21 avril 2024 7 21 /04 /avril /2024 21:41

Carte Bonne Fête Alexandre - 22 avril

Bonne Fête Alexandre - 22 avril

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20 avril 2024 6 20 /04 /avril /2024 22:18

Carte Bonne Fête Freya - 21 avril

 

 

Bonne Fête Freya - 21 avril

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20 avril 2024 6 20 /04 /avril /2024 22:17

Carte Bonne Fête Anselme - 21 avril

Bonne Fête Anselme - 21 avril

Bonne Fête Anselme - 21 avril

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20 avril 2024 6 20 /04 /avril /2024 22:12

Carte Bonne Fête Selma - 21 avril

 

 

Bonne Fête Selma - 21 avril

Bonne Fête Selma - 21 avril

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19 avril 2024 5 19 /04 /avril /2024 22:05

 

 

Fenouil dans la Bible

 

Matthieu 23:23 

"Vous donnez à Dieu le dixième de plantes

comme la menthe, le fenouil et le cumin,

mais vous négligez les enseignements

les plus importants de la loi,

tels que la justice, la bonté et la fidélité:

c'est pourtant là ce qu'il fallait pratiquer,

sans négliger le reste".

Fenouil dans la Bible - Matthieu 23:23 
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16 avril 2024 2 16 /04 /avril /2024 22:15

 

 

 

Mythologie des épices,
Aromates et condiments


L'Estragon - Artemisia dracunculus

 

 

Originaire  des steppes d'Asie Centrale, l’Estragon, (Artemisia dracunculus) ;  Armoise âcre ; Armoise digestive ; Armoise estragon ; Arragone, Dragon ; Dragonne ; Estragon français ; Estrôon vrai ; Fargon ; Gardon ; Herbe aux dragons ;  Herbe-dragon ; Herbe aux serpents ; Petit serpent ; Serpentine ; Tarcon ; Tarchon ; Targon ; Tarragon ; Tragoun ; Trason.


est une plante herbacée vivace semi-persistante de la famille des Astéracées (Composées) que l'on rencontre dans la plupart des pays d'Eurasie et d'Amérique du Nord. 


L'estragon doit son odeur anisée à la présence d'estragol, un composé de la famille des phénylpropènes.


Cette plante à usage condimentaire est couramment cultivée pour ses feuilles parfumées. On l'utilise également pour ses propriétés médicinales. Très apprécié en cuisine pour sa saveur anisée, l’estragon fait partie des fines herbes essentielles au jardin. Cette plante aromatique est très facile à cultiver en pot comme en pleine terre !

 

L'estragon (Artemisia dracunculus var. sativa), produit très peu de fleurs, et il ne se reproduit pratiquement que par bouturage. 


 

 

Cette plante a de nombreuses tiges très ramifiées. Les feuilles, étroites, lisses et brillantes, de couleur vert foncé, disparaissent pendant l'hiver.


 

 

Les fleurs jaune verdâtre, assez rares, sont généralement stériles. Sa multiplication se fait par division des touffes au printemps. 

 

 

 

Variétés

 


L'estragon de Russie, Artemisia dracunculus var. inodora ou var. dracunculoides ayant moins de saveur, reste moins apprécié en cuisine. 


Pouvant être invasif, dracunculoides résiste bien mieux aux hivers rigoureux de Russie ou du Canada.


C'est une plante plus grande (jusqu'à 1,6 m), à fleurs fertiles, à feuilles vert grisâtre, mates, et couvertes de poils. 


Il est plus facile à multiplier, car il produit des graines fertiles, couramment vendues dans le commerce pour des semis. 


 


 

 

Étymologie de l'estragon

 


L’estragon porte les surnoms de dragon et de serpentine.


A l'époque de Dioscoride l'estragon n'était pas connu, on pensait que "l’herbe dragonne" était  capable de venir à bout des morsures de serpents.


Au XI° siècle Avicenne reprenait cette légende. Le nom tarchon venant de ses ouvrages marquant l’origine arabe du nom estragon, qui serait issu de tarkhum signifiant "petit dragon". 


Cette équivoque remonte certainement à Pline qui désignait l'estragon par dracunculus, qu’on traduirait par "petit dragon", en rapport avec un autre, plus gros, "drakontia", transposé en tharchoûm, puis tarkhoum en langue arabe, targon et enfin tarcon au XIII°siècle.  C'est de cette façon que Ibn Al-Baytar et Simon Januensis parlaient de l'estragon.


Dracunculus, dont le nom est encore employé dans des désignations botaniques, comme celles de la serpentaire et de l’estragon, désigne la "couleuvrée", dont le nom déjà évocateur est attribué à plusieurs plantes dont les tiges possèdent des propriétés attribuables au serpent. 


La forme serpentine de la racine de l'estragon faisait croire aux herboristes qu'il pouvait guérir les morsures d'animaux venimeux, selon la théorie des signatures. 


Le terme dracunculus (dragon, en latin) vient de la similitude de sa racine avec ce monstre. On croyait que les plantes dont les racines avaient cette forme guérissaient les piqûres d'animaux vénéneux.


Du grec  : drakon (dragon), 

Du latin : draconem (dans la signification de dracunculus, nom que les botanistes lui ont appliqué)

Du latin : dracunculus (petit dragon)

Proche de l'arabe : ṭarẖūn  ; at-tarkhûn ; Tarkhuun (petit dragon) 

Introduit en Espagne par les arabes sous le nom de "tharkoum"

Les formes taragona, targone, ancien français tragem.  

Du latin médiéval : tarcon, tarhon, tarchon, autelcon, tragon, tragum , dragon , dragum.

Anglais : tarragon 

Espagnol : taragona 

Italien : taegone ; dragoncello  ; estragone ; dragonella

Portugais : estragão


 

 

 

Mythologie de l'estragon

 


La forme serpentine de la racine de l’estragon faisait croire aux herboristes qu’il pouvait guérir les morsures d’animaux venimeux, selon la théorie des signatures.

 

Artemisia dracunculus (l'estragon) doit son nom à Artémis, la déesse de la Chasse dans la mythologie grecque, associée à la lune et aux animaux sauvages et qui protégeait les femmes, notamment les jeunes femmes vierges, elle-même étant une déesse vierge.



 

 

 

I° siècle

 

 

Pline l’Ancien (23 apr. J.-C.-79) écrivain et naturaliste romain du I° siècle

Histoire naturelle,

Tome second - Livre  XXIV

XCIII. 1. La plante que j'ai appelée dracunculus (XXIV, 91) se tire de terre dans le temps où l'orge mûrit, et au croissant de la lune. Il suffit d'en avoir sur soi pour que les serpents prennent la fuite. Aussi dit-on que le grand dracunculus en boisson est utile à ceux qui ont été mordus par ces reptiles; on dit encore qu'il arrête le flux menstruel, s'il n'a point été touché par le fer. Le suc en est bon dans les douleurs d'oreilles.


Pline  désignait par dracunculus "petit dragon", un autre, plus gros, drakontia, 

Dioscoride, quant à lui donne une description du "drakontia" qui peut désigner soit le Dracunculus vulgaris soit un gouet (Arum italicum ou Arum maculatum). Ces plantes sont efficaces pour traiter les polypes dans le nez, les spasmes, la toux, les fractures, les catarrhes, etc.


XI° siècle
Ibn Sina connu en Occident sous le nom d'Avicenne (980-1037), philosophe et médecin persan dans :
  "Canon de la médecine" 
conseille 
"l' estragon contre les morsures de vipères et contre le choléra et la peste." 
 

 

VIII° siècle

 

 

Le Capitulaire de Villis mentionne la présence d’une plante étiquetée dragontea offrant, par son nom du moins, des similitudes avec l’herbe dragon.

dragantea - Estragon - Artemisia dracunculus - Asteracées

 

Selon "Explication du Capitulaire de Willis"

Benjamin Guérard

Bibliothèque de l'École des chartes, 

Troisième série, Vol. 4 (1853), pages 546 à 572

dragontea
..."Mais je trouve, dans un manuscrit du quatorzième siècle, un moyen assuré de résoudre la question. L'article sur le dragontea est à la vérité dépourvu , comme presque tous ceux qui concernent les autres plantes, de la description des caractères botaniques; mais il est accompagné d'une figure coloriée assez bonne pour le temps. Or, cette figure ne ressemble en rien à l'estragon, tandis qu'elle ressemble très-bien à la serpentaire, arum dracunculus, de Linné, tel qu'elle est dessinée dans l'ouvrage de Weinmann. De plus on lit dans le texte : Serpentaria calida est et sicca; alio nomineriña . Le dragontea est donc non pas l'estragon, mais la serpentaire, comme Anton l'avait déjà reconnu.

 


 

 

XI° siècle

 


Ibn Sina connu en Occident sous le nom d'Avicenne (980-1037), philosophe et médecin persan dans :

"Canon de la médecine" 

conseille 

"l'estragon contre les morsures de vipères et contre le choléra et la peste." 


 

 

XV° siècle

 

 

L’estragon existe à l’état sauvage à l’ouest de l’Amérique septentrionale (Alaska).

 

On ignore la période exacte où  l'estragon sous la forme "artemisia dracunculus" est arrivée en Europe.

Certaines sources assurent qu’il aurait été ramené par les croisés au Moyen-Âge, d’autres préfèrent penser que c’est au 10ème siècle, lors des invasions Mongols qu’il fut introduit. 
 


Toutefois, il serait identifié au XV°-XVI° siècle dans différents ouvrages illustrés.


En France, les moines ont commencé à cette période, à le cultiver pour ses qualités médicinales et aromatiques. 

 

Jean Ruel (1474-1537) botaniste et médecin français 

dans le De natura stirpium, indique :

"c’est une des salades les plus agréables qui n’a besoin ni de sel ni de vinaigre, car elle possède le goût de ces deux condiments" 
 


 

XVI° siècle

 

En 1539 l'estragon est attesté sous le nom de targon 


François Rabelais (1483 ou en 1494-1553) écrivain français humaniste de la Renaissance.

..."Herbes vénériques comme… estragon"...

Pantagruel


 


 

 

Le botaniste Rembert Dodoens rend compte d’une plante que Charles de L’Écluse traduit directement par dragon dans :


L’Histoire des plantes  1557, p. 433

Que ce soit dans la description textuelle et dans l’illustration de la plante, "le dragon" se rapproche de l’estragon, Artemisia dracunculus L., par ses feuilles fines longues et sombres, ses inflorescences petites et rondes en bout de tige. 

La description de la plante contient des traits caractéristiques des créatures dragonesques : les racines se traînent le long de la terre, les feuilles sont longues et étroites, avec un goût qui laisse une sensation de brûlure.

De plus, le chapitre du dragon indique que la plante peut intégrer les plats, comme des salades."


 

 

 

Illustrations de Commentaires

de M. Pierre André Matthiole (1500-1577), médecin Senois,

sur les six livres de "Ped. Dioscoride anazarbeen"

de la matière médicinale

Plante fournissant des substances médicinales 

Targon

 

 

 

1564 

Charles Estienne (1504-1564) médecin, imprimeur et écrivain français.

L'Agriculture et maison rustique, Paris, 1. II, chap. 25, p. 43a : 

Targon, que les jardiniers nomment estargon 
 


 

1597

On le voit apparaître en France au XVIe siècle parmi les herbes cultivées par les moines. 

L'estragon est cité :

dans le célèbre herbier de John Gerard (1545-1612) botaniste anglais.
 


 

 

XVII° siècle

 


Le terme estragon est apparu dans la langue française en 1601.

Dictionnaire universel des drogues simples 

Troisième edition, 

Nicolas Lemery (1645-1715).

L’estragon, ou dracunculus esculentis, 

indique des noms, insistant sur son association avec la créature dragonesque.


 

 

Jean-Baptiste de la Quintinie (1626-1688) jardinier et agronome, créateur du potager royal de Versailles,

vante la culture et l’usage de l'estragon, comme étant essentiellement culinaire, estimant que c’est là un des plus précieux condiments parfumés que l’on peut mettre à disposition des cuisiniers et du palais des convives.


 

 

 

XVIII° siècle

 

Jean-Baptiste Chomel (1709-1765) 

préconisait l’estragon surtout pour un ensemble de désordres gastro-intestinaux : faiblesse stomacale, indigestion, nausée), l’estragon tombe de plus en plus dans l’écumoire du cuisinier. 


 

1753

Artemisia est un genre créé en 1753

par Carl von Linné (1707-1778).

Il évoque la déesse de la chasse Artémis de la mythologie grecque  (Diane chez les Romains), qui était aussi associée à la lune et considérée comme protectrice des femmes.
 

 

 

Venel et d'Argenville

L’Encyclopédie, 1re édition.

1751 (Tome 5, p. 1009).

"ESTRAGON, s. m. (Hist. nat. Bot.) dracunculus esculentus. C’est une plante potagere qui pousse plusieurs tiges ou verges à la hauteur de deux piés, rameuses, & portant des feuilles longuettes, odorantes, d’un goût fort, mais agréable. Ses fleurs qui sont jaunes, sont si petites qu’à peine les découvre-t-on ; elles forment de petits bouquets, & sont suivies de petits fruits ronds qui en conservent la semence : on l’employe dans les fournitures de salade, & on en met dans le vinaigre pour le faire sentir bon.

L’estragon se multiplie de traînasses ou boutures, rarement de semence, & repousse quand il a été coupé : sa culture n’a rien de particulier. (K)

Estragon, (Matiere médic. Chim.) Cette plante est puissamment incisive, apéritive, digestive ; elle donne de l’appétit, dissipe les vents, excite les urines & les règles, leve les obstructions : étant mâchée, elle fait sortir la pituite & la salive, comme la pyrethre ; c’est pourquoi elle apaise les douleurs des dents, & purge le cerveau humide. On en fait usage très-fréquemment parmi nous dans les salades ; elle tempère le froid & la crudité des autres plantes avec lesquelles on la mêle. Geoffroy, mat. méd.
L’estragon contient une partie mobile, vive & piquante, qui a quelqu’analogie avec l’esprit volatil des crucifères, mais qui n’a pas les caractères essentiels de ces sels.

L’estragon doit être rangé à cet égard avec l’ail, l’oignon, le poireau, la capucine, & quelques autres, que M. Boerhaave & ses copistes placent mal-à-propos parmi les plantes qui contiennent un alkali volatil nud. On prépare avec cette plante un vinaigre qu’on appelle vinaigre d’estragon.

Le vinaigre d’estragon entre dans l’eau prophylactique de la pharmacopée de Paris. (b)

Estragon, (Diète.) On mange les feuilles de cette plante en salade, rarement seules ; ordinairement avec la laitue, dont elles relèvent admirablement le goût. Cette espece d’assaisonnement peut devenir aussi fort utile pour l’estomac, & concourir efficacement avec le sel, le poivre & le vinaigre, à corriger la fadeur, l’inertie d’une plante aqueuse & insipide, telle que la laitue. Voyez Laitue & Salade. L’estragon est très-peu employé à titre de remede. (b)

Estragon, (Chimie.) L’estragon contient une partie vive & piquante au goût & à l’odorat, & aussi volatil que l’esprit des crucifères, auquel il est d’ailleurs très-analogue. La nature de ce principe mobile n’est pas assez déterminée jusqu’à présent ; les Chimistes instruits savent seulement que ce n’est pas un alkali volaril. (b)"


 

 

Artemisia est en effet un genre créé en 1753 par Carl von Linné (1707-1778).

 

Flora Danica (1761-1883)

Artemisia dracunculus, Estragon (de), Terragon (eng)

Estragon

 

 

 

Valmont de Bomare (1731-1807), naturaliste

Encyclopédie en six volumes.

Il écrit : 

..."l'estragon est une herbe qui relève le goût des salades, lève l’inertie et la fadeur d’une laitue"...
 

 

 

XIX° siècle

 

 

1804

Dictionnaire des sciences naturelles - volume III

estragon

 

 


1837, 

Joseph Roques (1772-1850) médecin et botaniste français.

Nouveau traité des plantes usuelles, Tome 2, p. 371.

"L’estragon est une plante aromatique que la médecine a cédé à l’art culinaire, et elle a bien fait, car elle est assez riche en végétaux stimulants".

 

Gravure artemisia dracunculus


 


 

"M. Devic dans le :


‎Dictionnaire Étymologique Des Mots Français D'origine Orientale (Arabe, Persan, Turc, Hébreu, Malais)‎


n'admet pas que le lat. "draconem" soit l'origine d'estragon. Il met d'abord en avant les difficultés phonétiques, puis, rapprochant les formes taragona, targone et l'anc. franç. targon (targon, que les jardiniers nomment estragon, RAB., V, 29), il s'adresse au nom arabe-persan de la plante, tarkhoūn. Cette étymologie paraît la véritable ; mais M. Devic ajoute qu'il n'est pas impossible que les Arabes aient emprunté leur tarkhoūn au grec δράϰων."
 

 

 

1831

Charles Nodier (1780-1844) écrivain, romancier et académicien français

La Fée aux miettes est un roman fantastique 

"L'assaisonnement mordant et aromatique (...) d'une sauce à l'estragon"
 


 

Dictionnaire  de médecine usuelle

J.-P. Beaude, Didier, 1849

"ESTRAGON û» © N. m. De Par. j» I->. tarkhûn, mot qui désigne également la serpentine. 

Nom se. : Artemisxa dracunculus , en raison de "la racine, qui, étant recourbée sur elle-même, rappelle la queue d’un dragon"
Deux formes voisines de Pétymon ar. sont relevées au commencement du xir s., dans un dialecte de Chiraz, chez un célèbre médecin persan. Al-Hosseïni : terkhouni, ou fartoûn (dict. de M. Dévie). À cette plante potagère aromatique, utilisée comme condiment, était attribuée la vertu d’exciter l’appétit, et, aux dires des femmes ar., de provoquer les règles. Comme elle est tomachique, les médecins la préconisaient jadis en remède contre le scorbut. 

Le mot est enregistré dans le Dict. de l'Ac. en 1694. M. Dévie situe les premières ccurrences du mot, en ar., au IX e s. (sinon, au début du xi tf s. chez Avicenne). Ses indications ont permis de dater l’emprunt vers la fin du xu f s., par l’interméd. du lat. médiév. tarcon, puis altarcon (forme la plus proche de Par. at-tarkhûn). Au XVI e s., le mot s’écrira targon, puis estargon, et ; cit. ds TLF)."
 

 

 

1870

Prosper Mérimée (1803-1870) écrivain, historien et archéologue français.

Lettres à la comtesse andalouse de Montijo

..."J'aurai à débiter une harangue devant tout ce monde, après avoir endossé un habit brodé d'estragon"... 

 

 

Remy de Gourmont (1858-1915) écrivain français, à la fois romancier, journaliste et critique d'art, proche des symbolistes.

- Simone

"Il fait encore soleil et les moutons s'arrêtent

Près de l'étable, devant la porte du jardin,

qui sent la pimprenelle, l'estragon et le thym."
 

 

 

 

Angelo De Gubernatis (1840-1913) ethnologue, philologue, orientaliste, historien de la littérature et dramaturge italien.

Mythologie des plantes

Les Légendes du règne végétal

Tome second 

DRAGON. — Plusieurs herbes ont tiré leur nom du dragon, du serpent et de la couleuvre. Ces herbes ont des propriétés homéopathiques : à cause de la ressemblance qu’on a vuë entre elles et les serpents, on a pensé qu'elles étaient des talismans puissants pour éloigner les serpents et pour en guérir les morsures. Macer Floridus* nous donne cette description de l’une de ces herbes :


Herba, Dragonteam Graecorum quam vocat usus

Haec eadem, vulgi lingua, colubrina vocatur,

Quod colubro similis maculoso cortice surgit;

Ex quibus antiquis expertum credimus esse,

Quod queat a simili colubrina venena fugare.

Quisquis se trita radice perunxerit ejus,

.Tutus ab incursu serpentum dicitur esse.
 

 

 

XX° siècle

 


1913

Marcel Proust (1871-1922) écrivain français, 

Du côté de chez Swann Grasset, 1913

..."Swann rempli de loisir, parfumé par l'odeur du grand marronnier, des paniers de framboises et d'un brin d'estragon"...
 

 

 

1934

estragon - peinture

Guido Gallerani

 


1936

Robert Desnos (1900-1945) poète surréaliste et résistant français


Chanson du jour et de la suivante nuit
...
Ils échangent les herbes odorantes

L'estragon du rêve et le cerfeuil de la tendresse

Tout le jour passe et la suivante nuit

Et le jour suivant tout pareil

Le jour au jour et la nuit à la nuit
...

 

 

La pierre et le sel
...
Je ne parlerai aujourd’hui

Que d’un brin d’estragon

L’émeraude l’étoile verte de trois heures du matin

Figurent sur cette page blanche

Où je ne veux signaler que la saveur exquise de l’estragon
...
Promenons-nous dans les bois

Et gardons tous dans la bouche

La saveur exquise de l’estragon

En souvenir de cette exquise matinée


 

 

 

Jean Valnet (1920-1995) médecin et chirurgien militaire français, qui a été l'un des artisans du développement de ce qu'on a pu appeler la branche française de l'aromathérapie,

extrait du tome consacré à l’aromathérapie (p. 236) : 

..."Je soignais une enfant de trois ans sujette à des crises épileptiformes. Lorsqu’un hoquet se manifestait, la petite malade en était affectée pendant plusieurs heures et, pendant une journée, restait sans vie véritable. Le hasard voulut qu’elle débute une crise de hoquet devant moi : deux gouttes (pas plus car l’essence d’estragon est d’une rare puissance) sur un morceau de sucre et la crise fut stoppée en quelques secondes"...


 

 

 

Jacques Brosse (1922-2008) naturaliste, historien des religions et philosophe français. Il fut ordonné moine bouddhiste 


..." Qu’on ait vu en lui dans l’Antiquité un dompte-venin, n’a rien de très surprenant, puisque d’autres Artemisia passaient pour chasser les serpents des maisons. Et, après tout, y avait-il si loin, pour la ‘pensée sauvage’ qui se fie à l’apparence des êtres plus qu’à leur anatomie, du ver au serpent ; et l’on pourrait ajouter du serpent à l’organe fécondateur masculin, objet de l’horreur d’Artémis ? "
 

 

 

Alice May Brock (1941) artiste américaine, auteure occasionnelle et ancienne restauratrice.

..."Ajouter de la tomate et de l’origan, ça devient italien ; du vin et de l’estragon, ça devient français ; du citron et de la cannelle, ça devient grec ; de la sauce de soja, ça devient chinois  ; ajouter de l’ail, ça devient bon !..."

 

 

Jean de Bosschère (1951) écrivain, peintre, dessinateur et graveur belge naturalisé français 

..."Voici d'abord l'aube pour le poète, épanouie, l'esprit de grâce parfumée qui sait la fleur chérie des accomplissements d'hier la fleur trempée dans l'estragon de la joie les corolles de gratitude maculées de bonheur"...
 


 

1987

Scott Cunningham, auteur de

L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), l'Estragon (Artemisia dracunculus) a les caractéristiques suivantes :

Pouvoirs : Amour sensuel ; Chasse.

Utilisation magique : 

Avant d'arriver en Europe, importé, comme beaucoup d'autres plantes orientales, par les croisés, cette variété d'armoise était très prisée des Arabes qui l'appelaient Tarkhoum ; ils la faisaient entrer dans des charmes passionnels et lui prêtaient des vertus aphrodisiaques. 

    Une tradition presque similaire se retrouve chez les Amérindiens qui frottaient d'Estragon leur corps et leurs vêtements pour se rendre désirables aux personnes du sexe opposé. 
    Chez les Chippeways du Michigan, cette herbe aromatique portait chance pendant les campagnes de chasse aux animaux à fourrure. 


 

 

 

XXI° siècle

 

 

Claude Gudin auteur de nombreux articles scientifiques et brevets, de plusieurs livres et de poèmes et chansons pour grands et petits.

Poèmes et chansons pour éplucher les légumes, 

(Éditions L'âge d'Homme ; 2002).


 

Mon Dragon n'est pas con

 

Refrain : 

Du haut d'un balcon

La tarasque c'est plutôt con

Mais pas mon dragon

Non mon bon, pas mon Dragon

 

Il broute l'estragon

Du vieux père Orgon

Dans son jargon, au père Orgon

L'estragon, c'est l'herbe aux dragons

 

Mais les Dogons, oui les Dogons

Du Mali, l'aiment aussi, l'estragon

Pour eux c'est un parangon

Ils en remplissent leurs wagons

 

Quand mon Dragon

En a plein le bidon

Il se met sous l'édredon

Et gare à qui fait grincer les gonds

 

Il est un peu glouton

Mais aussi doux qu'un mouton

Même avec les Teutons

Tontaine et tonton


 


 

 

2006

Marcello Castellana citant Gernot Katzer (Castellana, 2006).

..."L’estragon, ou l’herbe de dragon, est une plante dragonesque dont le lien avec le dragon est marqué dans au moins trente-neuf langues"... 


 

 

 

Symbole de l'estragon

 


- Contre le stress 

- planter de l'estragon apporte la chance

 

 

 

Mythes et Traditions de l'estragon

 

 

- L'estragon était très prisé des Arabes qui l'appelaient Tarkhoum ; ils la faisaient entrer dans des charmes passionnels et lui prêtaient des vertus aphrodisiaques.

- Les Amérindiens frottaient d'Estragon leur corps et leurs vêtements pour se rendre désirables aux personnes du sexe opposé.

- Chez les Chippeways du Michigan, cette herbe aromatique portait chance pendant les campagnes de chasse aux animaux à fourrure.

- Dans certaines régions de France, l'estragon était appelé serpentine

 

 

 

Utilisation de l'estragon

 


Aromatique et décoratif, l’estragon peut être installé au potager comme au jardin d’ornement. Il s’épanouit facilement en pleine terre comme dans les bacs, pots et jardinières, où il enivre de son odeur agréable.

L’estragon adore le soleil ! bien à l’abri du froid et du gel.

 

Culinaires

- Les feuilles d'estragon sont utilisées, fraîches ou séchées ou en poudre pour aromatiser des plats (lasagne, crudités, sauces, poissons, les œufs en gelée…) ainsi que les conserves au vinaigre (cornichons, variantes).

- L'estragon fait partie des fines herbes. Il donne la saveur principale de la sauce béarnaise, de la sauce gribiche, de la sauce tartare ou de la sauce vénitienne.

- Les feuilles sont aussi utilisées pour l'élaboration d'une liqueur d'estragon, une spécialité provençale.

- Le tarkhoun est fait à base d'extraits d'estragon.

- En Syrie, l'estragon se mange frais avec du fromage blanc syrien. Ils l'utilisent également avec des plats tels que le shishbarak et le kibbeh labaniyeh.


 


Thérapeutiques 

-  Propriétés antioxydantes 

- Reconnu pour ses vertus digestives, avec sa capacité à soulager les crampes d’estomac.

- Contre le hoquet - les colites inflammatoires - les colites spasmodiques.

- Consommé en infusion, il est anti-stress et favoriserait le sommeil.

- Source intéressante de fer et de manganèse.

- Douleurs gynécologiques

- Névralgies, sciatiques, crampes

- L’estragon est antioxydant, riche en vitamine K, en fer il serait antiallergique, notamment sous forme d’huile essentielle.

L'huile essentielle d'estragon est obtenue par distillation à la vapeur d'eau des feuilles. Il faut environ 100 kg de plantes séchées pour obtenir 1 kg d'huile essentielle.

 

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16 avril 2024 2 16 /04 /avril /2024 21:06

 

Claude Gudin auteur de nombreux articles scientifiques et brevets, de plusieurs livres et de poèmes et chansons pour grands et petits.

Poèmes et chansons pour éplucher les légumes, 

(Éditions L'âge d'Homme ; 2002).


 

Mon Dragon n'est pas con

 

Refrain : 

Du haut d'un balcon

La tarasque c'est plutôt con

Mais pas mon dragon

Non mon bon, pas mon Dragon

 

Il broute l'estragon

Du vieux père Orgon

Dans son jargon, au père Orgon

L'estragon, c'est l'herbe aux dragons

 

Mais les Dogons, oui les Dogons

Du Mali, l'aiment aussi, l'estragon

Pour eux c'est un parangon

Ils en remplissent leurs wagons

 

Quand mon Dragon

En a plein le bidon

Il se met sous l'édredon

Et gare à qui fait grincer les gonds

 

Il est un peu glouton

Mais aussi doux qu'un mouton

Même avec les Teutons

Tontaine et tonton

Claude Gudin - auteur, poète - Mon Dragon n'est pas con
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16 avril 2024 2 16 /04 /avril /2024 19:58

 

 

1936

Robert Desnos (1900-1945) poète surréaliste et résistant français


 

La pierre et le sel


Je sortirai des fleuves comme une barque usée

Qu’on destine au feu

Je sortirai des fleuves qui m’obsèdent

Ou des fleuves sortiront de mon imagination

En telle abondance

Qu’ils se tariront

Je ne parlerai aujourd’hui

Que d’un brin d’estragon

L’émeraude l’étoile verte de trois heures du matin

Figurent sur cette page blanche

Où je ne veux signaler que la saveur exquise de l’estragon

C’est le matin joyeux d’une promenade

Les camarades qu’appellent le long de la haie d’aubépine

Et quatre fois le coucou

Le coucou chante pour nous

Le champignon d’herbage surgit dans les prairies

Un bœuf nous salue de son beuglement

Il est de par la terre

D’autres camarades qui s’appellent

Au début d’une promenade

Et ohé ohé

Promenons-nous dans les bois

Et gardons tous dans la bouche

La saveur exquise de l’estragon

En souvenir de cette exquise matinée

Robert Desnos (1900-1945) - poète surréaliste et résistant français - La pierre et le sel
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13 avril 2024 6 13 /04 /avril /2024 21:29

 

 

 

 

Mythologie des épices,
Aromates et condiments


L'arbre à encens - Boswellia sacra


 

 

 

L'arbre à encens (Boswellia sacra) 

est un arbre de la famille des Burséracées. Il pousse dans les régions sèches du nord-est de l'Afrique et du sud de la péninsule Arabique. 


Le "Boswellia sacra" est l'une des principales espèces dont on tire l'encens, résine produite à partir de cette espèce de Boswellia.

 
C'est un petit arbre à feuilles caduques d'une hauteur de 2 à 8 m, qui comporte un ou plusieurs troncs. On le retrouve souvent sur les pentes rocheuses et dans les ravins, en moyenne montagne. Il aime les sols calcaires.


Les individus qui croissent sur des pentes escarpées développent un renflement en forme de coussin à la base du tronc qui adhère au rocher et leur assure une certaine stabilité.


 

 

L'écorce à texture de papier pèle facilement. 


 

Les feuilles composées et imparipennées (nombre impair de folioles) sont rassemblées en touffes au bout des branches. 


 

Les petites fleurs d'un blanc jaunâtre apparaissent en racèmes à l'aisselle des feuilles. Elles sont composées de cinq pétales, de dix étamines et d'un calice à cinq dents. 


 

 

Le fruit est une capsule d'environ 1 cm de long. Les jeunes branches sont recouvertes de duvet.

Fruits de Boswellia sacra (du Dhofar, Oman) - auteur Mauro Raffaelli


 


 

 

L'arbre serait originaire du Dhofar, dans l'actuel sultanat d'Oman. 


Il y est encore cultivé aujourd'hui, et est exporté par le port de Salalah. Il existe d'autres lieux de production tels que la Somalie, l'Ethiopie, le Yémen, à Djibouti et à Oman. Il tolère les situations très exposées. 


En  Inde on cultive surtout Boswellia serrata.


L'encens, appelé également oliban ou thiouraye, est une gomme-résine aromatique. Le monde arabe tout comme les Perses ont fortement contribué à sa diffusion.


Seul l'arbre mâle, haut de trois mètres à maturité, produit la précieuse résine, mais il faut attendre une bonne dizaine d'années pour qu'il fournisse un produit de qualité.

 
La résine est récoltée en pratiquant une incision peu profonde dans le tronc ou les branches de l'arbre et en retirant une étroite bande d'écorce. Il s'en écoule une sève laiteuse, qui se solidifie au contact de l'air et que l'on ramasse ensuite à la main.


Les sécrétions de résine, durcies au contact de l'air, sont collectées deux à trois semaines plus tard. On dit que la meilleure résine est recueillie en automne, à la suite d'incisions pratiquées pendant l'été.

C'est ce qu'on appelle "l'encens blanc"

 

 

"L'encens roux", est recueilli au printemps après des incisions hivernales.


 


 

 

Etymologie d'Encens


- Emprunté vers 1135 au latin ecclésiastique "incensum", (désignant une matière brûlée en sacrifice). 

Du verbe incendere qui signifie brûler, enflammer. 

Espagnol : Incienso ; 

Portugais et Italien : incenso

Anglais : Incense

Allemand : Weihrauch

 

appelé aussi :

Oliban 

Du bas latin olibanum, 

- Arabe al-lubbān (d'un mot sémitique) 

- Hébreu lebonah 

- Grec libanos (libanôtos) : la substance 

 

 

Chez les Romains on l'appelait :

- thymiama, (thumiamata, arômata),
Un mot proche de thym, 

A rattacher à deux racines grecques : 

- Thuos évoque à la fois l'idée d'offrande et de parfum, d'aromate ; 

- Thuien, qui correspond à la notion de sacrifice (que l'on fait brûler),

certainement d'origine racine indo-européenne °dhu- (faire brûler).

 

ou thiouraye 

D'origine wolof

Utilisé dans l'Afrique francophone

gomme-résine aromatique. 

Le monde arabe et les Perses ont fortement contribué à sa diffusion.


 

 

 

 

L'encens dans la religion


Faire brûler de l’encens est une pratique très ancienne commune à de nombreuses religions pour honorer leurs divinités. 

 

 

Culte païen


On utilise l'encens depuis des temps très, très anciens, notamment dans les cultes païens

Le dieu assyrien Baal était très friand de l'encens. (Baal ou Ba'al qui signifie supérieur, suprême, nom divin pouvant qualifier un ensemble de divinités des peuples de langues sémitiques du Proche-Orient ancien).

 


 

 

Légende de la Reine de Saba

 


Vers le VIII° siècle av. J.C.


Le Royaume des Sabéens  se situait au Yémen. Sa capitale était Mareb (Marib) dont il subsiste des ruines.


Son peuple, nomade puis sédentarisé, contrôlait l’activité commerciale de l’Arabie, jusqu’à l’Ethiopie et la Somalie.


Les caravanes de Saba transportaient l’encens et les épices dont le reste du monde avait besoin.


Riche et puissante, elle était fort cultivée et entreprenait de longs voyages afin de rencontrer différents personnages dont elle avait entendu la renommée. Initiée dans les temples de Thèbes et de Memphis, la reine se prosterne chaque jour devant le soleil qu'elle adore. 


C'est ainsi qu'elle décida de rencontrer Salomon, fils de David dont elle avait écouté auprès des voyageurs la renommée de sagesse. 


Elle prépare une expédition et se met en route  avec une caravane vers Jérusalem. 3000 chameaux la suivent transportant de précieux cadeaux. Elle veut ainsi tester le désir et la sagesse du roi Salomon.


Elle apporte de rares encens prélevés sur des arbres noueux aux branches basses et épaisses qui poussent dans le calcaire. Les feuilles de ces arbres sont minuscules et argentées. Des branches sont écorchées par les hommes et des gouttes blanches coulent. Il faut gratter de plus en plus profondément par 3 fois pour obtenir un encens blond que les Egyptiens nomment ” le parfum des dieux”. Ces arbres ont des fleurs blanches à 5 pétales au coeur rouge. On en fait aussi une poudre foncée, couleur d'ambre qui soigne l'estomac et mouillée les blessures. On mâche aussi l'encens blanc qui fortifie les gencives et les dents. Elle transporte également dans ce convoi des animaux, des aromates, de l'or, des pierres précieuses...

Piero della Francesca - L'adoration du Bois sacré et la rencontre de la reine de Saba et du roi Salomon

 

 

 

L'encens dans la Bible


Dans les liturgies chrétiennes, l’encensement est resté une marque d’honneur aussi bien vis-à-vis des diverses formes de présence ou de représentation du Christ (espèces consacrées, livre d'Evangile, cierge pascal) que de personnes (célébrants, fidèles, corps des défunts). 


La fumée de l’encens s’élevant vers le ciel est le symbole de la prière montant vers Dieu.
 


 

 

Le livre de l’Exode est le deuxième livre de la Bible et de l'Ancien Testament.


Exode 25 : 6

 

Le Seigneur parla à Moïse. Il dit :

 

"de l’huile pour le luminaire, du baume 

pour l’huile de l’onction et de l’encens aromatique".

 


Exode 30 : 34-35-36-37-38

 

La fabrication du parfum sacré

L'Eternel dit à Moïse :

Prends des aromates, du stacté, de l'ongle odorant,

du galbanum, et de l'encens pur, en parties égales.

 

Tu feras avec cela un parfum composé

selon l'art du parfumeur ; il sera salé, pur et saint.

 

Tu le réduiras en poudre, et tu le mettras

devant le témoignage, dans la tente d'assignation,

où je me rencontrerai avec toi. 

 

Ce sera pour vous une chose très sainte.

Vous ne ferez point pour vous de parfum semblable, 

dans les mêmes proportions; vous le regarderez

comme saint, et réservé pour l"Eternel.

 

Quiconque en fera de semblable, pour le sentir, 

sera retranché de son peuple.


 

 

 

Le Premier Livre des Rois est un livre de l'Ancien Testament 


 

Rois 9 : 25

Et Salomon offrait trois fois par an des holocaustes 

et des sacrifices de prospérités sur l'autel 

qu'il avait bâti pour l'Eternel, et il faisait fumer l'encens 

sur celui qui était devant l'Eternel. 

Et il acheva la maison.

 

Rois 11 : 8

Et il en fit ainsi pour toutes ses femmes étrangères, 

qui brûlaient de l'encens et sacrifiaient à leurs dieux.

 

Rois 12 : 33 

Et il offrit sur l'autel qu'il avait fait à Béthel,

le quinzième jour du huitième mois, le mois 

qu'il avait imaginé dans son propre coeur ; 

et il fit une fête pour les fils d'Israël, 

et offrit sur l'autel, faisant fumer l'encens.

 

Rois 13 : 2 

Et il cria contre l'autel, par la parole de l'Eternel, 

et dit : Autel, autel ! ainsi dit l'Eternel : 

Voici, un fils naîtra à la maison de David ; 

son nom sera Josias, et il offrira sur toi les sacrificateurs 

des hauts lieux qui font fumer de l'encens sur toi, 

et on brûlera sur toi des ossements d'hommes.


Rois  17 : 11 

Les causes de la ruine du royaume d'Israël

Ils ont brûlé de l’encens dans tous les lieux sacrés, 

ils ont imité les peuples que le SEIGNEUR avait chassés 

pour leur laisser la place. 

Ils ont commis des actions si mauvaises 

qu’ils ont provoqué la colère du SEIGNEUR.


 

 

 

Cinquième livre de la Bible hébraïque ou Ancien Testament


Deutéronome 33 : 10

Ils enseignent tes ordonnances à Jacob, 

Et ta loi à Israël; Ils mettent l'encens sous tes narines, 

Et l'holocauste sur ton autel.
 


 

L'encens dans la Bible hébraïque, 


Livres des Chroniques


Chroniques 6 : 49

Aaron et ses fils offraient les sacrifices

sur l'autel des holocaustes 

et l'encens sur l'autel des parfums,

ils remplissaient toutes les fonctions 

dans le lieu très saint, et faisaient l'expiation pour Israël, 

selon tout ce qu'avait ordonné Moïse, serviteur de Dieu.

 

 

Chroniques 9 : 29

D'autres veillaient sur les ustensiles, 

sur tous les ustensiles du sanctuaire, 

et sur la fleur de farine, le vin,

l'huile, l'encens et les aromates.


 

 


 

Le Lévitique est le troisième des cinq livres de la Torah.

 

Lévitique 2 : 1-2

L'offrande végétale

Lorsque quelqu'un fera à l'Eternel une offrande en don,

son offrande sera de fleur de farine ; il versera de l'huile

dessus, et il y ajoutera de l'encens. 

Il l'apportera aux sacrificateurs, fils d'Aaron ;

le sacrificateur prendra une poignée de cette fleur de farine,

arrosée d'huile, avec tout l'encens, 

et il brûlera cela sur l'autel comme souvenir. 

C'est une offrande d'une agréable odeur à l'Eternel.

 


Lévitique 5 : 11

S'il n'a pas de quoi se procurer deux tourterelles

ou deux jeunes pigeons, il apportera en offrande

pour son péché un dixième d'épha de fleur de farine, 

comme offrande d'expiation ; il ne mettra point d'huile

dessus, et il n'y ajoutera point d'encens,

car c'est une offrande d'expiation.

 


Lévitique 6 : 15

Le sacrificateur prélèvera une poignée de la fleur de farine 

et de l'huile, avec tout l'encens ajouté à l'offrande,

et il brûlera cela sur l'autel

comme souvenir d'une agréable odeur à l'Eternel.

 


Lévitique  24 : 5-6-7

Les pains offerts à Dieu

Tu prendras de la fleur de farine, et tu en feras douze

gâteaux ; chaque gâteau sera de deux dixièmes.

Tu les placeras en deux piles, six par pile,

sur la table d'or pur devant l'Eternel.

Tu mettras de l'encens pur sur chaque pile,

et il sera sur le pain comme souvenir, 

comme une offrande consumée par le feu devant l'Eternel.

 


 

L'Ancien Testament,


Ezéchiel  8 

Soixante-dix hommes des anciens de la maison d'Israël,

 au milieu desquels était Jaazania, fils de Schaphan, 

se tenaient devant ces idoles, chacun l'encensoir à la main, 

et il s'élevait une épaisse nuée d'encens.


 

 

 

Le Livre d'Isaïe (Livre d'Esaïe),

est un livre de l'Ancien Testament


 

Esaïe 1 : 13

Cessez d'apporter de vaines offrandes : 

J'ai en horreur l'encens, Les nouvelles lunes, 

les sabbats et les assemblées ; 

Je ne puis voir le crime s'associer aux solennités.

 

 

Esaïe 60 : 6 

Tu seras couverte d'une foule de chameaux, 

De dromadaires de Madian et d'Epha ; 

Ils viendront tous de Séba;

Ils porteront de l'or et de l'encens, 

Et publieront les louanges de l'Eternel.


 

 

 

Le Cantique des cantiques (Cantique ou Chant de Salomon), livre de la Bible.

 

Cantique des Cantiques 3 : 6

 

Qui est celle qui monte du désert,

Comme des colonnes de fumée, 

Au milieu des vapeurs de myrrhe et d'encens 

Et de tous les aromates des marchands ? -

 


Lui

…Tes deux seins sont comme deux faons, 

Comme les jumeaux d'une gazelle,

Qui paissent au milieu des lis. 

Avant que le jour se rafraîchisse,

Et que les ombres fuient,

 J'irai à la montagne de la myrrhe

Et à la colline de l'encens.

Tu es toute belle, mon amie,

Et il n'y a point en toi de défaut.…

Cantique des Cantiques - Morelli-(1826-1901)


 

 

 

Premier des quatre évangiles canoniques 

Le Nouveau Testament.


Matthieu  2 : 11

"Ils (Les mages) entrèrent dans la maison 

et ils virent l’enfant avec sa mère, Marie. 

Ils se prosternèrent pour lui rendre hommage.

Ils ouvrirent leurs coffrets et présentèrent

à l’enfant les cadeaux : 

de l’or, de l’encens et de la myrrhe."


 

 

 

 

L’Apocalypse, ou Livre de l'Apocalypse,

ou Apocalypse de Jean, 

Dernier livre du Nouveau Testament.

 


Apocalypse  18 : 11.13

La grande prostituée

Et les marchands de la terre pleurent

et sont dans le deuil à cause d'elle, 

parce que personne n'achète plus leur cargaison,...

de cinnamome, d'aromates, de parfums, de myrrhe, d'encens, 

de vin, d'huile, de fine farine, de blé, de boeufs, de brebis, 

de chevaux, de chars, de corps et d'âmes d'hommes.

gravure russe du 19° siècle représentant la grande prostituée chevauchant la bête à sept têtes.

 


 

 

Les Psaumes de David (La Bible)


Psaume 140 : 2

 Que ma prière devant toi s'élève comme un encens, 

et mes mains, comme l'offrande du soir.

 

Psaume  141 : 2

Que ma prière soit devant ta face comme l'encens, 

Et l'élévation de mes mains comme l'offrande du soir !
 

 

 

Nouveau Testament


Luc 9 : 9-10-11

Il fut désigné par le sort, suivant l’usage des prêtres, 

pour aller offrir l’encens dans le sanctuaire du Seigneur.

Toute la multitude du peuple était en prière au dehors, 

à l’heure de l’offrande de l’encens.

L’ange du Seigneur lui apparut, 

debout à droite de l’autel de l’encens.


 

 

 

La Bible livre de Jérémie


Jérémie 6 : 19-20-21

 

…Ecoute, terre! Voici, je fais venir sur ce peuple le malheur, 

Fruit de ses pensées ; 

Car ils n'ont point été attentifs à mes paroles, 

Ils ont méprisé ma loi.

 

 Qu'ai-je besoin de l'encens qui vient de Séba, 

Du roseau aromatique d'un pays lointain ? 

Vos holocaustes ne me plaisent point, 

Et vos sacrifices ne me sont point agréables. 

 

C'est pourquoi ainsi parle l'Eternel : 

Voici, je mettrai devant ce peuple des pierres d'achoppement, 

Contre lesquelles se heurteront ensemble pères et fils, 

Voisins et amis, et ils périront.


 

 

 

Christianisme - l'encens

 


Le christianisme, perpétue l'utilisation de l'encens, de plus il fait partie des cadeaux apportés au Christ par les mages, l'or symbolisant sa royauté, la myrrhe symbolisant son humanité, et l'encens (oliban)symbolisant sa divinité. 


Celui-ci est brûlé dans un encensoir, qui est balancé selon l'usage propre à chacun des rites respectifs pour mieux en diffuser dans l'air le parfum . La fumée de l'encens montant vers le ciel symbolise également la prière qui monte vers Dieu


 

 

 

Religion hébraïque - l'encens


Selon les rabbins, c'était la partie du quotidien service du temple qui était le plus aimé par Dieu. La combustion de l'encens était symbolique de la prière du peuple de monter jusqu'à Dieu. L'offre de cet encens a eu lieu après le sacrifice, parce qu'après l'expiation pourrait la communion avec Dieu.


La Bible hébraïque contient de nombreuses allusions aux épices et à leur commerce. Israël est en effet un pont entre l'Afrique et l'Asie, entre les empires du Nil et ceux du Tigre et de l'Euphrate, entre l'Egypte pharaonique et la Mésopotamie assyrienne, babylonienne et perse.

 

L'importance des aromates peut être notée dès la Genèse : la seconde épouse d'Abraham s'appelle Ketourah ("encens" en hébreu) et deux des enfants d'Ismaël, Bashmath et Mibsam, portent un nom dérivé du terme bosem ("épice")


 

 

 

Tradition bouddhique - encens

 


L’offrande d’encens permet d’entrer en bonne relation avec les êtres immatériels. Par ailleurs, elle revêt aussi une fonction purificatrice : les pensées et émotions sont purifiées à travers l'usage de l’encens.


Au Vietnam, l'encens est utilisé pour le culte des ancêtres, qui se pratique généralement à domicile. La fumée qui s'en dégage établit selon la tradition un lien entre les vivants et les morts. Le culte commence par l'allumage des bâtons d'encens sur l'autel, en signe de mise en relation avec les défunts. Viennent ensuite les prières : les bâtons d’encens sont placés entre les deux mains et trois salutations sont alors effectuées. Ils sont ensuite reposés délicatement sur l’autel des ancêtres.


 

 

 

3000 av. J.C.-2100 av. J.C.

 

L’usage domestique de l’encens est attesté en Oman depuis le IIIe millénaire av. J.C. Des fouilles effectuées sur le site de Ra’as al-Jins ont mis au jour un brûle-parfum en grès de forme cubique et reposant sur quatre pieds, qui présente au sein de son réceptacle de la matière brûlée. 

 

 

Dès 2800 avant J.C. 


L’encens était transporté soit au nord de la Mésopotamie, soit à l’ouest de la mer Rouge. Là, il était chargé sur des bateaux à destination de l'Egypte, où il était apprécié comme une offrande digne des dieux.

 


2500 av. J.C.  


Dès l'Ancien Empire égyptien, des pharaons comme Sahourê (XXV° siècle av. J.C.) envoient des navires pour ramener des épices depuis le mystérieux "pays de Pount". La plupart des auteurs l'interprètent comme la corne de l'Afrique, dans la région du cap Gardafui, ou plus rarement comme l'Arabie heureuse.
 


 

1800 av. J.C.


La route de l'encens liait autrefois l'Eypte au Yémen et à l'Inde. Elle fut probablement créée aux environs de 1800 av. J.-C., 


C'est sous le nom de "route de l'encens" qui reliait la corne de l'Afrique et l'Arabie, sources antiques d'aromates, à la Mésopotamie, à l'Egypte et au monde méditerranéen. Mais elle pourrait être bien plus ancienne.

 
Les archéologues en situent le début autour de 1800 av. J.-C., quand les Indiens commencèrent à envoyer de l'encens aux ports d'Arabie et d'Egypte : Cane, Aden et Muza dans le sud et Bérénice, Philotera, Myos Hormos, Leukè Komè et Aila dans le nord. L'encens qui arrivait aux ports d'Arabie était ensuite envoyé par caravane dans le désert jusqu’à Pétra, et de là, à Gaza et à Damas. Celui transitant par les ports d'ةgypte était transporté à Alexandrie, en passant par Coptos.

 


1500 av.J.C.

 

Le Rig-Veda ou Ṛgveda 


Collection d'hymnes (sūkta) sacrés ou encore d'hymnes de louanges de l'Inde antique composés en sanskrit védique. 


Les références les plus anciennes à l'encens dans les Vedas se trouvent dans l'Atharvaveda et le Rigveda. La combustion de l'encens a été suggérée comme moyen médicinal pour créer une atmosphère apaisante ou comme outil de guérison pour la fumigation - pour purifier et nettoyer l'environnement des envahisseurs viraux/bactériens, mais aussi pour nettoyer spirituellement et élever énergétiquement l'espace et ceux qui y vivent. 

 

 

 

De tous les parfums, l'encens est certainement celui qui a le passé le plus prestigieux. On le considérait dans l'Antiquité comme plus précieux que l'or, et la route de l'encens a fait la fortune de plusieurs royaumes arabes


Les Egyptiens, considérés comme les plus grands parfumeurs de l'Antiquité, firent eux aussi un grand usage de l'encens, qui entrait notamment dans la composition du kyphi. Le nom même de l'encens dans l'ancienne langue égyptienne est évocateur. Le mot "netcher" désignait ce qui relevait des dieux ou du divin et c'est le causatif de ce mot qui était utilisé pour dénommer l'encens : "sénetecher" dont une traduction pourrait être : "Ce qui rend divin". 

 

 

 

La plus célèbre de ces expéditions commerciales est certainement celle de la reine d'Egypte antique Hatchepsout (XV° siècle av. J.C.), dont le temple funéraire contient des bas-reliefs qui montrent les différentes richesses ramenées de Pount. Parmi celles-ci, on compte des arbres à encens déracinés et transportés vivants avec leurs feuilles et leurs racines dans des paniers ronds.

 

Le règne d'Hatchepsout

(v. 1508 av. J.C.-v. 1457 av. J.C.)


Sa politique étrangère de la reine se caractérise surtout par des expéditions commerciales. Ainsi, dans le château des millions d'années, les bas-reliefs illustrent une expédition envoyée au Pays de Pount, en l'an VIII/IX du règne : à leur retour, "les navires étaient chargés très lourdement des merveilles (…) du pays divin (…) - de l'or, de l'ivoire, du bois d'ébène, des peaux de panthère, une panthère vivante, une girafe, des parfums et des huiles de sycomore…", mais surtout de l'encens, qui était abondamment utilisé dans les cérémonies du culte. 


Elle se laisse dire par le Dieu Amon : "Je t'ai dopnné Pount tout entier ; la terre du Dieu, elle n'a jamais été foulée ; les échelles de l'encens, on ne les connaissait pas"

(Urkunden des وgyptischen Altertums IV - 344 -6,9)


Les décors sculptés du temple d'Hatchepsout racontent l'histoire de la naissance divine du pharaon. Ils évoquent également une expédition au pays de Pount, un pays exotique situé sur la côte de la mer Rouge.


Les reliefs gravés par Hatchepsout au portique de Deir el Bahari son temple funéraire sur la rive gauche thébaine, et sous la surveillance du chef Parehou et de son éppouse Ati, se poursuit le chargement des arbres à encens, la boswellia, qui seront replantés à Deir el Bahari.

D.M. Dixon (1969)

 

 

 

 

1200 av. J.C.

 


Le Livre des morts des anciens Egyptiens 

Livre pour sortir au jour.


Rouleaux de papyrus, recouverts de formules funéraires, placés à proximité de la momie ou contre celle-ci, dans les bandelettes.

"ش Osiris, puissent mes offrandes de maïs, d'encens et d'eau pure témoigner de ma dévotion envers toi. Que je sois reconnu comme un juste parmi les justes, et que ma vie soit louée par les dieux éternels."


Pyramide d’Ounas 7

ANTICHAMBRE

Mur sud (d’ouest en est)

Fragment 269

376 : Les mots à dire :

"Le feu est allumé, le feu brille,

l’encens est placé sur le feu, l’encens brille.

Ton odeur vient à Ounas, ô encens !

L’odeur de l’Ounas vient à toi, ô encens !"


 

Pyramide d’Ounas 5

PASSAGE ہ LA CHAMBRE SARCOPHAGE

Mur nord (d’ouest en est)

Fragment 200

116 : Salutation, encens !

Salutation, frère divin !

Salutation, celui qui est dans la chair d’Horus !

Grand père, propage ton nom !

Ton odeur est pour Ounas, ton parfum est pour Ounas !

Oeil d’Horus, sois haut, sois grand pour Ounas !

Encens.

 


Pyramide d’Ounas 4

CHAMBRE SARCOPHAGE

Mur nord – Premier registre (d’ouest en est)

Fragment 39

31 : Ounas, prends l’Oeil d’Horus vers lequel il est allé ! 

Je te l’apporte, je te le mets dans la bouche.

Pastille d’encens du Sud et Boulettes d’encens du Nord.

 

 

CHAMBRE SARCOPHAGE

Mur nord – Deuxième registre (d’ouest en est)

Fragment 25

17 : Celui qui va avec son Ka s’en va.

Horus va avec son Ka,

Seth va avec son Ka.

brûlant de l’encens.
 

 

 

1180 av. J.C.


Sous la XXe dynastie (vers 1180 av. J.-C), 

Ramsès III déclare: 

"Vers toi Amon, je conduis Pount,

avec l'encens, pour en entourer ta maison
 


 

 

IV° siècle av. J.C.

 


Les Grecs voient pour la première fois des arbres à encens et des arbres à myrrhe au cours d'une expédition en Arabie entreprise par les partisans d'Alexandre le Grand peu avant sa mort, dans le dernier quart du IV° siècle avant J.-C.


Elle connaît une croissance extraordinaire avec la découverte des vents de mousson à l'époque hellénistique et le commerce des épices devient la source de contacts directs entre les mondes gréco-romain, indien et chinois en parallèle de la route de la soie.
 

 

 

III° siècle av. J.C. - I° siècle av. J.C.

 

 

Entre -270 et -143 (Cleuziou et Tosi 1997). 


Il s’agit d’un contexte domestique, et non pas cultuel ou lié au pouvoir. Cette découverte suggère ainsi un usage commun de l’encens pour des périodes anciennes.


Des autels à encens de tailles variées (de 20 cm de côtés à environ 1 m de haut) ont été retrouvés dans les temples sudarabiques à Shabwa, Raybûn, Marib… Ils étaient employés lors des rites dédiées aux divinités. 


Le commerce de l'encens, et de la myrrhe, d'Arabie du Sud vers la Méditerranée, a prospéré entre le III° siècle avant notre ère et le II° siècle de notre ère. La route de l'encens a servi de canal pour des échanges de biens autres que l'encens ou la myrrhe : épices indiennes, ébène, soie, textiles de qualité. D'Afrique orientale ont circulé également bois rares, plumes, peaux d'animaux, or et esclaves.


 

Callixène poète et historiographe grec de la période hellénistique au III° siècle av. J.-C.

Cirque d'Alexandrie  :

" (…) Des chameaux portaient cent-cinquante kilogrammes d’encens, cent-cinquante kilogrammes de myrrhe, cent kilogrammes de safran, de la cannelle et d’autres épices. (…)"


 

Théocrite (vers 310-vers 250 av. J.-C.) poète grec, auteur de mimes, d'idylles pastorales et de contes épiques. 

Idylle XVII de- Eloge de Ptolémée

..."A peine ses augustes parents sont descendus dans la tombe, que déjà il consacre leur mémoire par des temples où brûle un encens perpétuel. C'est là que leurs traits chéris respirent sur l'or et sur l'ivoire, et que tous les mortels les honorent comme des dieux protecteurs"...

 


Callimaque (305 av. J.C.-240 av. J.C.) poète grec

Hymne à Délos

(trad. E. Cahen, CUF)

"Asteria terre d’autels, terre de prières" (316).

..." Astéria, parfumée d’encens (thuoessa), autour de toi les îles forment cercle, autour de toi font comme un chœur de danse"...

Pendant longtemps, durant l’Antiquité, l’encens aura plus de valeur que l’or

Quant aux célèbres aromates d'Arabie que sont l'encens et la myrrhe, ils sont originaires des deux rives de la mer Rouge.
Pour éviter de payer de lourdes taxes, les chemins ont souvent changés. Les Romains utilisaient quant à eux la voie maritime. Ils passaient par la Mer Rouge pour ne pas donner aux Bédouins de l’or et de l’argent contre des épices ou de l’encens.


 

Arabia felix : l’Arabie heureuse. C’est ainsi que les Romains surnommaient le Sud de la péninsule, région riche et fertile et terre d’origine du précieux boswellia. Il existe diverses variétés de cet arbre, dont la résine extraite n’offre pas les mêmes propriétés olfactives.

 


Relief d'un temple de Karnak :

 

Egypte ancienne - période ptolémaïque (332 av J.-C. -30 av J.-C.)
Le pharaon Ptolémée VIII fait l'offrande de l'encens au dieu Amon et à la déesse Maât

 

 

Strabon (vers 63 av. J.C.-23 ap. J.C.)  géographe et historien grec 

GéographIe - livre ΧV

..."On ne voit personne se ceindre la tête d'une couronne pour offrir aux dieux un sacrifice, de l'encens ou une libation".

 

 


Ovide (43 av. J.C.-17/18 ap. J.C..) poète latin qui vécut durant la période de la naissance de l'Empire romain. 

- Métamorphoses, IV  

..."Depuis la mort funeste de Phaéthon, le dieu dont la main guide les rapides coursiers du jour n'avait point éprouvé, dit-on, de douleur si profonde. Il essaie encore, en redoublant les traits de sa lumière, de ranimer ses membres glacés, d'y rappeler la chaleur et la vie. Mais le Destin jaloux s'oppose à tous ses efforts. Le dieu épanche alors sur le sable, et sur le corps de son amante, un nectar odorant; et, après de longs gémissements : "Du moins, dit-il, tu porteras ta tête vers le ciel" ! En ce même moment, le corps de la Nymphe s'amollit pénétré d'une essence divine, la terre en est parfumée. Un arbre dans son sein étend ses racines, perce la tombe, s'élève et distille l'encens"...

 

- Les Héroïdes

..."je prodigue l'encens, je l'arrose de mes larmes, et la flamme s'étend et brille, comme on la voit s'élever de la libation d'un vin pur"...

 

- Les Pontiques

..."Quand la famille d'Auguste, ses fils et Livie leur mère, sont dans l'allégresse, quand toi-même, père de la patrie et du jeune triomphateur, tu t'associes à cette allégresse, quand le peuple te félicite, et que, dans toute la ville, l'encens brûle sur les autels, quand le temple le plus vénéré offre un accès facile, espérons que nos prières ne resteront pas sans pouvoirs"...
 

 

Le premier arbre à encens aurait poussé sur la tombe de la nymphe Leucothoé, maîtresse d'Hélios (le soleil ou apollon) châtiée par son père Orchamos.

 


 

Pline l’Ancien (23 ap. J.-C. -79 ap. J.C.) écrivain et naturaliste romain du I° siècle.


Histoire naturelle

Livre douze


Traitant des arbres.
 XXX. Du pays de l'encens. - 

(2)  Les forêts d'encens s'étendent dans une longueur de 20 schènes, et dans une largeur de dix. Le schène, d'après l'évaluation d'ةratosthène, vaut 40 stades, c'est-à-dire 5,000 pas ; quelques-uns ont estimé le schène à 32 stades. De hautes collines s'y élèvent, et les arbres qui y naissent spontanément descendent jusque dans les plaines. On s'accorde pour dire que la terre est argileuse, avec des sources rares et nitreuses. Ce pays est limitrophe de celui des Minéens, autre district à travers lequel on porte l'encens par un seul sentier étroit. Les Minéens, les premiers, ont fait le commerce de l'encens, et ils en sont encore les agents les plus actifs; de là vient que l'encens a été appelé minéen. Ce sont les seuls Arabes qui voient l'arbre de l'encens, et encore ne le voient-ils pas tous;

(3) On dit que c'est le privilège de trois mille familles seulement, qui le possèdent par droit héréditaire; que pour cela ces individus sont sacrés; que lorsqu'ils taillent ces arbres ou font la récolte ils ne se souillent ni par le commerce avec les femmes ni en assistant à des funérailles, et que ces observances religieuses augmentent la quantité de la marchandise. Quelques-uns prétendent que le droit de faire la récolte dans les forêts appartient en commun à ces peuples ; d'autres disent qu'il se répartit par un roulement annuel.

 

XXXI. Arbres qui portent l'encens. - 

(1) On n'est pas même d'accord sur la forme de l'arbre. Nous avons fait des expéditions dans l'Arabie, les armes romaines ont -pénétré dans une grande partie de ce pays, et même Caïus César (VI, 31 et 32), fils d'Auguste, lui a demandé du renom : cependant aucun Latin, que je sache, n'a décrit l'apparence de cet arbre. Quant aux Grecs, leurs descriptions varient : les uns ont dit qu'il a la feuille du poirier, plus petite seulement et d'une couleur herbacée; les autres, qu'il ressemble à un lentisque, dont la feuille serait un peu rousse. Quelques-uns ont dit que c'est un térébintbinier, et que le roi Antigone, à qui on en apporta un arbrisseau, en jugea ainsi.

(2)  Le roi Juba (VI, 31), dans est ouvrage adressé au fils d'Auguste, Caïus César, qu'enflammait la renommée de l'Arabie, rapporte que le tronc est tordu, que les branches sont très semblables à celles de l'érable du Pont, et qu'il jette un suc comme l'amandier; qu'on le voit avec ces caractères dans la Carmanie et en ةgypte, contrée où il a été planté par le zèle des Ptolémées. Il est certain qu'il e l'écorce du laurier ; quelques-uns ont dit que la feuille aussi est semblable à celle de cet arbre. Toujours est-il que tels étaient les arbres d'encens à Sardes (XVI, 59) ; car les rois d'Asie prirent aussi le soin d'en faire planter. Les ambassadeurs qui de mon temps sont venus d'Arabie ont augmenté nos incertitudes; ce qui doit nous étonner à juste titre, car on nous apporte des branches de l'arbre d'encens, d'après lesquelles on peut croire que le végétal qui les porte e un tronc uni et sans noeuds.

 

XXXII. Quelle est la nature de l'encens, quelles en sont les espèces. 

(1) On avait la coutume de faire la récolte une fois par an, les occasions de vendre étant moins fréquentes. Aujourd'hui le profit amène à demander une seconde vendange. La première vendange, celle qui est naturelle, se prépare vers le lever de la Canicule, au moment des chaleurs les plus ardentes ; on pratique des incisions là où l'écorce parait le plus gorgée, là où elle est le plus mince et le plus tendue. On dilate la plaie, mais sans rien enlever. il en jaillit une écume onctueuse, qui s'épaissit et se coagule; on la reçoit sur des nattes de palmier quand la nature du lieu l'exige, autrement sur une aire battue alentour. L'encens est plus pur de la première façon, plus pesant de la seconde. On fait tomber avec un instrument de fer ce qui est resté attaché à l'arbre; aussi cette portion est-elle mélangée de fragments d'écorce. La forêt, divisée en lots déterminés, est à l'abri des déprédations, grâce à la probité mutuelle ; personne ne garde les arbres incisés, personne ne vole son voisin.

(2) Mais certes à Alexandrie , où l'on sophistique l'encens, les laboratoires ne sont jamais suffisamment gardés; on appose un cachet sur le caleçon des ouvriers; on leur met un masque sur la tète, ou un réseau à mailles serrées ; on ne les laisse sortir que nus. Tant il est vrai que chez nous les châtiments donnent moins de sûreté qu'on n'en trouve dans ces forêts ! On recueille en automne ce que l'été a produit ; c'est l'encens le plus pur, il est blanc. La seconde vendange se fait au printemps; les écorces ont été incisées en hiver; l'encens sort roux, il n'est pas comparable au premier. Le premier se nomme carphéote, le second dathiate. On croit aussi que celui d'un arbre jeune est plus blanc, et celui d'un arbre vieux plus odorant. Quelques-uns pensent qu'il en vient dans les îles, et qu'il y est meilleur ; Juba nie que les îles en produisent.

(3) L'encens qui est resté suspendu en forme de goutte arrondie, nous l'appelons mâle, bien qu'ordinairement on ne se serve pas de la dénomination de mâle là où il n'y a pas de femelle. On a voulu, par principe religieux, bannir une dénomination empruntée à l'autre sexe. Quelques-uns pensent qu'il est appelé mâle parce qu'il a l'apparence de testicules. On estime le plus mamelonné, forme qu'il prend quand une larme venant à s'arrêter est suivie d'une autre qui s'y mêle. Je lis dans les auteurs que chaque motte d'encens remplissait la main, quand, ayant moins d'avidité, on se pressait moins de récolter. Les Grecs donnent à ces mottes le nom de stagonies (gouttes) et d'atomes, et d'orobies (en forme d'ers) à celles d'un moindre volume.

(4) Nous appelons manne les miettes détachées par le frottement. Cependant, encore aujourd'hui, on trouve des mottes qui pèsent le tiers d'une mine, c'est-à-dire, 28 deniers (101 gr. 996). Alexandre le Grand, dans son enfance, chargeant d'encens les autels avec prodigalité, son précepteur Léonides lui avait dit d'attendre, pour implorer les dieux de cette manière, qu'il eût subjugué les pays produisant l'encens : ce prince, s'étant emparé de l'Arabie, lui envoya 'un navire chargé d'encens, et l'exhorta à implorer les dieux sans parcimonie.

(5) L'encens récolté est apporté a dos de chameau à Sabota (VI, 32,12 ), où une seule porte est ouverte pour cet usage. S'écarter de la route est un crime puni de mort par les lois. Là les prêtres prélèvent, à la mesure , non au poids, la dîme en l'honneur du dieu, qu'ils nomment Subis; il n'est pas permis d'en vendre auparavant ; c'est avec cette dîme qu'on fait face aux dépenses publiques, car le dieu défraye généreusement les voyageurs pendant un certain nombre de journées de marche. L'encens ne peut être exporté que par le pays des Gébanites (VI, 32, 11); aussi paye-t-il un droit à leur roi. Thomma, leur capitale, est éloignée de Gaza, ville de Judée, située sur notre mer (Méditerranée), de 4,436,000 pas, trajet divisé en 65 stations de chameaux. Il y a encore des portions fixes à donner aux prêtres et aux scribes des rois ; en outre, les gardiens, les soldats, les portiers, les employés, se font leur part. Partout où l'on passe il faut payer, ici pour l'eau, là pour le fourrage, pour les stations, pour les divers péages, de sorte que la dépense pour chaque chameau jusqu'à la côte de notre mer monte à 688 deniers (564 fr. 16); là il faut encore payer aux fermiers de notre empire. Aussi la livre du meilleur encens est de 5 deniers (4 fr. 92) ; la seconde qualité, 5 deniers (4 fr. 10); la troisième qualité, 3 deniers (2 f. 46). Chez nous on le falsifie avec des larmes de résine blanche, qui ressemblent beaucoup à l'encens; mais on découvre cette sophistication par les moyens indiqués (XI, 19). On le reconnaît à la blancheur, à la grosseur, à la fragilité, à ce que, mis sur un charbon, il brûle aussitôt, et encore à ce que, loin de se laisser mâcher, il s'émiette.

 

Contenant l'histoire des oiseaux

II. Du phénix. 
II. (I.) 

1 L'Inde et l'Ethiopie produisent surtout des oiseaux de couleurs très diverses, et tels qu'on ne saurait les décrire. Le plus célèbre de tous naît dans l'Arabie : c'est le phénix, si toutefois son existence n'est pas une fable (XIII, 9); il est unique dans l'univers entier, et on ne l'a pas vu souvent. On lui donne la taille de l'aigle, un plumage éclatant comme l'or autour du cou; du reste, pourpre, une queue d'azur entremêle de plumes roses, des crêtes sous la gorge, et une huppe qui pare sa tête. Le premier parmi les Romains qui en ait parlé, et le plus exact, est Manilius, ce sénateur si célèbre par les connaissances qu'il ne devait qu'a lui seul : il dit que personne ne l'a vu mangeant; qu'en Arabie il est consacré au Soleil; qu'Il vit cinq cent neuf ans ; que vieillissant il se construit un nid avec des branches de cannelle et d'encens; qu'Il le remplit de parfums, et qu'il meurt dessus; que de ses os et de sa moelle il naît d'abord une sorte de vermisseau qui devient un jeune oiseau; que d'abord il rend les honneurs funèbres à son prédécesseur; qu'il porte le nid tout entier près de la Panchaïe (VII, 57), dans la ville du Soleil, et qu'il le dépose sur un autel. Le même Manilius expose que la révolution de la grande année s'accomplit avec la vie de cet oiseau; qu'alors une nouvelle période, avec les mêmes caractères, s'ouvre pour les saisons et les astres, et qu'elle commence à midi le jour ou le soleil entre dans le signe du Bélier.


 

 

 

I° siècle


Plutarque (vers 46- vers 125) philosophe, biographe, moraliste et penseur majeur de la Rome antique. Grec d'origine, 

..."La chaleur du vin fait, sur l'esprit, le même effet que le feu produit sur l'encens."...
 

 

 

VI° siècle

 


L'encens fut importé de Chine au VI° siècle, en 552, en même temps que la religion bouddhiste. Le premier écrit qui évoque l’utilisation de l’encens au Japon est le Nihon shoki, un des plus anciens documents historiques de l’histoire du Japon; il mentionne une utilisation de l’encens en 595 lors du règne de l’impératrice Suiko.


Très rapidement après son arrivée au pays du Soleil levant, l’encens se popularisa et se démocratisa sur l’ensemble du territoire. Bien qu’il ne soit pas d’origine japonaise, cela n’empêcha pas un très fort artisanat local d’émerger, et ce, même malgré l’absence de bois adéquat sur le territoire. Les fabricants d’encens japonais étaient donc contraints de faire importer le bois de Chine par bateaux pour pouvoir en fabriquer. Cependant, ce n’est pas ce qui les empêcha de devenir les meilleurs artisans au monde en matière d’encens.

 

Des entreprises datant de plusieurs centaines d’années existent encore comme Baieido ou Nippon Kodo.
 

 

 

Palladius (V° siècle de l’ère chrétienne) auteur d'un traité sur l'agriculture.


"L'Economie rurale"

..."quatre onces de fleurs de jonc odorant et d'aloès hépatique, une once de bon mastic, autant de cannelle et de poivre, une demi-once de spica-nard et une once d'excellente myrrhe et d'encens mâle qui ne soit pas rance."... 
 

 

 

XII° siècle

 


 

Theodore Agrippa D Aubigne (v. 1181-1218) poète français

Extrait 

 

En mieux il tournera l'usage des cinq sens.

Veut-il suave odeur ? il respire l'encens

Qu'offrit jésus en croix, qui en donnant sa vie

Fut le prêtre, l'autel et le temple et l'hostie.
...

 

Extrait 

Oui, je suis proprement à ton nom immortel
...
On t'assommait l'humain, mon sacrifice est tel,

L'holocauste est mon coeur, l'amour le sacrifice,

Les encens mes soupirs, mes pleurs sont pour l'hostie

L'eau lustrale, et mon feu n'est borné ni mortel.
...

 

 

 

XIII° siècle


 

L'arbre à encens cultivé en Chine méridionale fournissait autrefois la matière première des petits bâtons à brûler exportés de Hong Kong vers les confins de l'Asie, jusqu'en Arabie, et qui faisaient sa renommée.

 

L'encens hongkongais a prospéré des siècles durant, sous la dynastie des Song vers le premier millénaire de notre ère, puis des Mong (1368-1644).
 

 

 

XV° siècle

 

François Briand, poète français actif au XV° siècle


Noël

Il est décent que chacun don réponde

Selon celui à qui le don s'adresse.

Donc Melchior, qui est roi de Sabonde

Offrit encens, comme roi de sagesse.

 

 

 

1458

Enluminure Vendeur d'encens 

D'après le Ms Lat 993 fol.104r, 

Biblioteca Estense Universitaria, Modena

Le manuscrit "Tractatus de Herbis"  

Traité de plantes médicinales

Pletario et Bartolomeo Mini

 

 

 

1460

Thomas A Kempis (1380-1471) moine néerlandais du Moyen Âge. 

"Imitation de Jésus-Christ"

..."et tout l'encens du monde offert à ta justice n'a point de quoi répandre une si douce odeur."...

 

 

XVI° siècle

 

 

Gravure médiévale estampe 1543 

Encensoir catholique et encens

 


 

 

 

1575

La récolte de l'encens illustrée 

dans la Cosmographie universelle d'André Thevet (1575), 
vol. 1.

Gallica.BNF.FR


 

 

 


Jean Bertaut (1552-1611) poète français et évêque 


Elégie (1)


La mienne est comparable au feu d'une fournaise

Qui tourne tous les jours une forest en braise :

Et la vostre à celuy qui dessus les autels

Fume d'un peu d'encens au pied des immortels.


 

Joachim du Bellay (vers 1522-1560) poète français 

 

Si fruits, raisins et blés, et autres telles choses 

   ...
"Toi donc, qui de l'encens et du baume n'as point,

Si du grand Jules tiers quelque regret te point,

Parfume son tombeau de telle odeur choisie"...
 


 

XVII° siècle

 

Antoine Godeau (1605-1672) homme de lettres et évêque français.

 

Sur la résurrection de Notre Seigneur

 

Quand le Phénix se brûle au céleste flambeau

Sur un lit précieux d'encens et de cannelle,

Il reprend dans sa cendre une force nouvelle

Et pour lui le cercueil se change en un berceau.
 

 

 

Savinien de Cyrano, dit de Bergerac (1619-1655) écrivain français

(Paris 1619-Paris 1655)

La Mort d'Agrippine

..."Un peu d'encens brûlé rajuste bien des choses"...
 


 

 

Nicolas Boileau (1636-1711) homme de lettres français 


Discours au roi

Grand Roi, si jusqu'ici, par un trait de prudence,

J'ai demeuré pour toi dans un humble silence,

Ce n'est pas que mon cœur, vainement suspendu,

Balance pour t'offrir un encens qui t'es dû ;

Mais je sais peu louer; et ma muse tremblante

Fuit d'un si grand fardeau la charge trop pesante,

Et, dans ce haut éclat où tu te viens offrir,

Touchant à tes lauriers, craindrait de les flétrir. 


 

 

 

1665

Jean-Baptiste Poquelin dit Molière

L'Amour Médecin 1665

..."Les flatteurs, par exemple, cherchent à profiter de l'amour que les hommes ont pour les louanges, en leur donnant tout le vain encens qu'ils souhaitent"...

 

 

1699

François de Salignac de La Mothe-Fénelon, dit Fénelon

 "Les aventures de Télémaque" 1699

..."faites fumer un doux encens en l'honneur de ce dieu..." 

 

 

XVIII° siècle

 

 

Date d'édition :  1720

Parfums et remèdes contre la peste 

dont s'est servi avec tout le succès possible

le P. Léon Augustin employé par le Roi pour guérir les personnes attaquées de la contagion qui régnait en plusieurs endroits du royaume en 1666, 1667, 1668 et 1669...

Éditeur  :  L.-D. Delatour (Paris)


 

 

 

André Chénier (1762-1794) poète français

 


A la France

...
De nos tristes climats pour longtemps ignorée,

Daigne du haut des cieux goûter le libre encens

D'une lyre au coeur chaste, aux transports innocents,

...

 


Ô jours de mon printemps, jours couronnés de rose

...
Ô jours de mon printemps, jours couronnés de rose

De n'offrir qu'aux talents de vertus ennoblis,

Et qu'à l'amitié douce et qu'aux douces faiblesses,

D'un encens libre et pur les honnêtes caresses !

...
 

 

 

Jean-Pierre Claris de Florian (1755-1794) dramaturge, romancier, poète et fabuliste français.


La coquette et l'abeille
...
Faisons grâce, dit-elle, à son aveu sincère :

D'ailleurs sa piqûre est légère ;

Depuis qu'elle te parle, à peine je la sens.

Que ne fait-on passer avec un peu d'encens !
...

 

 

 

XIX° siècle

 

1804

Dictionnaire des sciences naturelles. Tome 3

Auteurs : Frédéric Cuvier (1773-1838)

Editeur : Levrault - Strasbourg


 

 

 

Charles Baudelaire (1821-1867) poète français


Correspondances
...
Ayant l'expansion des choses infinies,

Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,

Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
...

 


Un voyage à Cythère
...
Belle île aux myrtes verts, pleine de fleurs écloses,

Vénérée à jamais par toute nation,

Où les soupirs des coeurs en adoration

Roulent comme l'encens sur un jardin de roses
...

 

 

Bénédiction
...
Et je me soûlerai de nard, d'encens, de myrrhe,

De génuflexions, de viandes et de vins,

Pour savoir si je puis dans un coeur qui m'admire

Usurper en riant les hommages divins !
...

 

 

A une Madone
...
Ex-voto dans le goût espagnol

Et comme tout en moi te chérit et t'admire,

Tout se fera Benjoin, Encens, Oliban, Myrrhe,

Et sans cesse vers toi, sommet blanc et neigeux,

En Vapeurs montera mon Esprit orageux.

...

 

Le parfum


Lecteur, as-tu quelquefois respiré

Avec ivresse et lente gourmandise

Ce grain d'encens qui remplit une église,

Ou d'un sachet le musc invétéré ?

 

Charme profond, magique, dont nous grise

Dans le présent le passé restauré !

Ainsi l'amant sur un corps adoré

Du souvenir cueille la fleur exquise.

 

De ses cheveux élastiques et lourds,

Vivant sachet, encensoir de l'alcôve,

Une senteur montait, sauvage et fauve,

 

Et des habits, mousseline ou velours,

Tout imprégnés de sa jeunesse pure,

Se dégageait un parfum de fourrure.


 

 

 

Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) poètesse française

 

Le rossignol aveugle


Cette haleine d'encens, ce parfum tant aimé,

C'est l'amour qui fermente au fond d'un coeur fermé ;

 


 

Rêve d'une femme


Reprends-donc de ta destinée,

L'encens, la musique, les fleurs ?

Et reviens, d'année en année,

Au temps qui change tout en pleurs ;

 



 

 

 

1805

Sophie Cottin, née Marie Risteau (1770-1807) écrivaine française.

Mathilde, t. 2, 

..."Et peut-être ne fut-elle (Mathilde) jamais plus loin de Dieu que dans ces momens où, entourée de torrens d'encens, de chants divins et d'images sacrées, il lui sembloit que ces parfums, ces voix et ces anges lui répétoient qu'elle ne pouvoit être digne du ciel qu'en demandant aussi la mort de Malek Adhel"... 
 


 

Hermance Lesguillon Nee Sandrin (1812-1882) romancière et poétesse française. 

 


..A Marceline Desbordes-Valmore

 

Oh ! laissez-moi vous parler d'elle !

Elle est soeur de mon âme et d'un écho touchant

Palpite encore en moi sa langue maternelle ;

Je l'aime ! elle est du coeur le plus tendre modèle,

Quand j'étais à l'aurore, elle était mon couchant,

Et lorsque mon rayon fut béni par sa gloire,

Je l'ai chantée ; elle aime mon encens !

Aujourd'hui son beau nom reste dans ma mémoire !

Puisse son souvenir conserver mes accents !

Constant Joseph Desbordes - Marceline Desbordes Valmore 

 


 

 

Louis-Nicolas Ménard (1822-1901) chimiste et homme de lettres français. 

 


Circé

 

Douce comme un rayon de lune, un son de lyre,

Pour dompter les plus forts, elle n'a qu'à sourire.

Les magiques lueurs de ses yeux caressants

Versent l'ardente extase à tout ce qui respire.

 

Les grands ours, les lions fauves et rugissants

Lèchent ses pieds d'ivoire ; un nuage d'encens

L'enveloppe ; elle chante, elle enchaîne, elle attire,

La Volupté sinistre, aux philtres tout-puissants.

 

Sous le joug du désir, elle traîne à sa suite

L'innombrable troupeau des êtres, les charmant

Par son regard de vierge et sa bouche qui ment,

 

Tranquille, irrésistible. Ah ! maudite, maudite !

Puisque tu changes l'homme en bête, au moins endors

Dans nos cours pleins de toi la honte et le remords.

Circe de Kevin Nichols

 

 

 

1843

Alexandre Dumas (1802-1870) écrivain français 

"Fernande"

..."l'encens de la flatterie, formait un nuage vaporeux autour de sa tête resplendissante de jeunesse, étincelante de diamants." ...
 


 

 

Léon Dierx (1838-1912) poète français


La prison
...

"Comme les hauts piliers des vieilles cathédrales,

Ô rêves de mon coeur, vous montez ! Et je vois

L'ancien encens encore endormir ses spirales

A l'ombre de vos nefs, ô rêves d'autrefois !"

...
 


 

 

Charles Marie Leconte de Lisle (1818-1894) poète français, 
Néère
(Études latines, IX)

...

Pour apaiser les Dieux et pour finir mes maux,

D'un vin mûri deux ans versez vos coupes pleines ;

Et sur l'autel rougi du sang pur des agneaux

Posez l'encens et les verveines.

...
 

 

 

1858

Joël Cherbuliez (1806-1870) libraire-éditeur suisse

vol. 8

"En 1606, il fut admis en présence de Henri IV pour lui lire des fragments d'un poème héroïque qu’il composait à sa louange. Le monarque, qui aimait l’encens, l'encouragea à mener son épopée à bonne fin. —"

 

 

1875

Emile Zola (1840-1902) écrivain et journaliste français

La Faute de l'abbé Mouret, 

..."Mouret sentait comme une odeur d'encens chez lui ; il lui semblait parfois, au balbutiement des voix, qu'on disait la messe, en hauté...


 

José-Maria de Heredia (1842-1905) homme de lettres d'origine cubaine

 

Épiphanie

...
C'est ainsi qu'autrefois, sous Augustus Caesar,

Sont venus, présentant l'or, l'encens et la myrrhe,

Les Rois Mages Gaspar, Melchior et Balthazar.

...

 

 

Le réveil d'un Dieu

...
Car sur le lit jonché d'anémone fleurie

Où la Mort avait clos ses longs yeux languissants,

Repose, parfumé d'aromate et d'encens,

Le jeune homme adoré des vierges de Syrie.

...
 


 

 

Laurent Tailhade (1854-1919) polémiste, poète, conférencier pamphlétaire 

 


Funerei Flores


Les nostalgiques citronniers aux feuilles blêmes

S'étiolent et leurs parfums, avec ennui,

Meurent dans le jardin peuplé de chrysanthèmes.

Pour la dernière fois le soleil tiède a lui.

 

Soir des morts ! Glas chargé de pleurs et d'anathèmes :

Le Souvenir s'éveille et reprend, aujourd'hui,

En sourdine, les vieux, les adorables thèmes

Des renouveaux lointains et du bonheur enfui.

 

Le Souvenir marmonne à voix basse. Une cloche

Funéraire, dans le ciel gris où s'effiloche

Maint lambeau d'occident fascé de pourpre et d'or.

 

Et c'est le crépuscule automnal des années

Que d'un encens trop vain fait resplendir encor

La mémoration des corolles fanées.


 


Amédée de Noé, dit Cham , français (1818-1879)
Lithographie
"Quand ils auront achevé de bruler tout leur encens,..."
Musées d'art de Harvard/Musée Fogg, don de WG Russell Allen et Paul J. Sachs


Arthur Rimbaud (1854-1891) poète français


Le mal

...

- Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées

Des autels, à l'encens, aux grands calices d'or ;

Qui dans le bercement des hosannah s'endort,

...

 


Albert Samain (1858-1900) poète symboliste français.

 

Hérode

...

Les colliers ruisselants bruissent, argentins.

Dans l’air ivre, gorgé d’encens asiatiques
...

 

 

Midi

...
Et mon essence unie à l'essence du monde

Court, miroite, étincelle, et se perd, vagabonde,

Ainsi qu'un grain d'encens consumé sur l'autel,

...

 

 

Soir de printemps

...
Caresse aérienne... encens mystérieux...

Urne qu'une main d'ange incline au bord des cieux...

...

 


 

Dans l'air frais du matin...

...
Les Parfums, les Couleurs, la tendresse de vivre,

Le mois vierge baigné de souffles et d'encens,

L'enluminure d'or aux marges du Vieux Livre,

O mon âme, c'est dans ton coeur que je les sens.

...

 


 

1882

Pierre Zaccone (1818-1895) romancier populaire français.

"La Recluse"

"...L'église s'emplit d'un âcre parfum d'encens et de cierges allumés..."

"...c'étaient, plus près, les sueurs humaines que l'air apportait des Artaud, les senteurs fades du cimetière, les odeurs d'encens de l'église, perverties par des odeurs de filles aux chevelures grasses..."

 

 

1897

Franz Eugen Köhler, Les plantes médicinales de Köhler

Arbre à encens. A - branche fleurie

(d'après le dessin de Bentley) Boswellia sacra


 

 

Fernand Khnopff (1858-1921) 

L'encens


 

 

 

XX° siècle

 

 

1906

Pierre Loti (1850-1923) écrivain et officier de marine français.

Les Désenchantées,

"André Lhéry, romancier connu, dépouillait avec lassitude son courrier... Lettres de femmes, pour la plupart, les unes signées, les autres non, apportant à l'écrivain l'encens des gentilles adorations intellectuelles"...

 


 

1908

Henri Barbusse (1873-1935) écrivain, homme politique, scénariste et journaliste français

Editions Albin Michel, Paris, 

L’Enfer

"Un souffle de parfum qu’elle porte, une odeur d’encens et de fleurs, vient à moi, et à ce parfum qui la désigne comme un vrai nom, je la reconnais… —

 


 

L'encens - le cinname et la myrrhe

planche 1

la gazette du bon ton 1914 n°1 édition originale


 


 

 

1924

Marcel Hégelbacher, 

La Parfumerie et la savonnerie

"L’encens, qui était une gomme résineuse, était exclusivement réservé aux cérémonies religieuses... — "

 

 


1929

Julien Green (1900-1998) écrivain américain de langue française, 

 

Leviathan

...
Sans être pieuse, elle aimait à se reposer à Saint-Jude...

Elle avança de quelques pas dans la nef

en tournant le dos à l'autel.

Il flottait encore dans l'air un reste d'encens 

dont elle huma l'odeur une ou deux fois 

avec un plaisir mélancolique. 

Avec cela, l'odeur de l'encens, la chute brûlante

d'une goutte de cire sur une phalange  et le sombre 

et mielleux éclat de l'icône, qui attendait un baiser. 

C'est croire, c'est aimer.
...


 


 

1931

Germaine Bernier (1902-1986) Musicienne, professeur, journaliste, auteure, conférencière canadienne

Revue Le Canada français, Québec, mars 1931.

 


Les grains d'encens


Chaque jour en vivant, nous aimons quelque chose ;

Un sourire, un regard, un baiser, une fleur,

Le ciel d'un matin pur, un crépuscule rose,

Un nuage plus blanc sur un jour de chaleur. 

 

Au fond de la mémoire un souvenir qui chante,

Refleurissant le coeur qui s'en trouve embaumé ;

Un vieux refrain qui berce, un vers qui nous enchante !

C'est souvent ce qu'il faut pour vivre un jour aimé.

 

Et tous ces légers riens qui parfument nos heures

Ont souvent plus de prix, font souvent plus de bien

Que tous les plaisirs fous, les fêtes pas meilleures

Où le bruit seul captive, où le bonheur n'a rien.

 

Et tous ces riens menus, gracieux et fragiles, 

Arrivent jusqu'au coeur, y tombent pour briller

Comme des grains d'encens aux odeurs très subtiles

Qu'on met sur des charbons et qu'on laisse brûler...

 

Aussi, moi qui connais la valeur de ces choses,

J'ai voulu les garder, je veux les retenir : 

Parfums de mes amours et parfums de mes roses, 

Oh ! restez dans mes vers, vous ne pouvez mourir !

 

J'aime tout ici-bas : chaque jour en mon âme

Brûlent des grains d'encens, parce que chaque jour

Un sourire, un regard, un beau vers me réclame ;

Dans un chant, dans un son, je trouve un peu d'amour...

 

Et c'est dans cet encens que viennent les poèmes !

Chaque grain, en brûlant, allume vite un vers !

Et parce que j'adore et que, joyeuse, j'aime,

Aimant, je chanterai demain autant qu'hier !

 

Je chanterai toujours : l'amitié la meilleure,

La joie et le souci, la pluie et le beau temps, 

La lumière du jour, la nuance de l'heure...

Les brumes de l'hiver, le retour des printemps !

 

Je chanterai, pourvu que dans mon chant suprême, 

Viennent encor brûler, tout au fond de mon coeur, 

Les petits grains d'encens qui forment les poèmes,

Brûlant pour la Beauté, chantant sur le Bonheur !


 

 

 

1936

Paul Valéry (1871-1945), écrivain, poète et philosophe français 

Variété III,

..."Je suis parti vers la mer assez éloignée, tenant les copies si précieuses que je venais de recevoir; et le soleil dans toute sa force, la route éblouissante, et ni l'azur, ni l'encens des plantes brûlantes ne m'étaient rien, tant ces vers inouïs m'exerçaient et me possédaient au plus vivant de moi..." 

 

 

1951

Jeanne Cuisinier (1890-1964) ethnologue française.

Danse sacrée

"Fumée, grain, nuage, odeur, parfum d'encens. Les gestes liturgiques des prêtres balinais sont une danse exécutée dans la vapeur de l'encens..." 
 

 

 

1958

Jean Rogissart (1894-1961) écrivain français 

Passantes d’Octobre

Librairie Arthème Fayard, Paris, 

"Quelques hommes seulement prirent part aux obsèques et peu de femmes même, de celles qui profitent de toutes les occasions pour sortir leurs vêtements noirs, leurs toquets de crêpe et qui aiment renifler l’odeur de l’encens"... — 
 


 

1972

Julien Green (1900-1998) écrivain américain de langue française

Samuel Johnson, dans Suite anglaise, 

"La parole de Johnson agit sur lui comme les gestes d’un enchanteur ; elle captiva tout de suite cette âme adoratrice et servile qui cherchait un autel où brûler son encens... —" 
 

 

 

1989

Gérard Delteil (1939) écrivain français,

"Les Huits Dragons de jade"

"Deux hommes vêtus de costumes sombres, le front ceint d'un bandeau blanc, avaient prononcé des paroles incompréhensibles pour le jeune homme, disposé des plaques de jade sur la poitrine de la défunte habillée d'une robe rouge et or, mis quelques grains de riz et ne sapèque dans sa bouche, fait brûler des bâtonnets d'encens et une maison de papier"...

 

 

1993

Bernard Georges Moitessier (1925-1994) navigateur et écrivain français, 

"Tamara ou l'Alliance"

"Les flammes s'élèvent claires et dansent autour du fer, dégageant un parfum de résine qui se mélange à celui des baguettes d'encens plantées en triangle dans le sable"...
 

 

 

Légendes et origines de l’encens

 


Selon une légende ancienne, une reine perdit son royaume suite à l’attaque de ses ennemis. Dans sa fuite, pleurant toutes les larmes de son corps, elle demanda à Dieu un cadeau pour la consoler de la perte de ses enfants et de ses terres. Alors partout où ses larmes coulèrent, des arbres aux gommes odorantes se mirent à pousser. Ce fut l’apparition des arbres à encens. 


L’oliban, l’autre nom de l’encens, correspond aux résines de la famille des arbres boswellia. Ils ne poussent que dans les régions montagneuses et arides d’Afrique, comme en Ethiopie. On les retrouve aussi dans le sud de la péninsule arabique au Yémen ou à Oman.

 

 

 

Symbole de l’encens

 


La fumée légère de l’encens brûlée représente le symbole de l’air, qui est d’une grande importance en alchimie. 

Apporte la confiance en soi, la volonté.

- dans les rites chrétiens comme la symbolisation de l’élévation de l’âme des croyants- 

- montée des prières vers les cieux, au moment où le culte se déroule.

 

 

 

Utilisation de l'encens

 

 

L’art de la récolte : une méthode ancestrale

On retrouve ce parfum dans toute la région du Dhofar, dans les hammams ou à l’entrée des maisons pour accueillir les visiteurs. Le sud d’Oman est, depuis des millénaires, l’un des berceaux de l’encens,  des arbres sacrés poussent partout, du boswellia sacra, l’arbre à encens.

Le tronc blanchâtre de l’arbre cache une véritable mine d’or. Pour l’atteindre, on incise son écorce du tronc blanchâtre de l'arbre. Le liquide qui s’en écoule se transforme lentement en larmes sous l’effet de l’air, de la chaleur et du soleil. On recueille ensuite la sève qu’on laisse reposer quelques jours. On répète cette opération trois fois par an. L’arbre est ensuite "en repos" pendant les 3 années suivantes. Ce savoir-faire connu depuis des millénaires se transmet encore de génération en génération. Les meilleurs arbres peuvent fournir entre 3 et 10 kilos de résine d’encens selon la récolte.

 

 

 

Encens et santé

 

 

- Réduit le stress et l'anxiété, 

- Favorise la relaxation et améliore la qualité du sommeil.

- Lorsqu'il est brûlé, l'encens émet une fumée parfumée qui a un effet calmant sur le système nerveux. 

- Il aide à apaiser l'esprit, à réduire les tensions et à favoriser une sensation de bien-être.

- Il a des vertus anti-inflammatoires et son efficacité sur les douleurs articulaires est connue depuis l'Antiquité.

 

 

L'encens en Parfumerie

 


En parfumerie proprement dite, l'encens est utilisé sous forme d'essence ou d'absolue. Il est utilisé pour son odeur boisée, assez minérale, aux aspects légèrement épicés. De par l'histoire de cette matière et les symboles religieux qui lui sont associés, son usage dans les parfums évoque une certaine religiosité et confère un aspect sacré.

L'encens dans plusieurs créations

 

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13 avril 2024 6 13 /04 /avril /2024 19:41

 

 

1931

Germaine Bernier (1902-1986) Musicienne, professeur, journaliste, auteure, conférencière canadienne

Revue Le Canada français, Québec, mars 1931.

 

Grains d'encens


Chaque jour en vivant, nous aimons quelque chose ;

Un sourire, un regard, un baiser, une fleur,

Le ciel d'un matin pur, un crépuscule rose,

Un nuage plus blanc sur un jour de chaleur. 

 

Au fond de la mémoire un souvenir qui chante,

Refleurissant le coeur qui s'en trouve embaumé ;

Un vieux refrain qui berce, un vers qui nous enchante !

C'est souvent ce qu'il faut pour vivre un jour aimé.

 

Et tous ces légers riens qui parfument nos heures

Ont souvent plus de prix, font souvent plus de bien

Que tous les plaisirs fous, les fêtes pas meilleures

Où le bruit seul captive, où le bonheur n'a rien.

 

Et tous ces riens menus, gracieux et fragiles, 

Arrivent jusqu'au coeur, y tombent pour briller

Comme des grains d'encens aux odeurs très subtiles

Qu'on met sur des charbons et qu'on laisse brûler...

 

Aussi, moi qui connais la valeur de ces choses,

J'ai voulu les garder, je veux les retenir : 

Parfums de mes amours et parfums de mes roses, 

Oh ! restez dans mes vers, vous ne pouvez mourir !

 

J'aime tout ici-bas : chaque jour en mon âme

Brûlent des grains d'encens, parce que chaque jour

Un sourire, un regard, un beau vers me réclame ;

Dans un chant, dans un son, je trouve un peu d'amour...

 

Et c'est dans cet encens que viennent les poèmes !

Chaque grain, en brûlant, allume vite un vers !

Et parce que j'adore et que, joyeuse, j'aime,

Aimant, je chanterai demain autant qu'hier !

 

Je chanterai toujours : l'amitié la meilleure,

La joie et le souci, la pluie et le beau temps, 

La lumière du jour, la nuance de l'heure...

Les brumes de l'hiver, le retour des printemps !

 

Je chanterai, pourvu que dans mon chant suprême, 

Viennent encor brûler, tout au fond de mon coeur, 

Les petits grains d'encens qui forment les poèmes,

Brûlant pour la Beauté, chantant sur le Bonheur !

Germaine Bernier (1902-1986) - Musicienne, professeur, journaliste, auteure - Grains d'encens
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