Jean François Victor Aicard (1848-1921) poète, romancier et dramaturge français.
Recueil : Les jeunes croyances (1867).
Le printemps donne à tout la vie.
Le printemps donne à tout la vie et la beauté ;
Chaque tige a sa fleur ; chaque fleur est superbe ;
L'azur est souriant. La nature en gaîté
Met des trésors d'amour et de bonheur dans l'herbe !
Dans les arbres, songeurs profonds, germe le fruit :
La joie est par les airs ; tout est gonflé de sève ;
Et ce jour trouble plus le penseur que la nuit,
Car un plus grand mystère entre dans son grand rêve !
Dieu se laisse entrevoir, et sur des arbrisseaux,
Êtres souffrants que nul doux parfum ne console,
Une fleur vient d'éclore, un nid de passereaux :
Encore de l'amour au sein d'une corolle !
Jean François Victor Aicard (1848-1921) poète, romancier et dramaturge français.
Recueil : Les jeunes croyances (1867).
Le printemps me plaît.
Le printemps me plaît... J'erre avec délices
Dans les champs joyeux, avec les moineaux ;
Je contemple tout : les riches calices,
Les insectes d'or et les foins nouveaux.
Ninetta là-bas relève sa robe,
Et, pour passer l'eau, montre son bas blanc :
Par le sang du Christ ! l'homme, roi du globe,
Devant ce pied-là se sent tout tremblant !
Le printemps me plaît... Je dis des folies !
Je suis sérieux, à la fois, et gai.
D'azur et de miel les fleurs sont emplies :
Pour suivre Nina j'ai passé le gué.
Bonjour, Ninetta ! j'éprouve en mon âme,
Dieu me le pardonne ! un trouble connu...
Viens, repasse l'onde en mes bras, ô femme,
Ou livre au ruisseau ton joli pied nu !
Charles Cros (1842-1888) poète et inventeur français.
Le coffret de santal
Les quatre saisons – Le printemps
Au printemps, c’est dans les bois nus
Qu’un jour nous nous sommes connus.
Les bourgeons poussaient vapeur verte.
L’amour fut une découverte.
Grâce aux lilas, grâce aux muguets,
De rêveurs nous devînmes gais.
Sous la glycine et le cytise,
Tous deux seuls, que faut-il qu’on dise ?
Nous n’aurions rien dit, réséda,
Sans ton parfum qui nous aida.
Hermann Karl Hesse (1877-1962) romancier, poète, peintre et essayiste allemand puis suisse.
Poèmes choisis, José Corti, 1994
Pêcher en fleur ("voll Blüten")
Le pêcher sous les fleurs explose,
Toutes ne viendront pas à fruit,
Lumineuse écume de roses
Sur l’azur où la nue s’enfuit.
Fleurs aussi montent mes pensées,
Cent par jour…Laisse-les fleurir,
Laisse, le fruit de ces journées,
C’est le secret de l’avenir.
Il faut des fleurs en abondance.
Innocence et jeux ont leur droit,
Sinon pour nous, ce monde étroit
Serait vide de jouissance.
Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français,
Dans un recueil de chansons publié en 1850 à Montbéliard figure un couplet dédié à la pêche, improvisé par Victor Hugo à la fin d'un repas, à chanter sur l'air de Souvent la nuit quand je sommeille.
La compositrice Pauline Viardot a également utilisé ce poème dans l'une de ses chansons intitulée "Les attraits" mais l'édition de sa partition n'attribuait pas le poème à Hugo et se contentait de la classer "Poésie du XVIII° siècle".
Ce que j'aime
Couplet fait à un dessert
D'attraits ravissants pourvue,
Seule elle réunit tout :
Ses appas charment la vue,
Et chacun vante son goût.
Sa peau, veloutée et fraîche,
Joint toujours la rose au lis ;
Ce pourrait être Phyllis
Si ce n'était une pêche.