Le poème "La Victoire" écrit et déclamé par Mme Pascal Cazalis sera couronné par la Société Archéologique Scientifique et Littéraire de Béziers. Il est extrait du livre "Ecrit dans l’Ombre", Sommières 1918-1933
La Victoire
Elle sourit enfin aux combattants du Droit,
Dont les yeux éblouis regardent avec foi,
Dans un ciel empourpré, se dresser la Victoire !
O soldats, ô guerriers, c’est à ne pas y croire !
Ses ailes faisant l’arc sont le dais glorieux
Sous lequel passeront les hommes valeureux,
Ses bras sont surchargés de branches et de palmes
Qu’elle laisse tomber, sur leurs pas, lourds et calmes.
Elle marche en avant des troupes en renom,
Et sa force indomptée arrête le canon.
Son regard lumineux découvre tout l’espace,
En un rite sacré son geste plein d’audace
Fait surgir à nos yeux les pays reconquis ;
Sur l’Alsace debout plane un frisson exquis !
C’est le souffle vainqueur qui traverse la France,
Strasbourg, Metz et Colmar, voici la délivrance !
Dans le cri frémissant des peuples libérés,
La Victoire a mêlé ses hymnes préférés.
Sa grande voix s’étend jusqu’aux confins du monde,
Le Rhin qui vient à nous roule plus fort son onde,
L’ennemi terrassé mesure avec effroi
L’écroulement total du rêve de son roi,
L’humanité sauvée acclame la lumière,
Et les femmes en pleurs achèvent leur prière.
Venez, tous les soldats, venez vous apaiser,
La Victoire, aujourd’hui, vous donne son baiser.
Vous avez mérité l’heure d’apothéose,
Sur chacun de vos fronts, sa lèvre en feu se pose
Pour vous dire « merci » d’avoir voulu mourir,
D’avoir beaucoup souffert pour la reconquérir.
La traîne de sa robe a bravé la mitraille,
Ainsi que les drapeaux, elle a vu la bataille,
Dans le sang des martyrs, elle a rougi ses pieds ;
Sur sa tête, pourtant, sont restés les lauriers !
Peuples ! pour l’escorter servez-vous du délire,
De l’histoire écrivez une page à relire ;
Et vous aussi, debout, debout, ô tous les Morts !
Pour vivre l’Epopée animez-vous encore !
Vous, qui fûtes fauchés aux jours des hécatombes,
En ce jour triomphant, quittez un peu vos tombes.
Dans l’air impondéré, montez en unisson,
Vous avez une part de la riche moisson !
Et le long défilé suit la route guerrière,
Les troupes ont repris toute leur foi première,
La race délivrée en sa noble fierté
De la Mère-Patrie attend la Liberté !
La Grande Guerre en chansons et poésies - Grande Guerre : territoriaux bretons et normands du 87 DIT
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