soir parmi les pâles oliviers.

 

En la blancheur de la lumière astrale

Monte et descend la fraîche pastorale

Que dit le choeur rustique des bouviers.

 

Cette musique élyséenne coule

Et, vrai miracle, ondule et se déroule,

S’achève et file en sanglots inouïs.

 

Des femmes vont à l’adorable Juive

Offrir, avec la myrtille et l’olive,

Roses et lis tout frais épanouis.

 

Silencieux, dévalant les collines,

Orientés par les clartés divines,

Déjà, voici les chameliers du Nil.

 

Ils ont offert l’ambre et le cinnamome

Et ces lotus d’oasis dont l’arome

Calme et guérit le mal le plus subtil.

 

Ni les soupirs des pipeaux et des flûtes,

Ni le noël des chevriers hirsutes,

Rien n’a charmé le maternel souci;

 

Ni les lotus, ni les lis de Judée,

Ni l’oliban des rois de la Chaldée,

Rien ne l’allège et rien ne l’adoucit.

 

Dans son berceau, que la mousse encourtine,

L’enfant s’éveille, et sa lèvre enfantine

S’ouvre et sourit d’un sourire de ciel.

 

Sur cette bouche idéalement rose,

La Mère, moins songeuse, moins morose,

Pose un baiser mouillé de pleurs de miel.

 

Ô tendres pleurs, délicieuses larmes,

Est-il quelqu’un qui résiste à vos charmes ?

Femme, tes pleurs font pleurer tous les yeux !

 

Dès son réveil, calme, à celle dont l’âme

D’inquiétude et d’angoisse se pâme,

Le Fils envoie un regard radieux.

 

Nul pavillon d’impérator n’égale

Ce gîte où luit la gloire filiale,

Ce lit de paille aux rideaux de soleil.

 

Le pâtre adore et Joseph s’extasie :

Certes, jamais les huchiers de l’Asie

Ni les bouviers n’ont vu tableau pareil.

 

Vision rose, exquise épiphanie,

Divine idylle à jamais non finie,

Charmante encore après dix-huit cents ans !

 

Aux Bethléem mystiques, des deux Mondes

Peuples et rois, caravanes profondes,

À pleines nefs apportent des présents.

 

Bercail d’azur, asile de mystère,

Où le noël amoureux de la terre

Alterne avec le cantique des cieux!

 

Crèche où naquit l’agneau des paraboles,

Agreste autel des célestes symboles,

Je vois s’ouvrir ton chaume harmonieux.

 

Tout ébloui, sur le seuil je m’arrête,

Je me prosterne et je courbe la tête,

Dans la pénombre, en silence, à l’écart.

 

Pour te louer, divin berceau, j’aspire

L’harmonieux lyrisme qu’on respire

Dans les motifs des aèdes de l’art.

 

Ô Mère pure, ô Vierge maternelle,

Vase de nard qui déborde et ruisselle,

Inonde-moi des flots de ton amour!

 

Je veux bercer ta peine et ta hantise,

Adoucir le mal qui te martyrise,

Je veux aimer ton Jésus sans retour.

 

Suivant les pas des bergers et des Mages,

Je viens offrir l’encens de mes hommages.

Que n’ai-je l’or des antiques Crésus !

 

Oh! laisse-moi, Vierge, Mère divine,

Prendre en mes bras, presser sur ma poitrine,

Ton bien-aimé, ton trésor, ton Jésus!

 

Je veux que ma lèvre à sa lèvre touche.

Combien heureux je serais, si ma bouche

Pouvait chanter un chant digne de toi !

 

Mais c’est en vain que mon hymne s’élance.

Suspends ton rythme, ô mon coeur, le silence

Exprime seul mon extatique émoi.

 

 Charles-Nérée Beauchemin (1850-1931) - écrivain et médecin québécois - L’idylle dorée
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21 décembre 2021 2 21 /12 /décembre /2021 22:35


 
 

Louis-Honoré Fréchette (1839-1908) poète, dramaturge, écrivain et homme politique québécois.

 

 

Noël


Le lourd battant de fer bondit dans l’air sonore,

Et le bronze en rumeur ébranle ses essieux…

Volez, cloches, grondez, clamez, tonnez encore,

Chantez paix sur la terre et gloire dans les cieux !

 

Sous les dômes ronflants des vastes basiliques,

L’orgue répand le flot de ses accords puissants ;

Montez vers l’Éternel, beaux hymnes symboliques,

Montez avec l’amour, la prière et l’encens !

 

Enfants, le doux Jésus vous sourit dans ses langes ;

À vos accents joyeux laissez prendre l’essor ;

Lancez vos clairs noëls : là-haut les petits anges

Pour vous accompagner penchent leurs harpes d’or.

 

Blonds chérubins chantant à la lueur des cierges,

Cloche, orgue, bruits sacrés que le ciel même entend,

Sainte musique, au moins, gardez chastes et vierges,

Pour ceux qui ne croient plus, les légendes d’antan.

 

Et quand de l’an nouveau l’heure sera sonnée,

Sombre airain, cœurs  naïfs, claviers harmonieux,

Pour offrir au Très-Haut l’aurore de l’année,

Orgues, cloches, enfants, chantez à qui mieux mieux !
 

Louis-Honoré Fréchette (1839-1908) - poète québécois - Noël
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21 décembre 2021 2 21 /12 /décembre /2021 21:55

 

 

Eulalie Boissonnault (1866-1941) poètesse québèquoise

 

 

Noël

 

Noël ! Un chant s’élève éclatant dans la nuit,

Il épand ses flots d’or, vibre, s’épanouit :

Pastorale sacrée !

 

Les anges l’ont transmis aux bergers anxieux

Et l’univers redit la chorale des cieux :

C’est l’hymne consacrée !

 

Noël ! La neige met dans les arbres glacés

Un luxe de blancheur, treillis foliacés,

Imitant la guipure ;


Sur l’asphalte, elle étend ses beaux papillons blancs

Et sur les toits hier, obscurs ou rutilants,

Sa gaze la plus pure.

 

Noël ! La cloche prend son vol joyeux dans l’air,

La lune vaporeuse a des teintes d’éclair,

Un air de chrysanthème ;

Et mille étoiles d’or fleurdelisent le ciel

Humanité, Dieu t’aime !

 

Noël ! vieux mot d’espoir, d’allégresse et de paix,

Mot qui met en éveil des ferveurs de respects,

Mot qui sonne et convie

À la crèche sacrée où le petit Jésus

Nous apporte des biens que nous n’aurions pas eus

Sans sa terrestre vie.

Eulalie Boissonnault (1866-1941) - poètesse québèquoise - Noël
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21 décembre 2021 2 21 /12 /décembre /2021 21:39

 

 

Guido di Pietro, en religion Fra Giovanni (Fra Angelico) ou encore "Le Peintre des anges"  (v. 1387 et 1395-1455)peintre italien . Il était connu de ses contemporains comme Fra Giovanni da Fiesole, dans les Vies écrites avant 1555, et comme Giovanni Fra Angelico ("Frère Giovanni l'angélique ").

Il n'a été canoniquement béatifié que le 3 octobre 1982, par le pape Jean-Paul II, sous le nom de Bienheureux Jean de Fiesole, 
 

 

La lettre de Fra Angelico (1400-1455) pour la nativité


Ami, il n’y a rien de ce que je pourrais vous offrir que vous ne 

possédiez déjà, mais il y a beaucoup de choses que je ne puis 

vous donner et que vous pouvez prendre. Le ciel ne peut 

descendre jusqu’à nous, à moins que notre cœur n’y trouve 

aujourd’hui même son repos. Prenez donc le ciel. Il n’existe pas 

de paix dans l’avenir qui ne soit caché dans ce court moment 

présent. Prenez donc la paix. L’obscurité du monde n’est qu’une 

ombre. Derrière elle, et cependant à notre portée, se trouve la 

joie. Il y a dans cette obscurité une splendeur et une joie 

ineffables si nous pouvions seulement les voir. Et pour voir, vous 

n’avez qu’à regarder. Je vous prie donc de regarder. La vie est 

généreuse donatrice, mais nous, qui jugeons ses dons d’après 

l’apparence, nous les rejetons, les trouvant laids ou pesant, ou 

durs. Enlevons cette enveloppe et nous trouverons au-dessous 

d’elle une vivante splendeur, tissée d’amour par la sagesse, avec 

d’abondants pouvoirs. Accueillez-la, saisissez-la et vous toucherez 

la main de l’ange qui vous l’apporte. Dans chaque chose que nous 

appelons une épreuve, un chagrin ou un devoir, se trouve, 

croyez-moi, la main de l’ange ; le don est là, ainsi que la merveille 

d’une présence sans ombre. De même pour nos joies : ne vous en

 contentez pas en tant que joies, elles aussi cachent des dons divins.

La vie est tellement emplie de sens et de propos, tellement pleines 

de beautés au-dessous de son enveloppe, que vous apercevrez que 

la terre ne fait que recouvrir votre ciel. Courage donc pour le

réclamer. C’est tout. Mais vous avez du courage et vous savez que

nous sommes ensemble des pèlerins qui, à travers des pays inconnus,

se dirigent vers leur patrie. Ainsi, en ce jour de Noël, je vous salue,

non pas exactement à la manière dont le monde envoie ses

salutations, mais avec la prière : 

"que pour vous, maintenant et à jamais, 

le jour se lève et les ombres s’enfuient".
 

Fra-Angelico - fresques de San Marco - la nativite - 1440-41

Fra-Angelico - fresques de San Marco - la nativite - 1440-41

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21 décembre 2021 2 21 /12 /décembre /2021 21:13


 

Cantique de Noël "Les Anges dans nos campagnes" inspiré du Noël languedocien "L'écho des montagnes de Béthléem" en dix couplets

Repris en 1848 par le Révérend Père jésuite belge Louis Lambillotte (1797-1855) 

Recueil : Choix de Cantiques sur des airs nouveaux"

 

 

Les Anges dans nos campagnes 

 

1- Les anges, dans nos campagnes,

Ont entonné l’hymne des Cieux ;

Et l’écho de nos montagnes

Redit ce chant mélodieux ;

 

R- Gloria in excelsis Deo, Gloria in excelsis Deo

 

2- Bergers, pour qui cette Fête ?

Quel est l’objet de tous ces chants ?

Quel Vainqueur ? Quelle Conquête

Mérite ces cris triomphants ?

 

R- Gloria in excelsis Deo, Gloria in excelsis Deo

 

3- Ils annoncent la Naissance

Du Libérateur d’Israël ;

Et, pleins de reconnaissance,

Chantent en ce Jour solennel :

 

R- Gloria in excelsis Deo, Gloria in excelsis Deo

 

4- Allons tous de compagnie,

Sous l’humble toit qu’Il a choisi,

Voir l’adorable Messie

À qui nous chanterons aussi :

 

R- Gloria in excelsis Deo, Gloria in excelsis Deo

 

5- Cherchons tous l’heureux village

Qui L’a vu naître sous ses toits.

Offrons-Lui le tendre hommage

Et de nos cœurs et de nos voix.

 

R- Gloria in excelsis Deo, Gloria in excelsis Deo

 

6- Dans l’humilité profonde

Où Vous paraissez à nos yeux,

Pour Vous louer, Roi du monde,

Nous redirons ce chant joyeux :

 

R- Gloria in excelsis Deo, Gloria in excelsis Deo

 

7- Toujours remplis du Mystère

Qu’opère aujourd’hui votre Amour

Notre devoir sur la terre

Sera de chanter chaque jour :

 

R- Gloria in excelsis Deo, Gloria in excelsis Deo

 

8- Déjà les bienheureux Anges,

Les Chérubins, les Séraphins,

Occupés de Vos louanges,

Ont appris à dire aux humains :

 

R- Gloria in excelsis Deo, Gloria in excelsis Deo

 

9- Bergers, loin de vos retraites,

Unissez-vous à leurs concerts,

Et que vos tendres musettes

Fassent retentir dans les airs :

 

R- Gloria in excelsis Deo, Gloria in excelsis Deo

 

10- Dociles à leur exemple,

Seigneur, nous viendrons désormais

Au milieu de votre Temple,

Chanter avec eux Vos bienfaits.

 

R- Gloria in excelsis Deo, Gloria in excelsis Deo

 

Ainsi soit-il.
 

Frères Limbpourg Jean (1385-1416) - Nativité -, Très riches heures du duc de Berry, 1412-1416, Musée Condé, Chantilly

Frères Limbpourg Jean (1385-1416) - Nativité -, Très riches heures du duc de Berry, 1412-1416, Musée Condé, Chantilly

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21 décembre 2021 2 21 /12 /décembre /2021 21:02

 

 

Antoine Eugène Genoud (1792-1849) dit l'abbé Genoude puis de Genoude par lettres patentes de Louis XVIII, entra au Séminaire de Saint-Sulpice où il resta peu de temps, fut professeur de droit au lycée Bonaparte et élu Député de la Haute-Garonne. Ce n’est qu’en 1834, devenu veuf, qu’il fut ordonné Prêtre et se fit appeler l’abbé de Genoude.

 

 


"Le voilà dans une étable de Bethléem" 


"Le voilà dans une étable de Bethléem, couché dans une crèche, 

enveloppé de langes, comme les prophètes l'avaient annoncé ; 

Le voilà, le Descendant des rois de Juda, des grands prêtres et 

des patriarches, le Rédempteur prédit dès l'origine du monde, 

le Messie né de la Vierge, Celui que figuraient les justes, la loi,

les sacrifices, le fils d'Abraham en qui toutes les nations devaient 

être bénies ! Ô Jésus ! Verbe divin, raison, sagesse, beauté 

suprême, lumière de Dieu, des anges et des hommes, nous 

apportons au pied de Vos autels le témoignage de notre croyance 

et l'holocauste de notre amour ! Venez nous montrer le chemin 

de la Vie. Et Vous, Esprit-Saint, éclairez nos âmes, échauffez 

nos cœurs, nous Vous le demandons par l'intercession de Marie"

 

Ainsi soit-il.
 

Cornelius de Vos - nativite

Cornelius de Vos - nativite

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21 décembre 2021 2 21 /12 /décembre /2021 20:50

 

 

Coelius ou Caelius Sedulius, ou encore seulement "Sedulius" Prêtre et poète chrétien de la première moitié du Ve siècle.

 

 

Hymne de Noël 


Du point où se lève le soleil, jusqu’aux limites de la terre, chantons le Christ Roi, né de la Vierge Marie.

Le glorieux Auteur du monde revêt un corps de servitude ; par la chair Il délivre la chair, Il sauve de leur perte ceux qu’Il avait créés.

Au sein d’une chaste Mère descend la Grâce céleste ; les flancs d’une Vierge ont porté un Mystère à Elle inconnu.

La demeure d’un sein pudique devient soudain le Temple de Dieu ; la Vierge intacte et sans souillure conçoit un Fils dans Ses entrailles.

Elle enfante, cette jeune mère, Celui qu’annonça Gabriel, Celui que Jean, captif encore au sein maternel, salua par ses tressaillements.

Il a eu pour couche un peu de paille ; Il n’a pas eu horreur de la crèche ; Il s’est nourri d’un peu de lait, Lui qui rassasie jusqu’au petit oiseau.

Les chœurs célestes se réjouissent, et les Anges chantent à Dieu ; Il se manifeste aux bergers, le Pasteur, Créateur de tous.

A Vous soit la Gloire, ô Jésus, qui êtes né de la Vierge : Gloire au Père et à l’Esprit divin, dans les siècles éternels.


Ainsi soit-il.

 

 

 

A solis ortus cardine 

 

A solis ortus cardine, adusque terrae limitem, Christum canamus principem, natum Maria Virgine.

Beatus auctor saeculi servile corpus induit, ut carne carnem liberans ne perderet quos condidit.

Clausae parentis viscera caelestis intrat gratia ; venter puellae baiulat secreta quae non noverat.

Domus pudici pectoris templum repente fit Dei ; intacta nesciens virum verbo concepit Filium.

Enixa est puerpera quem Gabriel praedixerat, quem matris alvo gestiens clausus Ioannes senserat.

Feno iacere pertulit, praesepe non abhorruit, parvoque lacte pastus est per quem nec ales esurit.

Gaudet chorus caelestium et Angeli canunt Deum, palamque fit pastoribus Pastor, Creator omnium.

Iesu, tibi sit gloria, qui natus es de Virgine, cum Patre et almo Spiritu, in sempiterna saecula.

Amen
 

Charles Le Brun - Nativité - Adoration des Bergers

Charles Le Brun - Nativité - Adoration des Bergers

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21 décembre 2021 2 21 /12 /décembre /2021 20:22

 

 

Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787) prélat, fondateur de la congrégation du Très Saint Rédempteur, reconnu saint et docteur de l'Église par l'Église catholique.


Prière extraite des  "Œuvres complètes du Bienheureux Saint Alphonse-Marie de Liguori"

 

 
"Mon bien-aimé Jésus, pardonnez-moi pour l’Amour de Marie et de Joseph"

 

"Mon saint Patriarche, je vous prie, au nom des peines que vous 

éprouvâtes lorsque vous vîtes le Verbe divin né dans une étable, en un

tel état de pauvreté, sans feu, sans linge, et lorsque vous L'entendîtes

pleurer par la souffrance que Lui causait la rigueur du froid ;

je vous prie, dis-je, de m'obtenir une vraie douleur de mes péchés,

par lesquels j'ai été cause des Larmes qu'a versées Jésus. Mais, au nom

de la consolation que vous éprouvâtes lorsque, pour la première fois vous

vites Jésus Enfant, né dans une crèche, si beau, si gracieux, en sorte

que dès cet instant votre cœur commença de brûler d'un plus ardent

amour envers cet aimable et bien-aimé Enfant, obtenez-moi la Grâce de

L'aimer moi aussi d'un grand amour sur la terre, pour être admis un

jour à Le posséder dans le Ciel. Et Vous, ô Marie, Mère de Dieu et

ma Mère, recommandez-moi à votre Fils, et obtenez-moi le pardon de

toutes les offenses que j'ai commises envers Lui,et la Grâce de ne plus

L'offenser. Et Vous, mon bien-aimé Jésus, pardonnez-moi pour l’Amour

de Marie et de Joseph, et accordez-moi la grâce de pouvoir un jour

Vous voir en Paradis pour Vous y louer, et aimer votre Beauté divine,

et votre Bonté qui Vous a fait Enfant pour l’Amour de moi. 

Je Vous aime, Beauté infinie. Je Vous aime, mon Jésus. 

Je Vous aime, mon Dieu, mon Amour, mon Tout."

 

Ainsi soit-il.

Lorenzo Costa (1460- 1535) - Nativité - v. 1490

Lorenzo Costa (1460- 1535) - Nativité - v. 1490

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20 décembre 2021 1 20 /12 /décembre /2021 22:46

 

Novalis, de son vrai nom Georg Philipp Friedrich von Hardenberg, (1772 -1801) poète, romancier, philosophe, juriste, géologue, minéralogiste et ingénieur des Mines allemand. Il est l'un des représentants les plus éminents du premier romantisme allemand (cercle d'Iéna).

 


 (Cantiques, extraits)

 


Sur la terre Il descend enfin

L’Enfant béni de tous les cieux ;

De nouveau souffle autour du monde

Le vent de vie, inspirateur du Chant ;

Rassemblant les cendres éparses du passé,

Il les ranime et fait jaillir la flamme neuve.

 

**********

 

Voici le sauveur, et les yeux le voient,

Des yeux qui pourtant du sauveur sont pleins.

De fleurs, il aura la tête parée

Et son saint regard brille en ce bouquet

 

Il est toute étoile ; Il est le soleil ;

Il est la source éternelle de vie.

On voit luire à travers plantes et pierres,

Lumière et mer, son visage d’enfant.

 

Son enfance est là, dans toutes les choses.

Son brûlant amour jamais ne repose.

Infiniment fort Il vient se serrer

Contre tous les cœurs sans même y penser.

 

Novalis (1772 -1801) - poète, romancier -  (Cantiques, extraits) Nativité
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