26 mars 2024 2 26 /03 /mars /2024 21:34

 

 

Mythologie des épices,

Aromates et condiments

 

Le Curcuma - Curcuma longa
 

 

 

Le Curcuma (Curcuma longa), originaire du sud ou sud-est asiatique, le curcuma est le rhizome aromatique d'une plante vivace herbacée du genre Curcuma (famille des Zingibéracées).

L'épice est extraite de ses rhizomes, réduits en poudre

Le curcuma est nommé aussi rhizome de curcuma ; Curcuma long ; Cordyline jaune ; Faux arrow-roo ; arrow-root de l’Inde ; safran du pays (à la Réunion); safran Bourbon ; safran de terre, safran des Indes ; racine de safran ; safran vert ; safran péi ; épice dorée ; souchet des Indes ; souchet de Malabar ; souchet de Babylone ; turmeric ; turmerie sauvage ; talmerital ; terra merita ; terre mérite ; rajanî ; kunkuma ranjani ; yu-chin ; besar ; culcuma (dans certains registres français). 


 

 

 

 

La tige du curcuma possède de nombreux rhizomes ellipsoïdes ou cylindriques, de couleur jaune à orange à l'intérieur.


 

 

Ses larges feuilles, oblongues, lancéolées, sont alternées et réparties en deux rangées. Elles sont uniformément vertes.


 

 

Elle porte des épis serrés de fleurs roses-pourpre stériles, mais le bouturage spontané des rhizomes permet la propagation.


 

 

"Curcuma longa" requiert un grand ensoleillement et un sol très fertile peu humide. Il est particulièrement adapté aux régions soumises à la mousson et aux forêts de feuillus.


Répandu dans le Sud-Est de l'Asie depuis l'Antiquité, le curcuma fait l'objet de nombreuses études scientifiques dans le monde entier, afin de mieux connaître ses propriétés alimentaires et médicales.


Le curcuma représente un enjeu économique pour l'Inde, son premier producteur mondial, ainsi que pour de nombreux autres pays producteurs.


Synonymes du Curcuma longa (Linné 1753) : 

. Curcuma tinctoria Guibourt, Hist. Nat. Drog. Simpl. 2: 208 (1876)

. Curcuma brog Valeton, Bull. Jard. Bot. Buitenzorg, II, 27: 48 (1918)

. Curcuma domestica Valeton, Bull. Jard. Bot. Buitenzorg, II, 27: 31 (1918)

. Curcuma ochrorhiza Valeton, Bull. Jard. Bot. Buitenzorg, II, 27: 45 (1918)

. Curcuma soloensis Valeton, Bull. Jard. Bot. Buitenzorg, II, 27: 46 (1918)


 

 

 

Culture

 

La récolte des rhizomes de curcuma peut commencer quand la tige commence à sécher. Cela se produit environ sept à huit mois après la plantation. 


Les rhizomes sont retirés du sol et ensuite triés et nettoyés à l'eau .

 

 

 

Pollinisation

 

Les fleurs de curcuma est pollinisé par les oiseaux et les insectes
 

 

 

Etymologie du curcuma

 


du sanskrit : kunkuma, ranjani (ce qui donne la couleur)


appellations données au curcuma en sanskrit :

Karkouma en sanskrit "couleur jaune". 

Haridra “Celle qui est jaune” ; 

Gauri “Celle dont le visage est lumineux et scintillant” ;  

Kanchani “La déesse dorée” : 

Aushadhi “La plante”.

Polynésie française (archipel des Gambiers) : ranga ou rega ;

Hébreu : karkom "montagne de Safran"

Arabe d’origine perso-indienne : kourkoum ; 

Ancien persan : kurkum 

Espagnol : cúrcuma ou turmérico (Curcuma longa)

Portugais : curcuma, rizoma dos Índios, açafroeira da Índia, Terra merita

Anglais : turmeric Turmerik, 

Persan : zarchubeh ou zardchubeh  "petit bois jaune" ;
Indonésien : kunyit ;

Chinois : jianghuang ;

Japonais : ukon 

 

Du latin terra merita : terre mérite : talmerital, utilisé au Moyen Âge.

Qui désignait la racine, à cause de sa substance terreuse et parce qu'elle était connue pour avoir de grandes vertus
 



 

 

 

Mythologie du curcuma dans les Iles du Pacifique

 


En Polynésie française, à Mangareva dans l'archipel des Gambiers, Le Dieu  Rao était invoqué et consacré lors de la culture du rega (curcuma longa, re’a Tahiti), une racine dont le pigment jaune était utilisé comme teinture pour les tapa (étoffe végétale).


Le curcuma est également utilisé comme peinture corporelle sur les femmes enceintes et sur les enfants en Polynésie française.


Le curcuma mélangé à de l'eau et associé à de la nourriture, était déposé près des morts. Ce rite était supposé alimenter les morts au cours de leur dernier voyage. 


 

 

 

Mythologie hindoue

 

Dans les lamaseries perchées sur les flancs de l’Himalaya, les robes des moines sont teintées avec du curcuma, et la couleur de cette épice reste ainsi symboliquement attachée à la spiritualité bouddhiste.


En Inde, pendant les fêtes de Divali, le curcuma fait partie des offrandes aux divinités. 


En Inde, le curcuma semble fonctionner comme une onction sacrée. Il est utilisé pour les mariés lors de la cérémonie haldi précédant le mariage, pour les filles entrant dans la puberté et pour les corps des morts. 

Ces utilisations spirituelles du haldi (curcuma) s'étendent aux rituels religieux hindous. Haldi est également appelé le nom d'une cérémonie de pré-mariage. 


Ce rituel concerne les préparatifs des deux mariés, juste avant leur union. La mariée s’entoure de ses amies et de ses proches pour cette cérémonie particulière. Une pâte faite de curcuma, de lait et, dans certains cas, d'eau de rose est appliquée sur le visage des mariés, les pieds, le cou et les mains.

Le curcuma est associé à la pureté, la fertilité et les débuts de bon augure dans la culture hindoue indienne.

 

Juste avant le mariage, la pâte de curcuma est appliquée à la mariée et au marié. Cette cérémonie vise à rendre leur corps et leur esprit purs avant la cérémonie de mariage. 

 

Le tilak, tika, ou pottu

est une marque portée sur le front par des hindous. C'est une marque censée porter bonheur, apposée au cours d'une cérémonie religieuse ou en guise de bienvenue ou bien le tilak indique l'appartenance à un groupe religieux.

La plus ancienne référence au tilak connue provient du Rig-Veda. La déesse Ushas, première épouse du dieu Sûrya, y apparaît portant une marque rouge vif sur le front, symbole du soleil levant.

Traditionnellement, le tilak de couleur rouge est créé à partir d'une poudre de kumkuma (curcuma) séché, mélangée à de la chaux éteinte (hydroxyde de calcium), nommée kumkum.

 

 

bindi. 


Le point rouge, ou bindi, représente l'œil unique et divin et indique ainsi que celui ou celle qui le porte est Hindou. Pour les femmes, il est également une marque de beauté.

Marque, généralement circulaire et de couleur rouge, symbole de prospérité domestique, apposée sur le front, siège de la sagesse dans la tradition hindouiste. (Au nord de l'Inde, il est réservé aux femmes mariées ; ailleurs, chacune peut le porter tel un maquillage.

Le bindi consiste de poudre rouge, nommée sindur, un mélange de curcuma en poudre, de jus de citron vert, de pâte de bois de santal ou autres parfums.


 

 

La pâte de Curcuma est utilisée pour orner les idoles ou mourtis de la divinité dans les cérémonies religieuses. Par exemple, Dieu Vishnou aime être décoré avec de la pâte d'Haldi.


La coloration orange et jaune du Haldi (curcuma) ajoute à sa signification dans la pratique hindoue, le jaune signifiant l'espace entre la chasteté et la sensualité, et le chakra sacré. Orange représente le soleil, le courage et le sacrifice, ainsi que le chakra du plexus solaire.

 

 


Mythologie asiatique


Dans d'autres pays asiatiques (Birmanie, Cambodge, ancienne Cochinchine), il était utilisé en pâte ou en poudre pendant l'accouchement. les corps étaient frottés avec du curcuma.
 

 

 

2600 av. J.C.

 


L'empereur chinois Shen Nong, dont le nom signifie "le laboureur divin", aurait cueilli et goûté lui-même des centaines de plantes pour connaître leurs propriétés médicinales et les répertorier selon leurs vertus pour la santé humaine.


Le curcuma est connu et utilisé depuis longtemps puisque le plus vieux traité de médecine chinoise, le Pen-ts'ao king  ou Shennong bencao jing chinois traditionnel mentionne le curcuma dans le traitement des douleurs articulaires


 

 

 

IV° siècle av. J.C.

 


Le curcuma est cultivé depuis l'Antiquité en Inde. Il est fréquemment mentionné dans la littérature en sanskrit à partir du IV° siècle de notre ère, notamment dans l'Atharva-Véda, texte hindouiste sacré, où il est indiqué  que cette plante peut soigner les malaises cardiaques. Un simple massage à la poudre de Curcuma permettrait en effet d’éviter ce type de problèmes de santé. 


La tradition attribue la paternité de certaines parties à d'autres rishi, tels que Kauśīka, Vaśīṣṭha et Kashyapa.

 

 

 

I° siècle av. J.C.

 


Cléopâtre  (69 av. J.C. - 30 av. J.C.) reine d'Égypte, prenait des bains dans des laits parfumés au curcuma pour conserver sa peau douce et rayonnante.


 

 

 

I° siècle

 

 

A partir du I° siècle après J.C., les Romains partent d’Egypte pour rejoindre l’Inde, importent des épices pour les parfums, les cosmétiques, les médicaments et la cuisine. Le poivre était le plus populaire, avec le gingembre et le curcuma. 

 

 


Pedanius Dioscoride (20/40 ap. J.-C.-vers 90 ap. J.-C.) médecin, pharmacologue et botaniste grec.

Materia Medica.

il décrit : 

"Originaire de l'Inde, il ressemble au gingembre et possède lorsqu'on le mâche les propriétés du safran : son goût est amer et son application produit des effets épilatoires".

 

 

 

XII° siècle

 


Pour le commerce des épices, c'est la côte de Malabar qui  est l'objet de toutes les convoitises. Elle est servie par plusieurs ports, dont les principaux sont Quilon et Calicut. On estime que ce dernier est connu des Chinois à partir du XII° siècle, sous le nom de Nanpiraj. Les marchands s'y procurent du poivre, mais aussi du gingembre, de la noix d'arec, du curcuma et de l'indigo, qu'ils échangent contre des métaux précieux et des porcelaines. 


Calicut doit surtout sa prospérité aux marchands arabes qui soutiennent la montée en puissance des Zamorins et les assistent dans leur expansion territoriale « Dans ce lieu abonde la marchandise de l'Inde entière, de sorte qu'on y trouve quantité de poivre, de laque, de gingembre, de grosse cannelle, de myrobolans et de curcuma.".

Carte des côtes de Malabar et de Coromandel Guillaume Delisle (1675-1726)/Ph. Buache

 


 

 

XIII° siècle

 

A la fin du XIIIème siècle,  Marco Polo (1254-1324) fils de marchands vénitiens et aventurier,  

dans son livre des merveilles du monde

compare le curcuma au safran.


"Il y a une substance végétale possédant les caractéristiques du safran, ainsi que sa couleur, mais qui toutefois n’est pas exactement du safran. Le curcuma est tenu en très haute considération, il est un ingrédient que l’on trouve dans tous leurs mets culinaires, et son prix est élevé"


 


 

 

XVI° siècle

 


Il apparaît dans le Bencao gangmu de Li Shizhen et le 
Le Bencao gangmu


La matière médicale classifiée est une pharmacopée écrite au XVI° siècle 

Par Li Shizhen (1518-1593) médecin naturaliste chinois, et publiée la première fois en 1593, l'année de sa mort. 

et
de Xin Xiu Ben cao 


Préface du Ben cao gangmu


 

 

 

XVII° siècle

 

août 1669

Règlement sur les manufactures 

Teinturiers en laine, art. 5

..." Gaude, cochenille, talmerital, bourre de chèvre"....
 

 

 

18 mars 1671

Instruction générale pour la teinture, art 117

..." Garance, terra merita ou coucoume, gaude, génestrolle"...
 

 

 

Au XVIII° siècle

 


Le curcuma, sous le nom "Terra merita" ou "safran des Indes", est importé en Europe par les grandes puissances navales (Hollande, Royaume-Uni, Portugal et France).

Il est utilisé aussi bien pour ses propriétés colorantes que médicinales.


 

Dictionnaire universel des drogues simples

... ouvrage dépendant de la "Pharmacopée universelle", 3e édition...

Nicolas Lemery (1645-1715). Auteur du texte


 


 

1751 à 1772 

L'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers

Encyclopédie française, Denis Diderot et, partiellement, de Jean Le Rond d'Alembert.

"Safran des Indes

Safran des Indes, (Botan. exot.) Le safran, ou souchet des Indes, est appellé crocus indicus, Arabibus curcuma par Bontius. C'est une petite racine oblongue, tubéreuse, noueuse, de couleur jaune, ou de safran, & donnant la couleur jaune aux liqueurs dans lesquelles on l'infuse; son goût est un peu âcre & amer; son odeur est agréable, approchante de celle du gingembre, mais elle est plus foible.

La plante qui pousse cette racine, est nommée par Bontius, curcuma foliis longioribus & acutioribus; & dans le jardin de Malabar, maniella kua. Tournefort a fait une erreur en la rangeant parmi les especes de cannacorus; M. Linnaeus la caractérise ainsi :

Son calice est formé par plusieurs spates partiales, simples, & qui tombent; la fleur est un pétale irrégulier, dont le tuyau est fort étroit. Le pavillon est découpé en trois parties, longues, aiguës, évasées & écartées. Le nectarium est d'une seule piece, ovale, terminée en pointe, plus grande que les découpures du pétale, auquel il est uni dans l'endroit où ce pétale est le plus évasé. Les étamines sont au nombre de cinq, dont quatre sont droites, grêles, & ne portent point de sommets; la cinquieme, qui est plantée entre le nectarium, est longue, très - étroite, ayant la forme d'une découpure du pétale, & partagée en deux à son extrémité, près de laquelle se trouve le sommet. Le pistil est un embryon arrondi qui supporte la fleur, & pousse un stile de la longueur des étamines, surmonté d'un stygma simple & crochu. Le péricarpe ou le fruit, est cet embryon qui devient une capsule arrondie à trois loges séparées par des cloisons; cette capsule contient plusieurs graines.

La racine du safran des Indes meurit, & se retire de la terre après que ses fleurs se sont séchées. Cette plante est fort cultivée dans l'orient, pour l'usage de sa racine, qui sert à assaisonner la plûpart des mets, ils usent aussi des fleurs pour en faire des pommades dont ils se frottent le corps. On regarde encore le safran des Indes comme un grand remede pour provo<cb-> quer les regles, faciliter l'accouchement, & sur - tout pour la guérison de la jaunisse. Enfin les Indiens l'emploient souvent dans la teinture.

Il y a une autre espece de safran des Indes que l'on surnomme rond, & que les Portugais nomment raiz de safrao: on ne le trouve pas dans les boutiques. C'est une racine tubéreuse, un peu ronde, plus grosse que le pouce, compacte, charnue, chevelue au - dehors, jaune en - dedans. Cette racine étant coupée transversalement a différens cercles, jaunes, rouges, de couleur de safran, elle imite le safran & le gingembre par son goût & son odeur, qui sont cependant plus foibles que dans le curcuma long; elle a aussi les mêmes vertus, mais plus foibles. Cette plante qu'on appelle curcuma radice rotundâ dans l'Hort. malab. a les feuilles, les fleurs & les fruits semblables à la précédente. (D. J.)"....


 

 

 

Au XIX° siècle

 


Sur l'île de La Réunion, le curcuma a été introduit par Joseph Hubert (1747-1825), scientifique, savant réunionnais, botaniste et naturaliste, 

 

 

1815

Charles de Freycinet (1828-1923) homme d'État, écrivain et ingénieur français.

Voyages terres australes

..."La racine du curcuma long est aussi appelée safran des Indes ou de l'Inde. Il ne faut pas craindre d'épicer, même assez fortement, tous les mets; le piment, le gingembre et le curcuma ou safran de l'Inde, sont en général préférables"...
 

 

 

1821

J.-B. Kapeler et J.-B. Caventou.

Ebermaier, Johann Christoph (1768?-1825). Auteur 

Manuel des pharmaciens et des droguistes, ou Traité des caractères distinctifs - Tome 1 , 

..."S'il contient un excès de soude caustique, le savon a une saveur alcaline âcre, et sa dissolution brunit le papier de curcuma et verdit le suc de violettes"... 
 

 

 

1897

Franz Eugen Köhler,

Médizinal-Pflanzen de Köhler

curcuma longa


 

 

 

1979


L'Institut des Arts de Guérison Oriental (OHAI), fondé par le Dr Hong-yen Hsu, est à l'origine de la terminologie des noms communs utilisée par l'IMT depuis 1979 (voir : Sur les noms communs des herbes chinoises).   


C'est sur la base des premiers travaux de l'OHAI qu'ITM a systématiquement utilisé le nom commun curcuma pour désigner le jianghuang et le nom commun curcuma pour désigner l'herbe chinoise yujin .
 

 

 

1982

Marie-Claude Palys (1947) - auteur

 


Le curcuma

 

"Curcuma longa", rhizome aromatique 

Plante vivace, herbacée, zingibéracée.

Safran des Indes ; épice dorée ;

Kanchani ; Aushadhi ; Ranga  

Kourkoum ; Haridra ; Gauri  ;

Souchet de Babylone ; talmerital ; 

Terra merita ; kunkuma ranjani

De larges feuilles, vertes et allongées

Des gracieux épis de fleurs rose-pourpre 

Paradis des oiseaux et insectes

Rhizomes jaune à orange 

Epice extraite, poudre parfumée

Rites et mythologies, 

Tilak, pottu ou Bindi 

La magie des couleurs. 

Jaune, abondance et bonheur, 

Ocre, guérison et prospérité. 

Epice aux mille et une vertus

Condimentaire dans le curry, 

Et médicinal contre le stress,

La douleur et les tumeurs

Miraculeuse et purifiante

Saveur douce et musquée

Arôme muscadé et poivré.

Surnommé "l’épice magique".

C'est Curcuma porte bonheur.


 


 

1993

Amin Maalouf (1949) écrivain libano-français.

Le rocher de Tanios, Grasset, 1993, 

collection Le Livre de Poche, page 51

..."Elle était blême comme un branche de curcuma, on aurait pu lui taillader le visage et les mains, pas une goutte de sang n’en aurait jailli"... 


 

 

 

2000

Jacquemin

..."D’après les missionnaires, le dieu Rao, qui portait le n° 3,« était consacré à une plante appelée ranga dont la fleur est jaune et d’une odeur très pénétrante. Les jeunes gens portaient des tapas colorés en jaune avec cette fleur, durant les jours de débauche"...

 

 

Alain Hannecart (1955) Poète et écrivain français


Epices

"Chez des marchands aux étalages audacieux

Goûtez au poivre noir au safran rouge feu

A la cardamome verte au curcuma orange

D’origines lointaines aux consonances étranges"

 

 


Michèle Corti  - Marcek - poètesse française

 

La chaleur des épices (Souvenirs d'Octave)

...

Le curcuma teinté d’ambre

Illuminait bien des nuits

Et saupoudrait notre chambre

Des lueurs du paradis...

 

 

14/01/22 

Poetry


..."
Plutôt qu'un mets trop fade cucurbitacée

Relèvons nos plats d'un vivace curcuma

Profitons de la vie et faire la java

Manger épicé est bon pour notre santé..."

 

 

 

Signification et symbole du curcuma

 


- Le jaune de la poudre de curcuma symbolise la sainteté (exemple rites indiens)

- La fleur de curcuma , dont les teintes vont du blanc , rose, fuchsia, jaune et même le vert, a Convient à un bouquet de mariée ou pour les décorations. Elle exprime un sentiment et une joie .

- En général, un bouquet de fleurs de curcuma est considéré comme un cadeau joyeux.

 

Utilisation du curcuma

 


Le curcuma est considéré comme un alicament naturel.

Les cultivateurs distinguent la partie centrale du rhizome, appelée curcuma-mère, des "doigts" qui partent de cette racine centrale. 

Le curcuma-mère est davantage utilisé pour ses vertus médicinales, alors que les édoigts" sont plutôt consacrés aux usages alimentaires.

Son arôme est muscadé et poivré. Il possède une saveur douce et musquée. Les meilleurs alliés du curcuma sont le gingembre et le poivre.

Le principe colorant jaune appelé curcumine est l’une de ses principales caractéristiques ce qui lui vaut son surnom de "Safran Bourbon" ou "Safran des Indes".

Les racines sont bouillies, pelées puis séchées au soleil durant une semaine avant d’être moulues pour produire la poudre.

Les racines sont peut communes en Occident car elle sont très dures à moudre.

Le curcuma est un colorant textile et alimentaire

 


Thérapeutiques

D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, le curcuma permettrait de lutter contre les troubles gastriques et diverses inflammations (articulaires et musculaires). 

Le potentiel des propriétés de Curcuma longa dans la prévention du cancer est étudié depuis 1985 avec Kuttan : les résultats de ces expériences in vitro et in vivo sur des souris ont montré une réduction du développement des tumeurs avec les extraits de curcuma et son composant actif, la curcumine.

- Améliorer le syndrome métabolique, 

- La stéatose hépatique non alcoolique, 

- Les maladies cardiovasculaires 

- Certaines maladies inflammatoires chroniques

- Soulager la douleur de l'arthrose et des maladies apparentées. 

 

 

Dans les médecines traditionnelles indiennes 

. Il aide l’organisme à lutter contre le stress et à maintenir l’efficacité des défenses naturelles. 

 


En médecine chinoise, 

Le rhizome de Curcuma longa est traditionnellement utilisé pour traiter les douleurs et les tumeurs supposément induites par le Qi et la congestion sanguine.

 

 

 

Fêtes du curcuma

 

 

 

Pour en savoir plus

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26 mars 2024 2 26 /03 /mars /2024 20:08

 

 

1982

Marie-Claude Palys (1947) - auteur

 


Le curcuma

 

"Curcuma longa", rhizome aromatique 

Plante vivace, herbacée, zingibéracée.

Safran des Indes ; épice dorée ;

Kanchani ; Aushadhi ; Ranga  

Kourkoum ; Haridra ; Gauri  ;

Souchet de Babylone ; talmerital ; 

Terra merita ; kunkuma ranjani

De larges feuilles, vertes et allongées

Des gracieux épis de fleurs rose-pourpre 

Paradis des oiseaux et insectes

Rhizomes jaune à orange 

Epice extraite, poudre parfumée

Rites et mythologies, 

Tilak, pottu ou Bindi 

La magie des couleurs. 

Jaune, abondance et bonheur, 

Ocre, guérison et prospérité. 

Epice aux mille et une vertus

Condimentaire dans le curry, 

Et médicinal contre le stress,

La douleur et les tumeurs

Miraculeuse et purifiante

Saveur douce et musquée

Arôme muscadé et poivré.

Surnommé "l’épice magique".

C'est Curcuma porte bonheur.

 

Marie-Claude Palys (1947) - auteur - Le curcuma
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21 mars 2024 4 21 /03 /mars /2024 17:56

 

 

Mythologie des épices, 

Aromates et condiments


Le Cumin - Cuminum cyminum
 


 

 

Le cumin (Cuminum cyminum), originaire du Proche-Orient ; dans la région du Levant, une région qui comprend les pays bordant la côte orientale de la mer Méditerranée : Liban, Syrie, Palestine, Jordanie, l'Anatolie, la Mésopotamie et une partie de l'Égypte est une plante aromatique herbacée annuelle de la famille des Apiacées (Ombellifères), comme le persil.


Le cumin se plait dans un climat méditerranéen et ensoleillé avec sol peu humide mais riche.


On l’appelle parfois cumin blanc, cumin du Maroc ou faux anis. Il est parfois confondu avec une autre épice, le curcuma.


 

 

 

Le cumin possède une tige fragile ramifiée et des feuilles découpées en de fines lanières ressemblant à celles du fenouil,

 

 

 

Ses fleurs, disposées en ombelles, sont de couleur rose pâle 

 

 

 

La graine du cumin est en fait le fruit de la plante, seule partie comestible. le fruit contient neuf ridules et canaux à huile, avec une touffe de poil, de forme oblongue avec des extrémités allongées.

 

 

 

Le fruit du cumin donne deux petites graines brunes en forme de croissant de lune.

Les tiges et les grappes du cumin sont coupées avant maturité sont ensuite suspendues quelques jours, puis battues comme du blé et les fruits récoltés sont séchés au soleil.

la récolte des graines se fait lorsque les cosses sont brunes

Son arôme est fort avec un goût amer et piquant.


 

 

 

D’autres plantes sont appelées "cumins" :

- Le cumin des prés (carvi - Carum carvi) 

- Le cumin noir (Nigelle - Nigella sativa) 

 

 

Etymologie du cumin 

 


Le cumin est originaire du Levant ; le mot est d'origine sémitique. 
 

Du grec :  Kuminon

Du latin : cuminum 

En mycénien : kumino 

En français : "cumin", "coumin", "comin", "commin". 

Anglais : cumin ; Allemand : Kreuzkümmel ; Espagnol : comino ; Italien : cumino : Arabe : kammuun ; Sanskrit : Jira ou zeera 

 

 

 

Mythologie grecque sur le cumin

 


Lityersès, roi de la cité de Kelainai en Phrygie, fils bâtard du roi phrygien Midas ou fils du roi de Crête Minos rattaché au héros Héraclès, est associé à la récolte des céréales. 

Selon la légende, quand des voyageurs traversaient ses terres il les faisait de gré ou de force travailler avec lui dans ses champs. Parfois il défiait les étrangers pour voir qui était le plus rapide des moissonneurs. Il gagnait toujours et décapitait alors les perdants. Au temps où Héraclès était au service de la reine Omphale il vint sur le domaine de Lityersès et fut défié par celui-ci. 

Héraclès accepta car il voulait délivrer le berger Daphnis que détenait Lityersès. Pendant qu’ils moissonnaient tous les deux, Héraclès chanta une chanson qui assoupit Lityersès. 

Héraclès vainqueur décapita alors Lityersès.

Le souvenir de ce roi se perpétua notamment parmi les moissonneurs de Phrygie, qui chantaient en son honneur pendant qu'ils travaillent.

....

Milon


Que ce moissonneur nous laissait ignorer de jolies chansons !

Comme il sait bien saisir le ton et la cadence ! 

Malheur à toi si la barbe qui ombrage ton menton 

ne t'a pas donné l'expérience. 

A ton tour, écoute cette chanson du divin Lytiersus

Cérès, déesse des blés, protège nos moissons,

féconde nos guérets.

Moissonneurs, liez vos gerbes ; que le passant ne dise pas : 

"Ouvriers négligents, vous ne gagnez pas l'argent

qu'on vous donne."

Que les tuyaux de vos gerbes dorées

regardent le nord ou le couchant ; 

alors vous verrez grossir les grains de vos épis.

Vous qui battez le blé, fuyez le sommeil vers midi ; 

à cette heure le grain plus sec se sépare mieux de la paille.

Moissonneurs, mettez-vous à l'ouvrage

quand l'alouette s'éveille, 

finissez quand elle dort ;

reposez-vous pendant la chaleur du jour.

Amis, heureux le sort de la grenouille ! 

Un échanson ne lui verse pas à boire : elle boit à son aise.

Notre intendant, un peu moins d'avarice,

fais cuire des lentilles. 

Veux-tu blesser tes doigts en découpant

En quatre parts un grain de cumin ?

Voilà Battus, voilà le véritable chant des moissonneurs

que la chaleur altère. 

Pour toi, va raconter ton pitoyable amour

le matin à ta mère éveillée dans son lit.

Théocrite (vers 310 av. J.C. -vers 250 av. J.-C.,  poète grec, - Idylles - Les moissonneurs


 

 

 

Le cumin dans la Bible

 

 

Ésaïe 28:27

Concept des Versets 

On ne foule pas la nielle avec le traîneau, Et la roue du chariot ne passe pas sur le cumin; Mais on bat la nielle avec le bâton, Et le cumin avec la verge.


 

 

 

Ésaïe 28:27

Concept des Versets 

"On ne foule pas la nielle avec le traîneau, Et la roue du chariot ne passe pas sur le cumin; Mais on bat la nielle avec le bâton, Et le cumin avec la verge."

 

 

Matthieu 23:23

"Malheur à vous, maîtres de la loi et Pharisiens, hypocrites ! Vous donnez à Dieu le dixième de plantes comme la menthe, le fenouil et le cumin, mais vous négligez les enseignements les plus importants de la loi, tels que la justice, la bonté et la fidélité : c'est pourtant là ce qu'il fallait pratiquer, sans négliger le reste." 

 

 

 

Mythologie Egyptienne

 


Le cumin était utilisé en ancienne Egypte en guise de poivre et lors de la momification des Rois. 

Les tombeaux des pharaons étaient parsemés de graines de cumin par les membres de leur famille.
 

Les jardins produisaient des herbes médicinales et des épices comme le cumin, la marjolaine, l'anis et la coriandre.


 

 

 

Il y a 5000 ans

 

Le cumin est probablement originaire du bassin méditerranéen, dans la vallée du Nil ou dans l'Anatolie, puisqu'on peut retracer en Égypte son utilisation il y a au moins cinq mille ans. 
 

 

 

1750 av. J.C.

 


Des fouilles au Proche-Orient ont permis d'y découvrir l'existence d'un commerce des épices, il y a déjà plusieurs milliers d'années : en effet, seul le commerce peut expliquer la présence de certaines des épices, qui ont été retrouvées sur ces lieux de fouille.


La première trace écrite d'un tel commerce provient de Mésopotamie : datant de la période de 1750 av-JC, trois tablettes d'argile y ont été retrouvées, sur lesquelles plus de 30 recettes avaient été inscrites. Les épices principales listées sont alors l'ail, le cumin et la coriandre. 


Des épices ont même été retrouvées dans des tombes égyptiennes.


Chez les Égyptiens, le cumin avait des vertus médicinales. Les épices étaient également utilisées comme ingrédients pour les parfums.
 


 

 

1000 ans av. J.C.

 


D'après d'anciens écrits, les Hébreux ont utilisé cette graine de cumin comme monnaie d'échange pour payer des dettes ; 
Le cumin était battu au fléau. 

 


 

 

VII° siècle av. J.C. - V° siècle av. J.C.

 

Dans la Rome antique, le cumin était très précieux et mis sous garde. Il faisait partie des épices recherchés par les explorateurs lors de leurs expéditions vers l'Inde et l'Afrique du Nord, pour la semer dans les jardins royaux. 
 

 

 

IV° - II° siècle av. J.C.

 

 

Théophraste (vers 372 av. J.-C-vers 288 av. J.-C.) philosophe de la Grèce antique ; botaniste et naturaliste, polygraphe ou encore alchimiste.

Les Caractères

Traduction La Bruyère


10. Le pingre


(11) "Offre-t-il un repas aux gens de sa commune, 

Il fait servir les viandes coupées en tout petits morceaux.  

Quand il fait les courses, il rentre sans avoir rien acheté. 

Il défend à sa femme de prêter ni sel, ni lumignon, 

Ni cumin ou origan, ni grains d'orge, bandelettes

ou gâteaux de sacrifice :

c'est que, dit-il, ces petites choses-là, 

ça finit par faire beaucoup, sur l'année..."


 

 

 

Théocrite (vers 310 av. J.C.-vers 250 av. J.-C.) poète grec, 

Idylles


10. Les Moissonneurs


Cérès, déesse des blés, protège nos moissons,

Féconde nos guérets.

Moissonneurs, liez vos gerbes ;

Que le passant ne dise pas : 

"Ouvriers négligents, vous ne gagnez pas l'argent

Qu'on vous donne.
...

Notre intendant, un peu moins d'avarice,

Fais cuire des lentilles. 

Veux-tu blesser tes doigts en découpant 

En quatre parts un grain de cumin?"

Voilà Battus, voilà le véritable chant

Des moissonneurs que la chaleur altère. 

Pour toi, va raconter ton pitoyable amour

Le matin à ta mère éveillée dans son lit.  


 

 

 

I° siècle av. J.C.

 

 

Plutarque (vers 46-125) d'origine grecque, philosophe, biographe, moraliste et penseur majeur de la Rome antique. 

Oeuvres morales

Propos de table (Symposiaque)

Livre IV 

..." Quant à ce que disent quelques-uns, que réplétion est plus à fuir qu'inanition, ce n'est point vrai. ...D'ailleurs il est un fait qui semble vous avoir échappé, à vous autres, partisans du sel et du cumin : c'est que la variété a quelque chose de plus agréable; et ce qui est plus agréable est, aussi, plus appétissant, pourvu qu'on évite l'excès. La variété seconde les désirs du corps"... 
 

 

 

Horace (65 av. J.C.-8 av. J.C.) poète latin 

Satires, épîtres

..."La parole rivale de Timagène écrasa Iarbitas, tandis que celui-ci faisait le bel esprit et s'évertuait à se faire une réputation d'éloquence. On s'égare avec un modèle dont les défauts sont faciles à imiter. Si je venais à pâlir, ils boiraient du cumin, pour être plus pâles encore"...
 

 

 

Pline l’Ancien (23 apr. J.-C.-79), écrivain et naturaliste romain du I° siècle.

Histoire naturelle

Livre vingt

LVII. 

"(1) Le cumin (cuminum cyminum, L.) est très menu; il a quatre ou cinq feuilles dentelées en scie. Le cumin cultivé est d'un grand usage, surtout parmi les remèdes stomachiques. Pilé et pris avec du pain, ou bu avec de l'eau et du vin, il dissipe la pituite, les flatuosités, les tranchées et les douleurs intestinales. Cependant tout cumin rend pâles ceux qui en boivent; du moins on assure que les disciples de Porcius Latron, célèbre parmi les professeurs d'éloquence, imitaient de cette façon la pâleur que leur maître devait à ses études : et, il y a peu de temps, Julius Vindex, ce défenseur de la liberté contre Néron, employa ce moyen pour donner le change à l'empereur, qui voulait sa succession.


(2)  En pastilles ou frais, et dans du vinaigre, le cumin arrête le saignement de nez; appliqué seul, il est bon pour les épiphoras; avec le miel, pour le gonflement des yeux. Chez les enfants en bas-âge il suffit de l'appliquer sur le ventre. En cas d'ictère on le donne dans du vin blanc après le bain. (XV.)Le cumin d'Ethiopie se donne surtout dans l'oxymel, ou en électuaire avec du miel. On pense que celui d'Afrique arrête peu à peu l'incontinence d'urine. Le cumin cultivé se donne, pour les affections du foie, rôti et pilé dans du vinaigre; de la même façon pour les vertiges; pilé dans du vin doux, pour les cas où l'urine est trop âcre; pour les affections de matrice, dans du vin; on applique en outre les feuilles avec de la laine; pour les tumeurs des testicules, rôti et pilé avec du miel, ou avec de l'huile rosat et de la cire."...


 


 

Pétrone écrivain romain du I° siècle 

Vers 60,

Trimalcion

XLIX.

Le cuisinier distrait et les merveilles qui s'ensuivirent 
...
Mais voilà que Trimalcion le scrute

d'un regard qui se fait de plus en plus sévère :  

"Comment, comment, on ne l'a pas vidé ?

Ma parole, il l'a oublié.

Vite, vite, ici le cuisinier !" 

 Le pauvre diable avance et avoue qu'il a oublié...

"Comment, oublié ? crie Trimalcion.

On croirait à l'entendre qu'il a seulement négligé

Le poivre ou le cumin : Habit bas !" 


 

 

 

Celse est un philosophe romain du IIᵉ siècle qui écrivait en grec ancien. 

auteur d’un ouvrage analytique et articulé, 

Discours véritable, rédigé vers 178. 

LIVRE V

XVIII.

2. S'il y a lieu d'attirer la matière au dehors, comme dans l'hydropisie et la pleurésie, au début d'un abcès, ou lorsqu'il existe une suppuration peu abondante, on peut employer ...

...La farine de cumin mêlée avec l'herbe au foulon, et le miel, ...
 

 

 

Quintus Serenus Sammonicus est un érudit romain ayant vécu à la fin du IIᵉ et au début du IIIᵉ siècle de notre ère, auteur d'un poème didactique médical en latin intitulé généralement

De medicina præcepta - Préceptes Médicaux

traduit par M Louis Baudet


XVIII. Contre les digestions difficiles, et autres affections de l’estomac.
...Si l’estomac souffre d’une indigestion, il faut boire de l’écume de mer mêlée avec de l’eau chaude et du poivre. Vous pouvez encore combiner l’écume de mer avec du poivre et du cumin, puis avaler le tout, après l’avoir versé dans quelque aliment cuit...

XXXII. Contre les affections de la vessie; contre le calcul et la rétention d’urine.
Les baies de myrte sauvage mêlées avec du vin, de l’huile et du vinaigre, le cumin frit détrempé dans du vin, la fiente du raimer au vol élevé broyée et arrosée d’oxymel, sont autant de remèdes également regardés comme très salutaires. 

XXXIX. Contre le charbon.
On peut aussi se servir de la fève parente de Pythagore, qu’on aura soin de broyer avec la feuille légère du cumin, ou de farine pétrie avec du levain.
...

 


 

À partir du V° siècle, 

 


En Inde, les marchands offraient des grains de cumin à grignoter pendant que les clients regardaient la marchandise offerte. 

 

 

VII° siècle

 


Paul d'Égine médecin byzantin du VII° siècle

Traité alimentaire du Médecin Hérophile

Extrait

"Janvier.
On pourra, pour tremper les aliments, avoir de la moutarde, du cumin, du garum au vin"

 

 

VIII° siècle - XI° siècle

 

 

Le cumin fait partie des plantes dont la culture est recommandée dans les domaines royaux par Charlemagne dans le capitulaire De Villis

Page du Capitulare de villis vel curtis imperii , chapitre 70
manuscrit médiéval

 


 

 

Dans les harems, en Inde, les femmes fumaient de la cardamome, des clous de girofle et des grains verts de cumin. 


Le cumin, encore pris comme une drogue, était placé dans une feuille d'or ou d'argent repliée et placée dans la joue pour le mélanger à la salive ; 

 

 

 

Au Moyen Âge les épices les plus communes étaient le poivre noir, la cannelle, le cumin, la noix de muscade, le gingembre et le clou de girofle. Toutes ces épices provenaient d'Asie et d'Afrique, ce qui les rendaient extrêmement chères et leur donnait un statut particulièrement prestigieux. Elles étaient utilisées comme monnaie d'échange pour s'affranchir. 

 


 

 

 

XII° siècle

 


 


XII° siècle

 


Hildegarde de Bingen (1098-1179) moniale bénédictine allemande,

1151-1158 

Physica

Le livre des subtilités des créatures divines, les plantes, les éléments, les pierres, les métaux, les arbres, les poissons, les animaux et les oiseaux.

 
"Le cumin (Kumel) est d'une nature modérément chaude et sèche ; chez l'homme qui a des vapeurs, il est bon, utile et sain à manger, de quelque façon que ce soit. Mais il fait du mal à celui qui souffre du cœur, s'il en mange, car il ne réchauffe pas complètement le cœur, qui doit être toujours chaud. 


Chez l'homme en bonne santé, il est bon  à manger, car il lui procure de bonnes dispositions et apporte un léger rafraîchissement à celui qui est trop chaud ; mais il fait du mal à tous ceux qui sont en mauvaise santé et qui en mangent, car il provoque en eux des maladies, sauf chez ceux qui souffrent du poumon.


Si on veut manger du fromage cuit ou rôti ans éprouver de douleur, y ajouter du cumin, et le manger ainsi. Si on éprouve des nausées, prendre une part de cumin, un tiers de poivre, et de l'anis vert, à peu près un quart du cumin ; réduire en poudre ; prendre de la fleur de farine et y mêler la poudre obtenue ; avec du jaune d’œuf et un peu d'eau, faire des petites galettes, les cuire dans un four chaud, ou sous la cendre chaude, et les manger. On peut aussi manger de cette poudre étendue sur son pain, et cela adoucit les humeurs chaudes et froides des entrailles qui provoquent la nausée chez l'homme."

 

 

 

XIIe siècle : "comin" 

Emprunté du latin classique cuminum, du grec kuminon, d'origine sémitique. BOT. Plante herbacée de la famille des Ombellifères, originaire d'Égypte, dont la graine a une saveur aromatique et possède des vertus médicinales"
 


 

 

La diversité et l'omniprésence des épices (cannelle, cédrat, citron, clou de girofle, bigarade, muscade, macis, safran, poivre, gingembre, galanga, mastic, nard, camphre, ambre gris, eau de rose), et les herbes (coriandre, carvi, cumin, menthe, persil, aneth, sésame, rue) est la caractéristique la plus visible de la cuisine arabo-musulmane médiévale classique.

 
 

 

 

XIII° siècle

 

Aldebrandin de Sienne est un médecin italien qui vécut au XIIIᵉ siècle, 
Le régime du corps

commin - cumin

...

...
 


 

 

Le Littré - XIII° siècle.

Berthe aux grands pieds - LXIV.

Sur poivre, sur coumin, sur espices, sur cire

 

 

1268

Étienne Boileau,

Le Livre des métiers, 32

rédigé au temps de Saint Louis vers 1268

"...Il puet vendre poivre, coumin, canele, regulisse et cire qui ne soit pas ouvrée..."

 


Rutebeuf (1245-1285) poète français 

"...Je ne suis pas de ces povres preescheurs, ne de ces povres herbiers qui portent boites et sachez, et si estendent un tapiz, car teiz veut poivre et coumin et autres espices..."
 

 

 

XIV° siècle

 


Boccace (Jean Boccace 1313-1375) écrivain florentin 

 


Décaméron, huitième journée, nouvelle IX : le médecin joué. 

..."Et sachez que ces chambres paraissent un paradis tant elles sont belles ; elles exhalent des parfums non moins agréables que ceux qui sortent des boîtes d’épices de votre boutique, quand vous faites piler le cumin ; il y a des lits qui vous paraîtraient plus beaux que celui du doge de Venise ; c’est là-dessus qu’on va se reposer"... 

 

Contes de Boccace

..."Vous noterez que chacune de ces chambres paraît une chapelle divinement décorée. Il s’en exhale continuellement des odeurs mille fois plus agréables que celle qui sort des boîtes d’épiceries de votre boutique quand vous faites le cumin".


 


 

 

Le Ménagier de Paris

Livre manuscrit d'économie domestique et culinaire rédigé au XIV° siècle.

"Recette de la cominee de poulaille, un ragoût de poule au cumin.

"Mectez le par morceaulx cuire en eaue et ung petit de vin, puiz le frisiez en sain. Puis prenez ung petit de pain, trempez en vostre boullon. Et primo prenez du gingembre et du commin deffait de verjus, broyez et coulez et mectez tout ensemble avec du boullon de char ou de poulaille, et puis luy donnez couleur ou de saffren, ou d'eufz, ou de moyeulx, coulez par l'étamine et filez ou potage après ce qu'il sera trait hors du feu".


 

 

 

XVII° siècle

 

1690

Dictionnaire Universel de Furetière

"Définition ancienne de cumin s. m.
Plante qu'on seme, qui a les feuilles presque semblables au fenouil, qui ne produit qu'une tige, d'où sortent plusieurs branches, & qui pousse sa fleur comme le fenouil en forme de bouquet, qui a force graine. Sa racine est blancheastre, & quasi à fleur de terre. En Latin cuminum, ou cyminum sativum. Quelques-uns appellent ammi, une espece de cumin qui vient d'Ethiopie. Dioscoride descrit un cumin sauvage, qui est une herbe petite & branchuë qui pousse des tiges grêles de la hauteur d'un palme avec quatre ou cinq feuilles menuës & dentelées comme une scie, chiquetées comme celles de gingidium. A la cime de ses branches il produit cinq ou six boutons, au dedans desquels il y a une graine escaillée qui est plus acre au goust que celle du cumin cultivé."


 

 

 

XVIII° siècle

 

 

Joseph de Maistre (1753-1821) : 

"L’indigent ne sème dans son étroit jardin que l’aneth, la menthe et le cumin" 
 

 

 

Le calendrier républicain, ou calendrier révolutionnaire français, est un calendrier créé pendant la Révolution française et utilisé pendant la Première République puis l'Empire jusqu'en 1806 ; il entre en vigueur que le 15 vendémiaire an II (6 octobre 1793).


Le 22e jour du mois de messidor (des moissons) est dénommé jour du cumin, 


généralement chaque 10 juillet du calendrier grégorien.


21-22 juin : Le Soleil correspond au Signe du Cancer


"Quel repos plein d'attraits goûte la Moissonneuse 

Quand aux travaux du Jour succède un doux Sommeil

Cérès par tes présens tu rends la vie heureuse

Jamais on ne les voit s'évanouir au réveil"

 


 

 

Estienne Geoffroy l'aîné (1672-1731) un des plus importants chimistes et médecins français

Traité de la matière médicale 

..."La semence de cette plante, qui est la seule de ses parties que l’on employe en Medecine, aide la digestion & dissipe les vents ; c’est pourquoi quelques-uns la mettent dans le pain & dans les fromages : elle est utile dans la colique venteuse, dans la tympanite & le vertige qui vient d’une mauvaise digestion, soit qu’on le prenne intérieurement, soit qu’on l’applique à l’extérieur. Cependant pour l’usage interne on préfère la graine de carvi à celle de cumin : celle-ci est moins agréable & plus forte, mais on employe préférablement la graine de cumin à l’extérieur"... 
 


 

 

XIX° siècle

 


1842

Nicolas Vassiliévitch Gogol  (1809-1852) romancier, nouvelliste, dramaturge, poète et critique littéraire russe 

"Les Âmes mortes"

"...Le général, après les premières politesses, le conduisit à la vaste console sur laquelle était un plateau chargé de harengs, de caviar frais, d'anchois, de beurre de crème, de triple essence de cumin, de curaçao et de quatre autres liqueurs apéritives..."

 

 


Gustave Flaubert (1821-1880) écrivain français 

Salammbô



..."D’abord on leur servit des oiseaux à la sauce verte, dans des assiettes d’argile rouge rehaussée de dessins noirs, puis toutes les espèces de coquillages que l’on ramasse sur les côtes puniques, des bouillies de froment, de fèves et d’orge, et des escargots au cumin, sur des plats d’ambre jaune".

...


..."Alors il rentrait dans sa tente, buvait un mélange d'orge et de cumin jusqu'à s'évanouir d'ivresse, puis se réveillait au grand soleil, dévoré par une soif horrible"...

 


 

1880

Cumin - Cuminum cyminum

R. Bentley & H. Trimen

Plantes médicinales; 

Londres, Churchill, 1880

 

 

 

1885


Albert Angot - avocat et écrivain français (XIX° siècle —)

Un ami de Gustave Flaubert : Louis Bouilhet, sa vie, ses oeuvres

"Melœnis / ...C’est dans le ténébreux sanctuaire de quelque sorcière escortée d’un renard, au milieu de serpents, d’oiseaux de nuit, de squelettes grimaçants, de coupes pleines de cumin ou des sucs mortels de Colchide." 
 

 

 

Angelo De Gubernatis, né le 7 avril 1840 à Turin et mort le 20 février 1913 à Rome, est un ethnologue, philologue, orientaliste, historien de la littérature et dramaturge italien.

Les légendes du Règne Végétal

Auteur de la "Mythologie zoologique"

Professeur de sanskrit et de mythologie comparée à l'Institut des Études supérieures

à Florence

Tome second

"Cumin. — 

Cette plante a donné lieu à plusieurs équivoques de langage. Nous avons déjà vu que les anciens accompagnaient de malédictions l’acte de semer le basilic...
 On pensait peut-être ainsi éloigner de la plante le mauvais œil, et la faire pousser mieux
...
on maudissait en les semant le basilic et le cumin, deux plantes chères au peuple, et qui ont toutes les deux un caractère presque sacré. 
...
Le professeur Mannhardt nous apprend que, pour garantir le pain aussitôt tiré du four contre le vol des démons de la forêt, on le farcit de cumin. M. Mannhardt explique que le cumin paraît avoir la propriété de retenir le voleur dans la maison avec le pain qu'il voudrait emporter. Mais c’est surtout en Italie, où l’on mange aussi du pain farci de cumin, c'est sur un sol latin qu’une pareille croyance a pu devenir très populaire, et j'ai déjà avancé ‘ que l’équivoque née sur le mot cumin a pu contribuer au développement de cette croyance. On sait que le mot cominus en latin signifie de près ; il me semble probable que dans le mot cwmin (en italien comino) on ait reconnu soit le préfixe cum allié avec le verbe tre, soit un mot analogue à cominus et, par conséquent, le grain qui a la force de retenir. Mme Coronedi-Berti m'écrit qu'à Bologne on donne le cumin aux pigeons, dans l'espoir de les affectionner et de les attacher à la maison, et que, lorsqu'une personne ne veut pas quitter une maison ou une autre personne, on dit d'elle :"On lui aura administré le cumin."

On donne aussi le cumin aux pigeons de Rome. 
...

 

 

Marseille Auguste Barthélemy (1794-1867) poète satirique français.


L'atlas du Voyage du jeune Anacharsis

"...On nous présente d’abord plusieurs espèces de coquillages, les uns tels qu’ils sortaient de la mer ; d’autres cuits sur la cendre ou frits dans la poêle ; la plupart assaisonnés de poivre et de cumin"...
 

 

 

Le cumin au XIX° siècle, était surtout cultivé en Sicile, dans le Midi de la France, sur l’île de Malte. 

 

 

Charles-Victor Langlois (1863-1929) historien français.

..."Ils arrivent dans la grand'rue, richement parée, encourtinée de draps magnifiques, où l'on vendait les épices : poivre, cumin, cannelle, encens alexandrin, anis, grenades, figues, dattes, etc..."

 

 

XX° siècle

 


La culture du cumin s’est déplacée à d’autres régions du monde : l’Inde, l’Iran, la Turquie, le Sri-Lanka, la Chine, l’Amérique centrale.

 

 

1972

Robert Sabatier (1923-2012) écrivain et poète français. 

 "Trois sucettes à la menthe"

"...On avait servi du munster et l'oncle le parfumait de grains de cumin..."

 

 

1979

Jeanne Bourin (1922-2003) écrivaine française

"La Chambre des dames"

..."Il aimait en être le détenteur et distribuer, comme il se doit, de ses propres mains, le poivre, la noix muscade râpée, ou des graines de cumin..."

 

 

1984

Bertrand Visage (1952) romancier et éditeur français 

"Tous les soleils"

..."Alors toute la spirale de l'escalier était enveloppée par l'odeur de cumin de sa chemise de nuit, qui la précédait jusqu'à la grande salle et venait se fondre dans l'effluve oléagineux des sécatifs, de la térébenthine et des pigments broyés."

 

 

Le Monde 1997 

"Extrait du Monde de décembre 1997"

"Servis en qualité de légumes, ils viennent se joindre à la graine, avant d'avoir accepté dans leur traditionnelle troisième eau de cuisson (une pincée de cumin, juste de poivre et de sel) des qu artiers de poulet du genre plutôt sportif celui de Bresse lui semble le moins compromis, mais il espère en débusquer de plus sauvages et des tranches de travers de mouton bouca né au sel, autant dire un semblant de viande." 
 

 

 

Mythes et traditions sur le cumin

 


- En Egypte,  le cumin servait aux médecins et aux sorciers. Il entrait dans la composition de drogues à ingérer.

- Chez les Grecs, le cumin, avec le sel, symbolisait l'amitié. 

- Les romains l'utilisaient pour les services religieux, pour faire fuir les démons, purifier les maisons, marquer les étapes de vie naissance, mariage, mort. 

- Le cumin a toujours été associé à l'avarice parce qu'il était l'épice des riches. Le nom de Marc Aurélius a même été quelquefois remplacé par Cuminus.

- En Allemagne, le cumin servait de gage de fidélité et de symbole pour prouver sa loyauté à son fiancé.

- Au Moyen Âge, un petit sachet de graines porté sur soi protégeait du mauvais sort et des sorcières.

- On croyait que le cumin empêchait la viande de pourrir ou que la coriandre retardait les menstruations. 

- Dans le Piémont, à l'abstention du fiancé, pour assurer sa fidélité, il devait boire un vin au cumin pulvérisé et manger du pain au cumin.

- On croyait que le cumin rendait les amoureux fidèles et empêchait les poules de s’égarer.


 

 

 

Langage et symbole du cumin

 

- Le cumin symbolise l'amitié

mais aussi : Protection ; Fidélité conjugale ; Exorcisme.


 


 

 

Utilisation du cumin

 


Le cumin est une épice pleine de caractère à la fois chaude, amère et sucrée.

La partie consommable de la plante est la graine qui est préalablement séchée, et éventuellement pulvérisée, pour en faire une épice. Il est également possible d'en obtenir des huiles essentielles par distillation.


Culinaires :

Le cumin entre dans le mélange d'épices traditionnelles du Nord de l'Inde, 

Il est très utilisé dans la majorité du nord de la Chine, dans les régions et aujourd'hui beaucoup à Pékin.

On peut retrouver une saveur chaude et épicée dans le cumin, lorsqu'il est chauffé, il révèle des arômes plus amers et poivrés.

Le cumin doit être bien sec et d'une teinte allant du vert kaki au brun. 

Le cumin s'associe parfaitement aux fromages hollandais et peut aussi être consommé en tisanes ou infusions, seul ou en mélange. 

Son goût caractéristique se marie parfaitement avec le poisson, les légumes, la viande. 

On trouve des alcools au cumin, comme la liqueur estonienne Kännu Kukk.

 

 

Thérapeutiques

Connu également pour ses propriétés médicinales, le cumin était autrefois utilisé pour soigner les troubles digestifs.

Médecine traditionnelle chinoise "Utilisé pour tiédir la rate ou réduire les excès de chaud du foie, et améliorer l'appétit".

Très efficace consommé sous forme de tisanes ou d'infusions
Le cumin contient de nombreux bienfaits pour la santé :

. Source de vitamines et minéraux

. Sédatif et calmant 

. Pouvoir antioxydant

. Anti-inflammatoire

. Anti-infectieux : antibactérien

. Vertus digestives

. Diurétique.

 

 

Cosmétiques

Les parfums, puisqu'il entre dans leur composition sous forme d'huile, font eux aussi partie du marché du cumin. 
 

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19 mars 2024 2 19 /03 /mars /2024 21:18

 

 

Pétrone écrivain romain du I° siècle 

Vers 60,

Trimalcion

XLIX.

Le cuisinier distrait et les merveilles qui s'ensuivirent 
...
Mais voilà que Trimalcion le scrute

d'un regard qui se fait de plus en plus sévère :  

"Comment, comment, on ne l'a pas vidé ?

Ma parole, il l'a oublié.

Vite, vite, ici le cuisinier !" 

 Le pauvre diable avance et avoue qu'il a oublié...

"Comment, oublié ? crie Trimalcion.

On croirait à l'entendre qu'il a seulement négligé

Le poivre ou le cumin : Habit bas !" 

Pétrone écrivain romain du I° siècle - Trimalcion XLIX.
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19 mars 2024 2 19 /03 /mars /2024 20:20

 

 

Théocrite (vers 310 av. J.C.-vers 250 av. J.-C.) poète grec, 

Idylles


10. Les Moissonneurs


Cérès, déesse des blés, protège nos moissons,

Féconde nos guérets.

Moissonneurs, liez vos gerbes ;

Que le passant ne dise pas : 

"Ouvriers négligents, vous ne gagnez pas l'argent

Qu'on vous donne.
...

Notre intendant, un peu moins d'avarice,

Fais cuire des lentilles. 

Veux-tu blesser tes doigts en découpant 

En quatre parts un grain de cumin?"

Voilà Battus, voilà le véritable chant

Des moissonneurs que la chaleur altère. 

Pour toi, va raconter ton pitoyable amour

Le matin à ta mère éveillée dans son lit.  

 Théocrite (vers 310 av. J.C.-vers 250 av. J.-C.) - poète grec - Idylles 10. Les Moissonneurs
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18 mars 2024 1 18 /03 /mars /2024 21:09

 

 

La Bible

 

Matthieu 23:23

 

"Malheur à vous, maîtres de la loi et Pharisiens,

hypocrites ! Vous donnez à Dieu le dixième de plantes

comme la menthe, le fenouil et le cumin,

mais vous négligez les enseignements les plus importants

de la loi, tels que la justice, la bonté et la fidélité :

c'est pourtant là ce qu'il fallait pratiquer,

sans négliger le reste." 

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18 mars 2024 1 18 /03 /mars /2024 21:02

 

La Bible

 

Ésaïe 28:27

 

Concept des Versets 

On ne foule pas la nielle avec le traîneau,

Et la roue du chariot ne passe pas sur le cumin

Mais on bat la nielle avec le bâton,

Et le cumin avec la verge.
 

La Bible - Ésaïe 28:27 - Concept des Versets 
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18 mars 2024 1 18 /03 /mars /2024 20:30


 

La Bible 

 

Ésaïe 28:25

 

Concept des Versets 

"N'est-ce pas après en avoir aplani la surface

Qu'il répand de la nielle et sème du cumin;

Qu'il met le froment par rangées,

L'orge à une place marquée,

Et l'épeautre sur les bords ?"

 

La Bible - Ésaïe 28:25 - Concept des Versets 
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16 mars 2024 6 16 /03 /mars /2024 22:43

 

 

Mythologie des épices, 

Aromates et condiments
 


La coriandre - Coriandrum sativum


 

 

La coriandre (Coriandrum sativum) ; Carvi fétide ; Carvi puant ; Carvi testiculaire ; Mari de la punaise ; Persil arabe ; Persil chinois ;

est une espèce de plantes herbacées annuelle de la famille des Apiacées (Ombellifères).

 
Cette plante aromatique cultivée dans les zones tempérées du monde entier,  est employée pour de nombreuses préparations culinaires, particulièrement en Asie, en Amérique latine et dans la cuisine méditerranéenne.


L'origine de la coriandre est incertaine. Elle pousse à l'état sauvage au Proche-Orient et dans le Sud de l'Europe,

 


 

 

 

La coriandre est une plante élancée, ramifiée. Elle peut endurer des températures négatives sur de courtes périodes, en particulier les jeunes plants, cette résistance aux froids diminuant après le développement de la tige. 


La plante est hétérophylle et les feuilles sont alternes. 


Le feuillage et la tige sont verts ou vert clair tirant parfois sur le rouge ou le violet pendant la floraison, glabres, luisants (notamment les faces inférieures des feuilles). 


Les feuilles de coriandre ont une saveur très prononcée, très fraîche, orangée, mais plus amère que la graine, avec des touches légèrement anisées


 

 

 

L'inflorescence, en ombrelles de  petites fleurs, de couleur blanche ou rose-mauve très pâle, L'odeur de la plante est souvent décrite comme fétide, surtout en floraison ou début de fructification.

 

 

 

Les fruits frais sont globuleux, parfois légèrement allongés, verts et dégagent la même odeur que les feuilles. Ils deviennent beiges, puis ocre-brun clair au cours de leur maturation et développent une odeur plus aromatique.

 

 

La coriandre utilisée en cuisine est le fruit tout entier (qui contient la graine). 

En effet le fruit de la coriandre, une fois séché, peut être utilisé entier ou en poudre dans les plats.


 


 

 

Pollinisation de la coriandre 

 


Les fleurs de coriandre sont organisées en ombelles hermaphrodites. Les nectaires floraux sécrétant du nectar attirent les pollinisateurs (abeilles domestiques et pollinisateurs sauvages).


La coriandre est une culture très mellifère !

L’apport de ruches n’est pas indispensable ; cependant le miel de coriandre est très réputé et les apiculteurs sont souvent intéressés pour disposer des ruches dans de grandes surfaces agricoles permettant la production d'un miel monofloral.

Le miel de coriandre est produit un peu partout. 


 


 

Autres espèces de coriandre

également utilisées en cuisine.

 


- "Coriandre longue" ou "coriandre chinoise" (Eryngium foetidum), 


 

-  "Coriandre bolivienne", Papalo (Porophyllum ruderale) 


 

-  "Coriandre vietnamienne, Rau-ram (Polygonum odoratum) 

 


 

 

Étymologie de la coriandre

 

 

La coriandre est du genre féminin 

Issu :

- Du grec κορίανδρον / koríandron ou κορίαννον / koríannon

Koris  "punaise" 
(le fruit vert et frais de cette plante évoque pour beaucoup l’odeur de cet insecte si on l’écrase) 

Andros "homme" 
John Chadwick fait un rapprochement entre la forme mycénienne du mot (κορίαδνον / koriadno/ korijadana et le nom d'Ariane, la fille de Minos.

L'origine mycénienne de la coriandre témoigne de l'existence de relations commerciales entre l'Italie du Sud, la Sicile ou le Latium et les Mycéniens à l'âge du bronze.


Du latin  :coriandrum d’origine méditerranéenne

Anglais : coriander ;

Espagnol : cilantro ;

Grec : kóliandros ;

Hébreu : kusbarah ;

Italien : coriandolo ;

Japonais : koriandā ;

Portugais : coentro ;

Arabe : kasbara


 

 

 

 

La coriandre dans la Bible

 


Exode 16:30-31 : 

"La maison d’Israël donna à cette nourriture le nom de manne. Elle ressemblait à de la graine de coriandre ; elle était blanche, et avait le goût d’un gâteau au miel".


 


 

 

Mythologie Egyptienne : La coriandre

 


La coriandre était utilisée pour l’embaumement des morts pendant l’époque pharaonique


On retrouve la trace de la coriandre dans les tombes des pharaons. 


 

 

 

Mythologie de l'Inde : La coriandre

 


En Ayurveda, elle fut reconnue sous le nom de "Kustumbur"

(signifiant une herbe qui atténue diverses maladies), pour ses propriétés digestives, permettant d’apaiser le feu digestif mais aussi d’apaiser le feu émotionnel. 

 


 

6000 ans av. J.C.

 


Quinze méricarpes desséchés ont été trouvés au niveau Néolithique précéramique B de la grotte de Nahal Hemar  en Palestine, ce qui est peut-être la plus ancienne trace archéologique de coriandre. 


 


 

2000 ans av. J.C.

 


La coriandre semble avoir été cultivée dans la Grèce antique au moins depuis le IIe millénaire av. J.-C. 


Les Grecs l'ont aussi utilisée pour la confection d'onguents et de produits aromatiques à l'usage des temples.


 


 

 

XVI° au XII° siècle av. J.C.

 

 

1550 av. J.C. 

Le plus ancien témoignage de l'utilisation des fruits est un papyrus daté de 1550 av. J.-C. listant des plantes médicinales. 

Environ un demi-litre de méricarpes ont été retrouvés dans le tombeau de Toutankhamon, (1342 av. J.-C.-1324 av. J.-C.,) et leur présence est courante dans d'autres sépultures de l'Égypte antique à cette époque. 


 

 

la coriandre était cultivée, vers le XIV° siècle av. J.-C. 

Sa première utilisation remonte aux égyptiens qui l’utilisaient pour parfumer les galettes de céréales sous Ramsès II, né aux alentours de 1304 av. J.-C. et mort à Pi-Ramsès vers 1213 av. J.-C.


Les Égyptiens antiques avaient compris certaines vertus médicinales de la coriandre (qu’ils se prirent à cultiver sous les règnes des Ramsès), comme nous l’indique le papyrus Ebers.


 

"ko-ri-ja-da-na" se lit dans les inventaires mycéniens d’aromates exhumés à Mycènes et à Pylos sur le continent, à Cnossos en Crète.

Des tablettes en linéaire B provenant de la civilisation mycénienne (grecque) mentionnent la coriandre, en quantité importante, comme offrande rituelle ou comme matière première pour la confection d'onguents et de produits aromatiques à l'usage des temples-palais. Une des tablettes retrouvées à Pylos fait référence à la coriandre comme étant cultivée pour la fabrication de parfums, et elle aurait été utilisée sous deux formes : comme épice pour ses "graines", et pour la saveur de ses feuilles. 


 

 

 

1200 av. J.C.

 


Une grande quantité de coriandre retrouvée dans une couche de l'Âge du bronze ancien à Sitagrí, en Macédoine, 

 Les Hébreux l’utilisaient pour aromatiser leurs galettes 
 

 

 

V° siècle av. J.C.  IV° siècle av. J.C.

 


Hippocrate (460 av. J.-C.-377 av. J.-C.) philisophe et médecin grec du siècle de Périclès, considéré traditionnellement comme le "père de la médecine"

"DU REGIME. LIVRE DEUXIÈME

54. 

La coriandre est chaude et resserrante, elle arrête les rapports aigres ; mangée en dernier lieu, elle est même soporative.

- en raison de ses qualités aphrodisiaques, il la préconisait pour favoriser la procréation" ...


 


 

 

Théophraste (v. 372 av. J.C.-288 av. J.C.) philosophe de la Grèce antique, botaniste et naturaliste, polygraphe ou encore alchimiste.


"Historia Plantarum

livre 1

XI. ...

On doit reconnaître comme gymnospermes beaucoup de plantes potagères : l'aneth, la coriandre, l'anis, le cumin, le fenouil.
...

 

 

 

III° siècle av. J.C.

 

 

Plaute (vers 254 av. J.-C.-184 av. J.C.)  auteur comique latin, le premier des grands dramaturges de la littérature latine, 


"PSEUDOLUS

SCÈNE II. — BALLION, UN CUISINIER, L'ESCLAVE.

Le cuisinier

Écoutez : ...Je ne dresse pas un dîner comme ces marmitons, qui vous apportent sur les plats un pré accommodé, prennent 295 les convives pour des bœufs, les bourrent d’herbes, assaisonnent ces herbes avec d’autres herbes, mettent de la coriandre, du fenouil, de l’ail, du persil, ajoutent de l’oseille, du choux, de la poirée, de la blette, délayent une bonne livre de laser, mêlent avec le tout leur infernale moutarde pilée, qui, tandis qu’on la pile, vous fait pleurer les yeux. ..."

 

 

 


Caton l'Ancien  (234 av. J.-C.-149 av. J.C.) homme politique et un écrivain romain 


"De l’agriculture

119
Recette pour faire l'épityrum, soit blanc, soit noir, soit marbré. Assaisonnez de la manière suivante des olives blanches, noires et bigarrées, après en avoir ôté les noyaux. Coupez-les, mettez-les dans un assaisonnement d'huile, de vinaigre, de coriandre, de cumin, de fenouil, de rue et de menthe.

157
Pour guérir les ulcères des enfants et des jeunes filles, mêlez au chou de la farine d'orge. Si vous voulez couper, laver et faire sécher des feuilles de chou que vous faites digérer dans du sel et du vinaigre, vous obtiendrez un aliment des plus sains. Pour le rendre plus agréable, vous l'arroserez de vinaigre miellé, vous l'aromatiserez de menthe sèche, de rue, de coriandre pilet, et vous y mettrez du sel. ..."


 

 

 

La coriandre fut introduite en Europe Centrale lors de la présence Romaine. Elle était utilisée pour la conservation des viandes avec du cumin et du vinaigre, et pour parfumer leurs pains.

 

 

 

II° siècle av. J.C.

 


Nicandre de Colophon grammairien, poète et médecin grec, du II° siècle av. J.-C., 

"Les Alexipharmaques

Les Alexipharmaka (Αλεξιφάρμακα) sont un poème de 630 vers hexamètres qui évoque les poisons et leurs antidotes. Ces écrits renferment une grande quantité d'erreurs ou de superstitions. De nombreuses espèces végétales, mais aussi animales, sont décrites. Il suit le travail du médecin Apollodorus.


"Le coriandre

..."Quant au funeste breuvage de coriandre si difficile à vaincre , ceux qui ont eu la folie d'en absorber une coupe détestable, frappés d'égarement, se déchaînent en propos triviaux, semblables aux déments, et, tels des Bacchantes en furie, ils hurlent  sur un mode aigu, l'esprit agité d'un transport indomptable...." 

Illustration des Thériaques de Nicandre dans un manuscrit du xe siècle. Constantinople.

 

 

 

I° siècle av. J.-C. 

 

 

Vers le I° siècle av. J.-C. en France, des fouilles archéologiques ont mis en évidence la présence de la coriandre depuis l'Antiquité

 

 

La coriandre occupe une part importante à Rome parmi les épices, et les Romains pour conserver leur viande au frais.

 

 

Virgile, dit "le Cygne de Mantoue" (70 av. J.-C.-19 av. J.C.) poète latin


Le cachat (le moretum)
...

Ce jour-là donc, songeant à quelque menu régal,

 il était entré dans son jardin.

Et tout d'abord creusant légèrement la terre

avec ses doigts,  il en tire quatre gousses d'ail

avec leurs racines fibreuses ; puis il arrache

de grêles chevelures d'ache et la rue roidissante

 et les coriandres tremblantes au fil menu.

 Après avoir fait cette cueillette, il va s'asseoir

près de l'âtre joyeux et réclame à haute voix

un mortier à sa servante. 
...


 

 

 

I° siècle ap. J.C.

 

 

Columelle  (04 ap. J.C.-70 ap. J.C.) agronome romain de la première moitié du Iᵉʳ siècle de notre ère.


De l'agriculture

L'économie rurale

"Livre XI
(14)...Il est d'abord à propos de parler des espèces de graines qu'on peut confier à la terre à deux époques, c'est-à-dire en automne et au printemps. Les graines de chou, de laitue, d'artichaut, de roquette, de cresson alénois, de coriandre, de cerfeuil, d'aneth, de panais, de chervi et de pavot se sèment vers les calendes de septembre ou, mieux encore, en février, avant les calendes de mars ;..."


 


 

 

Pedanius Dioscoride (20/ 40 ap. J.-C.- v. 90 ap. J.-C) médecin, pharmacologue et botaniste grec


M.M. III, 63 

...La coriandre est bonne pour traiter l'érysipèle, les ulcères serpentins (herpes), les inflammations des testicules, les pustules douloureuses la nuit (epinyctis), les ulcères charbonneux (anthrax), les écrouelles (choiras), les abcès (phuma), elle chasse les vers (helmins), augmente la production du sperme et elle est efficace pour soigner les inflammations cutanées (l’épinyctide), mais à haute dose, elle fait perdre la tête..."

Dioscoride conseillait de boire du vin mêlé à de la coriandre pour favoriser la production de sperme." 


 


 

Pline l’Ancien (23 apr. J.-C.-79 apr. J.C.) écrivain et naturaliste romain du I° siècle.


Histoire naturelle (Naturalis Historia),

LXXXII. 

De la coriandre, XXI.

(1) On ne trouve pas de coriandre sauvage; il est constant que la meilleure est celle d'Égypte. Elle a (coriandrum sativum,L.), en boisson et en application, de la vertu contre une seule espèce de serpents qu'on nomme amphiabène ; elle guérit aussi les autres plaies; pilée, les epinyctides, les pustules; pilée et avec du miel ou des raisins secs, toutes les tumeurs et toute les collections; pilée dans du vinaigre, le panus. Quelques-uns, dans la fièvre tierce, en font, avant l'accès, prendre trois graines; on en applique sur le front au plus grand nombre. Il en est qui pensent qu'il est avantageux de mettre de la coriandre sous l'oreiller avant le lever du soleil.

(2)  Verte, elle a de grandes propriétés rafraichissante. Elle guérit, avec du miel on du raisin sec, les ulcères serpigineux, ainsi que les testicules, les brûlures, les charbons, les oreilles; avec du lait de femme, les épiphoras des yeux; les flux de ventre et des intestins, la graine prise dans de l'eau. On la prend en boisson avec de la rue, dans le choléra. La graine expulse les vers intestinaux, prise en boisson avec le suc de la grenade et l'huile. Xénocrate rapporte une chose merveilleuse, si elle est vraie : les règles s'arrêtent un jour chez les femmes qui prennent un grain de la semence; deux jours, chez celles qui en prennent deux, et ainsi de suite, d'après le nombre de grains pris. M. Varron pense qu'avec de la coriandre légèrement pilée, du cumin et du vinaigre, ou empêche toute espèce de viande de se gâter pendant l'été.

 

 

 

II° siècle

 


Celse  philosophe romain du IIᵉ siècle 

TRAITÉ DE LA MÉDECINE.

LIVRE II.

XXVII. 

... Les substances qui rafraîchissent sont, les plantes potagères dont on mange les tiges crues, comme la chicorée et la laitue ; le coriandre, le concombre...


XXXI. 

Les aliments qui sollicitent les urines sont, toutes les plantes odoriférantes des jardins, telles que le persil, la rue, l'aneth, le basilic, la menthe, l'hysope, l'anis, le coriandre, le cresson, ...


XXXIII. 

...Les répercussifs réfrigérants sont, la pariétaire,  le serpolet... les feuilles de coriandre, la jusquiame, la mousse, le chervi, l'ache,... 

 

LIVRE V

..."Après la lentille, on emploie avec succès, contre l'épinyctis, la renouée ou la coriandre verte....


 

 

 

III° siècle

 

 

Quintus Serenus Sammonicus (fin II°-début III° siècle) érudit romain, auteur d'un poème didactique médical en latin intitulé généralement :

De medicina præcepta 

XL. Contre l’érésipèle, la vomique et les scrofules.

...Un cataplasme fait avec la fève tendre 

et la coriandre odorante a la vertu 

d’amollir et de dissiper la tumeur... 
 

 

 

Athénée de Naucratis (v.170-223) érudit et grammairien grec 

...- "Banquet des savans

Chapitre XV
C'est un des principes de Zénon, que "le Sage fera tout bien, et assaisonnera des lentilles avec intelligence." Voila pourquoi Timon de Phlionte a dit : "Ne faites pas cuire de lentilles si vous ne l'avez pas appris en sage".  

Comme s'il étoit impossible que des lentilles fussent cuites autrement que selon la doctrine de Zénon, quit dit : "Jetez dans des lentilles un douzièle de coriandre".-...


 


 


Quintus Gargilius Martialis (III° siècle) écrivain latin 

La coriandre. 

...

De coliandro G. M. (Coriandrum sativum L., famille des Ombellifères / Apiacées)

"La coriandre exerce à n’en pas douter un effet rafraîchissant ; mais ce n’est pas le seul. Galien a très bien vu qu’elle resserre aussi. Cela est confirmé par le fait que la coriandre permet de guérir des maladies qui demeureraient la plupart du temps inguérissables si la seule propriété de cette plante était de refroidir. Lorsqu’on malaxe ensemble de la coriandre, du miel et des raisins secs et qu’on fait avec cette pâte des applications, on peut agir favorablement sur les enflures et les amas de pus. 

C’est principalement aussi grâce à de telles préparations qu’on peut atténuer des douleurs aux testicules. Incorporée à une boisson faite de jus de grenade et d’huile, la coriandre chasse les vers. Les graines de coriandre, prises dans de l’eau, resserrent un ventre relâché. Il n’est pas rare de lire que les fièvres tierces sont repoussées par la prise de trois graines de coriandre, pour autant qu’on les ait ingérées avant l’accès sans les mâcher.

La coriandre fraîche, qu’on place avant le lever du jour sous l’oreiller du malade sans qu’il ne le sache, permet de guérir ces fièvres. Xénocrate nous rapporte un fait étonnant : si une femme a absorbé dans une boisson une graine de coriandre, ses règles s’arrêtent un jour ; si elle a absorbé deux graines, l’arrêt est de deux jours. En réalité, le nombre des jours pendant lesquels les règles disparaissent dépend du nombre de graines qui auront été prises."
 


 

 

IV° siècle

 


Apicius (début du II° siècle), amateur "de bonne chère"

De re coquinaria, livre I, 41

De re coquinaria ou L'Art culinaire est le nom donné à une compilation de recettes culinaires romaines en dix livres constituée à la fin du IV°siècle

...Mentam, rutam, coriandrum,

feniculum, omnia uiridia, ligusticum, piper, mel, liquamen.

Si opus fuerit, acetum addes.


"Prendre de la menthe, de la rue, de la coriandre,

du fenouil, de la roquette, de la livèche, du miel, du garum.

Si cela est nécessaire, ajouter du vinaigre."


 

 

 

Oribase (v. 325-v. 403) médecin grec , notamment de l'empereur romain Julien. 

Il est surtout célèbre pour ses compilations (Synogôgai), basées sur des textes d'Hippocrate et de Galien, avec des citations d'auteurs anciens et des traités de pharmacologie à base de plantes.

 

LIVRE III. 

DES ALIMENTS

2. ALIMENTS ATTENUANTS.

"L'ail, les oignons, le cresson, les poireaux, la moutarde, le poivre, le smyrnium, la pariétaire d'Espagne, l'origan, la calaminthe,, la menthe, l'hysope, le sisymbrium, le pouliot, le thym, le thymbre, si on les mange frais; en effet, à l'état desséché, ces plantes deviennent déjà des médicaments et ne sont plus des aliments; car, en général, tout ce qui tend à devenir sec est plus efficace que ce qui est fleuri, et les plantes qui poussent sur les collines, ou dans des endroits plus ou moins secs, ont plus de vertu que celles qui croissent dans les plaines, les jardins ou les marais. "

 

LIVRE IV.

DES ALIMENTS

4. DU CHOU.
(Tiré de Mnésithée de Cyzique.)

1. Il faut hacher le chou avec un fer aussi tranchant que possible, ensuite le laver et laisser écouler l'eau; on hachera en même temps avec lui de la coriandre et de la rue en quantité suffisante; puis on l'arrosera d'oxymel et on y ajoutera au moins une petite quantité de silphium râpé. 


 

 

 

V° siècle

 


L’Herbarius du Pseudo-Apulée, (Herbarius Apulei), est un herbier artificiel d'origine latine, compilé au V° siècle.
...
"103. La Coriandre

1. Pour les vers intestinaux
La coriandre une fois cuite jusqu'à réduction des deux tiers dans de l'huile, en mettre sur la tête du malade

2. Pour accélérer un accouchement.
Onze ou treize grains de coriandre doivent être attachés avec un fil de toile dans un petit linge propre ; un jeune garçon ou une jeune fille vierge doit les tenir au niveau de la cuisse gauche de la parturiente, près des parties génitales et dès que l'accouchement est terminé, il faut vite les enlever pour ne pas entraîner les intestins

3. Pour les frissons, les fièvres quartes, tierces ou quotidiennes.
Si de la coriandre est proposée le matin, sous nos yeux, par un maraîcher, s'approcher de lui, lui jeter un denier et prendre un bouquet de coriandre mais sans parler. Le porter sur soi jusqu'à l'heure des crises ; quand l'heure est passée sans qu'il soit rien arrivé, jeter le sorir ce bouquet derrière soi ; en marchant sans se retourner : on sera guéri.

4. Pour les puces.
L'eau de cuisson de coriandre est à répandre dans la maison.

Interpolation de Dioscoride, III, 63
Les Grecs l'appellent coriandron ou corion, les Latins coriandrum, les Egyptiens oscium. Tout le monde connaît sa vertu rafraîchissante.

 

 


Rutilius Taurus Aemilianus Palladius, écrivain romain du V° siècle

DE L'ÉCONOMIE RURALE

LIVRE V.

 AVRIL.

Des jardins.

..."Semez encore, à cette époque, les melons, les concombres, les poireaux. Plantez, au commencement du mois, les câpriers, le serpolet et les pieds de colocasie. Semez aussi la laitue, la poirée, la ciboule, la coriandre; la chicorée une seconde fois, pour la manger en été; les courges et la menthe, soit en racines, soit en pieds"...


 

 

 

VIII° siècle

 

La coriandre fait partie des plantes dont la culture est recommandée dans les domaines royaux par Charlemagne dans le capitulaire De Villis (fin du VIII° siècle ou début du IX°).


 

 

 

IX° siècle

 

 

L’école de médecine de Salerne (Schola Medica Salernitana), situé sur la zone côtière du Mezzogiorno en Italie, est la première école de médecine fondée en Europe au Moyen Âge, vers le IXᵉ siècle, et l'une des plus importantes.

 

De coriandre

 

Pour bien digérer, il faut prendre

De la semence de coriandre,

Elle rend l'estomac plus sain, 

Chasse les vers d'un même train,

Et dans le corps retient la viande,

Qui se cuit mieux, et qui s'amende ;

Cette graine dissipe aussi

Les vents qui font peine et soucy :

La plante est d'une odeur mauvaise,

Car elle sent fort la punaise,

Sa graine a meilleure senteur,

Donne à la bouche bonne odeur,

Et souvent avec la dragée,

Pour cet effet est mélangée ;

L'on tient qu'elle rend plus paillards

Les jeunes gens, et les vieillards,

Qu'elle excite aussi la folie,

Et rend la personne affaiblie,

Qui l'oblige à la fin, dit-on,

De faire griller chez Pluton.

 

Confortat stomachum,

ventum removet coriandrium


 


 

 

XI° siècle

 

 

Macer Floridus auteur du XIᵉ siècle 


De viribus herbarum

Traduction M. Mouis Baudet

XXIX. La coriandre.

"La coriandre est une herbe froide qui, suivant Galien, a aussi une certaine âpreté, qui tue les ascarides lombricoïdes et autres vers intestinaux, lorsque, après l'avoir broyée, on la boit avec du vin ou du vinaigre. 

Cette herbe, pilée avec des raisins cuits au soleil et du miel, donne un cataplasme qui dissipe toutes sortes de tumeurs, et particulièrement le gonflement des testicules. 

Sa graine, mise dans l'eau et souvent prise en breuvage, arrête le flux de ventre. 

Broyez de la litharge avec de la céruse ; ajoutez-y du jus de coriandre et du vinaigre avec de l'huile de rose, et vous obtiendrez un précieux onguent qui a la vertu de guérir le feu sacré et les inflammations les plus vives. 

A défaut de ce remède, dont la composition peut paraître peu facile, on se bornera à mêler le suc de la coriandre avec du vinaigre. La mie de pain très blanc, associée au suc de coriandre, donnera aussi un merveilleux topique contre toutes sortes d'inflammations. Ce même suc, mêlé seulement avec de la farine de fève, et appliqué en cataplasme, guérit les scrofules et éteint l'inflammation des pustules. 

Suivant plusieurs auteurs, trois grains de coriandre, pris avant le retour du frisson, ont la vertu de chasser la fièvre tierce. Cette herbe, cueillie avant le lever du soleil et placée sous l'oreiller d'un fébricitant, produit le même effet. Xénocrate a écrit que les règles des femmes tardent à venir autant de jours qu'elles ont mangé de grains de coriandre. Quelques médecins condamnent l'usage trop fréquent de cette herbe ; ils prétendent qu'elle peut causer la mort, ou du moins une infinité de maladies graves."

 

 


 

XIII° siècle

 


Dans De vegetalibus (XIII° siècle), Albert le Grand décrit la coriandre comme anaphrodisiaque.
 

 

 

La diversité et l'omniprésence des épices (cannelle, clou de girofle, etc...), et les herbes (coriandre, cumin etc...) est la caractéristique la plus visible de la cuisine arabo-musulmane médiévale classique.

 

 

 

XIV° siècle

 

 

Bernard de Gordon (XIII°-XIV° siècle) médecin français. Son œuvre la plus connue est le Lilium medicine.

Practica dicta Lilium medicine (5 février 1305).

..."tu le fomenteras de vin de decoction de mente, d'anis et de commin et les semblables et en la fin vous y ferés setones et se les coillons estoyent trop agrandis, tu les emplastreras de jusquiame et de fueilles de coriandre fresche"...

 
 


 

 

Le Ménagier de Paris est un livre manuscrit d'économie domestique et culinaire rédigé au XIV° siècle. Il est attribué à un bourgeois parisien, qui l'aurait écrit à l'intention de sa jeune épouse afin de lui faire connaitre la façon de tenir sa maison et de faire la cuisine

 

217

BROUET BLANC. ...

Et quant l'en aura drécié, si pouldrez par-dessus une espice que l'en appelle coriandre vermeille et des grains de la pomme de grenade avec dragée et amandes friolées, piquées en chascune escuelle sur le bout... 

 

221

Item, ayez deux onces de coriande et de cercuis non confiz, dont l'une couste ung blanc, et soit broyé et destrempé de vin et vertjus, puiz bouly et gecté sur les deux platz.

(Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 221)
 

 

 

XV°- XVI° siècle

 


1401 

Guillaume Testart, apothicaire

Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1401, 


...pour LXVIII livres, un quarteron, de pluseurs espices confictes, prinses et achetées de lui à divers pris pour la Royne (...). C'est assavoir anis et noix confites, sucre rosat, manuchristi, madrien, paste de Roy, pingnolat, dragée perlée, coriande et canelle perlée...
 

 

 

1495, 

André de La Vigne (1470-1526) écrivain français, poète


Le Voyage de Naples

..."tables rondes propices, Combles de vins, d'ypocras et d'espices, De coriandes et d'autres nouveaulx metz"...
 

 

 

1579 -1580

Pietro Andrea Matthioli (ou Mattioli, Matthiole, Matthiolus) est un médecin et un botaniste italien, né le 12 mars 1501 à Sienne et mort vers 1578 à Trente de la peste.

Mattioli (Comm. Diosc., III, c. LXII, p. 451-453) écrit

"le coriandre" , ce qui montre que "coriandre" fut, pour un temps, masculin, au moins dans les publications de savants.

Commentarii, in Libros sex Pedacii Dioscoridis 


 

 

 

Elle fait partie d'une recette de pilules aphrodisiaques de l'Ananga Ranga (Traité hindou de l'amour conjugal écrit en Inde au 16ème siècle). 

 

 

Olivier de Serres (1539-1619) agronome français, auteur 

"Le Théâtre d’Agriculture et mesnage des champs", 


 

 

 

La coriandre qui s'est répandue dans toute l’Europe, fut  importée en Amérique par les Espagnols lors de la conquête.

 

 

XVII° siècle 

 


Claude-Denis Du Four de La Crespelière (1625-1680)personnalité médicale et artistique

Sur la coriandre :

"L’on tient qu’elle rend plus paillard les jeunes gens et les vieillards" , 
 

 

 

Dictionnaire Universel De Furetière (1690)

"Définition ancienne de coriandre s. f.

Herbe aromatique qui porte une graine de même nom, & qu'on enferme dans des dragées. Elle fait bonne bouche après le repas. La plante qui porte la coriandre a sa tige mince & branchuë, d'un palme & demy de haut. Ses feuilles d'enbas sont semblables à celles du capilli Veneris. Sa fleur est blanchastre, d'où sort en forme de grappe une graine ronde & ridée. Toute la plante a une mauvaise odeur, & sent la punaise. Les Anciens ont creu que le jus de coriandre étoit dangereux, & faisoit perdre le sens, & même la vie : mais les Modernes en usent en plusieurs remedes. La manne qui nourrist les Hebreux dans le desert ressembloit à la graine de coriandre. En Latin corion ou coriandrum. Quelques-uns font venir ce mot de koris, qui signifie une punaise, parce que ses feuilles sentent la punaise. D'autres le font venir du mot Grec kori, qui signifie la prunelle des yeux, & de andron, hominum, parce que la coriandre affoiblit la veuë."


 

 

 

XVIII° siècle

 


En 1716, Dom Nicolas Alexandre faisait une sorte d’état des lieux sur cette épineuse question sur la coriandre  : 

..."On a cru fort longtemps qu’elle avait quelque chose de malin, et pour ôter cette prétendue mauvaise qualité, on la macérait dans du vinaigre avant de s’en servir"...
 

 

 

XIX° siècle

 

 

 

1858

Mme la Baronne de Fresne,


Le nouveau langage des fleurs, des dames et des demoiselles ; 

suivi de la Botanique à vol d'oiseau, 1858, page 33

 

Coriandre

 

coriandre. Mérite Caché.— 

Son nom a la signification d’un bien vilain insecte

 (que la poudre Résilie est chargée de détruire) 

car la graine de coriandre a d’abord ce goût détestable, 

qui, en mûrissant, devient un parfum exquis. 

L’art du médecin et du cuisinier ont su utiliser la coriandre,

les uns en font des médecines et les autres des ragoûts ; 

ô coriandre ! que tes mérites sont cachés ! — ..


 


 

1873

Alexandre Dumas (1802-1870) écrivain français 

Grand dictionnaire de cuisine, 

"VESPÉTRO. — Ratafia qui se fait avec de la graine d’angélique, du carvi, de la coriandre, du fenouil, des zestes de citron et d’orange, de l’eau-de-vie et du sucre."
 

 

 

Angelo De Gubernatis (1840-1913) ethnologue, philologue, orientaliste, historien de la littérature et dramaturge italien.

"CORIANDRE. — Il y a apparente contradiction entre lespropriétés qu'Apulée? et Macer Floridus attribuent à cette
herbe. Selon le premier, le coriandre aide les femmes àaccoucher, et délivre des fièvres et des frissons ; selon lesecond, elle arrête les mois des femmes et apporte toute espèce de maux, sans exclure la mort. Voici les recettes
d’Apulée."

 

 

 

1885 


Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain,

romancier et dessinateur romantique français

Alpes et Pyrénées

 

La Loire. — Bordeaux.

Bordeaux, 20 juillet.

 

Mais ce que la Loire a de plus pittoresque et de plus grandiose,

 c’est cette immense muraille calcaire, mêlée de grès, 

de pierre meulière et d’argile à potier, qui borde 

et encaisse sa rive droite, et qui se développe au regard 

de Blois à Tours avec une variété et une gaieté inexprimables, 

....

Il y a là des cavernes profondes où se cachaient jadis 

les faux monnoyeurs qui contrefaisaient

l’E de la monnaie de Tours et inondaient

la province de faux sous tournois. 

Aujourd’hui les rudes embrasures de ces antres sont fermées

par de jolis châssis coquettement ajustés dans la roche, 

et de temps en temps on aperçoit à travers la vitre 

le gracieux profil d’une jeune fille bizarrement coiffée, 

occupée à mettre en boîte l’anis, l’angélique et la coriandre. 

Les confiseurs ont remplacé les faux monnoyeurs.
...


 

 

 

1891


Joris-Karl Huysmans (1848-1907) écrivain et critique d'art français

Là-bas, t. 1, 1891, p. 185

"...Des plats véhéments, assaisonnés à la marjolaine et au macis, à la coriandre et à la sauge ..."
 

 

 

1988


Marie-Claude Palys - auteur 

 

La coriandre 

 

Originaire d’Asie, aromatique

Coriandre ou persil arabe, apiacée

Connue depuis l'Antiquité  ;

Son nom  : du grec koris "punaise", 

"korijadana" aromate de Mycène

 

Des ombelles de petites fleurs blanches 

Les pollinisateurs s'en délectent

Des feuilles d'une belle couleur verte

Saveur ou arôme adorée ou détestée. 

la chaleur et le soleil la font pousser.

 

Ses fruits globuleux verts à jaunâtres, 

De la taille d'un grain de poivre 

Brun clair, lorsqu'ils sont mûrs.

la "Coriandrum sativum" 

Thérapeutique, stimulante et efficace. 

 

Elle parfume aussi l'haleine 

Emblème de la cuisine orientale 

Les  liqueurs, vespreto,bénédictine 

Les semences  : charmes d'amour. 

Coriandre : mérite caché


 

 

 

2002

Jérôme Goust auteur

Fabien Seignobos Illustrateur

persil, coriandre et cerfeuil

Persil, coriandre et cerfeuil forment un trio de fines herbes à la forte personnalité. Ils appartiennent tous trois à la famille botanique des Ombellifères et ont été introduits dans les jardins d'Egypte, de Grèce ou d'Italie dès l'Antiquité.


 

 

 

En 2007, 

Rachel Samoul - auteur

Bouquet de coriandre, 

Recueil de treize nouvelles, préfacé par Albert Memmi, où la coriandre joue un rôle essentiel.


 

 

 

La coriandre dans le langage des fleurs

 

Langage de la coriandre :

Mérite caché. 

Amour ; Santé ; Longévité ; Guérison.


 

 

 

Mythes et traditions sur la coriandre

 

- Chez les mayas, elle était réputée éloigner les mauvais esprits liés au mensonge, de même que chez les celtes.

- En Égypte, on liait ses pouvoirs énergétiques  à ses propriétés digestives et on l'utilisait pour chasser les démons liés aux excès de chair. 

- Les Romains l'associaient à de l'ail pressé pour confectionner un philtre d'amour.

- Au Moyen Âge on jetait une poignée de coriandre au feu pour éloigner les mauvais esprits. 

- La coriandre est considérée comme une plante magique aux propriétés aphrodisiaques,

- Les contes des Mille et Une Nuits vantent leurs vertus stimulantes et aphrodisiaques.

- En Chine la coriandre a la réputation de rendre immortel.

- Dans les pays  arabes elle était partie prenante des rituels d'exorcisme et jouait un rôle important, mélangée avec les résines sacrées tel que l'encens, la myrrhe ou encore le benjoin.


 


 

 

Utilisation de la coriandre

 

 

Alimentaire

. Ce sont principalement les feuilles inférieures qui sont utilisées. De forme dentelée, elles rappellent celles du cerfeuil. Leur goût est frais et très particulier, mais ne plaît pas à tous. Tout comme pour le persil, on peut récolter les brins au fur et à mesure de leur maturation sur le plant, et ce jusqu'à l'apparition de fleurs blanches. 

. Les racines sont surtout utilisées dans la cuisine asiatique, en particulier en Thaïlande. 

. Souvent confondus avec des graines, les fruits de coriandre ont un goût différent de celui des feuilles. Ils sont usuellement utilisés séchés. 

. Entiers, ils parfument les bocaux de cornichons (pickles) ou les liqueurs.

. Moulus, généralement après torréfaction, et associés à des baies de poivre, ils entrent dans la composition de base de poudres Leur parfum est subtilement orangé.

. En huile essentielle elle développe un parfum et un arôme proches de ceux des fruits dont elle est extraite. Elle est utilisée dans la production alimentaire industrielle 


La coriandre entre dans la composition de l'Izarra, de la Chartreuse et de l'eau de mélisse.

Très présente dans la cuisine des pays méditerranéens (soupes, légumes, marinades, pâtisseries), ses feuilles ciselées s'utilisent comme du persil dans les salades et les légumes. Entières, les feuilles décorent une assiette.

Les graines parfument les légumes "à la grecque" ou les conserves au vinaigre, une marinade, des plats de poisson, de viande ou de volaille en sauce.

En Asie, les racines, en particulier en Thaïlande, sont très appréciées en salade !

 


Thérapeutique

La coriandre est inscrite à la Pharmacopée française (liste A : plantes médicinales utilisées traditionnellement) et à la Pharmacopée européenne :

- l'utilisation des fruits est reconnue pour le traitement de troubles digestifs variés (ballonnements épigastriques, lenteur de la digestion, éructations, flatulences) et des colites spasmodiques.

- Elle est de nos jours employée en phytothérapie, en homéopathie, et en aromathérapie. Ce sont principalement ses fruits entiers, ou en poudre, et son huile essentielle qui sont utilisés.  

- La coriandre entre couramment dans la composition des tisanes, 

- La coriandre est réputée stimulante, excitante. C'est l'un des constituants de l'Eau de mélisse des Carmes, un remède cordial et tonifiant.

- Consommée en grande quantité, elle pourrait avoir un effet narcotique. 

- Certaines propriétés ont été mises en évidence par des études in vitro ou chez l'animal. 

- Les graines de coriandre ont des vertus digestives : elles parfument aussi l'haleine et combattent les flatulences.

 

 

Cosmétique

Comme agent de senteur en parfumerie, dans les cosmétiques ou les produits sanitaires.


 

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16 mars 2024 6 16 /03 /mars /2024 22:14

 

 

1988


Marie-Claude Palys - auteur 

 

La coriandre 

 

Originaire d’Asie, aromatique

Coriandre ou persil arabe, apiacée

Connue depuis l'Antiquité  ;

Son nom  : du grec koris "punaise", 

"korijadana" aromate de Mycène

 

Des ombelles de petites fleurs blanches 

Les pollinisateurs s'en délectent

Des feuilles d'une belle couleur verte

Saveur ou arôme adorée ou détestée. 

la chaleur et le soleil la font pousser.

 

Ses fruits globuleux verts à jaunâtres, 

De la taille d'un grain de poivre 

Brun clair, lorsqu'ils sont mûrs.

la "Coriandrum sativum" 

Thérapeutique, stimulante et efficace. 

 

Elle parfume aussi l'haleine 

Emblème de la cuisine orientale 

Les  liqueurs, vespreto,bénédictine 

Les semences  : charmes d'amour. 

Coriandre : mérite caché

Marie-Claude Palys - auteur - La coriandre 
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