16 mai 2013 4 16 /05 /mai /2013 03:04
Étienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, 
dit Théodore de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris.

est un poète, dramaturge et critique dramatique français.
Célèbre pour les Odes funambulesques et les Exilés, il est surnommé "le poète du bonheur".
Ami de Victor Hugo, de Charles Baudelaire et de Théophile Gautier, il est considéré dès son vivant comme l’un des plus éminents poètes de son époque. Il a notamment découvert le talent naissant d’Arthur Rimbaud.




Ballade pour une amoureuse

Muse au beau front, muse sereine,
Plus de satire, j'y consens.
N'offensons pas avec ma haine
Le calme éther d'où tu descends.
Je chante en ces vers caressants
Une lèvre de pourpre, éclose
Sous l'éclair des cieux rougissants,
Ici tout est couleur de rose.

Ma guerrière a le front d'Hélène.
Son long regard aux feux puissants
Resplendit comme une phalène.
Tout est digne de mes accents :
Là, sur ces contours frémissants
Où le rayon charmé se pose,
La neige et les lys fleurissants ;
Ici tout est couleur de rose.

Quelle tendre voix de sirène,
Au soir, aux astres pâlissants
Dira la blancheur de ma reine ?
Éteignez-vous, cieux languissants !
O chères délices ! je sens
Se poser sur mon front morose
Les longs baisers rafraîchissants !
Ici tout est couleur de rose.

Que de trésors éblouissants
Et dignes d'une apothéose !
Fleurs splendides, boutons naissants,
Ici tout est couleur de rose.

Émile Vernon (1872-1919)
Jeune femme aux roses
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16 mai 2013 4 16 /05 /mai /2013 03:03

 

Mythologie grecque


Dans la mythologie grecque, Hélène est la fille de Zeus et de Léda.

Considérée comme la plus belle femme au monde, seule la déesse Aphrodite la surpassant dans ce domaine. Inspiratrice d'innombrables passions, elle fut enlevée par Thésée dans sa jeunesse, qui l'emporta en Attique. Elle fut secourue par ses frères alors que Thésée s'était absenté pour se rendre aux Enfers.

Les prétendants et le "serment de Tyndare" 
Lorsqu'elle fut en âge de se marier, tous les chefs de Grèce briguèrent sa main . Comme leur rivalité risquait d'embraser la Grèce, sur la suggestion d'Ulysse, Tyndare sacrifia un cheval et fit monter les prétendants sur la peau du cheval et prêter un serment solennel : quel que fût celui qui serait choisi, ils promettaient de porter secours à Hélène tous ensemble si jamais quiconque tentait de la ravir.
Selon la légende, Hélène choisit elle-même le plus beau des princes . Hélène épousa Ménélas, devenant ainsi reine de Sparte, et lui donna une fille, Hermione. Plusieurs années plus tard, alors que Ménélas s'était absenté pour aller en Crète, le prince troyen Pâris arriva à Sparte et la séduisit grâce à l'intervention d'Aphrodite en la persuadant de s'enfuir avec lui (ou alors il l'enleva) et l'emmena à Troie. La déesse Aphrodite lui avait en effet accordé l'amour de la plus belle femme au monde à la suite du jugement de Pâris. Furieux de cet affront, Ménélas se rendit auprès de son frère Agamemnon, le plus puissant roi de Grèce, et tous deux montèrent une immense expédition pour aller à Troie, détruire la ville et récupérer Hélène. Selon le serment prêté, tous les anciens prétendants sont contraints de participer à la guerre qui se prépare.

La guerre
dura 10 ans et fut la plus meurtrière de l'Antiquité. Au cours de laquelle, Ménélas et Pâris s'affrontent en duel, chacun protégé par ses déesses protectrices, le premier l'emporte sur le second. Finalement, grâce à une ruse d'Ulysse, les Grecs avec Ménélas parvinrent à s'emparer de la ville, qu'ils détruisirent totalement.  Il tue alors Déiphobe (le nouvel époux d'Hélène après la mort de Pâris) et retrouve son épouse.
Il veut tout d'abord la tuer pour sa trahison, mais devant l'immense beauté d'Hélène, il retombe amoureux d'elle et la ramène avec lui. Pendant le voyage de retour, qui dure huit ans, ils s'arrêtent en Crète, à Chypre, en Libye, en Phénicie puis en Égypte. Après la mort de Ménélas, Hélène est chassée de Sparte et se réfugie à Rhodes. Mais la reine Polyxo, qui l'a accueillie sur son île, désespérée par la mort de son époux, tué devant Troie, l'accuse de ce malheur. Elle la fait alors étouffer dans son bain par ses servantes et fait suspendre son cadavre à un arbre.

Hélène fut l'objet d'un culte héroïque important dans la ville de Sparte.
 

 

Hélène

par les grands peintres

 

 

 

Leon Battista Alberti (1404-1472) 
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Giovanni Battista (1683-1754)
Enlèvement d'Hélène

1 A2738Piazzetta, Giovanni Battista (1683-1754)enlèvelent




Lubin Baugin (1612-1663) 
L'Enlèvement d'Hélène
1 m501104 09-538532 pBAUGIN LubinL'Enlèvement d'Hélène


Gaston Bussière (1862-1928)
Hélène de Troie
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Léon Cogniet (1794-1880)
Castor et Pollux délivrant Hélène
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Jacques-Louis David (1748-1825) 
Parïs et Hélène
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Henri Joseph Duwee (1810-1884)
Pâris et Hélène
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Henri Fantin-Latour (1836-1904)
Hélène et ses prétendants 
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Jean-Honoré Nicolas Fragonard (1732-1806)
L'enlèvement d'Hélène
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Luca Giordano (1634-1705)
Hélène
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Gavin Hamilton (1723-1798) 
L'enlèvement d'Hélène (1784)
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Gavin Hamilton (1723-1798) 
Vénus présente Hélène à Pâris
6 venus hamiltonVénus présente Hélène à Pâris par G.




Gavin Hamilton (1723-1798) 
 Vénus persuade Hélène de tomber amoureuse de Pâris
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16 mai 2013 4 16 /05 /mai /2013 03:02

Pour le thème de mai

de la communauté "douce France"

 

Les bancs

par les grands peintres

suite (2)

 

Daniel Hernández (1856-1932)
Moments de loisirs3-g19884_Leisure_Moments_fDaniel-Hernandez--1856-1932-mome.jpg


 Nicolas LAVREINCE (Niklas II LAFRENSEN-1737-1807)
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Eugene de Blaas (1843-1932) 
Flirt
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Joseph DeCamp (1858 - 1923)
Soleil de juin
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16 mai 2013 4 16 /05 /mai /2013 02:57

Fête : 16 mai
 
Honoré
 
Etymologie : Honoré (latin).
 
Sociables et plaisants, Les "Honoré" sont pourtant réservés de prime abord. Sensibles et émotifs, ils arrivent à rester maîtres d'eux-mêmes. Leur charme n'en est que plus grand... Vifs d'esprit, ils ont une compréhension rapide, du savoir-faire et une capacité d'adaptation importante. Ils ont beaucoup d'humour et apprécient les joutes verbales dans lesquelles ils excellent. Ils savent être persuasifs mais oscillent entre deux tendances contraires, celle qui les poussent à s'extérioriser, communiquer, s'enthousiasmer, et celle stable, conservatrice et morale qui les poussent à construire, persévérer et voir les choses de façon plus pessimiste. Ils ont de l'énergie, du courage, ainsi que le sens des affaires et du concret. Assez susceptibles, ils sont capables d'avoir de violentes crises de colère lorsqu'ils se sentent humiliés.
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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 01:28

Louis-Nicolas MÉNARD  
né à Paris le 19 octobre 1822 et mort à Paris le 9 février 1901, 
 
est un écrivain et poète français, ami de BAUDELAIRE.
 
Circé
 
Douce comme un rayon de lune, un son de lyre, 
Pour dompter les plus forts, elle n'a qu'à sourire. 
Les magiques lueurs de ses yeux caressants 
Versent l'ardente extase à tout ce qui respire.
 
 
Les grands ours, les lions fauves et rugissants 
Lèchent ses pieds d'ivoire ; un nuage d'encens 
L'enveloppe ; elle chante, elle enchaîne, elle attire, 
La Volupté sinistre, aux philtres tout-puissants.
 
 
Sous le joug du désir, elle traîne à sa suite 
L'innombrable troupeau des êtres, les charmant 
Par son regard de vierge et sa bouche qui ment,
 
 
Tranquille, irrésistible. Ah ! maudite, maudite ! 
Puisque tu changes l'homme en bête, au moins endors 
Dans nos cours pleins de toi la honte et le remords.
 
Eglon Van Der Neer - Circé transformant Scylla

Eglon Van Der Neer - Circé transformant Scylla

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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 01:26
Mythologie grecque

Circé
par les grands peintres
Suite (4)

Sir William Russell Flint (1880-1969) 
Ulysse et Circé
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Elisabetta Sirani (1638-1665) 
Circé
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Bartholomeus Spranger (1546-1611)
Ulysse et Circé
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Jan van der Straet (1523-1605)
Ulysse Mercure et Circe
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Franz von Stuck (1863-1928)
Circe (Tilla Durieux)
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Franz von Stuck (1863-1928)
Circe (Tilla Durieux)
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Pellegrino Tibaldi (1527-1596)
Ulysse et Circé
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Boris Vallejo (1941) 
Circé
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William Waterhouse (1849-1917) 
Circe offrant la tasse à Ulysse.
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William Waterhouse (1849-1917) 
L'envieuse Circe
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William Waterhouse (1849-1917) 
Circe la soircière (1911)
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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 01:23

Pour le thème de mai

de la communauté "douce France"

 

Les bancs

par les grands peintres (1)



 

Henri Bouchet-Doumenq (1834-1908)
Femme lisant sur un banc1-393px-3-Henri_BD_Femme_lisant_sur_un_banc--1-Henri-Bouche.jpg

Henri Bouchet-Doumenq (1834-1908)
Jeune femme réveuse en robe blanche assise dans un jardin
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Fabio Fabbi (1861-1946)
Confidence
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Frank Desch (1873 - 1934)
Matin d'été
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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 01:20

Fête : 15 mai
 
Denise
 
Etymologie : Fille de Dieu (grec).
 
Denise a une personnalité complexe, du fait des deux natures antagonistes qui s'affrontent en elle : un côté actif, volontaire, autoritaire, indépendant et quelque peu égocentrique, ayant tendance à ramener tout à soi en régentant, dirigeant et recherchant la première place... Et un côté passif, parfois, timide, dépendant, affectif, à l'écoute des autres et plutôt altruiste, s'effaçant au profit des autres... Ce curieux mélange a pour effet de lui conférer un caractère cyclothymique, tour à tour enthousiaste, confiant et actif puis défaitiste et passif. Sa grande réceptivité et son hyperémotivité sont à l'origine de son humeur changeante.
 
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14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 01:14

Charles-Pierre Baudelaire 

est un poète français, 

né à Paris le 9 avril 1821 et mort dans la même ville le 31 août 1867. Nourri de romantisme, tourné vers le classicisme, il occupe une place importante dans la poésie française du XIXe siècle.


Le voyage
A Maxime Du Camp.

I
Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
L'univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !

Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :

Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.

Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
D'espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom !

II
Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule
Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils
La Curiosité nous tourmente et nous roule,
Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.

Singulière fortune où le but se déplace,
Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où !
Où l'homme, dont jamais l'espérance n'est lasse,
Pour trouver le repos court toujours comme un fou !

Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ;
Une voix retentit sur le pont : " Ouvre l'oeil ! "
Une voix de la hune, ardente et folle, crie .
" Amour... gloire... bonheur ! " Enfer ! c'est un écueil !

Chaque îlot signalé par l'homme de vigie
Est un Eldorado promis par le Destin ;
L'Imagination qui dresse son orgie
Ne trouve qu'un récif aux clartés du matin.

Ô le Pauvre amoureux des pays chimériques ! 
Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer,
Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques 
Dont le mirage rend le gouffre plus amer ?

Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue,
Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis ;
Son oeil ensorcelé découvre une Capoue
Partout où la chandelle illumine un taudis.

III
Etonnants voyageurs ! quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers !
Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers.

Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile !
Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons,
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.

Dites, qu'avez-vous vu ?

IV
" Nous avons vu des astres
Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ;
Et, malgré bien des chocs et d'imprévus désastres,
Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.

La gloire du soleil sur la mer violette, 
La gloire des cités dans le soleil couchant, 
Allumaient dans nos coeurs une ardeur inquiète 
De plonger dans un ciel au reflet alléchant.

Les plus riches cités, les plus grands paysages, 
Jamais ne contenaient l'attrait mystérieux 
De ceux que le hasard fait avec les nuages. 
Et toujours le désir nous rendait soucieux !

- La jouissance ajoute au désir de la force. 
Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d'engrais, 
Cependant que grossit et durcit ton écorce, 
Tes branches veulent voir le soleil de plus près !

Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace 
Que le cyprès ? - Pourtant nous avons, avec soin, 
Cueilli quelques croquis pour votre album vorace, 
Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin !

Nous avons salué des idoles à trompe ; 
Des trônes constellés de joyaux lumineux ; 
Des palais ouvragés dont la féerique pompe 
Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ;

" Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ; 
Des femmes dont les dents et les ongles sont teints, 
Et des jongleurs savants que le serpent caresse. "

V
Et puis, et puis encore ?

VI
" Ô cerveaux enfantins ! 
Pour ne pas oublier la chose capitale,
Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché,
Du haut jusques en bas de l'échelle fatale,
Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché

La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide,
Sans rire s'adorant et s'aimant sans dégoût ;
L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide,
Esclave de l'esclave et ruisseau dans l'égout ;

Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ;
La fête qu'assaisonne et parfume le sang ;
Le poison du pouvoir énervant le despote,
Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;

Plusieurs religions semblables à la nôtre,
Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté,
Comme en un lit de plume un délicat se vautre,
Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;

L'Humanité bavarde, ivre de son génie,
Et, folle maintenant comme elle était jadis,
Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie :
" Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! "

Et les moins sots, hardis amants de la Démence,
Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,
Et se réfugiant dans l'opium immense !
- Tel est du globe entier l'éternel bulletin. "

VII
Amer savoir, celui qu'on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd'hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image
Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui !

Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ;
Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit
Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste,
Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,

Comme le Juif errant et comme les apôtres,
A qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau,
Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d'autres
Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.

Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine,
Nous pourrons espérer et crier : En avant !
De même qu'autrefois nous partions pour la Chine,
Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,

Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres
Avec le coeur joyeux d'un jeune passager.
Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres,
Qui chantent : " Par ici ! vous qui voulez manger

Le Lotus parfumé ! c'est ici qu'on vendange
Les fruits miraculeux dont votre coeur a faim ;
Venez vous enivrer de la douceur étrange
De cette après-midi qui n'a jamais de fin ? "

A l'accent familier nous devinons le spectre ;
Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous.
" Pour rafraîchir ton coeur nage vers ton Electre ! "
Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.

VIII
Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !

Joséphine Wall (1947)
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14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 01:10


Mythologie grecque

Circé
par les grands peintres
Suite (3)


Hubert Maurer (1738-1818)
Circe et Ulysse
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John Melhuish Strudwick (1849-1937)
circé et scylla
15-f-John_Melhuish_Strudwick-circe-et-scylla-copie-1.jpg

Gustave Moreau (1826-1898)
Circé (XIXe siècle)
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Gustave Moreau (1826-1898)
Circé 
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Gustav-Adolf Mossa (1883-1971)
Circe
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Eglon van der Neer (1635/36-1703) 
Circé transformant Scylla
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Il Parmigianino - Le Parmesan (1503-1540)
Circé et les compagnons d'Ulysse
17-i-z_circeParmigianino--Circe-et-les-compagnons-d-Ulysse.jpg

Maxfield Parrish (1870-1966) - 
Le palais de Circé (1907)
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Francesco Primaticcio, dit Le Primatice (1504-1570) 
Ulysse protégé par Mercure des charmes de Circé
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Briton Rivière (1840-1920) 
Circe et les compagnons d'Ulysse
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George Romney (1734-1802)
Circe (Lady Hamilton) 
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George Romney (1734-1802)
Circé (Lady Hamilton)
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