19 mars 2022 6 19 /03 /mars /2022 20:58

 

 

Hăo Jīng (1223-1275) Poète et Politicien chinois - 

Dynastie officielle Yuan

 

 

Fleur tombée

 


Sous les nuages chatoyants, la pluie rouge des fleurs de pêchers occulte les grandes portes :

Jadéite des rameaux où seule demeure la marque verte des calices.

Pêchers et pruniers sous le vent d'est dans un rêve de papillon,

Défilé montagneux sous la  clarté lunaire dans l'âme du coucou.

 Cette balustrade de jade dans la brume froide, ces mille arbres et ce vide !   
Au jardin du Val d'Or parfum anéanti - j'irai faire déborder la coupe à libation.

Ce désordre qui jonche la cour, Seigneur, ne le balayez pas :

Laissez plutôt subsister la grâce d'un printemps jusqu'au crépuscule.  

Hăo Jīng (1223-1275) - Poète et Politicien chinois - Fleur tombée
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8 mars 2022 2 08 /03 /mars /2022 20:42

 

 

Zhāng Jì, poète chinois du VIII° siècle.

 

 

Je m'ancre pour la nuit au Pont des Erables

 


Au moment où la lune se couche, les corbeaux crient et l'air se rafraîchit.

Eclairé par les lampes des pêcheurs, mélancolique, je somnole sous les érables.

Je suis subitement réveillé par la cloche du Temple de la Montagne Glacée,

Qui annonce à minuit l'arrivée d'un bateau de passagers.

Zhāng Jì, - poète chinois du VIII° siècle. - Je m'ancre pour la nuit au Pont des Erables
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8 mars 2022 2 08 /03 /mars /2022 20:35

 

 

Paul Bergèse, poète et enseignant, est un auteur contemporain pour la jeunesse.

 


L’érable…

 

L'érable m'a offert

deux feuilles de printemps

pour rafraîchir l'été

et trois feuilles d'été

pour réchauffer l'automne.

Il m'a offert aussi

quatre feuilles d'automne

de vert, d'or et de roux

pour colorer l'hiver,

l'hiver

qui se dévoue

et prépare un printemps

qui permettra à l'arbre

de me donner deux feuilles

pour rafraîchir l'été.

Paul Bergèse - poète et enseignant - L’érable…
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8 mars 2022 2 08 /03 /mars /2022 20:34

 

 

Guy Rancourt (1948) poète et philosophe québécois

 

 

Le temps des sucres

 

Quand j'attends

Le temps où la sève coule dans nos claires rivières

Quand j'attends

Le temps où le printemps nous réchauffe et revivifie

 

Regarde et écoute le sang de nos érables

Goutte à goutte plongeant ding dong ding dong

Dans ces bassins d'eau sucrée

Où tant de gens adorent se tremper les lèvres

 

Quand j'attends

Le temps où la sève coule dans nos claires rivières

Quand j'attends

Le temps où l'érablière frissonne et pétille

 

Arrête-toi et écoute

Les murmures des seaux et chaudières

Arrête-toi et regarde

La fumée enivrante des grands récipients de sirop

 

Quand j'attends

Le temps où le concert des érables enchante nos oreilles

Quand j'attends

Le temps où le festin des sucreries réjouit nos palais

 

Arrête-toi et hume

Les mille parfums de ces vases fumants

Arrête-toi et bois

Le nectar sucré de nos érables

 

Le soleil surplombe nos têtes

Le printemps sonne le réveil et dégel

C'est la belle saison

Le temps des sucres est arrivé

Guy Rancourt (1948) - poète et philosophe québécois - Le temps des sucres
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8 mars 2022 2 08 /03 /mars /2022 20:34

 

 

James Sacré (1939) poète français, 

Recueil: Bocaux, bonbonnes, carafes et bouteilles 

Editions: Le Castor Astral & Le Noroît

 


Tous les arbres couleurs 

 

Tous les arbres couleurs les érables surtout

un jour d’automne pourtant gris

que dedans c’est comme on pourrait pleurer

parce que la solitude et rien

çа fait quand même ces feuillages

des sortes de verreries comme à la fois simples

et curieusement compliquées

on les aurait disposées

dans les buissons sur le pré dehors

dedans c’est comme on pourrait sourire

la solitude en couleurs quand même rien.

James Sacré (1939) - poète français - Tous les arbres couleurs  
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8 mars 2022 2 08 /03 /mars /2022 20:33

 

 

Lionel Groulx (1878-1967) Historien, prêtre-éducateur et intellectuel 

Les Rapaillages, Montréal, éditions Le Devoir, 1916, p. 9-11.  

 


 

La leçon des érables

 


   Hier que dans les bois et les bruyères roses,

   Me promenant rêveur et mâchonnant des vers, 

   J'écoutais le réveil et la chanson des choses,

   Voici ce que m'ont dit les grands érables verts : 

 

   "Si notre front là-haut si fièrement s'étale ;

   "Si la sève robuste a fait nos bras si forts,

   "C'est que buvant le suc de la terre natale,

   "Nous plongeons dans l'humus des grands érables morts. 

 

   "Si nos rameaux font voir de hautaines verdures,

   "C'est pour perpétuer, au siècle où tout s'éteint,

   "La gloire des géants aux fières chevelures

  "Qui verdirent pour nous depuis l'âge lointain.

 

   "Dans nos feuilles, parfois, une brise commence,

   "Dolente, le refrain des vieux airs disparus.

   "Écoutez : elle chante et l'âme et la romance

   "Des aïeux survivants en nos feuillages drus. 

 

   "Tantôt, l'air solennel des graves mélopées  

   "Incline, avec le vent, notre haut parasol ;

   "Un orgue ébranle en nous le son des épopées ;

   "Nous respirons vers Dieu la prière du sol ! 

 

   "Prier, chanter avec la brise aérienne

   "Et l'âme du terroir et l'âme des aïeux ; 

   "Et puis, se souvenir afin qu'on se souvienne,

  "Voilà par quels devoirs l'on grandit jusqu'aux cieux !"

 

                 ***        

       

   Ainsi, dans la forêt, près des bruyères roses,

   M'ont parlé l'autre jour les grands érables verts.

   Et, songeur, j'ai connu le prix des nobles choses

   Qui font les peuples grands, plus grands que leurs revers. 

 

   Ils gardent l'avenir ceux qui gardent l'histoire,

   Ceux dont la souvenance est sans mauvais remords,

   Et qui, près des tombeaux où sommeille la gloire,

   À l'âme des vivants, mêlent l'âme des morts. 

 

   Ils le gardent surtout ceux dont les lèvres fières

   Ont gardé les refrains du parler maternel : 

   Épopée ou romance où l'âme de nos pères

   Vient prier et vibrer d'un accent éternel. 

 

   Gardons toujours les mots qui font aimer et croire,

   Dont la syllabe pleine a plus qu'une rumeur.

   Tout noble mot de France est fait d'un peu d'histoire,

   Et chaque mot qui part est une âme qui meurt !

 

   En parlant bien sa langue on garde bien son âme.

   Et nous te parlerons, ô verbe des aïeux,

   Aussi longtemps qu'au pôle une immortelle flamme

   Allumera le soir ses immuables feux ; 

 

   Que montera des blés la mâle villanelle,

   Que mugira le bronze en nos clochers ouverts,

   Et que se dressera dans la brise éternelle

   Le panache hautain des grands érables verts ! 

Lionel Groulx (1878-1967) - Historien, prêtre-éducateur et intellectuel - La leçon des érables
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8 mars 2022 2 08 /03 /mars /2022 20:32

 

 

Albert Lozeau (1878-1924) poète canadien-français.

 

 

Érable rouge

 


Dans le vent qui les tord les érables se plaignent,

Et j'en sais un, là-bas, dont tous les rameaux saignent !

 

Il est dans la montagne, auprès d'un chêne vieux,

Sur le bord d'un chemin sombre et silencieux.

 

L'écarlate s'épand et le rubis s'écoule

De sa large ramure au bruit frais d'eau qui coule.

 

Il n'est qu'une blessure où, magnifiquement,

Le rayon qui pénètre allume un flamboiement !

 

Le bel arbre ! On dirait que sa cime qui bouge

A trempé dans les feux mourants du soleil rouge !

 

Sur le feuillage d'or au sol brun s'amassant,

Par instant, il échappe une feuille de sang.

 

Et quand le soir éteint l'éclat de chaque chose,

L'ombre qui l'enveloppe en devient toute rose !

 

La lune bleue et blanche au lointain émergeant,

Dans la nuit vaste et pure y verse une eau d'argent.

 

Et c'est une splendeur claire que rien n'égale,

Sous le soleil penchant ou la nuit automnale !

Albert Lozeau (1878-1924) - poète canadien-français - Érable rouge
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8 mars 2022 2 08 /03 /mars /2022 20:31

 

 

Lucien Rainier (Joseph Melançon - 1877-1956) poète québécois, membre de l'École littéraire de Montréal.


Montréal, Éditions du Devoir, 1931.

Avec ma vie,

Juin 1908.


 

Sur la mort de Louis Fréchette


                                    I

 

Un érable est tombé... Dans le clair paysage

de la patrie, il dessinait un grand contour ;

son ombre enveloppait la terre avec amour ;

des oiseaux merveilleux chantaient dans son feuillage.

 

Et, vers l’appel divin du soleil, chaque jour,

montait plus haut sa fière cime, quand l’orage,

d’un formidable choc, a soudain clos son âge...

Ceux-là qui l’ont perdu le pleurent sans retour.

 

Un érable est tombé... La débordante sève

n’alimentera plus, au prochain avenir,

sa verte frondaison de pensée ou de rêve...

 

Mais tu lui resteras fidèle, ô Souvenir !

Écoutez : sur le monde, un vent de gloire emporte

l’écho mélodieux de sa ramure morte !...


                                    II


Poète ! si ton corps dans l’ombre disparaît,

ton poème à jamais resplendit sur l’histoire !

Cette patrie en deuil, qu’illumine ta gloire,

pare ton souvenir d’un immortel regret.

 

Tu chantas sa beauté : fleuve, plaine ou forêt ;

son passé de défaite auguste ou de victoire ;

et ta voix, dont résonne encor notre mémoire,

puisait dans un cœur franc l’éclat d’un verbe vrai.

 

Sois béni, pour ton œuvre abondante et vivace !...

Quand ils diront ton nom, les hommes de ma race

seront de gratitude et d’orgueil envahis ;

 

et les enfants liront tes vers, dans les écoles,

pour apprendre, aux leçons de tes nobles paroles,

à vénérer leur Dieu, leur langue et leur pays !...

 

 


 

André Masson (1896-1987) L'Erable sous l'orage - 1943/1944

André Masson (1896-1987) L'Erable sous l'orage - 1943/1944

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8 mars 2022 2 08 /03 /mars /2022 20:30

 

 

Nérée Beauchemin (1850-1931) Poète, écrivain et médecin québécois.

Recueil : Patrie intime (1928).

 


L'érable

 


L'érable au torse dur et fort,

Ébrèche le fer qui l'assaille,

Et, malgré mainte et mainte entaille,

Résiste aux plus grands coups du Nord.

 

L'hiver, dont le cours s'éternise,

De givre et de neige a tissé

Le linceul de l'arbre glacé.

L'érable est mort ! hurle la bise.

 

L'érable est mort ! clame au soleil

Le chêne orgueilleux qui s'élance.

L'érable prépare en silence

Le triomphe de son réveil.

 

Sous le velours âpre des mousses

La blessure ancienne a guéri,

Et la sève d'un tronc meurtri

Éclate en glorieuses pousses.

 

Des profondeurs d'un riche fond,

L'arbre pousse ; il semble qu'il veuille

Magnifier, de feuille en feuille,

Le miracle d'un coeur fécond.

 

Il n'a fallu qu'une heure chaude

Pour que soudain, l'on vît fleurir,

Sur les bourgeons, lents à s'ouvrir,

La pourpre, l'or et l'émeraude.

 

L'érable vit ! chante en son vol

Tout le choeur des forêts en fête :

L'érable, de la souche au faîte

Frémit au chant du rossignol.

 

Contre la bise et l'avalanche,

Le roi majestueux des bois

A pris, et reprendra cent fois,

Sa victorieuse revanche.

 

L'érable symbolise bien

La surnaturelle endurance

De cette âpre race de France

Qui pousse en plein sol canadien :

 

Robuste et féconde nourrice

Dont le flanc, tant de fois blessé,

Des rudes coups d'un fier passé

Porte l'illustre cicatrice.

Nérée Beauchemin (1850-1931) - Poète, écrivain et médecin québécois - L'érable
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8 mars 2022 2 08 /03 /mars /2022 20:28

 

 

Pierre Petitclair (1813 - 1860) écrivain québécois. Il a écrit plusieurs pièces de théâtre.

Anthologie de la poésie québécoise

du XIX° siècle (1790-1890)

par John Hare - Cahiers du Québec / Hurtubise HMH, 1979

 

 

L'érable


 

Parti du nord, l'hiver, en frissonnant,

Déroule aux champs son froid manteau de neige !

L'arbuste meurt, et le hêtre se fend.

Seul au désert, comme un roi sur son siège,

Un arbre encore ose lever son front.

Par les frimas couronné d'un glaçon ;

Cristal immense, où brillent scintillantes

D'or et de feux mille aigrettes flottantes,

Flambeau de glace, étincelant la nuit,

Pour diriger le chasseur qui le suit :

Du Canada c'est l'érable chérie,

L'arbre sacré, l'arbre de la patrie.

 

Mais quand zéphyr amollit les sillons,

Que le printemps reparaît dans la plaine,

Le charme cesse ; ils tombent ces glaçons,

Comme des bals la parure mondaine

Dont la beauté s'orne tous les hivers.

L'arbre grisâtre échauffé par les airs,

Verse des pleurs de sa souche entr'ouverte,

Comme un rocher suinte une écume verte ;

Mais douces pleurs, nectar délicieux,

C'est un breuvage, un mets digne des dieux ;

Du Canada, c'est l'érable chérie,

L'arbre sacré, l'arbre de la patrie.

 

L'été s'avance avec ses verts tapis ;

Et libre enfin du bourgeon qui la couvre,

En festins verts sur chaque rameau gris,

Comme un trident une feuille s'entr'ouvre ;

L'arbre s'ombrage, épaissit ses rameaux,

Fait pour l'amour des voûtes, des berceaux.

Sur le chasseur, l'émigré qui voyage,

Le paysan, il étend son feuillage,

Dôme serré qui brave tour à tour

Les vents d'orage et les rayons du jour :

Du Canada, c'est l'érable chérie,

L'arbre sacré, l'arbre de la patrie.

 

L'automne enfin sur l'aile d'Aquilon,

Comme un nuage emporte la feuillée,

Et verse à flots sur l'humide vallon,

Brume, torrent, froid, brouillard et gelée.

L'érable aussi dépouille son orgueil,

Et des forêts sait partager le deuil ;

Mais en mourant, sa feuille, belle encore,

Des feux d'Iris et du fard de l'aurore,

Tombe et frémit, en quittant son rameau,

Comme le vent siffle aux mâts d'un vaisseau :

Du Canada, c'est l'érable chéri,

L'arbre sacré, l'arbre de la patrie.

Pierre Petitclair (1813-1860) - écrivain québécois -  L'érable
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