29 avril 2024 1 29 /04 /avril /2024 22:42

Carte Bonne Fête Robin - 30 Avril

Carte Bonne Fête Robin - 30 Avril
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29 avril 2024 1 29 /04 /avril /2024 17:16

 

 

Honorat de Bueil, seigneur de Racan (1589-1670) poète français

La venue du Printemps

À Monsieur de Termes

 

 

Les quatre saisons

Ode

 

Enfin, Termes, les ombrages

Reverdissent dans les bois,

L'hiver et tous ses orages

Sont en prison pour neuf mois ;

Enfin la neige et la glace

Font à la verdure place,

Enfin le beau temps reluit,

Et Philomèle, assurée

De la fureur de Térée,

Chante aux forêts jour et nuit.

 

Déjà les fleurs qui bourgeonnent

Rajeunissent les vergers,

Tous les échos ne résonnent

Que de chansons de bergers,

Les jeux, les ris, et la danse

Sont partout en abondance,

Les délices ont leur tour,

La tristesse se retire,

Et personne ne soupire

S'il ne soupire d'amour.

 

Les moissons dorent les plaines,

Le ciel est tout de saphirs,

Le murmure des fontaines

S'accorde au bruit des zéphirs,

Les foudres et les tempêtes

Ne grondent plus sur nos têtes,

Ni des vents séditieux

Les insolentes colères

Ne poussent plus les galères

Des abîmes dans les cieux.

 

Ces belles fleurs que Nature

Dans les campagnes produit

Brillent parmi la verdure

Comme des astres la nuit :

L'Aurore, qui dans son âme

Brûle d'une douce flamme,

Laissant au lit endormi

Son vieux mari, froid et pâle,

Désormais est matinale

Pour aller voir son ami.

 

Termes, de qui le mérite

Ne se peut trop estimer,

La belle saison invite

Chacun au plaisir d'aimer

La jeunesse de l'année

Soudain se voit terminée,

Après le chaud véhément

Revient l'extrême froidure,

Et rien au monde ne dure

Qu'un éternel changement.

 

Leurs courses entresuivies

Vont comme un flux et reflux,

Mais le printemps de nos vies

Passe et ne retourne plus,

Tout le soin des Destinées

Est de guider nos journées

Pas à pas vers le tombeau,

Et sans respecter personne,

Le Temps de sa faux moissonne

Ce que l'homme a de plus beau.

 

Tes louanges immortelles

Ni tes aimables appas

Qui te font chérir des belles

Ne t'en garantiront pas :

Crois-moi, tant que Dieu t'octroie

Cet âge comblé de joie

Qui s'enfuit de jour en jour,

Jouis du temps qu'il te donne,

Et ne crois pas en automne

Cueillir les fruits de l'amour.
 

Honorat de Bueil, seigneur de Racan (1589-1670) poète français - Les quatre saisons
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29 avril 2024 1 29 /04 /avril /2024 16:05

 

 

Edmund Spenser (1552-1599) poète anglais de la période élisabéthaine

 

 

Cortège des saisons 

 

Ainsi apparurent les saisons de l'année,

d'abord le gai printemps, tout vêtu de feuillage,

portant de frais bourgeons et des fleurs nouvelles

où un millier d'oiseaux avait construit leurs nids,

et de leur chant suave appelaient leurs compagnes;

Il tenait à la main un javelot

et sur la tête, comme pour les combats

portait un morion ciselé et doré,

car si certains l'aimaient, d'autres le redoutaient.

 

L'Été joyeux venait ensuite, vêtu

d'une mince tunique en soie de couleur verte,

sans aucune doublure pour être plus légère.

Il portait sur la tête une belle guirlande

d'où, tant il avait eu chaud,

coulait la sueur. Il tenait à la main

un arc avec des flèches, car en verte forêt

il venait de chasser le léopard ou bien le sanglier,

et maintenant allait baigner

ses membres échauffés par ce labeur.

 

Puis Automne venait, tout de jaune vêtu,

l'air tout joyeux d'avoir abondantes richesses,

chargé de fruits qui le faisaient sourire, heureux

d'avoir banni la faim qui jadis maintes fois

lui avait fortement tenaillé les entrailles.

Sur la tête il portait, enroulés en couronne,

des épis de céréales de toutes sortes,

et dans la main tenait une faucille

pour récolter les fruits mûrs

que la terre avait produits.

 

Enfin venait l'hiver tout de frise vêtu,

et qui claquait des dents, tant le froid le glaçait.

Sur sa barbe chenue, son souffle se gelait ;

des gouttes ternes coulaient de son nez empourpré

qui comme un alambic les distillait.

Sa main droite tenait un bâton ferré,

pour soutenir ses pas chancelants,

car étant affaibli par le froid et par l'âge

à peine pouvait-il mouvoir ses membres tout branlants.

 

 

The Procession of the Seasons


"O forth issued the seasons of the year.

            First, lusty Spring , all dight in leaves of flowers

            That freshly budded and new blooms did bear,

            In which a thousand birds had built their bowers

            That sweetly sung to call forth paramours,

            And in his hand a javelin did he bear,

            And on his head, as fit for warlike stours,

            A gilt-engraven morion he did wear,

That, as some did him love, others did him fear.

 

Then came the jolly Summer, being dight

            In a thin silken cassock coloured green

            That was unlinéd all, to be more light,

            And on his head a garland well beseen

            He wore, from which as he had chaféd been

            The sweat did drop; and in his hand he bore

            A bow and shafts, as he in forest green

            Had hunted late the leopard or the boar

And now would bathe his limbs, with labour heated sore.

 

Then came Autumn all in yellow clad

            As though he joyéd in his plenteous store,

            Laden with fruits that made him laugh, full glad

            That he had banished hunger, which to-fore

            Had by the belly oft him pinchéd sore;

            Upon his head a wreath, that was enrolled

            With ears of corn of every sort, he bore,

            And in his hand a sickle he did hold

To reap the ripened fruits the which the earth had yold.

 

Lastly came Winter clothéd all in the frieze,

            Chattering his teeth for cold that did him chill,

            Whilst on his hoary beard his breath did freeze;

            And the dull drops that from his purpled bill,

            As from a limbeck, did adown distil.

            In his right hand a tippéd staff he held

            With which his feeble steps he stayéd still, 

           For he was faint with cold and weak with eld

That scarce his looséd limbs he was able to wield."
 

Edmund Spenser (1552-1599) - poète anglais de la période élisabéthaine - Cortège des saisons 
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28 avril 2024 7 28 /04 /avril /2024 19:50

 

Carte Bonne Fête Ava - 29 avril

 

Bonne Fête Ava - 29 avril

Bonne Fête Ava - 29 avril

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27 avril 2024 6 27 /04 /avril /2024 21:52

Carte Bonne Fête Valérie - 28 avril

 

Bonne Fête Valérie - 28 avril

Bonne Fête Valérie - 28 avril

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27 avril 2024 6 27 /04 /avril /2024 21:45

 

 

Alphonse de Lamartine (1790-1869) poète français

Recueil : Harmonies poétiques et religieuses (1830) 

 

 

Les Saisons


Au printemps, les lis des champs filent

Leur tunique aux chastes couleurs;

Les gouttes que les nuits distillent

Le matin se changent en fleurs.

La terre est un faisceau de tiges

Dont l'odeur donne des vertiges

Qui font délirer tous les sens;

Les brises folles, les mains pleines,

Portent à Dieu, dans leurs haleines,

Tout ce que ce globe a d'encens.

 

En été, les feuillages sombres,

Où flottent les chants des oiseaux,

Jettent le voile de leurs ombres

Entre le soleil et les eaux;

Des sillons les vagues fécondes

Font un océan de leurs ondes,

Où s'entre-choquent les épis;

Le chaume, en or changeant ses herbes,

Fait un oreiller de ses gerbes

Sous les moissonneurs assoupis.

 

Ainsi qu'une hôtesse attentive

Après le pain donne le miel,

L'automne à l'homme son convive

Sert tour à tour les fruits du ciel :

Le raisin pend, la figue pleure,

La banane épaissit son beurre,

La cerise luit sous rémail,

La pêche de duvet se pluche,

Et la grenade, verte ruche,

Ouvre ses rayons de corail.

 

L'hiver, du lait des neiges neuves

Couvrant les nuageux sommets,

Gonfle ces mamelles des fleuves

D'un suc qui ne tarit jamais.

Le bois mort, ce fruit de décembre,

Tombe du chêne que démembre

La main qui le fit verdoyer,

Et, couvé dans le creux de l'âtre,

Il rallume au souffle du pâtre

Le feu, ce soleil du foyer.

 

O Providence ! ô vaste aumône

Dont tout être est le mendiant !

Voeux et grâce autour de ton trône

Montent sans cesse en suppliant.

Quels pleurs ou quels parfums répandre ?...

Hélas ! nous n'avons à te rendre

Rien, que les dons que tu nous fais.

Reçois de toute créature

Ce Te Deum de la nature,

Ses misères et tes bienfaits !


 

Alphonse de Lamartine (1790-1869) - poète français - Les Saisons
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27 avril 2024 6 27 /04 /avril /2024 20:30

 

Alphonse de Lamartine (1790-1869) poète français

Recueil : Harmonies poétiques et religieuses

 

"Le chêne – suite de Jehova" 

 

Voilà ce chêne solitaire

Dont le rocher s’est couronné,

Parlez à ce tronc séculaire,

Demandez comment il est né.

 

Un gland tombe de l’arbre et roule sur la terre,

L’aigle à la serre vide, en quittant les vallons,

S’en saisit en jouant et l’emporte à son aire

Pour aiguiser le bec de ses jeunes aiglons ;

Bientôt du nid désert qu’emporte, la tempête

Il roule confondu dans les débris mouvants,

Et sur la roche nue un grain de sable arrête

Celui qui doit un jour rompre l’aile des vents ;

L’été vient, l’Aquilon soulève

La poudre des sillons, qui pour lui n’est qu’un jeu,

Et sur le germe éteint où couve encor la sève

En laisse retomber un peu !

Le printemps de sa tiède ondée

L’arrose comme avec la main ;

Cette poussière est fécondée

Et la vie y circule enfin !

 

La vie ! à ce seul mot tout oeil, toute pensée,

S’inclinent confondus et n’osent pénétrer ;

Au seuil de l’Infini c’est la borne placée ;

Où la sage ignorance et l’audace insensée

Se rencontrent pour adorer !

 

Il vit, ce géant des collines !

Mais avant de paraître au jour,

Il se creuse avec ses racines

Des fondements comme une tour.

Il sait quelle lutte s’apprête,

Et qu’il doit contre la tempête

Chercher sous la terre un appui;

Il sait que l’ouragan sonore

L’attend au jour !.., ou, s’il l’ignore,

Quelqu’un du moins le sait pour lui !
 

Alphonse de Lamartine (1790-1869) poète français - "Le chêne – suite de Jehova"
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26 avril 2024 5 26 /04 /avril /2024 18:13
 
 
 
Louise Levêque de Vilmorin, dite Louise de Vilmorin (1902-1969) écrivaine française
 


Château de ma présence

 
Château des souvenirs
Où l’heure m’est lointaine,
Où l’amour se promène,
Dont j’entends les soupirs
Tout au long des semaines,

 
Château du "Revois tout",
Château de ma présence,
L’amour encore y danse
Et me tient par le cou
Car je vivais d’avance.
 
Louise de Vilmorin - poète - "Château de ma présence"
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26 avril 2024 5 26 /04 /avril /2024 17:35

 

 

Arthur Rimbaud (1854-1891) poète français

Recueil : Derniers vers (1872) 

 

Ô saisons, ô châteaux

 
Ô saisons ô châteaux,

Quelle âme est sans défauts ?

 

Ô saisons, ô châteaux,

 

J'ai fait la magique étude

Du Bonheur, que nul n'élude.

 

Ô vive lui, chaque fois

Que chante son coq gaulois.

 

Mais ! je n'aurai plus d'envie,

Il s'est chargé de ma vie.

 

Ce Charme ! il prit âme et corps

.Et dispersa tous efforts.

 

Que comprendre à ma parole ?

Il fait qu'elle fuie et vole !

 

Ô saisons, ô châteaux !

 

Et, si le malheur m'entraîne,

Sa disgrâce m'est certaine.

 

Il faut que son dédain, las !

Me livre au plus prompt trépas !

 

- Ô Saisons, ô Châteaux !


 

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26 avril 2024 5 26 /04 /avril /2024 16:34


 

 

Anna de Noailles (1876-1933) poétesse et romancière française d'origines roumaine et grecque

Recueil : Le cœur innombrable (1901).

 

 

Les saisons et l'amour

 


Le gazon soleilleux est plein

De campanules violettes,

Le jour las et brûlé halette

Et pend aux ailes des moulins.

 

La nature, comme une abeille,

Est lourde de miel et d'odeur,

Le vent se berce dans les fleurs

Et tout l'été luisant sommeille.

 

— Ô gaieté claire du matin

Où l'âme, simple dans sa course,

Est dansante comme une source

Qu'ombragent des brins de plantain !

 

De lumineuses araignées

Glissent au long d'un fil vermeil,

Le cœur dévide du soleil

Dans la chaleur d'ombre baignée.

 

— Ivresse des midis profonds,

Coteaux roux où grimpent des chèvres,

Vertige d'appuyer les lèvres

Au vent qui vient de l'horizon ;

 

Chaumières debout dans l'espace

Au milieu des seigles ployés,

Ayant des plants de groseilliers

Devant la porte large et basse...

 

— Soirs lourds où l'air est assoupi,

Où la moisson pleine est penchante,

Où l'âme, chaude et désirante,

Est lasse comme les épis.

 

Plaisir des aubes de l'automne,

Où, bondissant d'élans naïfs,

Le cœur est comme un buisson vif

Dont toutes les feuilles frissonnent !

 

Nuits molles de désirs humains,

Corps qui pliez comme des saules,

Mains qui s'attachent aux épaules,

Yeux qui pleurent au creux des mains.

 

— Ô rêves des saisons heureuses,

Temps où la lune et le soleil

Écument en rayons vermeils

Au bord des âmes amoureuses...


 

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