27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 01:06
Renée Vivien,
 
née Pauline Mary Tarn le 11 juin 1877 à Londres et morte le 18 novembre 1909 à Paris, surnommée « Sapho 1900 »,

est une poétesse britannique de langue française du courant parnassien de la Belle Époque.


Chanson
Cendres et Poussières

La mer murmure une musique
Aux gémissements continus ;
Les sables font, sous les pieds nus,
Des tapis de velours magique.

Et les algues, sœurs des coraux,
Semblent, à demi découvertes,
D’étranges chevelures vertes
De sirènes au fond des eaux.

Le vent rude des mers rugueuses
Ne souffle point la guérison…
Ah ! le parfum, ah ! le poison
De tes lèvres, fleurs vénéneuses !

Tu viens troubler les fiers desseins
Par des effluves de caresses
Et l’enchevêtrement des tresses
Sur les frissons ailés des seins.

Ta beauté veut l’attrait factice
Des attitudes et du fard :
Tes yeux recèlent le regard
De l’éternelle Tentatrice.

Auguste Renoir (1841-1919)
La baigneuse blonde
renoir_baigneuse-blonde2.jpg

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22 janvier 2014 3 22 /01 /janvier /2014 01:04
Renée Vivien,
 
née Pauline Mary Tarn le 11 juin 1877 à Londres et morte le 18 novembre 1909 à Paris, surnommée « Sapho 1900 »,

est une poétesse britannique de langue française du courant parnassien de la Belle Époque.



Cri
Études et préludes

 
        Tes yeux bleus, à travers leurs paupières mi-closes,
        Recèlent la lueur des vagues trahisons.
        Le souffle violent et fourbe de ces roses
        M’enivre comme un vin où dorment les poisons…

        Vers l’heure où follement dansent les lucioles,
        L’heure où brille à nos yeux le désir du moment,
        Tu me redis en vain les flatteuses paroles…
        Je te hais et je t’aime abominablement.


Illustration mcp
Le souffle des roses
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21 janvier 2014 2 21 /01 /janvier /2014 00:14
Renée Vivien,
 
née Pauline Mary Tarn le 11 juin 1877 à Londres et morte le 18 novembre 1909 à Paris, surnommée « Sapho 1900 »,

est une poétesse britannique de langue française du courant parnassien de la Belle Époque.


Naïade moderne
Études et préludes

 
        Les remous de la mer miroitaient dans ta robe.
        Ton corps semblait le flot traître qui se dérobe.
        Tu m’attirais vers toi comme l’abîme et l’eau ;
        Tes souples mains avaient le charme du réseau,
        Et tes vagues cheveux flottaient sur ta poitrine,
        Fluides et subtils comme l’algue marine.
        Cet attrait décevant qui pare le danger
        Rendait encor plus doux ton sourire léger ;
        Ton front me rappelait les profondeurs sereines,
        Et tes yeux me chantaient la chanson des sirènes.


Illustration mcp
Naïade
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15 décembre 2013 7 15 /12 /décembre /2013 01:44
Renée Vivien,
 
née Pauline Mary Tarn le 11 juin 1877 à Londres et morte le 18 novembre 1909 à Paris, surnommée « Sapho 1900 »,

est une poétesse britannique de langue française du courant parnassien de la Belle Époque.




Aigues-Marines
Evocations

Des gouttes d’eau, — de l’eau de mer,
Mêlent leur lumière fluide,
Pâle comme les flots d’hiver,
À tes longs doigts d’Océanide.

Comment décrire le secret
De leurs pâleurs froides et fines ?
Ton regard vert semble un reflet
Des cruelles aigues-marines.

Ton corps a l’imprécis contour
Des flots souples aux remous vagues,
Et tes attitudes d’amour
Se déroulent, comme les vagues.


Hans Zatzka 1859-1945
Océanide
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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 00:25

Marceline Desbordes-Valmore,

 

née à Douai le 20 juin 1786 et morte à Paris le 23 juillet 1859,

 

est une poétesse française.



La Piqûre
Romances

De ses fuseaux légèrement blessée,
D’où vient qu’Isaure a regardé vers toi ?
J’allais courir à ses cris empressée,
J’allais courir... Mais tu cours mieux que moi.

Pourquoi tes yeux, pleins d’une pitié tendre,
Sont-ils restés si longtemps sur les siens ?
D’où vient qu’Isaure a paru les entendre ?
Qu’ils me font mal sur d’autres que les miens !

Que je fus triste en la voyant sourire !
Que je tremblai quand tu soutins ses pas !
Tu la plaignais... Que n’ai-je osé te dire :
« C’est moi qui souffre, et tu ne le vois pas ! »

Tu pris sa main, tu cherchas sa blessure,
Pour la guérir, tu la couvris de fleurs ;
C’étaient mes fleurs ! Elle est mieux, j’en suis sûre.
Pourquoi faut-il qu’il m’en coûte des pleurs ?

Francois Martin-Kavel (1861-1931)
La fileuse
zzzz-kavel-fileuse.jpg
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1 novembre 2013 5 01 /11 /novembre /2013 00:05

Marceline Desbordes-Valmore,

née à Douai le 20 juin 1786 et morte à Paris le 23 juillet 1859,

est une poétesse française.



Laisse-nous pleurer

Toi qui ris de nos coeurs prompts à se déchirer,
Rends-nous notre ignorance, ou laisse-nous pleurer !
Promets-nous à jamais le soleil, la nuit même,
Oui, la nuit à jamais, promets-la-moi ! Je l'aime,
Avec ses astres blancs, ses flambeaux, ses sommeils,
Son rêve errant toujours et toujours ses réveils,
Et toujours, pour calmer la brûlante insomnie,
D'un monde où rien ne meurt l'éternelle harmonie !

Ce monde était le mien quand, les ailes aux vents,
Mon âme encore oiseau rasait les jours mouvants,
Quand je mordais aux fruits que ma soeur, chère aînée,
Cueillait à l'arbre entier de notre destinée ;
Puis, en nous regardant jusqu'au fond de nos yeux,
Nous éclations d'un rire à faire ouvrir les cieux,
Car nous ne savions rien. Plus agiles que l'onde,
Nos âmes s'en allaient chanter autour du monde,
Lorsqu'avec moi, promise aux profondes amours,
Nous n'épelions partout qu'un mot : " Toujours ! Toujours ! "

Philosophe distrait, amant des théories,
Qui n'ôtes ton chapeau qu'aux madones fleuries,
Quand tu diras toujours que vivre c'est penser,
Qu'il faut que l'oiseau chante, et qu'il nous faut danser,
Et qu'alors qu'on est femme il faut porter des roses,
Tu ne changeras pas le cours amer des choses.
Pourquoi donc nous chercher, nous qui ne dansons pas ?
Pourquoi nous écouter, nous qui parlons tout bas ?
Nous n'allons point usant nos yeux au même livre :
Le mien se lit dans l'ombre où Dieu m'apprend à vivre.
Toi, qui ris de nos coeurs prompts à se déchirer,
Rends-nous notre ignorance, ou laisse-nous pleurer.

Vois, si tu n'as pas vu, la plus petite fille
S'éprendre des soucis d'une jeune famille,
Éclore à la douleur par le pressentiment,
Pâlir pour sa poupée heurtée imprudemment,
Prier Dieu, puis sourire en berçant son idole
Qu'elle croit endormie au son de sa parole :
Fière du vague instinct de sa fécondité,
Elle couve une autre âme à l'immortalité.

Laisse-lui ses berceaux : ta raillerie amère
Éteindrait son enfant... Tu vois bien qu'elle est mère.
À la mère du moins laisse les beaux enfants,
Ingrats, si Dieu le veut, mais à jamais vivants !

Sinon, de quoi ris-tu ? Va ! J'ai le droit des larmes ;
Va ! Sur les flancs brisés ne porte pas tes armes.
Toi qui ris de nos coeurs prompts à se déchirer,
Rends-nous notre innocence, ou laisse-nous pleurer !



Berthe Morisot (1841-1895)
Le cerisier 
morisot-berthe-09.JPG
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19 août 2013 1 19 /08 /août /2013 01:40
Marceline Desbordes-Valmore,

née à Douai le 20 juin 1786 et morte à Paris le 23 juillet 1859,

est une poétesse française.


Rêve d'une femme

Veux-tu recommencer la vie ?
Femme, dont le front va pâlir,
Veux-tu l'enfance, encor suivie
D'anges enfants pour l'embellir ?
Veux-tu les baisers de ta mère
Echauffant tes jours au berceau ?
- "Quoi ? mon doux Eden éphémère ?
Oh ! oui, mon Dieu ! c'était si beau !"

Sous la paternelle puissance
Veux-tu reprendre un calme essor ?
Et dans des parfums d'innocence
Laisser épanouir ton sort ?
Veux-tu remonter le bel âge,
L'aile au vent comme un jeune oiseau ?
- "Pourvu qu'il dure davantage,
Oh ! oui, mon Dieu ! c'était si beau !"

Veux-tu rapprendre l'ignorance
Dans un livre à peine entr'ouvert :
Veux-tu ta plus vierge espérance,
Oublieuse aussi de l'hiver :
Tes frais chemins et tes colombes,
Les veux-tu jeunes comme toi ?
- "Si mes chemins n'ont plus de tombes,
Oh ! oui, mon Dieu ! rendez-les moi !"

Reprends-donc de ta destinée,
L'encens, la musique, les fleurs ?
Et reviens, d'année en année,
Au temps qui change tout en pleurs ;
Va retrouver l'amour, le même !
Lampe orageuse, allume-toi !
"- Retourner au monde où l'on aime...
O mon Sauveur ! éteignez-moi !"

Konstantin Makovski (1839-1915)
La Muse de la Poésie
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2 août 2013 5 02 /08 /août /2013 23:10
Marceline Desbordes-Valmore,
 
née à Douai le 20 juin 1786 et morte à Paris le 23 juillet 1859,

est une poétesse française.





Une lettre de femme

Les femmes, je le sais, ne doivent pas écrire ;
J'écris pourtant,
Afin que dans mon coeur au loin tu puisses lire
Comme en partant.

Je ne tracerai rien qui ne soit dans toi-même
Beaucoup plus beau :
Mais le mot cent fois dit, venant de ce qu'on aime,
Semble nouveau.

Qu'il te porte au bonheur ! Moi, je reste à l'attendre,
Bien que, là-bas,
Je sens que je m'en vais, pour voir et pour entendre
Errer tes pas.

Ne te détourne point s'il passe une hirondelle
Par le chemin,
Car je crois que c'est moi qui passerai, fidèle,
Toucher ta main.

Tu t'en vas, tout s'en va ! Tout se met en voyage,
Lumière et fleurs,
Le bel été te suit, me laissant à l'orage,
Lourde de pleurs.

Mais si l'on ne vit plus que d'espoir et d'alarmes,
Cessant de voir, 
Partageons pour le mieux : moi, je retiens les larmes,
Garde l'espoir.

Non, je ne voudrais pas, tant je te suis unie,
Te voir souffrir :
Souhaiter la douleur à sa moitié bénie,
C'est se haïr.

Pietro Antonio Rotari (1707-1762)
La lettre d'amour
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15 juillet 2013 1 15 /07 /juillet /2013 01:50
Paul Marie Verlaine 

est un poète français, né à Metz le 30 mars 1844 et mort à Paris le 8 janvier 1896.

Son influence sera importante et la postérité saluera cet art poétique verlainien, 




Le soleil du matin doucement chauffe et dore

Le soleil du matin doucement chauffe et dore
Les seigles et les blés tout humides encore,
Et l'azur a gardé sa fraîcheur de la nuit.
L'on sort sans autre but que de sortir ; on suit,
Le long de la rivière aux vagues herbes jaunes,
Un chemin de gazon que bordent de vieux aunes.
L'air est vif. Par moment un oiseau vole avec
Quelque fruit de la haie ou quelque paille au bec,
Et son reflet dans l'eau survit à son passage.
C'est tout.

Mais le songeur aime ce paysage
Dont la claire douceur a soudain caressé
Son rêve de bonheur adorable, et bercé
Le souvenir charmant de cette jeune fille,
Blanche apparition qui chante et qui scintille,

Dont rêve le poète et que l'homme chérit,
Evoquant en ses voeux dont peut-être on sourit
La Compagne qu'enfin il a trouvée, et l'âme
Que son âme depuis toujours pleure et réclame.

calbet  antoine (1860-1944)
Baigneuse
calbet--antoine--1860-1944-.jpg
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13 juillet 2013 6 13 /07 /juillet /2013 01:57
Alfred Victor, comte de Vigny 

né le 27 mars 1797 à Loches (Indre-et-Loire), et mort le 17 septembre 1863 à Paris, 8e.

est un écrivain, romancier, dramaturge et poète français, figure du romantisme. 




Le bain d'une dame romaine

Une Esclave d'Egypte, au teint luisant et noir,
Lui présente, à genoux, l'acier pur du miroir ;
Pour nouer ses cheveux, une Vierge de Grèce
Dans le compas d'Isis unit leur double tresse ;
Sa tunique est livrée aux Femmes de Milet,
Et ses pieds sont lavés dans un vase de lait.
Dans l'ovale d'un marbre aux veines purpurines
L'eau rose la reçoit ; puis les Filles latines,
Sur ses bras indolents versant de doux parfums,
Voilent d'un jour trop vif les rayons importuns,
Et sous les plis épais de la pourpre onctueuse
La lumière descend molle et voluptueuse :
Quelques-unes, brisant des couronnes de fleurs,
D'une hâtive main dispersent leurs couleurs,
Et, les jetant en pluie aux eaux de la fontaine,
De débris embaumés couvrent leur souveraine,
Qui, de ses doigts distraits touchant la lyre d'or,
Pense au jeune Consul, et, rêveuse, s'endort.

Lawrence Alma-Tadema (1836-1912)
Les thermes de Caracalla
The_Baths_at_Caracalla.jpg
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