7 décembre 2021 2 07 /12 /décembre /2021 18:05

 

Emily Jane Brontë (1818 -1848) poétesse et romancière 

 


L’amour et l'amitié

 

L’amour à la sauvage églantine est pareil

Et l’amitié pareille au houx.

Si le houx reste obscur quand fleurit l’aubépine,

Lequel fleurit plus constamment?

 

La sauvage églantine est suave au printemps;

L’été, ses fleurs embaument l’air.

Attendez toutefois que revienne l’hiver,

Qui dira l’églantine belle?

 

Dédaigne l’églantine et sa vaine couronne,

Fais du houx luisant ta parure

Afin, lorsque Décembre aura flétri ton front,

Qu’il y respecte sa verdure.

 

***

Love and Friendship

 

Love is like the wild rose-briar,

Friendship like the holly-tree —

The holly is dark when the rose-briar blooms

But which will bloom most constantly?

 

The wild rose-briar is sweet in spring,

Its summer blossoms scents the air;

Yet wait till winter comes again

And who will call the briar fair?

 

Then scorn the silly rose-wreath now

And deck thee with the holly’s sheen,

That when December blights thy brow

He still may leave thy garland green.

Emily Jane Brontë (1818 -1848) - poétesse et romancière - L’amour et l'amitié
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7 décembre 2021 2 07 /12 /décembre /2021 18:02

 

Les portes des maisons étaient décorées de couronnes de houx et de lierre (ivy) au cours des Saturnales, culte romain de Bacchus.


Les deux plantes sont utilisées pendant Yule. 


Elles sont immortalisées dans la chanson "The Holly and The Ivy".

" The Holly and the Ivy " est un chant de Noël folklorique britannique traditionnel , répertorié sous le numéro 514 dans le Roud Folk Song Index .
La chanson ne peut être retracée que jusqu'au début du XIXe siècle, mais les paroles reflètent une association entre le houx et Noël datant au moins aussi loin que l' époque médiévale . 
Les paroles et la mélodie variaient considérablement dans les communautés traditionnelles, mais la chanson s'est depuis normalisée. La version qui est maintenant populaire a été collectée en 1909 par le collectionneur de chansons folkloriques anglaises Cecil Sharp dans la ville de Chipping Campden dans le Gloucestershire , en Angleterre, d'une femme nommée Mary Clayton.

 

Chant de Noël

 

Le houx et le lierre
 


(Anglais)



The holly and the ivy,

When they are both full grown,

Of all the trees that are in the wood,

The holly bears the crown.

 

(Chorus)

Oh, the rising of the sun

And the running of the deer,

The playing of the merry organ,

Sweet singing in the choir.

The holly bears a blossom

As white as lily flower,

And Mary bore sweet Jesus Christ

To be our sweet savior.

 

(Chorus)

The holly bears a berry

As red as any blood,

And Mary bore sweet Jesus Christ

To do poor sinners good.

 

(Chorus)

The holly bears a prickle

As sharp as any thorn,

And Mary bore sweet Jesus Christ

On Christmas Day in the morn.

 

(Chorus)

The holly bears a bark

As bitter as any gall,

And Mary bore sweet Jesus Christ

For to redeem us all.

 

(Chorus)

The holly and the ivy,

Now both are full well-grown,

Of all the trees that are in the wood,

The holly bears the crown.

 

 

(Français)

 

(Chorus)

Le houx et le lierre,

Quand tous deux ont totalement grandi,

De tous les arbres du bois,

Le houx détient la couronne.

 

Refrain

Oh, le lever du soleil

Et la course du cerf,

Le jouer de l'orgue joyeux,

Chantant doux dans le chœur.

Le houx porte une fleur,

Aussi blanche que le lys,

Et Marie a enfanté le doux Jésus-Christ

Pour qu'il soit notre doux sauveur.

 

(Refrain)

Le houx porte une baie

Aussi rouge que le sang,

Et Marie a enfanté le doux Jésus-Christ

Pour faire du bien aux pauvres pécheurs.

 

(Refrain)

Le houx porte un piquant

Aussi pointu que toute épine,

Et Marie a enfanté le doux Jésus-Christ

Au matin du jour de Noël.

 

(Refrain)

Le houx a une écorce

Aussi amère que toute bile,

Et Marie a enfanté le doux Jésus-Christ

Pour qu'il nous rachète tous.

 

(Refrain)

Le houx et le lierre,

Maintenant ont tous deux totalement grandi,

De tous les arbres du bois,

Le houx détient la couronne.

 

(Refrain)

chant de Noël folklorique britannique traditionnel  - Le houx et le lierre (The Holly and the Ivy)
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5 décembre 2021 7 05 /12 /décembre /2021 23:39

 

 

Mythologie des arbres

 

Le houx


 


Le houx (Ilex aquifolium L., 1753)

est un petit arbre, à feuillage persistant de la famille des Aquifoliacées, 
C'est une espèce de sous-bois, du genre Ilex, assez commune en Europe jusqu'à 1 500 m d'altitude.

Il a une croissance relativement lente, guère plus de 15 à 20 cm par an.

Selon les variétés, la hauteur adulte varie de 1,20 m à plus de 20 m !

300 ans, c’est la durée de vie couramment atteinte par le houx.

En raison de ses formes, et de leurs couleurs très variées, les houx sont de beaux arbustes d’ornement. D’une très grande rusticité, ils réussissent dans toutes les régions et acceptent la plupart des sols, même s'ils préfèrent une légère acidité. 

Les rameaux sont couverts de fruits rouge vif,  d'un feuillage persistant avec des feuilles piquantes.


"En décembre, dans les forêts brumeuses,

le houx seul s'est paré pour la renaissance

du soleil à l'équinoxe le plus pâle.

Ferme dans sa cotte plus verte et plus solide,

qui tranche sur la foule triste des arbres en haillons,

riche de ses pendeloques vermeilles,

il attend, roi mage des grands bois, se lever l'étoile de Noël." 

 

Pierre Lieutaghi (1939) écrivain et ethnobotaniste français.


 


 

Roi de l’hiver, le houx tire de son feuillage persistant, le symbole de son immortalité.

Si le vert de ses feuilles et le rouge de ses fruits le prédestinent à la parure des fêtes de Noël, il est aussi méconnu pour de nombreux attraits comme la très grande qualité de son bois ou de ses vertus thérapeutiques.

 

Le houx est intéressant au jardin tout au long de l'année. Persistant, résistant, il supporte le froid, les embruns et la pollution. Portant des fruits de différentes couleurs selon les espèces, vert sombre ou panaché, baies rouges, oranges ou jaunes.

Les petites baies à l’automne qui resteront sur l’arbuste tout au long de l’hiver et feront le bonheur des oiseaux, des merles notamment.

Merlette dans une haie de houx © Getty - middelveld


Le houx est une plante dioïque, il faut donc un pied mâle et un pied femelle pour obtenir les fameuses baies ornementales rouges, oranges, jaunes, blanches ou noires qui apparaissent en automne sur les plantes femelles uniquement. Il existe toutefois quelques variétés autofertiles. 

 

Le houx aime pousser dans les sous-bois ou à l'ombre d'un mur. Il atteint plusieurs mètres de haut et est un excellent refuge pour les oiseaux qui y construisent leurs nids à l'abri de leurs prédateurs, qui osent rarement se confronter à ses piquants. Le houx apporte la chance aux maisons scandinaves qui le plantent en leur jardin.

 

Cette essence est dite d'ombre et qualifiée de "dryades" par les forestiers.
 


Les baies rouges sont portées par les pieds femelles qui ont besoin de la présence d’un pied mâle pour être fécondées.

 

La dispersion de son pollen par le vent (anémochorie) ou les insectes (entomochorie), les fleurs mâles leur offrant pollen et nectar contrairement aux fleurs femelles qui ne produisent que du nectar.
 


Les baies du houx sont en revanche toxiques pour l’homme.

 

Le houx original et décoratif, est recherché au moment de Noël. C'est d'ailleurs la plante la plus souvent représentée pour illustrer les fêtes de fin d'année. 

C’est cette particularité qui en fait un arbuste très décoratif durant l’hiver.

 


 

La floraison a lieu en mai-juin. 

 

Les fleurs mâles petites à 4-5 pétales portent 4-5 étamines soudées à la base de la corolle, alternes avec les pétales et un pistillode (pistil stérile). Les petites fleurs femelles blanches ou un peu rosées, petites, pédonculées. La pollinisation est entomophile.


Les baies sont portées par les pieds femelles qui ont besoin de la présence d’un pied mâle pour être fécondées. Ce sont de petites drupes sphériques vertes, puis jaunes et en fin rouges à maturité.

 

Ils contiennent des noyaux jaunâtres contenant chacun une graine lignifiée triangulaire. 

 

Bien que toxiques pour l’homme, ces baies qui persistent jusqu’en mars sont consommées par certains oiseaux frugivores (merles, grives notamment).

 

Le houx s’adapte à beaucoup de terrains tout en préférant les sols acides, humides et bien drainés. Toutefois, il peut être parasité par une minuscule mouche Phytomyza illicis dont la larve s’abrite et se nourrit de ses feuilles. 

 

En vieillissant le houx Vénérable devient inoffensif. Il cesse de fabriquer des piquants autour de ses feuilles, et peut devenir un arbre imposant,:

comme le gros houx du cloître de Tronchet (Ille-et-Vilaine)

Un tour de tronc égal à 2,09 m

environ 11 m de hauteur, 

Certaines feuilles du bas ne présentaient pas de piquants ou du moins de manière beaucoup moins prononcée.

Son âge estimé 140 à 180 ans.

Houx du cloître de Tronchet (Ille-et-Vilaine)


 

 


Il existe des plants mâles et des plants femelles, mais il faut au moins un plant mâle et six à huit plants femelles pour produire les baies.

 

Outre le fait d’être les seuls à porter les baies, les plants femelles se reconnaissent très facilement grâce à leurs feuilles plus arrondies et moins piquantes et leurs fleurs qui présentent un renflement vert au centre. 

 

Attention aux confusions ! Le houx est souvent confondu avec le fragon épineux, souvent appelé petit houx.

 

Le Fragon petit-houx ou Fragon faux-houx (Ruscus aculeatus) est un sous-arbrisseau sempervirent dioïques de la famille des Asparagaceae (ou des Liliaceae, selon la classification classique) poussant dans l'aire méditerranéenne-atlantique.

 

1885 - Otto Wilhelm Thomé,(1840-1925), botaniste allemand , illustrateur - Ruscus aculeatus - Fragon faux-houx 

 

 

 

Ilex aquifolium - Houx commun


Le houx commun (Ilex aquifolium) est l'espèce la plus connue, c'est celui qui peuple nos bois et nos forêts.

 

Il a de tout temps été appécié pour son feuillage vert foncé luisant, persistant à bords piquants et ondulés. Un arbuste de mi-ombre vraiment peu exigeant, mais un sol frais et fertile favorise, comme c'est souvent le cas pour les houx, une croissance plus vigoureuse. 

 

En hiver, il s’orne pour le plus grand plaisir de tous, de fruits en forme de petites boules rouges luisantes : ces fruits sont des baies qui murissent en septembre et persistent tout l’hiver. Entre mai et juin, le houx produit de minuscules fleurs blanches, très convoitées par tous les pollinisateurs du jardin.

Il est fréquemment associé avec le hêtre à un délicieux champignon automnal, le pied-de-mouton (Hydnum repandum), 

 

Le genre Ilex (famille des Aquifoliacées) comprend quelque 400 espèces! 


 

 

Ilex aquifolium "J.C. van Tol" - Houx sans épines Van Tol

 

est un arbuste au feuillage persistant avec la particularité de n’avoir pratiquement aucun piquant sur ses feuilles. Le houx J.C Van Tol est auto fertile et fructifie généreusement, de gros fruits rouges de septembre à mars, ceux-ci viennent décorant nos jardins en y apportant une touche de couleur durant la période hivernale.

 

L’arbuste préfère un emplacement mi-ombre dans un sol riche en humus plutôt humide, sans être pour autant exigent, sa croissance est plutôt lente, mais il atteindra 5 à 6 m de hauteur après plusieurs années s’il n’est pas taillé.


 

 

Les baies du houx ne sont pas toujours rouges ! 

 

Ilex aquifolium "Amber" - Houx sans épines Amber

arbre à feuillage persistant avec des feuilles vert foncé brillantes à bords lisses ou épineux, de petites fleurs blanches (mâles et femelles généralement sur des plantes séparées) et, sur les plantes femelles, des baies couleur mandarine voyantes en automne.


 

 

Ilex aquifolium "Bacciflava" - Houx commun à baies jaunes 

Arbuste de grande taille. Le port est pyramidal et compact. La floraison aux mois de mai et juin donne des fruits très nombreux de couleur jaune. Le feuillage est persistant, ondulé et particulièrement piquant.


 


 

Ilex aquifolium "Argentea Marginata"  - Houx commun panaché 

est un arbuste ou arbrisseau dioïque, au port conique, atteignant 6 m de hauteur pour une largeur de 2,50 m. Feuillage persistant, vert bordé de blanc à reflets argentés. Feuilles largement ovées, rigides et très épineuses. Les jeunes feuilles et les nouvelles pousses sont pourpres. Fleurs blanches, d'avril à juin. Fruits rouge corail de septembre à mars, en grand nombre sur les plantes femelles. Pousse dans un sol normal, pas ou très peu calcaire. Exposition à mi-ombre ou au soleil.Taille de formation à la sortie de l'hiver. On le plante en isolé, en massif, en haie libre ou taillée.

 

 

Ilex aquifolium "Argentea Marginata Pendula" - Houx Anglais

présente un port pleureur très intéressant en sujet isolé, d'autant que son feuillage marginé de crème prend des teintes rosées lorsqu'il est jeune. Autre atout : il porte de beaux fruits rouges en automne et hiver.

Pas très vigoureux, il se développe progressivement en un grand arbuste ramifié ou éventuellement en un petit arbre arrondi aux branches arquées. C'est un houx femelle qui produira des grappes de baies rouge vif en automne s'il est pollinisé par un mâle à proximité.

Le plus approprié pour une position en plein soleil ou à l'ombre légère et tachetée avec un abri contre les vents forts.

 

 

Ilex aquifolium "Ferox argentea" - Houx hérisson

Houx hérisson, est un sujet mâle au feuillage vert brillant marginé de jaune pâle et couvert d'épines. Très ornemental, il devra tout de même être réservé à un emplacement du jardin éloigné des accès et des jeux des enfants car il est très piquant. Vous pouvez constituer des haies défensives très efficaces avec cette variété.

D’un très bel effet ornemental, il est préférable de ne pas le mettre dans un endroit de passage.

 

 

Ilex aquifolium 'Pyramidalis Fructu Luteo" - Houx Pyramidalis

Semblable au houx pyramidal, ce grand arbuste ou arbre à feuilles persistantes a un port buissonnant dense, avec des feuilles vertes brillantes. Utile comme abri ou comme haie. Idéal dans un sol bien drainé, au soleil ou à mi-ombre. Son feuillage dépourvu de piquants se pare de nombreuses baies jaunes en automne, et tout l'hiver.

 

 

Ilex x altaclerensis - Houx de Highclere

est une variété hybride issu du houx commun et du Houx de Madère : il est rustique, superbe, vigoureux et de belle stature.

Le houx de Highclere, sous ses différentes variétés, forme un arbre petit à moyen, de santé solide et toujours de très belle prestance formant un arbre au tronc gris pouvant atteindre 20 m de hauteur.

Les feuilles ne sont pas munies de piquant, elles sont tout juste parfois dentelées.

Très vigoureux ce houx tolère la pollution, les embruns et s'avère un sujet idéal pour constituer des haies brise-vent ou brise-vue. 

 


Ilex Crenata - Houx crénelé

appelé communément houx crénelé ou encore houx japonais est un arbuste d'ornement au feuillage persistant, de la famille des Aquifoliacées. Ce houx non piquant ressemble à un buis. Il est utilisé en haie, massif, pour l'art topiaire notamment sous la forme de taille dite "en nuages" et en bonsaï...

Il est originaire d'Extrême Orient et utilisé au Japon depuis des siècles. Il est considéré comme un arbre typique des jardins traditionnels japonais. C'est un arbuste vigoureux, qui aime les hivers froids et les étés relativement doux.

Cet arbuste à la floraison rose vif et au feuillage caduc peut tout de même atteindre 5 mètres de hauteur pour 3 mètres d'étalement.


 

Ilex glabra - Houx glabre

est une espèce moins commune mais intéressante pour son beau feuillage vert lustré ne comportant pas d'épine.

Le revers des feuilles est souvent tacheté de brun, de gros fruits sphériques noirs ou blancs ornent cet arbuste dont la taille peut atteindre 3 mètres en tous sens. Il sera parfait en fond de massif pour constituer un écrin aux autres plantes, et peut mettre être envisagé en haies car son feuillage est persistant tout l'hiver.


 

Ilex fargesii - Houx de Farges

est un arbuste persistant au port érigé avec des feuilles ovales-lancéolées. Il fleurit en mai-juin et ses fruits sont rouges.

C'est un arbuste originaire du centre de la Chine (Gansu, Hubei, Hunan, Shaanxi, Sichuan) où on le trouve dans les forêts, sur les pentes des montagnes de 1500 à 3000 m d'altitude. Si dans la nature il peut atteindre 4 à 8 m de haut et former un petit arbre, en culture il formera un buisson d'environ 3 à 5 m de haut. Jeunes rameaux verts, striés longitudinalement, devenant bruns ensuite. Toutes les parties sont glabres. Bourgeons terminaux étroitement coniques à apex aigu.

 

 

Ilex x meserveae - Houx de Meserve "Blue Maid"

est un arbuste vigoureux au feuillage très dense et persistant. Il produit des fruits rouges et lustrés en été.

Cette espèce horticole très rustique se plaira dans tous les jardins. Elle se décline en de nombreux cultivars comportant tous la mention 'Blue' en référence au feuillage très légèrement bleuté.

"Blue Stallion" présente des feuilles rougissant en hiver, c'est en outre un arbuste mâle, bon pollinisateur de "Blue Maid" ou "Blue Princess".

 

 

Ilex opaca - Houx américain

Cette espèce est native du centre et de l'Est des États-Unis, du Massachusetts au Texas et de la Floride au Missouri. C'est le plus connu sous le nom de "Houx d'Amérique".

C'est un arbre à feuillage persistant au port conique très ornemental dans les parcs et jardins. Son feuillage vert brillant, et ses rameaux ornés de baies bien rouges servent de décor de Noël en Amérique du Nord. 

 

 

Ilex purpurea - Ilex chinensis - Kashi Holly - Houx oriental - Houx violet

Feuilllus à feuilles persistantes, lisières de forêts sur les pentes des montagnes à des altitudes de 500 à 1 000 mètres en Chine.

C'est l'une des 50 herbes fondamentales utilisées dans la médecine traditionnelle chinoise , où il a le nom Dongqing. 

 

 

Ilex verticillata - Houx verticillé

originaire du Nord-Est de l'Amérique, concurrence le houx commun. Il  se couvre de baies rouge écarlate plus nombreuses et plus attrayantes, durant l'hiver. Son feuillage étant caduc dès les premiers frimas, seules les baies ornent l'arbuste créant un contraste très graphique avec le paysage enneigé. 
La variété 'Winter Red' est d'ailleurs très recherchée car les baies persistent jusqu'au printemps suivant.


 

Ilex Paraguariensis - Yerba Maté, Maté, Thé des Jésuites, thé des Indien, Herbe de Saint-Barthélémys.

 

Originaire d'Amérique du sud Arbre ou arbuste dioïque à l'écorce lisse, gris cendré, au feuillage persistant, épais, dur, vert foncé, brillant au revers plus clair, grandes feuilles simples, ovales, à bord denté ou crénelé, mais sans épines, court pétiole légèrement rougeâtre, avec des grappes de minuscules fleurs blanc verdâdre, a fruits d'un rouge violacé ou noir.

Sa hauteur varie de 4 à 20 m à l'état sauvage. En jardin, en buisson de 3 à 6 m.

Sa boisson était déjà utilisée par les Guaranis avant l'arrivée des conquistadors, et ce furent les Jésuites qui en répandirent l'usage.


 

 

Houx royal de Tasmanie - Lomatia tasmanica

 

“Le plus vieil arbre que l'on ait identifié serait le houx royal de Tasmanie (immense île située au Sud-Est de l'Australie), de l'essence "Lomatia tasmanica" qui a plus de 43.000 ans.

Sa graine initiale aurait germé au Pléistocène, au moment de la coexistence entre Neandertal et l'homme moderne. Le premier arbre sorti de la graine est mort depuis longtemps, mais la plante, elle, ne meurt pas, plusieurs centaines de troncs se succèdent sur 1 200 mètres”, 
expliquait en 2008 Francis Hallé 


Cette plante à feuilles vert brillant et à fleurs rose-rouge ne produit ni fruit ni graine, peut vivre 300 ans, et se reproduit donc uniquement par multiplication végétative, c'est-à-dire par bouturage ou marcottage naturel.

 


 

Etymologie du houx

 

Houx :


Les origines du mot houx remontent au début du 13ème siècle sous la forme hos ou hous dérivé du bas-Francique hulis ; dérivés eux-mêmes de l’ancien germanique hulis ou huls et du moyen Néerlandais huls. Au milieu du 13ème siècle, ce même mot a donné hulseie devenu ensuite houssé, puis houssaie ou houssière, lieu planté de houx.


La racine se retrouve dans l'anglais holly, qui désigne cet arbre date du milieu du 15° siècle et remonte au milieu du 12° sous la forme holin, de l’ancien anglais holen issu de l’ancien germanique hulin ; la même origine nordique ancienne ressort en Néerlandais (hulst) ou en danois (hylver). 


Il est apparenté au celtique et  gaélique sous plusieurs formes : cuilenn, celyn ou cuilionn, cuillean et au breton kelenn, dérivés d’une racine kel signifiant piquer, probablement tiré du proto-indo-européen kulisos désignant une plante épineuse.

Des noms de lieux-dits comme la Houssaye (Normandie) dérivent de ces mots.

 

 

Ilex quifolium

L'attribut "aquifolium", emprunté par Carl von Linné à Pline, signifie littéralement "à feuille épineuse" (de folium, feuille et acus, aiguille), tandis que le nom "Ilex", qui désignait en latin l'yeuse, chêne vert, a été choisi pour la ressemblance des feuilles et l'aspect persistant. 

Acrifolium (de acer et folium) qui désignait déjà en latin le houx ; terme rencontré chez Caton sous la forme acrufolius pour qualifier des outils agricoles.

 

Le houx En gaulois : "celeno" 

En Occitan : "grefuèlh" 

En Breton : "kelen" 

En Catalan : "agrifoli", "arbre de visc" ;

En Espagnol : "acebo" 

En Hollandais : "gewone hulst"

En Italien : "Agrifolia" 

En Allemand : "gemeine stechpalme", "gewôhnliche stechpalme" ; "hulsdorn"

En Anglais : "holly", "holly tree", "holm"

holly, qui sonne comme holy, qui signifie sacré.
D'où l’expression "holy day" (jour saint, sacré), qui sera plus tard transformée en "holiday" (vacances, jour férié) !

Le houx est aussi surnommé Agrelon ; Agrilou ; Ailes de chauve-souris ; Angril ; Angrivô ; Aréoulé ; Bois à la glu ; Bois franc ; Cache-minottes ; Cache-pottes ; Cour, Crouza, Écouda, Égouriou, Epine du Christ, Épine de rat ; Gargal ; Glorieu ; Grand Housson ; Grand houx ; Grand Pardon ; Gréboul ; Gréou ; Grifeuil ; Grifol, ; Haix ; Hoise ; Houk ; Houlh ; Hour ; housson ; houx d’Europe ; Houx du diable ; Husse ; Houssar ; Hussa ; Jaruss ; Lussô ; Laurier piquant ; Mesplier sauvage ;  Oulette ; Ouyou ; Pinfou ; Pique-rat ; Rou ; Verte Huce ; Vis ; Visc ; 

 
 
Le houx,  a donné les noms communs

- houssaie "lieu planté de houx"

- houssine "baguette de houx"

- houssoir "balai de houx"


d'où les expressions houssiner : battre avec une houssine, houspigner : peigner avec un houssoir transformées plus tard en houspiller : maltraiter, tourmenter.
 

 

Des noms de lieux en France

 

Dans la moitié de la France, Nord de la ligne Nantes-Vosges

. Houx - Eure et Loire (Hussum 1247)

. Le Housseau - Mayenne

 

du picard dialectal Houssin : branche de houx

. Houchain - Pas de Calais


dérivé du catalan grévol, et langue d'oc agrèu, grèul, (aquifolium : houx)

. Gréolières - Alpes Maritimes

 

de l'Occitan grifoul (Agrifolium : houx)

. Aigrefeuille - Haute-Garonne

. Greiffeil - Aude

 

du franco- provençal égruèle (houx),

. francisé en Aigrefeuille commune de Bâgé-La-Ville

 

de acrifolium, acrifolius, occitan du Massif Central orfeuil, féminin arföla : houx
. Arfeuil - commune de Tarnac Corrèze

 

Holly by Elizabeth Blackwell from Herbarium Blackwellianum emendatum et auctum, 1754. also known as A Curious Herbal ”

Holly by Elizabeth Blackwell from Herbarium Blackwellianum emendatum et auctum, 1754. also known as A Curious Herbal ”


 

La mythologie celtique

 

 

Le roi houx et le roi chêne


Le Combat entre le Roi Houx et le Roi Chêne symbolise l'affrontement entre la saison froide (la période hivernale) et la saison chaude (la période estivale).


Les Celtes divisent l'année en deux périodes, deux saisons, une saison claire et une saison sombre, marquant ainsi la roue du temps. Les deux frères s'affrontent pour déterminer qui aura le droit de régner le plus longtemps. Le combat entre les deux se déroule au moment de Yule (fête du solstice d'hiver occidentale pré-chrétienne, que certaines personnes attribueraient à une sorte de proto-noël chez certains peuples germaniques),  lorsque le Roi Chêne coupe la tête du Roi Houx et prend sa place sur le trône jusqu’à la mi saison.


Le Roi Chêne, (la vie, un arbre renaissant avec son feuillage à l’arrivée du printemps) le jumeau lumineux, règne de Yule à Litha. Il représente l'expansion et la croissance. Son arbre, le chêne, symbolise la force et la longévité, son fruit, le gland, est évidemment phallique, et ses racines s'étendent aussi loin sous terre que s'élèvent ses branches, montrant ainsi qu'il règne à la fois sur le Ciel, la Terre, et le Monde Souterrain.


Le Roi Houx, le jumeau sombre, règne de Litha à Yule. Il représente la retraite et le repos. Son arbre, le Houx, a un feuillage persistant et ses baies rouge vif resplendissent quand tout le reste est sans fruit, symbole que le Roi Houx est le Gardien de la Vie pendant le repos de son frère.


Le Roi Houx serait armé d'une masse en houx justement, qui ferait aussi office de sceptre lors de son règne hivernal. Il aurait à la place des cheveux des feuilles de houx qui orneraient sa tête.


Au solstice d’hiver, les couronnes de houx commémoraient la défaite du Roi Houx. Car face au Roi Chêne incarnant la lumière, le Roi Houx ne pouvait que s’incliner, reconnaissant le triomphe de la lumière sur l’obscurité, de la vie de la mort.


Il serait aussi la personnification sombre de la roue Wiccan de l'année. Il est également vu par certains néopaïens comme un précurseur du Père Noël.


Il existe cependant des variantes à cette histoire de combat. En effet, il est parfois question de clémence envers son adversaire, qui, à la suite de sa défaite, patienterait jusqu'à la mi saison suivante pour regagner sa place sur le trône. Il peut être aussi question de célébrer la lumière qui prend le dessus sur l'obscurité par le combat de deux frères à chaque fin de saison.


Il peut également être question d'une affiliation au Dieu Cornu sous l'aspect de dieu solaire. 


En effet, Le Roi Houx et le Roi Chêne pourraient également être comparés au cycle solaire qui se lève avec la nouvelle saison et qui se couche avec la fin de l'autre saison.

 

 

On pensait que les fées qui vivaient dans le buisson de houx entraient à l’intérieur des maisons pendant les mois d’hiver pour prendre une pause du froid et des conditions difficiles.

Les branches du houx offraient de très bonnes cachettes pour les fées, les elfes et les esprits de la forêt qui y trouvaient refuge pendant la saison froide.

Le houx était une plante sacrée.

Cicely Mary Barker

 

 

En Pays de Galles, chaque 1° mai, la fête de Beltaine ou de la Lumière prétend que chaque année, le chevalier solaire du Chêne combat le chevalier lunaire du Houx.

Depuis l’époque celte, l’issue de ce combat est connue : le chevalier du Houx est vainqueur, mais épargne celui du Chêne, mais généreux, épargne son rival en échange de la couronne !…

 


 

Les druides et le houx

 


Chez les Gaulois notamment. Les druides vénéraient particulièrement cet arbre qui figurait en bonne place parmi les sept arbres sacrés de leur bosquet. Il était l’arbre de Taranis, dieu de la foudre, le 8e arbre de l’alphabet druidique. 


Chez les Celtes, le mois du houx correspondait à la période du 8 juillet au 4 août.


Il continuait d’exercer son influence les mois suivants, les druides avaient remarqué que le houx s’accroche souvent au chêne, qu’ils vénéraient par-dessus tout…

 

Les druides coupaient les branches piquantes pour en faire des bâtons de vie.


Les croyances gauloises disaient que blesser l'arbre causerait de graves problèmes aux villages voisins. Les druides croyaient puiser dans cette énergie pour accroître la leur.
 

Pour les couper correctement sur les arbres, un goutte de sang était essentielle, mais du vin rouge était censé convenir tout aussi bien. Les baies rouges incarnaient l’énergie féminine, les baies du gui symbolisaient la semence masculine. Unies dans le rituel accompli durant le solstice d’hiver, ces deux plantes devinrent "des parentes mythiques" et jouèrent le rôle vital de garantir la vie renouvelée au printemps.
 

Le houx était planté à proximité des maisons afin de protéger des maléfices, des intrusions négatives et des esprits malveillants.
 

Ce qui fascinait les druides, c’est à la fois que le houx est un poison et un remède.

Le calendrier celtique 

 


La source majeure qui nous renseigne sur le calendrier celtique est le calendrier de Coligny, qui date de l'époque gallo-romaine.

Les Druides mirent au point un calendrier lunaire annuel, constitué de treize lunes ou périodes lunaires et de cinq nuits

Les cinq nuits correspondent au premier jour de l'Année, pour la première, et les quatre suivantes ponctuent les solstices d'hiver et d'été et les équinoxes de printemps et d'automne.

A chaque lune fut attribuée à un arbre.


huitième lune - 


Lune d'yeuse ou du houx - 8 Juillet au 4 Août -L'Indépendance - 


Plante épineuse tenue pour diabolique, sauf en Hiver, quand les rameaux couvert de fruits rouges se chargent d'écarter les maléfiques de la maison.

 

 

 

Mythologie gaélique

 

 

Dans le folklore gaélique, Holly (houx) était le seigneur des bois pendant les mois où la lumière déclinait et était le rival de Oak (chêne) pour les faveurs de la dame des bois, Birch (bouleau), qui changeait son allégeance d'Oak (chêne) à Holly (houx) au milieu de l'été chaque année, puis revenait au solstice d'hiver.

Wendy Andrew La Reine du solstice d'hiver

 

 

La huitième lettre de l'alphabet gaélique est le houx. Il représente T comme houx était Tinne en vieux gaélique. Son nom gaélique moderne est cuileann.

 


 

Mythologie nordique 

 

Les Runes: écriture sacrée en Terre du Milieu

De Julie Conton

 

..."Le houx était dédié au dieu lumineux et protecteur Heimdall, le gardien vigilant du pont arc-en-ciel reliant le monde des humains, Midgard, au monde des dieux, Asgard. 


Heindall  veillait sur l'espace sacré des cérémonies. Puisqu’il garantissait la porosité entre ces deux mondes, sa présence suffisait à insuffler le sacré et, lors des célébrations funèbres, assurait la passage de l’âme défunte du monde des humains au monde des défunts.


Pour cette raison, les peuples germains et scandinaves plaçaient dans les espaces sacrés des bouquets ou des buissons de houx. Ces buissons de houx figuraient la présence de Heimdall et invoquaient la fonction protectrice du dieu. Installer des couronnes ou des bouquets de houx aux portes et dans les espaces sacrés revenait donc à placer symboliquement le dieu Heimdall en gardien de ces espaces. Il protégeait le monde humain – symbolisé par la maison – de l’extérieur qui se transformait l’hiver en un monde sombre, hostile et terrifiant, terrain de jeu des puissances maléfiques.


La forme circulaire de la couronne de houx n’est pas anodine... On reconnaît dans ce cercle le symbole du cycle des saisons, un symbole de recommencement, de renaissance et par conséquent une forme rassurante. Elle lie étroitement la récurrence de la mort du Roi Houx et la renaissance favorisée par le dieu Heimdall, intercesseur entre la vie et la mort"...

 

 

Des tribus germaniques fêtaient les esprits des bois en hiver en décorant leurs maisons de rameaux de houx.




 

 

 

Mythologie  romaine

 


C’était des rameaux de houx que les Romains utilisaient pendant les Saturnales (en latin Saturnalia) qui célébraient le dieu Saturne …ces festivités coïncidaient avec la fin des activités agricoles proche du solstice d'hiver, entre le 17 et 24 décembre, accompagnées de grandes réjouissances populaires.

 

Pendant ces festivités, les Romains s'offraient mutuellement des couronnes de houx, ou un arrangement floral en forme de guirlande ou d'une couronne. 

 

Il était aussi de coutume de décorer les maisons, les autels, les statues de Saturne avec des branches de cette plante, de s'orner soi-même ou de remercier les personnes chères par des compositions florales de verdure et de fleurs comportant un message. 


Durant cette période, les barrières sociales disparaissaient, on organisait des repas, on échangeait des cadeaux, on offrait des figurines aux enfants.

Antoine Callet (1741-1823) - Les Saturnales


 

 

 

Le houx et la religion chrétienne

 

HOUX : il fait référence au buisson ardent, à la couronne d’épine.

Selon l'Évangile de saint Marc, le roi Hérode chercha à massacrer les enfants mâles de moins de deux ans, pour être sûr d'éliminer celui que les textes prophétiques annonçaient comme le Messie roi des juifs. 


Marie, Joseph et l’enfant furent contraints de quitter la bourgade de Bethléem en Galilée pour fuir en Égypte. Des miracles jalonnant leur chemin. Sous une escorte de lions, de loups et de léopards, la famille pu avancer sans danger. Pour les nourrir et les désaltérer le palmier se baissa leur offrant ses fruits, de ses racines jaillit une source. La famille pu avancer sans danger.

Lorsque les soldats d'Hérode s'approchèrent dangereusement, un buisson de houx se dresse, et dans un élan miraculeux, s’élance et enveloppe la Sainte Famille, d’un mur de feuillage épineux, pour les cacher, et ainsi les sauver.

Anthonis van Dyck la fuite en Egypte

 
 

 

Les premiers chrétiens

Une légende raconte que la croix était en bois de houx, parce que parmi tous les arbres, seul le houx se laissa sacrifier.

 

 

la couronne de houx

Pour ne pas éveiller les soupçons et les persécutions, les premiers chrétiens, adoptèrent la tradition des couronnes, et le houx perdit ainsi son caractère païen pour devenir un symbole chrétien typique de la saison de Noël, les feuilles pointues de la couronne représentent les épines,  la forme des feuilles rappelle celle des flammes, symbole de l’amour ardent de Dieu pour son peuple, leur couleur  verte représente la vie éternelle,  et les fruits rouges, les gouttes de sang de Jésus.


 



 

La couronne de houx de l'Avent et ses 4 bougies qu'on allume une à une les 4 dimanche de décembre, en préparation de l'avènement du Christ, nous rappellent les liens entre Noël et Pâques.


Pour que l'année à venir soit profitable, il faut faire rentrer du houx à la maison à Noël.

 

 

 

Tradition et mythe suédois


Sainte Lucie (13 décembre)

 


Selon la tradition, la nuit du 13 décembre était la plus longue de l’hiver; une nuit où tous les êtres maléfiques de la croyance populaire étaient très actifs, les animaux avaient alors la possibilité de parler, et les puissances surnaturelles étaient en mouvement. 

Pour illuminer la longue nuit, repousser  et se protéger des esprits malins, les Suédois désignait la Sainte-Lucie comme la porteuse de la lumière. La population veillait et allumait de nombreuses bougies afin d’éloigner les Ombres. 

La fille incarnant Sainte Lucie marchait d’une ferme à l’autre avec son cortège.

 

Aujourd'hui encore, En Suède, tous les ans durant la période de l'avent, on célèbre encore la Sainte Lucie (13 décembre) à l'occasion de laquelle des jeunes filles déambulent dans les rues de Stockholm coiffées d'une couronne de houx ornée de bougies allumées.


 

 

 

Tradition nordique

 

Fête de Yule (21 décembre)


Symboles : Bûche de Chêne, Houx, Gui, Roue Solaire.


Cette fête est aussi appelée le "Solstice d'Hiver", car elle est fêtée lors de la nuit la plus longue de l'hiver, le 21 Décembre. Ensuite, les jours se rallongent à nouveau, c'est pourquoi les Wiccans célèbrent le retour du Soleil, symbole d'espoir et de fécondité.


Yule est une fête du solstice d'hiver occidentale pré-chrétienne, reprise par les Chrétiens, au cours du IVe Siècle, incarnant la naissance du Christ, le 25 décembre.


Yule a été associée aux fêtes de Noël dans les pays nordiques depuis la christianisation des peuples germaniques et balto-finnois.

Brightstone - Yule

 


Mythe

La fête s'observe en commémorant la mort du Holly King (Roi de houx) qui meurt tué par son successeur le Oak King (Roi de chêne). Ce sont tous deux des dieux-arbres.

Il existait la couronne horizontale, d'origine scandinave ou germanique, qui portait quatre bougies. Chaque dimanche il était coutume d'allumer une nouvelle bougie, ce qui symbolisait la renaissance de la lumière. Le plus souvent rouge, la couleur des bougies variait cependant selon les régions.

Yule Shona Mac-Donald


 

 

 

Les portes des maisons étaient décorées de couronnes de houx et de lierre (ivy) au cours des Saturnales, culte romain de Bacchus.


Les deux plantes sont utilisées pendant Yule. 


Elles sont immortalisées dans la chanson "The Holly and The Ivy".

 

Chanson de Noël

 

Le houx et le lierre
 


(Anglais)



The holly and the ivy,

When they are both full grown,

Of all the trees that are in the wood,

The holly bears the crown.

 

(Chorus)

Oh, the rising of the sun

And the running of the deer,

The playing of the merry organ,

Sweet singing in the choir.

The holly bears a blossom

As white as lily flower,

And Mary bore sweet Jesus Christ

To be our sweet savior.

 

(Chorus)

The holly bears a berry

As red as any blood,

And Mary bore sweet Jesus Christ

To do poor sinners good.

 

(Chorus)

The holly bears a prickle

As sharp as any thorn,

And Mary bore sweet Jesus Christ

On Christmas Day in the morn.

 

(Chorus)

The holly bears a bark

As bitter as any gall,

And Mary bore sweet Jesus Christ

For to redeem us all.

 

(Chorus)

The holly and the ivy,

Now both are full well-grown,

Of all the trees that are in the wood,

The holly bears the crown.

 

 

(Français)

 

(Chorus)

Le houx et le lierre,

Quand tous deux ont totalement grandi,

De tous les arbres du bois,

Le houx détient la couronne.

 

Refrain

Oh, le lever du soleil

Et la course du cerf,

Le jouer de l'orgue joyeux,

Chantant doux dans le chœur.

Le houx porte une fleur,

Aussi blanche que le lys,

Et Marie a enfanté le doux Jésus-Christ

Pour qu'il soit notre doux sauveur.

 

(Refrain)

Le houx porte une baie

Aussi rouge que le sang,

Et Marie a enfanté le doux Jésus-Christ

Pour faire du bien aux pauvres pécheurs.

 

(Refrain)

Le houx porte un piquant

Aussi pointu que toute épine,

Et Marie a enfanté le doux Jésus-Christ

Au matin du jour de Noël.

 

(Refrain)

Le houx a une écorce

Aussi amère que toute bile,

Et Marie a enfanté le doux Jésus-Christ

Pour qu'il nous rachète tous.

 

(Refrain)

Le houx et le lierre,

Maintenant ont tous deux totalement grandi,

De tous les arbres du bois,

Le houx détient la couronne.

 

(Refrain)


 

 

 

Tradition amérindienne

 


Comme les anciens Européens,  certains Amérindiens de l'est de l'Amérique du Nord croyaient que les feuilles épineuses du houx repoussait les mauvais esprits, les sorcières et les foudres du ciel. C'est pour cette raison qu'il plantaient du houx près de leurs habitations. 

 

Ils avaient découvert une méthode de séchage des baies qui en préservait toute la brillance et la rondeur. Elles servaient à la décoration des vêtements et des cheveux ainsi que de monnaie d'échange avec d'autres peuplades où le houx ne poussait pas à l'état naturel. 


Des rameaux de houx peints sur des objets ou brodés sur des vêtements étaient signe de chance. Pour les guerriers amérindiens, la plante entière avait force de symbole : la rigidité de son bois représentait leur résistance, les épines leur férocité, et la couleur persistante des feuilles, leur courage face à l'ennemi.


 


 

v. 1350 av. J.-C. – IV° siècle av. J.C.

 


Le houx était en Europe un des sept arbres principaux du nemeton celte
(mot gaulois désignant le sanctuaire, le lieu spécifique dans lequel les Celtes pratiquaient leur culte, sous la direction des druides). 

En gaélique, le nemeton se dit nemed, terme qui signifie "sacré".


Pour les druides, le houx était associé aux jours décroissants, à l’obscurité, mais aussi au renouveau de l’année suivante :  le houx prenait graduellement du pouvoir chaque automne, jusqu’à ce qu’il fasse régner l’hiver sur le monde, puis au solstice d’hiver, le chêne, prenait sa place et ramenait l’été. 
Sa présence protégeait des sorts de magie noire, d’empoisonnements, de la foudre et des mauvais esprits, et était perçue comme signe de chance et de bonne fortune : on baignait les nouveaux nés dans une infusion de houx ; on en accrochait des branches au-dessus de la porte et des fenêtres, ainsi seuls les gens bienveillants pouvaient pénétrer dans les maisons. On considérait aussi tout lieu rassemblant un houx, un chêne et un conifère comme habité par un esprit bienfaisant de la forêt.

 

Pour les Gaulois, les baies rouges du houx possédaient le pouvoir d’attirer les femmes et représentaient le principe féminin de la vie tandis que les fruits blancs du gui, qui apparaissent à la même période, en symbolisaient la semence masculine : on les associait en fin d’année dans des rites de fertilité et de réconciliation. 
 

 


 

IV° siècle avant J.C.

 


Théophraste,(v. 371 av. J.C.-288 a. J.C.) philosophe de la Grèce antique  parle d’une yeuse sauvage (prinos agria) qui, peut-être, désigne le houx.


 

I° siècle après J.C.


Pline l’Ancien (23 -79 Caius Plinius Secundus), écrivain et naturaliste romain auteur d'une monumentale encyclopédie intitulée Histoire naturelle (vers 77).Il y mentionne que le houx et toutes les espèces de Ilex ont des feuilles piquantes. 


Aquifolia était le nom donné au houx par Pline l'Ancien, déformation d'un mot ayant pour origine l'adjectif latin acer, acris, acre signifiant pointu, perçant et apparemment redevenu à la mode du temps de Macrobe.

 


Dans histoires naturelles chapitre 15


..."L'agrifolium, pilé avec du sel, est un bon topique pour la goutte. Les fruits sont bons pour faciliter l'écoulement périodique, pour la colique, la dysenterie, et les maladies causées par la bile. Pris dans du vin, il resserrent le ventre. La racine, cuite et appliquée, fait sortir les corps étranger engagés dans les chairs. Elle est encore excellente pour les luxations et les tumeurs.

 

XXIV -116

..."L'arbre aquifolia planté près d’une maison, le houx protégeait contre la magie maléfique. Pythagore écrit que le pouvoir de leurs fleurs change l’eau en glace. Il dit également que lorsqu’un bâton de ce bois est lancé contre une bête sans suffisamment de force, il se rapprochera de lui-même jusqu’à l’animal, à une coudée environ, par sa propre magie, puisqu’un grand pouvoir réside dans cet arbre"...


 

 

 

II° siècle  - V° siècle


Lors de la christianisation de la Gaule, le houx a d’abord été vu comme un arbre païen associé au solstice d’hiver, Tertullien (Quintus Septimius Florens Tertullien v.155-v. 220) premier auteur chrétien à produire un vaste corpus de littérature chrétienne latine, interdit et bannit la pratique du  houx, comme coutume païenne.


Les autorités de l’église étaient impuissantes face à la popularité persistante des rituels du houx, et réinterprétèrent finalement la pratique en termes chrétiens.


Ils attribuèrent  à cet arbre :

- une évocation de la présence de Dieu porteur de lumière dans le buisson ardent apparu à Moïse ou dans le cœur de Marie. 

- "Selon la légende, chaque palmier qui accueillit le Sauveur Jésus lorsqu’il entra à Jérusalem, reçut des épines comme souvenir de l’épreuve à laquelle le Christ fut soumis". (Schöpf 1986, 146). 


Les feuilles piquantes du houx devinrent un symbole chrétien de la couronne d’épines et ses baies rouges devinrent le sang du Christ".

 

Après avoir proclamé le gui comme définitivement païen, le houx eut définitivement une place populaire en l’associant à Noël, avec la légende du buisson de houx qui sauva la Sainte Famille fuyant la Galilée, en l'enveloppant pour la cacher des soldats du roi Hérode qui avait décidé de massacrer tous les nouveau-nés depuis qu’il avait pris connaissance de la prophétie de la naissance du roi des Juifs. Marie le bénit, et depuis il reste toujours vert.


Les Chrétiens médiévaux associèrent le bois de houx à la croix du Christ, les piquants de ses feuilles à la couronne d’épines de la Passion, et même la couleur de ses fruits au sang versé pendant la crucifixion. Dans certaines légendes, les fruits du houx étaient blancs avant que le sang du Christ les colore de rouge.
 


 


 

 

VI° siècle - XIV° siècle.

 


Dans l’Europe médiévale, le houx était symbole de bonheur. 

On devait planter cet arbuste devant la maison pour la protéger contre les tonnerres et les éclairs, et les feuilles et les baies se chargeraient d’éloigner la sorcellerie et les mauvais esprits…

Les jeunes filles  tiraient un présage en comptant les piquants des feuilles de houx récoltées de nuit en silence. Le comptage des piquants accompagné de la comptine « fille, femme, veuve, religieuse », répétée en boucle, désignait leur destin supposé…

Durant le Moyen-Âge, du fait de sa réputation protectrice, le houx est souvent apparu sur les blasons en héraldique.


"Le Ménagier de Paris" , II, 5.

livre manuscrit d'économie domestique et culinaire. 

Il est attribué à un bourgeois parisien, qui l'aurait écrit à l'intention de sa jeune épouse afin de lui faire connaitre la façon de tenir sa maison et de faire la cuisine. 

Il a été publié pour la première fois par le baron Jérôme Pichon en 1846 pour la Société des bibliophiles français.


..."Pour faire glus il convient peler le houx quant il est en sa seve",...  (pour faire de la glu il convient de peler le houx quand il est en sève)


..."Pour desroussir le vin blanc, preigne plain pennier de feuilles de houx et gecte dedens la queue par le bondonnail"...  (poour déroussir le vin blanc, prend un plain panier de feuilles de houx, et jette dedans la queue...)
 


 

XIII° siècle

 


En 1250,

Le village de Houx  (Eure-et-Loir) se nomme Hussum et son seigneur Simon est le premier vassal des seigneurs d’Épernon.

Ses armoiries sont un bouclier divisé en quatre et rempli de six feuilles de houx. La domination des terres change de mains, passant de la famille de Cintray ou bien encore au Seigneur de Hanches.

Le blason reste en mémoire.


 


 

XV° siècle


Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d'Anne de Bretagne 

Jean Bourdichon (1457 ?-1521) Enlumineur

Le houx - agrifolium


 

 

 

 

XVI° siècle

 

Les missionnaires découvrent dans la zone centrale d'Amérique du sud, les Guaranis (groupe de populations amérindiennes des régions amazoniennes du Brésil, d'Argentine, de Bolivie, de l'Uruguay et du Paraguay), sont connus pour être les premiers à avoir cultivé le houx (Ilex paraguariensis).

 

Les Jésuites sous le charme du maté décident alors d’initier dans la région la culture du houx du Paraguay.

 

Ainsi, l'usage et la culturese répandent dans le reste de l'Amérique du Sud, aussi loin qu'en Équateur,  lorsque le biologiste Aimé Bonpland après avoir réussi à comprendre la germination.

 

C'est pourtant une espèce menacée à l'état sauvage, notamment à cause de la déforestation.


 

 

 

XVII° siècle

 


Marc-Antoine Girard, sieur de Saint-Amant (1594-1661) poète français, auteur de poèmes burlesques, satiriques ou lyriques.


Le Soleil Levant

 

..."Le chevreuil solitaire et doux,

Voyant sa clarté pure

Briller sur les feuilles des houx

Et dorer leur verdure,

Sans nulle crainte de veneur,

Tâche à lui faire quelque honneur"...

 


1653

Histoire generale des plantes contenant 18 livres 

Jacques Dalechamps · 1653


..."Et Theophraste dic : Dessauuages ceux qui gardent tousiours leurs tucilles l'reusé le Houx , & c.où Gaza a fort bien interpreté le mot dyeia pour le Houx"...


(Et Théophraste dit : Des sauvages ceux qui gardent toujours leurs feuilles l'yeuse, le houx et ou Gaza a fort bien interprété le mot dyeia pour le hou)


 



1694


Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708)  botaniste français.


"Elemens de botanique, ou Methode pour connoître les plantes",

Aquifolium Houx, (Planche 37) 


 


 

XIX° siècle

 


1826/32

Le Roman du Renart - 

Dominique Martin Méon (1748-1829) bibliophile et philologue français 


C’est la Branche de Renart com il fu Empereres.


..."Quant iloques vint un vilain 

Qu tint un baston en sa main 

Qui ert [était] grant e gros et de hous,"... 
 

 

 

Emily Jane Brontë (1818 -1848) poétesse et romancière 

 


L’amour et l'amitié

 

L’amour à la sauvage églantine est pareil

Et l’amitié pareille au houx.

Si le houx reste obscur quand fleurit l’aubépine,

Lequel fleurit plus constamment?

 

La sauvage églantine est suave au printemps;

L’été, ses fleurs embaument l’air.

Attendez toutefois que revienne l’hiver,

Qui dira l’églantine belle?

 

Dédaigne l’églantine et sa vaine couronne,

Fais du houx luisant ta parure

Afin, lorsque Décembre aura flétri ton front,

Qu’il y respecte sa verdure.

 

***

Love and Friendship

 

Love is like the wild rose-briar,

Friendship like the holly-tree —

The holly is dark when the rose-briar blooms

But which will bloom most constantly?

 

The wild rose-briar is sweet in spring,

Its summer blossoms scents the air;

Yet wait till winter comes again

And who will call the briar fair?

 

Then scorn the silly rose-wreath now

And deck thee with the holly’s sheen,

That when December blights thy brow

He still may leave thy garland green.


 

 

Théophile Gautier  (1811-1872) poète, romancier et critique d'art français.

 


Me voilà revenu de ce voyage sombre

 

..."Ne croissez pas ici ! Cherchez une autre terre,

Frais amours du printemps ; pour ce jardin austère

Votre éclat est trop vif ;

Le houx vous blesserait de ses pointes aiguës,

Et vous boiriez dans l'air le poison des ciguës,

L'odeur âcre de l'if"...
 

 

 

Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français. 


 

Les oiseaux


..."Comme ils s'en allaient tous, furieux, maugréant,

Criant, et regardant de travers le géant,

Un houx noir qui songeait près d'une tombe, un sage,

M'arrêta brusquement par la manche au passage,

Et me dit : - Ces oiseaux sont dans leur fonction.

Laisse-les. Nous avons besoin de ce rayon"...

 

 

 

Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français. 


 

Demain dès l’aube…


 ..."Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,

Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,

Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe

Un bouquet de houx vert et de bruyère en feu"...

 



 

 

 

Frédéric Soutras (1814-1884) poète pyrénéen. 

En 1864, il est un des fondateurs de la Société Ramond.

recueil "Ls Pyrénéennes ; rêves, pensées et paysages" 

Pièce a été mise en musique par M. F. Soubies. 

Août 1852.

 


Mon vieux bâton de houx

 

Dans une gorge où le vertige

Plane au bout d’un mont escarpé,

Où l’écume en flocons voltige,

Par un pâtre tu fus coupé ;

Rejeton d’une mâle tige,

Tu grandis parmi les cailloux,

Mon vieux bâton de houx.

 

Souvent, m’a dit le jeune pâtre,

Tu dirigeas ses pas errants,

Le soir, quand un voile grisâtre

Cachait l’abîme ou les torrents ;

Souvent aussi tu vins combattre

Avec les chiens contre les loups,

Mon vieux bâton de houx.

 

Je m’épris de ta rude écorce,

Du ferme tissu de ton bois,

Des grands noeuds qui disaient ta force,

Du sang qui disait tes exploits ;

Et du berger, qu’un rien amorce,

Je t’achetai pour quelques sous,

Mon vieux bâton de houx.

 

Le riche fier de sa cassette,

Pour t’avoir, ô mon seul trésor,

Viendrait en vain dans ma retraite,

Viendrait m’offrir ton pesant d’or ;

S’il insistait, gare à sa tête ! …

On ne guérit pas de tes coups,

Mon vieux bâton de houx.

 

Depuis quinze ans, toujours ensemble,

Fiers et confiants, nous allons

De la cascade où le roc tremble

A la neige des hauts vallons ;

Et l’amitié qui nous rassemble

Brave l’effort du temps jaloux,

Mon vieux bâton de houx.

 

Combien de fois, dans la tempête,

Solide et fort comme l’acier,

Tu m’as soutenu sur la crête

Ou sur les pentes du glacier,

Quand le sang sifflait dans ma tête,

Quand se dérobaient mes genoux,

Mon vieux bâton de houx !

 

Que de fois, le long des ravins,

Au bas des sentiers hasardeux,

En nous écorchant aux épines,

Nous avons roulé tous les deux !

Mais, l’oeil plein des choses divines,

Je m’écriais : relevons-nous,

Mon vieux bâton de houx !

 

Puis, quand le soir, avant la lune,

Nous ramenait dans les hameaux,

Pour contempler la vierge brune

Assise au pied des grands ormeaux,

Moi qui pourtant n’en aime qu’une,

Je m’arrêtais… instants bien doux,

Mon vieux bâton de houx !

 

Ainsi, défiant les abîmes,

Joyeux ou grave pèlerin,

J’ai visité les grandes cimes,

D’où le ciel luit comme un écrin ;

Et revenant des lieux sublimes,

Je disais : les hommes sont fous,

Mon vieux bâton de houx.

 

Maintenant, plus d’une blessure

Marque ma chair, marque ton bois ;

Le schiste aigu de sa morsure

Nous atteignit plus d’une fois ;

Mais nous avons la fibre dure,

Et vite se ferment nos trous,

Mon vieux bâton de houx.

 

Allons encor ! – tant qu’une haleine

S’exhalera de mes poumons,

Allons des brumes de la plaine

Aux lumineux sentiers des monts ;

Là haut, où l’aigle a son domaine,

Courons aux divins rendez-vous,

Mon vieux bâton de houx.

 

Enfin, de ses rides glacées,

Lorsque le temps m’aura flêtri,

Compagnon de mes odyssées,

Dans le repos du même abri,

Evoquant nos gloires passées,

Je te dirai : souvenons-nous,

Mon vieux bâton de houx !

 

Rosalie Bonheur, dite Rosa Bonheur (1822-1899 ) peintre et sculptrice française, 

 

 

 

Pierre Dupont (1821-1870) chansonnier, poète et goguettier français

 

Les boeufs

 

..."J'ai deux grands boeufs dans mon étable,

Deux grands boeufs blancs marqués de roux ;

La charrue est en bois d'érable,

L'aiguillon en branche de houx.

C'est par leur soin qu'on voit la plaine

Verte l'hiver, jaune l'été ;

Ils gagnent dans une semaine

Plus d'argent qu'ils n'en ont coûté"...
 

 

 

Théodore de Banville (1823-1891) poète, dramaturge et critique dramatique français.


Ballade sur les hôtes mystérieux de la forêt

Il chante encor, l'essaim railleur des fées,

Bien protégé par l'épine et le houx

Que le zéphyr caresse par bouffées.

Norman Rockwell

 

 

Charles Zacharie Landelle (1812-1908) peintre de genre et portraitiste français.


"Le houx qui s'y frotte s'y pique"


 


 

Fritz Ludvig von Dardel (1817-1901)

Chroniqueur, illustrateur et dessinateur de bandes dessinées suédois . 

Procession de Lucia en Suède, 1848, Fritz von Dardel.


 

 

 

1856

Adolphe de Chesnel (marquis 1791-1862) polygraphe, historien et encyclopédiste français.

Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires, où sont exposées les croyances des temps anciens et modernes, publié par Jacques Paul Migne 


..."A Noël, dans le pays de Galles en Angleterre, chaque homme conduit sa femme sous un bouquet de houx suspendu au plafond, et lui souhaite une bonne année. Quelques-uns disent qu'une idée superstitieuse se rattache à cette coutume ; mais les gens malicieux prétendent qu'il n'y faut voir simplement qu'une figure poétique par laquelle le mari donne avis à sa femme que si elle ne se montre pas suffisamment soumise pendant le cours de l'an qui commence, elle doit s'attendre à une correction"...

 

 

1869

Dictionnaire des sciences naturelles : 

Par plusieurs professeurs du Jardin du roi et des principales Écoles de Paris (1816-1845) 

Planches, Botanique : Végétaux Dicotylédons, 192-313 - livre

Planche Botanique Gravure Originale Flore Plantes Médicinales

Houx Ilex Drupe Baie Plantain Cuscute Alchemille Mâcre Chataigne d'eau 


 

 

 

Émile Littré (1801-1881) médecin, lexicographe, philosophe et homme politique français, Dictionnaire de la langue française, communément appelé "le Littré "

houx

(hoû) s. m.


1°   Arbre toujours vert dont les feuilles sont luisantes et armées de piquants.
   Houx panaché, espèce de houx dont la feuille est tachetée de jaune.

   Il se dit aussi d'une canne de houx. Vous avez là un joli houx.

   Terme de botanique. Genre houx, ilex, type de la famille des ilicinées, où l'on distingue : 1° le houx commun (ilex aquifolium, LINNÉ) ; 2° le houx maté, dit aussi herbe ou thé du Paraguay, des jésuites, de saint Barthélemy, petit arbre glabre (ilex paraguayensis, LAMBERT){{}}; les feuilles en sont employées en quantité considérable, dans l'Amérique méridionale,

 

2°   Houx-frelon, dit aussi petit houx, housson, fragon piquant (ruscus aculeatus, L.), famille des liliacées asparagées, arbrisseau à rameaux aplatis simulant des feuilles toujours vertes et piquantes et dont les racines passent pour diurétiques et apéritives (voy. frelon).


 


 

1885

Otto Wilhelm Thomé,(1840-1925), botaniste allemand , illustrateur 
ouvrage illustré Flora von Deutschland, Österreich und der Schweiz in Wort und Bild für Schule und Haus

 (Flore d'Allemagne, d'Autriche et de Suisse en texte et en image pour l'école et la maison) première édition en quatre tomes avec 571 planches illustrées à Gera en 1885. 

Le houx - Ilex aquifolium


 

 

 

Charles Marie René Leconte de Lisle (1818-1894) poète français, 

 


Symphonie


..."O chevrier ! ce bois est cher aux Piérides.

Point de houx épineux ni de ronces arides ;

A travers l'hyacinthe et le souchet épais

Une source sacrée y germe et coule en paix"...
 

 

 

Charles Frémine (1841-1906), poète de la Normandie, qui a fourni nombre de poèmes aux instituteurs du XXème siècle pour meubler la mémoire des enfants.

 

Coupez le gui ! Coupez le houx !

 


Feuillage vert, feuillage roux ;

perles rouges et perles blanches...

 

Coupez le gui ! Coupez le houx !

Feuillage vert, feuillage roux ;

 

Mariez leurs branches !

Perles rouges et perles blanches.

 

Coupez le gui ! Coupez le houx !

C'est la Noël ! Fleurissez-vous.*

 

Courez à la forêt prochaine,

Courez à l'enclos des fermiers ;

 

Coupez le gui sur le grand chêne,

Coupez le gui sur les pommiers !

 

Chassez les grives et les merles,

Chassez la mésange au dos bleu

 

Du gui dont les fleurs sont des perles,

Du houx dont les fleurs sont du feu.


 

 

 

Louis-Xavier de Ricard (1843-1911) un poète, écrivain et journaliste français


 

La guarrigue

 

..."Puisse ma libre vie être comme la lande

Où sous l'ampleur du ciel ardent d'un soleil roux,

Les fourrés de kermès et les buissons de houx

Croissent en des senteurs de thym et de lavande"...
 

 

 

Rémy de Gourmont (1858-1915) écrivain français, romancier, journaliste et critique d'art, proche des symbolistes.

 

 

Le houx


 
Simone, le soleil rit sur les feuilles de houx :

Avril est revenu pour jouer avec nous.

 

Il porte des corbeilles de fleurs sur ses épaules,

Il les donne aux épines, aux marronniers, aux saules ;

 

Il les sème une à une parmi l'herbe des prés,

Sur le bord des ruisseaux, des mares et des fossés ;

 

Il garde les jonquilles pour l'eau, et les pervenches

Pour les bois, aux endroits où s'allongent les branches ;

 

Il jette les violettes à l'ombre, sous les ronces

Où son pied nu, sans peur, les cache et les enfonce ;

 

A toutes les prairies il donne des pâquerettes

Et des primevères qui ont un collier de clochettes ;

 

Il laisse les muguets tomber dans les forêts

Avec les anémones, le long des sentiers frais ;

 

Il plante des iris sur le toit des maisons,

Et dans notre jardin, Simone, où il fait bon,

 

Il répandra des ancolies et des pensées,

Des jacinthes et la bonne odeur des giroflées.


 


 

Anatole Le Braz (1859-1926) professeur de lettres, écrivain et folkloriste français de langue bretonne, 

 

Soir de Bretagne


..."D'un geste bucolique, il porte en main la gaule

Dont le houx encor vert s'achève en aiguillon ;

Il dégage en marchant une odeur de sillon,

L'âpre et saine senteur de la terre éventrée"...
 

 

Francis Jammes (1868-1938) poète, romancier, dramaturge et critique français. 


..."J'aime l'âne si doux

marchant le long des houx.

Il a peur des abeilles

et bouge ses oreilles"...
 

 

Anna de Noailles (1876-1933) poétesse et une romancière française d'origine roumaine


 

Les paysages

 

..."Le charme désolé du paysage roux

Soupire un air connu des vieilles épinettes ;

La grive se déchire aux dards tranchants des houx

Et le corail pâlit aux épines-vinettes...

Le charme désolé du paysage roux !"...


 

 

 

1899

Art nouveau

Jane Atché dite Jal (1872-1937) artiste peintre, affichiste et illustratrice française

Bibliothèque nationale de France

le Houx : panneaux décoratifs


 

 

 

XX° siècle

 


1900

Art nouveau

Grand Médaillon Art nouveau en argent

décor de houx recto-verso.

 


 

1900

Époque art nouveau, 

François-Théodore Legras (1839-1916).maître verrier français

Vases Art Nouveau en verre émaillé décor de houx.




 

1900

Art Nouveau

"Lustre branches de houx, 5 lumières, vers 1900"

Lustre "branches de houx" 

5 branches en bronze donc 5 lumières.

Le feuillage est peint d'origine en vert très foncé, les boules de houx sont de petites perles rouges.


 

 

 

1902

Paul Kauffmann, 

Paul Adolphe Kauffmann dit aussi Peka (1849-1940) illustrateur français.
Il signait "P. Kauffmann" ou "P.K.".

Planche en couleur - carte 

Le marché aux houx des Rameaux (Alsace),



 

 

 

Maurice Carême (1899-1978) poète et écrivain belge de langue française.

 

Le roi rit dans les houx 


Le roi rit dans les houx,

Hou-hou !

C’est là qu’il joue aux cartes

En mangeant de la tarte

Et buvant du vin doux,

Hou-hou !

 

Mais la reine le voit,

Ha-ha !

Et brise sa couronne

Avec une anémone.

On est roi ou pas roi,

Ha-ha !

 

C’est un oiseau jaloux,

Cou-cou !

Qui a conté l’affaire

À la forêt entière

Et la redit partout,

Cou-cou !

Roi houx - Anne Stokes


 

 

Paul Morand (1888-1976) écrivain, diplomate et académicien français. 

 


..." L'amour est comme l'églantine sauvage, L'amitié est comme le houx, Le houx est sombre lorsque l'églantine est en fleur, Mais lequel fleurit avec le plus de constance ?...

 

 Fermé la nuit, Gallimard

..."C'est comme dans le mariage : d'abord sous le gui, ensuite sur le houx"... 
 

 

Robert Ranke Graves (1895-1985) poète et romancier britannique.

Dans son ouvrage Les Mythes celtes : La Déesse Blanche, 

Robert Graves évoque certains mythes contenant le Roi Houx et son frère le Roi Chêne. Ces mythes sont des variantes où il est question du Chevalier Chêne et du Chevalier Houx, se battant chaque 1er mai jusqu'au jugement dernier.


 

 

 

Alain Hannecart (1955) poète français


 

Le houx


..."Mon feuillage toujours vert me donne de la prestance

En vérité je pique un peu , j’ai l’air de me défendre,

Quand je veux m’exprimer mes larmes me devancent.

Je symbolise la vie qui renaît de ces cendres"...


 

 

 

Jean-Baptiste Evette (1964) écrivain français, Romancier, auteur de théâtre de rue, traducteur de l'anglais

 

La question houx

 

Certes, il reste vert

en hiver

ilex aquifolium

et cela nous rassure

peut-être encore

sur le retour

des beaux jours

 

Mais une fois décrochées

les décorations de Noël

une fois passées les festivités

et les pâtisseries

que reste-il du houx ?

un cri dans la forêt

qppel ou avertissement

de bête nocturne

 

Entre en scène le coriace

chevalier vert

cuirassé de pointes

en sa jeunesse

 

Dans sa vieillesse

ermite solitaire

sans épines

méditatif

 

Comme d’autres sentinelles

sempervirentes

le houx s’est retiré

de la compétition vers le haut

pour plus de lumière

 

Il reste là, il attend

et quand l’automne

dépouille de leurs feuilles

ses rivaux

il profite sans frissonner

du soleil d’hiver

 

Un cousin sud-américain

produit le maté

boisson reconstituante

mais n’essayez pas

le thé du houx d’ici

Laissez les baies rouges

portées par les pieds femelles

aux merles et aux grives

 

Nocturne, hivernal

il serait l’arbre

du dieu Saturne

 

En tout cas son bois

à la fois souple et dur

fait d’excellents bâtons

de belles cannes

pour cogner

housser ou houspiller

 

Les jeunes filles, paraît-il

se piquaient les doigts

sur chacune des épines

en les comptant

pour savoir si elles seraient

filles, femmes, veuves ou nonnes

 

Mieux encore selon Pline le Vieux,

planté dans votre cour

il protègera la maison

des maléfices


 

 

 

Simone de Beauvoir (1908-1986) philosophe, romancière, mémorialiste et essayiste française.


Mémoires d'une jeune fille rangée

..."J'apprenais que le rouge du houx est plus rouge que celui du laurier -cerise ou du sorbier"... 


 

 

 

1986


Arlette Cousture (1948) écrivaine canadienne, québécoise.

..."Le temps des fêtes arriva, coincé entre les tempêtes et la tristesse des patients [...]. Chaque étage, chaque service de l'hôpital avait beau être décoré d'une crèche et de feuilles de houx, les patients étaient plus fiévreux, moins en forme "...


 


1986

J'ai Lu, 1988


Louis Whitley Strieber (1945) auteur américain d'horreur et de science-fiction

Dans le roman "Cat Magic" , le "roi houx" joue un grand rôle dans le chapitre 14 ("La folle poursuite")
 

 

 

XXI° siècle

 

2000

Nicole Parrot, Ecrivain et journaliste, auteur


"Le Langage des fleurs (Éditions Flammarion, 2000) : 


    ..."Les petites  billes rouge vif accrochées en grappes, parmi le feuillage rigide et brillant comme de la laque, peuvent prendre place aux côtés des fleurs les plus raffinées. Et parlent tout aussi bien. Sans doute parce que ses feuilles se terminent en pointes acérées, le houx dit : "protégeons-nous", "protégeons l'avenir" et même "défendons-nous". Il s'écrie aussi "longue vie !". Vous pouvez le croire, il connaît la question, son buisson peut atteindre trois cents ans. Mais il recommande : "traitez-moi avec égards" et prévient : "je peux piquer". Il ne s'en prive pas. 


    Attentionné et prudent, il met en garde les fantaisistes qui auraient la curieuse idée de croquer ses baies : "Ne me mangez pas, je suis toxique".
    Naturellement, comme chacun sait, son apparition chez les fleuristes et sur les étals des marchés salue les fêtes de la Saint-Sylvestre et clame : "Joyeux Noël et bonne année !"


    Voici cinq siècles qu'il règne sur cette époque bénie. En offrir, geste curieusement peu fréquent, c'est offrir ses vœux, mais c'est aussi ne pas hésiter à se montrer non-conformistes et un brin hardi."...


 

 

 

2001


Dans la saga Harry Potter, la baguette de Harry est en bois de houx.


1997 - 2007


Joanne Rowling  (1965) nom de plume  J. K. Rowling et Robert Galbraith romancière et scénariste britannique. 


Harry Potter est une série littéraire de low fantasy 


- Dans la saga Harry Potter, la baguette de Harry est en "bois de houx". 

Garrick Ollivander fabricant de baguettes. 
Tous les élèves de Poudlard vont chez lui pour acheter leur baguette. En 1996, il est enlevé par Voldemort qui désire en savoir plus sur la science des baguettes magiques. Il est finalement libéré par Harry Potter, Ron Weasley et Dobby.

 

- Au sujet de l'affinité entre une baguette et son maître

Garrick Ollivander :
..."Chaque baguette, dès le moment où elle trouve son propriétaire idéal, commencera à apprendre des choses de son partenaire humain tout en lui apportant son propre enseignement.

Le houx est l'un des bois de baguette les plus rares. Considéré traditionnellement comme doté d'un pouvoir protecteur, il convient particulièrement à ceux qui ont besoin d'aide pour surmonter une tendance à la colère ou à l'impétuosité. En même temps, les baguettes de houx choisissent souvent des sorciers engagés dans des quêtes périlleuses et souvent spirituelles. Le houx est l'un de ces bois dont les performances varient d'une manière spectaculaire en fonction du cœur de la baguette. Ce bois a la fâcheuse réputation de n'être guère compatible avec la plume de phénix car sa volatilité s'oppose étrangement au détachement du phénix. Au cas peu probable où une telle association trouverait son propriétaire idéal, rien ni personne ne pourrait se mettre en travers de leur chemin"...

 


 

2011


Suzanne Guerrot (Auteur)

"Et le vent dans les houx"
L'endroit l'envoûtait. Il y avait dans ce lieu une séduction que l'homme ne s'expliquait pas. Il n'y était jamais venu, et il n'y avait devant ses yeux rien qui justifiât un tel attrait. Un chemin creux tapissé de lierre, un immense houx vert et quelques noisetiers sur un mur de pierres couvertes de mousse, tout cela était assez ordinaire pour le campagnard qu'il était.
Petit à petit, la perception du charme du lieu fit place à une indéfinissable sensation d'angoisse mêlée de plénitude.


 

 

 

2013


Eric Pier Sperandio (1954), auteur 

Grimoire des herbes et potions magiques, Rituels, incantations et invocations 
(Éditions Québec-Livres, 2013), 


le Houx (Ilex aquifolium) : 

    "Le houx est une plante que l'on associe à la fête de Noël. C'est un petit conifère dont plusieurs variétés existent en Europe et en Amérique du Nord. La plus connue est un arbrisseau dont les feuilles vertes et luisantes ainsi que les petits fruits rouges servent de décoration aux fêtes de Noël et du Nouvel An.


 


 

2019


Richard Ely (1974), écrivain et ethnobotaniste belge

Petit Grimoire : Plantes sorcières, Les Sortilèges (Éditions « Au bord des continents... », mars 2019, sélection de textes extraits de Secrets des plantes sorcières) 


le Houx :
..".Le houx, arbuste au feuillage persistant de la famille des Aquifoliacées, se reconnaît facilement. il porte des feuilles coriaces, ondulées, au bord parfois lisse, souvent épineux, d'un vert sombre et brillant. Des fleurs petites et blanches, groupées à l'aisselle des feuilles, composées de quatre pétales et quatre sépales, quatre étamines ou quatre stigmates selon que l'arbuste est mâle ou femelle. Les fruits sont des drupes d'un rouge prononcé, toxiques, demeurant sur la plante en hiver"...

 

 

 

Langage - signification du houx


Symbole de :


. la chance et de la bonne fortune.

 

. de vie éternelle et de sage prévoyance 

 

. Pour que l'année à venir soit profitable, il faut faire rentrer du houx à la maison à Noël.

. Dans l’héraldique, la feuille de houx symbolise la "vérité".

 

.  Cet arbre aux feuilles toujours vertes représente partout l’espoir et la vie nouvelle, la lumière. il protège de la négativité. 

  "Au bout de la nuit qui n’en finit pas, le soleil qui reviendra". 


. Il est de bon ton d'envoyer des présents garnis de houx, à ses proches en signe de bienveillance.

 


 

Mythes, superstitions et tradition du houx

 


- Pour les Grecs, le houx était symbole de la prévoyance.

- Chez les romains, le houx était porté en couronne par les jeunes mariés en guise de bon présage et de félicitations. 

- Dans le rituel celtique du houx accompli la nuit précédant le solstice d’hiver, les branches de houx étaient récoltées et installées dans la maison comme protection contre la sorcellerie, la foudre, et la mort. 

- Les Druides croyaient que le soleil ne quittait jamais les plants de Houx.

- Les Druides pensaient que le houx protégeait contre les mauvais esprits, ils en portaient dans les cheveux et dans la barbe. Il ornait souvent les bâtons des druides, et était offert aux hommes et aux femmes des villages afin de leur porter bonheur.

- Associé aux dieux de l’orage, le houx apparaissait comme une protection magique contre la foudre et contre le mal en général (maléfices, esprits négatifs, impôts, etc). Cette vertu protectrice lui valut dès lors une place d’honneur à la porte des habitations.

- Dans un Ancien rite Hogmanay (nom que les écossais donnent au réveillon du Nouvel An, le 31 décembre),  les garçons se frappaient avec du houx en croyant qu'ils vivraient un an pour chaque goutte de sang versée.

- La persistance des feuilles vertes du houx durant le froid glacial, était un signe de bienvenue pour les bons esprits de la forêt ou les voyageurs perdus dans le froid. 

- La tradition voulait que l'on baigne les nouveau-nés dans une infusion de houx, ce qui les protège contre tout péril.  

- Au moyen âge, le houx était symbole de bonheur. 

- Au moyen âge, on plantait le houx devant la maison pour la protéger contre les tonnerres et les éclairs. Il était utilisé en magie comme protection contre les cauchemars, les incubes et autres démons, ainsi que pour se protéger de la foudre. On croyait que les feuilles épineuses et les baies du houx repoussait les mauvais esprits, entre autres les sorcières et les foudres du ciel. 

- Selon les croyances populaires, les sorcières avaient besoin des baies rouges du houx pour créer les orages. Les baies étaient un ingrédient important des "onguents et encens des sorcières". (Weustenfeld 1996, 111).

- Plante protectrice au grand pouvoir, faire entrer le houx dans une demeure est permettre aux esprits de la forêt d'y pénétrer à leur tour. C'est une plante magique que toute sorcière ne peut ignorer.

- Au Moyen Âge, on croyait que si on lançait du houx sur des bêtes sauvages, celles-ci s'étendaient à vos pieds et vous laissaient tranquille.  

-  En Angleterre on croyait que le houx pouvait influer sur la bonne entente du ménage. Pour cela,  il fallait deux sortes de houx : avec piquants et sans. Le houx à piquants symbolise le mari, le houx à bords lisses, la femme. Afin que les rapports entres les conjoints soient équilibrés, les gerbes de houx contenants les deux sortes de feuilles doivent entrer dans la maison ensemble. Autrement l'un des deux, mari ou femme, dominera la maison.

- Selon les traditions botaniques, un buisson de houx, plante de protection, cultivé sur votre propriété vous protégerait contre la foudre.

- Accrocher du houx dans les maisons est une tradition qui perdure encore, cela signifierait le soleil renaissant, la chance.

- Le houx apporte la chance aux maisons scandinaves qui le plantent en leur jardin.

- Accrocher du houx dans les maisons est une tradition qui perdure encore, cela signifierait le soleil renaissant, la chance.

- Planté autour de la maison, le houx protège des attaques de magie noire.  


 

 

Utilisation du houx

 

- Autrefois  on employait les rameaux de cet arbuste pour ramoner les cheminées,les ramoneurs furent appelés des houlseurs... 

- Et pour faire des balais. En cas de besoin on pouvait "houspiller" les importuns.

- Pendant longtemps, des bouquets de houx servant à ramoner les cheminées, 

- Autrefois, son bois dur mais élastique l'avait fait choisir dans les campagnes pour réaliser des cannes, des manches d'outils (masses et maillets),  des aiguillons (long bâton muni d'une pointe de métal, pour piquer les bœufs).

- Le tronc du houx est composé d’un bois blanc grisâtre, lourd, dense et dur, au grain fin, son cœur prend une couleur noirâtre, qui s’étend à mesure que l’arbre grossit. Il a souvent été également utilisé pour les pièces des jeux d'échecs ou par des maquettistes pour le mobilier.

- Ce bois reste très utilisé en sculpture, lutherie et marqueterie : poli, il a la couleur de l’ivoire et teint en noir celle de l’ébène. 

- Avec du hêtre et du noisetier, le houx servait à créer des haies infranchissables pour le bétail tout en étant mellifères. 

- On préparait également une glu, en pilant la seconde écorce du houx, la verte, celle que l'on découvre après avoir pelé l'écorce externe liégeuse.

- Les branchages de houx avec leurs baies rouges sont largement utilisés en décoration au moment des fêtes de Noël. 

- L'utilisation du houx est aussi utilisé pour la décoration de l'autel des messes de minuit. De là, on prit l'habitude de l'accrocher en couronne sur la porte.


 


 

Vertus thérapeutiques du houx


- Le houx est considéré comme une plante protectrice en phytothérapie,  comme antirhumatismal. 

- Ses baies sont toxiques pour l’Homme, mais l’écorce et les feuilles de houx séchées, riches en ilicine alcaloïde (proche de la quinine), sont avant tout fébrifuges et souveraines contre les inflammations bronchopulmonaires  ; les fièvres, les rhumes, les bronchites et les toux spasmodiques. 

- Une décoction de feuilles et d'écorce a souvent été jugée plus efficace que la quinine contre les fièvres intermittentes, elles ont aussi été utilisées pour les rhumatismes. Les baies constituent un purgatif violent, surtout utilisé pour le bétail.

- Le Houx est également indiqué pour les problèmes de la sphère gastro-intestinale.

 

- Plusieurs espèces, comme l'Ilex chinensis, sont utilisées en médecine traditionnelle chinoise.

- Le thé du Paraguay (Ilex paraguariensis), aussi connu sous les noms de maté ou yerbamaté, est un stimulant nerveux, musculaire et cérébral qui a été utilisé pendant la Première Guerre mondiale par les armées britannique, française et allemande.

 


 

La célébrité du houx


- La baguette de Harry Potter (saga)


- Le plus célèbre objet en "bois de houx" est sans doute la canne de marche de Goethe conservée au musée de la maison Goethe avec le Musée National Goethe de Weimar. 


- Le célèbre quartier cinématographique de Los Angeles, Hollywood, signifie "Bois de houx".


- Houx, commune française située dans le département d'Eure-et-Loir en région Centre-Val de Loire.
Le nom de la commune est mentionné avec la graphie Hous en 1235 et sous la forme latinisée Hussum en 1247. Il s'agit probablement du nom du houx, terme d'origine francique. Le singulier [?] s'explique peut-être par la présence d'un arbre remarquable.

 

 

 

Le houx par les peintres

 

Joseph-Désiré Court (1797 -1865) 

Peintre français.

"La sortie du bal"

 

 

Edward Duncan (1803-1882) 

Aquarelliste britannique 

La charrette à houx (lithographie couleur)

 

 

Eloise Harriet Stannard (1829-1915)

Peintre britannique pour ses natures mortes.

"Nature morte aux pommes, noisettes et houx - 1898"


 

George Goodwin Kilburne (1839-1924) 

Peintre de genre anglais

"La charrette de houx" 

 

 

Alice Bailly (1872-1938)

Peintre et graveuse suisse, 

"La branche de Houx"

 

 

Léon Gustave Levasseur (XIX° - XX° s.)

Peintre Français

"Bouquet de houx - 1916"


 

Franck Innocent (1912-1983) 

Peintre français

"Nature morte au pot de houx"


 

Anne Cotterill  (1933-2010)

Peintre britannique

Le bouquet de houx dans un vase bleu

 

 

Anne Cotterill  (1933-2010)

Peintre britannique

Le bouquet de houx dans un pot en étain

 

 

Anne Cotterill  (1933-2010)

Peintre britannique

La branche de houx

 

 

Lisa Alderson

Peintre Britannique

"Oiseau et le houx"


 

​​​​​​​

Solstice d'hiver - Fête de Yule

et le houx

 

Christopher Bell 

Solstice hiver - yule

 

 

Margaret Ellis 

Artiste professionnel et professeur d'art. 

"Le roi houx" - "The Holly King"

 

 

Wendy Andrew 

Solstice hiver -  roi houx

 

 

Wendy Andrew 

Solstice hiver -  roi houx

 

 

Wendy Andrew 

Solstice hiver -  Dame des Bois

 

 

Wendy Andrew 

Solstice hiver -  Dame des Bois

 

 

The Quirky celts

Yule - Solstice hiver

 

 

Brigstone 

Solstice Hiver - Yule

 

 

Yule -

Solstice hiver - Dame des Bois

 

 

Yule -

Solstice hiver -roi houx

 

 

Illustration Yule 

Solstice hiver

 

 

Illustration Yule 

Solstice hiver

 

 


 

Le houx en héraldique 

 

 

Quelques armoiries


Héraldique houx - Houssay (Loir-et-Cher)

 

 

Héraldique houx - La Gresle (Loire).

 

 

Héraldique houx - Saint-Martin-du-Vivier (Seine-Maritime)

 

 

Héraldique houx Hilsprich (Moselle)


 

 

 

Le houx en philatélie

 

 

 

 

 

Carte vintage houx "Joyeux Noël"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Carte Vintage houx "Bonne Année"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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3 décembre 2021 5 03 /12 /décembre /2021 20:44


 

Émile Nelligan (1879-1941), poète québécois influencé par le mouvement symboliste ainsi que par les grands romantiques.

 


Le Récital des Anges

 

Plein de spleen nostalgique et de rêves étranges,

Un soir, je m'en allai chez la Sainte adorée

Où se donnait, dans la salle de l'empyrée,

Pour la fête du ciel, le récital des anges.

 

Et nul ne s'opposant à cette libre entrée,

Je vins, le corps vêtu d'une tunique à franges,

Le soir où je m'en fus chez la Sainte adorée,

Plein de spleen nostalgique et de rêves étranges.

 

Des dames défilaient sous des clartés oranges ;

Les célestes laquais portaient haute livrée ;

Et ma demande étant par Cécile agréée,

J'écoutai le concert qu'aux divines phalanges

Elle donnait, là-haut, dans des rythmes étranges...
 

Sainte Cécile et le concert des anges

Sainte Cécile et le concert des anges

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3 décembre 2021 5 03 /12 /décembre /2021 20:44

 

Max Elskamp (1862-1931) Poète symboliste belge. 

Il fut membre de l'Académie royale de langue et de littérature française.

 

L’ange


Et puis après, voici un ange,

Un ange en blanc, un ange en bleu,

Avec sa bouche et ses deux yeux,

Et puis après voici un ange,

 

Avec sa longue robe à manches,

Son réseau d’or pour ses cheveux,

Et ses ailes pliées en deux,

Et puis ainsi voici un ange,

 

Et puis aussi étant dimanche,

Voici d’abord que doucement

Il marche dans le ciel en long

Et puis aussi étant dimanche,

 

Voici qu’avec ses mains il prie

Pour les enfants dans les prairies,

Et qu’avec ses yeux il regarde

Ceux de plus près qu’il faut qu’il garde ;

 

Et tout alors étant en paix

Chez les hommes et dans la vie,

Au monde ainsi de son souhait,

Voici qu’avec sa bouche il rit.
 

Max Elskamp (1862-1931) - Poète symboliste belge - L’ange
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3 décembre 2021 5 03 /12 /décembre /2021 20:42


Alphonse de Lamartine (1790-1869), poète, romancier, dramaturge français, historien, ainsi qu'une personnalité politique qui participa à la révolution de 1848 et proclama la Deuxième République. Il est l'une des grandes figures du romantisme en France.

 

 

La chute d'un Ange

 

Saint ! saint ! saint ! le Seigneur qu'adore la colline !

Derrière ses soleils, d'ici nous le voyons ;

Quand le souffle embaumé de la nuit nous incline,

Comme d'humbles roseaux sous sa main nous plions !

Mais pourquoi plions-nous ? C'est que nous le prions,

C'est qu'un intime instinct de la vertu divine

Fait frissonner nos troncs du dôme à la racine,

Comme un vent du courroux qui rougit leur narine,

Et qui ronfle dans leur poitrine,

Fait ondoyer les crins sur les cous des lions.

Glissez, glissez, brises errantes,

Changez en cordes murmurantes

La feuille et la fibre des bois !

Nous sommes l'instrument sonore

Où le nom que la lune adore

À tous moments meurt pour éclore

Sous nos frémissantes parois.

 

Venez, des nuits tièdes haleines ;

Tombez du ciel, montez des plaines,

Dans nos branches du grand nom pleines

Passez, repassez mille fois !

Si vous cherchez qui le proclame,

Laissez là l'éclair et la flamme !

Laissez là la mer et la lame !

Et nous, n'avons-nous pas une âme

Dont chaque feuille est une voix ?

Tu le sais, ciel des nuits, à qui parlent nos cimes ;

Vous, rochers que nos pieds sondent jusqu'aux abîmes

Pour y chercher la sève et les sucs nourrissants ;

Soleil dont nous buvons les dards éblouissants ;

Vous le savez, ô nuits dont nos feuilles avides

Pompent les frais baisers et les perles humides,

Dites si nous avons des sens !

Des sens ! dont n'est douée aucune créature :

Qui s'emparent d'ici de toute la nature,

Qui respirent sans lèvre et contemplent sans yeux,

Qui sentent les saisons avant qu'elles éclosent,

Des sens qui palpent l'air et qui le décomposent,

D'une immortelle vie agents mystérieux !

 

Et pour qui donc seraient ces siècles d'existence ?

Et pour qui donc seraient l'âme et l'intelligence ?

Est-ce donc pour l'arbuste nain ?

Est-ce pour l'insecte et l'atome,

Ou pour l'homme, léger fantôme,

Qui sèche à mes pieds comme un chaume,

Qui dit la terre son royaume,

Et disparaît du jour avant que de mon dôme

Ma feuille de ses pas ait jonché le chemin ?

Car les siècles pour nous c'est hier et demain ! ! !

 

Oh ! gloire à toi, père des choses !

Dis quel doigt terrible tu poses

Sur le plus faible des ressorts,

Pour que notre fragile pomme,

Qu'écraserait le pied de l'homme,

Renferme en soi nos vastes corps !

Pour que de ce cône fragile

Végétant dans un peu d'argile

S'élancent ces hardis piliers

Dont les gigantesques étages

Portent les ombres par nuages,

Et les feuillages par milliers !

 

Et les feuillages par milliers !

Dans la sève, goutte de pluie

Que boirait le bec d'un oiseau,

Pour que ses ondes toujours pleines,

Se multipliant dans nos veines,

En désaltèrent les réseaux !

Pour que cette source éternelle

Dans tous les ruisseaux renouvelle

Ce torrent que rien n'interrompt,

Et de la crête à la racine

Verdisse l'immense colline

Qui végète dans un seul tronc !

 

Dites quel jour des jours nos racines sont nées,

Rochers qui nous servez de base et d'aliment !

De nos dômes flottants montagnes couronnées

Qui vivez innombrablement ;

Soleils éteints du firmament,

Etoiles de la nuit par Dieu disséminées,

Parlez, savez-vous le moment ?

Si l'on ouvrait nos troncs, plus durs qu'un diamant,

On trouverait des cents et des milliers d'années

Ecrites dans le cœur de nos fibres veinées,

Comme aux fibres d'un élément !

 

Aigles qui passez sur nos têtes,

Allez dire aux vents déchaînés

Que nous défions leurs tempêtes

Avec nos mâts enracinés.

Qu'ils montent, ces tyrans de l'onde,

Que leur aile s'ameute et gronde

Pour assaillir nos bras nerveux !

Allons ! leurs plus fougueux vertiges

Ne feront que bercer nos tiges

Et que siffler dans nos cheveux !

 

Fils du rocher, nés de nous-même,

Sa main divine nous planta ;

Nous sommes le vert diadème

Qu'aux sommets d'Éden il jeta.

Quand ondoiera l'eau du déluge,

Nos flancs creux seront le refuge

De la race entière d'Adam,

Et les enfants du patriarche

Dans nos bois tailleront l'arche

Du Dieu nomade d'Abraham !

 

C'est nous, quand les tribus captives

Auront vu les hauteurs d'Hermon,

Qui couvrirons de nos solives

L'arche immense de Salomon ;

Si, plus tard, un Verbe fait homme

D'un nom plus saint adore et nomme

Son père du haut d'une croix,

Autels de ce grand sacrifice,

De l'instrument de son supplice

Nos rameaux fourniront le bois.

 

En mémoire de ces prodiges,

Des hommes inclinant leurs fronts

Viendront adorer nos vestiges,

Coller leurs lèvres à nos troncs.

Les saints, les poètes, les sages 

Écouteront dans nos feuillages

Des bruits pareils aux grandes eaux,

Et sous nos ombres prophétiques

Formeront leurs plus beaux cantiques

Des murmures de nos rameaux.

 

Glissez comme une main sur la harpe qui vibre

Glisse de corde en corde, arrachant à la fois 

À chaque corde une âme, à chaque âme une voix

Glissez, brises des nuits, et que de chaque fibre

Un saint tressaillement jaillisse sous vos doigts !

Que vos ailes frôlant les feuilles de nos voûtes,

Que des larmes du ciel les résonnantes gouttes,

Que les gazouillements du bulbul dans son nid,

Que les balancements de la mer dans son lit,

L'eau qui filtre, l'herbe qui plie,

La sève qui découle en pluie,

La brute qui hurle ou qui crie,

Tous ces bruits de force et de vie

Que le silence multiplie,

Et ce bruissement du monde végétal

Qui palpite à nos pieds du brin d'herbe au métal,

Que ces voix qu'un grand chœur rassemble

Dans cet air où notre ombre tremble

S'élèvent et chantent ensemble

Celui qui les a faits, celui qui les entend,

Celui dont le regard à leurs besoins s'étend :

Dieu, Dieu, Dieu, mer sans bords qui contient tout en elle,

Foyer dont chaque vie est la pâle étincelle

Bloc dont chaque existence est une humble parcelle,

Qu'il vive sa vie éternelle,

Complète, immense, universelle ;

Qu'il vive à jamais renaissant

Avant la nature, après elle ;

Et que chaque soupir de l'heure qu'il rappelle

Remonte à lui d'où tout descend ! ! !

 

Ainsi chantait le chœur des arbres, et les anges

Avec ravissement répétaient ces louanges ;

Et des monts et des mers, et des feux et des vents,

De chaque forme d'être et d'atomes vivants

L'unanime concert des terrestres merveilles

Pour s'élever à Dieu passait par leurs oreilles.

Et ces milliers de voix de tout ce qui voit Dieu,

Le comprend, ou l'adore ou le sent en tout lieu,

Roulaient dans le silence en grandes harmonies

Sans mots articulés, sans langues définies,

Semblables à ce vague et sourd gémissement

Qu'une étreinte d'amour arrache au cœur aimant,

 

Et qui dans un murmure enferme et signifie

Plus d'amour qu'en cent mots l'homme n'en balbutie !

Quand l'hymne aux mille voix se fut évaporé,

Les esprits, pleins du nom qu'il avait adoré,

S'en allèrent ravis porter de sphère en sphère

L'écho mélodieux de ces chants de la terre.

Un seul, qui contemplait la scène de plus bas,

Les regarda partir et ne les suivit pas.

Or, pourquoi resta-t-il caché dans le nuage ?

C'est qu'au pied d'un grand cèdre, à l'abri du feuillage,

Un objet pour lequel il oubliait les deux

Semblait comme enchaîner sa pensée et ses yeux.

Oh ! qui pouvait d'un ange ainsi ravir la vue ?

C'était parmi les fleurs une belle enfant nue,

Qui, sous l'arbre le soir surprise du sommeil,

N'avait vu ni baisser ni plonger le soleil,

Et qui, seule au départ des tribus des montagnes,

N'avait pas entendu les cris de ses compagnes.

Sa mère sur son front n'avait encor compté

Depuis son lait tari que le douzième été ;

Mais dans ces jours de force où les sèves moins lentes

Se hâtaient de mûrir les hommes et les plantes,

Treize ans pour une vierge étaient ce qu'en nos jours

Seraient dix-huit printemps pleins de grâce et d'amours.

Non loin d'un tronc blanchi de cèdre, où dans les herbes

L'astre réverbéré rejaillissait en gerbes,

Un rayon de la lune éclairait son beau corps,

D'un bassin d'eau dormant ses pieds touchaient les bords,

Et quelques lis des eaux, pleins de parfums nocturnes,

Recourbaient sur son corps leurs joncs verts et leurs urnes

(...........)

 

L'ange, pour la mieux voir écartant le feuillage,

De son céleste amour l'embrassait en image,

Comme sur un objet que l'on craint d'approcher

Le regard des humains pose sans y toucher.

Daïdha, disait-il, tendre faon des montagnes !

Parfum caché des bois ! ta mère et tes compagnes

Te cherchent en criant dans les forêts ; pourquoi

Ai-je oublié le ciel pour veiller là sur toi ?

C'est ainsi chaque jour : tous les anges mes frères

Plongent au firmament et parcourent les sphères ;

Ils m'appellent en vain, moi seul je reste en bas.

Il n'est plus pour mes yeux de ciel où tu n'es pas !

Pourquoi le roi du sort, ô fille de la femme, 

À ton âme en naissant attacha-t-il mon âme ?

Pourquoi me tira-t-il de mon heureux néant 

À l'heure où tu naquis d'un baiser, belle enfant ?

Sœur jumelle de moi ! que par un jeu barbare

Tant d'amour réunit, et l'infini sépare !

Oh ! sous mes yeux charmés depuis que tu grandis,

Mon destin immortel combien je le maudis !

Combien de fois, tenté par un attrait trop tendre,

Ne pouvant t'élever, je brûlai de descendre,

D'abdiquer ce destin, pour t'égaler à moi,

Et de vivre ta vie en mourant comme toi !

Combien de fois ainsi dans mon ciel solitaire,

Lassé de mon bonheur et regrettant la terre,

 

Ce cri, ce cri d'amour dans mon âme entendu,

Sur mes lèvres de feu resta-t-il suspendu !

Fais-moi mourir aussi, Dieu qui la fis mortelle !

Etre homme ! quel destin !... oui, mais être aimé d'elle !

Mais aimer, être aimé ! s'échanger tout à tour !

Ah ! l'ange ne sait pas ce que c'est que l'amour !

Être unique et parfait qui suffit à soi-même !

Non, il ne connaît pas la volupté suprême

De chercher dans un autre un but autre que lui,

Et de ne vivre entier qu'en vivant en autrui !

Il n'a pas comme l'homme au milieu de ses peines

La compensation des détresses humaines,

La sainte faculté de créer en aimant

Un être de lui-même image et complément,

Un être où de deux cœurs que l'amour fond ensemble

L'être se multiplie en un qui leur ressemble !

Oh ! de l'homme divin mystérieuse loi,

De ne trouver jamais son tout que hors de soi,

De ne pouvoir aimer qu'en consumant une autre !

Que ce destin sublime est préférable du nôtre, 

À cet amour qui n'a dans nous qu'un seul foyer,

Et qui brûle à jamais sans s'y multiplier !
 

Ciro Ferri (1634-1689) - L’Ange Gardien

Ciro Ferri (1634-1689) - L’Ange Gardien

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3 décembre 2021 5 03 /12 /décembre /2021 20:41


 

Maurice Oreste, est un poète et romancier haïtien, amoureux de sa terre natale et de sa culture dont il chante, avec beaucoup de sensualité, les beautés ardentes et les douleurs abyssales. A travers son écriture, particulièrement sensible et pleine de vie, il montre la tristesse d'un peuple souvent blessé et exprime sa foi en l'avenir et en la magie d'une terre où s'épanouit la Nature en volupté...


En 2011, il a publié un roman intitulé « La Voix de l'Ombre » qui a connu un grand succès.

Extrait de:  Cris du Coeur

 


Ange noire


Viendras-tu ce soir astre de nuit

Bercer mon sommeil silencieux

Quand mon corps inerte,

Etendu sur le lit

Sans vie et dépourvu d'esprit.

 

Ange, mon ange je te dois la vie

L'épaisseur de la nuit

Ne m'inquiète plus

Tu me rassures le réveil

Avant que le jour se lève

Tu me redonnes la vie

Quand le sommeil m'emporte.

 

Ange de douceur,

Je t'appelle ange noire

Ravissante, splendide, magnifique

Pour décrire cette beauté

Sans pareille

Cachée sous le voile blanc

Qui couvre ton visage.

 

Veilleuse de la nuit,

Esprit velléitaire

Ton portrait intouchable me captive

Reste avec moi ce soir

Apaise mon chagrin.

 

Arrête mon ange,

Tes apparitions fugitives

Je me berce d'illusion

De t'avoir dans mes bras

Pour mettre fin à ma vie solitaire,

Retrouver mon bonheur caché

Sous le sol des distances.

 

Ange, mon ange tu embellis mes rêves

Nos promenades nocturnes

Nous emmènent çà et là,

Des regards tendres, doux

Traduisent nos pensées

Et nos désirs charnels.

 

Berce-moi avant de m'endormir,

Ange de tendresse

Ces nuits passées avec toi

Ne sont que souvenirs

Tes petits mots brûlants

Me couvrent de fleurs

Tu marches dans mes rêves

Et emportes mon Coeur.
 

Maurice Oreste, - poète, écrivain et romancier haitien, - Ange noire
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3 décembre 2021 5 03 /12 /décembre /2021 15:43

 

 

Rainer Maria Rilke (1875-1926) écrivain autrichien 

Les Élégies de Duino (Duineser Elegien) est le titre d’un recueil de dix élégies écrites en allemand de 1912 à 1922 par le poète Rainer Maria Rilke et publiées pour la première fois chez Insel Verlag à Leipzig en 1923.

Leur nom est dérivé du château de Duino, près de Trieste, où Rilke fut invité par son amie et mécène, la princesse Marie von Thurn und Taxis-Hohenlohe à qui est dédié ce recueil, et d’où il rédigea les premières élégies du recueil.

Les Elégies de Duino, oeuvres 2

 

 

Première Elégie  :


"Qui donc, si je criais, parmi les cohortes des anges m’entendrait ?"

 Car le beau n’est que le premier degré du terrible, à peine encore

supportable, et si nous l’admirons tant, c’est qu’impassible

il dédaigne de nous détruire. Oui, tout ange est terrible...

...Tu es tout près de les envier. Ces délaissées,

à tes yeux tellement plus aimantes que celles 

que l’amour a comblées, renouvelle sans cesse

l‘hommage jamais trop fervent pour elles ; songe :

le héros dure, et sa chute ne fut pour lui

que prétexte pour être: une ultime naissance.

...Etrange,

de ne pas désirer plus avant ses désirs, étrange

que dans l’espace tout ce qui tenait ensemble

voltige, délié. La mort est dure, oui,

et que n’y faut-il regagner avant que l’on

y sente un peu d’éternité. Mais les vivants

font tous l’erreur de distinguer trop nettement.

 

 
La deuxième Elégie

 

Tout ange est terrible. Et pourtant, malheur à moi,

je vous invoque, oiseaux presque mortels de l’âme,

vous connaissant. Car où sont les jours de Tobie

où le plus rayonnant de vous pouvait paraître,

à peine déguisé pour le voyage, au seuil

d’une simple maison sans provoquer l’effroi...

 Vois : les arbres sont. Et les maisons

encore, que nous habitons. Nous seuls passons auprès

de tout comme un souffle échangé. Et tout conspire

pour faire sur nous le silence, soit par honte,

peut-être, soit dans quelque inexprimable espoir.

 

 

 La troisième Elégie.


Entends la nuit qui s’incurve et se creuse. Étoiles,

ne vient-il pas de vous, l’attrait de l’Amant pour les yeux

de l’Aimée ? Et la connaissance intime qu’il en a,

la tient-il pas de vos pures constellations ?...

Aimant. Il descendit dans le sang plus ancien,

les ravins où gisait l’effroi, repu d’ancêtres.

Chaque terreur le connaissait, clignait de l’œil

comme en signe de connivence et l’horreur même,

oui, souriait …

 

 

 La quatrième Elégie

 

O arbres de la vie, quand êtes-vous d’hiver ?...

Qui ne fut, anxieux, assis face au rideau

de son cœur ? Lequel se leva sur une scène

d’adieu...

…. malgré tout

Je resterais. Car il y a toujours à voir...

Quand je m’en sens l’envie

j’attends devant le rideau des marionnettes,...

 …. la mort, toute la mort, la contenir en soi si doucement

avant même la vie, et n’en pas devenir méchant, voilà

qui ne se peut décrire.

 

 
La cinquième Elégie

 

…, ce tapis égaré dans l’univers, posé là tel

un pansement, comme si le ciel de banlieue

avait blessé la terre.

 

 

 La sixième Elégie


 … Mais nous, hélas,

fiers de fleurir, nous nous y complaisons, trahis avant

d’atteindre le dedans de notre fruit tardif !...

Ils volent en avant de leur propre sourire…

Car proche étrangement des jeunes morts est le héros.

Que lui importe de durer si l’existence

est pour lui ascension ? Il s’enlève et progresse

dans la constellation toujours changeante du péril

qui sans cesse le guette, où combien peu le suivent!

 

 

 La septième Elégie


…Ne croyez pas

que le destin soit plus que la densité de l’enfance ;

vous avez si souvent devancé l’aimé, haletant,

haletant du bonheur d’une course libre et sans but !...

 Nulle part. Bien-aimée, il n’y aura de monde

 qu’intérieur. Notre vie passe en métamorphose....

 Le temple, on ne le connait plus. C’est une prodigalité

du cœur dont nous faisons secrètement l’économie.

 

 

 La huitième Elégie


Mais nous autres, jamais nous n’avons un seul jour

Le pur espace devant nous, où les fleurs s’ouvrent

A l’infini. Toujours le monde, jamais le

Nulle part sans le Non, la pureté

insurveillée que l’on respire,

Que l’on sait infinie et jamais ne désire...

Toujours tournés vers le créé nous ne voyons

en lui que le reflet de cette liberté

par nous-même assombri. A moins qu’un animal,

muet, levant les yeux, calmement nous transperce. 

Ce qu’on nomme destin, c’est cela : être en face,

rien d’autre que cela, et à jamais en face....

Car là où nous voyons l’avenir, il voit tout

Et se voit dans le Tout, et guéri pour toujours...

Et nous: spectateurs, en tous temps, en tous lieux,

tournés vers tout cela, jamais vers le large !

Débordés, Nous mettons de l’ordre. Tout s’écroule,

Nous remettons de l’ordre et nous-mêmes croulons...

tels nous vivons en prenant congé sans cesse.


 

La neuvième Elégie


….pourquoi

faut-il être homme et, fuyant le destin, y aspirer

si fort ?

Parce que le bonheur existe, hâtif profit d’une perte prochaine ? Oh non !

….

Mais parce qu’être ici c’est beaucoup. Et qu’ici,

Apparemment, tout a besoin de nous, ces choses

Éphémères qui étrangement nous appellent.

Nous, les plus éphémères. Une fois chaque chose,

rien qu’une fois. Une fois et c’est tout. Et nous aussi

rien qu’une fois. Et jamais plus. Mais une fois,

quand ce ne serait qu’une fois. Avoir été cela:

de cette terre, voilà qui semble irrévocable.

 

 
La dixième Elégie


Un ange foulerait

Sans qu’il en reste rien leur foire au réconfort

Et le prêt à porter voisin de l’église bien propre,

Close-et-désenchantée comme une post le dimanche...

Pour l’adulte, d’ailleurs, il reste encore à voir

comment l’argent physiologiquement se reproduit,

Pas seulement pour s’amuser: le sexe de l’argent,

le processus dans son entier- qui vous instruit et vous féconde…

...Et nous qui voyons le bonheur

comme quelque chose qui monte, éprouverions

l’émotion dont nous sommes presque atterrés

Quand une chose heureuse tombe.
 

Callac Gaëlle " Elégies de Duino"

Callac Gaëlle " Elégies de Duino"

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3 décembre 2021 5 03 /12 /décembre /2021 15:37

 

Alfred de Musset (1810-1857) Poète français

Recueil : Lettres à George Sand.

 


 George Sand (I)

 

Te voilà revenu, dans mes nuits étoilées,

Bel ange aux yeux d'azur, aux paupières voilées,

Amour, mon bien suprême, et que j'avais perdu !

J'ai cru, pendant trois ans, te vaincre et te maudire,

Et toi, les yeux en pleurs, avec ton doux sourire,

Au chevet de mon lit, te voilà revenu.

 

Eh bien, deux mots de toi m'ont fait le roi du monde,

Mets la main sur mon coeur, sa blessure est profonde ;

Élargis-la, bel ange, et qu'il en soit brisé !

Jamais amant aimé, mourant sur sa maîtresse,

N'a sur des yeux plus noirs bu la céleste ivresse,

Nul sur un plus beau front ne t'a jamais baisé !
 

Georges Sans

Georges Sans

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3 décembre 2021 5 03 /12 /décembre /2021 15:36

 

Jean Giono (1895-1970) écrivain français.

 


La chute des anges (extrait)

 

Tant de silence qu’on voit les anges :

comme d’un vieux sou qu’on frotte

avec du sable, soudain éclate

L’empreinte du Roi.

 

Ils ne sont pas comme des paysans

par les chemins, tenant

dans les mains les terribles outils

du sauvetage et de la grâce.

 

Ils ne sont pas comme les bœufs des torrents

attelés à des charrois de frais et de semences,

ébranlant à coups d’épaules bleues

les digues qui couvrent les villages,

arrachant la terre de nos rivages.

 

Ils n’apportent pas de leur domaine de hauteur

des forêts soyeuses de plumes de paon,

écarquillant les annonciations,

aux carrefours des routes,

à l’angle mort des bastions,

sur les poudrières des redoutes,

pour iriser l’air

fleurir le sang

illuminer les veines caves,

faire sonner les cordes des artères

et chanter le cœur ;

donner la patience

enchantée des parturitions

aux loups et aux centurions,

gelés sur les griffes et les épées.

 

On attendait qu’ils frappent aux portes,

le soir

ouvrir, et au lieu du noir de la nuit,

voir enfin :

l’univers

émaillé depuis le seuil jusqu’aux confins du ciel

et enfin savoir ce qu’on porte.

 

Non ; c’est plus terrible et plus étrange

depuis que la neige et les corbeaux verts

ont établi le grand silence,

on voit les vrais anges.

 

Abrupts, glissants, glacés,

étincelants de sel illuminé

vêtus de toute la terre d’hermine et de marbre.

 

Ils ont besoin de tout pour vivre

dans le grand givre éternel.

 

In Journal, poèmes, essais, © Gallimard, La Pléiade, 1995

Charles Le Brun  (1619–1690) -	La chute des anges rebelles (v. 1670)

Charles Le Brun (1619–1690) - La chute des anges rebelles (v. 1670)

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