8 décembre 2021 3 08 /12 /décembre /2021 22:26

 

Yves Renaud poète et peintre français

Apollon d'Or Vaison-la-Romaine 2017

1er prix de Montmélian

1er prix de la SPAF Bretagne

3ème PRIX Concours REGARDS (Vendée)

 

 

Un Ange est passé

 

Un soir tu es parti, en tête une sonate,

tu as fermé les yeux, arrimé tes bras,

tu as semé la nuit, arrêté le temps,

pour l’ultime lavis, déposé tes pinceaux.

 

Drapé dans un orage, tu as célébré la pluie,

laissé accoster tes paroles dans nos âmes,

mûres telles des fruits, belles telles des fleurs,

chants de lumière pour nos larmes.

 

Poèmes secrets éparpillés aux vents,

musiques partagées confiées aux claviers,

signes dans l’azur comme des  calligrammes,

tendresses de chair lovées dans nos êtres.

 

Tu disais les chemins où l’on souffre où l’on aime,

tu nous parlais de pierre et de douceur,

ton cœur valsait en toi ne sachant qu’exulter,

nous apprenant à partager sagesses et folies.

 

Tu as vécu comme vivent les grands arbres,

la treille de tes racines atteignait le ciel,

tu savais faire germer l’invisible,

tu savais alimenter sèves et lèvres.

 

Chacune de tes courses était envol d’oiseaux,

tes rires comblés ravivaient les braises,

entre l’espoir des matins et celui du noir;

ta voix s’est endormie mais nous enseigne l’éveil

 

Chacun de tes pas assouplissait les blés doux,

tes désirs fleurissaient nos terres stériles,

ta soif profonde vivifiait nos sources,

dans tes mains les roses devenaient promesses.

 

Tu sauras prendre la main du vide et du plein ,

comme tu savais faire danser les mystères;

tu détenais l’arc silencieux de la force,

mais aussi le désordre de la passion.

 

Les étoiles terrassées privées de flambeaux

ne sont plus que blessures et privées d’éclat,

mais ces lieux d’éternité inspirant nos quêtes,

ton silence enrichira nos suprêmes serments.

 

Ta présence sera flamme dans notre vie,

ton souvenir sera vivant dans nos ombres,

tu fus notre joie, nous ne serons qu’éloge,

tu te savais mortel, ange tu es devenu.
 

Yves Renaud - poète et peintre français - Un Ange est passé
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8 décembre 2021 3 08 /12 /décembre /2021 22:25

 


Marie-Françoise Thérèse Martin, en religion sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, 

Egalement connue sous les noms de sainte Thérèse de Lisieux, ou  la petite Thérèse, religieuse carmélite française (1873-1897).

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus 

(Février 1897)

 

à Mon Ange gardien. 

 

"Parce que j’étais petite, j’ai plu au Très-Haut."


Glorieux gardien de mon âme,

Toi qui brilles dans le beau ciel

Comme une douce et pure flamme,

Près du trône de l’Éternel ;

Tu viens pour moi sur cette terre,

Et m’éclairant de ta splendeur,

Bel Ange, tu deviens mon frère,

Mon ami, mon consolateur !

 

Connaissant ma grande faiblesse,

Tu me diriges par la main ;

Et je te vois, avec tendresse,

Ôter la pierre du chemin.

Toujours ta douce voix m’invite

À ne regarder que les cieux ;

Plus tu me vois humble et petite,

Et plus ton front est radieux.

 

Ô toi qui traverses l’espace

Plus promptement que les éclairs,

Vole bien souvent à ma place

Auprès de ceux qui me sont chers ;

De ton aile sèche leurs larmes,

Chante combien Jésus est bon !

Chante que souffrir a des charmes,

Et tout bas murmure mon nom.

 

Je veux, pendant ma courte vie,

Sauver mes frères les pécheurs ;

Ô bel Ange de la patrie,

Donne-moi tes saintes ardeurs.

Je n’ai rien que mes sacrifices,

Et mon austère pauvreté ;

Unis à tes pures délices,

Offre-les à la Trinité.

 

À toi, le royaume et la gloire,

Les richesses du Roi des rois.

À moi, le Pain du saint ciboire,

À moi, le trésor de la Croix.

Avec la Croix, avec l’Hostie,

Avec ton céleste secours,

J’attends en paix, de l’autre vie,

Le bonheur qui dure toujours !


 

Sainte Thérèse de Lisieux - religieuse carmélite française -  A mon Ange Gardien
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8 décembre 2021 3 08 /12 /décembre /2021 22:25

 

Rainer Maria Rilke (1875-1926) écrivain autrichien 

 


Vues des Anges, les cimes ...

 

Vues des Anges, les cimes des arbres peut-être

sont des racines, buvant les cieux ;

et dans le sol, les profondes racines d'un hêtre

leur semblent des faîtes silencieux.

 

Pour eux, la terre, n'est-elle point transparente

en face d'un ciel, plein comme un corps ?

Cette terre ardente, où se lamente

auprès des sources l'oubli des morts.
 

Rainer Maria Rilke (1875-1926) - Ecrivain autrichien - Vues des Anges, les cimes ...
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8 décembre 2021 3 08 /12 /décembre /2021 22:24

Mīrzā Ḥusayn-ʿAlī Nūrī  (1817-1892) - 
surnommé Bahāʾ-Allāh — Bahá’u’lláh en translittération baha'ie), fondateur de la religion baha’ie, s’affirmant comme la dernière en date d’une longue lignée de révélations à travers des "enseignants " marquants (Krishna, Abraham, Moïse, Bouddha, Zoroastre, Jésus, Mahomet, le Bāb, et Bahá’u’lláh en tant que "Manifestations de Dieu"). Il proclama l’unification prochaine de l’humanité et l’émergence d’une civilisation mondiale. Bahāʾ-Allāh affirme être le "Promis" des religions du passé "venu", au temps de la fin, amener les peuples du monde vers la justice et la prospérité, vers l’Âge d’Or de l’histoire de l’humanité.

( Extrait des Livres de Baha'u'llah )


 

Un ange au milieu de nous … (Baha'u'llah)

 

."Sois généreux dans la prospérité,

dans l'adversité ne cesse de rendre grâces

Mérite la confiance de ton prochain,

Montre lui toujours un visage amical et souriant.

Sois le trésor du pauvre, admoneste le riche,

Réponds à la plainte du nécessiteux

et garde la sainteté de tes promesses.

Sois équitable en ton jugement et réservé dans tes paroles.

Ne sois injuste envers personne,

et montre à tous une douceur parfaite.

 

Sois une lampe pour ceux qui marchent dans les ténèbres,

Une consolation pour les affligés,

Une mer pour ceux qui ont soif,

Un refuge pour ceux qui sont dans la détresse,

Un soutien et un défenseur des victimes de l'oppression.

 

Que la droiture et l'intégrité marquent tous tes actes.

Sois un foyer pour l'étranger,

Un baume pour ceux qui souffrent,

Une forteresse pour les fugitifs,

Des yeux pour les aveugles, un phare pour les égarés.

 

Sois une parure pour le visage de la vérité,

Une couronne sur le front de la fidélité,

Un pilier du temple de la rectitude,

Un souffle de vie pour le corps de l'humanité,

Un drapeau des armées de la justice,

 Un flambeau qui brille à l'horizon de la vertu,

 

Une rosée pour le sol desséché du cœur humain,

Une arche sur l'océan de la connaissance,

Un soleil dans le ciel de la bonté,

Une gemme au diadème de la sagesse,

Une lumière qui brille au firmament de ta génération,

Un fruit de l'arbre d'humilité".
 


 

Mirza Husayn Ali Nuri (1817-1892) - écrivain religieux perse - Un ange au milieu de nous … (Baha'u'llah)
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8 décembre 2021 3 08 /12 /décembre /2021 22:23

 

 

Caroline Baucher - poète française


 
Mes anges

 

Un ange vint

Il a frappé à ma porte ;

Il m'apporte de bonnes nouvelles :

Tu vas renaître me dit il

et connaître un nouvel idylle.

 

Et c'est en vain

Qu'il me fait voir des astres et des étoiles en cohorte.

Un moment, Je me suis envolée sur leurs ailes :

Mais mon coeur n'est plus neuf*

Et depuis longtemps il est veuf.

 

Ce fut divin

Mais il ne s'attend* pas à la feuille morte

Que Depuis que je suis sans elle,

Mon coeur est devenu :

Qu'est elle advenue ?

 

Il me convainc

que cette vie d'ange s'exporte.

Et que je peux retrouver mon zèle :

qu'attends tu pour Fermer les yeux

et les rouvrir sur de nouveaux cieux.

 

Ainsi il devint

Le chef de cette nouvelle escorte

L'ange gardien de ma vie nouvelle.

Mais cet essieux

fut pernicieux

et se forma un ravin
 

Karen Tarlton - Angel

Karen Tarlton - Angel

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7 décembre 2021 2 07 /12 /décembre /2021 18:08

 

 

Jean-Baptiste Evette (1964) écrivain français, Romancier, auteur de théâtre de rue, traducteur de l'anglais

 

La question houx

 

Certes, il reste vert

en hiver

ilex aquifolium

et cela nous rassure

peut-être encore

sur le retour

des beaux jours

 

Mais une fois décrochées

les décorations de Noël

une fois passées les festivités

et les pâtisseries

que reste-il du houx ?

un cri dans la forêt

qppel ou avertissement

de bête nocturne

 

Entre en scène le coriace

chevalier vert

cuirassé de pointes

en sa jeunesse

 

Dans sa vieillesse

ermite solitaire

sans épines

méditatif

 

Comme d’autres sentinelles

sempervirentes

le houx s’est retiré

de la compétition vers le haut

pour plus de lumière

 

Il reste là, il attend

et quand l’automne

dépouille de leurs feuilles

ses rivaux

il profite sans frissonner

du soleil d’hiver

 

Un cousin sud-américain

produit le maté

boisson reconstituante

mais n’essayez pas

le thé du houx d’ici

Laissez les baies rouges

portées par les pieds femelles

aux merles et aux grives

 

Nocturne, hivernal

il serait l’arbre

du dieu Saturne

 

En tout cas son bois

à la fois souple et dur

fait d’excellents bâtons

de belles cannes

pour cogner

housser ou houspiller

 

Les jeunes filles, paraît-il

se piquaient les doigts

sur chacune des épines

en les comptant

pour savoir si elles seraient

filles, femmes, veuves ou nonnes

 

Mieux encore selon Pline le Vieux,

planté dans votre cour

il protègera la maison

des maléfices

Jean-Baptiste Evette (1964) - écrivain français - La question houx
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7 décembre 2021 2 07 /12 /décembre /2021 18:08

 

 

Maurice Carême (1899-1978) poète et écrivain belge de langue française.

 

Le roi rit dans les houx 


Le roi rit dans les houx,

Hou-hou !

C’est là qu’il joue aux cartes

En mangeant de la tarte

Et buvant du vin doux,

Hou-hou !

 

Mais la reine le voit,

Ha-ha !

Et brise sa couronne

Avec une anémone.

On est roi ou pas roi,

Ha-ha !

 

C’est un oiseau jaloux,

Cou-cou !

Qui a conté l’affaire

À la forêt entière

Et la redit partout,

Cou-cou !

Roi houx - Anne Stokes

Roi houx - Anne Stokes

Roi houx - Anne Stokes

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7 décembre 2021 2 07 /12 /décembre /2021 18:07

 

Rémy de Gourmont (1858-1915) écrivain français, romancier, journaliste et critique d'art, proche des symbolistes.

 

 

Le houx


 
Simone, le soleil rit sur les feuilles de houx :

Avril est revenu pour jouer avec nous.

 

Il porte des corbeilles de fleurs sur ses épaules,

Il les donne aux épines, aux marronniers, aux saules ;

 

Il les sème une à une parmi l'herbe des prés,

Sur le bord des ruisseaux, des mares et des fossés ;

 

Il garde les jonquilles pour l'eau, et les pervenches

Pour les bois, aux endroits où s'allongent les branches ;

 

Il jette les violettes à l'ombre, sous les ronces

Où son pied nu, sans peur, les cache et les enfonce ;

 

A toutes les prairies il donne des pâquerettes

Et des primevères qui ont un collier de clochettes ;

 

Il laisse les muguets tomber dans les forêts

Avec les anémones, le long des sentiers frais ;

 

Il plante des iris sur le toit des maisons,

Et dans notre jardin, Simone, où il fait bon,

 

Il répandra des ancolies et des pensées,

Des jacinthes et la bonne odeur des giroflées.

Rémy de Gourmont (1858-1915) - écrivain français - Le houx
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7 décembre 2021 2 07 /12 /décembre /2021 18:06

 

 

Charles Frémine (1841-1906), poète de la Normandie, qui a fourni nombre de poèmes aux instituteurs du XXème siècle pour meubler la mémoire des enfants.

 

Coupez le gui ! Coupez le houx !

 


Feuillage vert, feuillage roux ;

perles rouges et perles blanches...

 

Coupez le gui ! Coupez le houx !

Feuillage vert, feuillage roux ;

 

Mariez leurs branches !

Perles rouges et perles blanches.

 

Coupez le gui ! Coupez le houx !

C'est la Noël ! Fleurissez-vous.*

 

Courez à la forêt prochaine,

Courez à l'enclos des fermiers ;

 

Coupez le gui sur le grand chêne,

Coupez le gui sur les pommiers !

 

Chassez les grives et les merles,

Chassez la mésange au dos bleu

 

Du gui dont les fleurs sont des perles,

Du houx dont les fleurs sont du feu.

Charles Frémine (1841-1906) - poète de la Normandie - Coupez le gui ! Coupez le houx !
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7 décembre 2021 2 07 /12 /décembre /2021 18:06

 

 

Frédéric Soutras (1814-1884) poète pyrénéen. 

En 1864, il est un des fondateurs de la Société Ramond.

recueil "Ls Pyrénéennes ; rêves, pensées et paysages" 

Pièce a été mise en musique par M. F. Soubies. 

Août 1852.

 


Mon vieux bâton de houx

 

Dans une gorge où le vertige

Plane au bout d’un mont escarpé,

Où l’écume en flocons voltige,

Par un pâtre tu fus coupé ;

Rejeton d’une mâle tige,

Tu grandis parmi les cailloux,

Mon vieux bâton de houx.

 

Souvent, m’a dit le jeune pâtre,

Tu dirigeas ses pas errants,

Le soir, quand un voile grisâtre

Cachait l’abîme ou les torrents ;

Souvent aussi tu vins combattre

Avec les chiens contre les loups,

Mon vieux bâton de houx.

 

Je m’épris de ta rude écorce,

Du ferme tissu de ton bois,

Des grands noeuds qui disaient ta force,

Du sang qui disait tes exploits ;

Et du berger, qu’un rien amorce,

Je t’achetai pour quelques sous,

Mon vieux bâton de houx.

 

Le riche fier de sa cassette,

Pour t’avoir, ô mon seul trésor,

Viendrait en vain dans ma retraite,

Viendrait m’offrir ton pesant d’or ;

S’il insistait, gare à sa tête ! …

On ne guérit pas de tes coups,

Mon vieux bâton de houx.

 

Depuis quinze ans, toujours ensemble,

Fiers et confiants, nous allons

De la cascade où le roc tremble

A la neige des hauts vallons ;

Et l’amitié qui nous rassemble

Brave l’effort du temps jaloux,

Mon vieux bâton de houx.

 

Combien de fois, dans la tempête,

Solide et fort comme l’acier,

Tu m’as soutenu sur la crête

Ou sur les pentes du glacier,

Quand le sang sifflait dans ma tête,

Quand se dérobaient mes genoux,

Mon vieux bâton de houx !

 

Que de fois, le long des ravins,

Au bas des sentiers hasardeux,

En nous écorchant aux épines,

Nous avons roulé tous les deux !

Mais, l’oeil plein des choses divines,

Je m’écriais : relevons-nous,

Mon vieux bâton de houx !

 

Puis, quand le soir, avant la lune,

Nous ramenait dans les hameaux,

Pour contempler la vierge brune

Assise au pied des grands ormeaux,

Moi qui pourtant n’en aime qu’une,

Je m’arrêtais… instants bien doux,

Mon vieux bâton de houx !

 

Ainsi, défiant les abîmes,

Joyeux ou grave pèlerin,

J’ai visité les grandes cimes,

D’où le ciel luit comme un écrin ;

Et revenant des lieux sublimes,

Je disais : les hommes sont fous,

Mon vieux bâton de houx.

 

Maintenant, plus d’une blessure

Marque ma chair, marque ton bois ;

Le schiste aigu de sa morsure

Nous atteignit plus d’une fois ;

Mais nous avons la fibre dure,

Et vite se ferment nos trous,

Mon vieux bâton de houx.

 

Allons encor ! – tant qu’une haleine

S’exhalera de mes poumons,

Allons des brumes de la plaine

Aux lumineux sentiers des monts ;

Là haut, où l’aigle a son domaine,

Courons aux divins rendez-vous,

Mon vieux bâton de houx.

 

Enfin, de ses rides glacées,

Lorsque le temps m’aura flêtri,

Compagnon de mes odyssées,

Dans le repos du même abri,

Evoquant nos gloires passées,

Je te dirai : souvenons-nous,

Mon vieux bâton de houx !

Rosa Bonheur 1864 - Berger des Pyrénées (Condé) -

Rosa Bonheur 1864 - Berger des Pyrénées (Condé) -

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